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Le pape François prépare sa succession et crée 20 cardinaux

août 27, 2022

Parmi eux, 16 « électeurs ». Une nomination particulièrement surveillée par les observateurs, à l’affût d’indications sur le futur souverain pontife.

Le pape François prépare sa succession. Il crée ce samedi 20 nouveaux cardinaux proches de sa ligne, des hommes de terrain, de différents continents et sensibles aux « périphéries ». Ce consistoire, le huitième du pontificat de François depuis son élection en 2013, intervient sur fond de spéculations sur l’état de santé du pape de 85 ans, contraint depuis plusieurs mois de se déplacer en fauteuil roulant en raison de douleurs au genou et qui a laissé « ouverte » la possibilité de renoncer un jour à son ministère.

À 16 heures (14 heures GMT) samedi, sous les dorures de la basilique Saint-Pierre de Rome, le pape créera 20 nouveaux cardinaux, parmi lesquels 16 « électeurs » – ceux qui sont âgés de moins de 80 ans – pourront participer au futur conclave.

La nomination de ces hauts prélats chargés d’assister le pape est scrutée par les observateurs qui y voient une indication sur la possible ligne du futur chef spirituel du 1,3 milliard de catholiques. Sensible aux communautés minoritaires, à la fibre sociale et à l’évangélisation, le jésuite argentin s’est affranchi du choix traditionnel d’archevêques de grandes villes, préférant des profils moins attendus.

Giorgio Marengo, cardinal le plus jeune au monde

À l’issue de ce consistoire, le premier depuis novembre 2020, le pape François aura ainsi choisi 83 cardinaux sur le total actuel de 132 électeurs, soit près des deux tiers, la proportion nécessaire pour élire un nouveau pape, même si ce choix est toujours imprévisible.

Avec 40 % des électeurs, l’Europe reste ainsi le continent le plus représenté, devant l’Amérique du Sud et l’Asie (16 % chacune), l’Afrique (13 %) et l’Amérique du Nord (12 %).

Parmi les personnalités notables figure l’Américain Robert McElroy, évêque de San Diego en Californie, considéré comme progressiste pour ses positions sur les catholiques homosexuels, notamment.

À noter également, le choix inattendu du missionnaire italien Giorgio Marengo, préfet apostolique d’Oulan-Bator (Mongolie), qui deviendra à 48 ans le plus jeune cardinal du monde. « Avec simplicité et humilité, je me mets à l’écoute de personnes beaucoup plus expérimentées que moi », a-t-il déclaré samedi à la presse, confiant avoir été « surpris » et « honoré » par sa nomination. « C’est un signe d’attention pour ces réalités qui sont généralement considérées comme minoritaires (…) on sait à quel point la marginalité est importante dans le cœur du Saint-Père », a-t-il ajouté en référence à son pays de mission.

Gérald Darmanin pour représenter la France

Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille particulièrement engagé dans le dialogue interreligieux, devient quant à lui le sixième Français du collège cardinalice.

Autres hommes de terrain à endosser la robe pourpre, le Nigérian Peter Okpaleke, le Brésilien Leonardo Ulrich Steiner ou encore Virgilio Do Carmo Da Silva, archevêque de Dili (Timor oriental). Trois futurs cardinaux occupent déjà des postes à responsabilité dans la Curie, le « gouvernement » du Vatican : le Britannique Arthur Roche, le Sud-Coréen Lazzaro You Heung-sik et l’Espagnol Fernando Vérgez Alzaga.

Comme de coutume, tous s’agenouilleront devant le pape pour recevoir leur barrette (coiffe carrée) rouge et leur anneau cardinalice. La cérémonie, où la France sera représentée par son ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sera suivie de la traditionnelle « visite de courtoisie » au Vatican, qui permet au public de saluer les nouveaux « princes de l’Église ».

Dans la foulée, lundi et mardi, se tiendra une réunion avec 197 cardinaux et responsables religieux du monde entier, que le pape a tenu à réunir pour évoquer la nouvelle « Constitution » du Vatican, entrée en vigueur en juin, et l’avenir de l’Église. Une réunion qui, indirectement, permettra de préparer le prochain conclave.

Ce sera l’occasion « d’apprendre à mieux se connaître, car nous venons des quatre coins du monde », ainsi que d’évoquer la « réorientation de la Curie », a confié Mgr McElroy.

Par Le Point avec AFP

Royaume-Uni : la liste des candidats à la succession de Johnson se précise

juillet 13, 2022

Après un premier vote au Parlement britannique, mercredi 13 juillet, six prétendants au poste de Premier ministre restent encore dans la course.

La succession de Boris Johnson a Downing Street bat son plein au Royaume-Uni.
La succession de Boris Johnson à Downing Street bat son plein au Royaume-Uni. © STEFAN ROUSSEAU / POOL / AFP

La succession de Boris Johnson à Downing Street bat son plein au Royaume-Uni. Le nombre de candidats en lice s’est réduit à six, mercredi 13 juillet. Au terme d’un premier tour de scrutin, réservé aux députés conservateurs, l’ex-ministre des Finances Rishi Sunak est arrivé en tête avec 88 votes, devant Penny Mordaunt avec 67 votes.

Quasi inconnue du grand public au Royaume-Uni la semaine dernière, la secrétaire d’État au Commerce extérieur fait une ascension fulgurante. Avec un slogan « PM4PM », jouant sur ses initiales et celles du titre de Premier ministre, Penny Mordaunt, 49 ans, a lancé mercredi sa campagne en se définissant comme la « meilleure chance de gagner » pour les conservateurs aux prochaines élections, car elle serait « la candidate que les travaillistes craignent le plus ». La fibre patriotique de cette réserviste de la Royal Navy, qui pose fièrement devant l’Union Jack sur sa photo de campagne, semble parler à la base du parti, à qui il reviendra de départager les deux finalistes lors d’un vote par correspondance dont le résultat est attendu le 5 septembre.

Favorite dans les sondages

Un sondage YouGov réalisé les 12 et 13 juillet auprès de plus de 800 adhérents du parti la donne largement favorite : elle obtient 27 %, loin devant la secrétaire d’État à l’Égalité Kemi Badenoch (15 %) et l’ex-ministre des Finances Rishi Sunak, ex-aequo avec la cheffe de la diplomatie Liz Truss, avec 13 %. En finale, elle l’emporterait haut la main quel que soit son adversaire. En revanche, seuls 11 % des Britanniques (16 % chez les conservateurs) sont capables de la nommer en voyant son visage, selon une autre étude (Savanta ComRes).

Ancienne ministre de la Défense – première femme à ce poste –, elle joue la carte du sérieux et du renouveau. L’un de ses mots d’ordre est qu’il est temps de parler plus du navire que du capitaine.

« Sérieux défis »

Elle a aussi pour elle le fait d’avoir fait campagne pour le Brexit dès 2016, positionnement important pour toute une frange du parti qui conserve une certaine fidélité à Boris Johnson et entend faire barrage à Rishi Sunak. « Faible taux d’imposition, État réduit, responsabilité personnelle. Nous devons revenir à cela, car nous avons de sérieux défis à relever », a-t-elle lancé dans un premier discours de campagne mercredi matin, où elle s’est montrée confiante et tout à son aise.

Un récent sondage du site Conservative Home, auprès d’un panel de plus de 800 membres du parti, la donne également en tête. Considérée par la communauté LGBTQ + comme l’un de ses rares alliés chez les conservateurs, Penny Mordaunt a été accusée par le site spécialisé PinkNews d’avoir « capitulé » face à « l’aile anti-trans » du parti, après avoir déclaré après sa candidature que les femmes trans ne sont pas des femmes biologiques.

Née le 4 mars 1973 à Torquay, dans le sud-ouest de l’Angleterre, Penny Mordaunt est la fille d’un parachutiste et d’une enseignante. Elle a deux frères, dont un jumeau, et a perdu sa mère, emportée d’un cancer du sein, quand elle avait 15 ans. Pour payer sa scolarité, elle multiplie les petits boulots, travaille à l’usine, devient l’assistante d’un magicien pour aider sa famille avant d’étudier la philosophie à l’université de Reading.

Saut périlleux arrière

Elle fait ensuite carrière dans les relations publiques, et a conseillé William Hague quand il dirigeait le parti conservateur (1997-2001) alors dans l’opposition sous Tony Blair. Elle a aussi travaillé aux États-Unis pour la campagne présidentielle de George W. Bush. « J’ai appris qu’avec de la détermination, on peut à peu près tout faire », disait-elle dans une interview en 2021 dans le magazine The House.

Longtemps bénévole, Penny Mordaunt a notamment œuvré dans des hôpitaux et des orphelinats en Roumanie. Après un premier échec en 2005, elle est élue députée depuis 2010, avec une majorité de plus en plus importante à chaque scrutin. Elle décroche son premier poste gouvernemental en 2014 puis enchaîne plusieurs ministères (Forces armées, Personnes handicapées, Développement international, Femmes et égalité).

Hors politique, elle s’est illustrée en participant à la télévision à un concours de plongeon caritatif en 2014, dont elle a été éliminée après avoir échoué sur un saut périlleux arrière depuis le plongeoir de 7,5 mètres. La même année, elle attire l’attention publique lors d’un discours sur le bien-être des volailles, truffé de termes à double sens, défi qui lui avait été lancé lors de son entraînement en tant que réserviste.

Avec Le Point

Présidence tournante de l’UA : Macky Sall succède à Félix Tshisekedi

février 5, 2022

« Renforcer la résilience en nutrition sur le continent africain : accélérer le capital humain, le développement social et économique », tel est le thème de la nouvelle mandature de l’Union africaine (UA), laquelle est désormais assumée par le président sénégalais, Macky Sall, qui a reçu le 5 février des mains du président sortant, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, son bâton de commandement.

Le passage de témoin entre Félix Tshisekedi et Macky Sall

Le président de la République démocratique du Congo a terminé son mandat dédié à la culture et au patrimoine africain. Ce qui ne l’a pas empêché, durant celui-ci, de se consacrer aux autres dossiers chauds du moment liés notamment à la santé, covid 19 oblige, aux conflits sur le continent, au climat, à la promotion du genre, de la jeunesse, à la culture proprement dite ainsi qu’aux questions économiques et sécuritaires.

C’est assis sur sa chaire que le président Félix Tshisekedi a ouvert la session ordinaire de la 35assemblée générale de l’UA. Ensuite, il a passé le bâton à son successeur, Macky Sall, le président sénégalais à qui il a remis les attributs de sa présidence pour l’exercice 2022-2023.

Juste après avoir laissé sa place à son successeur, le président Tshisekedi a tenu à souligner, dans son allocution, l’une des grandes réussites de sa mandature, à savoir la création du Grand Prix panafricain de littérature, en attribuant, séance tenante, le prix à la première lauréate qu’est Oswald Lewat, d’origine camerounaise.

Une fois installé dans son siège de président en exercice de l’UA, Macky Sall a adressé ses premiers mots de remerciement à son prédécesseur pour l’œuvre accomplie et demandé à la plénière de le plébisciter « Champion de la masculinité positive », pour souligner son engagement sans faille, en faveur de la lutte qu’il mène contre les violences faites aux femmes et aux filles.

Par Adiac-Congo par Alain Diasso

Congo: Guerre de succession au sein de l’Udh-Yuki, parti laissé par Parfait Kolélas

janvier 27, 2022

Le 2e vice-président du parti politique, Union des démocrates humanistes Yuki  (Udh-Yuki) de feu Guy Brice Parfait Kolélas, Gilles Fernand Bassindikila, a été suspendu ce mardi 25 janvier, pour plusieurs manquements dont l’usurpation de pouvoir de président dudit parti. 

Le bureau politique national, le secrétariat général et la commission nationale d’évaluation et de discipline du parti politique de l’Union des démocrates humanistes Yuki (Udh-Yuki) ont rendu public ce début de semaine, une déclaration conjointe relative à la crise institutionnelle que traverse ce parti d’opposition depuis le décès de son président fondateur Guy Brice Parfait Kolélas.  

Les parties prenantes ont relevé plusieurs « dérivés » potentiellement préjudiciables à l’unité et à la survie du parti. Un groupe de personnes avec à sa tête, le 2e vice-président, Gilles Fernand Bassindikila, sont accusées d’être à l’origine de cette crise. 

Gilles Fernand Bassindikila est notamment accusé de mener une lutte sournoise«  pour la conquête de la fonction de président du parti alors qu’il est placé sous l’autorité du premier vice-président Pascal Bouali. 

“Le 2e vice-président s’est autoproclamé chef de fil d’une dissidence au sein du parti, et il aurait les 2/3 des membres du bureau politique sous sa direction à l’issue de la pétition. Un vice-président est l’adjoint du président et non un concurrent, ou un opposant.”, rapporte le 1er vice-président. 

En considération de toutes ces « fautes graves« , l’Udh-Yuki considère que « prétendre être chef de fil et prétendre contourner les 2/3 du bureau politique revient à se positionner comme le chef d’une rébellion au sein du parti, ce qui est condamnable par le règlement intérieur« , a souligné le parti. 

Malgré de nombreuses tentatives de réconciliation menées par le 1er vice-président de l’Udh-Yuki, la partie dissidente est restée sur sa position, selon la déclaration du parti.  

Les membres du bureau politique national, du secrétariat général et de la commission nationale d’évaluation et de discipline ont par conséquent prononcé la « suspension immédiate«  des fonctions de Gilles Fernand Bassindikila, en qualité de 2e vice-président et Réhodule Batina au titre de président de commission nationale d’investiture (Cni) au sein du parti Udh-yuki. 

Le 2e vice-président et ses proches sont aussi accusés d’insubordination, d’arrogance, d’irrévérence et d’indiscipline caractérisée. Le parti leur reproche également de mener une campagne de diffamation et d’injures et de vouloir détruire la cohésion du bureau politique.

L’Udh-Yuki exhorte aux militants et sympathisants de garder le calme et de rester vigilants pour sauvegarder l’unité, la concorde et la solidarité, un héritage précieux légué” par Guy Brice Parfait Kolelas.

Avec Sacer-infos par Stany Frank

Afrique centrale : Félix Tshisekedi succède à Denis Sassou N’Guesso à la présidence de la CEEAC

janvier 19, 2022

Le président  congolais, Denis Sassou N’Guesso, a passé le 19 janvier à Brazzaville le témoin à son homologue de la République démocratique du Congo (RDC), Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, à la présidence de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), à l’issue de la 20e  conférence.

A l’ouverture de la conférence, le président Denis Sassou N’Guesso a réitéré son appel à l’application de la contribution communautaire à l’intégration. Il a encouragé le Tchad et la République centrafricaine à persévérer dans la voie de la sagesse pour la recherche des solutions aux différends politiques.

« Les présentes assises marquent la fin du premier mandat de la présidence tournante de notre communauté régionale. Les actions déjà entreprises, en vue de la mise en œuvre de toutes les décisions adoptées, constituent de réels mobiles de satisfaction légitime », a déclaré Denis Sassou N’Guesso.

Il a lancé un appel aux pays membres de la communauté pour apporter un appui financier et matériel au Tchad. « Quelles que soient nos difficultés internes, nous ne pouvons pas demeurer les bras croisés alors que certains partenaires extérieurs concrétisent déjà leurs promesses en faveur du Tchad », a souligné le chef de l’État congolais. 

Au total, quatre chefs d’État ont pris part au sommet de Brazzaville au côté du président Denis Sassou N’Guesso. Il s’agit des présidents de l’Angola, de la République centrafricaine, de la RDC et de la Guinée équatoriale.

Dans son discours, le nouveau président de la CEEAC, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, s’est engagé à promouvoir le capital humain durant son mandat.

Pour lui, l’investissement dans la formation de la population, la santé et la culture, devrait permettre d’accentuer le développement dans la communauté.

Avec Adiac-Congo par Christian Brice Elion

Nigeria-TB Joshua : malgré les critiques, sa veuve lui succède à la tête de son Église

octobre 3, 2021
TB Joshua à Lagos, le 31 décembre 2014. © PIUS UTOMI EKPEI/AFP

Plus de trois mois après le décès du célèbre prédicateur, l’Église qu’il avait fondée et qui compte plusieurs millions de fidèles à travers le monde est plus divisée que jamais. Sa femme Evelyn, qui prend officiellement sa suite, sera-t-elle à la hauteur ?

Il est presque 10h30, ce dimanche 19 septembre. À travers le monde, des dizaines de milliers de personnes sont branchées sur la chaîne de télévision de la Synagogue, l’Église de toutes les nations (SCOAN), qui rend hommage ce jour-là à TB Joshua, prédicateur aussi charismatique que controversé, décédé le 5 juin dernier. Trois mois ont passé depuis la disparition du richissime télévangéliste (en 2011, Forbes évaluait sa fortune entre 10 et 15 millions de dollars), mais ses fidèles sont toujours sous le choc. Surtout, de profondes divisions et des querelles de succession minent la méga-Église qu’il avait fondée à la fin des années 1980.

À Lagos, la sécurité a été renforcée autour du bâtiment et les agents chargés de la surveillance des lieux sont presque plus nombreux que les fidèles et les employés de l’Église, dont beaucoup ont été licenciés par la nouvelle maîtresse des lieux : Evelyn, l’épouse de TB Joshua. « Ils ont tous dû faire leurs cartons, assure une personne rencontrée sur place. Certains ont été accusés de voler de l’argent, l’un d’entre eux a même été arrêté ! » Mais notre interlocuteur en est convaincu : ces problèmes sont essentiellement dus à une querelle de « leadership ».

Décédé à l’âge de 57 ans, sans que les causes de sa mort ne soit divulguées, TB Joshua n’avait pas préparé sa succession. Dès le 5 juin, un jeu de pouvoir a donc débuté en coulisses, les membres les plus influents et les plus anciens de l’Église pesant de tout leur poids pour reprendre le flambeau. Certains soutenaient la veuve du défunt, tandis que d’autres arguaient que leur nouveau chef devait être choisi parmi les plus proches collaborateurs de TB Joshua.

Evelyn Joshua, en novembre 2020.
Twitter/@Mama__Evelyn

De fait, Evelyn n’était pas un pilier de la SCOAN. Elle n’était même pas très impliquée dans ses activités avant la mort de son époux. Mais ses soutiens ont demandé aux tribunaux d’accepter qu’elle soit nommée au conseil d’administration, ce que la justice a formellement accepté, et c’est cela qui, le 11 septembre, a permis sa désignation en tant que cheffe de l’Église.

Vive opposition

Cette séquence, les dirigeants de la SCOAN ne l’ont pas digérée, eux qui avaient veillé à la laisser dans l’ignorance des activités les plus importantes de l’organisation après le 5 juin. À peine Evelyn s’est-elle installée dans ses nouvelles fonctions qu’il est d’ailleurs apparu clairement qu’elle allait être confrontée à une vive opposition.

Une fronde est née dans les rangs de la SCOAN, lui reprochant de s’être « unilatéralement proclamée cheffe de l’Église » et contestant la régularité de sa nomination. Selon les mécontents, qui se sont réunis sous le nom de Congrès mondial de la SCOAN, Evelyn « a affirmé [qu’]une congrégation de 2 000 membres de l’Église l’avait nommée ». « C’est ridicule, poursuivent les frondeurs. Où la réunion s’est-elle tenue ? Deux mille personnes peuvent-elles choisir le leader d’une Église qui compte des millions de membres partout dans le monde et sur les cinq continents ? »

La liste de leur griefs est longue. « Le pasteur TB Joshua n’a jamais dirigé l’Église sur la base du profit. Aujourd’hui, il y a un projet de la nouvelle dirigeante auto-proclamée, Evelyn Joshua, qui veut commercialiser chaque activité de l’Église. Mais elle n’est pas pasteur. Elle n’a jamais été ointe par le pasteur Joshua. Comment peut-elle se présenter comme le nouveau leader ? »

À cette situation confuse s’ajoutent des rumeurs selon lesquelles des membres accusés de vol ont été arrêtés. La nouvelle direction de la SCOAN aurait-elle entrepris de régler ses comptes, ainsi que le laissent entendre certains ? Non, répond l’entourage d’Evelyn Joshua, qui explique qu’un audit complet des activités de l’Église depuis la mort de son époux a été ordonné « pour sécuriser certains actifs essentiels ». « De nombreux détournements ont été perpétrés au cours des derniers mois », précise James Akhigbe, chef du service juridique de la SCOAN, qui évoque des « actes inimaginables ». La Commission des crimes économiques et financiers (EFCC) a officiellement été saisie pour enquêter sur les soupçons de détournement.

ILS ONT ÉTABLI UN CONSEIL D’ADMINISTRATION ET SONT ALLÉS SE SERVIR DANS LES COFFRES EN PLEINE NUIT », ASSURE UNE SOURCE

« Ces fraudes ont fait de beaucoup [des dirigeants de l’Église] des multimillionnaires après la mort de TB Joshua, accuse une source citée dans le Guardian, un journal local. Ils sont près de vingt. Ils ont ont mis la main sur les activités de l’Église juste après la mort de TB Joshua et ne voulaient pas entendre parler de sa femme. Ils ont établi un conseil d’administration et sont allés se servir dans les coffres en pleine nuit. »

Dans ses premiers déclarations en tant que nouvelle cheffe de la SCOAN, Evelyn Joshua a joué la carte de l’apaisement. « Je ne suis qu’une servante qui, sous la direction du Saint-Esprit, fera équipe avec vous tous pour diriger les affaires de ce grand ministère », a-t-elle lancé, avant de répéter que feu son mari demeurait « le fondateur et le surveillant général » de l’Église. Mais alors que l’édifice bâti par TB Joshua menace de se fissurer de toutes parts, elle va avoir fort à faire pour maintenir l’influence d’une Église qui compte encore plusieurs millions de fidèles.

Avec Jeune Afrique par Dele Yusuf – pour The Africa Report

Congo Brazzaville: un scénario à la tchadienne pour la succession de Sassou

septembre 5, 2021

Annoncé pour ce week-end, le retour du président congolais Denis Sassou Nguesso à Brazzaville après un séjour hospitalier en Suisse ne devrait pas mettre fin aux bagarres pour sa succession. Son fils Denis Christel pourrait lui succéder, comme l’a fait Mahamat Idriss Déby Itno en avril dernier au Tchad.  

Cette fois, l’alerte sur l’état de santé de Denis Sassou Nugesso, 78 ans dont 37 au pouvoir, qui connaitrait des sérieux moments d’absence, semble plus sérieuse que les précédentes. Le président congolais, qui séjourne à Montreux, en Suisse, pour « une batterie d’examens médicaux » n’est pas apparu en public depuis le 15 août, date de la fête de l’indépendance nationale. La première dame du Congo, Antoinette Sassou Nguesso, était attendue hier vendredi au chevet de son mari, après avoir subi des contrôles médicaux dans des hôpitaux parisiens. Pour rassurer l’opinion, l’entourage de Sassou a annoncé son retour, déjà reporté une première fois, pour ce week-end à Brazzaville.  

Mourir au pays 

Un fin connaisseur du Congo évoquait samedi matin l’hypothèse que le président congolais, que l’on savait souffrant depuis plusieurs années, ait choisi de revenir au pays pour sa fin de vie. Il ne veut surtout pas, selon lui, connaitre le sort de son gendre, le président gabonais Omar Bongo Ondimba, décédé en 2009 à Barcelone, en Espagne, après 41 ans au pouvoir. Dans l’hypothèse d’une disparition prématurée de Sassou, qui a été réélu en mars dernier pour un quatrième mandat, son fils Denis Christel tient aujourd’hui la corde pour lui succéder. Comme au Tchad, rien ne garantit à ce jour qu’au Congo le mécanisme constitutionnel, qui prévoit une période intérimaire suivie d’une présidentielle anticipée, sera respecté. Entré au gouvernement à la faveur du remaniement de mars, Denis Christel, naguère connu pour son appétence pour les revenus pétroliers, est super ministre de la Coopération internationale et des partenariats publics/privés. A 46 ans, « Kiki », de son petit nom, bénéficie d’un important réseau au sein du Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir) dont il est membre du bureau politique. 

Soutien de l’armée 

La clé de la succession de Sassou, en cas de disparition inattendue, devrait être entre les mains de l’armée congolaise. Ce qui devrait profiter à Denis Christel. En 37 années de pouvoir, Sassou, lui-même ancien supérieur officier, a façonné une armée entièrement dévouée à son clan et à son ethnie tant sur les plans du recrutement, de la formation et de la nomination aux postes stratégiques et sensibles. Pour la hiérarchie militaire, Denis Christel offrirait les garanties de la poursuite de la jouissance de ses privilèges mais surtout l’assurance de l’impunité pour les crimes commis lors des années de répression (1998-2005 ; 2016-2017) dans la région du Pool, sud du pays.  

Restera, après le soutien de l’armée et du PCT, à Denis Christel de faire passer la pilule de la succession dynastique à la communauté internationale.  A ce niveau, les exemples du Mali et du Tchad montrent que tout se joue au rapport de forces.  Si la communauté internationale s’est accommodée d’une transition militaire dirigée au Tchad le général Mahamat Idriss Déby, d’une autre transition militaire conduite au Mali par le colonel Assimi Goïta, elle pourrait, à priori, plus facilement s’en remettre à une transition militaro-civile dirigée au Congo par Denis Christel. En tout cas, ce n’est pas la moribonde Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) qui pourrait s’y opposer. A l’échelle internationale, Denis Christel pourra alors compter sur le soutien de la Chine, premier partenaire économique du Congo, et de la Russie dont son père s’est fortement rapproché ces dernières années. 

Avec Mondafrique par Francis Sahel

La lutte pour le pouvoir en Haïti s’enclenche

juillet 8, 2021

Au lendemain de l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse, la légitimité du premier ministre sortant Claude Joseph à gouverner est déjà contestée.

Une lutte pour le pouvoir se dessine à Haïti entre le premier ministre nommé, Ariel Henry, et le premier ministre sortant, Claude Joseph.

© /Reuters Une lutte pour le pouvoir se dessine à Haïti entre le premier ministre nommé, Ariel Henry, et le premier ministre sortant, Claude Joseph.

M. Joseph semble vouloir remplir le vide laissé par la mort du dirigeant. C’est lui qui, flanqué des têtes dirigeantes des forces de l’ordre, s’est adressé mercredi à la population haïtienne pour tenter de la rassurer.

Mais Claude Joseph devait normalement quitter son poste, qu’il occupe par intérim depuis avril dernier. Son successeur, le docteur Ariel Henry, avait été nommé par Jovenel Moïse environ 24 heures avant qu’il tombe sous les balles de ses assaillants.

En entrevue avec le journaliste Robenson Geffrard du quotidien haïtien Le Nouvelliste, Ariel Henry semble déterminé à faire valoir son droit à diriger le pays.

Selon moi, [Claude Joseph] n’est plus premier ministre», a-t-il affirmé au quotidien. Je suis un premier ministre nommé, Claude a été un premier ministre intérimaire qui a repris ses positions de ministre des Affaires étrangères. Je pense qu’il faut qu’on se parle. Claude était censé rester dans le gouvernement que moi j’allais avoir.» Il a ajouté que, selon lui, M. Joseph fait désormais partie de son» gouvernement.

La Constitution haïtienne, amendée en 2012, prévoit qu’en cas de vacance de la présidence, la direction du pays soit assurée par le premier ministre en fonction.

Nommé le 5 juillet, Ariel Henry n’a pas eu le temps de former son gouvernement avant les événements du 7 juillet. J’étais en train de choisir les membres de mon Cabinet, on était même très avancé», a dit le premier ministre nommé. Il faut que je continue, mais dans le contexte actuel, je pense qu’il y a une opportunité de dialogue pour arriver à un accord qui nous permettra d’aller dans un meilleur climat aux élections et d’avoir un gouvernement aussi qui pourrait créer ce climat.»

M. Henry a notamment critiqué la décision de son prédécesseur d’imposer l’état de siège dans le pays. Je ne pense pas qu’on soit dans une situation qui nécessite l’état de siège. Je pense que c’est un peu précipité. C’est mon point de vue », a-t-il dit.

Claude Joseph n’a pas donné d’indications quant à une éventuelle passation du pouvoir. Ariel Henry affirme toutefois que les deux hommes sont en contact constant».

Des membres du corps policier en Haïti étaient à la recherche de preuves près de la résidence présidentielle le 7 juillet 2021.

© VALERIE BAERISWYL/AFP Des membres du corps policier en Haïti étaient à la recherche de preuves près de la résidence présidentielle le 7 juillet 2021.

Ce que l’on sait des événements

Vers 1 h mercredi matin, un groupe armé a fait irruption dans la résidence du président haïtien Jovenel Moïse. Les assassins ont criblé l’homme d’État d’au moins 12 balles, et ont également grièvement blessé sa femme, Martine Moïse. Cette dernière a été transportée vers un hôpital de la Floride pour que soient traitées ses blessures.

Peu de choses sont connues pour l’instant à propos des assaillants. Selon le premier ministre sortant Claude Joseph, les membres de ce commando» seraient des étrangers» qui parleraient anglais et espagnol». À cette heure, le pouvoir n’a fourni aucune preuve pour appuyer ces affirmations.

Le chef de la police nationale haïtienne a annoncé que ses hommes avaient tué quatre responsables présumés de l’attaque, en plus d’en blesser deux autres.

Claude Joseph a déclaré hier l’état de siège» dans le pays pour 15 jours. Ces mesures spéciales permettent entre autres aux autorités de procéder à des perquisitions sans mandat ainsi que d’ instaurer des mesures de sûreté spéciales».

Par  Jean-François Thériault avec des informations du Nouvelliste

La famille Castro passe le flambeau à Cuba

avril 17, 2021

À la fin du huitième congrès du Parti communiste cubain (PCC), lundi prochain, et pour la première fois depuis 1959, Cuba n’aura plus à sa tête un Castro.

La génération historique des Castro passe le flambeau. Le secrétaire général du parti, Miguel Diaz Canel, sera le président.

© /Radio-Canada La génération historique des Castro passe le flambeau. Le secrétaire général du parti, Miguel Diaz Canel, sera le président.

La «génération historique» passe ainsi le flambeau. Le président Miguel Diaz Canel succédera à Raul Castro à titre de secrétaire général du parti.

Dans l’ombre du grand frère

Fidel Castro aura régné sans partage sur l’île communiste à compter de la révolution de 1959. Il avait cependant confié à son frère Raul la direction de l’armée, un poste clé.

Lorsqu’il tombe malade, en 2006, Fidel se retire peu à peu et cède le pouvoir à Raul, même s’il reste très présent dans les grandes affaires d’État jusqu’à sa mort, en 2016, à l’âge de 90 ans.

Raul Castro devient officiellement président en 2008 tout en étant secrétaire général du Parti communiste cubain, où réside le vrai pouvoir. Même après son arrivée officielle à la tête de l’État, il est toujours resté dans l’ombre de Fidel.

Raul Castro a été au centre du développement du tourisme à Cuba, un de ses rares succès économiques.

Fidel et Raoul Castro chantant l'Internationale socialiste.

© /Radio-Canada Fidel et Raoul Castro chantant l’Internationale socialiste.

Il cède la présidence à Miguel Diaz Canel au septième congrès du PCC en 2016, mais demeure secrétaire général.

Miguel Diaz Canel cumulera à son tour les deux postes lors de la dernière journée du congrès, lundi. Pour la première fois, Cuba sera gouverné par un civil, et les derniers membres de la génération historique du parti feront également leurs adieux.

Une situation économique catastrophique

Les Cubains ont l’impression de revivre les années noires de la «période spéciale en temps de paix» des années 1990, après la chute de l’Empire soviétique et la fin de l’aide de l’URSS.

Pénuries et files d’attente sont de nouveau à l’ordre du jour. Cette fois-ci, c’est l’aide – et surtout le pétrole – du Venezuela, pays en faillite, qui n’arrive plus. La COVID-19 a forcé la fermeture de l’île et les devises des touristes se sont taries.

Les plages sont désertées par les touristes à Cuba.

© /Radio-Canada Les plages sont désertées par les touristes à Cuba.

La détente des années de Barack Obama paraît bien loin : Donald Trump a rétabli et même renforcé les sanctions américaines que son prédécesseur avait levées. Ainsi, l’argent que les Cubains de Miami envoyaient à leurs familles sur l’île n’arrive plus.

Et malgré ses promesses, Joe Biden ne semble pas pressé de lever ces sanctions. Ce n’est pas une priorité, a-t-il fait savoir.

Des réformes difficiles

Cuba s’est résigné à lancer des réformes douloureuses et longtemps repoussées, comme l’unification des monnaies. Le CUC (Convertible Unit Currency) n’existe plus, il ne reste que le peso cubain. Au taux officiel, le dollar américain vaut 24 pesos cubains. Sur le marché noir, beaucoup plus.

La baisse du pouvoir d’achat aggrave la situation de pénurie. Le secteur privé a été ouvert à davantage de métiers et devrait déboucher sur la création de petites entreprises et l’accès à des marchés de gros.

Une rue commerçante achalandée avant la pandémie

© /Radio-Canada Une rue commerçante achalandée avant la pandémie

Petite révolution dans les campagnes : pour la première fois depuis 1963, les fermiers cubains pourront consommer et commercialiser de la viande de bœuf, qui était jusqu’ici monopole d’État, pourvu que les quotas de production soient respectés.

Les vaches étaient sacrées à Cuba et on disait même en plaisantant qu’il était moins grave d’écraser un humain qu’une vache sur les routes.

L’espoir des vaccins

La fermeture de l’île, les contrôles sanitaires stricts et les confinements ont permis à Cuba de limiter les dommages de la COVID-19.

On y recense jusqu’ici 90 000 cas et 491 décès seulement.

Un vaccin contre la COVID-19 fait à Cuba

© /Radio-Canada Un vaccin contre la COVID-19 fait à Cuba

Cuba est en train de mettre au point ses propres vaccins. Deux d’entre eux, Soberana 2 et Abdala, sont en phase 3 et ont déjà été inoculés à une partie de la population.

Ils seront fin prêts en juin et seront exportés puis offerts aux touristes, ont assuré les autorités.

Et la dissidence?

L’accès à Internet sur téléphone mobile est en train de tout changer à Cuba.

Des artistes ont formé le groupe de San Isidro et ont protesté contre le manque de liberté. Un groupe de rappeurs a composé une chanson intitulée Patria y Vida (la patrie et la vie), qui fait un malheur sur les réseaux sociaux. Elle parodie le slogan révolutionnaire cubain Patria o Muerte (la patrie ou la mort).

Les manifestations sont réprimées, mais de façon plus «légère». Elles sont considérées comme de la subversion, mais elles sont commentées et débattues dans les organes d’État, journaux et chaînes de télévision. Une première.

Jusqu’où ira la tolérance? La question est à l’ordre du jour au congrès du PCC.

Avec Radio-Canada par  Jean-Michel Leprince

La course à la succession d’Angela Merkel s’ouvre en Allemagne

octobre 29, 2018

La chancelière allemande Angela Merkel à Berlin, le 29 octobre 2018 / © AFP / Tobias SCHWARZ

La compétition pour remplacer Angela Merkel à la tête de son parti conservateur et peut-être ensuite de l’Allemagne s’ouvre mardi après l’annonce choc du retrait progressif du pouvoir de la chancelière.

Tirant les conséquences d’une douloureuse débâcle électorale en Hesse, Angela Merkel, 64 ans, a fait savoir lundi qu’elle mettrait un terme à sa carrière politique dans trois ans, après son quatrième mandat.

« Il est temps d’ouvrir un nouveau chapitre », a-t-elle martelé, soulignant s’être toujours donné pour objectif de quitter la scène politique « dans la dignité ».

La cheffe du gouvernement, aux manettes de la première économie en Europe depuis 13 ans, franchira un premier pas décisif vers la sortie dans un peu plus d’un mois quand elle passera la main à la tête de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) qu’elle préside depuis dix-huit ans.

– Trois candidats –

Trois candidats se sont d’ores et déjà déclarés en interne pour lui succéder comme président(e) de la CDU, un poste considéré comme un marche-pied vers la chancellerie.

Parmi eux figurent la secrétaire générale du parti, Annegret Kramp-Karrenbauer, et le ministre de la Santé, Jens Spahn.

D’autres pourraient leur emboîter le pas, comme le dirigeant de la puissante région de Rhénanie du Nord-Westphalie, Armin Laschet, qui n’exclut pas de se lancer dans la course.

L’AfD en Allemagne / © AFP / Thorsten EBERDING

La chancelière a insisté sur le fait qu’elle n’avait pas de favori pour sa succession. Le nouveau dirigeant sera élu par un millier de délégués réunis en congrès les 7 et 8 décembre à Hambourg.

Annegret Kramp-Karrenbauer, dite « AKK », tient la corde, selon les médias et fait figure de dauphine adoubée par Angela Merkel qui l’avait proposée au poste de secrétaire générale en février. Les deux femmes partagent une ligne politique plutôt centriste.

– ‘Opposition interne’ –

Partisan à l’inverse d’un coup de barre à droite, l’ambitieux Jens Spahn, 38 ans, est considéré comme le « chef de l’opposition interne » ou la « star contestée de la CDU ».

Il n’a cessé de contester la chancelière notamment sur les questions d’immigration depuis sa décision historique d’accueillir un million de migrants en 2015 et 2016.

Mais il pourrait encore manquer d’expérience aux yeux de certains cadres de la CDU.

Une ancienne étoile montante du parti, Friedrich Merz, a également décidé de tenter sa chance bien qu’il ait quitté la scène politique de longue date en raison de sa rivalité ancestrale avec Angela Merkel.

Merkel prépare sa sortie après un cinglant revers électoral / © AFP / Marion Payet

Amis comme rivaux politiques ont salué la décision d’Angela Merkel tant les Allemands semblent lassés de son style de gouvernement basé sur la recherche permanente du compromis, voire la non prise de décision.

Parviendra-t-elle vraiment à tenir encore trois ans compte-tenu de son affaiblissement politique qui risque désormais d’aller croissant? D’autant que son successeur à la CDU va devoir se démarquer de Mme Merkel s’il veut avoir des chances de conquérir la chancellerie.

« Quand Angela Merkel va renoncer à la présidence de la CDU en décembre, son mandat de chancelière ne va plus durer longtemps », prédit un éditorialiste du Spiegel. « C’est la fin d’une ère ».

Le président de la chambre des députés et vétéran de la politique allemande, Wolfgang Schaüble, ne semble plus la soutenir que du bout des lèvres: « nous ferons ce que nous pourrons pour éviter l’impression d’un canard boiteux », a-t-il dit à la chaîne de télévision Deutsche Welle.

Angela Merkel apparaît désormais d’autant plus comme une chancelière en sursis qu’elle doit en plus compter avec les difficultés de son partenaire social-démocrate. Le SPD enchaîne aussi les scrutins calamiteux et pourrait être tenté à tout moment par une cure d’opposition.

« Le SPD demeure dans une crise existentielle qui pourrait facilement déboucher sur la décision de quitter le gouvernement l’an prochain », estime même un analyste de la banque ING-Diba, Carsten Brzeski.

« La pression sera d’autant plus forte que la CDU met le cap à droite avec une nouvelle direction », renchérit Charles Lichfield, analyste d’Eurasiagroup.

Romandie.com avec(©AFP / (30 octobre 2018 04h38)