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Un mort dans une attaque armée à l’ambassade d’Azerbaïdjan à Téhéran

janvier 27, 2023
Un mort dans une attaque armee a l'ambassade d'Azerbaidjan a Teheran
Un mort dans une attaque armée à l’ambassade d’Azerbaïdjan à Téhéran© AFP/-

Un employé de l’ambassade d’Azerbaïdjan à Téhéran a été tué vendredi par un homme armé qui a été arrêté par la police iranienne et a évoqué des motifs « personnels », mais Bakou a dénoncé une attaque « terroriste » contre sa représentation diplomatique.

Le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a annoncé l’évacuation de l’ambassade après cette attaque menée selon lui par un « homme armé d’une Kalachnikov » qui a tué « le chef de la garde de la mission diplomatique ».

Deux autres gardiens de l’ambassade ont été blessés par l’assaillant et se trouvent dans un « état satisfaisant », selon la même source.

Le président iranien, Ebrahim Raïssi, « a immédiatement ordonné une enquête approfondie sur l’affaire et exprimé ses condoléances au gouvernement et la nation azerbaïdjanais » ainsi qu’à la famille de l’employé tué, a rapporté l’agence officielle Irna.

L’assaillant, un Iranien marié à une Azerbaïdjanaise, « a été arrêté », a indiqué de son côté le chef de la police de Téhéran, le général Hossein Rahimi.

« Lors de l’enquête préliminaire, l’agresseur a évoqué comme motif des problèmes personnels et familiaux », a-t-il précisé à la télévision iranienne. « Il prétend que son épouse est retenue à l’ambassade depuis neuf mois », a-t-il dit, sans donner davantage de détails.

L’agence de presse Tasnim a indiqué de son côté que l’assaillant avait « déposé une plainte à Ourmia (chef-lieu de la province de l’Azerbaïdjan occidental) concernant la disparition de sa femme le 18 avril 2022 », ajoutant cependant que cette dernière était déjà retournée en Azerbaïdjan, citant des documents juridiques de l’affaire.

Condamnant l’attaque, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a également souligné dans un communiqué que, « d’après l’enquête préliminaire, il s’agit de motifs personnels ».

Tout comme les ministres iraniens des Affaires étrangères et de l’Intérieur Hossein Amir-Abdollahian et Ahmad Vahidi, selon un communiqué de la diplomatie iranienne.

« Les mesures de sécurité nécessaires ont été prises pour la poursuite des activités normales de l’ambassade et des diplomates de la République d’Azerbaïdjan à Téhéran », ont-ils assuré.

Mais le président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, a dénoncé une « attaque terroriste ».

« Nous réclamons qu’une enquête rapide soit menée et que les terroristes soient punis », a-t-il déclaré sur Twitter, identifiant la victime comme « le premier lieutenant Orkhan Rizvan ».

« Toute la responsabilité de l’attaque repose sur l’Iran« , a indiqué le porte-parole du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Ayxan Hacizada, aux médias locaux, affirmant qu’une récente campagne anti-azerbaïdjanaise dans la presse iranienne avait « encouragé l’attaque ».

Le personnel de l’ambassade est « en train d’être évacué d’Iran », a-t-il indiqué ensuite à la chaîne de télévision turque TRT Haber TV.

Moscou « choquée »

Le général iranien Hossein Rahimi a en outre indiqué que l’assaillant était entré à l’ambassade « avec ses deux jeunes enfants ».

Sur des images qui ont fuité de l’ambassade azerbaïdjanaise et largement diffusées sur les réseaux sociaux, on peut voir un homme sortant de sa voiture devant l’ambassade, après être rentré dans un autre véhicule, et se ruer dans le bâtiment.

Aucun enfant n’est visible sur les images.

D’autres images montrent des hommes être attaqués par un autre homme armé d’un fusil, puis plus tard un corps au sol, recouvert d’un drap.

Les Etats-Unis ont condamné une « violence inacceptable » et demandé une enquête rapide: « Nous rappelons au gouvernement iranien sa responsabilité, en vertu de la Convention de Genève, de protéger les diplomates étrangers en Iran », a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Ned Price.

La diplomatie russe s’est déclarée « choquée » par cette attaque: « Nous exprimons nos condoléances et notre soutien à nos collègues azerbaïdjanais », a écrit sur Telegram la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

L’Iran, où résident des millions d’Azéris, un groupe ethnique vivant principalement en Azerbaïdjan, en Iran et en Russie, a longtemps accusé son voisin d’attiser un sentiment séparatiste sur son territoire.

Les relations entre Bakou et Téhéran sont traditionnellement délicates, l’Azerbaïdjan turcophone étant un proche allié de la Turquie, une rivale historique de l’Iran.

Avec Radio- Canada par AFP

Iran: nouvelle journée de manifestations, incendie à la prison d’Evine

octobre 15, 2022
Iran: nouvelle journee de manifestations, incendie a la prison d'Evine
Iran: nouvelle journée de manifestations, incendie à la prison d’Evine© AFP/Archives/-

Un incendie a éclaté samedi soir à la prison d’Evine à Téhéran, où des coups de feu ont été entendus selon des ONG, au terme d’une nouvelle journée de manifestations contre le pouvoir et un mois après le début du mouvement de contestation déclenché par la mort de Mahsa Amini.

« Des troubles et des affrontements ont été observés samedi soir », a confirmé un haut responsable de sécurité cité par l’agence officielle Irna. Mais « en ce moment, la situation est complètement sous contrôle et le calme est revenu dans la prison », a-t-il ajouté, imputant le départ de feu à des « voyous ».

Selon un pompier sur place, cité par Irna, « huit personnes ont été blessées dans cet incendie ».

Des images partagées sur Twitter par l’organisation non gouvernementale Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, avaient montré d’immenses flammes et une épaisse fumée se dégager de la prison, où sont détenus des prisonniers d’opinion, alors que des coups de feu étaient entendus.

Des cris de « Mort au dictateur » étaient également audibles en arrière-plan d’une vidéo postée par le média en ligne 1500tasvir, qui recense les violations des droits humains.

Il s’agit de l’un des slogans les plus scandés dans les manifestations consécutives à la mort de Mahsa Amini il y a un mois.

Cette Kurde iranienne de 22 ans est décédée le 16 septembre, trois jours après son arrestation pour avoir, selon la police des moeurs à Téhéran, enfreint le strict code vestimentaire de la République islamique.

Depuis, les Iraniennes ont été le fer de lance des manifestations, criant des slogans antigouvernementaux, enlevant et brûlant leur foulard, et tenant tête aux forces de sécurité dans les rues.

« Les mollahs doivent déguerpir ! », scandaient samedi des femmes sans hijab au Collège technique et professionnel Shariati de Téhéran, dans une vidéo largement partagée en ligne, alors que des Iraniens étaient une nouvelle fois descendus dans la rue.

À l’ouest de Téhéran, des manifestants ont lancé des projectiles sur les forces de sécurité dans la ville de Hamedan, selon des images vérifiées par l’AFP.

Malgré les fortes perturbations de l’Internet, des rassemblements ont également eu lieu à Ardabil (nord-ouest), selon des vidéos partagées sur Twitter.

Des commerçants se sont mis en grève à Saghez, la ville natale de Mahsa Amini dans la province du Kurdistan (nord-ouest), et à Mahabad (nord), selon 1500tasvir.

« Des écolières dans le village de Ney à Marivan (ouest) ont provoqué des feux dans la rue et crié des chants antigouvernementaux », a indiqué Hengaw, un groupe de défense des droits des Kurdes d’Iran basé en Norvège.

Des jeunes ont également manifesté dans les universités de Téhéran, d’Ispahan (sud) et de Kermanshah (nord-ouest), selon des images partagées en ligne.

« Situation sensible »

Les manifestants répondaient à un appel de militants à des protestations massives sous le slogan « Le début de la fin ! » du pouvoir.

Ces militants ont encouragé les Iraniens à manifester dans des endroits où les forces de sécurité ne sont pas présentes et à scander « Mort au dictateur », en référence au guide suprême Ali Khamenei.

Lors d’un rassemblement samedi de « retraités » des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique, un commandant des Gardiens a déclaré que trois membres de sa milice paramilitaire Bassidj avaient été tués et 850 blessés à Téhéran depuis le début de la « sédition », a rapporté l’agence Irna.

La contestation, entrée dans sa cinquième semaine, a suscité des rassemblements de solidarité à l’étranger et la répression, qui a fait plus de 100 morts selon des ONG, a été condamnée par la communauté internationale.

Au moins 108 personnes ont été tuées dans la répression, selon l’ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo. Amnesty International a affirmé qu’au moins 23 enfants de 11 à 17 ans avaient été « tués par les forces de sécurité ». Et des centaines de personnes ont été arrêtées.

« Courageuses femmes »

Vendredi, le président américain Joe Biden, dont le pays est ennemi juré de l’Iran, a affirmé se tenir « aux côtés des courageuses femmes d’Iran », appelant le pouvoir à « mettre fin à la violence contre ses citoyens ».

Les dirigeants iraniens accusent les États-Unis de déstabiliser leur pays en fomentant des « émeutes ».

Alors que l’Union européenne s’apprête à imposer lundi des sanctions à l’Iran, le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian a appelé l’UE à adopter une « approche réaliste ».

Il a également fustigé vendredi une politique de deux poids, deux mesures: « Qui aurait cru que la mort d’une seule fille serait aussi importante pour les Occidentaux ? Qu’ont-ils fait concernant les centaines de milliers de martyrs et de morts en Irak, en Afghanistan, en Syrie et au Liban ? ».

Les manifestations en Iran sont les plus importantes depuis celles de 2019 contre la hausse du prix de l’essence dans ce pays riche en pétrole.

Par Le Point avec AFP

Moscou va obtenir des drones de Téhéran, selon la Maison-Blanche

juillet 12, 2022

Les drones jouent un rôle important dans la guerre en Ukraine. Ils sont utilisés par les deux camps pour des opérations de reconnaissance, des tirs de missiles ou des largages de bombes.

Deux hommes marchent au milieu de ce qui semble être des drones.

En mai 2022, l’armée iranienne a diffusé cette image montrant deux généraux circulant, selon elle, dans une base souterraine de drones dans la région des monts Zagros. Photo : La Presse Canadienne/ AP/Armée Iranienne

Washington croit que Moscou s’est tourné vers l’Iran afin d’obtenir des centaines de drones pour soutenir son effort de guerre en Ukraine, a dévoilé le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, Jake Sullivan.

Nos renseignements indiquent que le gouvernement iranien s’apprête à livrer à la Russie jusqu’à plusieurs centaines de drones, dont des appareils de combat, dans un délai très court, a-t-il expliqué lundi lors d’un point presse à Washington.

Ces informations indiquent également que l’Iran se prépare à former les forces russes au maniement de ces drones et les premières séances de formation devaient commencer dès début juillet, a ajouté M. Sullivan, soulignant qu’il ignorait si des drones avaient déjà été livrés par Téhéran.

Selon le conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden, il s’agit là d’une preuve que les bombardements écrasants de la Russie en Ukraine, qui l’ont amenée à consolider ses gains dans l’est du pays ces dernières semaines, ont un coût pour le maintien de ses propres armes.

M. Sullivan a également souligné que l’Iran avait fourni des drones similaires aux rebelles houthis du Yémen pour attaquer l’Arabie saoudite, avant qu’un cessez-le-feu ne soit conclu plus tôt cette année.

Téhéran a réagi mardi à ces allégations affirmant qu’aucun développement particulier n’était intervenu dans la coopération technologique entre la Russie et l’Iran.

La coopération technologique date d’avant les évènements en Ukraine et il n’y a eu aucun développement particulier dans ce domaine récemment, a déclaré un porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, sans mentionner les drones.

Il a rappelé que la position de Téhéran est claire et a été maintes fois exprimée officiellement. L’Iran, a-t-il dit, est contre la guerre en Ukraine et appelle à une solution politique, tout en dénonçant l’origine de cette crise due, selon Téhéran, à la volonté d’expansion des États-Unis et de l’OTAN.

Les drones ont joué un rôle important depuis le début de l’invasion russe le 24 février, pour les opérations de reconnaissance, les tirs de missiles ou les largages de bombes. Tant les Ukrainiens que les Russes en utilisent.

La révélation de M. Sullivan survient à la veille du voyage du président Biden en Israël et en Arabie saoudite, où le programme nucléaire de l’Iran et ses activités jugées malveillantes dans la région seront un sujet de discussion clé.

Les deux alliés américains ont refusé de se joindre aux efforts mondiaux visant à punir la Russie pour son invasion de l’Ukraine en raison de leurs intérêts nationaux.

L’analyste militaire Samuel Bendett du groupe de réflexion CNA a déclaré que le choix de l’Iran par la Russie comme source de drones est logique, car au cours des 20 dernières années, l’Iran a perfectionné sa force de combat de drones. Leurs drones ont participé à plus de combats que ceux des Russes.

Ils sont les pionniers des drones kamikazes, une catégorie de système d’arme aérienne dans laquelle la munition attend autour de la zone cible pendant un certain temps et n’attaque que lorsque la cible est localisée. Il s’agit du même type de drone que le Switchblade, que les États-Unis ont fourni à l’Ukraine.

L’Iran a fait ses preuves en matière de vol de drones sur des centaines de kilomètres et d’atteinte de leurs cibles, a ajouté M. Bendett, notamment en pénétrant les défenses aériennes fournies par les États-Unis et en frappant des raffineries de pétrole saoudiennes.

Il estime que les drones iraniens pourraient être très efficaces pour frapper des centrales électriques ukrainiennes, des raffineries et autres infrastructures importantes.

M. Bendett a souligné qu’avant la guerre en Ukraine, la Russie avait obtenu une licence pour la technologie des drones pour son drone Forpost auprès d’un fournisseur expérimenté : Israël. L’État juif étant resté neutre dans le conflit russo-ukrainien, cette source n’est plus disponible pour Moscou.

Radio-Cnaada avec les informations de Associated Press et Agence France-Presse