L’espoir s’amenuise mardi au Venezuela où les équipes de secours étaient pessimistes concernant les chances de retrouver des survivants parmi les 56 personnes portées disparues dans une coulée de boue qui a fait au moins 36 morts à Las Tejerias, une petite ville du centre-nord du Venezuela.
Ce pays fait face à des précipitations exceptionnelles depuis le mois de septembre. Les pluies diluviennes ces derniers jours ont provoqué le débordement de ruisseaux et des glissements de terrain à Las Tejerias (50.000 habitants), située à flanc de montagne.
Ce sera « difficile » de retrouver des survivants après la catastrophe de samedi, a affirmé à l’AFP sous couvert de l’anonymat un membre de la Protection civile. « Ca fait déjà deux jours et si elles (les victimes) ne sont pas mortes avec les coups de pierres et des branchages emportés par le courant, elles sont mortes d’hypothermie ».
Le bilan provisoire de « 36 personnes mortes et 56 personnes disparues », annoncé par le ministre de l’Intérieur Remigio Ceballos en milieu d’après-midi devrait donc s’alourdir au niveau du nombre de morts.
« On est guidés par l’odeur (de décomposition des corps) et aujourd’hui on a senti cette odeur dans plusieurs maisons », a confié un pompier, également sous couvert d’anonymat.
3.000 hommes ainsi que de nombreux habitants participent aux recherches à l’aide de pioches, de pelles et de tout ce qu’ils peuvent trouver, a constaté l’AFP.
Las Tejerias est envahie par la boue et d’innombrables débris.
Deuil national
De nombreuses maisons et commerces ont été détruits par la coulée de boue qui a tout emporté sur son passage: arbres, voitures, murs de maisons, etc.
Le président Nicolas Maduro, qui a décrété trois jours de deuil dimanche, a visité la zone lundi.
« Nous emportons avec nous la douleur, la clameur, le désespoir, les larmes du peuple mais ils doivent savoir que Tejerias se relèvera comme le phénix, Tejerias renaîtra », a lancé le président, qui a promis de reconstruire tous les commerces et maisons détruits.
La vice-présidente Delcy Rodriguez a indiqué que 317 maisons avaient été « complètement détruites » et 757 « touchées » par le glissement de terrain.
M. Ceballos avait parlé la veille d' »une quantité record de précipitations » tombée sur la ville, assurant que le volume moyen d’eau en un mois était tombé en un jour.
« Ces fortes pluies ont saturé le sol », avait ajouté le ministre, les attribuant au « changement climatique » et au passage de l’ouragan Julia au nord du Venezuela, qui s’est complètement dissipé lundi à 21H00 GMT au-dessus du Guatemala.
« J’étais piégé par les flots et je n’avais pas d’autre choix que de grimper sur le toit et de m’accrocher à l’antenne », raconte José Santiago, 65 ans. « L’eau m’arrivait jusqu’au cou. J’étais prêt (à mourir). S’il avait plu cinq minutes de plus, je me noyais ».
« Tejerias ne sera plus jamais la même, nous partons car il est impossible de s’en remettre », a lâché, bouleversé, Isaac Castillo, un commerçant de 45 ans.
Collectes pour les victimes
Ces dernières semaines, cette saison des pluies atypique et ces trombes d’eau qui s’abattent sur le Venezuela avaient déjà provoqué la mort de treize personnes dans d’autres régions du pays.
Plusieurs abris pour les familles touchées ont été mis en place à Maracay, capitale de l’Etat d’Aragua où se trouve Las Tejerias.
A Caracas et ailleurs, des points de collecte de dons ont été mis en place: « J’ai apporté de l’eau potable, du lait en poudre, des bonbons pour les enfants et quelques vêtements pour garçons », explique Karla Cuervo, 39 ans, mère au foyer, en déposant un colis à Caracas. « J’espère qu’il y aura plus de dons. Parce qu’il y a des gens qui n’ont plus rien, plus rien… »
Outre la catastrophe de Las Tejerias, des inondations et des glissements de terrain se sont produits dans plusieurs autres endroits du pays pendant le weekend, notamment dans l’Etat de Zulia, berceau pétrolier du Venezuela, ou à Choroni sur la côte caraïbe.
En 1999, quelque 10.000 personnes étaient mortes dans un important glissement de terrain dans l’Etat de Vargas (nord).
Le pape François s’est vu remettre une coiffe traditionnelle autochtone à la fin de son discours, lundi, à Maskwacis, en Alberta. Photo : Reuters/Guglielmo Mangiapane
Le pape François a de nouveau demandé pardon aux peuples autochtones « pour les crimes commis par de nombreux chrétiens envers eux » et a reconnu que ces excuses constituaient la première étape d’un long processus de réconciliation.
Il s’agissait de ses premières paroles publiques au Canada, adressées aux milliers de personnes, surtout des survivants des pensionnats et leurs familles, rassemblées à Maskwacis, une communauté crie de l’Alberta.
« Je voudrais le répéter avec honte et clarté : je demande humblement pardon pour le mal commis par de nombreux chrétiens contre les peuples autochtones. »— Une citation de Le pape François
Je demande pardon pour la manière dont, malheureusement, de nombreux chrétiens ont soutenu la mentalité colonisatrice des puissances qui ont opprimé les peuples autochtones, a affirmé le pape, suivi d’applaudissements de la foule.
Je suis affligé, a-t-il continué. Je demande pardon, en particulier, pour la manière dont de nombreux membres de l’Église et des communautés religieuses ont coopéré, même à travers l’indifférence, à ces projets de destruction culturelle et d’assimilation forcée des gouvernements de l’époque, qui ont abouti au système des pensionnats.
Il a également parlé des nombreux cas exemplaires de dévouement envers les enfants et de la présence de la charité chrétienne dans les pensionnats.
Néanmoins, les conséquences générales des politiques liées aux pensionnats ont été catastrophiques, a-t-il admis.
Dans l’assistance, de nombreux survivants étaient en pleurs et en profondes réflexions.
Certains d’entre vous sont certainement en difficulté pendant que je vous parle, a reconnu le souverain pontife. Il est cependant important de faire preuve de mémoire pour éviter l’oubli, parce que l’oubli mène à l’indifférence.
Et le contraire de l’amour, ce n’est pas la haine, c’est l’indifférence, a-t-il ajouté.
Ces excuses étaient similaires à celles prononcées au Vatican plus tôt cette année. Le pape a en effet demandé pardon pour les crimes commis par des membres de l’Église sans toutefois reconnaître le rôle de l’institution en soi.
« Je vous demande pardon »
Au premier jour de sa visite au Canada, dans la région d’Edmonton, en Alberta, le pape François a demandé pardon aux Autochtones qui ont été arrachés à leurs familles et envoyés dans les pensionnats. Plus de 60 % de ces écoles étaient gérées par l’Église catholique. Environ 150 000 enfants ont été forcés de les fréquenter. Reportage de Mathieu Gohier.
Une première étape
Le pape François a par ailleurs reconnu que davantage doit être fait, outre la demande de pardon.
Considérant l’avenir, rien ne doit être négligé pour promouvoir une culture capable non seulement de faire en sorte que de telles situations ne se reproduisent pas, mais encore que celles-ci ne puissent trouver de terrain propice à la dissimulation et la perpétuation, a-t-il soutenu.
« Une partie importante de ce processus consiste à mener une sérieuse recherche sur la vérité du passé et à aider les survivants des pensionnats à entreprendre des chemins de guérison pour les traumatismes subis. »— Une citation de Le pape François
Le pape a notamment appelé à ce que les chrétiens et la société civile puissent respecter l’identité et l’expérience des peuples autochtones.
J’espère que des moyens concrets seront trouvés pour les connaître et les apprécier, en apprenant à avancer tous ensemble, a-t-il dit.
Avant cette allocution du pape, un discours de bienvenue a été énoncé par Wilton Littlechild, un survivant du pensionnat Ermineskin et ancien commissaire de la Commission de vérité et réconciliation.
Le discours officiel du pape s’est tenu sur le site réservé au pow-wow de Maskwacis. Des danses et des chants traditionnels l’ont d’ailleurs accueilli sur les lieux.
Je me suis revu enfant
Evelyn Korkmaz, survivante du pensionnat de Sainte-Anne, en Ontario, dit avoir attendu 50 ans pour enfin entendre des excuses du pape.
Je suis reconnaissante d’avoir vécu assez longtemps pour vivre ce jour, a-t-elle affirmé en conférence de presse.
Malheureusement, bon nombre de mes amis et camarades du pensionnat ne sont plus parmi nous et n’ont pas pu entendre ces excuses, a-t-elle dit. Les traumatismes qu’ils ont vécus ont eu raison d’eux par le suicide ou la consommation.
J’aurais aimé voir un plan précis du Vatican sur ce qu’il compte faire pour la réconciliation, a-t-elle ajouté.
Mon cœur s’est brisé pour tous les survivants présents. C’était beaucoup d’émotions au même moment, a confié l’un des chefs de Maskwacis, Randy Ermineskin. Je suis allé au pensionnat ici et quand j’attendais le pape, je me suis revu enfant.
Après aujourd’hui, a-t-il poursuivi, je veux qu’on se concentre sur l’espoir. Nous avons la chance de prendre la parole et de continuer de faire avancer la vérité.
La militante et professeure Cindy Blackstock a pour sa part partagé une réaction vidéo sur les réseaux sociaux. Pour elle, ce sont les actions qui suivront qui comptent le plus.
Ces excuses ne doivent pas être jugées sur la base des mots ‘’je suis désolé’’, mais plutôt sur les actions qui seront par la suite engendrées, a-t-elle dit.
Est-ce que le Vatican donnera un accès complet à ses documents? Est-ce qu’il y aura une réforme interne pour assurer que les abus d’enfants seront éliminés de l’Église? Est-ce que le Vatican prendra la responsabilité des sévices vécus par les enfants?, s’est-elle interrogée.
Le pape demande pardon aux Autochtones
Le pape François est visite au Canada. Il reconnaît les torts de l’église et présente ses excuses aux Autochtones. Entrevue avec Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador.
Le ministre fédéral des Relations Couronne-Autochtones était présent à Maskwacis.
Je ne peux pas parler au nom des survivants, mais aujourd’hui j’ai vu beaucoup de pleurs, les gens étaient définitivement touchés; par contre, il est certain qu’il y aura aussi de la déception, a-t-il déclaré aux médias.
Il est clair que ces excuses ne doivent pas être une finalité, a-t-il ajouté. Il y a encore beaucoup de travail à faire, notamment l’accès aux documents, et on espère pouvoir compter sur la collaboration et le soutien de l’Église catholique pour la suite.
Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a quant à lui émis une déclaration écrite.
« L’événement qui nous a rassemblés aujourd’hui à Maskwacis est le fruit du courage, des efforts de sensibilisation et de la persévérance des Survivants des Premières Nations, inuits et métis qui ont relaté leurs souvenirs douloureux et raconté leurs expériences », a-t-il écrit.
« Aujourd’hui, nous pensons aux enfants qui ont été arrachés à leur famille et privés de leur enfance. »— Une citation de Justin Trudeau, premier ministre du Canada
« La réconciliation est l’affaire de tous les Canadiens. […] Personne ne doit oublier ce qui s’est passé dans les pensionnats du Canada, et nous devons tous veiller à ce que cela ne se reproduise jamais. »
La gouverneure générale du Canada, Mary Simon, était aussi présente et a réagit par écrit plus tard en soirée. « Certains faits sont indéniables. Il est difficile d’être confronté à notre véritable histoire. […] Plusieurs enfants et familles ne s’en sont jamais remis. Plusieurs enfants ne sont jamais rentrés chez eux. »
« Pour les peuples autochtones, ce moment n’est ni le début ni la fin du parcours de guérison. En tant que pays, nous devons nous interroger : Quelle est notre prochaine étape? Quelle est la société à laquelle nous aspirons? »— Une citation de Mary Simon, gouverneure générale du Canada
La gouverneure générale Mary Simon a rencontré le pape François à son arrivée sur le tarmac. Photo : La Presse Canadienne/Nathan Denette
Une arrivée dans l’humilité
C’est un pape d’une humilité et d’une simplicité étonnantes, malgré l’important cortège de sécurité l’entourant, qui est arrivé à Maskwacis autour de 10 h, heure locale.
Après une visite privée à l’église locale Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, il s’est rendu en fauteuil roulant jusqu’au cimetière d’Ermineskin au son du tambour de l’aîné Jerry Saddleback. Le pape y a pris quelques instants pour prier en silence.
Le pape François a prié en silence devant les tombes du cimetière de Maskwacis, en Alberta, à l’occasion de sa rencontre avec la communauté autochtone, et il a visité le site de l’ancien pensionnat Ermineskin. Photo : Reuters/Guglielmo Mangiapane
Ensuite, le chef de l’Église catholique s’est dirigé vers le site de l’ancien pensionnat, où il a été accueilli par les quatre chefs de Maskwacis, Desmond Bull, Randy Ermineskin, Wilton Littlechild et Vernon Saddleback.
Avant l’arrivée du souverain pontife, l’ambiance était déjà ponctuée d’émotions fortes parmi les gens présents.
Mon cœur bat très fort, a confié, ému, André Carrier, un survivant des pensionnats qui est le vice-président de la Fédération métisse du Manitoba.
J’ai subi les abus sexuels d’un prêtre, alors écouter les excuses du pape, c’est la première étape vers la réconciliation, a-t-il ajouté.
Le pape en compagnie des chefs de Maskwacis. Photo : (Nathan Denette/The Canadian Press)
Plusieurs dignitaires présents
Plusieurs leaders autochtones et représentants de l’État canadien étaient présents lors de ce premier événement de la visite papale.
La cheffe de l’Assemblée des Premières Nations, RoseAnne Archibald, était accompagnée des trois leaders de délégations s’étant rendues à Rome rencontrer le pape ce printemps : Gerald Antoine (Premières Nations), Cassidy Caron (Métis) et Natan Obed (Inuit).
L’ancien chef de l’APN, Phil Fontaine, qui est lui aussi allé à Rome, faisait partie de l’assistance.
En plus de certains sénateurs et députés fédéraux, le premier ministre Justin Trudeau, la gouverneure générale Mary Simon, les ministres Marc Miller et Patty Hajdu ainsi que le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) Jagmeet Singh étaient sur place.
En fin de journée, le pape François s’est aussi rendu à l’église Sacré-Cœur des Premières Nations d’Edmonton, pour y rencontrer une délégation autochtone et des paroissiens.
Mardi, il officiera une messe au stade du Commonwealth, où plus de 60 000 personnes sont attendues.
OTTAWA — La Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) annonce mercredi qu’une délégation notamment composée de survivants des pensionnats pour Autochtones et de jeunes des Premières Nations, des Inuits et des Métis rencontrera le pape François au Vatican du 17 au 20 décembre.
La délégation sera accompagnée pour l’occasion d’un petit groupe d’évêques canadiens de même que d’intervenants en santé mentale.
Le président de la CECC, Mgr Raymond Poisson, croit qu’il s’agira d’une étape importante dans les efforts de l’Église catholique pour renouveler, renforcer et réparer les relations avec les peuples autochtones du Canada.
Mgr Poisson affirme que l’Église réfléchira aux actions qu’elle peut entreprendre pour venir en aide aux survivants des pensionnats, à leurs familles et à leurs communautés.
La Conférence des évêques catholiques du Canada explique que ce voyage sera l’aboutissement d’échanges continus avec l’Assemblée des Premières Nations (APN), le Ralliement national des Métis, l’Inuit Tapiriit Kanatami et d’autres chefs autochtones.
Les délégués élaborent actuellement le programme et l’itinéraire du voyage, mais la CECC assure que les représentants du Vatican ont d’ores et déjà confirmé que le Saint-Père participera à des réunions privées avec les délégués des Premières Nations, des Inuits et des Métis pour entendre leurs témoignages personnels à propos des pensionnats pour Autochtones et des séquelles qu’ils ont laissées.
Les délégués auront également l’occasion d’exprimer leurs espoirs et leurs attentes en vue de l’éventuelle visite papale au Canada.
La Conférence des évêques catholiques du Canada signale qu’elle assumera les frais de voyage et d’accueil de la délégation officielle au Vatican.
Les opérations de recherches, interrompues le temps de la démolition du reste de l’immeuble qui s’était partiellement effondré à Surfside, ont repris lundi matin, même si les chances de retrouver des survivants sont « proches de zéro », selon un responsable.
A l’approche de la tempête Elsa et des vents violents qu’elle pourrait amener avec elle, les autorités avaient choisi d’accélérer la destruction du bâtiment, jugé trop instable.
La destruction « contrôlée » a eu lieu tard dimanche, et les recherches ont repris quelques heures plus tard dans les gravats, selon les médias locaux. La maire du comté de Miami-Dade, Daniella Levine, avait jugé « essentiel de faire tomber le bâtiment » pour « étendre » la zone accessible aux secouristes.
La majeure partie de l’édifice, baptisé Champlain Towers South, s’était écroulée en pleine nuit le 24 juin, faisant au moins 24 morts et 121 disparus, l’une des plus graves catastrophes urbaines de l’histoire des Etats-Unis.
Onze jours après l’effondrement, les chances de retrouver des survivants dans les décombres sont « proches de zéro », a affirmé Golan Vach, expert qui dirige une des équipes de recherche israélienne présentes sur place, à la chaîne Local 10.
« Nous essayons d’être optimistes, mais aussi réalistes », a-t-il ajouté.
« Les circonstances qu’on a vues sont trop difficiles pour dire, de façon professionnelle, qu’on pense avoir de bonnes chances de retrouver quelqu’un vivant », a déclaré M. Vach.
Un seul rescapé – un adolescent – a été extrait des décombres, aux premières heures des opérations de secours. Aucun autre survivant n’a été retrouvé malgré la mobilisation des sauveteurs, venus de partout aux Etats-Unis, et même d’Israël et du Mexique.
Parmi les personnes manquant à l’appel, des dizaines de Latino-Américains originaires d’Argentine, de Colombie, du Paraguay, du Chili et d’Uruguay.
L’effondrement reste encore largement inexpliqué, même s’il y a des questionnements sur l’entretien et la structure du bâtiment, sur des travaux de construction à proximité et sur la montée des eaux.
Un rapport notait dès 2018 des « dommages structurels majeurs », ainsi que des « fissures » dans le sous-sol du bâtiment, selon des documents publiés par la ville de Surfside.
– Au moins 46 personnes sont mortes dans le tremblement de terre de magnitude 6,2.
Les sauveteurs indonésiens ont retrouvé samedi au moins une dizaine de survivants dans les décombres sur l’île de Célèbes, frappée la veille par un fort séisme qui a fait plusieurs dizaines de morts et plus de 10.000 sans abri.
Au moins 46 personnes sont mortes dans le tremblement de terre de magnitude 6,2, selon un porte-parole de l’agence de gestion des catastrophes. Ce séisme a déclenché la panique chez les habitants de l’ouest de l’île de Célèbes, déjà frappée en 2018 par un très fort séisme suivi d’un tsumani dévastateur.
Des dizaines de corps sans vie ont été retirés des décombres de bâtiments effondrés à Mamuju, la capitale provinciale de l’ouest de Célèbes. D’autres victimes ont été retrouvées plus au sud, où une forte réplique s’est faite sentir samedi matin.
Une pénurie d’équipement lourd a ralenti les efforts des sauveteurs pour dégager les victimes, mais ils sont parvenus à extraire des ruines «au moins dix survivants», a annoncé un responsable des services de secours sur place.
Les autorités n’ont pas précisé combien de personnes pourraient encore en être prisonnières.
Ice, un habitant de Mamuju, était bloqué avec sa famille sous les décombres de sa maison quand il a entendu des jeunes qui cherchaient des survivants. «Ils criaient ‘qui est vivant?’ et après avoir répondu ‘oui je suis vivant’, on a pu ramper hors des décombres», avec l’aide des jeunes, raconte à l’AFP l’homme, qui avait le bras cassé.
Des feuilles de cocotiers pour abri
Des avions et des bateaux arrivent avec des vivres et des équipements d’urgence, et la marine a envoyé un bateau médical pour suppléer les hôpitaux encore en fonctionnement, débordés par l’afflux de blessés, selon les médias locaux.
Quelque 190 personnes sont traitées pour des blessures graves, ont précisé les autorités.
Par ailleurs, quelque 15.000 habitants ont gagné des abris temporaires, souvent de fortune comme des tentes et des cabanes de tôles, où il s’abritent des fortes pluies.
Pour éviter la propagation du Covid-19, les autorités ont séparé les groupes à haut risque et à risque plus faible.
«Nous sommes à court de nourriture. Il n’y a pas encore eu d’aide du gouvernement», dit à l’AFP Desti, 24 ans, qui a fui son domicile de Majene, près de l’épicentre du séisme. «Nous avons besoin de couvertures et de matelas. Certains dorment sur des feuilles de cocotier», explique-t-elle.
Ils sont nombreux à ne pouvoir regagner leurs habitations que le séisme a rendu inhabitables, ou par crainte de répliques ou d’un tsunami, note Desti, qui comme de nombreux Indonésiens ne porte qu’un nom.
Par ailleurs, des glissements de terrain qui ont suivi le séisme et les fortes pluies ont coupé l’accès à l’une des principales routes de la province. L’aéroport a aussi été endommagé ainsi qu’un hôtel et le siège du gouverneur alors qu’une partie de la ville reste sans électricité.
L’épicentre du tremblement de terre de magnitude 6,2 a été localisé à 36 km au sud de Mamuju, à une profondeur relativement faible de 18 km, a précisé l’USGS.
Le pape François s’est déclaré vendredi «attristé par le séisme et a fait part de »sa solidarité« à tous ceux qui sont affectés».
Une autre région d’Indonésie, Kalimantan, sur l’île de Bornéo, est frappée depuis quelques jours par de fortes inondations. Elles ont fait cinq morts et plusieurs dizaines d’habitants sont portés disparus, ont rapporté samedi les médias locaux.
L’archipel indonésien, qui se trouve sur la «ceinture de feu» du Pacifique, une zone de forte activité sismique, connaît souvent des tremblements de terre et des éruptions volcaniques.
La région de Palu, plus au nord sur l’île de Célèbes, avait été déjà frappée en septembre 2018 par un très fort tremblement de terre de magnitude 7,5 suivi d’un tsunami. Cette catastrophe avait fait plus de 4300 morts et disparus, et au moins 170.000 déplacés.
Un autre séisme dévastateur de magnitude 9,1 avait frappé au large des côtes de Sumatra en 2004, entraînant un tsunami qui avait tué 220.000 personnes dans la région, dont environ 170.000 en Indonésie
Français, Espagnols, Italiens ou Russes : ils ont déjà traversé un siècle et en 2020, ils ont vaincu le Covid-19.
Plusieurs dizaines de centenaires dans le monde entier ont guéri du coronavirus créant surprise et admiration du personnel soignant.
«Je vais très bien maintenant. Je suis fatiguée parce que je ne suis pas jeune», s’est réjouie Geneviève Mazet au Midi Libre. Âgée de 104 ans, cette habitante de Montpellier a pu retrouver sa chambre dans son Ehpad après trois semaines passées à la clinique Saint-Jean puis à celle du Mas de Rochet à Castelnau-le-Lez. Le coronavirus n’était pas la première épreuve pour elle. Née pendant la première guerre mondiale, elle a traversé 39-45 en tant qu’infirmière psychiatrique.
Épreuve supplémentaire
Geneviève n’est pas la seule centenaire à avoir terrassé le virus. En Espagne, la doyenne Maria Branyas, âgée de 113 ans, s’est elle-aussi rétablie, après avoir connu la grippe espagnole en 1919. Elle a pu retrouver sa résidence à Olot, à une centaine de kilomètres au nord de Barcelone, créant beaucoup d’admiration de la part du personnel et de tout le pays.
Chaque guérison, une victoire
Pour les soignants, une personne guérie est toujours un succès. Le rétablissement d’un centenaire est presque un miracle, tant les victimes du virus sont pour la plupart des personnes âgées. Hélène François, 103 ans, est elle-aussi une rescapée du coronavirus. «La voir aussi dynamique et de s’en sortir surtout…, s’émeut, sur France Info, Carine Mensah, infirmière à l’hôpital de Courbevoie (Hauts-de-Seine). Quand on a des victoires comme ça, ça nous permet de continuer».
Une haie d’honneur. C’est ce qui attendait Julia Dewilde, jeune centenaire en sortant de l’hôpital de Bois de l’Abbaye à Seraing en Belgique. Une immense réussite pour le service hospitalier belge. «C’est la première centenaire qui sort de notre service en zone Covid actuellement, s’enthousiasmait Anne Coenen, chef du service gériatrie. C’est un beau message pour le reste du public, d’observer que malgré son grand âge, ce n’est pas peine perdue.»
De 100 à 113 ans, qu’ils vivent en France, en Russie ou en Angleterre, les centenaires guéris émerveillent les soignants. Ana del Valle, Espagnole de 107 ans, Noémie Baraldi, ancienne résistance de 100 ans soignée à Besançon, Hélène François à Courbevoie, Connie Titchen, Britannique de 106 ans, Pelagueïa Mikhaïlovna Poïarkova, centenaire moscovite ou encore Saltanat Akbari, Iranienne sortie le 24 mai de l’hôpital Khansari… Ils ont tous survécu au coronavirus.
Le pape François a reçu samedi au Vatican de petits orphelins dont les parents sont morts en Méditerranée dans des naufrages de migrants. Il s’est ému du sort de « beaucoup d’enfants » dans cette traversée, à la fin d’une semaine particulièrement meurtrière.
« Je veux demander au pape de prier pour ma famille, qui est au ciel à présent, et pour mes amis, au ciel aussi, qui sont morts en mer », a expliqué Siander, un adolescent nigérian, tandis que le souverain pontife se recueillait en prières.
Le pape argentin recevait des migrants mineurs, mais aussi de jeunes Italiens qui ont lâché des dizaines de ballons blancs dans l’enceinte du Vatican.
Il a montré aux enfants un gilet de sauvetage orange, ayant appartenu, a-t-il dit, à une petite fille qui s’est noyée dans la mer et qui lui a été donné par un secouriste en pleurs parce qu’il n’avait pas réussi à la sauver. « Il m’a apporté ce gilet de sauvetage, et en pleurant, m’a dit: Père, j’ai échoué. Il y avait une petite fille dans les vagues, et je n’ai pas pu la sauver. Tout ce qui reste d’elle est ce gilet de sauvetage », a raconté le pape.
« Je ne veux pas vous faire de la peine, mais vous êtes courageux et vous connaissez la vérité… ils sont en danger: beaucoup d’enfants… ils sont en danger », a encore expliqué François aux enfants, qui étaient assis en tailleur devant lui.
« Pensez à cette petite fille. Quel était son nom’ Je ne le sais pas: c’est une enfant qui n’a pas de nom. Chacun d’entre vous doit lui donner un nom, celui de votre choix. Elle est au ciel, elle veille sur nous », a-t-il ajouté.
Promesse d’accueil
Des enfants scolarisés en Calabre dans le sud de l’Italie ont donné au souverain pontife une lettre dans laquelle ils ont promis « d’accueillir tous ceux qui viendront dans notre pays » et « de ne jamais considérer ceux qui sont différents de nous comme de dangereux ennemis ».
Environ 10’000 migrants ont été secourus cette semaine près des côtes libyennes, en raison d’un afflux de migrants qui ont tenté la traversée à partir de l’Afrique du Nord, par un temps clément. Trois naufrages se sont produits en trois jours, le bilan s’élevant à plus de 70 morts et des dizaines de disparus.
La Méditerranée est redevenue la principale route des migrants vers l’Europe depuis la fermeture de la route balkanique, et environ 40’000 migrants sont déjà arrivés cette année en Italie.
Quelque 1370 migrants et réfugiés sont morts noyés en Méditerranée depuis le début de l’année, avait annoncé mardi, avant les derniers naufrages, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Plus de 360 rescapés sont arrivés jeudi à Palerme, en Sicile. Les recherches se poursuivaient par ailleurs au large de la Libye pour tenter de retrouver d’autres survivants ou des corps après le naufrage dans lequel 200 migrants ont disparu mercredi.
Le navire militaire irlandais « Niamh » a récupéré la quasi-totalité des survivants du naufrage de mercredi, ainsi que les 25 corps repêchés après le drame. Le navire irlandais est entré peu avant 16h00 dans le port de Palerme.
Des dizaines de migrants, essentiellement des hommes, étaient debout sur le pont du bateau, à observer les manoeuvres des hommes d’équipage tous vêtus de combinaisons blanches de protection. Leur nationalité n’a pas été précisée. Sur un quai excentré du port, des petites tentes avaient été montées pour la Croix-Rouge à l’ombre d’une immense grue, avec des réserves d’eau fraîche et de couches, en vue du premier accueil et du contrôle sanitaire.
« Les survivants seront transférés en bus ce soir dans des centres en Campanie, en Vénétie, en Emilie-Romagne et en Lombardie. Les parents et proches des victimes seront hébergés par la Caritas. Quant aux corps, ils resteront à Palerme », a expliqué à l’AFP Francesca Canizzo, préfète de Palerme.
Six autres rescapés ayant besoin de soins médicaux urgents avaient été transportés mercredi soir par hélicoptère à Lampedusa, l’île italienne la plus proche des côtes africaines.
Trois personnes ont été sorties vivantes des décombres de leur maison huit jours après le séisme qui a dévasté le Népal, ont annoncé dimanche les autorités. Mais les sauveteurs ont aussi dégagé une cinquantaine de corps, dont ceux de touristes étrangers.
Un responsable du ministère de l’Intérieur a expliqué que la police et l’armée avaient extrait trois personnes des décombres dans le district de Sindhupalchpowk, au nord-est de Katmandou, la capitale, dans l’une des régions les plus touchées du pays. Aucun détail supplémentaire n’a été communiqué dans l’immédiat.
Une équipe de policiers népalais a dégagé une cinquantaine de corps, dont ceux de trekkeurs étrangers, dans une zone qui avait été touchée par une avalanche, ont aussi rapporté les autorités.
Aucun des corps n’a été identifié, a déclaré Pravin Pokharel, haut responsable de la police du district de Rasuwa, qui a dirigé l’équipe de secouristes. Au moins 200 personnes sont toujours portées disparues dans ce secteur, dont des villageois et des trekkeurs. « Nous n’avions pas réussi à atteindre la zone plus tôt en raison des pluies et du temps couvert », a dit Pravin Pokharel.
Selon le dernier bilan, le séisme de magnitude 7,8 a fait précisément 7056 morts et plus de 14’120 blessés au Népal. Ces chiffres devraient encore s’aggraver. Un village entier a été emporté par une avalanche et de nombreux habitants sont portés disparus, ont ajouté les autorités.
Fort besoin de matériel
Nombre de Népalais dorment à la belle étoile depuis le jour du séisme, et les rescapés ont peur de regagner leur logis en raison des violentes répliques. Des tentes ont été dressées dans le stade principal de la capitale Katmandou ainsi que sur le parcours de golf de la ville.
Six cent mille habitations ont été détruites ou endommagées à travers le pays, selon les chiffres des Nations unies. Huit des 28 millions de Népalais sont touchés à des degrés divers par le tremblement de terre, et au moins deux millions d’entre eux ont besoin de tentes, d’eau potable, de vivres et de médicaments pour les trois mois à venir, dit l’ONU.