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Iran: Au moins 18 morts dans une explosion dans une clinique de Téhéran

juin 30, 2020

Dix-huit personnes sont mortes mardi soir dans une puissante explosion dans une clinique du nord de Téhéran, a rapporté l’agence de presse semi-officielle Isna, citant les services médicaux d’urgence. L’explosion, qui a eu lieu au centre de santé de Sina Athar, a également causé des dommages aux bâtiments alentours et envoyé un panache d’épaisse fumée noire dans le ciel, a rapporté la télévision d’Etat. «Une explosion a été signalée à 20 heures 56 (18 heures 26 à Paris) suivie d’un incendie à la clinique Sina Athar», ont indiqué les secours dans un communiqué. «Le décès de 13 personnes a été confirmé et six autres ont également été blessées et transférées dans un hôpital», ont-ils ajouté, avant de faire état plus tard d’un nouveau bilan de 18 morts. Quinze des victimes étaient des femmes selon la télévision d’Etat.

Le porte-parole des pompiers de Téhéran, Jalal Maleki, a affirmé pour sa part à la télévision d’Etat que l’explosion s’était produite lorsque des bonbonnes de gaz ont pris feu dans le sous-sol de la clinique. Certaines des victimes «se trouvaient dans les étages supérieurs (…) elles étaient soit des patients, soit des personnes les accompagnant» a-t-il dit. «Ils ont malheureusement perdu la vie à cause de la chaleur et de la fumée épaisse», selon lui. L’incendie a été maîtrisé plus tard, selon les secours.

Une autre explosion avait secoué la capitale iranienne dans la nuit de jeudi à vendredi. Un réservoir de gaz avait explosé dans le sud-est de Téhéran, dans le secteur de Parchin, près d’un site militaire inspecté en 2015 par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), selon le ministère iranien de la Défense. L’explosion avait été provoquée par la fuite de réservoirs de gaz, avaient indiqué les autorités. Le site de Parchin a été inspecté par l’AIEA avant la signature d’un accord nucléaire international en 2015. Le lieu était en particulier soupçonné d’avoir abrité des tests d’explosions conventionnelles applicables au nucléaire, ce que la République islamique avait alors démenti.

Par Le Figaro avec AFP

Québec: Une Sherbrookoise perd 4 membres de sa famille dans l’écrasement d’avion à Téhéran

janvier 9, 2020

 

 

Maryam Hazini a perdu quatre membres de sa famille dans l’écrasement d’avion survenu mercredi matin à Téhéran.

Mme Hazini, qui est copropriétaire du Café restaurant L situé sur la rue Frontenac, a appris mercredi que l’un des ses grands oncles et trois membres de sa famille se trouvaient dans l’appareil qui s’est écrasé, mercredi matin.

C’est la soeur de Mme Hazini qui l’a appelée pour lui annoncer la nouvelle. Le quatre membres de sa famille qui ont péri se dirigeaient vers l’Ukraine pour y passer de vacances.

Toute ma famille était sous le choc, tout comme moi, lance-t-elle, visiblement ébranlée.

«C’est très difficile pour moi, parce que je suis très loin. Maintenant, je ne sais pas ce que je dois faire.»

-Maryam Hazini

La communauté iranienne de Sherbrooke ébranlée

Fardad Tadbiri, le mari de Maryam Hazini, est lui aussi très ébranlé par la tragédie qui a touché son pays.

Il avait déjà emprunté la même compagnie aérienne, Ukraine International Airlines, dans son pays d’origine.

J’ai fait plusieurs fois le même trajet. Récemment, j’étais dans le même vol. Je n’arrête pas de me dire que ça aurait pu m’arriver, dit pour sa part Farnaz Abbassi Moghaddam, membre de la communauté iranienne de Sherbrooke.

Maysam Majd, lui aussi membre de la communauté iranienne de Sherbrooke, était attristé par la nouvelle.

Il y avait beaucoup d’étudiants canadiens et irano-canadiens. Des jeunes, des enfants, des femmes, des couples qui venaient de se marier depuis seulement quelques jours, regrette-t-il.

CBC/Radio-Canada

Attentat en Iran: Téhéran accuse un « régime étranger » allié de Washington

septembre 22, 2018

Téhéran – Téhéran a accusé samedi « un régime étranger » soutenu par les États-Unis d’être responsable de l’attentat ayant fait dans la matinée au moins huit morts à Ahvaz, dans le sud-ouest de l’Iran.

« Des terroristes recrutés, entraînés et payés par un régime étranger ont attaqué Ahvaz […] L’Iran considère que les parrains régionaux du terrorisme et leurs maîtres américains sont responsables de telles attaques », écrit le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif sur son compte Twitter.

« L’Iran réagira rapidement et fermement pour défendre des vies iraniennes », ajoute le ministre sur Twitter.

Au moins huit militaires ont été tués dans une attaque menée samedi matin par un commando armé contre un défilé militaire à Ahvaz, capitale du Khouzestan, province du sud-ouest de l’Iran à la population majoritairement arabe.

Les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, ont accusé les assaillants d’être liés à un groupe séparatiste arabe soutenu « par l’Arabie saoudite ».

(©AFP / 22 septembre 2018 08h42)                                                        

Mondial-2018-Football pour tous dans un stade de Téhéran, une première

juin 20, 2018

Téhéran – Plusieurs milliers de spectateurs, hommes, femmes et enfants, ont assisté mercredi soir au stade Azadi de Téhéran à une retransmission inédite, en direct sur écran géant, du match Iran-Espagne disputé en Russie pour le Mondial-2018 de football.

Dans une République islamique d’Iran où les femmes n’ont pas le droit d’aller au stade voir des hommes jouer au football, c’est « la première fois qu’une telle » retransmission pour un public mixte « a lieu dans une enceinte sportive », comme l’a relevé l’agence de presse iranienne Isna.

La soirée avait cependant mal commencé pour les candidats aux gradins du stade emblématique de la capitale iranienne. Vers 20H00 (15H30 GMT), soit deux heures et demie avant le coup d’envoi, le bruit courait que la retransmission avait été « annulée ».

Plusieurs centaines de supporteurs de la Team-e Melli (« Équipe nationale » en persan) en vert-blanc-vert piaffaient d’impatience, soufflant tant qu’ils pouvaient dans leur vuvuzelas pour un grand bourdonnement de protestation face à un cordon de policiers qui leur refusaient l’entrée.

Interrogée par l’AFP, une jeune femme retenait ses larmes pour tenter de contenir sa déception: elle ne se souvenait plus de la dernière fois qu’elle avait été au stade, si ce n’est qu’elle était toute jeune et que sa famille l’avait fait passer pour un garçon.

L’interview n’a pu être achevée, des policiers anti-émeutes ayant prié les journalistes de l’AFP de quitter les lieux alors que la tension montait aux abords du stade, dont les forces de l’ordre bloquaient les accès routiers, provoquant un embouteillage monstre.

La police a finalement laissé les portes s’ouvrir, et quelque 4.000 personnes ont pu assister au coup d’envoi, selon un photographe présent sur place, loin des 10.000 spectateurs qu’avait pronostiqués dans la matinée l’agence Isna.

Des photos de la foule bigarrée à l’intérieur du stade ont été publiées sur Twitter. A quelques minutes de la fin de la rencontre, l’Iran était mené 1-0 par l’Espagne, malgré une belle résistance.

Mises en vente en ligne au prix de 150.000 rials (moins de deux euros), les places avaient rapidement trouvé acquéreurs. Le capacité du stade Azadi (« Liberté » en persan) est estimée à 100.000 personnes.

– « Début pour les familles » –

Le flottement avant l’ouverture de l’arène montre combien la question de l’admission des femmes dans les stades avec les hommes reste sensible en Iran.

Vendredi, pour l’entrée en lice de l’Iran dans la compétition, les autorités avaient d’abord annoncé que les familles pourraient se rendre au stade Azadi pour suivre Iran-Maroc sur écran géant, avant de faire brusquement machine arrière et d’annuler la retransmission de la rencontre dans le stade et les jardins publics de la capitale sans fournir d’explication.

L’espoir pour les fans est revenu mercredi matin après qu’une députée, Tayebeh Siavoshi, eut annoncé que le Conseil provincial de Téhéran avait autorisé la retransmission d’Iran-Espagne au stade Azadi « en présence de familles ».

« Avec le respect des règles dont feront preuve les spectateurs, nous espérons qu’il sera possible de retransmettre le match Iran-Portugal (le 25 juin) dans ce même stade, et que cela sera le début de la présence de familles au stade Azadi pour assister à de vrais matches », a dit à Isna Mme Siavoshi, qui milite pour l’admission des femmes dans les stades.

Depuis la révolution islamique de 1979, les Iraniennes n’ont pas le droit d’assister aux matches de football masculins, officiellement pour les protéger des injures et du comportement vulgaire des supporteurs.

Certaines bravent l’interdiction en se travestissant à l’aide de perruques ou de barbes ou moustaches postiches.

Quand ils s’agit de football féminin, seules les femmes ont le droit d’assister aux rencontres.

Après la victoire de l’Iran (1-0) contre le Maroc vendredi, une foule jeune et largement féminine a célébré pendant plusieurs heures cette performance dans les rues de Téhéran, comme si l’équipe nationale avait remporté le trophée planétaire.

(©AFP / 20 juin 2018 19h52)                                                        

Air France arrête ses vols directs Paris-Téhéran d’octobre à mars 2019

mai 1, 2018

Des avions d’Air France sur le tarmac de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle le 24 avril 2018 / © AFP/Archives / STEPHANE DE SAKUTIN

La compagnie aérienne Air France a annoncé l’arrêt de ses vols directs entre Paris et Téhéran entre fin octobre 2018 et fin mars 2019 en raison d’une « faible performance économique », le groupe formé avec KLM maintenant en revanche sa liaison directe entre Amsterdam et Téhéran.

« Après deux années d’activité et face à une faible performance économique, Air France a pris la décision d’adapter le programme de cette ligne afin d’être en adéquation avec le niveau de la demande », a expliqué Air France-KLM sur son site internet.

En conséquence, la compagnie a annoncé à ses clients que « les vols suivants ne seront pas opérés du 28 octobre 2018 au 30 mars 2019: – AF738 CDG 12h15 IKA 20h15 – AF755 IKA 08h55 CDG 12h40 ».

En outre Air France-KLM a précisé qu’à compter du 28 octobre 2018, les vols Air France assurés par sa filiale à bas coûts Joon seront assurés entre Paris et Téhéran, « uniquement pendant la saison d’été ».

Air France a promis d’accompagner les clients ayant déjà effectué leurs réservations vers d’autres solutions « afin de limiter les désagréments ».

Air France assure trois allers-retours hebdomadaires entre Paris et Téhéran et sa filiale néerlandaise KLM autant entre Amsterdam et Téhéran.

Romandie.com avec (©AFP / 01 mai 2018 14h57)                  

Manifestation à Téhéran contre les États-Unis et Israël

décembre 11, 2017

Un manifestant brûle un portrait du président américain Donald Trump, le 11 décembre 2017 à Téhéran / © AFP / ATTA KENARE

Quelques centaines de conservateurs iraniens ont manifesté lundi à Téhéran contre la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, brûlant des portraits du président américain et du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ainsi que des drapeaux des deux pays.

La manifestation s’est déroulée au son de musique dance, chose normalement interdite en Iran, et de slogans comme « Les Etats-Unis sont des meurtriers », les « Mères palestiniennes perdent leurs enfants » ou le classique « Mort à l’Amérique ».

Le futur transfert de l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem, à une date non précisée, est « une cruauté qui vient s’ajouter aux précédentes oppressions américaines », a estimé Ali Esfahani, un étudiant de 23 ans.

Il s’est montré déçu par la faible mobilisation, qu’il a mise sur le compte de la mauvaise communication des organisateurs conservateurs.

Près de la manifestation, un écran affichait qu’il restait 8.240 jours d’existence à Israël, en référence à un discours du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, prévoyant la fin de l’Etat hébeu d’ici 2030.

« (Avec sa décision sur Jérusalem) Trump a permis d’accélérer les choses », a estimé Seyed Abdullah Hosseini, un religieux interrogé par l’AFP. « On s’attendait à ce qu’Israël soit démantelée plus tard (…) mais (cette décision) c’est le début de la fin pour Israël. On doit remercier (Donald Trump) ».

Depuis que M. Trump a annoncé mercredi sa décision sur Jérusalem, les condamnations internationales se sont succédé, y compris à l’ONU, et de nombreuses manifestations ont eu lieu dans le monde arabe et musulman.

A Jérusalem et dans les Territoires palestiniens, la décision américaine a engendré des confrontations entre Palestiniens et forces israéliennes qui ont coûté la vie à quatre Palestiniens et fait des centaines de blessés.

Romandie.com avec(©AFP / 11 décembre 2017 16h49)   

Iran: 12 morts dans les attaques de l’EI à Téhéran

juin 7, 2017

Des policiers devant le Parlement iranien après un attentat suicide, le 7 juin 2017 à Téhéran / © AFP / ATTA KENARE

Au moins douze personnes ont été tuées mercredi dans les attaques du groupe Etat islamique (EI) contre le Parlement iranien et le mausolée de l’imam Khomeiny à Téhéran, a déclaré le chef des services des urgences, cité par les médias.

Trente-neuf personnes ont également été blessées dans ces attaques, selon la même source. Les forces de sécurité ont repris le contrôle du mausolée et du Parlement, attaqués par 7 ou 8 assaillants, selon la télévision d’Etat.

Romandie.com avec(©AFP / 07 juin 2017 13h12)                

Iran/Téhéran : de nombreux blessés après l’effondrement d’un immeuble, en direct à la télévision

janvier 19, 2017

Le bâtiment de quinze étages s’est effondré alors que les pompiers y combattaient un incendie. Les occupants ont pu être évacués à temps, mais des dizaines de soldats du feu étaient encore à l’intérieur, rendant le bilan encore incertain.

70 personnes ont été blessées, dont 45 pompiers, et des dizaines de personnes sont portées disparues après l’effondrement d’un immeuble, jeudi matin à Téhéran. La tour de quinze étages s’est écroulée alors que des pompiers intervenaient pour tenter d’y éteindre un incendie. Le nombre exact de personnes portées disparues est encore inconnu.

L’incendie s’est déclaré au 9e étage du bâtiment, avant de se propager jusqu’au dernier étage. Selon l’agence de presse semi-officielle Fars, les flammes étaient visibles à plusieurs kilomètres de là. Des dizaines de camions de pompiers et d’ambulances ont été dépêchés sur place afin de gérer les flammes et les blessés, tandis que la police a fait évacuer le quartier de crainte que des fuites de gaz causent des explosions.

C’est au bout de quatre heures d’incendie que l’immeuble s’est écroulé dans un grand nuage de poussières, en direct sous les yeux des médias iraniens qui évoquaient le sujet. L’effondrement a piégé plusieurs dizaines de pompiers. «Je pense qu’il y a de 45 à 50 personnes qui sont encore à l’intérieur» estime Ali, l’un des pompiers qui participent au déblaiement de la structure, sans certitude.

Un pompier iranien dans les décombres du Plasco Building le 19 janvier 2017. AFP PHOTO / STR

Un pompier iranien dans les décombres du Plasco Building le 19 janvier 2017. AFP PHOTO / STR Crédits photo : STR/AFP

Construit en 1962, le Plasco Building est l’un des premiers gratte-ciel de la capitale iranienne. Il avait été construit par l’homme d’affaires Habibollah Elghanian. De confession juive, il avait été condamné à mort après la révolution islamique de 1979 en raison de ses liens présumés avec Israël.

On trouvait notamment dans l’immeuble un centre commercial et des ateliers de confection de vêtements. «Nous avons à plusieurs reprises mis en garde les responsables de l’immeuble» contre la fragilité du bâtiment, a indiqué Jalal Maleki, porte-parole des pompiers, qui regrette que les normes de sécurité n’aient pas été mieux respectées. Il met en cause notamment

Lefigaro.fr par Diane Berger avec AFP, AP et Reuters Agences

Iran: dix terroristes et un policier tués dans deux accrochages séparés

juin 13, 2016

Téhéran – Dix terroristes armés -cinq rebelles kurdes et cinq jihadistes- et un policier ont été tués dans deux accrochages séparés dans le nord-ouest et le sud-est de l’Iran, ont rapporté lundi des médias iraniens.

Une équipe de cinq terroristes membres du groupuscule PJAK (…) a été identifiée et abattue dans la région de Sardasht à la frontière irakienne, selon un communiqué des Gardiens de la révolution, l’armée d’élite du régime islamique, publié par leur site d’information Sepahnews.

Ces rebelles kurdes membres du PJAK avaient tué trois bassidjis (miliciens proches des Gardiens de la révolution) il y a environ un mois, selon le communiqué.

Le PJAK (Parti pour une vie libre au Kurdistan) est un parti kurde iranien proche du Parti des travailleurs du Kurdistan turc (PKK).

Le dernier accrochage entre des rebelles kurdes et les Gardiens de la révolution remonte à septembre 2015 lorsque deux rebelles et deux militaires iraniens avaient été tués. Des attaques sont menées périodiquement par des rebelles kurdes contre les forces armées dans cette région frontalière avec le Kurdistan irakien.

La télévision d’Etat Irib a par ailleurs rapporté la mort de cinq terroristes jihadistes armés ainsi que d’un policier lors d’un accrochage dans la région de Khash (sud-est).

Ces jihadistes sont des membres du groupe extrémiste Jaïsh al-Adl qui a commis ces dernières années plusieurs attentats dans la province de Sistan-Balouchistan (sud-est de l’Iran).

Téhéran accuse le groupe Jaïsh al-Adl d’être lié à al-Qaïda et de s’infiltrer en Iran depuis le Pakistan.

L’Iran, dont la population est à plus de 90% chiite, comprend aussi des minorités sunnites dans certaines provinces frontalières, notamment au Kurdistan, (nord-ouest) Sistan-Baloutchistan et au Khuzistan (sud-ouest).

Romandie.com avec(©AFP / 13 juin 2016 13h12)

Les hôtesses Air France refusent de porter le voile à l’atterrissage à Téhéran

avril 2, 2016

Une hôtesse d'Air France  lors de l'exposition «Air France, France is in the Air», à New York (Etats-Unis).

Une hôtesse d’Air France lors de l’exposition «Air France, France is in the Air», à New York (Etats-Unis). TIMOTHY A. CLARY / AFP)

Les hôtesses de l’air ne souhaitent pas porter le voile avec leur uniforme lors des escales sur la future ligne Paris-Téhéran qui va être rétablie le 17 avril.

Voilà un conflit dont Air France se serait bien passé. Le 17 avril prochain, la principale compagnie aérienne française proposera trois vols par semaine entre sa base de Paris-Charles-de-Gaulle et l’aéroport de Téhéran-Imam Khomeiny.

Cette liaison est le symbole du réchauffement des relations franco-iraniennes après la signature de l’accord sur le nucléaire en juillet dernier. Mais voilà, si la réouverture de cette ligne très importante d’un point de vue commercial réjouit la compagnie, il n’en va pas de même pour le personnel navigant, particulièrement les hôtesses de l’air, comme l’a révélé ce vendredi France TV Info. De nombreuses salariées d’Air France se sont insurgées contre l’obligation faite aux personnels féminins de porter un voile dès la sortie de la cabine.

Dans le cadre de leur dotation vestimentaire, les hôtesses de l’air peuvent d’ordinaire choisir entre un uniforme avec une jupe et un autre avec un pantalon. Dans le cas particulier du vol Paris-Téhéran, la compagnie aérienne a envoyé un memento à destination des personnels de bord où il est spécifié que les femmes seront obligées de porter un pantalon, une veste longue, et de se voiler les cheveux dès la sortie de l’avion.

Pas d’amalgame, assure le SNPNC

Depuis plusieurs mois, les syndicats agitent le chiffon rouge auprès de la direction sur cette situation délicate. « Le personnel féminin ne souhaite pas se voir imposer de contraintes vestimentaires notamment l’obligation – dès la sortie de l’avion – du port du foulard Air France recouvrant intégralement les cheveux », explique Christophe Pillet, secrétaire général adjoint du SNPNC (Syndicat National du Personnel Navigant Commercial), joint par LeParisien.fr, qui souhaiterait « établir la possibilité d’un principe de volontariat au nom du respect des libertés individuelles». « Il ne s’agit en aucun cas de remettre en cause la loi ou les coutumes en Iran. Ce volontariat éviterait le refus de mission et toutes les conséquences que cela peut avoir pour les personnels », précise le syndicaliste. « Il n’y a pas de débat sur le fait que les personnels féminins doivent porter un voile dans la rue à titre privé, c’est uniquement dans le cadre du port de leur uniforme de travail », souligne-t-il encore.

Depuis 1979 et la révolution islamique, le port du voile est obligatoire pour toutes les femmes en Iran au risque de fortes amendes. « Le climat et le contexte international n’est pas étranger non plus à la défiance vis-à-vis de ces consignes, mais on ne fait pas d’amalgame, et les syndicats l’ont rappelé, l’aéroport de Téhéran ne représentait pas de problème majeur en terme de sécurité », clarifie Christophe Pillet.

«Tolérance et respect des cultures»

Du côté de la compagnie, on ne s’explique pas vraiment cette soudaine crispation sur le sujet. «La tolérance et le respect des cultures et des coutumes des pays dans lesquels elle est présente font partie des valeurs fondamentales d’Air France et de ses employés. Comme tous les visiteurs étrangers, nos équipages sont tenus de respecter les lois des pays dans lesquels ils se rendent. La loi iranienne impose le port d’un voile couvrant les cheveux, dans les lieux publics, à toutes les femmes présentes sur son territoire. Cette obligation, qui ne s’applique donc pas durant le vol, est respectée par toutes les compagnies aériennes internationales desservant la République d’Iran» a déclaré Air France au Parisien.fr.

«Cette obligation de port d’un foulard dans certaines escales n’est pas nouvelle, elle existe depuis de nombreuses années dans d’autre pays desservis par Air France (ex : Arabie Saoudite). Elle s’applique aux hôtesses mais aussi aux autres catégories de personnel féminin (pilotes et personnel au sol). L’obligation de port de l’uniforme par les employés d’Air France est conforme aux règles en vigueur dans l’entreprise et au code du travail Celui-ci prévoit en effet (article L. 1121-1) la possibilité d’apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles ou collectives des salariés des restrictions, dès lors que celles-ci sont justifiées par la nature de la tâche à accomplir et proportionnées au but recherché» précise le communiqué de la compagnie aérienne.

La problématique du voile n’existe pas sur d’autres vols actuellement. En Arabie saoudite, il n’existe pas d’obligation de se voiler le visage pour les invitées étrangères, contrairement aux femmes saoudiennes. Toutefois lorsqu’Air France dessert Ryad, les hôtesses doivent mettre un foulard si elles souhaitent sortir de l’hôtel. Il y a huit ans quand Air France desservait Téhéran, cette obligation de port du foulard existait déjà fait on savoir du côté de la compagnie.

La direction de la compagnie aérienne apportera une réponse aux salariés au début de la semaine prochaine. Un autre syndicat, l’Unac, a porté le débat à l’étage du dessus et envoyé un courrier à Laurence Rossignol, ministre des Droits des femmes, déjà au cœur d’une polémique sur le voile cette semaine

Leparisien.fr par Ronan Tésorière (@RonTesoriere)