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Tanzanie: 1er meeting de l’opposition depuis la fin de l’interdiction des rassemblements politiques

janvier 21, 2023
Tanzanie: 1er meeting de l'opposition depuis la fin de l'interdiction des rassemblements politiques
Tanzanie: 1er meeting de l’opposition depuis la fin de l’interdiction des rassemblements politiques© AFP/MICHAEL JAMSON

Le principal parti d’opposition en Tanzanie a tenu samedi son premier meeting depuis que l’interdiction des rassemblements politiques, décrétée en 2016, a été levée, faisant naître l’espoir de plus de libertés dans le pays d’Afrique de l’Est.

« Dieu merci, le jour est venu où nous parlons avec nos concitoyens tanzaniens dans le cadre de ce rassemblement public », a dit Freeman Mbowe, le président de ce parti, Chadema, à ses partisans.

Des milliers de partisans de Chadema se sont rassemblés dans la ville de Mwanza (nord), au bord du lac Victoria, nombre d’entre eux portant les couleurs bleu, rouge et blanc du parti.

Ils en ont scandé le slogan et ont entonné des chants à la gloire de leurs dirigeants, tandis qu’une poignée de policiers veillaient sur le site.

« Ce n’était pas facile, après ces sept ans d’interdiction des meetings politiques », a affirmé Jon Mrema, le directeur de la communication de Chadema, sous les applaudissements de ses partisans.

« Nous nous sommes tus pendant presque sept ans mais enfin, nos droits sont rétablis et nous sommes prêts à aller de l’avant », a lancé une habitante de Mwanza, Mary Dismas.

Ombres et ouvertures

La présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan avait annoncé début janvier la levée de l’interdiction des meetings, qui frappait l’opposition depuis 2016.

Cette interdiction avait été décidée par son prédécessseur John Magufuli, surnommé « le bulldozer » pour son style brutal et intransigeant.

Samia Suluhu Hassan, arrivée au pouvoir après le décès soudain de John Magufuli en mars 2021, cherche à rompre avec certaines pratiques de son prédécesseur, une évolution saluée avec prudence par l’opposition et les ONG de défense des droits humains.

M. Magufuli avait interdit les rassemblements politiques à son entrée en fonction, déclarant qu’il était temps de travailler, et non de faire de la politique.

Ses opposants l’ont accusé d’avoir appliqué l’interdiction à la seule opposition. Le parti au pouvoir était libre de se rassembler, alors que les meetings rivaux étaient violemment dispersés par la police et leurs organisateurs emprisonnés.

L’arrivée au pouvoir de Mme Hassan avait tout de suite créé l’optimisme. La première femme élue présidente en Tanzanie avait tendu la main à ses rivaux, rouvert des médias interdits et était revenue sur des politiques controversées de M. Magufuli.

Mais sa présidence a aussi connu sa part d’ombre lorsque le président de Chadema, Freeman Mbowe, ainsi que plusieurs autres dirigeants du parti, avaient été arrêtés en juillet 2021, quelques heures avant qu’ils n’organisent un débat public pour demander des réformes constitutionnelles.

M. Mbowe a ainsi passé sept mois en prison pour des accusations de « terrorisme », après avoir été arrêté à Mwanza, la ville où s’est tenu le rassemblement de samedi.

La présidente Hassan, elle-même confrontée à une opposition interne au sein de son parti Chama Cha Mapinduzi, a toutefois donné d’autres gages d’ouverture: début 2022, elle avait rencontré à Bruxelles le vice-président de Chadema, Tundu Lissu, candidat à la présidentielle en 2020 au nom de son parti mais qui vit en exil en Belgique après avoir réchappé d’un attentat en 2017.

M. Lissu a annoncé la semaine dernière qu’il rentrerait en Tanzanie le 25 janvier, assurant que 2023 serait « une année importante dans l’histoire » du pays.

« Conversation de réconciliation »

Freeman Mbowe s’est lui aussi montré optimiste. « Notre conversation de réconciliation avec la présidente a porté ses fruits car même la police qui m’a arrêté à Mwanza veille aujourd’hui sur notre rassemblement », a-t-il déclaré, en exhortant ses partisans à applaudir les membres des forces de l’ordre « pour leur bon travail ».

Le dirigeant de 61 ans a rappelé que les revendications pour une nouvelle constitution et un corps électoral indépendant restaient des priorités du parti. Les précédentes tentatives de modification de la loi fondamentale ont échoué en 2014, l’opposition se heurtant au refus du gouvernement.

Selon les dirigeants de Chadema, une série de rassemblements sont déjà prévus pour consulter la base du parti.

« Nous allons organiser autant de meetings que possible, pour atteindre toutes les circonscriptions et villages du pays », a expliqué Sharifa Suleiman, présidente en exercice de la branche féminine de Chadema. « C’est le moment pour nous de déblayer le terrain pour les élections de 2025 ».

Un autre dirigeant, Hashim Juma Issa, a estimé que Chadema ouvrait « une nouvelle page », tout en célébrant son 30e anniversaire.

Avec Le Point par AFP

Tanzanie: l’interdiction des meetings d’opposition levée, nouveau signe d’ouverture politique

janvier 3, 2023
Tanzanie: l'interdiction des meetings d'opposition levee, nouveau signe d'ouverture politique
Tanzanie: l’interdiction des meetings d’opposition levée, nouveau signe d’ouverture politique© AFP/Archives/-

La présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan a annoncé mardi la levée de l’interdiction des meetings qui frappait l’opposition depuis 2016, dans un nouveau signal d’ouverture salué par les formations politiques et les organisations de défense des droits humains.

La cheffe de l’Etat a fait cette annonce lors d’une réunion avec les dirigeants des partis politiques. « L’interdiction des rassemblements politiques est désormais levée », a-t-elle déclaré.

« Vous êtes tous libres de critiquer le gouvernement », leur a assuré la première femme à diriger le pays d’Afrique de l’Est, arrivée au pouvoir après le décès soudain de l’autoritaire John Magufuli en mars 2021.

Les années de présidence de celui qui était surnommé « le bulldozer » pour son style brutal et intransigeant ont été marquées par une répression des médias, de la liberté d’expression et de l’opposition politique.

En juin 2016, huit mois après son élection, il avait interdit les rassemblements publics des partis politiques. Dans les faits, cette interdiction ne frappait que l’opposition, car le parti Chama Cha Mapinduzi (CCM), au pouvoir depuis l’indépendance en 1961, pouvait tenir des meetings où et quand il le souhaitait.

Le chef du principal parti d’opposition Chadema, Freeman Mbowe, a « accueilli positivement » l’annonce de mardi, tout en confiant sa « grande prudence ». « Nous attendons de voir l’application (de cette décision) par d’autres responsables gouvernementaux », a-t-il déclaré.

Zitto Kabwe, leader de l’Alliance pour le changement et la transparence (ACT Wazalendo), s’est dit « euphorique » dans un message à l’AFP: « Ce droit avait été retiré par l’État avec un décret présidentiel illégal. La présidente a remis les choses dans l’ordre. C’est quelque chose de normal mais c’est énorme ».

Rupture

L’arrivée au pouvoir de Samia Suluhu Hassan a marqué une rupture avec l’ère Magufuli – dont elle était la vice-présidente.

La cheffe de l’Etat a notamment tendu la main à l’opposition et autorisé la réouverture de médias interdits.

L’optimisme suscité par ces premières décisions avait été quelque peu douché par l’arrestation en juillet 2021 de Freeman Mbowe et trois responsables de Chadema à Mwanza (ouest), où ils devaient participer à un rassemblement demandant des réformes constitutionnelles.

Mais après sept mois de procès pour « terrorisme », les procureurs avaient abandonné les poursuites contre les quatre hommes, remis en liberté. Samia Suluhu Hassan avait reçu Freeman Mbowe à sa libération.

Quelques semaines plus tôt, elle avait rencontré en marge d’un déplacement à Bruxelles le vice-président de Chadema, Tundu Lissu. Ce dernier, candidat à l’élection présidentielle de 2020 contre John Magufuli, vit en exil en Belgique depuis une tentative d’assassinat en 2017.

« Aller plus loin »

L’annonce de mardi « est un geste très important qui, espérons-le, contribuera à corriger la régression des droits civils et politiques durant la présidence Magufuli », a déclaré à l’AFP Oryem Nyeko, chercheur pour Human Rights Watch (HRW).

« Mais la présidente doit aller au-delà de cette annonce », estime-t-il: « Il doit y avoir des actions concrètes pour restaurer un jeu démocratique équitable en Tanzanie« .

Après ce « pas bienvenu dans la bonne direction », le gouvernement doit « aller plus loin et oeuvrer pour une meilleure protection des droits de l’homme, notamment en abrogeant ou en modifiant la loi sur les partis politiques », souligne également Roland Ebole, chercheur sur la Tanzanie à Amnesty International, dans un communiqué.

Les formations d’opposition attendent notamment des réformes constitutionnelles en vue de l’élection présidentielle de 2025.

« Nous avons besoin d’un organe électoral indépendant pour permettre des élections libres et équitables », a souligné Freeman Mbowe, en appelant à des réformes garantissant les libertés d’expression et d’association.

« Les prochaines étapes sont 1/ une nouvelle loi sur les partis politiques ; 2/ une nouvelle loi électorale et 3/ le lancement du processus de nouvelle constitution », a énuméré Zitto Kabwe.

Samia Suluhu Hassan a affirmé mardi que « d’autres réformes sont à venir pour garantir que les droits de tous les partis sont respectés » et assuré que son gouvernement était « prêt à relancer les réformes constitutionnelles ».

Par Le Point avec AFP

Tanzanie : 19 morts après le crash d’un avion dans le lac Victoria

novembre 6, 2022

Un avion de la compagnie Precision Air s’est abîmé dans le lac Victoria, en Tanzanie, dimanche 6 novembre. Il y avait 43 personnes à son bord.

Un avion de ligne, qui se trouvait en phase d’atterrissage, s’est abîmé dans le lac Victoria, en Tanzanie, dimanche 6 novembre, à cause de la mauvaise météo. Le dernier bilan faisait état de 19 morts, sur les 43 passagers de l’appareil de type ATR 42-500 de la compagnie privée locale Precision Air. L’avion « s’est écrasé dans l’eau à environ 100 mètres de l’aéroport », a déclaré le commandant de la police régionale William Mwampaghale aux journalistes à l’aéroport de Bukoba.

Le commissaire régional Albert Chalamila a précisé que 43 personnes, dont 39 passagers, les deux pilotes et deux membres d’équipage, étaient à bord du vol parti de Dar es-Salaam, la capitale économique, jusqu’à Bukoba, une ville située au bord du lac, le plus grand en Afrique et celui où le Nil prend sa source.

« À l’heure où nous parlons, nous avons réussi à sauver 26 personnes qui ont été évacuées vers un hôpital », avait indiqué, plus tôt dans la journée, Albert Chalamila. Mais Precision Air a indiqué dans un communiqué que 24 personnes avaient survécu à l’accident, survenu peu avant 6 heures GMT. Une source au sein de la compagnie a quant à elle précisé à l’AFP que deux autres personnes hospitalisées n’étaient pas à bord de l’avion parti de Dar es-Salaam. « Il y a deux personnes qui ont été blessées lors des opérations de sauvetage qui ont été comptées parmi les survivants, mais elles n’étaient pas des passagers », a indiqué cette source sous le couvert de l’anonymat.

Des vidéos diffusées sur les médias locaux montrent l’avion en grande partie submergé alors que les sauveteurs à l’eau essaient de récupérer des survivants. Les secouristes tentent de soulever l’avion hors de l’eau à l’aide de câbles et de grues.

«Gardons notre calme »

La présidente, Samia Suluhu Hassan, a exprimé ses condoléances aux personnes touchées par l’accident. « Gardons notre calme pendant que les opérations de sauvetage se poursuivent et prions afin que Dieu nous vienne en aide », a-t-elle déclaré sur Twitter.

Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a également adressé ses condoléances, tout comme le secrétaire général du bloc régional de la Communauté de l’Afrique de l’Est, Peter Mathuki. « Nos cœurs et nos prières sont tournés vers les familles des passagers […] et nous sommes solidaires envers le gouvernement et le peuple de Tanzanie », a-t-il déclaré sur Twitter.

Precision Air, qui est la plus grande compagnie aérienne privée de Tanzanie, a publié une brève déclaration confirmant l’accident. La compagnie, qui appartient en partie à Kenya Airways, a été fondée en 1993 et exploite des vols intérieurs et régionaux ainsi que des charters privés vers des destinations touristiques populaires, telles que le parc national du Serengeti et l’archipel de Zanzibar. Sa flotte est constituée de neuf avions, dont 3 ATR 42-500, 1 ATR 42-600 et 5 ATR 72-500. On ignore lequel des ATR 42 s’est écrasé. L’ATR-42 est fabriqué par la société franco-italienne ATR et assemblé à Toulouse, dans le sud de la France.

L’accident survient cinq ans après la mort de 11 personnes lorsqu’un avion appartenant à une société de safari s’était écrasé dans le nord de la Tanzanie. En mars 2019, un vol d’Ethiopian Airlines d’Addis-Abeba à Nairobi s’est écrasé six minutes après le décollage dans un champ au sud-est de la capitale éthiopienne, tuant les 157 personnes à son bord. En 2007, un vol de la Kenya Airways entre la ville ivoirienne d’Abidjan et de Nairobi, la capitale du Kenya, s’est écrasé dans un marais après le décollage, tuant ses 114 passagers. En 2000, un autre vol de la Kenya Airways d’Abidjan à Nairobi s’est écrasé dans l’océan Atlantique quelques minutes après le décollage, tuant 169 personnes tandis que 10 autres ont survécu.

Par Le Point avec AFP

Tanzanie: le principal leader d’opposition libéré, son procès pour terrorisme arrêté

mars 4, 2022
Tanzanie: le principal leader d'opposition libere, son proces pour terrorisme arrete
Tanzanie: le principal leader d’opposition libéré, son procès pour terrorisme arrêté© AFP/ERICKY BONIPHACE

Le chef du principal parti d’opposition tanzanien Freeman Mbowe a été libéré vendredi après-midi, après l’annonce de l’abandon des poursuites pour terrorisme engagées contre lui, qui met fin à son procès qualifié de « politique » par sa formation.

L’arrestation en juillet 2021, puis l’inculpation de cette figure de l’opposition avait jeté le doute sur l’ouverture démocratique espérée, dans le pays comme à l’étranger, avec l’arrivée au pouvoir en mars 2021 de Samia Suluhu Hassan, après le décès de l’autoritaire John Magufuli.

Âgé de 60 ans, Freeman Mbowe était accusé de « financement du terrorisme » et « complot terroriste » avec trois autres membres de son parti Chadema. Ils avaient été arrêtés le 21 juillet à Mwanza (ouest), où ils devaient participer à un rassemblement demandant des réformes constitutionnelles. Leur procès avait débuté le 31 août.

Lors d’une audience vendredi matin, un des procureurs, Robert Kidando, a annoncé que le ministère public n’avait « pas l’intention de poursuivre avec cette affaire ».

Le juge Joachim Tiganga a donc ordonné la libération « inconditionnelle » et « immédiate » des quatre accusés.

Le parti Chadema a publié en fin d’après-midi sur Twitter une photo de Freeman Mbowe entouré des trois co-accusés libres, tous vêtus de t-shirts rouge.

« Immense victoire »

« Nous savourons notre immense victoire morale et légale », s’était réjoui quelques heures plus tôt auprès de l’AFP l’avocat de Freeman Mbowe, Peter Kibatala.

« La justice a gagné aujourd’hui », a lancé le secrétaire général adjoint de Chadema, Benson Kigaila, devant une foule de partisans réunie devant le siège du parti: « Nous leur avons dit dès le début qu’il n’y avait pas d’affaire et aujourd’hui ils l’ont confirmé. »

Selon Chadema, les procureurs accusaient Mbowe d’avoir planifié une attaque contre un fonctionnaire et d’avoir donné 600.000 shillings tanzaniens (220 euros) pour l’organisation d’attentats contre des stations-service et des rassemblements publics, et pour abattre des arbres pour bloquer les routes.

Des accusations « infondées » pour un procès « politique » destiné à faire taire un opposant, n’ont cessé de dénoncer Mbowe, ses avocats et son parti.

Freeman Mbowe a affirmé avoir été torturé en détention et avoir dû enregistrer des déclarations sous la contrainte.

« Tourner la page »

Ces arrestations et ce procès avaient suscité l’indignation d’organisations de défense des droits civiques, ainsi que de plusieurs pays occidentaux. Des représentants d’ambassades ont régulièrement assisté aux audiences.

L’ambassadeur américain Donald Wright a salué sur Twitter la fin des poursuites comme « une occasion bienvenue pour la Tanzanie de tourner la page et de se concentrer sur l’avenir ».

Pour Chadema, ce procès reflétait un retour en arrière du pouvoir vers la « dictature ».

La formation accusait la présidente Hassan de renouer avec les pratiques autoritaires de son prédécesseur, après avoir affiché sa volonté de rompre avec certaines de ses politiques.

Peu après sa prise de fonctions, elle avait en effet tendu la main à l’opposition et autorisé la réouverture de médias interdits sous Magufuli, faisant le voeu de défendre la démocratie et les libertés fondamentales.

Dans une interview à la BBC en août, elle avait assuré que les accusations contre Freeman Mbowe n’étaient « pas politiques » et résultaient d’une enquête de près d’un an.

La cheffe de l’Etat tanzanien avait renouvelé le mois dernier les signaux d’ouverture envers l’opposition, levant l’interdiction de quatre journaux imposée sous John Magufuli, dont un propriété de Freeman Mbowe.

Avant le sommet UE-Afrique à Bruxelles, elle avait également rencontré le vice-président de Chadema, Tundu Lissu, candidat du parti à l’élection présidentielle de 2020 qui vit en exil en Belgique depuis une tentative d’assassinat en 2017.

Avec Le Point par AFP

Tanzanie: Prestation de serment de Sama Suhulu Hassan, première femme présidente du pays

mars 19, 2021

Avec France 24

Le décès du président tanzanien suscite des réactions mitigées

mars 18, 2021

NAKURU, Kenya — L’annonce du décès du président tanzanien John Magufuli suscite des réactions mitigées; plusieurs sont peinés, mais au moins un détracteur lui a reproché d’avoir fait reculer la démocratie dans son pays

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© Fournis par La Presse Canadienne

M. Magufuli comptait parmi les principaux sceptiques africains de la COVID-19. La vice-présidente Samia Suluhu Hassan a annoncé sur les ondes de la télévision nationale, mercredi soir, son décès des suites d’une défaillance cardiaque.

La vice-présidente Hassan devrait être assermentée sous peu et compléter le mandat de cinq ans de M. Magufuli, qui venait d’être réélu à la fin de l’an dernier. Elle deviendra la première présidente de la Tanzanie.

Si d’autres dirigeants africains ont salué le départ de M. Magufuri, le chef de l’opposition tanzanienne tenait un tout autre discours.

«Il y a une justice poétique, a dit jeudi à la télévision locale Tundu Lissu, qui prétend que le président a dans les faits été emporté par le coronavirus. Le président Magufuli a fait un pied de nez à la planète dans la lutte contre la COVID-19. Il s’est moqué de la communauté d’Afrique de l’Est, de tous nos voisins. Il a défié la science. Il a refusé de prendre les précautions de base qu’on recommande à tous les habitants de la planète.

«Il ne portait pas de masque. Il dénigrait même ceux qui en portaient. Il ne croyait pas aux vaccins. Il ne croyait pas la science. Il faisait confiance aux guérisseurs et aux herbes d’une valeur médicale douteuse. Et qu’est-ce qui est arrivé? Il a été emporté par la COVID-19. Et maintenant ils nous disent qu’il avait un problème cardiaque. C’était le coronavirus.»

M. Lissu, qui est en exil en Belgique, a rappelé que M. Magufuli avait dit, en septembre 2017, que tous ceux qui s’opposaient à ses réformes économiques méritaient la mort. Peu de temps après, M. Lissu a été atteint de 16 balles et a fui vers la Belgique.

Il est rentré en Tanzanie pour défier M. Magufuli lors des élections d’octobre 2020. Il a perdu, mais le scrutin a été entaché par la violence et des allégations de fraude. Les forces gouvernementales ont empêché des milliers d’observateurs de l’opposition de faire leur travail. Craignant pour sa sécurité, M. Lissu est retourné en Belgique après le vote.

M. Lissu a dit ne pas être surpris du décès du président Magufuli, puisqu’il recevait depuis le 7 mars des «informations crédibles» qu’il était gravement malade.

«Ce qui m’étonne est que son régime continue à mentir concernant la cause et le moment du décès», a-t-il dit.

Selon les mêmes sources qui l’auraient informé de la maladie de M. Magufuli, ce dernier serait dans les faits décédé le 10 mars.

M. Magufuli n’avait pas été vu en public depuis le 27 février. Il avait à ce moment assermenté un nouveau secrétaire en chef après le décès de son prédécesseur, possiblement lui aussi de la COVID-19.

Des représentants du gouvernement ont nié pendant plusieurs jours qu’il soit malade, répétant qu’il était occupé et que rien ne l’obligeait à se présenter en public.

«C’est le moment d’écrire un nouveau chapitre en Tanzanie, a dit M. Lissu. Pendant les cinq années où il a été président, Magufuli a chamboulé notre pays. Tellement de gens ont été tués depuis cinq ans. Plusieurs autres ont été blessés, torturés ou persécutés. Je m’en suis à peine tiré vivant.

«Il est mort et c’est une occasion, une occasion rare, pour notre pays de se retrouver pour une réconciliation nationale.»

D’autres leaders africains ont salué le leadership de M. Magufuli.

Le président kényan Uhuru Kenyatta a annoncé sept jours de deuil national pendant lesquels le drapeau du pays flottera en berne.

«Avec le départ du président Magufuli, je perds un ami, un collègue et un visionnaire avec qui j’ai collaboré étroitement, surtout en développant des liens plus étroits entre le Kenya et la Tanzanie», a dit jeudi M. Kenyatta à la télévision.

Le président Cyril Ramaphosa a témoigné de sa tristesse. «L’Afrique du Sud est unie dans le deuil avec le gouvernement et le peuple de la Tanzanie en ce moment difficile», a-t-il écrit.

Le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, a offert ses condoléances sur Twitter.

– Par Tom Odula, The Associated Press avec La Presse Canadienne

Tanzanie : le président John Magufuli est mort

mars 17, 2021
Le président tanzanien John Magufuli, ici en 2015, est décédé le 17 mars 2021.

Le président tanzanien, John Magufuli, est décédé ce mercredi à l’âge de 61 ans, a annoncé la vice-présidente, Samia Suluhu Hassan.

« Nous avons perdu notre courageux leader, le président John Magufuli, qui est mort à 18 heures d’une maladie cardiaque », a déclaré la vice-présidente, Samia Suluhu Hassan, sur les antennes de la télévision nationale dans la soirée du mercredi 17 mars. Elle a annoncé un deuil national de quatorze jours.

Elle a précisé que le chef de l’État était décédé à l’hôpital Emilio Mzena, un établissement gouvernemental de Dar es-Salaam, où il était soigné. Il souffrait de problèmes cardiaques depuis dix ans, a-t-elle ajouté.

Il y a une semaine, le leader de l’opposition, Tundu Lissu, en exil en Belgique, avait commencé comme d’autres à s’interroger publiquement sur l’absence du président, le disant atteint d’une forme sévère du Covid-19, aggravée par des problèmes de santé.

Lundi, Samia Suluhu Hassan avait elle-même appelé à ignorer les rumeurs, tout en suggérant que le président, qu’elle prenait soin de ne pas nommer, était en effet malade. « S’il y a un moment où nous devons rester unis, c’est maintenant », avait-elle dit.

Élu en 2015, John Magufuli avait été réélu en octobre dernier. Surnommé « Tingatinga » (le « bulldozer »), il n’était plus réapparu en public depuis le 27 février. Son état suscitait une inquiétude croissante dans le pays, où sa gestion de la pandémie de coronavirus était critiquée.

En février, la Tanzanie, qui se disait depuis des mois « libérée » du Covid-19 grâce aux prières, a connu une vague de décès, officiellement attribués à des pneumonies. Des personnalités de premier rang ont été touchées, parmi lesquelles le vice-président de l’archipel de Zanzibar, Seif Sharif Hamad, qui est décédé, obligeant John Magufuli à admettre à demi-mot la présence du virus en Tanzanie.

Par Jeune Afrique

Human Right Watch dénonce des disparitions forcées de réfugiés burundais de Tanzanie

novembre 30, 2020

Les services de sécurité tanzaniens ont arrêté arbitrairement, torturé ou fait disparaître de force depuis un an une vingtaine de réfugiés burundais des camps de Tanzanie, a dénoncé lundi 30 novembre l’organisation Human Right Watch (HRW).

La police tanzanienne a «arrêté et fait disparaître de force sept (…) réfugiés et demandeurs d’asile depuis janvier 2020» dont «le sort est toujours inconnu», affirme l’organisation dans un rapport publié lundi.

En outre, «entre octobre 2019 et août 2020, la police et les services de renseignements tanzaniens ont (…) torturé et détenu arbitrairement au moins 11 Burundais pendant plusieurs semaines dans des conditions déplorables dans un poste de police à Kibondo, dans la région de Kigoma» dans le nord-ouest de la Tanzanie, près de la frontière avec le Burundi, explique HRW. «Trois d’entre eux ont été libérés en Tanzanie et les autorités tanzaniennes ont reconduit de force les huit autres au Burundi en août, où ils sont détenus sans chef d’inculpation», poursuit l’organisation de défense des droits de l’Homme qui évoque une possible «collusion entre les agents des deux pays».

Selon les témoignages recueillis par HRW, au moins neuf d’entre eux ont assuré avoir subi des tortures dans les cachots du poste de police de Kibondo. Selon eux, «les policiers et agents des services de renseignements les ont soumis à des chocs électriques, ont frotté leur visage et leurs parties génitales avec du piment et les ont frappés et fouettés». Ceux qui ont été relâchés sont retournés dans les camps de réfugiés, a établi HRW, qui précise que ces arrestations ont eu lieu dans les camps de réfugiés de Mtendeli et Nduta dans la région de Kigoma,

«Les disparitions forcées de réfugiés et de demandeurs d’asile burundais en Tanzanie commises par les autorités tanzaniennes sont des crimes odieux, notamment en raison de l’angoisse et de la souffrance causées aux membres des familles, qui, pour nombre d’entre eux, ont fui des abus similaires au Burundi», dénonce Mausi Segun, directrice de la division Afrique de HRW. Fin octobre, plus de 150.000 réfugiés burundais se trouvaient encore dans trois camps en Tanzanie, alors que près de 100.000 sont rentrés depuis septembre 2017. Plus de 400.000 Burundais avaient fui dans les pays voisins au plus fort de la crise née de la décision de Pierre Nkruunziza, aujourd’hui décédé, de briguer un 3e mandat présidentiel.

«La crainte de subir des violences, d’être arrêtés et d’être expulsés a incité de nombreux réfugiés et demandeurs d’asile burundais en Tanzanie à quitter le pays», avait conclu HRW dans un rapport de 2019

Par Le Figaro avec AFP

Tanzanie : mort de l’ancien président Benjamin Mkapa

juillet 24, 2020

L'ancien président tanzanien Benjamin Mkapa, à Nairobi le 7 janvier 2009.

L’ancien président tanzanien Benjamin Mkapa, à Nairobi le 7 janvier 2009. © KHALIL SENOSI/AP/SIPA

 

L’ex-chef de l’État tanzanien est décédé dans la nuit de jeudi à vendredi à 81 ans, dans un hôpital de Dar es Salaam, la capitale économique du pays.

« Nous sommes frappés par un grand deuil. Notre aîné, le troisième président de la République, Benjamin William Mkapa, est mort dans un hôpital de Dar es Salaam où il était hospitalisé », a annoncé l’actuel chef de l’État John Magufuli.

« D’autres informations seront communiquées ultérieurement mais nous n’avons plus l’aîné Mkapa parmi nous », a ajouté John Magufuli, sans préciser la cause du décès. Le chef de l’État a annoncé un deuil national de sept jours à compter de ce vendredi, pendant lequel les drapeaux seront en berne.

Libéral

Élu président de Tanzanie en 1995 pour le compte du parti au pouvoir, le Chama Cha Mapinduzi (CCM – Parti de la Révolution), Benjamin Mkapa sera réélu en 2000. Ses deux mandats ont été marqués par la poursuite d’une libéralisation de l’économie de son pays initiée par son prédécesseur Ali Hassan Mwinyi.

Troisième président de la République Unie de Tanzanie, Mkapa est né en 1938 dans une famille pauvre de Mtwara, dans le sud-est de son pays.

Après ses études de Lettres à l’université de Makerere en Ouganda, il a été, de 1962 à 1976, le chef de la rédaction de plusieurs journaux tanzaniens, avant d’être nommé responsable de la presse de Julius Nyerere, premier président de Tanzanie.

Médiateur

Il était ensuite devenu ministre des Affaires étrangères, ambassadeur aux États-Unis, puis ministre des Sciences et de l’enseignement supérieure avant d’être élu président.

Après ses deux mandats présidentiels, il a pris part à diverses médiations régionales. Il fit partie de l’équipe de médiation de l’ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan pour mettre fin à la grave crise électorale au Kenya début 2008. Plus récemment, il fut chargé d’une médiation dans la crise politique burundaise, qui n’avait pas permis de rapprocher parti au pouvoir et opposition en exil.

 Par Jeune Afrique avec AFP

Tanzanie: le président Magufuli désigné candidat à sa succession par le parti au pouvoir

juillet 11, 2020

 

Les membres du parti au pouvoir en Tanzanie, le Chama Cha Mapinduzi (CCM), ont désigné samedi à l’unanimité le président John Magufuli candidat à sa réélection lors des élections générales prévues en octobre.

Tous les membres du CCM présents à un congrès national diffusé en direct depuis la capitale Dodoma, ont voté pour M. Magufuli, seul candidat à l’investiture de son parti pour la présidentielle dont la date exacte n’a pas encore été fixée.

«Je suis élu par tous les membres de cette assemblée, mais nous ne devons pas nous attendre à gagner les élections générales à 100%. Je vous remercie tous pour votre soutien, mais travaillons dur et vendons (bien aux Tanzaniens) notre programme politique», a déclaré le président dans son discours au congrès.

Outre leur président, les Tanzaniens éliront en octobre leurs députés et conseillers municipaux.

  1. Magufuli, élu en octobre 2015, a été accusé d’avoir favorisé au cours de son premier mandat la restriction des libertés publiques, renforcé son autoritarisme et minimisé la dangerosité du nouveau coronavirus dans ce pays d’Afrique de l’Est.

Depuis sa prise de fonction, le président s’est attaqué à la corruption mais au prix d’une gouvernance autoritaire, lui valant d’être fortement critiqué pour violations des droits de l’homme.

Les partis d’opposition ont appelé à la formation d’une commission électorale indépendante tout en indiquant qu’ils n’appelleraient pas à boycotter le scrutin, comme ils l’avaient fait l’année dernière lors des élections locales.

«Nos commissions électorales ne sont pas indépendantes et nous demandons des réformes, en vain. Cependant, notre parti a décidé de ne pas boycotter les élections cette fois», a affirmé Seif Sharif, président de l’Alliance pour le changement et la transparence (ACT).

Lors des cinq prochaines années, le CCM affirme vouloir se concentrer sur la création d’emplois, la bonne gouvernance, la justice et l’agriculture.

Le parti a également choisi Hussein Mwinyi, fils de l’ancien président Ali Hassan Mwinyi, comme candidat à la présidence de l’île semi-autonome Zanzibar.

Par Le Figaro avec AFP