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France: Une amende requise pour le tag « Négrophobie d’Etat » sur la statue de Colbert

mai 10, 2021
Une amende requise pour le tag "Negrophobie d'Etat" sur la statue de Colbert
Une amende requise pour le tag « Négrophobie d’Etat » sur la statue de Colbert© AFP/Archives/JOEL SAGET

Une amende de 800 euros a été requise lundi à l’encontre du militant « anti négrophobie » qui avait tagué la statue de Colbert devant l’Assemblée nationale, et dont le procès se tient le jour du 20e anniversaire de la loi Taubira reconnaissant l’esclavage et la traite comme crimes contre l’humanité.

La décision sera rendue le 28 juin.

Le hasard du calendrier a voulu que le procès, reporté deux fois, se tienne finalement à la date de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, marquée cette année par les 20 ans de la loi du 21 mai 2001 portée par l’ex-ministre de la Justice Christiane Taubira quand elle était députée.

Le président Emmanuel Macron et plusieurs ministres devaient participer dans l’après-midi à une cérémonie de commémoration de la loi.

Devant le tribunal, le militant guadeloupéen Franco Lollia, 49 ans, arrivé en jean, sweat-shirt noir siglé « Brigade anti négrophobie » et grosses lunettes argentées sur le nez, a reconnu « les faits ».

« Je reconnais que j’ai voulu interpeller l’Etat, lui dire que s’il accepte que Colbert continue de trôner devant l’Assemblée nationale, la maison du peuple, c’est que la France est toujours viscéralement négrophobe », a-t-il déclaré.

Le 23 juin 2020, devant l’Assemblée nationale, il avait tagué « Négrophobie d’Etat » en rouge sur le socle de la statue de Colbert, ministre de Louis XIV et initiateur du Code noir qui a légiféré sur l’esclavage dans les colonies françaises. Il avait ensuite jeté de la peinture rouge sur la statue.

Il avait été aussitôt interpellé. « Ce qui est interdit, c’est le racisme. Cet homme-là (Colbert) fait l’apologie de la négrophobie », avait-il dit aux forces de l’ordre, dans une scène filmée et mise en ligne sur les réseaux sociaux par la Brigade anti négrophobie.

« Je ne suis pas un vulgaire délinquant, un gribouilleur », a aussi dit Franco Lollia au tribunal devant une salle bien remplie de ses soutiens, parlant d’un « acte politique ».

Le procureur Vincent Plumas a, lui, prévenu dès le début, et alors que les quatre avocats du militant étaient déjà longuement revenus sur le combat qui animait leur client et l’histoire de l’esclavage, qu’il s’en « tiendrait à des développements purement juridiques ».

Si l’audience lui a permis de combler certaines « lacunes » en histoire, il a demandé au tribunal de s’en tenir aux faits, « simples », et non contestés, et de condamner Franco Lollia.

Le tag de la statue était intervenu dans le sillage des manifestations antiracistes qui ont eu lieu dans le monde après la mort de George Floyd, un homme noir, au cours d’une violente arrestation policière aux États-Unis. Depuis, les monuments et statues liés à l’histoire coloniale française ou à la traite négrière sont au centre d’une polémique mémorielle

Par Le Point avec AFP

Canada-Toronto/ Black Lives Matter: une ruelle de Toronto taguée entièrement en noir et gris en hommage à George Floyd

juin 13, 2020

«Graffiti Alley», allée touristique de la plus grande ville du Canada, a été revisitée par une quarantaine d’artistes avec des dessins et portraits en l’honneur du mouvement antiraciste.

À Toronto, on espère bien faire passer le message : «les vies noires comptent». Une quarantaine d’artistes ont revisité «Graffiti Alley», une ruelle du centre-ville de Toronto célèbre pour ses graffitis multicolores, avec des dessins et portraits en l’honneur du mouvement antiraciste «Black Lives Matter».

Les fresques, en majorité réalisées en différents niveaux de noir et gris, tranchent avec les couleurs vives des autres peintures de cette allée prisée des touristes, située au sud de la plus grande ville du Canada. Les illustrations représentent notamment des figures éminentes de la communauté noire, tels que Malcolm X et Martin Luther King, ou des victimes de violences policières.

Parmi ces dernières: George Floyd, un Afro-Américain dont la mort le mois dernier aux mains de la police de Minneapolis a provoqué une vague inédite de manifestations aux États-Unis et à travers le monde entier. Le portrait de George Floyd le représente avec un bandeau scotch sur la bouche, sur lequel on peut lire «Je ne peux pas respirer», en référence aux derniers mots qu’il a prononcés alors qu’il était plaqué au sol par un policier. «Mais nous pouvons t’entendre», lui répond, par écrit, le graffeur qui a composé ce dessin.

Un début de conversation

Le projet, réalisé le week-end dernier, est une «manifestation pacifique» qui a pour but de «sensibiliser» et «montrer le soutien» des artistes au mouvement antiraciste, explique à l’AFP Moises Frank, qui a aidé à fédérer les graffeurs autour de cette initiative. «Utiliser l’art comme un outil pour dénoncer l’oppression, c’est un moyen à la fois beau et puissant de protester», dit le jeune homme de 25 ans. «Les gens sont en train de se réveiller et de réaliser que (le racisme) est un problème que l’on ne peut plus feindre d’ignorer. J’espère qu’on est seulement au tout début de la conversation».

Une des fresques murales représente une panthère noire aux yeux orangés, un hommage aux militants des Black Panthers. Une autre montre un poing levé au-dessus duquel on peut lire «On continue à se battre pour les vies noires».

De son côté, Moises Frank a choisi de peindre le visage de Zianna Oliphant, une fillette américaine dont le discours en 2016 dans la ville de Charlotte, aux États-Unis, à la suite de la mort d’un homme noir, abattu par un policier, avait marqué les esprits. «Voir cette petite fille (…) éclater en sanglots en parlant des injustices subies par sa communauté, c’était puissant et émouvant», explique-t-il. «J’espère que dans le courant de sa vie, elle verra les choses changer».

Par Le Figaro avec AFP

 

États-Unis : une église africaine-américaine incendiée et taguée d’un slogan pro-Trump

novembre 3, 2016

L’église Hopewell Missionary Baptist, qui a pris feu mardi 1er novembre 2016 au soir à Greenville, taguée du slogan « Votez Trump ». © Rogelio V. Solis/AP/SIPA

Une enquête a été ouverte après l’incendie d’une église africaine-américaine, bastion de la communauté noire dans le Mississippi, sur laquelle un slogan en faveur du candidat Donald Trump a été tagué, ont annoncé les autorités locales.

L’église Hopewell Missionary Baptist, qui a pris feu mardi soir à Greenville, une agglomération de quelque 35 000 âmes dans le sud profond des États-Unis, est historiquement noire.

« L’incendie a été volontairement allumé », a précisé à l’AFP le chef des pompiers de Greenville, Ruben Brown Sr, qui a ajouté que l’église centenaire avait été sérieusement endommagée par les flammes et la fumée.

Les images, rapportées par plusieurs médias dont CNN, montrent qu’il n’y a plus de verre aux fenêtres noircies du petit bâtiment en briques sur lequel on peut toujours lire le message « Votez Trump » inscrit en lettres claires sur la façade.

 

Les enquêteurs ont indiqué qu’ils étaient  « en train d’interroger une personne ayant un intérêt pour l’enquête », a déclaré le chef de la police de Greenville, Delando Wilson. En outre, la police doit encore déterminer s’il s’agit d’un geste motivé par la haine raciale. « Nous en sommes aux premières étapes de l’enquête pour tenter de déterminer les motivations derrière cet acte », a  ajouté M. Wilson.

Une « attaque directe envers la liberté de culte »

De son côté, le maire de la ville, Errick Simmons, s’est indigné lors d’une conférence de presse, évoquant un « acte haineux et lâche » et une « attaque directe envers la liberté de culte».

L’église visée a été décrite par Kristen Clarke, présidente d’une association pour les droits civiques, comme la « pierre angulaire de la communauté noire située au cœur du delta du Mississippi ». Cette responsable du Lawyer’s Committee for Civil Rights Under Law a déploré que la « rhétorique toxique de ce cycle électoral continue de faire planer un nuage sombre » à l’approche de la présidentielle du 8 novembre aux États-Unis.

Jeuneafrique.com

GB : peur et dégoût devant les incidents xénophobes post-Brexit

juin 27, 2016

Édimbourg – Les Polonais en Grande-Bretagne éprouvent peur et dégoût face aux incidents xénophobes visant leur communauté depuis la victoire du Brexit au référendum, des dérapages que le Premier ministre britannique David Cameron a condamnés sans réserve lundi.

Le tag est en grande partie effacé. Mais Joanna Ciechanowska, directrice d’une académie d’art au centre culturel polonais de Hammersmith, est toujours très choquée de l’avoir découvert sur les portes du local dans ce quartier de l’ouest de Londres dimanche matin.

Si on m’avait dit ça il y a deux semaines, je ne l’aurais pas cru. Je vis ici depuis 30 ans et je n’ai jamais été confrontée au racisme. J’ai toujours pensé que la Grande-Bretagne était la plus grande démocratie du monde. Mais quelque chose a changé, dit-elle à l’AFP.

Nous sommes très inquiets et bouleversés, a déclaré Joanna Mludzinska, la présidente de l’association culturelle polonaise à la BBC.

L’incident n’est pas isolé. Samedi, des tracts anonymes ont été distribués à Huntingdon, près de Cambridge, dans le centre de l’Angleterre : Quittez l’UE, plus de vermine polonaise.

Selon John O’Connell, du mouvement antiraciste Far Right Watch, plus de 90 incidents ont été recensés ces trois derniers jours, allant des insultes aux agressions physiques.

Comme beaucoup de Polonais ici, je craignais que le résultat du référendum n’entraîne plus d’intolérance, de discriminations et de racisme. Mais je ne pensais pas que cela allait arriver si vite et de manière aussi agressive, a déclaré Agata Brzezniak, une étudiante polonaise, au journal The Independent..

L’ambassadeur de Pologne à Londres, Witold Sobkow, s’est déclaré choqué et profondément préoccupé par les récents incidents et les insultes xénophobes adressées à la communauté polonaise et à d’autres migrants résidant au Royaume-Uni, dans un communiqué.

La communauté polonaise, forte de quelque 790.000 membres, forme le plus gros contingent des trois millions de citoyens de l’Union européenne installés au Royaume-Uni où le polonais est même la langue la plus parlée après l’anglais.

Aujourd’hui, elle se sent en première ligne après plusieurs mois d’une campagne agressive pour le référendum dans laquelle la limitation de l’immigration des travailleurs européens a joué un rôle central.

J’éprouve un mélange de dégoût et de peur. Quelque chose a mal tourné, clairement. Le pays est divisé, c’est très inquiétant. J’ai des amis auxquels on a dit de faire leurs valises et de repartir lorsqu’ils ont commencé à parler polonais dans le train, déplore Joanna Ciechanowska.

Les autorités britanniques ont condamné sans réserve ces incidents, à commencer par David Cameron devant le parlement lundi. Le maire de Londres Sadiq Khan a placé la police londonienne en état d’alerte. Le ministre des Finances George Osborne a appelé à l’unité, exhortant les Britanniques à condamner la haine et la division.

Au centre culturel polonais de Hammersmith, des anonymes ont également exprimé leur solidarité en laissant un petit mot. Vous avez tout notre soutien, merci pour tout ce que vous faites pour nous ou je ne peux pas croire ce qui est arrivé ces derniers jours et je suis désolé pour ce que vous avez à endurer, peut-on lire sur ces messages de soutien.

Mais Joanna Ciechanowska en veut à ceux qui pendant la campagne ont semé les graines de la haine. Il y a clairement des racistes du côté des partisans du Brexit, dit-elle, regrettant que certains aient oublié que Polonais et Britanniques ont combattu côte à côte pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Romandie.com avec(©AFP / 27 juin 2016 20h43)