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Justin Trudeau à l’OTAN : des fissures dans l’Alliance atlantique

juin 28, 2022

L’adhésion éventuelle de la Suède et de la Finlande ainsi que l’avenir de l’opération militaire en Ukraine divisent les pays membres de l’OTAN.

Portrait du premier ministre Justin Trudeau, songeur.

Le principal dilemme auquel font face les dirigeants de l’OTAN : est-il suffisant d’aider l’Ukraine à ne pas perdre la guerre ou faut-il avoir un plan pour aider les Ukrainiens à la gagner? Photo : La Presse Canadienne/Sean Kilpatrick

La force de l’OTAN repose surtout sur son unité et sur sa puissance de dissuasion. L’une et l’autre sont mises à rude épreuve, quatre mois après le début de la guerre en Ukraine.

À l’ouverture du sommet de Madrid, les pays membres ne sont pas à l’unisson sur plusieurs questions fondamentales. Leur principal dilemme : est-il suffisant d’aider l’Ukraine à ne pas perdre la guerre ou faut-il avoir un plan pour aider les Ukrainiens à la gagner?

Au sein de l’OTAN, les différends existent et leurs conséquences sont réelles, estime Frédéric Mérand, professeur de science politique à l’Université de Montréal.

« Le danger, c’est que les nuances de position entre les pays soient exploitées par Moscou et finissent par devenir un facteur de paralysie pour l’OTAN. »— Une citation de  Frédéric Mérand, professeur à l’Université de Montréal

Parmi les décisions qui doivent être prises au sommet :

  • Quel genre d’armement supplémentaire sera acheminé au front?
  • Combien de troupes voudra-t-on envoyer dans les pays baltes, à la frontière de l’Ukraine, comme force de dissuasion contre la Russie?
  • Comment persuader la Turquie de ne pas bloquer l’adhésion de deux nouveaux membres, la Suède et la Finlande, à l’OTAN?
  • Comment préparer la reconstruction de l’Ukraine?

Il est vital que l’OTAN dégage un consensus sur ces enjeux, selon Stéfanie von Hlatky, professeure d’études politiques à l’Université Queen’s.

« Montrer que l’OTAN est unie envoie un message politique et diplomatique beaucoup plus convaincant envers la Russie, au-delà des capacités militaires de ses 30 États membres. »— Une citation de  Stéfanie von Hlatky, professeure à l’Université Queen’s

L’avenir de l’opération

Certains dirigeants, comme le président français Emmanuel Macron, croient qu’il faut laisser une porte de sortie à Vladimir Poutine afin qu’il ne perde pas la face. Cette option signifierait probablement une entente avec l’Ukraine pour céder une partie de son territoire dans l’est du pays.

Une idée à laquelle le président ukrainien Volodymyr Zelensky oppose une fin de non-recevoir, avec l’appui du Canada et des États-Unis.

Pour le Canada, une victoire de l’Ukraine se concrétisera par un retrait total des forces russes du territoire ukrainien, affirme le professeur Frédéric Mérand. Alors que pour la France, l’Italie et l’Allemagne, l’Ukraine devra probablement accepter d’avoir perdu une partie de sa souveraineté pour, un jour, signer un traité avec la Russie.

La position commune qui se dégagera sur cet enjeu dictera en partie les prochaines étapes de l’OTAN dans son soutien à l’Ukraine.

Plus de troupes dans les pays baltes?

Le Canada pourrait être appelé à augmenter sa présence militaire ou ses missions de formation en Lettonie. L’OTAN souhaite augmenter sa présence militaire dans les pays baltes pour consolider sa position défensive et avoir un effet dissuasif sur la Russie.

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, fait pression pour que les pays membres s’engagent à hausser leur contribution en Lettonie, en Lituanie et en Estonie. Et il annonce qu’il veut tripler la taille de sa force d’intervention rapide, pour atteindre 300 000 soldats.

C’est sûr que le Canada pourrait toujours en faire plus, estime Stéfanie von Hlatky. Surtout que les dépenses militaires du pays n’ont toujours pas atteint la cible de 2 % de son PIB, contrairement à d’autres alliés comme l’Allemagne. Ça met plus de pression sur le Canada, croit Mme von Hlatky.

L’adhésion de la Suède et de la Finlande

Justin Trudeau apporte déjà son soutien sans équivoque à l’adhésion de la Suède et de la Finlande, un sujet chaud qui sera discuté au sommet de Madrid.

Si la Suède et la Finlande étaient acceptées au sein de l’OTAN, l’Alliance atlantique étendrait son influence jusqu’aux frontières de la Russie.

Ce serait un signe d’échec pour Vladimir Poutine, selon le professeur Frédéric Mérand. Avant la guerre en Ukraine, la Russie luttait contre l’influence accrue de l’OTAN dans la région. Maintenant, l’OTAN pourrait être à la porte de la Russie, dit M. Mérand.

Mais ce n’est pas chose faite. L’OTAN doit accepter les nouveaux membres à l’unanimité. Or, la Turquie s’oppose à l’adhésion de la Suède et de la Finlande, notamment parce qu’elle les accuse (surtout la Suède) de ne pas adopter la ligne dure envers des éléments extrémistes kurdes considérés comme terroristes.

L’objection de la Turquie est surtout un prétexte, croit cependant Stéfanie von Hlatky, dans le but de soutirer des concessions sur d’autres enjeux, notamment l’achat d’avions de chasse américains.

La Turquie est toujours un fauteur de troubles au sein de l’Alliance, explique Frédéric Mérand, surtout parce qu’elle entretient des liens étroits avec la Russie, entre autres pour l’achat d’énergie et d’armement.

Pour Stéfanie von Hlatky, l’adhésion des deux pays est une question de temps. La Suède et la Finlande ont décidé de présenter leur demande ensemble. Le message que ça envoie, c’est que ce ne sera pas une sans l’autre. Ça met un peu plus de pression sur l’OTAN.

De plus, pour la première fois, les premiers ministres du Japon, de l’Australie et de la Corée du Sud ont été invités à l’OTAN. Devant l’agressivité de la Russie et, aussi, la montée en force de la Chine, l’Alliance atlantique se cherche de nouveaux alliés.

Avec Radio-Canada par Christian Noël

La Russie met en garde la Suède et la Finlande contre une adhésion à l’OTAN

avril 14, 2022

Moscou a réitéré jeudi qu’une adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN aurait des conséquences « hautement indésirables ».

Le ministre adjoint des Affaires étrangères de la Russie a averti qu’une telle décision mènerait la Russie à renforcer ses moyens de défense dans la mer Baltique et mettrait fin aux discussions pour en faire une région dénucléarisée.

En effet, le vice-président du Conseil de sécurité de Russie et ancien président, Dmitri Medvedev, a affirmé que Moscou pourrait envisager de stationner des armes nucléaires dans la région.

Il ne peut plus y avoir de discussions sur le statut dénucléarisé de la Baltique. L’équilibre doit être rétabli », a déclaré Dmitri Medvedev.

Ces avertissements surviennent alors que la Suède et la Finlande, pays traditionnellement neutres, envisagent publiquement de devenir membres de l’OTAN, option de plus en plus populaire auprès de leur population selon les derniers sondages.

En visite à Stockholm hier, la première ministre finlandaise Sanna Marin a déclaré qu’une décision à ce sujet serait prise dans les prochaines semaines» , alors que le Parlement finlandais doit lancer un débat sur la question dès mercredi prochain.

© TT NEWS AGENCY/via reuters La première ministre suédoise Magdalena Andersson rencontrait son homologue finlandaise Sanna Marin à Stockholm, le 13 avril 2022.

Tout en se montrant un peu plus prudente, son homologue suédoise Magdalena Andersson a affirmé qu’une réévaluation rapide et complète » de l’environnement sécuritaire de la Suède s’avérait nécessaire en raison de l’invasion russe de l’Ukraine.

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré à plusieurs reprises ces dernières semaines que la porte de l’Alliance était ouverte aux deux pays nordiques.

La Finlande et la Suède entretiennent déjà des liens étroits avec l’OTAN, participant régulièrement à des exercices militaires avec ses pays membres.

© Yves Herman/Reuters 30 000 soldats des pays membres de l’OTAN ainsi que de la Finlande et de la Suède ont participé à l’exercice militaire « Cold Response 2022 », à Setermoen dans le cercle polaire arctique, en Norvège.

Mais seule une adhésion complète leur permettrait de bénéficier de la protection du célèbre article 5 de l’Alliance, selon lequel une attaque contre un de ses membres est considérée comme une attaque contre chacun de ses signataires.

Avec CBC/Radio-Canada

Fraude sur l’âge dans le foot : en Suède, l’« affaire » Silas Nwankwo

février 8, 2022
Damien Glez © Damien Glez

Le physique du footballeur nigérian et sa présentation dans un jeu vidéo laisse supposer qu’il aurait dissimulé sa vraie date de naissance. Les réseaux sociaux s’enflamment…

Quand il n’y a plus d’actualité footballistique, il y en a encore. Et quand un cas flagrant de fraude sur l’âge d’un footballeur laisse penser que la leçon est retenue, d’autres apparaissent de façon récurrente. Quelques jours après la clôture de la phase finale camerounaise de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), c’est le club suédois de Mjällby AIF qui alimente l’actualité du ballon rond africain.

Le 4 février, à grand renfort de chiffres, Hasse Larsson, directeur sportif de l’équipe de la ville de Sölverborg, présente sa nouvelle recrue nigériane, notamment sur Twitter : « 35 », le nombre de matchs de championnat joués par Silas Nwankwo en D1 nigériane, la saison passée ; « 19 », ses buts et « 8 », ses passes décisives au cours de ces confrontations – ce qui fait de lui le meilleur buteur du championnat ; « 2025 », l’échéance de son contrat au Mjällby AIF. Mais c’est un autre nombre qui interpelle les twittos, à la vue du faciès du footballeur dans son maillot noir et or : « 18 », son âge présumé…

Bronca sur les réseaux sociaux

Pour certains, les aspérités de son visage laissent imaginer un âge bien différent. L’internaute Doxell Jó Mut est catégorique : « C’est un mytho, c’est minimum 40 ans ce visage ». Faussement naïf, BangUijo rétorque : « 18 ans de carrière non plutôt ? ». Enthousiaste, Dr.E décrète : « Dorénavant j’ai 10 ans. » Manifestement blasé, @melschistad affirme que la question n’est plus de savoir si le joueur venu du club de Nasarawa United a 18 ans, mais « depuis combien d’années il a 18 ans ».

Deux dates de naissance

Si l’évaluation d’un âge sur simple photo est somme toute relative, et si les procès d’intention sont légion dans le domaine concurrentiel du foot, un autre élément vient troubler les sceptiques. D’après des captures d’écrans rapidement diffusées du jeu « Football Manager 2021 », Silas Nwankwo serait né le 11 juin 1996, ce qui lui conférerait l’âge de 25 ans et 7 mois. Certes, le fameux jeu de management sportif est réputé pointilleux et son édition 2022 affirme, cette fois, que le footballeur serait né le 12 décembre 2003. Il n’aurait alors que 18 ans et 2 mois, âge effectivement retenu par ses nouveaux employeurs suédois. Le journaliste Rasim Reiz promet une enquête approfondie…

Sur le continent des « né vers » où les parents mettent parfois du temps à déclarer les accouchements, les supercheries à la date de naissance ne sont pas une nouveauté. Dans le domaine du football, la suspicion est telle que des sites internet comme Vudaf publient des tops récurrents des « footballeurs africains qui ont l’air plus vieux que leur âge ». En 2020, le directeur de la West African Football Academy, Karel Brokken, a soutenu que « 95 % des joueurs africains trichent sur leur âge ». L’ancien milieu de terrain international Guirane N’Daw a renchéri en déclarant « [avoir] triché sur [s]on âge, comme 99 % des joueurs sénégalais ». Selon lui, « en Afrique, le joueur qui ne diminue pas son âge ne pourra pas être professionnel ».

Si de nombreux acteurs du ballon rond s’accommodent de cette fraude persistante au rajeunissement artificiel, la Confédération africaine de football (CAF) a commencé à estimer les âges osseux par des tests IRM, avant certaines compétitions de mineurs.

Damien Glez

Avec Jeune Afrique par Damien Glez

Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.

Variante du coronavirus : premier cas détecté en Suède

décembre 26, 2020

Des cas confirmés du variant britannique ont aussi été signalés en Espagne, en France, en Allemagne, au Danemark et au Liban.

Un premier cas de contamination à la nouvelle variante du coronavirus circulant au Royaume-Uni a été détecté en Suède, ont annoncé ce samedi 26 décembre les autorités sanitaires.

La variante a été détectée «sur une personne qui a voyagé depuis le Royaume-Uni», a indiqué l’Agence de santé publique suédoise dans un communiqué. Il s’agit «d’un premier cas isolé» dans le pays.

«Ce n’était pas inattendu. Nous savons que cette variante existe au Royaume-Uni depuis septembre et qu’elle a également été signalée dans d’autres pays d’Europe sous la forme de cas isolés», a expliqué Karin Tegmark Wisell, l’une des responsables de l’agence, citée dans le communiqué.

La Suède a prolongé mercredi et jusqu’au 31 décembre la suspension des vols en provenance du Royaume-Uni après l’apparition de cette nouvelle souche jugée par les autorités britanniques plus contagieuse.

Des cas confirmés du variant britannique ont aussi été signalés samedi 26 décembre en Espagne (quatre cas), après déjà l’annonce vendredi 25 décembre de personnes contaminées en France, en Allemagne et au Liban. Au Danemark, pays voisin de la Suède, les autorités sanitaires ont annoncé plus tôt cette semaine avoir enregistré un total de 33 cas de contamination par ce même variant du virus Covid-19.

«Les nouveaux chiffres indiquent qu’il y a maintenant une infection sociétale au Danemark avec la variante anglaise. Cependant, c’est à un niveau bas», a indiqué l’institut danois chargé des maladies SSI. Les autorités danoises soulignent qu’elles ont de meilleures capacités de séquençage que la plupart des autres pays, et donc de plus grandes chances d’identifier des cas.

Par Le Figaro avec AFP

Record de patients hospitalisés pour le COVID-19 en Suède

décembre 14, 2020

RECORD DE PATIENTS HOSPITALISÉS POUR LE COVID-19 EN SUÈDE

© Reuters/TT NEWS AGENCY

STOCKHOLM (Reuters) – La Suède, dont l’approche relativement accommodante de la pandémie a attiré l’attention du monde entier, a signalé lundi un record absolu du nombre de patients atteints du COVID-19 hospitalisés dans le pays, selon les calculs de la télévision suédoise.

La chaîne publique Sveriges Television (SVT) a rapporté que 2.389 patients, incluant ceux en soins intensifs, recevaient un traitement hospitalier lundi, soit 65 personnes de plus qu’au plus fort de la première vague épidémique le 20 avril dernier.

SVT a toutefois précisé que trois des 21 régions suédoises n’avaient pas mis à jour lundi leurs statistiques et qu’elle avait donc utilisé les derniers chiffres communiqués des territoires en question.

Le Conseil national suédois de la santé et du bien-être chargé de compiler les statistiques sanitaires n’a pas pu immédiatement confirmer les calculs de la chaîne de télévision.

Contrairement à la plupart des pays européens, la Suède a choisi de ne pas confiner ses habitants pour s’appuyer sur leur responsabilité individuelle. Son taux de mortalité est beaucoup plus élevé que celui de ses voisins nordiques mais est notamment plus faible qu’en Espagne ou en Grande-Bretagne.

Avec Reuters par (Johan Ahlander ; version française Juliette Portala, édité par Jean-Michel Bélot)

La Suède reconnaît les failles de sa stratégie contre le coronavirus

juin 3, 2020

 

Pour la première fois depuis le début de la pandémie du nouveau coronavirus, la Suède a reconnu que ses mesures contre le virus auraient pu être meilleures.

© News Agency/Henrik Montgomery via REUTERS
En Europe, la Suède a fait figure d’exception en choisissant de ne pas confiner sa population contre le COVID-19. Le confinement strict comme la France a connu par exemple n’a pas été appliqué. Les écoles primaires, cafés, bars, restaurants et magasins sont restés ouverts car le pays comptait sur l’immunité collective pour contrer le virus, c’est-à-dire que la propagation du virus s’enraye d’elle-même lorsqu’un seuil de contamination – et donc de personnes immunisées – est atteint. Alors que cette méthode a été vivement critiquée dans le pays et à l’international, l’épidémiologiste de l’Agence de santé publique suédoise Anders Tegnell a reconnu pour la première fois les failles de l’approche suédoise face à une mortalité «vraiment» trop élevée. «Si nous devions rencontrer la même maladie avec tout ce que nous savons aujourd’hui sur elle, je pense que nous finirions par faire quelque chose entre ce que la Suède et le reste du monde ont fait», a-t-il déclaré mercredi sur les ondes de Sveriges Radio.

Une commission d’enquête pour dresser le bilan du « modèle » suédois

Mercredi 3 juin, 38 589 cas de coronavirus avaient été détectés en Suède depuis le début de la crise sanitaire, et 4 468 personnes sont décédées des suites de la maladie, selon les autorités sanitaires. Par comparaison, les voisins scandinaves Danemark et Norvège -qui se sont confinés et qui comptent moitié moins d’habitants que la Suède- déplorent respectivement 580 et 237 morts du coronavirus. «Il est clair qu’il y a un potentiel d’amélioration dans ce que nous avons fait en Suède [contre le virus]. Il serait bien de savoir plus précisément ce que l’on doit stopper pour mieux prévenir la propagation de l’infection», a ajouté Anders Tegnell. Pour protéger sa population, le gouvernement suédois en avait appelé à la «responsabilité» de chacun, au respect des gestes barrière et avait encouragé le télétravail. Parmi les mesures restrictives prises, l’interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes, la suspension des visites dans les maisons de retraite et la fermeture des lycées et universités. Face à la pression de l’opposition, le gouvernement suédois a fait savoir lundi qu’il confierait avant l’été à une commission d’enquête la tâche d’analyser la stratégie du pays pour lutter contre la pandémie.

Avec Parismatch

La Suède extrade vers les États-Unis un Chinois accusé de blanchiment d’argent

juin 2, 2020

 

La Suède a extradé vers les Etats-Unis un ressortissant chinois accusé d’avoir blanchi plusieurs millions de dollars, a annoncé ce mardi son avocat suédois, un an après le rejet de son extradition vers la Chine où il est accusé de détournements.

Selon la justice américaine, Qiao Jianjun aurait blanchi «des millions de dollars de produits liés à des transactions frauduleuses par l’intermédiaire de banques en Chine, à Hong Kong et à Singapour» lorsqu’il était cadre de l’administration d’Etat des céréales en Chine – poste qu’il a occupé entre 1998 et 2011. Une partie de cet argent aurait servi à acheter deux propriétés près de Los Angeles, détaille le département de la Justice dans un communiqué. Il est également accusé de fraude à l’immigration.

Contacté par l’AFP, l’avocat suédois Henrik Olsson Lilja a expliqué ce mardi que son client a été extradé vendredi dernier vers les Etats-Unis, où il a régulièrement résidé depuis son départ de Chine en 2011, avant de s’installer en Autriche puis en Suède. Qiao Jianjun conteste les accusations de blanchiment portées contre lui. En juillet 2019, la Cour suprême suédoise avait rejeté une demande d’extradition vers la Chine de ce ressortissant chinois accusé là-bas de détournement de fonds publics, au motif qu’il y risquait la torture et la peine capitale.

200 millions de Yuans

En Chine, Qiao Jianjun est soupçonné par la justice de la province du Henan (centre) d’avoir détourné jusqu’à 200 millions de yuans (26 millions d’euros) entre 2008 et 2011, selon des documents remis par les autorités chinoises à la chancellerie suédoise. A l’époque, il disait contester les accusations de détournement de fonds le visant et affirmait être dans le viseur de Pékin depuis son adhésion en 2010 au Parti démocrate chinois, interdit.

Si la Cour suprême du pays scandinave estimait qu’il existait des éléments à charge sérieux à son encontre, «son extradition ne peu(vait) intervenir (…) en raison du risque de persécution dû à ses activités politiques et de traitements contraires à la Convention européenne des droits de l’Homme». Pour son avocat, les autorités suédoises «n’ont pas approuvé la demande (d’extradition) de la Chine mais aux Etats-Unis, il est soupçonné de blanchiment d’argent sur la base de supposés délits commis en Chine», a-t-il tempêté mardi. Et de poursuivre: «cela va être jugé aux États-Unis lors un procès et ils vont, espérons-le, exiger de meilleures preuves que celles des autorités chinoises qui disent simplement qu’il s’agit là de fonds illicites».

En Suède, l’extradition de ressortissants étrangers est du ressort du gouvernement mais celui-ci est tenu de suivre les arrêts de la Cour suprême. Qiao Jianjun avait été arrêté et placé en détention en Suède en juin 2018 à la demande de la justice chinoise. Remis en liberté le 19 juin 2019, il a de nouveau été arrêté une semaine plus tard dans le cadre d’une autre procédure lancée par les Etats-Unis.

Par Le Figaro avec AFP

Face au coronavirus, la réponse de la Suède met en danger ses minorités

avril 13, 2020
© Getty

La Suède s’attaque fièrement à la pandémie d’une façon qui diffère de la quasi-totalité des autres pays riches. Peu de commerces ont fermé, les rassemblements publics n’ont pas été interdits et seuls les plus vulnérables sont encouragés à rester chez eux. Des militants soulignent toutefois que cette approche fait courir des risques plus élevés de contamination et de mortalité aux minorités ethniques présentes dans le pays.

Le royaume compte actuellement plus de 10 000 contaminations confirmées et près de 900 morts selon le bilan de ce samedi 11 avril, à cause de la COVID-19, la maladie infectieuse respiratoire causée par le coronavirus. Si le gouvernement n’a pas rendu public de décompte par ethnicité, des chercheurs suédois soulignaient fin mars un «taux extraordinairement élevé» de mortalité parmi la population somalienne. Des statistiques récentes semblent aussi indiquer un nombre disproportionné d’infections dans des quartiers de Stockholm – épicentre de l’épidémie – où résident de nombreuses personnes d’origine étrangère. Sur les 15 premières personnes à avoir succombé au coronavirus dans la capitale et ses environs, six étaient en effet d’origine somalienne, un groupe ethnique qui ne représente même pas 1% de la population de cette zone.

Quand le virus a commencé à se propager en Suède, de nombreuses personnes issues de minorités ont poursuivi une vie normale. Et pour cause: elles ignoraient que le gouvernement avait émis des recommandations contraires. Si elle est connue pour sa généreuse politique d’accueil des réfugiés et son régime de protection sociale, la Suède a, dans un premier temps, peu communiqué sur la pandémie dans des langues autres que le suédois. Or il se trouve que ce n’est pas la langue maternelle de milliers de citoyens, dont les Somalis. Les actions du gouvernement n’ont pas pris en compte les différences culturelles se jouant au sein d’une nation où le nombre de migrants et de demandeurs d’asile a augmenté ces dernières années.

Les conséquences, en termes de santé publique, de la diffusion d’un message en une seule langue pourraient servir d’avertissement au reste du monde. Un parallèle pourrait également être dressé entre la Suède et les rapports détaillés publiés par d’autres pays, comme les États-Unis, qui montrent que le nouveau coronavirus touche les minorités de façon disproportionnée.

 

Par ailleurs, la situation pourrait donner un essor néfaste aux partisans anti-immigration qui sévissent sur place. Si les Suédois se mettent à penser que les groupes n’étant pas identifiés comme ethniquement suédois sont davantage porteurs de la maladie, ce sera du pain bénit pour les mouvances d’extrême droite. Ces dernières années, celles-ci ont déjà rencontré un certain succès en entretenant auprès de leurs partisans un sentiment de peur à l’encontre des migrants.

Comme le rapporte le magazine antiraciste Expo, on trouve sur des groupes Facebook pro-«Démocrates de Suède» (extrême droite), l’un des partis politiques les plus importants du pays actuellement, des commentaires se satisfaisant des premières informations faisant état d’un taux de mortalité disproportionné parmi les Suédois d’origine somalienne.

«Un virus chinois qui tue des musulmans africains en Suède: voilà ce qui se passe quand on ouvre ses frontières», a tweeté un blogueur norvégien du nom de Fjordman, à qui l’islamophobe Anders Behring Breivik, auteur d’un massacre en 2011, a fait référence de nombreuses fois.

«Nous sommes conscients que (…) nous interagissons les uns avec les autres d’une manière qui n’est pas celle des Suédois d’origine. Nous adorons nous retrouver, partager des moments en famille et nous avons une culture différente vis-à-vis des personnes âgées: nous les voyons toutes les semaines», explique-t-il.

Selon les statistiques de la Commission européenne, plus de la moitié des foyers suédois sont constitués d’une seule personne. Les Suédois issus des minorités indiquent que ce n’est pas le cas dans leurs cercles.

«Le gouvernement suédois devrait adopter un autre regard sur les différents groupes présents en Suède», ajoute Gunay Raheb.

Kino, lui aussi chrétien syriaque, et des bénévoles issus de l’agence de marketing Bright Mind Agency ont lancé la campagne Tell Corona, qui propose des vidéos sur le coronavirus en syriaque, somali, roumain, arabe et d’autres langues.

«Le gouvernement recommande aux gens de rester à la maison, mais quand les personnes issues des minorités voient que les bus en ville sont bondés, elles ne comprennent plus: comment un bus peut-il être plein alors que le gouvernement nous dit de ne pas nous rendre dans notre café habituel?», souligne-t-il.

Il ajoute que des amis continuent de lui proposer de se voir alors que son oncle, qui est prêtre, et sa tante se battent contre le virus sur leur lit d’hôpital.

Le pays tente actuellement d’améliorer sa réponse au coronavirus. Les autorités suédoises ont intensifié leurs communications à l’attention des minorités et le royaume réfléchit à des standards de confinement plus stricts qui pourraient réduire les écarts en termes d’exposition et de risques de ses citoyens.

Les hôpitaux ont, eux, déjà mis en place des mesures pour combler les différences culturelles. On trouve dans leurs équipes des personnes parlant différentes langues ainsi que des traducteurs dédiés, indique Mariana Hannah au HuffPost.

L’infirmière se dit globalement satisfaite de la stratégie de son gouvernement, y compris au niveau du soutien apporté aux professionnels du secteur médical. Selon elle, les autorités seront un jour en mesure d’établir si les divisions sociales ont constitué un problème grave lors de cette crise – et donc, de présenter leurs excuses – étant donné qu’elles font face à un problème qui est, en fin de compte, national plutôt que lié à des communautés spécifiques.

«C’est un petit pays qui essaye constamment de s’améliorer», nous explique-t-elle. «Je pense que lorsque le gouvernement fera un bilan, il devra peut-être réexaminer sa politique auprès des minorités, mais c’est une étape qui viendra plus tard.»

Pour le moment, «je me sens en sécurité», confie-t-elle. «Mais lorsque je me projette, j’ai peur. (…) Les équipements de protection risquent d’être en rupture de stock dans deux mois.»

 

HuffPost américain traduit par Laura Pertuy pour Fast ForWord publié dans HuffPost France avec Akbar Shahid Ahmed

Suède: une explosion touche un immeuble dans le centre de Stockholm

janvier 13, 2020

Une explosion d’origine indéterminée a frappé un immeuble résidentiel du centre de Stockholm dans la nuit de dimanche à lundi, sans faire de blessés, ont annoncé lundi les autorités en Suède qui connaît depuis plusieurs mois une vague d’explosions criminelles.

Des images diffusées dans la nuit montrent une façade d’immeuble dégradée, sa porte d’entrée démolie et des vitres explosées. Plusieurs voitures à proximité de bâtiment ont également été touchées par la déflagration dans le très huppé quartier d’Östermalm. «A ce stade, il n’est pas possible de dire si l’explosion s’est produite à l’intérieur ou à l’extérieur de l’immeuble», a déclaré une porte-parole de la police aux médias locaux.

Les autorités ont reçu l’alerte vers 01h00 locales et ont ensuite évacué l’immeuble. Une enquête préliminaire a été ouverte pour déterminer les causes de l’explosion. Peu après l’incident, une autre explosion s’est produite vers 03h00 locales à Uppsala, à 70 kilomètres au nord de Stockholm. Aucun lien n’a été établi pour l’heure entre les deux événements.

Classée parmi les nations plus riches et les plus prospères du monde, la Suède connaît un niveau de violences faible par rapport aux autres pays occidentaux. Mais le royaume scandinave est aux prises avec une relégation croissante de certaines catégories sociales et les écarts socio-économiques se creusent plus que dans n’importe quel autre Etat membre de l’OCDE. Dans les grandes villes, et de plus en plus dans les villes moyennes, des bandes souvent liées au trafic de drogues sévissent et se livrent une guerre sanglante.

Outre les fusillades qui font chaque année plusieurs dizaines de morts et de blessés, les groupes rivaux utilisent désormais de façon quasi ordinaire des engins explosifs, grenades à main ou thermos bourrés de poudre. Entre janvier et octobre 2019, les démineurs sont intervenus pour 99 explosions, soit le double par rapport à l’année précédente à la même époque, et 76 engins non explosés.

Par Le Figaro avec AFP

 

Suède : le parquet abandonne les poursuites pour viol contre Julian Assange

novembre 19, 2019

Si la partie civile ne fait pas appel de cette décision, près de dix années de procédure se concluront par un constat d’échec pour la justice suédoise qui ne sera pas parvenue à faire comparaître Julian Assange, réfugié depuis 2012 et jusqu’à son arrestation en avril dernier à l’ambassade d’Equateur à Londres.

Le parquet suédois a annoncé mardi l’abandon des poursuites pour viol contre Julian Assange, le fondateur de Wikileaks accusé par une femme de l’avoir agressée en Suède en 2010. «J’ai convoqué cette conférence de presse pour annoncer ma décision de classer sans suite l’enquête» visant l’Australien, a annoncé la procureure en chef adjointe, Eva-Marie Persson. «Tous les actes d’enquête ont été épuisés (…) sans apporter les preuves requises pour une condamnation», a-t-elle ajouté.

Si la partie civile ne fait pas appel de cette décision, près de dix années de procédure se concluront par un constat d’échec pour la justice suédoise qui ne sera pas parvenue à faire comparaître Julian Assange, réfugié depuis 2012 et jusqu’à son arrestation en avril dernier à l’ambassade d’Equateur à Londres. «Beaucoup de temps s’est écoulé depuis les faits avec pour conséquence d’affaiblir les éléments de preuve (…) au point que j’ai décidé de classer l’enquête sans suite», a annoncé la procureure en chef adjointe, Eva-Marie Persson, au cours d’une conférence de presse à Stockholm.

En août 2010, la plaignante suédoise accusait l’Australien d’avoir engagé un rapport sexuel pendant qu’elle dormait et sans préservatif, alors qu’elle lui avait refusé tout rapport non protégé à plusieurs reprises. Julian Assange, qu’elle avait alors rencontré lors d’une conférence de WikiLeaks, à Stockholm, a toujours nié les faits de viol et martèle que la plaignante était consentante et qu’elle avait accepté de ne pas utiliser de préservatif.

Peur d’une extradition aux Etats-Unis

L’enquête suédoise avait été classée une première fois en 2017 faute d’entrevoir la sortie du mis en cause de l’ambassade équatorienne avant la prescription des faits, mais rouverte en mai dernier après son interpellation par la police britannique le 11 avril. Depuis près d’une décennie, le fondateur de WikiLeaks – qui a publié des centaines de milliers de documents confidentiels – et ses soutiens n’ont eu de cesse de dénoncer une manœuvre destinée à le faire extrader vers les États-Unis, qui l’accusent d’espionnage. Officiellement, c’est la raison pour laquelle l’Australien s’était réfugié en 2012 à l’ambassade d’Equateur à Londres. Détenu dans une prison de Londres, Julian Assange est sous la menace d’une extradition vers les États-Unis où il encourt une peine allant jusqu’à 175 ans d’emprisonnement pour espionnage.

Les autorités américaines lui reprochent d’avoir mis en danger certaines de leurs sources au moment de la publication en 2010 de 250.000 câbles diplomatiques et d’environ 500.000 documents confidentiels portant sur les activités de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Le Rapporteur de l’ONU sur la torture, Nils Melzer, a fait part de son inquiétude sur l’état de santé de Julian Assange, affirmant que «sa vie était désormais en danger» et son père, John Shipton, a affirmé début novembre que son fils «risquait de mourir en prison». Lors d’une audience devant la justice le 21 octobre à Londres, Assange est apparu confus et bredouillant. L’audience sur la demande d’extradition doit se tenir en février.

Par Le Figaro.fr avec AFP