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Syrie: 73 morts dans le naufrage d’un bateau de migrants partis du Liban

septembre 23, 2022
Syrie: 73 morts dans le naufrage d'un bateau de migrants partis du Liban
Syrie: 73 morts dans le naufrage d’un bateau de migrants partis du Liban© AFP/-

Au moins 73 migrants sont morts noyés au large de la Syrie après que leur bateau parti du Liban a coulé, a indiqué vendredi le ministère syrien de la Santé s’exprimant sur ce naufrage, le plus meurtrier de ces derniers années en partance du Liban.

Ce pays devient de plus en plus un point de départ d’embarcations illégales de migrants depuis le déclenchement en 2019 d’une grave crise économique et financière causée par des décennies de mauvaise gestion et de corruption d’une classe dirigeante quasi inchangée depuis des décennies.

Envrion 150 personnes, principalement des Libanais et des Syriens, se trouvaient à bord du petit bateau qui a fait naufrage jeudi au large de la ville portuaire de Tartous, dans l’ouest de la Syrie.

« Le nombre de victimes du naufrage du bateau est passé à 73, tandis que 20 personnes sont soignées à l’hôpital Al-Basel (à Tartous) », a déclaré le ministre de la Santé, Hassan al-Ghabach, dans un communiqué.

Parmi les personnes secourues figuraient cinq Libanais, avait indiqué plus tôt à l’AFP le ministre libanais des Transports, Ali Hamie.

Des efforts pour trouver d’éventuels survivants du naufrage jeudi sont toujours en cours, a ajouté M. Hamie: « Je discute avec le ministre syrien des Transports d’un mécanisme pour récupérer les corps en Syrie ».

« Nous avons affaire à l’une de nos plus grandes opérations de sauvetage », a déclaré de son côté à l’AFP un responsable du ministère syrien des Transports, Sleiman Khalil.

« Nous couvrons une vaste zone qui s’étend sur toute la côte syrienne », a-t-il ajouté, affirmant que de hautes vagues compliquaient les opérations de secours.

Traversée périlleuse

De nombreux passagers libanais du bateau sont originaires de régions pauvres du nord du pays, notamment de la ville de Tripoli, parmi les plus pauvres du Liban. Elle est devenue une plaque tournante de l’immigration illégale, la plupart des bateaux de migrants partant de ses côtes.

Parmi les survivants, Wissam al-Talawi, un père de famille habitant à Tripoli et originaire du Akkar, autre région pauvre du nord du Liban, a été hospitalisé, a déclaré son frère Ahmad à l’AFP.

Les corps de ses deux filles, âgées de cinq et neuf ans, ont été rapatriés au Liban et enterrés vendredi, a déclaré Ahmad. La femme de M. Talawi et ses deux fils sont toujours portés disparus.

« Ils sont partis il y a deux jours », a révélé Ahmad: Mon frère « ne pouvait pas couvrir ses dépenses quotidiennes, ni les frais d’inscription de ses enfants à l’école ».

D’autres proches de disparus ont indiqué à l’AFP qu’ils s’étaient rendus à la frontière libano-syrienne pour obtenir des informations sur le sort des migrants.

A la suite de l’effondrement économique au Liban, des réfugiés syriens et palestiniens, ainsi que des Libanais ont tenté de traverser la Méditerranée à bord d’embarcations de fortune pour se rendre vers des pays européens, notamment l’île de Chypre, située à 175 kilomètres des côtes libanaises.

En avril, le naufrage d’un bateau de migrants surchargé, pourchassé par la marine libanaise au large de Tripoli (nord), avait fait des dizaines de morts et provoqué une vive colère dans le pays en crise.

Le 13 septembre, les garde-côtes turcs ont annoncé la mort de six migrants parmi lesquels deux bébés, et secouru 73 personnes qui tentaient de gagner l’Europe, au large de la province de Mugla, dans le sud-ouest de la Turquie. Ces migrants auraient embarqué depuis le port libanais de Tripoli.

Selon l’ONU, au moins 38 bateaux transportant plus de 1.500 personnes ont quitté ou tenté de quitter illégalement le Liban par la mer depuis 2020.

Par Le Point avec AFP

Omar Souleyman, star de l’électro-folk syrienne, arrêté en Turquie pour « terrorisme »

novembre 18, 2021

Il est accusé d’être membre de l’organisation kurde syrienne des YPG (Unités de protection du peuple), considérée par Ankara comme un groupe terroriste en tant que prolongement du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), implanté en Turquie.

Omar Souleyman à Oslo, lors du concert du prix Nobel de la paix qui avait été remis à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, le 11 décembre 2013.
Omar Souleyman à Oslo, lors du concert du prix Nobel de la paix qui avait été remis à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, le 11 décembre 2013. DANIEL SANNUM LAUTEN / AFP

C’est un musicien de légende. Le chanteur syrien Omar Souleyman, qui a acquis une notoriété internationale en combinant musiques traditionnelles syriennes et électro, a été arrêté mercredi 17 novembre par la police turque, a annoncé son agent à l’Agence France-Presse (AFP). La star de l’électro-folk syrienne, qui réside en Turquie depuis plusieurs années, a été interpellée dans la ville de Sanliurfa, à 50 km de la frontière syrienne.

Un avis de recherche avait été émis à l’encontre d’Omar Almasikh – son véritable nom – et des gendarmes turcs l’ont arrêté dans la province de Sanliurfa, près de la frontière syrienne. Le gouvernorat de Sianlurfa a confirmé cette arrestation à l’AFP, sans autre détail.

Le chanteur a été conduit à l’hôpital pour passer des examens médicaux et devrait être transféré dans une gendarmerie pour y être entendu. Son agent a assuré que le chanteur, âgé de 55 ans, serait relâché « d’ici quelques heures ».

Selon le quotidien progouvernemental Yeni Safak et l’agence de presse DHA, il est accusé d’« être membre de l’organisation terroriste PKK/YPG ». Ankara considère les Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde en Syrie, comme une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé comme « terroriste » par la Turquie, l’Union européenne et les Etats-Unis.

Keffieh rouge et blanc et lunettes de soleil noires

Souleyman, qui a commencé sa carrière en chantant dans les mariages en Syrie, apparaît dans ses clips avec un keffieh rouge et blanc et d’épaisses lunettes de soleil noires. Le chanteur a fui la Syrie après le déclenchement de guerre civile, en 2011, pour s’installer en Turquie, où il a notamment ouvert une boulangerie.about:blankhttps://acdn.adnxs.com/dmp/async_usersync.html

Les tubes d’Omar Souleyman, parmi lesquels Warni Warni, qui totalise près de 100 millions de vues sur YouTube, lui ont ouvert les portes des festivals internationaux, comme Villette Sonique, en 2009, les Eurockéennes de Belfort en 2010, Glastonbury en 2011, South by Southwest (SXSW), au Texas, ou Pitchfork Festival à Paris, en 2013. Il s’était aussi produit lors du concert du prix Nobel de la paix en décembre 2013. Il a également collaboré avec des artistes, comme la chanteuse islandaise Björk ou le musicien britannique Four Tet.

Par Le Monde avec AFP et Reuters

Des militants demandent au Canada de rapatrier des enfants coincés en Syrie

février 18, 2021

OTTAWA — Une défenseuse des droits de la personne des Nations unies et l’organisation Human Rights Watch Canada affirment que le gouvernement Trudeau n’est pas à la hauteur de sa nouvelle campagne internationale contre la détention arbitraire, puisqu’il a abandonné 25 enfants canadiens coincés dans le nord de la Syrie.

© Fournis par La Presse Canadienne

Fionnuala Ni Aolain, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste, affirme que le Canada est l’un des 57 pays inscrits sur une «liste de la honte», car il ne prendra pas de mesures actives pour rapatrier ses ressortissants étrangers piégés dans des camps sous contrôle kurde dans le nord de la Syrie.

Farida Deif, directrice canadienne de Human Rights Watch, affirme que la Déclaration contre la détention arbitraire dans les relations d’État à État que le Canada a lancée lundi et qui a été endossée par 57 autres pays est une bonne initiative, qui est nécessaire.

Mais Mme Deif dit que la décision du gouvernement fédéral de ne pas chercher à rapatrier 46 Canadiens — dont 25 enfants, certains d’à peine deux ans — d’un camp de réfugiés du nord de la Syrie renverse tout simplement l’intention de la nouvelle déclaration.

Le patron de Mme Deif à New York, Kenneth Roth, a aidé à élaborer la déclaration, critiquant la Chine pour sa détention arbitraire des Canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor.

Mme Deif s’est jointe à Mme Ni Aolain et d’autres groupes de défense des droits au Comité des affaires étrangères de la Chambre des communes jeudi, où elles ont renouvelé leurs appels pour que le gouvernement en fasse plus pour rapatrier ses ressortissants coincés en Syrie.

«Leur détention est indéniablement arbitraire et n’implique aucune procédure régulière ni aucune protection. Ces déclarations ne signifient rien à moins qu’elles ne soient appliquées aux plus vulnérables», a déclaré Mme Ni Aolain à La Presse Canadienne dans un courriel.

Le gouvernement a réussi à rapatrier une jeune Canadienne orpheline de cinq ans de Syrie en octobre dernier, mais le premier ministre Justin Trudeau et d’autres ministres ont indiqué qu’ils n’avaient pas l’intention d’aider les autres Canadiens parce que le gouvernement n’a pas de diplomates dans la zone de guerre.

«C’est vraiment stupéfiant que le gouvernement ait annoncé lundi cette déclaration contre la détention arbitraire dans les relations d’État à État, alors qu’en même temps, pendant deux ans, il a fermé les yeux sur la détention arbitraire de 46 de ses propres ressortissants», a dit Mme Deif en entrevue.

Les Canadiens font partie des quelque 10 000 ressortissants étrangers détenus dans des camps dans le nord de la Syrie par les forces kurdes après qu’elles eurent repris le contrôle de la région des mains de Daech (le groupe armé État islamique).

Pas d’accusation

Les Kurdes ont placé en détention environ 64 000 personnes après avoir mis fin au califat de Daech. Les Kurdes soupçonnaient bon nombre d’entre elles d’être des sympathisants de Daech, mais Mme Deif et d’autres défenseurs des droits de l’homme affirment qu’aucune de ces personnes n’a été formellement accusée d’un quelconque crime.

«Des milliers de personnes, y compris des enfants, sont exposées à la violence, à l’exploitation, aux sévices et à la privation dans des conditions qui, à notre avis, correspondent aux pratiques de torture, de traitement inhumain et dégradant en vertu du droit international», a déclaré Mme Ni Aolain au comité jeudi.

«J’exhorte le gouvernement et ce comité parlementaire à concentrer immédiatement leur attention sur la nécessité de faire en sorte que le Canada soit le chef de file dans ce domaine, et non un État qui se trouve sur une liste de honte en ne rapatriant pas ses femmes et ses enfants à la maison.»

Les Kurdes ont appelé les gouvernements étrangers à rapatrier leurs ressortissants.

Déclaration de l’ONU

Dans une déclaration du 8 février, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a appelé les 57 pays à prendre des mesures pour rapatrier leurs ressortissants, qui font face à des menaces croissantes, notamment l’exploitation sexuelle. Elle a été signée par Mme Ni Aolain et une vingtaine d’autres rapporteurs spéciaux de l’ONU – un groupe d’experts indépendants nommés par l’ONU pour traiter de la protection des différents aspects des droits de l’homme.

L’automne dernier, après le rapatriement de l’orpheline de cinq ans, le ministre des Affaires étrangères d’alors, François-Phillipe Champagne, avait déclaré que le gouvernement vérifiait périodiquement le bien-être des Canadiens, mais qu’il n’y avait pas eu de changement dans l’approche gouvernementale de cet enjeu.

«Notre première préoccupation est d’assurer la sûreté et la sécurité des Canadiens ici, au pays», avait déclaré M. Champagne à ce moment.

Avec Radio-Canada par Mike Blanchfield, La Presse Canadienne

Crimes de guerre et possibles crimes contre l’humanité à Idlib, selon l’ONU

juillet 7, 2020

De nombreux crimes de guerre, voire des crimes contre l’humanité, ont été commis dans la province d’Idlib, dernier bastion insurgé dans le nord-ouest de la Syrie soumis à une offensive du régime fin 2019 et début 2020, selon un rapport publié mardi par l’ONU.

«Des enfants ont été bombardés à l’école, des parents ont été bombardés au marché, des patients ont été bombardés à l’hôpital, et des familles entières ont été bombardées alors qu’elles fuyaient», a résumé Paulo Pinheiro, le président de la Commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie. Son rapport porte sur la période du 1er novembre au 30 avril, et documente 52 attaques en se basant sur près de 300 entretiens et du matériel photographique et vidéo.

Le régime syrien de Bachar al-Assad, appuyé par son allié russe, a relancé en décembre 2019 son offensive contre Idlib, dernier bastion aux mains de groupes rebelles et djihadistes, avant qu’une trêve précaire parrainée par la Russie et la Turquie entre en vigueur début mars. L’offensive a fait un million de déplacés et plus de 500 morts civils, selon l’ONU.

14 écoles bombardées

«Lors de cette campagne militaire, les forces pro-gouvernementales et les groupes désignés par l’ONU comme terroristes ont violé de façon flagrante les lois de la guerre et les droits des civils syriens», selon Paulo Pinheiro, cité dans le rapport. Selon la Commission Pinheiro, entre le 1er novembre et le 30 avril, 17 installations médicales, 14 écoles, 9 marchés et 12 maisons ont été bombardés, dans l’écrasante majorité des cas par les forces pro-gouvernementales et leur allié russe.

Certains de ces «bombardements indiscriminés», notamment sur Maaret al-Noomane dans la province d’Idleb et à Atarib (ouest d’Alep) en décembre et février «pourrait être constitutifs de crime contre l’humanité» selon le rapport. La Commission Pinheiro se penche aussi sur les exactions du principal groupe djihadiste dans la région, Hayat Tahrir al-Sham (HTS), accusé de «pillages, détention, torture et exécution de civils, y compris des journalistes».

HTS a également «bombardé de façon indiscriminée des zones densément peuplées, semant la terreur parmi les civils vivant dans les zones sous contrôle gouvernemental», selon le rapport. «Les femmes, hommes et enfants que nous avons interviewés avaient le choix entre être bombardés ou fuir plus avant dans les zones contrôlées par HTS où les droits de l’homme sont violés et où l’assistance humanitaire est très limitée», selon l’enquêtrice Karen Koning AbuZayd.

Par Le Figaro avec AF

Syrie: près de 500 djihadistes se sont évadés de prison, selon Moscou

octobre 22, 2019

 

Près de 500 personnes détenues dans les prisons pour djihadistes de l’Etat islamique (EI) dans le nord-est de la Syrie se sont échappées après le lancement de l’offensive turque, a annoncé mardi le ministre russe de la Défense.

La Turquie a lancé cette opération le 9 octobre pour chasser les milices kurdes qui ont joué un rôle décisif dans la lutte contre l’EI. Le retour dans leur pays des djihadistes qu’elles ont faits prisonniers est l’une des principales craintes exprimées par les puissances occidentales depuis le début de cette offensive, qu’Ankara a accepté jeudi de suspendre pour cinq jours.

Par Le Figaro.fr avec Reuters

Syrie: Ankara passe à l’attaque au nord de la Syrie

octobre 9, 2019

 

Deux jours après l’annonce du retrait américain, des blindés turcs ont passé la frontière.

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La ville de Ras al-Ain bombardée ce mercredi. DELIL SOULEIMAN/AFP

La Turquie a tenu sa parole. Deux jours après l’annonce soudaine du retrait américain, et malgré les nouvelles menaces de Donald Trump, Ankara a fini par lancer son offensive en Syrie. Mercredi soir, des militaires turcs et leurs supplétifs syriens ont traversé la frontière en direction de Tal Abyad, selon une déclaration du Ministère de la Défense turc. L’opération militaire terrestre, qui a été précédée dans l’après-midi par une série de raids aériens aussitôt confirmés par Recep Tayyip Erdogan. «Les forces armées turques et l’Armée syrienne nationale (composée de rebelles syriens soutenus par Ankara) viennent de lancer l’opération Source de paix contre les terroristes du PKK/YPG et de Daech au nord de la Syrie. Notre mission est d’empêcher la création d’un corridor terroriste sur notre frontière, et d’apporter la paix dans ce secteur», avait déclaré en fin d’après-midi le président turc via son compte Twitter. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, au moins quinze personnes ont perdu la vie, dont huit civils, dans des bombardements turcs. Tard dans la soirée, les forces kurdes déclaraient avoir repoussé l’offensive, sans donner plus de précision.

Double objectif

L’objectif, affiché depuis longtemps par Ankara, est double: éviter la création en Syrie d’une région autonome kurde contrôlée par un parti frère des rebelles armés du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, considéré comme terroriste) et mettre en place une «zone de sécurité» pour encourager le retour des réfugiés syriens dans leur pays.

Voilà plusieurs années, déjà, qu’Erdogan demandait l’établissement d’une «zone tampon» pour contenir les forces armées kurdes à sa frontière. Une proposition longtemps rejetée par Washington. C’est en effet sur cette même portion de territoire contrôlée par les Forces démocratiques syriennes (FDS, dont font partie les YPG), acteurs incontournables du combat anti-Daech appuyés par les États-Unis, que les soldats américains avaient maintenu une présence après la chute des derniers bastions djihadistes.

Impatient, Erdogan avait menacé à maintes reprises d’envahir la région. Après une série d’échanges musclés sur fond de laborieuses négociations avec son homologue américain, les deux hommes avaient récemment tranché en faveur de la création d’une poche de sécurité de 5 kilomètres de profondeur le long de la frontière. Mais le président turc en demandait plus: pour lui, seul un périmètre de 30 kilomètres, entièrement sous contrôle turc, permettrait de satisfaire ses demandes. Dans la nuit de dimanche à lundi, le revirement américain lui a enfin donné la possibilité de mettre son plan à exécution. Pressé de passer à l’acte, Erdogan s’est d’ailleurs gardé de prendre en compte la nouvelle sortie, ce lundi, de Donald Trump qui, via son compte Twitter, se disait prêt à anéantir «complètement l’économie de la Turquie» si elle «dépasse les bornes».

C’est qu’à ces préoccupations sécuritaires s’ajoutent, pour le chef de l’État turc, des considérations de politique intérieure. Confronté à une crise économique, doublée d’une vague de ressentiment antisyriens – qui, selon les experts, auraient fait perdre à son parti la majorité des grandes villes au dernier scrutin -, Erdogan entend réinstaller au plus vite une partie des 3,6 millions de réfugiés dans leur pays.

L’offensive s’annonce néanmoins risquée. L’attentat-suicide, ce mercredi, à Raqqa, au nord de la Syrie, confirme la crainte que les djihadistes de Daech ne profitent de ce contexte volatil pour refaire surface. Si le président russe s’est contenté d’appeler son homologue turc à «bien réfléchir», la France a aussitôt affiché une position plus ferme en saisissant le Conseil de sécurité. Londres a pour sa part exprimé sa «sérieuse préoccupation».

Par LeFigaro.fr par Delphine Minoui

Syrie: 12 membres d’une force antijihadistes tués par l’EI

novembre 4, 2018

Beyrouth – Douze membres d’une force kurdo-arabe soutenue par les États-Unis ont été tués dimanche dans une attaque du groupe Etat islamique (EI) dans le dernier réduit jihadiste en Syrie, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Un porte-parole des Forces démocratiques syriennes (FDS), Mustefa Bali, a confirmé à l’AFP qu’il y avait eu une attaque de l’EI contre les FDS mais démenti des pertes dans leurs rangs.

« Un jihadiste de l’EI à bord d’une voiture piégée s’est fait exploser près d’une position des FDS » dans la province de Deir Ezzor (est) non loin de la frontière irakienne, a indiqué l’Observatoire.

Il a fait état de « 12 morts et 20 blessés » parmi les FDS dans l’explosion et des accrochages ayant eu lieu « entre les villages de Hajine et Al-Bahra », le premier étant tenu par les jihadistes et le second par les FDS.

« L’EI a profité des mauvaises conditions météorologiques », a ajouté M. Abdel Rahmane, évoquant de la pluie et du brouillard « ayant empêché la coalition anti-EI de mener à bien ses frappes aériennes » en soutien aux FDS.

Selon l’OSDH, les jihadistes ont avancé en direction d’Al-Bahra, où se trouve une petite base regroupant « des cadres des FDS et des conseillers de la coalition internationale ».

Au moins quatorze civils avaient été tués samedi dans des frappes aériennes de la coalition sur Hajine et deux autres localités proches, selon l’Observatoire. Neuf jihadistes sont également morts dans les frappes.

Les FDS avaient annoncé mercredi la suspension temporaire de leur offensive contre l’EI dans cette région, après des attaques menées par l’armée turque contre des positions d’une milice kurde dans le nord du pays.

Depuis le 10 septembre, date du lancement par les FDS de l’offensive anti-EI dans la région de Hajine, au moins 327 combattants de la force kurdo-arabe ont péri, contre 523 jihadistes, selon l’OSDH.

Déclenché en 2011, le conflit en Syrie a fait plus de 360.000 morts et déplacé plus de la moitié de la population.

Romandie.com avec(©AFP / 04 novembre 2018 13h53)                                                        

États-Unis, Turquie et France doivent quitter « immédiatement » la Syrie

septembre 29, 2018

Nations unies (Etats-Unis) – Les forces militaires des Etats-Unis, de la Turquie et de la France doivent quitter « immédiatement » la Syrie, a réclamé samedi à l’ONU le chef de la diplomatie syrienne, Walid al-Moualem, en appelant aussi les réfugiés syriens à regagner leurs lieux d’origine dans le pays.

« Elles doivent se retirer immédiatement et sans aucune condition », a-t-il affirmé devant l’Assemblée générale annuelle des Nations unies, en dénonçant une « coalition internationale illégitime dirigée par les Etats-Unis », déployée en Syrie « sous prétexte de combattre le terrorisme ».

« La bataille contre le terrorisme est presque terminée », a d’autre part déclaré le ministre syrien, en précisant que Damas n’en aura vraiment fini qu’après avoir « purgé (la Syrie) des terroristes et des présences étrangères illégales ».

Pour Damas, « la situation aujourd’hui sur le terrain est plus stable et sûre » et « toutes les conditions sont réunies pour permettre le retour volontaire des réfugiés », a poursuivi Walid al-Moualem.

« La porte leur est grande ouverte » et « tous les Syriens à l’étranger peuvent revenir », a insisté le ministre, en affirmant que « des milliers de réfugiés syriens à l’étranger avaient déjà entrepris ce retour ».

« Le gouvernement syrien fera tout ce qui est en son pouvoir pour faciliter ce retour. Un comité spécial a été récemment créé pour les aider à revenir dans leurs lieux d’origine », a-t-il dit.

La Syrie a demandé « une aide internationale » pour ce retour, mais « certains pays propagent des peurs irrationnelles, politisent une question qui ne devrait être qu’humanitaire », a déploré Walid al-Moualem, sans donner de noms.

Pour la reconstruction du pays, « la priorité sera accordée à nos amis ». Les autres « ne sont ni conviés ni les bienvenus », a-t-il martelé, alors que la Russie avait réclamé la veille à la même tribune de l’ONU une aide internationale pour contribuer à cette reconstruction.

Les Occidentaux, Etats-Unis, France et Allemagne notamment, refusent toutefois toute aide notamment de l’Union européenne sans visibilité et réel engagement sur une solution politique.

Romandie.com avec(©AFP / 29 septembre 2018 15h28)                                                        

La Russie va livrer des systèmes antiaériens S-300 à l’armée syrienne sous deux semaines

septembre 24, 2018

Moscou – La Russie a annoncé lundi son intention de renforcer la défense antiaérienne de l’armée syrienne avec ses batteries S-300, à la suite de la destruction par erreur d’un avion russe après des frappes israéliennes, ainsi que de brouiller certaines communications sur la Méditerranée.

« Nous sommes convaincus que la réalisation de ces mesures va refroidir les têtes brûlées et empêchera les actes irréfléchis constituant une menace pour nos soldats », a déclaré le ministre de la Défense Sergueï Choïgou lors d’une déclaration diffusée à la télévision.

« Dans le cas contraire, nous réagirons de manière appropriée face à la situation », a-t-il averti.

Lundi dernier, la défense anti-aérienne syrienne a visé par erreur un Illiouchine-20 au-dessus de la Méditerranée, tuant les 15 militaires qui se trouvaient à bord. Au même moment, des missiles israéliens ciblaient des dépôts de munitions dans la province syrienne de Lattaquié (nord-ouest).

Moscou avait fait porter la responsabilité à l’armée israélienne et menacé de mesures de rétorsion, le président Vladimir Poutine expliquant qu’il s’agirait de renforcer les défenses de l’armée russe déployée en Syrie.

« Les forces armées syriennes seront fournies d’ici deux semaines en systèmes modernes S-300. Ils sont capables d’intercepter des appareils sur une distance de plus de 250 kilomètres et peuvent frapper en même temps plusieurs cibles dans les airs », a indiqué Sergueï Choïgou lundi.

La Russie et la Syrie ont signé en 2010 un accord pour la livraison de S-300, mais Damas n’a toujours pas pris possession de ce matériel en raison de l’opposition d’Israël, a expliqué M. Choïgou, ajoutant que « la situation a changé » vu les événements des derniers jours.

Actuellement, les S-300 opérés par les Russes sont déployés autour de la base navale russe de Tartous, des S-400 plus modernes étant déployés sur la base aérienne de Hmeinim (ouest).

Par ailleurs, « la navigation par satellite, les radars de bord et les systèmes de communication de l’aviation militaire attaquant des cibles sur le territoire syrien seront supprimées dans les zones adjacentes à la Syrie en mer Méditerranée », a indiqué Sergueï Choïgou.

Moscou accuse Israël d’être responsable de la destruction de son avion, affirmant que l’armée israélienne l’avait prévenue seulement une minute avant les frappes et que les avions israéliens s’étaient servi de l’Il-20 comme « boucliers » contre les missiles syriens.

L’armée israélienne a nié la version russe, répondant dimanche dans un communiqué que ses avions ne « s’étaient pas cachés derrière un quelconque appareil et que les appareils israéliens se trouvaient dans l’espace (aérien) israélien au moment où l’avion russe a été abattu ».

L’armée russe intervient en Syrie depuis septembre 2015 en soutien au régime de Bachar al-Assad, ce qui lui a permis de reprendre le contrôle d’une grande partie du territoire.

Romandie.com avec(©AFP / 24 septembre 2018 10h05)                                                        

Un avion russe avec 14 militaires à bord disparait des radars en Syrie

septembre 17, 2018

Moscou – Un avion russe avec 14 militaires à bord a disparu des radars lundi soir au-dessus de la mer Méditerranée alors que la Syrie était frappée par des missiles israéliens, a annoncé tôt mardi le ministère russe de la Défense.

« Le contact a été rompu avec l’équipage d’un Il-20 au-dessus de la mer Méditerranée à 35 kilomètres des côtes syriennes alors qu’il revenait à la base aérienne de Hmeimim » en Syrie, indique le ministère, précisant que l’appareil avait disparu des radars à 23H00 lundi (20H00 GMT).

Le sort des militaires à bord est « inconnu », a ajouté le ministère dans un communiqué diffusé par les agences russes.

Des recherches pour retrouver l’appareil sont en cours.

Selon le ministère russe, l’appareil a disparu lors d’une attaque aérienne menée par quatre F-16 israéliens sur des infrastructures dans la province syrienne de Lattaquié, bastion du président Bachar al-Assad.

Citant des sources sécuritaires, l’agence russe RIA Novosti indique que la défense anti-aérienne syrienne avait ouvert le feu contre l’attaque israélienne.

Le ministère russe de la Défense a également affirmé que des missiles ont été tirés par la frégate française L’Auvergne, qui croisait dans les parages au même moment.

« Les armées françaises démentent tout implication dans cette attaque », a réagi à Paris un porte-parole de l’armée française.

Romandie.com avec(©AFP / 18 septembre 2018 02h43)