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La ville américaine de Richmond retire les symboles de son passé confédéré

juillet 2, 2020

 

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Le sud des Etats-Unis a commencé mercredi à tourner la page du lourd passé de la confédération. Poussées par une vague de protestation historique contre le racisme dans le pays, après la mort de plusieurs Afro-Américains aux mains de policiers blancs, dont George Floyd, plusieurs villes ont retiré les symboles des partisans de l’esclavage pendant la guerre de Sécession.La ville de Richmond, en Virginie, a démonté un premier monument en mémoire de l’armée confédérée installé dans l’ancienne capitale du Sud pendant la guerre fratricide qui a eu lieu entre 1861 et 1865.

Plus au sud, le Mississippi a retiré le drapeau au symbole confédéré de son capitole, un moment historique pour cet Etat marqué par les blessures de la période de l’esclavage.

C’était le dernier drapeau d’un Etat américain comportant l’étendard – fond rouge, croix bleue en diagonale avec des étoiles blanches – qui représentait les Etats sudistes.

« Tourner la page » du passé

A Richmond, les monuments confédérés sont considérés par leurs détracteurs comme des symboles à la gloire de l’héritage esclavagiste des Etats-Unis. Le plus symbolique de ces monuments est la statue du commandant en chef de l’armée sudiste, le général Robert Lee, qui trône depuis un siècle sur une place de la ville.

Des employés municipaux se sont activés dès mercredi après-midi autour de la statue de Thomas « Stonewall » Jackson, un autre général de l’armée du Sud. Après l’avoir déboulonnée, les employés l’ont descendue de son piédestal à l’aide d’une grue, selon les médias locaux.

Le maire, Levar Stoney, a justifié sa décision par la nécessité pour la ville de « tourner la page » du passé. « Depuis la fin officielle du statut de capitale de la confédération, il y a cent cinquante-cinq ans, nous sommes sous le poids de cet héritage », a-t-il expliqué dans un message vidéo sur Twitter.

« Ces statues, quoique symboliques, ont placé une ombre sur les rêves de nos enfants de couleur. En les enlevant, nous pouvons commencer à guérir et concentrer notre attention sur l’avenir », a souligné l’édile, un Afro-Américain de 39 ans.

Levar Stoney a cependant admis que le retrait de ces monuments n’était pas « une solution pour régler les injustices raciales qui sont profondément enracinées » à Richmond et plus largement aux Etats-Unis.

En mars, le gouverneur démocrate de Virginie, Ralph Northam, avait annoncé que les municipalités pouvaient décider du retrait ou non de leurs statues. Leur sort reste indéterminé. Elles seront remisées jusqu’à ce qu’une solution définitive soit trouvée, a précisé Levar Stoney.

Vague de manifestations

Les manifestations contre le racisme et les violences policières se succèdent depuis plus d’un mois après la mort de George Floyd, un homme noir tué par un policier blanc à Minneapolis le 25 mai.

Elles ont aussi relancé le débat sensible sur l’héritage du passé esclavagiste du pays, symbolisé par ces monuments que des manifestants ont vandalisés et tentés de mettre à terre un peu partout sur le territoire, notamment à Richmond.

Pour les défenseurs de ces statues, elles sont un symbole de l’héritage historique du sud des Etats-Unis. Le président Donald Trump a dans le passé estimé que leur disparition reviendrait à « mettre en pièces » l’histoire et la culture américaine.

Par Msn avec http://www.nouvelobs.com

Chine: Pékin ordonne le retrait de symboles musulmans de plusieurs restaurants halal

août 1, 2019

 

Les autorités chinoises ont demandé à des employés de onze restaurants halal pékinois de couvrir ou d’effacer les écritures arabes ou symboles musulmans présents dans le commerce. Une décision qui s’inscrit dans un contexte de «sinisation» et de contrôle des religions.

«Ils nous parlent toujours d’unité nationale, et que la Chine s’internationalise. Mais c’est de l’unité nationale, ça?». À Pékin, les autorités chinoises ont exigé auprès d’employés de onze restaurants de retirer de leurs échoppes toutes écritures et symboles qui s’apparentent à l’islam, rapporte Reuters ce 1er août. Sont ainsi visés les croissants de lune, mais aussi le mot «halal» écrit en arabe.

«Ils nous ont dit que c’était de la culture étrangère, et que nous devrions utiliser plus de culture chinoise», a affirmé auprès de l’agence de presse le directeur d’un restaurant de nouilles. Selon lui, il a dû retirer le mot «halal» devant les autorités, qui l’ont regardé faire. Certains magasins ont remplacé les caractères arabiques de leurs échoppes par les termes «qing zhen», qui signifient «halal» en chinois. Si la plupart des employés interrogés n’avaient pas de réticence à couvrir les écritures, l’un des intervenants a accusé les autorités chinoises de vouloir «effacer» la culture musulmane.

China has now banned Islam in Beijing!!

CCP has ordered halal restaurants and food stalls to remove Arabic script and symbols associated with Islam from their signs, part of an expanding national effort to « Sinicize » its Muslim population.

Contacté par Reuters, Zha Xi, membre de la Commission des affaires ethniques de la République Populaire de Chine, affirme que le pays protège et garantit les droits et intérêts de toutes les minorités ethniques. «Actuellement, notre régulation de la nourriture halal est gérée localement. Chaque province la régente selon les coutumes et habitudes de ses habitants», a-t-elle déclaré.

Cinq religions étroitement surveillées par la Chine

20 millions de musulmans sont présents en Chine. Et il existe environ 1000 restaurants halal à Pékin, indique The Independent . Cette nouvelle campagne s’inscrit dans un contexte de contrôle des religions. Comme le rapportait Le Figaro en 2018, la Chine a fait entrer en vigueur une législation qui limite les pratiques culturelles ne se conformant pas aux «réalités chinoises». La Chine veut ainsi «siniser» les croyances répandues sur le territoire.

Officiellement, le pays reconnaît cinq religions: le catholicisme, le protestantisme, le bouddhisme, le taoïsme et l’islam. Chacune d’entre elle est étroitement surveillée: par exemple, des églises indépendantes ont été fermées en 2018, et certaines croix ont été retirées du haut d’édifices religieux, parfois avec l’aide de grues, comme l’écrivait France 24 l’année dernière. Mais l’Islam demeure la religion qui est la plus scrutée par les autorités chinoises.

Le gouvernement est notamment préoccupé par la situation dans la province du Xinjiang, où vivent près de 10 millions d’Ouïghours, de confession musulmane. La région a connu de nombreuses violences ces dernières années, et les autorités estiment que certains séparatistes ont des liens avec des groupes djihadistes internationaux. La Chine a d’ailleurs interdit le port du voile intégral, mais surtout ouvert des «camps de déradicalisation».

Le Figaro fr par Steve Tenré avec agences Reuters