La police a tiré lundi sur un suspect armé à proximité de la Maison-Blanche. Le président américain a été placé en confinement pendant quelques minutes.
Donald Trump a été mis à l’abri par son service de sécurité. Brendan Smialowski / AFP
Donald Trump a brusquement interrompu lundi une conférence de presse à la Maison-Blanche, brièvement placée en confinement, avant de revenir expliquer que le «Secret Service», chargé de protéger le président des États-Unis, venait de tirer sur une personne «à l’extérieur de la Maison-Blanche». «La police a tiré sur quelqu’un», a expliqué Donald Trump à son retour devant les journalistes. «Et le suspect est en route pour l’hôpital», a-t-il ajouté.
À la question de savoir si ce suspect était armé, le président a répondu: «D’après ce que je comprends, oui». «C’était à l’extérieur» de la barrière de la Maison-Blanche, a-t-il ajouté. «Cela n’a peut-être rien eu à voir avec moi». Le président des Etats-Unis donnait son point presse quotidien lorsqu’un agent chargé de sa sécurité s’est approché. «Excusez-moi?» lui a demandé Donald Trump en s’interrompant, avant de quitter calmement la salle une fois que l’agent lui a glissé des explications à l’oreille, suivi par son équipe.
«Secoué? (…) Le monde a toujours été un endroit dangereux. Ce n’est pas quelque chose de spécial», a répondu le républicain à une question de journaliste, à son retour après plusieurs minutes. «Je me sens en sécurité avec le Secret Service. Ce sont des gens fantastiques, les meilleurs des meilleurs», a-t-il dit de cette agence fédérale assurant la protection rapprochée du dirigeant des État-Unis et d’autres personnalités politiques américaines. Donald Trump a ensuite repris sa conférence de presse centrée sur la pandémie et l’économie américaine.
Cet homme, l’ex-compagnon de la victime, était visé par un mandat d’arrêt international, a indiqué l’une de ces sources, qui a évoqué un suicide. Sollicité, le parquet de Pontoise n’a pas souhaité communiquer à ce stade de l’enquête.
Le corps de la victime, une consultante scientifique franco-américaine de 53 ans, avait été découvert dans un bon état de conservation le 22 avril, à l’intérieur d’une valise repérée par un batelier à hauteur de Neuville-sur-Oise (Val-d’Oise). Sa disparition avait été signalée à Puteaux (Hauts-de-Seine) peu de temps avant. L’enquête, ouverte pour homicide, a été confiée à la direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) de Versailles.
Bratislava – Un procureur slovaque a identifié lundi une femme, Alena Zs., comme commanditaire de l’assassinat du journaliste d’investigation slovaque Jan Kuciak, payé 70.000 euros, en février dernier.
Kuciak avait enquêté sur les liens entre la mafia calabraise et des hommes politiques. L’assassinat du journaliste et de sa fiancée avait suscité d’importantes manifestations contre le gouvernement slovaque et abouti à la démission du Premier ministre Robert Fico.
« Alena Zs. a ordonné le meurtre, Tomas Sz. les a tués par balles, Miroslav M. était le chauffeur et Zoltan A., un intermédiaire », a dit ce procureur, qui n’a pas précisé son nom, lors d’une conférence de presse à Bratislava.
Ces quatre personnes avaient été interpellées la semaine dernière, inculpées et mises en état d’arrestation.
Le meurtre a été payé 70.000 euros, dont 50.000 euros au comptant et 20.000 euros par l’annulation d’une dette due par Zoltan A. à Alena Zs, a précisé le même magistrat. La publication des noms de famille des suspects par les institutions judiciaires est interdite en Slovaquie.
« Seul l’assassinat de Jan Kuciak avait été commandité. Sa fiancée Martina Kusnirova a été une victime innocente qui s’était trouvée au mauvais endroit au mauvais moment », a-t-il ajouté.
Selon plusieurs médias slovaques, dont le quotidien Dennik N, Alena Zs., 44 ans, travaillait en tant qu’interprète de l’italien pour l’homme d’affaires slovaque controversé Marian Kocner, dont les activités ont fait objet d’enquêtes journalistiques de Jan Kuciak.
Selon les mêmes sources, Marian Kocner, 55 ans, serait le parrain de la fille de la quadragénaire interpellée vendredi à Komarno (sud).
Multimillionnaire et propriétaire de plusieurs sociétés, Marian Kocner est depuis juin dernier détenu par la justice slovaque dans une affaires de billets à ordres falsifiés. Aucun acte d’accusation n’a été cependant formulé contre lui jusqu’à présent.
L’année dernière, l’Agence nationale pour la criminalité (NAKA) a abandonné une enquête contre Kocner pour fraude présumée sur impôts.
Connu pour ses menaces contre les journalistes, Kocner a annoncé l’année dernière la publication d’informations sur leur vies privées, selon le quotidien SME.
Selon le rédacteur en chef d’Aktuality.sk, Kocner s’intéressait également au journaliste assassiné.
Interrogé sur d’éventuels soupçons pouvant peser sur Kocner, le procureur général Jaromir Ciznar a déclaré lundi qu’il « n’allait pas en parler maintenant ».
Vingt ans après le meurtre du petit Nicky Verstappen qui avait bouleversé les Néerlandais, un suspect a été arrêté en Espagne et présenté lundi à la justice en vue d’être extradé aux Pays-Bas.
Caché dans une zone montagneuse près de Castellterçol, à 50 kilomètres de Barcelone, Jos Brech, Néerlandais de 55 ans, a été arrêté dimanche « alors qu’il sortait couper du bois », a indiqué lundi la police espagnole dans un communiqué.
Les images diffusées par la police montrent le suspect, vêtu d’un T-shirt vert, d’un pantalon beige et de sandales, menotté sur un chemin.
Présenté comme un expert en survie, Jos Brech avait de quoi pêcher, un livre sur les plantes comestibles et de la nourriture lyophilisée.
Il vivait « dans une tente dans les bois », près d’une maison où habitent plusieurs personnes sans domicile fixe, a expliqué au journal De Telegraaf le Néerlandais ayant permis à la police de remonter jusqu’au suspect après l’avoir reconnu sur des photos.
« Il m’a dit qu’il aimait vivre dans la nature et que c’est pour ça qu’il était là », a ajouté ce témoin sous couvert d’anonymat.
Au lendemain de son arrestation, le suspect a été déféré par la police devant le tribunal de Granollers, au nord-est de Barcelone, a indiqué à l’AFP une porte-parole des autorités judiciaires de Catalogne. Il doit être interrogé en vidéoconférence par des magistrats de l’Audience nationale, haut tribunal de Madrid chargé des procédures d’extradition.
Nicky Verstappen, 11 ans, avait disparu d’un camp de jeunesse dans la nuit du 9 au 10 août 1998 dans la province de Limbourg, dans le sud des Pays-Bas.
Ce camp d’été, dans lequel le suspect travaillait selon la police espagnole, se tenait dans la réserve naturelle de Brunssummerheide, près de la frontière avec l’Allemagne. Le corps de l’enfant, agressé sexuellement avant d’être tué, avait été découvert le lendemain soir près du camp.
Selon Jan Eland, procureur général de la province de Limbourg, Jos Brech pourrait être remis à la justice néerlandaise cette semaine s’il se montre coopératif. Dans le cas contraire, la procédure pourrait prendre de 60 à 90 jours.
« Nous sommes soulagés que cela soit allé aussi vite. Maintenant, nous pouvons entrer dans une nouvelle phase de l’enquête », a-t-il dit, cité par l’agence ANP, en précisant que deux enquêteurs néerlandais allaient bientôt se rendre en Espagne.
La mère du petit garçon, Berthie Verstappen, a exprimé son soulagement sur la télévision publique néerlandaise NOS. « Nous ne nous attendions pas à ce que (l’arrestation) soit si rapide. Nous avions peur qu’il se cache tellement bien qu’on ne le retrouve pas avant des mois », a-t-elle déclaré.
« Nous aimerions avoir des réponses » même si « nous avons peur d’entendre ce qu’il s’est passé », a-t-elle ajouté.
– Recherche ADN de grande ampleur –
Au moment des faits, la police néerlandaise avait mené des recherches de grande envergure, suivies de très près dans le pays, mais sans succès.
Et c’est finalement la plus grande recherche d’ADN jamais effectuée aux Pays-Bas, menée en février dernier sur 21.500 hommes âgés de 18 à 75 ans, qui a permis par extension de mener au suspect, originaire de Simpelveld, une petite ville du sud des Pays-Bas, selon des médias néerlandais.
Entendu au début de l’enquête en tant que témoin, Jos Brech n’a pas participé à cette recherche d’ADN, ce qui a éveillé les soupçons des enquêteurs. Des suspicions encore renforcées lorsque sa famille a signalé sa disparition en avril après qu’il leur a annoncé qu’il partait pour une balade en montagne.
La police avait ensuite annoncé la semaine dernière être parvenue à établir une correspondance directe entre l’ADN de Jos Brech retrouvé dans un chalet qu’il possède dans les Vosges françaises et celui présent sur le corps de Nicky Verstappen.
Le principal suspect dans l’attentat contre le Premier ministre palestinien Rami Hamdallah est décédé de ses blessures jeudi dans la bande de Gaza après son arrestation lors de laquelle deux membres des forces de sécurité du Hamas ont été tués.
M. Hamdallah était sorti indemne de l’attaque contre son convoi le 13 mars lors d’une rare visite dans l’enclave palestinienne, contrôlée par le mouvement islamiste Hamas. Des responsables palestiniens avaient dénoncé une « tentative d’assassinat ».
Cet incident était intervenu alors que l’Autorité palestinienne, dirigée par le président Mahmoud Abbas et qui n’exerce plus ses prérogatives limitées que sur des parties de la Cisjordanie, occupée par Israël, essaie depuis des années de reprendre le contrôle de Gaza au Hamas qui s’en est emparé par la force en 2007.
Après des années de dissensions, le mouvement islamiste a accepté en octobre de rétrocéder à l’Autorité le pouvoir à Gaza, au moins civil. Mais le processus patine.
Le ministère de l’Intérieur à Gaza, contrôlé par le Hamas, a indiqué jeudi que le principal suspect de l’attentat du 13 mars avait été blessé avec un complice lors d’une opération ayant débouché sur leur arrestation à Nousseirat, dans le centre de l’enclave palestinienne.
Il a annoncé un peu plus tard que les deux suspects étaient décédés des suites de leurs blessures lors du raid. Un troisième suspect a été arrêté.
Deux membres des forces de sécurité du mouvement islamiste ont également péri dans l’opération, avait indiqué plus tôt un haut responsable du Hamas, Salah al-Bardawil.
Un correspondant de l’AFP a vu les corps des deux membres du Hamas dans un hôpital et un officier de police sur place a confirmé les morts, sous couvert de l’anonymat.
Des échanges de tirs avaient eu lieu plus tôt à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, alors que les membres des forces de sécurité du Hamas recherchaient activement le suspect de l’attentat contre M. Hamdallah.
– Avertissement d’Abbas –
Des dizaines de barrages avaient été mis en place à travers l’enclave palestinienne où les véhicules étaient fouillés, selon un correspondant de l’AFP.
Lundi, le président palestinien Mahmoud Abbas avait accusé le Hamas d’être directement impliqué dans l’attentat, non revendiqué, et annoncé de futures sanctions contre le mouvement islamiste.
Mercredi, le Hamas avait dit être à la recherche du principal suspect de l’attaque, l’identifiant comme Anas Abou Koussa, né en 1993.
Une source de sécurité du Hamas avait alors affirmé que des enquêteurs avaient arrêté et étaient en train d’interroger trois personnes, dont deux membres des services de renseignement de l’Autorité palestinienne.
Une autre source de sécurité a indiqué que la bombe aurait pu être posée par des salafistes radicaux.
Selon un ministre du gouvernement de M. Hamdallah, deux engins de 15 kilos avaient été disposés le 13 mars le long de la route. Le second n’avait pas explosé.
L’accord de réconciliation d’octobre entre le Hamas et l’Autorité palestinienne avait suscité un prudent espoir de voir s’améliorer les conditions de vie très difficiles des habitants de Gaza.
Les mises en garde se multiplient devant la détérioration de la situation dans le territoire, éprouvé par les guerres avec Israël, les blocus israélien et égyptien, la pauvreté, le chômage et les pénuries d’eau et d’électricité.
Younès Abouyaaqoub, auteur présumé de l’attentat de Barcelone, a été abattu lundi à Subirats. Le Marocain portait une ceinture d’explosifs factice lors de sa localisation par la police, qui a confirmé l’information en fin de journée.
Sa cavale n’aura duré que quelques jours. L’homme considéré comme le conducteur du véhicule ayant foncé dans la foule à Barcelone le 17 août a été abattu lundi 21 août par les forces de l’ordre espagnoles à Subirats, une commune de la province de Barcelone, située sur les hauteurs de la capitale catalane. Les forces de l’ordre ont officialisé l’information.
Younès Abouyaaqoub n’était qu’un des Marocains impliqués dans les attaques du 17 août en Catalogne. La police espagnole a en effet mis au jour une cellule d’une douzaine de personnes, dont quatre fratries, originaires du royaume chérifien. Cinq terroristes avaient déjà été abattus dès la soirée du 17 août, lors de la seconde attaque perpétrée par les terroristes à Cambrils.
Deux Marocains sont toujours officiellement recherchés : Abdelbaki Es Satty, imam suspecté d’avoir radicalisé les membres de la cellule, et Youssef Aalla, dont deux frères sont également impliqués dans les attaques. Les deux hommes pourraient toutefois avoir trouvé la mort dans l’explosion d’une maison d’Alcanar, dans laquelle les jihadistes semblaient confectionner leurs explosifs. Des analyses ADN sont toujours en cours.
Un homme de 25 ans a été arrêté mercredi matin à Saint-Constant, au sud de Montréal, en lien avec le délit de fuite qui a entraîné la mort d’un bambin de deux ans à la fin mai.
Il sera officiellement accusé de délit de fuite mortel, jeudi, au palais de justice de Longueuil.
Le 27 mai dernier, un garçon de deux ans, Dominique Wenga, jouait avec ses proches dans la cour arrière de la maison, avant d’échapper à la surveillance de ses parents pendant quelques instants.
L’enfant aurait couru vers la rue avant d’être happé par un véhicule. Sa mort a été constatée à l’hôpital.
Un véhicule suspect a été saisi par les enquêteurs quelques heures après la tragédie.
L’enquête est menée par la Régie intermunicipale de police de Roussillon, en collaboration avec l’équipe de la Sureté du Québec spécialisée en collisions.
Une collègue de Bernard Wenga, le père de l’enfant, a lancé une campagne de financement sur le site GoFundMe pour aider la famille à payer les frais des funérailles.
Laëtitia Lan Hang veut amasser 10 000 $, une somme qu’elle souhaite remettre à la famille pour les funérailles de l’enfant, qui se dérouleraient au Cameroun, le pays d’origine du père.
Chicago – Un policier a été poignardé mercredi à l’aéroport américain de Flint, dans le Michigan (nord), ont indiqué des sources officielles, les médias évoquant une possible piste « terroriste ».
Le policier a été poignardé à plusieurs reprises par un homme qui a crié « Allah Akbar » (« Dieu est le plus grand »), selon la chaîne américaine NBC News, qui a également indiqué que l’incident était traité comme « un acte de terrorisme ».
La police fédérale FBI a indiqué dans un communiqué qu’il était « encore trop tôt pour déterminer la nature des supposés propos (rapportés par les médias, ndlr) et s’il s’agit ou non d’un acte de terrorisme ».
« D’après les informations dont nous disposons à ce stade, nous pensons qu’il s’agit d’un incident isolé », a poursuivi le FBI.
Le policier blessé se trouve dans un état stable et l’aéroport Bishop International a été évacué, selon la police locale.
« Le suspect a été interpellé et est actuellement interrogé », ont précisé les responsables de l’aéroport dans un communiqué.
Selon des responsables policiers cités par NBC, le suspect est originaire du Québec et possède un passeport canadien.
L’aéroport de Flint a rapporté l’incident à 9H00 (13H00 GMT).
Washington – Un suspect a foncé mercredi sur une voiture de police près du Capitole à Washington puis a tenté de renverser plusieurs autres policiers à pied avant d’être interpellé, a annoncé la police.
Des coups de feu « ont apparemment été tirés » par la police du Capitole, siège du Congrès américain, « mais personne n’a été touché », a précisé la police de Washington. « L’individu a été interpellé », a précisé une porte-parole.
La police du Capitole, qui assure la sécurité du Congrès et de ses alentours, n’avait pas encore livré sa version des faits.
L’incident s’est produit sur l’avenue Independence, qui borde le périmètre du Capitole et un grand bâtiment annexe où les parlementaires ont leurs bureaux. La présence policière est constante dans cette zone, avec de nombreux agents à pied, en voiture ou à bicyclette.
Mercredi dernier, un attentat à la voiture-bélier a fait quatre morts et plus de 50 blessés à Londres près du Parlement britannique.
Après trois jours de cavale, le principal suspect de l’attentat au camion qui a fait 12 morts et une cinquantaine de blessés, lundi, dans un marché de Noël à Berlin a été abattu vendredi matin près de Milan par la police italienne lors d’un contrôle d’identité, a annoncé vendredi le ministre italien de l’Intérieur.
« L’homme tué est sans l’ombre d’un doute Anis Amri », a déclaré Marco Minniti pendant une conférence de presse à Rome, en référence au Tunisien de 24 ans qui faisait l’objet d’une chasse à l’homme dans toute l’Europe depuis mercredi.
Une source de la police antiterroriste de Milan citée par l’agence italienne ANSA affirme qu’Amri a été identifié non seulement à partir de son apparence physique, mais aussi avec ses empreintes digitales.
La mort d’Amri a aussi été confirmée par le groupe armé État islamique (EI), qui a revendiqué l’attentat de Berlin. Dans une vidéo postée par son agence de propagande, Amri peut être entendu prêtant allégeance au chef du groupe, Abou Bakr Al-Bagdadi. Il parle aussi d’une vengeance des partisans du groupe contre les « croisés » qui bombardent les musulmans.
Le premier ministre italien Paolo Gentiloni a appelé la chancelière allemande Anglea Merkel pour l’informer de la mort d’Amri.
En conférence de presse à Berlin, le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière, a reconnu être « très soulagé » par la mort d’Amri. Il a cependant indiqué que « la menace terroriste reste élevée en Allemagne », et que l’enquête allemande se poursuivait pour établir s’il avait des complices.
Pour nous maintenant, il est d’une grande importance de déterminer si dans la préparation et l’exécution [de l’attentat] et la fuite du suspect, il y a eu un réseau de soutien, un réseau d’aide, des complices ou des personnes qui l’ont aidé.
La police allemande a annoncé vendredi que ses forces spéciales ont arrêté deux Kosovars suspectés de vouloir commettre une attaque contre un centre commercial d’Obershausenln, en Rhénanie du Nord-Westphalie. Les deux hommes ont été interpellés à Duisbourg. Un porte-parole de la police assure qu’il n’y a aucun lien entre cette affaire et celle impliquant Anis Amri.
Fusillade après un contrôle d’identité
Selon le ministre Minniti, Amri a été intercepté vers 3 h, heure locale par deux jeunes policiers italiens qui voulaient contrôler son identité.
Il se trouvait alors devant la gare de train de Sesto San Giovanni, en banlieue de Milan, dans le nord de l’Italie. Les policiers auraient trouvé cette présence suspecte, dans la mesure où la station est fermée à cette heure tardive.
Lorsque les agents lui ont demandé ses papiers d’identité, Amri aurait sorti une arme à feu et tiré en direction d’un policer, qui a été légèrement blessé à l’épaule. Son collègue l’a alors abattu.
« Ces deux jeunes hommes extraordinaires, et extrêmement jeunes, ont rendu un service incroyable à la communauté », a commenté le ministre Minniti. Selon lui, un des deux policiers était à l’essai.
Les autorités italiennes tentent de déterminer avec plus d’exactitude comment Amri a pu se rendre à la station Sesto San Giovanni, qui n’est desservie que par de rares autobus à cette heure de la nuit.
Le ministre Minniti, qui est demeuré avare de détails, a précisé que l’enquête était en cours et qu’il pourrait y avoir des « développements ultérieurs ».
Des policiers rassemblent des indices sur la scène où a eu lieu l’échange de tirs entre le suspect de l’attentat de Berlin et les policiers italiens. Photo : La Presse canadienne/AP/Daniele Bennati
Amri arrivait de France
Le chef de la police de Milan, Antonio de Iesu, affirme qu’Amri arrivait de France.
Selon une source judiciaire de Reuters, un billet de train trouvé sur lui montre qu’il était arrivé à Turin à bord d’un train à grande vitesse, et qu’il aurait ensuite pris un train régional pour se rendre en banlieue de Milan.
Cette même source affirme que la police italienne avait des informations selon lesquelles Amri pourrait se trouver dans la région de Milan et que des patrouilles additionnelles avaient été déployées en conséquence.
Les polices européennes avaient lancé une chasse à l’homme pour retrouver Anis Amri après que ses empreintes digitales et une pièce d’identité eurent été retrouvées dans le camion utilisé pour l’attentat.
Selon le groupe public de radiodiffusion allemand RBB, Amri avait été repéré sur une caméra par la police allemande dans le cadre de la surveillance régulière d’une mosquée du quartier Moabit de Berlin mardi matin.
Si elle constitue un soulagement pour les autorités allemandes, la mort d’Amri ne permettra pas d’occulter les nombreuses questions que soulèvent les nombreuses informations concernant son parcours en Europe.
Un parcours qui soulève de nombreuses questions
Amri est arrivé en Italie en 2011, après avoir fui sa Tunisie natale à l’âge de 19 ans. Selon AFP, il avait été condamné par contumace à quatre ans de prison pour vol et cambriolage, mais a profité du chaos entourant la révolution tunisienne alors en cours pour prendre le large. À bord d’une embarcation, il rejoint l’île italienne de Lampedusa, comme des centaines de milliers d’autres migrants.
Arrivé en Italie, il bascule de nouveau dans la délinquance. Arrêté pour avoir incendié une école, il écope de quatre ans de prison, qu’il purgera dans deux établissements. Loin d’être un détenu modèle, il ne bénéficiera d’aucune remise de peine. Selon la presse italienne, c’est sans doute dans un de ces pénitenciers qu’il s’est radicalisé, un phénomène bien connu en Europe.
La Tunisie refusant de le reprendre après sa libération, l’Italie lui ordonne de quitter son territoire. Il rejoint donc l’Allemagne en juillet 2015 où il dépose une demande d’asile, qui lui sera refusée en juin. Selon sa mère, il aurait transité par la Suisse.
Policiers et procureurs allemands le remarquent rapidement parce qu’il gravite autour de réseaux djihadistes. Il sera même classé « individu dangereux » par les autorités de la Rhénanie du Nord-Westphalie.
Il est notamment en contact avec un Irakien de 32 ans, Ahmad Abdulaziz Abdullah A., alias « Abou Walaa », prédicateur lié au groupe État islamique à la mosquée de Hildesheim, considérée comme un bastion des salafistes. Ce prédicateur a été arrêt en novembre avec quatre complices pour avoir monté un réseau de recrutement au profit de l’EI, selon le parquet antiterroriste allemand.
Amri a aussi fait l’objet d’une surveillance de mars à septembre dans le cadre d’une enquête portant sur la « préparation d’un acte criminel grave représentant un danger pour l’État ». Il était concrètement soupçonné de préparer un braquage pour « acheter des armes automatiques et probablement ensuite, à l’aide de complice qu’il voulait trouver, de commettre un attentat ».
Les autorités savaient en outre qu’il utilisait au moins une demi-douzaine d’identités et qu’il circulait librement avec elles en Allemagne.
Cette filature a cependant été classée en septembre, parce qu’elle « n’a pu confirmer les soupçons initiaux ». Le parquet de Berlin croyait avoir affaire un petit délinquant bagarreur faisant du trafic de stupéfiants dans le parc Görlitzer de Berlin.
Les autorités de la Rhénanie du Nord-Westphalie le signalent une fois de plus au centre antiterroriste fédéral, mais en vain : Amri disparaît jusqu’au soir fatidique du 19 décembre.
Amri devait par ailleurs être déporté cet été après que sa demande d’asile eut été refusée. Le processus a finalement avorté, parce qu’il n’avait pas de papiers d’identité, et que la Tunisie contestait qu’il soit un de ses ressortissants.
Les papiers tunisiens confirmant qu’il en était bel et bien un sont arrivés en Allemagne mercredi, deux jours après l’attentat de Berlin.
Radio-Canada avec Reuters, Agence France-Presse et Associated Press