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Les Etats-Unis menacent les talibans de poursuivre leurs frappes aériennes en Afghanistan

juillet 25, 2021
Les Etats-Unis menacent les talibans de poursuivre leurs frappes aeriennes en Afghanistan
Les Etats-Unis menacent les talibans de poursuivre leurs frappes aériennes en Afghanistan© AFP/SAJJAD HUSSAIN

Les Etats-Unis vont continuer leurs frappes aériennes contre les talibans, si ceux-ci poursuivent l’offensive qu’ils mènent depuis début mai en Afghanistan, a averti dimanche à Kaboul le chef des opérations militaires américaines dans ce pays.

« Les Etats-Unis ont intensifié leurs frappes aériennes en soutien aux forces afghanes ces derniers jours et nous sommes prêts à continuer ce haut niveau de soutien dans les jours à venir, si les talibans continuent leurs attaques », a déclaré le général Kenneth McKenzie, patron du Commandement central de l’armée américaine (Centcom).

Les talibans se sont emparés depuis presque trois mois de vastes portions rurales de l’Afghanistan, à la faveur d’une offensive tous azimuts contre les forces afghanes, coïncidant avec le début du retrait définitif des forces internationales du pays, désormais quasiment achevé.

Les forces afghanes n’ont offert jusqu’ici qu’une faible résistance et ne contrôlent plus pour l’essentiel que les capitales provinciales et les principaux grands axes.

« Le gouvernement d’Afghanistan sera soumis à rude épreuve dans les jours à venir, les talibans tentent de donner un caractère inéluctable à leur campagne. Ils se trompent (…) La victoire des talibans n’est pas inévitable », a affirmé le général McKenzie.

« Nous allons continuer à soutenir les forces afghanes, même après le 31 août », date-butoir annoncée de la fin du retrait des forces américaines, « cela se fera généralement depuis l’extérieur du pays. Et cela sera un changement significatif », a-t-il poursuivi.

Le général McKenzie a aussi annoncé qu’après cette date, les Etats-Unis « continueraient de fournir un important soutien logistique, en particulier à l’aviation afghane », en Afghanistan ou sur des bases du Centcom.

« solution politique »

En tant que chef du Centcom, qui supervise les activités militaires américaines dans 20 pays du Moyen-Orient et d’Asie centrale et du Sud, le général McKenzie dirige les opérations militaires en Afghanistan depuis la fin des fonctions du commandant des forces américaines dans le pays, le général Austin Scott Miller, le 12 juillet.

La récente avancée éclair des talibans fait craindre qu’ils ne s’emparent à nouveau du pouvoir, quasiment 20 ans exactement après en avoir été chassés fin 2001 par une coalition internationale menée par les Etats-Unis, après leur refus de livrer le chef d’Al-Qaïda Oussama ben Laden dans la foulée des attentats du 11-Septembre.

Les Etats-Unis ont signé en février 2020 à Doha un accord historique avec les talibans prévoyant le retrait de tous les soldats étrangers d’Afghanistan en échange de la fin des attaques contre les troupes internationales et l’ouverture de négociations directes entre insurgés et autorités de Kaboul.

Un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid avait dénoncé vendredi des bombardements aériens « barbares » menés par les « forces d’occupation américaines ». Il avait qualifié ces frappes de « claire violation de l’accord signé (à Doha) qui aura des conséquences ».

Entamées en septembre dernier au Qatar, les pourparlers interafghans n’ont connu aucune avancée, les deux camps s’accusant mutuellement de ne pas vouloir la paix.

Le général McKenzie a toutefois estimé qu' »il y a une voie pouvant conduire à une solution politique à cette guerre ».

Couvre-feu

Ces dernières semaines, les talibans se sont approchés de Kandahar, la grande ville du Sud, berceau de leur mouvement, dont les faubourgs sont le théâtre de combats.

Forte de plus de 650.000 habitants, Kandahar est la deuxième ville du pays derrière Kaboul. Les talibans en avaient fait le centre de leur régime, basé sur une interprétation ultrarigoriste de l’islam, qui régna sur l’Afghanistan entre 1996 et 2001.

Quelque 22.000 familles ont, depuis un mois, « fui des districts instables des faubourgs » ouest, nord et sud de Kandahar, « vers des zones plus sûres » du centre-ville, a déclaré dimanche à l’AFP Dost Mohammad Daryab, directeur provincial du service des Réfugiés.

Ces 22.000 familles représentent environ 150.000 personnes, le Bureau national des statistiques estimant qu’en Afghanistan une famille est en moyenne composée de sept personnes.

« Quand les combats ont éclaté, mes cousins et moi avons fui avec nos femmes et nos enfants vers le centre-ville », a raconté à l’AFP un habitant, Hafiz Mohammad Akbar.

« Nous vivons désormais à 20 personnes de la même famille dans un endroit qui n’a même pas de toilettes. Je n’ai aucune idée de combien de temps nous allons rester là ».

Le vice-gouverneur de la province de Kandahar, Lalai Dastageeri, a indiqué dimanche à l’AFP que « les combats continuent dans les faubourgs sud, nord et ouest de Kandahar ».

Après une relative accalmie sur le terrain durant les trois jours de l’Aïd el Adha, la fête musulmane du Sacrifice, les autorités afghanes ont annoncé avoir lancé de multiples opérations militaires depuis vendredi dans une quinzaine de provinces, pour tenter de reprendre du terrain.

Elles ont décrété samedi un couvre-feu nocturne sur l’ensemble du territoire à l’exception de trois provinces, dont celle de Kaboul.

Par Le Point avec AFP

Afghanistan: des centaines de commandos dans une ville attaquée par les talibans

juillet 8, 2021
Afghanistan: des centaines de commandos dans une ville attaquee par les talibans
Afghanistan: des centaines de commandos dans une ville attaquée par les talibans© AFP/-

Des combats entre talibans et forces afghanes faisaient rage jeudi pour le deuxième jour consécutif à Qala-i-Naw et d’épais nuages de fumée noire s’élevaient au dessus de cette capitale provinciale dans le nord-ouest de l’Afghanistan.

Le gouvernement a envoyé par hélicoptère des centaines de commandos dans la province de Badghis pour contrer cette offensive talibane, la première contre une capitale provinciale depuis le début de la dernière phase du retrait des troupes américaines.

« Les talibans sont toujours dans la ville (…) On peut les voir passer et repasser sur leurs motos », a déclaré à l’AFP Aziz Tawakoli, un habitant de Qala-i-Naw, capitale de Badghis, précisant que presque la moitié des résidents ont fui.

Le pays traverse « l’une des étapes les plus compliquées de la transition » alors que le départ des troupes étrangères touche bientôt à sa fin et que les combats font rage, a affirmé jeudi le président afghan Ashraf Ghani.

« Les forces internationales repartent dans leurs pays respectifs après 20 ans ici, mais le pays peut être contrôlé », a-t-il assuré dans un discours, confiant dans la capacité de son gouvernement à gérer la crise.

A Londres, le Premier ministre Boris Johnson a annoncé que la plupart des soldats britanniques avaient désormais quitté l’Afghanistan dans le cadre du retrait des forces de l’OTAN qui s’effectue en parallèle à celui des Américains.

« Je ne révélerai pas le calendrier de notre retrait, mais je peux dire à la Chambre que la plupart de nos troupes sont déjà parties », a-t-il déclaré face à des députés jeudi.

Le président américain Joe Biden doit s’exprimer sur le retrait d’Afghanistan jeudi, après une réunion avec son équipe de sécurité nationale.

Selon Abdul Latif Rostaee, directeur de la santé de la province de Badghis, au moins dix civils blessés ont été amenés à l’hôpital de la ville depuis jeudi matin.

Mercredi, quelques heures seulement après que l’armée américaine a annoncé avoir achevé « à plus de 90 % » son retrait d’Afghanistan, les talibans, qui se sont emparés depuis mai de vastes portions rurales du territoire et rapprochés de plusieurs grandes villes, sont entrés dans Qala-i-Naw, une ville d’environ 75.000 habitants.

« Les talibans ont repris leurs attaques dans plusieurs parties de la ville », a indiqué à l’AFP Hessamuddin Shams, gouverneur de la province de Badghis, assurant cependant que « l’ennemi est en train d’être repoussé et s’enfuit. »

Les forces afghanes ont lancé une contre-offensive pour reprendre la ville.

« En tant que femmes, nous sommes très inquiètes (…) Si les talibans restent dans la ville, nous ne pourrons plus travailler et nous allons perdre tous les progrès en matière de droits des femmes », a raconté Parisila Herawai, une militante de Qala-i-Naw.

Zia Gul Habibi, un membre du conseil provincial de Badghis, a fait état de combats « sporadiques » dans la ville.

« Certains membres des forces de sécurité qui ont rejoint les talibans les aident et les guident », a-t-il déploré.

Mercredi, les insurgés ont libéré des centaines de détenus de la prison de la ville.

Sur Twitter, le porte-parole du ministère de la Défense Fawad Aman, a déclaré que « de nouveaux commandos sont arrivés à Badghis la nuit dernière et vont lancer une opération de grande envergure ».

Avancée inexorable

Selon un responsable sécuritaire, l’offensive a également « affecté les provinces voisines » dont celle d’Herat, frontalière de l’Iran, où un district frontalier de Badghis est tombé aux mains des insurgés dans la nuit.

« Cela a semé un petit peu la peur partout », a continué cette source sous couvert d’anonymat.

Selon des responsables locaux et les insurgés, deux districts de Herat en tout ont été pris dans la nuit.

Ross Wilson, le chargé d’affaires américain, a critiqué l’offensive de Badghis qui selon lui « viole les droits humains ».

Selon Human Rights Watch, les talibans ont expulsé des personnes de leur domicile et pillé ou incendié certaines habitations.

Pendant ce temps, le retrait des troupes de Washington continue tambour battant, malgré l’avancée inexorable des talibans face à des troupes afghanes désormais privées du crucial appui aérien américain.

Les forces étrangères ont été évacuées de nombreuses bases, y compris la semaine dernière, de la base aérienne de Bagram, au nord de Kaboul.

Il s’agissait de la plus importante installation militaire de la coalition en Afghanistan et du centre névralgique de ses opérations sur place depuis l’entrée des troupes américaines dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001.

Le retrait définitif de l’armée américaine sera terminé d’ici la fin août, selon la Maison Blanche. Il mettra un point final à 20 ans d’intervention américaine dans le pays, la plus longue guerre menée par les Etats-Unis dans leur histoire.

Dans l’espoir de relancer des négociations entre les deux camps, une réunion entre des représentants talibans et une délégation du gouvernement afghan s’est terminée jeudi à Téhéran, selon l’agence de presse publique iranienne (IRNA).

Si les deux camps ont appelé à une fin des combats et plus de discussion, les pourparlers officiels entre Kaboul et les insurgés, débutés en septembre 2020 à Doha, sont quant à eux au point mort.

Par Le Point avec AFP

Russie: Moscou dément avoir récompensé des talibans pour qu’ils tuent des soldats occidentaux

juin 27, 2020

 

La Russie a démenti samedi 27 juin des informations du journal New York Times, selon lequel le renseignement américain est persuadé que Moscou a offert des primes à des combattants proches des talibans pour tuer des soldats occidentaux en Afghanistan.

«Ces accusations infondées et anonymes affirmant que Moscou est derrière la mort de soldats américains en Afghanistan ont déjà abouti à des menaces directes sur la vie des employés des ambassades russes à Washington et Londres», a indiqué sur Twitter l’ambassade russe aux Etats-Unis.

Dans un autre message, l’ambassade a appelé le New York Times à «cesser de fabriquer de fausses informations» et demandé aux autorités américaines de «prendre des mesures efficaces» pour assurer la sécurité de ses employés.

Selon des responsables anonymes cités par le New York Times, une unité du renseignement militaire russe a distribué discrètement de l’argent à des combattants islamistes ou à des criminels armés proches des talibans pour tuer des soldats américains ou de l’Otan en Afghanistan. Toujours d’après le journal, le président américain Donald Trump en a été informé tout comme le Royaume-Uni, dont des soldats auraient également été visés.

Bien que le mouvement des talibans soit officiellement interdit en Russie, Moscou a accueilli en 2019 une session de négociations de paix sur le conflit en Afghanistan, en présence de leurs représentants. Disant être inquiète de la situation en Afghanistan en raison de la proximité du conflit avec sa sphère d’influence en Asie centrale, la Russie a toujours démenti fournir une aide aux talibans, comme l’en a accusé Washington.

Un accord entre les Américains et les talibans a été signé le 29 février, qui prévoit un retrait progressif total des forces américaines et des négociations de paix entre les insurgés et le gouvernement de Kaboul.

Par Le Figaro avec AFP

Visite des talibans aux USA : «Ce n’est pas très clair», dit une diplomate américaine

septembre 8, 2019

 

Donald Trump a révélé avoir annulé une réunion secrète qui devait se tenir ce dimanche à Camp David avec des responsables talibans.

Donald Trump a annoncé samedi soir (dans la nuit de samedi 7 à dimanche 8 à Paris) à la surprise générale qu’il mettait fin aux « négociations de paix » engagées il y a un an avec les talibans. Dans le même temps, il a révélé qu’il devait initialement rencontrer ce dimanche 8 à Camp David, « séparément » et dans le plus grand « secret », Ashraf Ghani mais aussi « les principaux dirigeants des talibans ».

Une telle rencontre aurait été sans précédent, à quelques jours qui plus est du 18e anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 qui avaient provoqué l’intervention militaire américaine en Afghanistan. « Ils étaient en route pour les Etats-Unis ce soir » mais « j’ai immédiatement annulé la réunion », a-t-il précisé sur Twitter.

« Malheureusement, pour tenter à mauvais escient d’accroître la pression », les talibans « ont reconnu un attentat à Kaboul » qui a provoqué la mort d' »un de nos grands grands soldats et de onze autres personnes », a-t-il souligné pour défendre sa décision spectaculaire de « mettre fin aux négociations de paix ».

Laurel Miller, la responsable de la diplomatie américaine pour l’Afghanistan et le Pakistan entre 2013 et 2017 et aujourd’hui directrice Asie de l’organisation de prévention des conflits International Crisis Group, a fait part de sa « grosse surprise » après ces révélations : « pourquoi annuler cette visite secrète en raison d’une attaque meurtrière à Kaboul jeudi alors que les talibans ont récemment multiplié les attentats ? Ce n’est pas très clair », a-t-elle dit à l’AFP.

Par Le Figaro.fr avec AFP et Reuters

 

Afghanistan: Au moins 14 morts et 145 blessés dans un attentat des talibans à Kaboul

août 7, 2019

A man carries an injured woman to a hospital after a blast in Kabul, Afghanistan

Un homme transporte une femme blessée, après l’explosion qui s’est produite ce mercredi matin à Kaboul (Afghanistan). REUTERS/Mohammad Ismail

Cet attentat intervient alors que les talibans mènent depuis un an des pourparlers avec les Etats-Unis.

Un attentat à la voiture piégée revendiqué par les talibans a fait au moins 14 morts et 145 blessés, dont une majorité de civils, mercredi matin dans l’ouest de Kaboul, ont indiqué les autorités.

«Un véhicule rempli d’explosifs a explosé à l’entrée du commissariat de police dans l’ouest de Kaboul à 9h (6h30 en France)», a déclaré le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Nasrat Rahimi. Dix des quatorze morts sont des civils, tout comme 92 des blessés, a-t-il précisé.

Le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a revendiqué l’attentat sur les réseaux sociaux, ajoutant qu’il avait été commis par un kamikaze. L’attaque «a été lancée contre un centre de recrutement ennemi. Des dizaines de soldats et de policiers ont été tués et blessés», a-t-il indiqué. Les civils continuent de payer un lourd tribut au conflit. L’ONU a révélé que le mois de juillet avait été le plus sanglant depuis mai 2017, avec plus de 1.500 civils tués ou blessés à travers le pays. En 2018, 3.804 civils ont été tués, dont 900 enfants.

Pourparlers

Cet attentat intervient alors que les talibans mènent depuis un an des pourparlers avec les Etats-Unis. Un huitième round de négociations est en cours à Doha, au Qatar. Les deux parties se sont félicitées des « excellents progrès » réalisés et ont espéré être en mesure de signer un accord de paix bilatéral. Si un tel accord venait à se conclure, il ouvrirait la voie à des discussions directes à Oslo entre talibans et une équipe de négociation formée par le gouvernement afghan.

« Les talibans sont un obstacle à la paix, a commenté le porte-parole de la présidence, Sediq Sediqqi. Ils doivent cesser les combats et utiliser l’opportunité de paix fournie par les Etats-Unis sinon, rien d’autre ne les attend que leur extinction. »

Men carry an injured man to a hospital after a blast in Kabul

L’explosion a fait de nombreux blessés ce mercredi matin à Kaboul (Afghanistan). REUTERS/Mohammad Ismail

Un «gros boum»

Le poste de police visé est situé dans la partie chiite de la ville où vit la communauté Hazara (la troisième communauté d’Afghanistan après les Pachtounes et les Tadjkiks qui sont sunnites), alors que les préparatifs battent leur plein à l’approche de l’Aïd el-Kébir, la plus grande fête musulmane. Bravant la peur des attaques, la population de Kaboul se rendait en masse mercredi sur les étals des marchés remplis de victuailles. « J’ai entendu un gros boum et toutes les fenêtres de mon magasin ont volé en éclats », a raconté à l’AFP un commerçant, Ahmad Saleh.

Les images des télévisions afghanes sur place témoignaient de l’étendue des dégâts. Plusieurs bâtiments sont totalement détruits, leurs façades s’étant affaissées. Des murs anti-explosion en ciment ont été réduits en poussières. Des explosions avaient déjà retenti dans la nuit à Kaboul. Les forces spéciales afghanes ont pris d’assaut plusieurs repaires de membres de la branche afghane du groupe Etat islamique, où « étaient fabriqués des vestes explosives et des voitures piégées ». Selon leur communiqué, l’EI prévoyait de « mener des attentats-suicides à Kaboul ».

Par ailleurs, dans la province de Baghlan, dans le nord de l’Afghanistan, les autorités ont affirmé avoir déjoué une attaque mercredi contre un convoi des forces de sécurité vers lequel se dirigeait un véhicule blindé chargé d’explosifs qui a été détruit au lance-roquette avant d’atteindre sa cible.

Par Le Figaro.fr avec AFP et Reuters

Les talibans pakistanais admettent la mort de leur chef, en nommant un nouveau

juin 23, 2018

Peshawar (Pakistan) – Les talibans pakistanais ont reconnu dans un communiqué envoyé samedi à l’AFP la mort de leur ancien chef Maulana Fazlullah, tué la semaine dernière en Afghanistan par un drone de l’armée américaine, et ont annoncé en avoir nommé un nouveau.

« C’est une source de fierté que tous les leaders de Tehreek-e-Taliban Pakistan (ou TTP, le nom en ourdou des talibans pakistanais) soient morts en martyrs, tués par les infidèles », a commenté le porte-parole des insurgés, Mohammad Khurasani, en référence aux deux prédécesseurs du Maulana Fazlullah, également tués par des tirs de drones américains.

Le conseil (shura) dirigeant des TTP a nommé le Mufti Noor Wali Mehsud pour le remplacer, a-t-il ajouté dans ce texte.

Fazlullah était considéré comme le donneur d’ordre dans la tentative d’assassinat en 2012 de Malala Yousafzai, devenue un symbole du droit des filles à l’éducation et prix Nobel de la Paix. Son groupe avait aussi revendiqué le massacre de plus de 150 personnes en 2014 dans une école de la ville de Peshawar, dans le nord-ouest du Pakistan.

Il avait trouvé refuge en Afghanistan en 2009 et sa mort « est un soulagement pour les familles pakistanaises victimes du terrorisme du TTP, y compris le massacre » de l’école, avait commenté l’armée pakistanaise.

L’armée américaine a mené le 14 juin une frappe aérienne dans la province de Kunar, près de la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan.

Un responsable militaire américain avait confirmé que la frappe américaine visait Fazlullah, mais il s’était abstenu de confirmer sa mort, qui a dans le passé été plusieurs fois annoncée puis démentie. « Nous ne sommes pas encore prêts à dire que nous avons décroché le jackpot », avait-il indiqué à l’AFP.

Le président afghan Ashraf Ghani s’était à l’inverse félicité de la mort du Maulana Fazlullah, fruit selon lui « d’infatigables recherches de renseignement menées par les services de sécurité afghans ».

Le département d’Etat américain avait annoncé en mars une récompense de 5 millions de dollars pour aider à localiser ce commandant taliban lié en outre à la tentative d’attentat à la voiture piégée de Times Square en 2010 à New York.

Selon le département d’Etat, le TTP a « montré une alliance étroite avec Al-Qaïda » et donné une formation sur les explosifs à Faisal Shahzad, qui se préparait à être l’auteur de l’attentat de Times Square.

Agé de 40 ans, Mehsud, reconnu pour ses connaissances religieuses autant que pour ses aptitutes de combattant, est aussi appelé Abu Mansoor Asim.

Cet ancien chargé de la justice pour le TTP est originaire de Sararogha, un bastion des talibans où l’armée pakistanaise a mené de nombreuses batailles ces dernières années.

Il appartient à la féroce tribu des Mehsud, du Sud Waziristan, et était un adjoint du fondateur du TTP, Baitullah Mehsud, tué par un drone américain en 2009.

« Avec la nomination du Mufti Noor Wali Mehsud, la direction du TTP revient à la tribu Mehsud dans sa base du Sud Waziristan », quand Fazlullah venait de la vallée de Swat, observe Rahimullah Yusufzai, analyste expert des talibans.

Sous sa houlette, « les différentes factions des talibans pakistanais (qui s’étaient formées après le départ de Fazlullah en Afghanistan, NDLR) pourraient se réunir à nouveau », ajoute-t-il, interrogé par l’AFP.

Mehsud, qui a combattu contre l’Alliance du Nord aux côtés de moudjahidines afghans en 1990, a écrit un livre l’an passé, dans lequel il a raconté s’être rué après les attentats du 11 septembre 2001 à Kaboul, où il avait assisté à la chute du régime taliban face à la coalition internationale menée par les Etats-Unis.

Romandie.com avec(©AFP / 23 juin 2018 17h12)                                                        

Afghanistan: deux attaques des talibans font 71 morts

octobre 17, 2017

Les forces de sécurité afghanes sur les lieux d’une attaque contre un centre de police, le 17 octobre 2017 à Gardez / © AFP / FARID ZAHIR

Deux attaques longues de plusieurs heures ont fait 71 morts et 170 blessés mardi en Afghanistan, dans une région troublée à la frontière pakistanaise, des opérations présentées par les talibans comme une riposte à de récents raids américains.

Au moins 41 personnes dont vingt civils ont été tuées et près de 160 blessées, dont 110 civils à Gardez, capitale de la province de Paktiya (sud-est), où le vaste complexe officiel ciblé par les insurgés abrite différentes forces de police et un centre de formation, selon un dernier bilan du vice-ministre de l’Intérieur, le général Murad Ali Murad.

L’assaut revendiqué par les talibans a duré cinq heures et s’est terminé par la mort des cinq assaillants.

Simultanément, dans la province voisine de Ghazni, « 25 membres des forces de sécurité et cinq civils ont été tués et une dizaine blessés » dans l’attaque du siège du district d’Andar, à une centaine de km à l’ouest de Gardez, selon le vice-ministre.

Interrogé au Pakistan par l’AFP, un responsable taliban a affirmé que ces deux opérations étaient des représailles à de récentes attaques de drones américaines sur leurs positions: « Ces opérations sont une contre-attaque », a-t-il assuré.

Dans les deux cas l’assaut a commencé par l’explosion de véhicules piégés, de camions et de Humvee, qui ont ouvert la voie à des commandos armés.

« J’étais en classe quand j’ai entendu un énorme boum, tout le bâtiment a été secoué, les vitres ont volé en éclats. On essayait de sortir quand on a entendu une deuxième explosion… Plusieurs camarades ont été blessés par le verre », a rapporté un étudiant de Gardez, Noor Ahmad.

– Hôpitaux débordés –

A l’intérieur de l’hôpital de Gardez, c’est le chaos, « des enfants, des femmes et des policiers blessés attendent dans le hall » a précisé un correspondant de l’AFP qui a vu aussi des corps de policiers déposés à même le sol.

« Nous avons accueilli 160 blessés et 26 corps, dont celui d’une femme. L’établissement est débordé » a confié le Dr Shir Mohammad Karimi, directeur-adjoint de la santé pour la province de Paktiya.

L’hôpital militaire a réceptionné 52 blessés et six morts, précise-t-il.

Dans un rayon de plusieurs centaines de mètres autour du lieu de l’attentat, le verre jonche le sol. Les rescapés, choqués, regardent les colonnes de fumée grise. Des incendies se sont déclarés.

Le chef de la police provinciale, le général Toryalay Abdani, a été tué dès le début de l’assaut. Le complexe qui abrite un centre d’entraînement, des forces de la police nationale, de la police des frontières et des militaires a été soufflé par la violence des explosions.

Selon Sardar Wali Tabasum, porte-parole de la police, les assaillants ont fait exploser un camion et un Humvee piégés devant le complexe, d’où des dégâts très importants.

Puis, a précisé le ministère de l’Intérieur, « les assaillants munis de vestes explosives et d’armes légères (…) sont entrés dans l’enceinte ».

Les forces spéciales et des renforts de police ont été dépêchés sur place.

– Raids américains –

La province de Paktiya, frontalière des zones tribales du Pakistan, est un fief taliban où est également signalée une forte présence du réseau Haqqani, affilié aux insurgés et auteur de nombreuses attaques sanglantes et enlèvements.

Une frappe de drone américaine, lundi soir, a d’ailleurs ciblé une réunion du réseau Haqqani dans la zone tribale pakistanaise de Kurram, frontalière de Paktiya, faisant au moins 26 morts selon des responsables locaux.

Un porte-parole des forces américaines à Kaboul a confirmé qu’elles avaient « conduit le 16 octobre (lundi) plusieurs raids dans le district de Jaji Maidan, en Paktiya, sous le contrôle des autorités anti-terroristes ».

Cette région du sud-est est particulièrement troublée, place-forte d’éléments armés où circulent de part et d’autre de la Ligne Durand, frontière entre Afghanistan et Pakistan, talibans, membres du réseau Haqqani et aussi d’Al-Qaïda.

Pour cette raison les forces spéciales américaines chargées de la lutte anti-terroriste ont installé une base militaire près de la ville de Khost et entraînent une milice afghane à la réputation sulfureuse.

« Les talibans et le réseau Haqqani ne font qu’un et restent unis », a souligné le responsable taliban au Pakistan, indiquant qu’une « réunion d’urgence doit décider d’intensifier les attaques ».

Le réseau Haqqani a été récemment visé par une opération de l’armée pakistanaise afin de libérer une famille de cinq otages américano-canadiens enlevés et détenus depuis cinq ans.

Romandie.com avec(©AFP / 17 octobre 2017 15h27)                

Plus de 50 soldats afghans tués dans l’attaque de leur base (armée américaine)

avril 21, 2017

Kaboul – « Plus de 50 soldats afghans ont été tués » dans l’attaque de leur base par les talibans vendredi près de la grande ville du nord, Mazar-è-Sharif, a déclaré dans la soirée à l’AFP un porte-parole de l’armée américaine à Kaboul.

L’attaque qui a duré plusieurs heures s’est terminée en début de soirée, selon ce porte-parole qui a refusé d’être identifié.

Dans un communiqué, le général américain John Nicholson, qui commande l’opération de l’Otan Resolute Support, a précisé que l’attaque avait visé « les hommes pendant la prière à la mosquée et d’autres au réfectoire » de la base du 209e Corps de l’Armée afghane, près de Mazar.

Le général a « rendu hommage aux commandos afghans qui ont mis fin à ces atrocités », signalant par là la fin des opérations.

Selon le porte-parole du ministère de la Défense Dawlat Waziri contacté un peu plus tôt par l’AFP, l’attaque déclenchée en début d’après-midi par « trois hommes au moins portant des uniformes » s’est poursuivie jusqu’en début de soirée.

« Un ennemi a été tué, un autre arrêté par les forces afghanes et un autre résiste encore », racontait-il alors, se disant incapable alors d’évaluer le nombre total des assaillants.

Les talibans ont revendiqué l’opération dans un communiqué : « Vers 14H00 (09H30 GMT) nos moudjahidines (combattants, ndlr) ont lancé une attaque complexe contre le corps d’armée basé à Mazar-è-Sharif, dans la province de Balkh, tuant des dizaines de soldats » a écrit leur porte-parole Zabihullah Mujahib.

La précédente attaque d’envergure contre un site militaire remonte à début mars avec un assaut coordonné plusieurs heures durant contre le principal hôpital militaire d’Afghanistan, à Kaboul, faisant officiellement 50 morts et sans doute plus du double.

Romandie.com avec(©AFP / 21 avril 2017 19h35)

Afghanistan: 7 morts dans une attaque des talibans contre un tribunal

juin 5, 2016

Puli Alam (Afghanistan) – Sept personnes ont péri dimanche lors d’une attaque des talibans contre un tribunal afghan, la troisième depuis la désignation de leur nouveau chef fin mai, a-t-on appris auprès des autorités locales.

Ce nouvel assaut contre l’institution judiciaire afghane a secoué Puli Alam, chef-lieu de la province de Logar, à environ 70 km au sud de Kaboul. Il met en lumière la détermination des talibans à poursuivre le combat sous la houlette du mollah Haibatullah, nommé à leur tête il y a une dizaine de jours, après la mort du mollah Mansour tué dans un tir de drone américain au Pakistan.

Dans la matinée de dimanche, trois talibans qui portaient des uniformes de policiers ont pénétré dans la cour d’appel de Puli Alam et ils ont ouvert le feu à bout portant sur des procureurs, des juges et des policiers, a déclaré le gouverneur de Logar, Mohammed Halim Fedaï.

Malheureusement, sept personnes ont été tuées et 23 autres blessées, a-t-il indiqué.

Le premier président de la cour d’appel, qui venait tout juste de prendre ses fonctions, figure parmi les personnes tuées, selon M. Fedaï.

Les insurgés ont ouvert le feu alors que les magistrats étaient réunis pour décider du sort de six talibans tout juste arrêtés.

Le bilan a été confirmé par Ashiqullah Majidi, le directeur de l’hôpital provincial.

Le porte-parole habituel des talibans, Zabiullah Moudjahid, a revendiqué l’attaque sur son compte Twitter. C’est une opération menée en représailles à l’exécution de six talibans condamnés à mort et pendus au mois de mai, a-t-il précisé.

Le représentant spécial de l’ONU en Afghanistan Nicholas Haysom a condamné l’attaque, estimant que les magistrats et les civils ne sauraient être considérés comme des combattants et ne doivent donc pas être visés.

Les talibans s’en prennent régulièrement aux dépositaires de l’autorité de l’Etat et aux symboles du gouvernement central, comme les tribunaux ou les ministères. Et sous la houlette du mollah Haibatullah, ils semblent peu enclins à reprendre le chemin des négociations, interrompues depuis l’été dernier.

Pour preuve, le 25 mai, dès la désignation du mollah Haibatullah connue, un kamikaze taliban s’est fait exploser au passage d’un minibus transportant des employés d’un tribunal près de Kaboul. Onze personnes ont péri.

Une deuxième attaque contre un tribunal, cette fois à Ghazni, dans l’est du pays, a fait six morts mercredi.

Romandie.com avec(©AFP / 05 juin 2016 15h30)

Libération d’un Canadien, enlevé il y a cinq ans en Afghanistan

janvier 11, 2016

Ottawa – Un Canadien enlevé en Afghanistan il y a cinq ans par les talibans, qui l’accusaient d’espionnage, a été libéré, a annoncé lundi le ministre canadien des Affaires étrangères, Stéphane Dion, remerciant le Qatar pour son aide.

Les circonstances et la date exacte de l’enlèvement de Colin Rutherford n’ont jamais été clairement précisées. Sa disparition dans la province de Ghazni, largement infiltrée par les insurgés islamistes dans le centre du pays, a seulement été révélée en février 2011.

A l’époque, le gouvernement canadien avait indiqué que Colin Rutherford, alors âgé de 26 ans, visitait l’Afghanistan en guerre comme simple touriste.

Dans une vidéo diffusée en mai 2011 par les talibans, le jeune homme natif de Toronto disait être venu étudier l’histoire, les sites historiques, les ruines, les tombeaux et niait tout lien avec son gouvernement.

Le Canada faisait alors partie de la coalition internationale combattant les talibans, avec près de 3.000 soldats déployés dans le pays. Les derniers soldats canadiens ont quitté l’Afghanistan en 2014.

En juin 2015, un soldat des forces spéciales américaines avait révélé à un comité du Congrès américain que le jeune Canadien se trouvait au Pakistan, détenu avec un autre Canadien et une Américaine.

Le Canada est très heureux que les efforts déployés pour obtenir la libération de Colin Rutherford aient été fructueux, s’est réjoui dans un communiqué le ministre Dion.

Il n’a pas été précisé où le Canadien se trouvait actuellement mais M. Dion a souligné que son gouvernement allait l’aider à retourner chez lui en toute sécurité.

Je remercie sincèrement le gouvernement du Qatar de son aide dans cette affaire, a ajouté le chef de la diplomatie canadienne, sans préciser la nature de l’aide apportée par l’émirat.

La libération de Colin Rutherford intervient le jour de la reprise des pourparlers à Islamabad entre Afghanistan, Pakistan, Chine et Etats-Unis visant à relancer le dialogue entre les talibans et les autorités de Kaboul.

A en croire le témoignage sous serment devant un comité du Congrès américain du lieutenant-colonel Jason Amerine, membre des forces spéciales, la libération du Canadien aurait pu intervenir bien plus tôt si l’administration américaine avait été mieux coordonnée.

Chargé en 2013 de retrouver le sergent Bowe Bergdahl capturé en 2009, le lieutenant-colonel Amerine avait découvert que des otages civils au Pakistan, que personne ne cherchait à libérer, venaient de s’ajouter à (sa) mission.

Deux Canadiens et une Américaine sont toujours otages au Pakistan … et j’ai échoué à les libérer, avait-il expliqué en juin dernier.

Les otages civils ont été oubliés pendant la négociation avec les talibans qui a abouti à la libération du sergent Bergdhal, avait-t-il ajouté en attribuant cet échec misérable à une série de dysfonctionnements au sein de l’administration américaine.

Romandie.com avec(©AFP / 12 janvier 2016 00h13)