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Libye: les corps de chrétiens coptes tués par l’EI en 2015 retrouvés

octobre 7, 2017

Tripoli – Les dépouilles de 21 chrétiens coptes exécutés en Libye par le groupe Etat islamique (EI) en 2015 ont été découvertes dans un charnier près de Syrte (nord), l’ancien bastion des jihadistes, a annoncé samedi une antenne du ministère de l’Intérieur.

Les corps de « 20 hommes de nationalité égyptienne et un homme à la peau sombre pouvant être d’une autre nationalité africaine (…) ont été retrouvés grâce aux aveux des jihadistes de l’EI faits prisonniers » lors de la prise de Syrte par les forces loyales au gouvernement d’union nationale (GNA), a indiqué la Direction de la lutte contre le crime organisé à Misrata (200 km à l’est de Tripoli) dans un communiqué.

Le charnier a été découvert vendredi matin, a précisé cette antenne du ministère de l’Intérieur du GNA.

Joint par l’AFP au Caire, le ministère des Affaires étrangères égyptien a confirmé cette découverte par les autorités libyennes.

Ville des bords de la Méditerranée située à 450 kilomètres à l’est de Tripoli, Syrte était devenue en 2015 le bastion de l’EI en Libye avant d’être conquise en décembre 2016 par les forces du GNA aidées des milices de la ville de Misrata.

Les corps retrouvés dans le charnier étaient mutilés, la tête séparée du corps, a indiqué la Direction de la lutte contre le crime organisé.

Les dépouilles des victimes ont été transférées à Misrata et confiées à un médecin légiste.

« L’ambassade d’Egypte communique depuis vendredi avec les Libyens en coordination avec le ministère de la Défense égyptien pour assurer le rapatriement des corps vers l’Egypte », a précisé à l’AFP un porte-parole du ministère des Affaires étrangères au Caire.

Le 15 février 2015, l’EI avait diffusé une vidéo montrant la décapitation d’hommes présentés comme 21 chrétiens coptes, majoritairement égyptiens, enlevés en janvier de la même année dans l’ouest de la Libye.

Après cette exécution, des dizaines de milliers de ressortissants égyptiens qui travaillaient dans les secteurs du bâtiment, des services, de l’agriculture et de l’artisanat avaient fui la Libye.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est livrée aux milices alors que deux autorités se disputent le pouvoir: d’un côté, le GNA reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli. De l’autre, une autorité exerçant son pouvoir dans l’est du pays avec le soutien du maréchal Khalifa Haftar.

Romandie.com avec(©AFP / 07 octobre 2017 16h49)                                            

Libye : six mois après, l’EI résiste toujours à Syrte

novembre 11, 2016

En Libye, la ville de Syrte en ruines, alors que les combattants de l’État islamique y sont encerclés par les forces anti-jihadistes en juin 2016. © Manu Brabo/AP/SIPA

Ils ne contrôlent plus qu’un petit quartier mais les jihadistes résistent toujours à Syrte, six mois après le lancement de l’offensive de reconquête de la seule ville contrôlée par le groupe État islamique (EI) en Libye.

Le 12 mai, le gouvernement libyen d’union nationale (GNA) annonçait le début de la bataille de Syrte, située sur les bords de la Méditerranée, à 450 km à l’est de Tripoli.

Les premières semaines sont prometteuses puisque les forces reprennent la majeure partie de cette cité conquise en juin 2015 par l’EI, qui cherchait à s’implanter en Libye pour étendre son influence en Afrique du Nord.

Mais les combats contre les jihadistes sont meurtriers: plus de 667 morts et 3.000 blessés dans les rangs des forces progouvernementales.

La bataille s’enlise semaine après semaine, entre autres en raison de la prudence qu’adoptent les forces pro-GNA pour éviter de nouvelles pertes et protéger les civils pris au piège dans la ville même si leur nombre est très difficile à estimer.

« La bataille dure plus longtemps que prévu », relève Mattia Toaldo, spécialiste de la Libye au centre de réflexion European Council on Foreign Relations.

Les jihadistes sont désormais acculés dans un petit quartier qu’ils défendent farouchement, al-Giza al-Bahriya.

« Le retard de l’assaut final est dû (…) principalement au fait qu’il s’agit de combats de rues très violents et que Daech (autre acronyme arabe de l’EI) reste déterminé à défendre ses positions jusqu’aux derniers mètres carrés », explique à l’AFP Rida Issa, porte-parole des forces progouvernementales.

Ethan Chorin, un ancien diplomate américain en poste à Tripoli aujourd’hui consultant, voit aussi d’autres raisons au piétinement des forces libyennes.

« Ceux qui combattent l’EI à Syrte avec le soutien occidental ne sont pas tous motivés, ni très bien organisés », note-t-il.

Mais M. Issa explique que le plus important pour les forces loyales au GNA est de préserver la vie des combattants « mais également les civils que Daech utilise comme boucliers humains, il nous faut donc avancer lentement et par à-coups ».

‘Cris des civils’

« Nos combattants entendent les cris des civils depuis les maisons à chaque fois qu?un raid est effectué. Nous ne connaissons pas leur nombre mais savons que Daech les empêche de sortir », raconte-t-il.

Pour M. Toaldo, les forces loyalistes « ont rencontré une résistance à laquelle elles ne s’attendaient pas de la part de l?EI (…) qui utilise des otages, rendant délicat tout assaut contre les immeubles où se cachent les jihadistes ».

Cette guerre d’usure coûte cher aux deux camps.

Le bilan des morts dans les rangs des combattants de l’EI n’est pas vérifiable de source indépendante, mais Rida Issa a affirmé à l’AFP qu’entre 1.800 et 2.000 auraient été tués depuis le début de l’opération.

Mercredi, le commandement des forces américaines en Afrique a annoncé la reprise des frappes aériennes américaines contre l’EI à Syrte après plus d’une semaine d’arrêt, dans le cadre d?une opération lancée le 1er août en appui aux forces du GNA.

Depuis, l’armée de l’air américaine a effectué 368 frappes.

Maintenant que les jihadistes sont encerclés dans moins d’un kilomètre carré, « il est difficile de savoir quel sera l’impact des frappes américaines », aussi précises soient-elles, estime M. Toaldo.

Guerre, pas match de foot

Une défaite de l’EI à Syrte serait un coup dur pour le groupe extrémiste qui a connu ces derniers mois une série d’échecs militaires en Irak et en Syrie, où les jihadistes sont actuellement attaqués dans leurs fiefs de Mossoul (nord) et Raqa (nord).

La résistance des derniers combattants de l’EI est donc violente et désespérée car ceux qui n’ont pas pu fuir la ville préfèrent mourir plutôt que de se laisser prendre vivants. Ils se font souvent exploser à bord de véhicules bourrés d’explosifs dans lesquels ils se lancent à vive allure contre des rassemblements de forces loyalistes.

« La bataille n?est pas simple (…) car nous combattons une idéologie extrémiste radicale », a souligné Rida Issa.

« Un tel ennemi ne peut être anéanti que si tous ses combattants sont tués. Et c’est ce que nous ferons. (…) Cette bataille a certes trop duré mais c’est une guerre, pas un match de foot avec un début et une fin » en 90 minutes, a conclu le porte-parole des forces pro-GNA.

Jeuneafrique.com avec AFP

Ce jour-là : le 20 octobre 2011, Mouammar Kadhafi est tué aux abords de Syrte

octobre 19, 2016

Mouammar Kadhafi au sommet de Lisbonne, le 8 décembre 2007. © PAULO DUARTE/AP/SIP

Acculé, Mouammar Kadhafi a fui Tripoli à la fin d’août 2011. Devant l’avancée des forces rebelles libyennes, un dernier bastion résiste : Syrte, la ville natale du « Guide ». Mais au matin du 20 octobre, un mystérieux convoi s’élance vers le sud…

Depuis l’amorce de la révolution libyenne, le 15 février 2011, dans le sillage des Printemps arabes, la Libye est ravagée par la guerre civile. Alors que la capitale, Tripoli, est définitivement tombée le 27 août aux mains des milices rebelles, les combats font désormais rage aux abords de Syrte, où les derniers soldats loyalistes font face à la suprématie aérienne des avions de l’OTAN. Ceux-ci ont fini par se retrancher dans un quartier qu’ils tiennent à bout de bras : le District 2.

Dans des conditions de vie précaires, le « Guide » et ses soutiens passent de maison en maison pour échapper aux bombardements et tirs de mortiers des rebelles. Tandis que la pression s’accentue, ils se décident à jouer leur va-tout. Et, à l’aube de ce 20 octobre 2011, ils tentent de quitter la ville.

C’est le quatrième fils du « Guide », Mouatassim Kadhafi, qui est en charge de l’opération d’exfiltration. Un convoi impressionnant d’environ 50 véhicules chargés d’essence, d’armes et d’argent prend alors la route du Sud vers une destination inconnue, probablement le Niger.

Les yeux du ciel 

Les 4X4 roulent à vive allure. Ils transportent près de 250 personnes dont bon nombre ne se doutent sans doute pas de la présence de Kadhafi parmi eux. Mais la longue file de bolides n’échappe pas aux « yeux du ciel ». Après qu’un drone américain a repéré les véhicules et tiré un premier missile, un avion de chasse français de l’OTAN tire deux missiles vers la colonne motorisée. Une vingtaine de véhicules sont instantanément réduits en poussière.

Les raisons du bombardement restent obscures, puisque l’OTAN affirmera ne pas avoir suspecté la probable présence du « Guide » à la fin du convoi. Ce dernier et ses plus proches collaborateurs sortent d’ailleurs indemnes des multiples explosions. Mais ils n’échapperont pas à la véritable chasse à l’homme qui va s’ensuivre. Escorté et accompagné par ses derniers fidèles (notamment son fils Mouatassim, Abu Bakr Younès, son ministre de la Défense, et Mansour Dhao, le chef de sa sécurité personnelle), Kadhafi s’enfuit vers des villas abandonnées qui jouxtent la route.

Pistolets plaqué or aux poings, vêtu d’un gilet pare-balles et d’un casque, le « Guide » semble prêt à vendre chèrement sa peau

Pistolets plaqué or aux poings, vêtu d’un gilet pare-balles et d’un casque, le « Guide » semble prêt à vendre chèrement sa peau. Lui et ses sbires sont retranchés dans une habitation vide, mais ils viennent d’être repérés par des troupes rebelles. Les premiers salves de mortiers s’abattent déjà sur leur cachette quand Mouattassim Kadhafi crie à son père : « Je vais te sortir de là », avant de se lancer dehors avec une escouade d’une dizaine hommes pour tenter de trouver une issue. Ce seront les dernières paroles qu’ils échangeront.

Au bout du tunnel

Le dernier acte approche. Quelques minutes après le départ de son fils, Kadhafi et ses derniers fidèles courent en direction de tubes en béton servant à drainer l’eau sous une route. Alors que le « Guide » s’enfonce inexorablement dans une bouche d’évacuation, les miliciens de Misrata font leur apparition. Dans un dernier geste de défense, l’un de ses gardes du corps jette des grenades en direction des rebelles. L’une rebondit contre la paroi et blessera le « Guide » à la tempe.

La mort de Kadhafi, qui intervient quelques instants plus tard, reste entourée de mystère, tant de nombreuses versions sont avancées. Quelques vidéos prises sur le vif au moyen de téléphones portables montrent un homme encore en vie mais hagard et violemment pris à parti par une nuée de miliciens qui crient « Misrata ! », pour signifier le martyr qu’a infligé Kadhafi à cette ville, bastion de la révolution libyenne. Aucun supplice ne sera épargné à l’homme qui gouverna la Libye d’une main de fer pendant 42 ans : crachats, arrachage de cheveux, coups et bien pire encore…

Vidéo de la capture de Mouammar Kadhafi à Syrte, le 20 octobre 2011. Attention, ces images peuvent choquer.

Aux alentours de 15 heures GMT, le porte-parole du CNT à Benghazi annonce au monde la mort de Kadhafi, sans pour autant lever les doutes sur les circonstances de l’événement. Le « Guide » a-t-il été abattu lors d’un échange de tirs entre loyalistes et rebelles, selon la version officielle du CNT ? A-t-il succombé à ses blessures dans l’ambulance qui l’emmena vers Misrata ? A-t-il été tué lors de son lynchage par un simple milicien ou un agent secret français ?Cinq jours plus tard, le 25 octobre, Kadhafi et son fils Mouatassim sont enterrés dans un lieu tenu secret dans le désert libyen. La mort de Kadhafi et la chute de son régime n’empêcheront en rien la dislocation du pays et la poursuite de la guerre civile. La traque du tyran s’est achevée dans le sang. Mais elle laisse un goût de cendres à ceux qui croyaient encore en la justice des hommes.

 

Jeuneafrique.com par

Libye : L’étau s’est bien resserré autour d’Abdourahmane Mendy et les djihadistes sénégalais de Syrte

juin 22, 2016

 

Comme nous le révélions, les sénégalais enrôlés par Daesh en Libye sont en perdition. Cette information que Dakaractu suit depuis un mois connait un rebondissement depuis hier avec les combats des plus sanglants survenus dans la ville assiégée de Syrte.
Pour rappel, c’est à partir de cette ville que les djihadistes sénégalais au nombre d’une trentaine, lançaient leurs menaces à l’endroit du Sénégal.
Il y a eu beaucoup de victimes hier dans le fief de l’Etat islamique de Syrte en Libye. En effet, 34 militaires et plus d’une centaine de terroristes ont été tués mardi dans des combats féroces avec les djihadistes du groupe Etat islamique (EI) assiégés depuis dans le centre de leur fief de Syrte, selon une source médicale. Nous ne savons pas si les djihadistes sénégalais font partie des victimes, mais Dakaractu vous tiendra informés de la situation.
La journée du mardi 21 juin a été  la plus sanglante pour les forces du gouvernement d’union nationale (GNA) depuis le 12 mai, début de leur offensive pour reprendre la ville de Syrte (centre-nord) aux djihadistes.

Mardi à Syrte, à 450 km à l’est de la capitale Tripoli, de violents combats ont opposé les forces du GNA reconnu par la communauté internationale, aux djihadistes à Syrte qu’ils contrôlent depuis juin 2015, selon le commandement militaire.

« Nos forces avancent de toutes parts contre les positions des djihadistes, appuyées par l’artillerie lourde et l’armée de l’air », a-t-il ajouté.

Selon un nouveau bilan fourni de source médicale à Misrata, « il y a 34 morts et 100 blessés » parmi les forces pro gouvernementales à Syrte et un très grand nombre de djihadistes tués.

L’offensive a permis aux forces pro-GNA de reprendre plusieurs localités et positions occupées par l’EI sur leur chemin depuis la ville de Misrata, siège du commandement de l’opération militaire, jusqu’à Syrte où elles ont pu entrer le 9 juin avant d’y encercler les djihadistes dans une zone résidentielle de 5 km carrés.

Misrata est située à quelque 200 km à l’ouest de Syrte. Ce sont les puissantes milices de cette ville qui forment le noyau des forces pro-GNA impliquées dans l’offensive.

Les loyalistes ont fait état de « dizaines de morts parmi les djihadistes ». « Les (combattants) de Daech sont assiégés dans un secteur restreint de Syrte et nos forces ont déjoué toutes leurs tentatives » de desserrer l’étau, selon le commandement militaire.

Ce dernier a en outre annoncé sur sa page Facebook préparer une « bataille décisive » pour en finir avec l’EI à Syrte, sans fournir de détails.

Les forces pro-GNA ont été ralenties ces derniers jours dans leur progression à Syrte par les contre-offensives de l’EI. Dans la zone résidentielle où ils se barricadent, les djihadistes se cachent dans les maisons, ont des francs-tireurs sur les toits et ont recours aux kamikazes pour faire face à leurs adversaires.

Depuis le début de l’offensive, près de 200 membres des forces loyales au GNA ont été tués et des centaines blessés, selon des sources médicales. Le bilan global des pertes djihadistes n’est pas connu.

Outre les milices de Misrata, les mieux armées du pays avec des avions MiG et des hélicoptères d’attaque, plusieurs autres milices implantées dans l’ouest du pays participent à l’opération militaire, de même que des unités de l’armée et des Gardes des installations pétrolières.

Ces milices qui font la loi dans le pays sont principalement formées d’anciens rebelles ayant fait tomber le régime du dictateur Mouammar Kadhafi après huit mois de révolte en 2011.

La Libye, où l’accès aux armes est facile, est minée par les luttes de pouvoir, malgré l’installation depuis fin mars à Tripoli du GNA qui ne parvient néanmoins pas à étendre son autorité à l’ensemble du territoire.

Il n’y a pas de « grande stratégie » américaine pour intervenir en Libye, a reconnu mardi devant le Congrès américain le général pressenti pour prendre le commandement des forces américaines en Afrique, le général Thomas Waldhauser.

Dakaractu.com avec AFP

Libye: 10 membres des forces du gouvernement d’union tués dans un attentat de l’EI

juin 16, 2016

Tripoli – Dix combattants des forces soutenant le gouvernement d’union nationale (GNA) en Libye ont été tués jeudi dans un attentat suicide du groupe Etat islamique (EI) près de la ville de Syrte, selon une source hospitalière.

Il s’agit du troisième attentat suicide dans la journée de jeudi contre les forces du GNA.

Les corps de dix personnes ainsi que sept blessés ont été transportés jeudi aux urgences (…) victimes de l’attentat suicide perpétré par l’organisation Daech (acronyme arabe de l’EI) à Abou Grein, a déclaré à l’AFP un responsable de l’hôpital central de Misrata, qui se trouve à une cinquantaine de km au nord d’Abou Grein.

Un attentat suicide à l’aide d’une voiture piégée a visé un check-point à l’entrée d’Abou Grein, une ville située à 130 km à l’ouest de Syrte, avait indiqué plus tôt le centre d’information des forces soutenant le GNA.

Les forces pro-GNA avaient repris Abou Grein à l’EI au lendemain d’un attentat meurtrier à la voiture piégée qui avait fait 32 morts et 50 blessés dans leurs rangs le 16 mai.

Le centre de presse de ces forces a par ailleurs annoncé que deux attentats suicide ont été neutralisés jeudi avant qu’ils n’atteignent leurs cibles.

Ces deux voitures visaient les positions de nos forces sur deux fronts, a-t-il ajouté, en précisant que l’EI avait perpétré sept attentats suicide depuis dimanche dans divers secteurs dans Syrte.

Les jihadistes ont lancé cette semaine plusieurs contre-offensives pour desserrer l’étau autour du centre de Syrte, où ils sont encerclés par les forces progouvernementales.

Depuis son lancement le 12 mai, l’offensive sur Syrte a fait 159 morts parmi les forces pro-GNA et plus de 500 blessés, selon des sources médicales. Les forces progouvernementales, placées sous un commandement conjoint basé à Misrata, à 200 km à l’ouest de Tripoli, sont composées de milices issues des villes de l’ouest qui s’étaient illustrées durant la révolte ayant conduit à la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

Le chef du gouvernement d’union nationale, Fayez al-Sarraj, avait appelé mardi à l’unité de ses compatriotes pour faire front commun contre l’EI. Mais cet appel s’est de nouveau heurté au refus des autorités basées dans l’est du pays et contrôlant la Cyrénaïque, l’une des deux grandes régions peuplées du pays, de reconnaître sa légitimité et de lui céder le pouvoir.

Pour sa part, l’EI aurait quelque 5.000 combattants en Libye, dont de nombreux étrangers venus d’autres pays africains ou du Moyen-Orient, selon des responsables américains.

Romandie.com avec(©AFP / 16 juin 2016 14h32)

Libye: un ancien ministre meurt dans des combats contre l’EI

mai 22, 2016

Tripoli – Un ancien ministre libyen a été tué lors d’affrontements entre les forces du gouvernement d’union et des combattants du groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans la région de Syrte, a rapporté dimanche l’agence libyenne Lana.

Mohammed Soualem, ancien ministre du Travail du gouvernement d’Ali Zeidan (2012-2014), dirigeait des opérations militaires contre l’EI dans l’ouest de la Libye, selon cette agence.

Il est mort samedi dans des combats dans la région d’Abou Grein, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Syrte. Ces affrontements ont coûté la vie au commandant Mohammed Soualem et blessé cinq autres combattants, a indiqué Lana, citant des médias libyens.

Ancien chef d’une brigade combattante à Misrata lors de la révolte ayant conduit à la chute du régime du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, Mohamad Soualem a été membre du conseil municipal de cette ville avant d’être ministre en 2012.

Plusieurs centaines de personnes ont assisté à ses obsèques dimanche sur une place publique à Misrata et de nombreux intervenants lui ont rendu hommage, appelant en même temps à la cohésion des Libyens face aux jihadistes.

Selon Lana, les forces aériennes soutenant l’opération qui lui a coûté la vie ont réussi à détruire des dizaines de véhicules de l’EI et blessé nombreux de ses membres.

Le gouvernement d’union nationale (GNA) avait annoncé mardi avoir repris à l’EI la ville d’Abou Grein.

Les forces du GNA et celles du gouvernement rival basé dans l’est du pays et fidèle au général Khalifa Haftar sont engagées dans une course pour être les premières à lancer l’offensive visant à chasser l’EI de son fief Syrte, situé à 400 km à l’est de Tripoli.

Cette concurrence est mal perçue par la communauté internationale car elle risque de mettre en péril les efforts antijihadistes.

Le GNA, nouvel exécutif reconnu par la communauté internationale, est basé à Tripoli depuis un mois et demi et tente actuellement d’asseoir son autorité sur un pays miné par les divisions et la menace jihadiste.

Il a exhorté cette semaine la communauté internationale à lever l’embargo imposé sur l’armement depuis 2011, afin qu’il puisse équiper ses forces et combattre l’EI.

Romandie.com avec(©AFP / 22 mai 2016 16h49)

Libye : l’EI a « décapité » 12 personnes à Syrte

août 15, 2015
Capture d'écran d'une vidéo, identifiée par l'agence SITE Intelligence Group le 9 juin 2015, qui montrerait des combattants du groupe EI à Syrte, en Libye. © AFP

Capture d’écran d’une vidéo, identifiée par l’agence SITE Intelligence Group le 9 juin 2015, qui montrerait des combattants du groupe EI à Syrte, en Libye. © AFP

Les jihadistes du groupe État islamique (EI) en Libye ont « décapité » et accroché à des croix douze combattants engagés contre eux dans la bataille pour le contrôle de Syrte (nord), a rapporté samedi l’agence de presse des autorités reconnues par la communauté internationale.

L’agence LANA a ajouté que le groupe extrémiste avait également « exécuté » 22 autres combattants de Syrte qui étaient à l’hôpital pour soigner leurs blessures. Selon LANA, les jihadistes ont incendié l’hôpital.

De violents affrontements opposent depuis mardi les jihadistes de l’EI et des combattants locaux pour le contrôle de Syrte, la ville natale du défunt dictateur libyen Mouammar Khadafi. Une source locale a parlé de « véritable guerre » tandis que l’ambassadeur de Libye en France décrivait un « massacre ».

Samedi, un responsable municipal a confirmé à l’AFP que la bataille continuait de faire rage. « Les combats sont incessants, notamment dans le quartier Trois (dans l’est de la ville), et le bilan des victimes s’alourdit », a-t-il déclaré sous couvert d’anonymat.

Vendredi, un responsable local avait indiqué à l’AFP que les combats entre des habitants armés et des jihadistes de l’EI avaient fait des dizaines de morts et de blessés à Syrte depuis quatre jours, sans pouvoir donner de bilan exact.

L’ambassadeur de Libye à Paris, Chibani Abouhamoud, avait lui évoqué vendredi un bilan de 150 à 200 morts. Il avait affirmé que les combats avaient éclaté après l’assassinat, en début de semaine, par l’EI d’un imam, dignitaire de l’influente tribu des Al-Farjane, cheikh Khaled Al-Farjane.

L’ambassadeur dépend du gouvernement exilé dans l’est du pays reconnu par la communauté internationale et qui est en lutte avec le gouvernement rival basé à Tripoli, contrôlé par une coalition de milices armées dont certaines islamistes.

Mardi, les autorités de Tripoli avaient annoncé le lancement d’une « opération pour libérer Syrte ». Leur ministère de la Défense avait précisé que « les jeunes et les habitants de Syrte » participaient à cette offensive, soutenus par des raids de l’aviation.

Selon des médias proches du gouvernement de Tripoli, l’aviation a bombardé plusieurs cibles de groupes armés liés à l’EI.

Vendredi soir, l’organisation musulmane Dar al-Iftaa, qui émet des décrets religieux, a appelé tous les Libyens à se mobiliser contre l’EI. « Tous les Libyens capables de porter des armes doivent se mobiliser pour confronter ce cancer qui tente de détruire notre nation musulmane », a-t-elle dit dans un communiqué.

Depuis la chute du régime de Kadhafi en 2011, la Libye est en proie à des combats sanglants entre groupes armés rivaux. Elle compte deux gouvernements et deux Parlements concurrents. Le pays doit en outre faire face à la montée en puissance de l’EI, qui s’est emparé de Syrte en juin.

Jeuneafrique.com

Libye: Kaddafi enterré dans le désert libyen, explosion meurtrière à Syrte

octobre 25, 2011

L’ex-« Guide » libyen Mouammar Kaddafi été inhumé dans la nuit de lundi à mardi, selon la chaîne de télévision Al-Jazira. Le lieu est tenu secret, pour éviter que sa sépulture ne devienne un lieu de pèlerinage. La ville de Syrte a quant à elle été marquée par une tragique explosion. Plus de 100 personnes sont mortes.

Du bain de foule à la solitude. Après quatre jours d’exposition aux yeux de milliers de Libyens qui ont défilé devant son corps dans une salle réfrigérée à Misrata , la dépouille de Mouammar Kaddafi a été transférée par le Conseil national de transition (CNT) dans un lieu tenu secret ce mardi à l’aube, selon la chaîne de télévision Al-Jazira. Il y a été enterré après une cérémonie religieuse au côté de son fils Mootassem et de l’ex-ministre de la Défense Abou Bakr Younès Jaber, a indiqué un membre du Conseil militaire de Misrata. Selon cette même source, le père et deux des fils de l’ex-ministre étaient présents.

Autopsie

Dans son testament, Mouammar Kaddafi, tué dans des circonstances encore floues, avait fait part de sa volonté d’être enterré à Syrte, sa ville natale, après avoir été capturé par les combattants du CNT. Selon les dires des dirigeants du CNT, « aucun accord n’avait été trouvé pour que sa tribu ne l’enterre ».

Décédé jeudi 20 octobre à Syrte, la dépouille de l’ancien « Guide » avait d’abord été acheminée à Misrata, ville martyre de la révolution libyenne. Une autopsie y a été réalisée sur son cadavre, mais les autorités de Tripoli ne souhaitent pas en communiquer le résultat pour le moment.

« J’ai vu le permis d’inhumer. Il indiquait que Kaddafi avait deux blessures par balles, une dans la tête, une dans la poitrine, et qu’il portait les cicatrices d’opérations chirurgicales anciennes, une à la nuque, deux à l’estomac et une à la jambe gauche », a tout de même indiqué un membre du CNT sous couvert d’anonymat.

Explosion à Syrte

D’autre part, l’explosion d’un réservoir à carburant a causé la mort d’une centaine de personnes lundi soir à Syrte.

Selon Leith Mohamed, un commandant du CNT, « il y a eu une importante explosion et un grand incendie. Plus de 100 personnes ont été tuées et 50 autres blessées. » Des dizaines de corps carbonisés ont été retrouvés.

L’explosion s’est produite alors que des dizaines de personnes patientaient pour se ravitailler en essence. Le réservoir était toujours en flammes au petit matin.
Après la chute de la ville et la mort de Mouammar Kaddafi, de nombreux Libyens étaient venus à Syrte ces derniers jours pour s’enquérir des leurs.

Jeuneafrique.com avec Agences

Libye : cadavres et dévastation dans la ville fantôme de Syrte

octobre 23, 2011

« Ca, c’est ma maison, ça, mon magasin. Tout est détruit ». Omar Beifala, 25 ans, tente de nettoyer ce qui n’est plus que ruines, à l’image de Syrte, ville fantôme parsemée de cadavres où l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kaddafi s’est caché jusqu’à sa mort jeudi.

Après des semaines de bombardements quotidiens de l’Otan et de violents combats, des convois de pick-up de combat et de semi-remorques transportant matériel, chars et véhicules détruits quittent la ville.

« On rentre chez nous. C’est fini, Kaddafi est mort! », lance, hilare, un combattant du Conseil national de transition (CNT).

A plus de 10 km du centre-ville, des infirmiers s’activent autour d’environ 175 cadavres recouverts de bâches de plastique blanc, qui doivent être bientôt enterrés: les derniers soldats de Kaddafi, abattus alors qu’ils fuyaient leur convoi d’une vingtaine de 4X4 visé par une frappe aérienne de l’Otan.

Au moins 25 autres morts, carbonisés, gisent non loin, au sol ou agglomérés à leurs véhicules.

Originaire de la région, Mouammar Kaddafi a été capturé jeudi tout près de là, alors qu’il fuyait lui aussi le convoi. Il a ensuite péri dans des circonstances encore floues, les autorités du CNT évoquant un échange de tirs tandis que d’autres parlent d’une exécution sommaire.

Plus près du centre, l’hôtel Al-Mahari, criblé d’impacts, offre un spectacle tout aussi dantesque: plus de 60 corps pourrissent sur la pelouse, certains ligotés, souvent la tête trouée d’une balle.

L’odeur est épouvantable. « L’hôtel servait de prison aux hommes de Kaddafi, qui y détenaient nos hommes. On l’a trouvé le jour où Kaddafi est mort », explique Charif Ahmad Charif, un combattant pro-CNT.

Pour lui, « les hommes de Kaddafi ont exécuté les prisonniers avant de partir ». Ses frères d’armes approuvent, précisant qu’il reste des cadavres à travers toute la ville.

« On en a déjà évacué tellement, je ne sais pas combien… Des centaines, des milliers… », dit Sadouq Al-Banani, « nettoyeur » de l’ONG libyenne Tabiya, masque hygiénique sur le visage.

Victoire

Plus on s’approche du centre, plus la dévastation est grande. Pas un bâtiment épargné par les tirs, la chaussée est jonchée de douilles. Aucune vitre n’est intacte. Tous les magasins sont fermés, et il n’y pas de trace des dizaines de milliers d’habitants de la ville.

De temps à autre, une odeur de cadavre en putréfaction empuantit l’atmosphère. De la fumée s’élève par endroits. « C’est encore plus détruit qu’à Misrata », pourtant bombardée pendant cinq mois par l’artillerie de Kaddafi, constate Sadouq Al-Banani.

Le quartier n°2, où le dernier carré des pro-Kaddafi s’était réfugié, est le plus touché. Il n’y reste que des fantômes de murs, des toits effondrés, des lampadaires et des câbles électriques tombés à terre, coupant la route sous un sinistre ciel gris.

Des détonations retentissent: les combattants continuent de célébrer bruyamment la victoire.

« Syrte est finie »

Ahmad Ali, un vieillard chenu, quitte la ville au volant de son pick-up. Des matelas et des couvertures couvrent les maigres possessions qu’il est venu récupérer. « Je n’ai plus rien à faire ici. Syrte est finie », lâche-t-il d’un air sombre.

« Quelques familles commencent à revenir pour prendre des affaires. Mais personne ne reste, ils repartent aussitôt », confirme Slimane Kilani, combattant de Misrata.

Omar Beifala veut pourtant se réinstaller. Avec une dizaine de proches, il balaie les gravats devant l’immeuble vert de deux étages où vivait sa famille.

Le bâtiment est éventré, le magasin d’alimentation du rez-de-chaussée est encombré de débris métalliques, les deux étages des logements familiaux ont été pillés.

« Ce sont à la fois les hommes de Kaddafi et les révolutionnaires qui ont fait ça. Pour nous, ils sont tous les mêmes », grogne-t-il. « Je suis revenu aujourd’hui pour la première fois. Je savais que les combats avaient été très violents, mais tout ça, c’est triste. Très triste ».

Jeuneafrique.com avec AFP

Les ordres sont : « Personne ici n’a tué Kaddafi »

octobre 22, 2011

Ils ont accompli ce que tout rebelle libyen rêvait de faire: capturer Mouammar Kaddafi. Mais le dénouement gêne. Les ordres sont: « Personne ici n’a tué Kaddafi ». Ils préfèrent exhiber les possessions de l’ex-dictateur: bottine noire, pistolet plaqué or, foulard beige.

Dans la ferme qui sert de quartier général à la brigade Al Ghiran, dans la périphérie de Misrata (est), les hommes se font prendre en photo devant le pick-up qui a servi la veille à Syrte à arrêter l’ancien « Guide » libyen. Une trace de sang séché est restée collée au capot.

Depuis leur retour, il se passent de main en main les précieuses prises de guerre entre deux accolades: un revolver, un téléphone satellitaire, une mitraillette, un petit bout de papier enroulé dans du scotch. « Une amulette », s’amuse l’un d’entre eux.

« Le dernier coup de fil reçu sur son (téléphone satellitaire) Thuraya provenait de Syrie, c’était une femme », jure au passage un membre de la brigade.

Omran Chaaban, 21 ans, dit être le premier à avoir attrapé l’ancien homme fort libyen, réfugié dans une canalisation, à l’ouest de son fief de Syrte (360 km à l’est de Tripoli), là où personne n’espérait vraiment le trouver.

« Quand je l’ai vu, j’étais sans voix, je ne pouvais plus réfléchir, c’était une surprise totale. Je me suis juste dit: +Ca y est, Kaddafi, c’est fini+ », raconte le garçon brun, blouson en cuir marron sur les épaules.

D’après son camarade, Ahmed Gazal, leur brigade partait ce matin-là en renfort pour donner l’assaut final à Syrte quand ils ont croisé un groupe de pro-Kaddafi au bord de la route, rescapés d’un convoi bombardé par l’Otan.

Après des échanges de tir, « un homme de ses services de sécurité nous a avoué que Kaddafi était à l’intérieur » du tube en béton, explique-t-il.

Kaddafi, une « petite souris »

« Omran était le plus près de lui, il l’a attrapé, ensuite j’ai dit +Dieu est grand+ et j’ai tiré ses jambes à l’extérieur. Quand il est sorti de sa cachette, il a dit: +qu’est ce qui se passe, qu’est ce qu’il y a?+ » raconte Ahmed. A cet instant « Omran lui a planté son pistolet sous le menton ».

« Je croyais qu’il en imposait, mais en fait, à ce moment-là il avait l’air d’une petite souris », sourit-il.

Selon lui, lors de sa capture, « Kaddafi avait du sang sur les vêtements et le visage, il était blessé ».

Une fois revenus à la voiture, une foule en délire les entoure. D’après les vidéos circulant sur internet, Kaddafi reçoit des claques, des coups de poing, se fait tirer les cheveux.

Mais ensuite « on l’a transféré dans une ambulance » à un kilomètre de là, prétend Omran.

L’ancien dictateur mourra sur la route de Misrata, selon eux.

Selon les nouvelles autorités libyennes, il a succombé à des blessures par balles après des feux croisés pendant son arrestation. Une balle dans la tempe a été fatale, assure le numéro 2 du Conseil national de transition (CNT), Mahmoud Jibril.

L’Onu et Amnesty International demandent une enquête pour déterminer s’il a été exécuté sommairement d’une balle dans la tête.

« Personne ici n’a tué Kaddafi »

Quand on aborde le sujet controversé, le ton change, l’ambiance se raidit.

« Il était salement amoché quand on l’a vu. On savait qu’il allait mourir », lance un membre de la brigade, Ibrahim Al-Marjoub.

Derrière eux, l’un des chefs vient de glisser une consigne en arabe. « Tout le monde dit: +Personne ici n’a tué Kaddafi+ ».

La conversation tourne court. Ahmed préfère parler de la nouvelle montre chromée qu’il porte au poignet, « celle d’Aboubaker Younès », l’ancien ministre de la Défense de Kaddafi mort jeudi à Syrte.

A dire vrai, la polémique entourant sa mort intéresse peu à Misrata, ville martyre bombardée pendant cinq mois par les forces du régime déchu.

Mohamed Belhadj, combattant d’une autre brigade, confesse qu’il n’aurait pas hésité une seconde.

« Moi, si j’avais attrapé Kaddafi, je l’aurais tué sans réfléchir. Il a massacré mon peuple à Misrata, il a tué tous mes amis ».

Vendredi soir, les habitants faisaient encore la queue pour voir de leurs propres yeux la dépouille de leur bourreau, allongée par terre dans la chambre froide d’un marché de banlieue, tandis que d’autres célébraient la mort du tyran dans les rues du centre-ville.

Jeuneafrique.com avec AFP