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Mali : un avion militaire français a-t-il violé l’interdiction de survol du territoire ?

janvier 13, 2022
Un Airbus A-400 embarquant des forces françaises, sur la base de Tombouctou, le 5 décembre 2021. © Thomas Coex/AFP

Un avion militaire français a fait la liaison Abidjan-Gao, le 11 janvier, suscitant la colère des autorités maliennes, qui avaient annoncé la fermeture de leurs frontières. Une affaire qui a aussi pour enjeu l’approvisionnement de la force Barkhane.

L’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) a signalé à Bamako qu’un avion militaire français avait violé l’espace aérien du Mali, ont indiqué, le 12 janvier, les autorités aériennes de ce pays. Cet événement survient en plein bras de fer entre la junte, dirigée par Assimi Goïta, et une partie de la communauté internationale, Cedeao et France en tête.

La junte ayant déclaré qu’elle souhaitait prolonger la période de la transition, les dirigeants ouest-africains ont décidé, le 9 janvier à Accra, de sanctionner fermement le Mali. Ils ont notamment décrété la fermeture de leurs frontières aériennes et terrestres avec ce pays. Les autorités maliennes ont riposté en déclarant qu’elles appliqueraient la réciprocité en ce domaine.

Contact coupé

C’est dans ce contexte que, le 12 janvier, l’Asecna a informé l’aviation civile malienne qu’un Airbus A400 de transport avait, la veille, enfreint la décision du Mali, indiquent des documents publiés sur les réseaux sociaux. Le colonel Lassina Togola, PDG des aéroports du Mali, a confirmé à l’AFP que ces documents étaient authentiques.

Selon ces derniers, l’appareil effectuait l’aller-retour entre Abidjan (Côte d’Ivoire) et Gao (nord du Mali), où l’armée française possède une base importante. L’Asecna, qui gère les espaces aériens d’une grande partie du continent, dit ne pas avoir été informée préalablement de l’existence de ce vol. L’Airbus est entré en contact avec les centres de contrôle de Ouagadougou (Burkina) et de Niamey (Niger), qui lui ont rappelé qu’il lui était interdit d’entrer dans l’espace aérien malien, est-il écrit.

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Coupant le contact avec les centres de contrôle, l’avion a poursuivi sa route, rapportent les fiches de l’Asecna.

Interrogé sur le point de savoir si l’interdiction malienne s’appliquait aux vols militaires français et à ceux de la Minusma en provenance de pays de la Cedeao, le PDG des aéroports du Mali a répondu que les frontières étaient « fermées aux pays de la Cedeao » et que, par conséquent, « les aéronefs en provenance de ces États ne [pouvaient] venir au Mali ». « Toutefois par dérogation, une autorisation pourra être accordée à la demande du transporteur », a-t-il ajouté, sans préciser si les appareils de la force française ou ceux de la Minusma bénéficiaient d’une telle dérogation.

Approvisionnement de Barkhane

Dans un communiqué, le gouvernement malien assure avoir « dénoncé cette violation de l’espace aérien du Mali » et protesté auprès des autorités françaises « qui ont, au demeurant, décidé de soutenir les sanctions de la Cedeao, parmi lesquelles figure la fermeture des frontières terrestres et aériennes de ses pays membres avec le Mali ».

« Nous déclinons toute responsabilité relative aux risques auxquels les auteurs de ces pratiques pourraient s’exposer, en cas de nouvelle violation de notre espace aérien », ajoutent les autorités maliennes dans leur communiqué.

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La France, avec la force Barkhane, ainsi que la Minusma, la force des Nations unies, effectuent constamment des vols entre la sous-région et le Mali, afin d’approvisionner leurs troupes et de conduire leurs opérations.

« Pour l’heure, nous n’avons reçu aucune notification officielle s’agissant d’éventuelles restrictions dans le domaine aérien », a déclaré une source militaire française, qui poursuit : « Nous sommes liés par des accords de défense. Toutes les procédures ont été respectées. L’avion a déposé un plan de vol, qui a été approuvé par les autorités maliennes. Et comme le veut la procédure suivie à chaque fois, à l’entrée de l’espace aérien malien, on bascule le transpondeur en mode de fonctionnement militaire. Pour nous, il n’y a pas de sujet ». La Minusma a, quant à elle, précisé que, jusqu’à présent, ses opérations n’étaient pas affectées par la décision des autorités de Bamako.

Par Jeune Afrique avec AFP

« Message » américain à Pyongyang avec un survol de ses côtes

septembre 23, 2017

Des avions américains et sud-coréens, lors d\'un exercice militaire conjoint, le 18 septembre 2017.

Des avions américains et sud-coréens, lors d’un exercice militaire conjoint, le 18 septembre 2017. (SOUTH KOREAN DEFENCE MINISTRY / AFP

Après l’escalade verbale, la démonstration de force. Des bombardiers américains ont volé près des côtes nord-coréennes samedi pour envoyer un « message clair » à Pyongyang, dont les provocations et les ambitions nucléaires ont déclenché une nouvelle poussée de fièvre entre les deux pays.

Le survol intervient au moment où la communauté internationale redoute un nouvel essai nucléaire de la Corée du Nord, dans un contexte d’échanges de plus en plus acrimonieux entre le président Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un.

« C’est l’endroit le plus au nord de la zone démilitarisée qu’un avion américain ou un bombardier a survolé au large des côtes nord-coréennes au 21e siècle, soulignant à quel point nous prenons au sérieux le comportement dangereux de la Corée du Nord », a écrit la porte-parole du Pentagone Dana White dans un communiqué.

La mission effectuée par un bombardier B-1B et un chasseur F-15 « est une démonstration de la détermination américaine et un message clair que le président dispose de nombreuses options militaires pour faire face à toute menace ».

« Nous sommes prêts à utiliser toute la gamme de nos capacités militaires pour défendre les Etats-Unis et nos alliés », a-t-elle insisté.

Quelques heures plus tard, le chef de la diplomatie nord-coréenne, Ri Yong Ho, dénonçait à l’ONU les propos tenus cette semaine par Donald Trump contre son pays, qualifiant le président américain de « personne dérangée », de « mégalomane » et de « roi menteur ».

Le chef d’Etat américain, qualifié aussi de « gangster », a « entaché cette enceinte de mots violents et imprudents », et représente aujourd’hui « une des plus grandes menaces pour la paix », a ajouté le ministre à l’Assemblée générale annuelle de l’ONU.

Ri Yong Ho a enchaîné avec sa première rencontre avec le patron de l’ONU, Antonio Guterres. Ce dernier lui a exprimé « sa préoccupation » devant la montée des tensions et souligné « la nécessité d’une solution politique » à la crise, selon ses services.

– Tremblement de terre –

La crainte d’un nouvel essai nucléaire avait été ravivée plus tôt samedi par un séisme de magnitude 3,5 en Corée du Nord, que les experts considèrent toutefois comme une probable réplique sismique du très puissant test effectué le 3 septembre.

« L’hypothèse la plus probable à l’heure actuelle est qu’il s’agit d’une conséquence de l’événement précédent, qui a été d’une amplitude importante et qui peut encore avoir des répercussions dans une zone de fracture » tellurique, a déclaré à l’AFP, Lassina Zerbo, patron de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (Otice), chargée de détecter les essais dans le monde entier.

Selon les services géologiques américains (USGS), le séisme peu profond a frappé à une vingtaine de kilomètres du site d’essais nucléaires nord-coréen où Pyongyang avait effectué le 3 septembre son sixième test, le plus puissant à ce jour. Cet essai, qui concernait selon Pyongyang une bombe H susceptible d’être montée sur un missile, avait provoqué un séisme de magnitude 6,3.

L’Agence météorologique de Corée du Sud (KMA) a jugé qu’il s’agissait d’un « tremblement de terre naturel » et selon un responsable du commandement de l’armée américaine dans le Pacifique, s’exprimant sous couvert d’anonymat, « rien n’indique qu’il s’agissait d’autre chose que (d’un séisme) naturel ».

– « Gâteux américain » –

Reste que le spectre d’un nouvel essai a contribué à une escalade verbale considérable entre Donald Trump et Kim Jong-Un, malgré les appels de Moscou et Pékin à cesser les provocations.

Des dizaines de milliers de Nord-Coréens ont d’ailleurs manifesté samedi sur la place Kim Il-Sung de Pyongyang en soutien à leur dirigeant et pour dénoncer les propos de M. Trump. Ce dernier l’avait décrit comme « un fou qui ne craint pas d’affamer et de tuer son peuple » et avait promis de le mettre « à l’épreuve comme jamais », au lendemain de l’annonce par Washington d’un renforcement des sanctions contre Pyongyang.

Quelques heures plus tôt, c’est le leader nord-coréen qui s’était livré à une attaque très personnelle. Donald Trump « m’a insulté, moi et mon pays, sous les yeux du monde entier, et a livré la plus féroce déclaration de guerre de l’histoire », a-t-il déclaré, selon une dépêche de l’agence officielle nord-coréenne KCNA.

« Je disciplinerai par le feu le gâteux américain mentalement dérangé », a-t-il ajouté, deux jours après les propos belliqueux du président américain qui avait menacé, à la tribune de l’ONU, la Corée du Nord de « destruction totale » en cas d’attaque contre l’Amérique ou ses alliés.

Pyongyang, contre lequel l’ONU a voté un huitième train de sanctions, avait alors évoqué un possible essai de bombe H dans l’océan Pacifique.

Romandie.com avec(©AFP / 24 septembre 2017 01h07)                

Un bombardier américain survole la disputée mer de Chine méridionale

juillet 7, 2017

Pékin – Au moins un avion militaire américain a survolé la mer de Chine méridionale, a affirmé vendredi l’armée de l’Air américaine, une façon pour les Etats-Unis de contester la souveraineté que revendique Pékin sur ces eaux disputées par plusieurs pays de la région.

Ce survol intervient au moment où le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping assistent à un sommet du G20 à Hambourg, en Allemagne.

Le bombardier américain à long rayon d’action B1-B, ainsi que deux avions de chasse F-15 des forces japonaises d’autodéfense, ont quitté tard jeudi soir la base aérienne américaine d’Andersen, située dans le Pacifique, pour un exercice conjoint. Les trois aéronefs ont dans un premier temps survolé la mer de Chine orientale, a affirmé l’armée américaine.

A l’issue de l’exercice, le bombardier américain « s’est rendu en mer de Chine méridionale avant de rentrer » sur la base d’Andersen, précise le communiqué. On ne sait pas si cet avion a été rejoint durant ce survol par un autre bombardier américain.

La mission, affirme l’armée américaine, « démontre comment les Etats-Unis continueront d’exercer leur liberté de navigation partout où la loi internationale le permet ».

Elle intervient dans un contexte de refroidissement soudain des relations entre Washington et Pékin, après plusieurs initiatives des Etats-Unis qui ont provoqué la colère de la Chine.

Après une manoeuvre maritime réalisée dimanche par la Marine américaine en mer de Chine méridionale, le ministère chinois des Affaires étrangères avait dénoncé « une grave provocation politique et militaire ». Le navire USS Stethem s’était approché à moins de 12 milles nautiques de l’île Triton (appelée « Zhongjian » par Pékin) dans l’archipel des Paracels, contestant de facto la souveraineté chinoise sur ce territoire également revendiqué par le Vietnam. L’île est administrée par la Chine depuis plusieurs décennies.

Concernant le survol effectué jeudi soir par un avion américain, le major Ryan Simpson, qui supervise les opérations des bombardiers américains dans le Pacifique, a évoqué une manoeuvre « sûre et efficace ». Elle démontre, selon lui, la « solidarité » américano-japonaise pour ce qui est de se « défendre contre les actions provocatrices et déstabilisatrices sur le théâtre du Pacifique ».

Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, où elle dispute la souveraineté d’îlots et récifs à d’autres pays, notamment le Vietnam et les Philippines.

Les libertés de navigation et de survol dans les mers de Chine méridionale et orientale sont « incontestables », a réagi vendredi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Geng Shuang lors d’un point presse. « La Chine a toujours respecté la liberté de survol », a-t-il souligné.

Romandie.com avec(©AFP / 07 juillet 2017 15h09)