Le président Sassou-Nguesso (à g.), après avoir donné le coup d’envoi des travaux.
Le président de la République, Denis Sassou Nguesso, a, officiellement, lancé, vendredi 8 mai 2015, au cours d’une cérémonie à «Keba-na-virage», à Talangai, le 6ème arrondissement de Brazzaville, les travaux de construction des voies d’accès au complexe olympique de Kintélé, qui avaient, déjà commencé, il y a quelques mois. C’était en présence des présidents des institutions de la République, des membres du gouvernement, des autorités communales et locales et de plusieurs invités.
Comme à l’accoutumée, le temps était à la fête, surtout que le viaduc, un ouvrage impressionnant, est en voie de finition. Trois allocutions ont été prononcées au cours de la cérémonie: le mot de bienvenue du maire de Brazzaville, Hugues Ngouelondelé, l’allocution du ministre de l’équipement et des travaux publics, Emile Ouosso, qui a rappelé l’intérêt de la construction des routes et saisi cette opportunité pour appeler le chef de l’Etat, à la demande des populations, de lancer, officiellement, les travaux du tronçon Kinkala-Mindouli de la route nationale n°1, travaux qui sont déjà avancés, et la longue allocution du ministre à la présidence de la République, chargé de l’aménagement du territoire et de la délégation générale aux grands travaux, Jean-Jacques Bouya qui a présenté, techniquement, les ouvrages faisant l’objet de la cérémonie, et qui a aussi eu ses envolées politiques, pour louer l’action du chef de l’Etat.
D’un montant de 102 milliards 592 millions 793 mille 900 francs Cfa, le viaduc, qui porte une chaussée de double voies de 7,60 mètres de large chacune (appelé aussi Troisième sortie Nord de Brazzaville), avec un trottoir de 1,10 mètres aménagé de part et d’autre, est long de 7 km, en bordure du fleuve Congo.
Estimés à 67% de réalisation, les travaux de ce viaduc sont réalisés par la société chinoise C.r.b.c (China road and bridge corporation).
D’un coût total de 28 milliards 148 millions 196 mille175 francs Cfa, deux échangeurs vont donner accès au viaduc. Il y a un premier échangeur à «Keba-na-virage», avec un passage supérieur (Ps1) permettant les échanges entre l’avenue des Trois Martyrs, l’avenue Marien Ngouabi et la troisième sortie Nord de Brazzaville.
Un deuxième échangeur, avec un passage supérieur (Ps2) à hauteur du ruisseau Kélékélé, va permettre de fluidifier les échanges entre la deuxième sortie Nord existante et la troisième sortie (en construction). A cela s’ajoutent le réaménagement de l’avenue des Trois Martyrs sur 660 mètres entre l’école fleuve Congo et le carrefour «Keba-na-virage», la réalisation de la rampe d’accès Sud du viaduc sur 1 km, le rétablissement de la deuxième sortie Nord par la rue Tchitondi sur 900 mètres, y compris le rétablissement des échanges à l’intérieur des quartiers, par la réalisation de contre allées et le réaménagement de quatre rues, à savoir: rue de l’Ecole fleuve Congo, rue Epena, rue Souanké, rue Loutété, ainsi que les avenues adjacentes. Ces travaux sont réalisés par la société S.g.e.c-Congo et sont à un niveau de réalisation de 45%. Le contrôle de ces ouvrages est assuré par la société française Egis International, pour un montant de 3 milliards 061 millions 837 mille113 francs Cfa.
Ces deux projets de grande envergure, jamais réalisés au Congo, sont une première dans l’histoire de construction des infrastructures dans le pays. Outre les deux gigantesques chantiers précités, deux autres projets sont, également, en cours d’exécution: il s’agit de la réhabilitation, l’élargissement et le réaménagement des voies, notamment la route nationale 2, tronçon rond-point Mikalou-pont Djiri et la deuxième sortie Nord de la ville de Brazzaville.
Présentant les caractéristiques de ces quatre projets, Jean-Jacques Bouya, ministre à la présidence de la République, chargé de l’aménagement du territoire et de la délégation générale aux grands travaux, a indiqué que les infrastructures urbaines qui s’implantent dans la ville-capitale relèvent d’un triple enjeu: démographique, économique, environnemental et touristique.
De l’enjeu démographique, Jean Jacques Bouya a signifié qu’avec un taux de croissance de 3%, Brazzaville comptera, à l’horizon 2035, près de 3 millions d’habitants. «Un tel accroissement implique l’anticipation dans l’aménagement du territoire, en dotant, dès à présent, la ville d’équipements qui tiennent comptent des besoins des générations à venir», a-t-il déclaré, avant d’ajouter, en parlant de l’enjeu économique: «La fluidité de la circulation des personnes et des biens marchands réduira, très certainement, les coûts de transport, dans un maillage qui désengorgera le centre-ville. Il s’en suivra, de toute évidence, la localisation de l’arrière-ville, des très petites entreprises et des petites et moyennes entreprises, en zone périphérique, avec la vocation d’approvisionner le marché urbain en produits variés, donnant lieu à une augmentation du niveau global du bien-être social». De l’enjeu environnemental et touristique, poursuit-il, «le viaduc permettra aux touristes et aux défenseurs de la nature, de contempler la pittoresque et ressuscité baie de Ngamakosso, en passe d’être valorisée en ville du futur, dans un projet harmonieux…».
Un projet dont il souligne, d’ailleurs, l’importance: «Par son caractère stratégique, ce projet à composantes variées, en considération du linéaire pont du Djoué-Case De Gaulle, restaurant Mami-Wata, Slog, Rond-point Saint-Tropez, Hopital de Talangai, Keba-na-virage, viaduc Kintélé, permettra un rééquilibrage de l’agglomération sinon, un basculement presque régulier des flux automobiles et humains portés par l’activité qui s’annonce vitale dans la désormais ville de Kintélé», a-t-il encore déclaré, avant de poursuivre: «D’ici quelques mois seulement, pour rallier Mpila, Talangai et Kintélé, à partir de Bacongo, on ne sera pas obligé d’affronter l’engorgement du C.c.f, Congo pharmacie, la gare centrale, Dragage et consort. On s’affranchira, tranquillement, au bord du fleuve, en suivant la corniche, pour bénéficier de l’air doux et berceur du Fleuve et des effets qu’induit le couloir naturel».
Toutefois, avant de fixer rendez-vous, dans quatre mois et une semaine, à l’auditoire, pour l’inauguration, par le président de la République, de ces gigantesques chantiers en cours, Jean-Jacques Bouya a encore lancé un appel aux citoyens qui s’opposent à l’expropriation pour cause d’utilité publi-que, «de laisser se déployer les ouvrages. Et pourtant, la facilité financière est disponible. Et même en cas de contestations, les dispositions légales existent et devraient être observées», a-t-il conclu, tout en les appelant à la conscience citoyenne.
Notons qu’après cette cérémonie, le président de la République et tous les officiels ont visité le viaduc en construction, jusqu’à Kintélé.
Lasemaineafricaine.net par Grévy-Joël OKEMBA