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Guerre d’Algérie : inauguration à Alger de la stèle de Maurice Audin

juin 5, 2022

REPORTAGE. Les autorités algériennes ont annoncé le lancements des recherches pour trouver la dépouille du militant communiste disparu en 1957.

Pierre Audin, le fils de Maurice Audin, jeune mathematicien communiste  assiste a l'inauguration d'un buste a l'effigie de son pere sur la place qui porte son nom au coeur de la capitale et qui fut l'epicentre du hirak, le mouvement de contestation prodemocratie qui a contraint a la demission l'ex-president Abdelaziz Bouteflika.
Pierre Audin, le fils de Maurice Audin, jeune mathématicien communiste  assiste à l’inauguration d’un buste à l’effigie de son père sur la place qui porte son nom au cœur de la capitale et qui fut l’épicentre du hirak, le mouvement de contestation prodémocratie qui a contraint à la démission l’ex-président Abdelaziz Bouteflika.© Adlène Meddi

C’est sous un soleil de plomb et aux chants patriotiques des militantes féministes et de gauche que Pierre Audin a inauguré la stèle dédiée à son père, le militant communiste Maurice Audin, à Alger-centre, sur la place qui porte le nom de ce disparu de la « bataille d’Alger ».

Emmanuel Macron avait reconnu en septembre 2018 la responsabilité de l’Etat français dans la disparition de l’assistant de mathématiques à la faculté d’Alger et membre du Parti communiste algérien.© Adlène Meddi

Plusieurs dizaines de personnes, dont des jeunes, ont assisté ce 5 juin, émues, à la brève cérémonie, à laquelle ont pris part des officiels au nom du gouvernement algérien. « Que se passe-t-il ? » demande un passant intrigué par le rassemblement dans une capitale qui n’a plus renoué avec les mouvements de foule depuis la fin du hirak. « Tu ne connais pas Audin, ce Français mort pour que vive l’Algérie ? » lui rétorque une militante de gauche, qui venait d’entonner L’Internationale , poing levé, avec ses camarades, en français et en arabe. « Je suis très ému, témoigne Ali, retraité de la Poste qui a attendu sur la place depuis le matin. Il faut rendre justice à tous ceux qui sont tombés au champ d’honneur. » Ali lève les mains en l’air en récitant un verset du Coran sur les martyrs, « ceux qui demeurent vivants chez Dieu ».

« Actes de tortures »

« Il est très important de faire ce genre de geste, c’est une manière forte de revisiter notre récit national de la guerre de libération. Il faut expliquer aux jeunes générations que le combat à l’époque avait rassemblé Algériens et Européens d’Algérie, communistes et libéraux », explique Fatma, professeure d’université. Avec ses amies, quand le cortège officiel emporte Pierre Audin et sa délégation, elles déposent une gerbe de fleurs au pied de la stèle, reprenant des chants patriotiques.

Pour rappel, le président français Emmanuel Macron a reconnu, le 13 septembre 2018, dans une déclaration à la veuve de Maurice Audin, Josette – décédée en février 2019 –, que l’État français était responsable de la disparition de son mari, dans le cadre d’un « système » entraînant « des actes de torture ».

« Il importe que cette histoire soit connue, qu’elle soit regardée avec courage et lucidité. Il y va de l’apaisement et de la sérénité de ceux qu’elle a meurtris tant en Algérie qu’en France », avait déclaré le chef de l’État français.

Mort en détention

Le 11 juin 1957, en pleine « bataille d’Alger », le jeune militant communiste français, engagé en faveur de l’indépendance algérienne, alors âgé de 25 ans, mathématicien et assistant à la faculté d’Alger, est arrêté à son domicile par les parachutistes du général Massu.

Il est ensuite torturé dans une villa sur les hauteurs d’Alger. Dix jours plus tard, son épouse, Josette, apprend que son mari se serait évadé lors d’un transfert vers un autre centre de détention. Cette version officielle restera de mise, jusqu’à ce que l’ancien président François Hollande ait reconnu, en 2014 que « les documents et les témoignages dont nous disposons aujourd’hui sont suffisamment nombreux et concordants pour infirmer la thèse de l’évasion qui avait été avancée à l’époque. M. Audin ne s’est pas évadé. Il est mort durant sa détention ».

Ce 5 juin, le ministre des Moudjahidine (anciens combattants) a déclaré qu’il avait donné « des instructions pour que soient entreprises les recherches sur les lieux où le corps du chahid (martyr) pourrait avoir été enterré par ses bourreaux », selon Pierre Mansat, président de l’Association Josette et Maurice Audin, présent à Alger. « L’association fera des démarches pour que l’exécutif français fasse pression sur les anciens militaires afin qu’ils ouvrent leurs archives personnelles ainsi que celles qu’ils ont privatisées », a également posté Pierre Mansat sur les réseaux sociaux dès la fin de la cérémonie de ce matin.

En dépit de cette reconnaissance et d’autres gestes mémoriels symboliques du président Macron, la France exclut toute « repentance » ou « excuses » 60 ans après la fin de la guerre d’Algérie (1954-1962).© Adlène Meddi

Pour rappel, des membres de l’Association Josette et Maurice Audin, arrivés le 28 mai en Algérie pour marquer le 60e anniversaire de l’indépendance algérienne, ont multiplié les rencontres dans des universités à Constantine, Oran et Alger, notamment avec des étudiants, des anciens combattants condamnés à mort, des militantes féministes, des officiels, etc. Début mai dernier, Pierre Audin qui est aussi mathématicien comme son père, a obtenu la nationalité algérienne.

Par Le Point avec AFP

Côte d’Ivoire: inauguration d’une stèle un an après l’attaque de Grand-Bassam

mars 13, 2017

Grand-Bassam (Côte d’Ivoire) – Des centaines de personnes ont participé lundi à l’inauguration d’une stèle portant le nom des victimes lors de la commémoration de l’attentat islamiste qui a fait 19 morts, il y a un an, le 13 mars 2016 à Grand-Bassam, près d’Abidjan.

Les cérémonies ont commencé avec une marche silencieuse dans la cité balnéaire qui a regroupé des centaines d’habitants de tous âges vêtus de blanc. Partis du stade, ils ont rallié le pont qui relie la nouvelle ville à l’ancienne cité touristique où une stèle portant le nom des victimes a été inaugurée par le maire Georges Ezaley.

Le vice-président ivoirien, Daniel Kablan Duncan, a déposé une gerbe à l’entrée de la plage où a eu lieu l’attaque en présence des familles des victimes ainsi que du Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, et du président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro.

Une minute de silence a été observée à 12h45, heure du début de l’attaque revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Cet attentat est le premier de ce type perpétré sur le territoire ivoirien.

« Grand Bassam renaît et avance. mais toute la Côte d’Ivoire doit aller de l’avant et nous devons combattre de manière résolue le terrorisme (…) Je suis heureux de constater que, un an après, Bassam est debout, les gens ne se sont pas laissés abattre par cette attaque terroriste lâche (et) la vie revient », a déclaré le vice-président.

« Ca nous fait très mal d’être là mais c’est la vie… On va faire comment? », a soupiré la soeur de Gervais Kouadio N’Guessan, une des victimes.

« Il y a beaucoup d’émotion dans les coeurs, beaucoup de peine… pour ceux qui ont subi cette colère inexplicable cette folie des hommes », a lancé Corinne Lechevalier, manager de l’Etoile du Sud, un des hôtels visés par l’attaque. « Evidemment économiquement ça a été un coup terrible pour l’hôtel. Je pense qu’à partir de maintenant les clients et amis vont revenir à nous », a-t-elle dit. « La garantie qu’on donne à nos clients c’est qu’aujourd’hui on est dans un endroit sécurisé. On espère petit à petit faire que tout ça s’efface. Je veux croire que tout cela est loin derrière nous et que le terrorisme va perdre parce que seules la bonté et la joie doivent gagner ».

Le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, a rappelé que 38 personnes avaient été arrêtées. « Grâce aux éléments d’enquête précis de l’attentat de Bassam, nous sommes arrivés à mettre des noms sur la chaîne de commandement qui a conçu et opéré à Bassam. Sur cette chaîne et sur la cellule dormante qui la supportait ». Des arrestations ont eu lieu en Côte d’Ivoire, mais aussi au Burkina Faso, au Mali et au Sénégal.

Le dimanche 13 mars 2016, trois assaillants avaient remonté la plage de Grand-Bassam, tirant et attaquant plusieurs restaurants.

De l’avis général, l’intervention rapide des forces de sécurité, qui ont perdu trois hommes, a permis de limiter le nombre de victimes.

Romandie.com avec(©AFP / 13 mars 2017 17h38)