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Mort d’Emiliano Sala : le pilote avait décrit l’avion comme « dangereux »

septembre 22, 2022

Dans un message vocal adressé à un ami, le pilote David Ibbotson avait émis des doutes sur la sécurité de l’avion qui devait transporter Emiliano Sala.

Emiliano Sala est mort le 21 janvier 2019 dans le crash de l'avion qui l'emmenait de Nantes a Cardiff.
Emiliano Sala est mort le 21 janvier 2019 dans le crash de l’avion qui l’emmenait de Nantes à Cardiff. © LOIC VENANCE / AFP

Plus de trois ans après l’accident d’avion qui avait coûté la vie au footballeur Emiliano Sala, un ami du pilote est sorti du silence. Celui-ci a diffusé un message vocal adressé par David Ibbotson dans lequel il s’inquiète de l’état de sûreté de l’avion avec lequel il venait de réaliser le trajet entre Cardiff et Nantes en compagnie de l’attaquant argentin. Le pilote de 59 ans y décrit l’avion comme « dangereux » et confie ses craintes avant le trajet retour.

« Je suis allé chercher un footballeur à Cardiff […] Ils m’ont confié la tâche de le récupérer dans un (avion) dangereux », avait confié David Ibbotson à son ami Kevin Jones, la veille de l’accident. « D’habitude, j’ai mon gilet de sauvetage entre les sièges, mais demain, je (le) porterai, c’est sûr. »

La pédale de frein ne fonctionnait pas lorsqu’il a atterri à Nantes

Plus inquiétant encore, David Ibbotson, qui n’était en réalité pas qualifié pour piloter l’appareil, explique avoir entendu « une détonation » dans l’avion en plein vol, lors de ce trajet aller. « J’étais en train de voler et puis “boum”, a-t-il raconté à son ami. Je me suis dit “qu’est-ce qui ne va pas ?” Alors, j’ai vérifié mes paramètres, tout était bon et il volait toujours, mais ça a attiré mon attention. »

« Cet avion doit retourner au hangar », avait conclu le pilote, après s’être rendu compte que la pédale de frein gauche ne fonctionnait pas lorsqu’il a atterri à Nantes Atlantique.

D’après le rapport définitif du bureau d’enquête britannique sur les accidents aériens, paru en mars 2020, le pilote, dont on n’a jamais retrouvé le corps, a « probablement » été intoxiqué au monoxyde de carbone par le système d’échappement du moteur. Il aurait perdu le contrôle de l’appareil lors d’une manœuvre effectuée à une vitesse trop élevée avant que l’avion s’abîme en mer à une vitesse de 270 miles par heure (435 km/h), ne laissant aucun espoir de survie.

Le corps du joueur, dont la disparition avait ému le monde du football, avait lui été retrouvé dans la carcasse de l’appareil plus de deux semaines après l’accident, à 67 mètres de profondeur.

David Henderson, 67 ans, qui avait organisé le vol, a été condamné en novembre 2021 à 18 mois de prison pour avoir engagé un pilote qu’il savait non qualifié et transporté un passager sans autorisation valide.

Par Le Point avec AFP

 « C’est l’enfer », raconte un vétéran canadien parti combattre en Ukraine

mai 6, 2022
Un homme et une femme fuient près d'un bâtiment en feu.

L’armée russe concentre désormais ses opérations dans la région du Donbass, après s’être retirée du nord du pays. Photo : Getty Images/Fadel Senna

« Tous les jours, il y a des victimes. Tous les jours, tes amis meurent », raconte Shadow, nom de terrain d’un ancien soldat canadien originaire de Sherbrooke, au Québec. Ses deux derniers mois en Ukraine ne ressemblent en rien à ce qu’il a connu durant ses années avec l’armée canadienne. Après avoir risqué sa vie plusieurs fois, il a pris sa décision : il ne retournera pas au front.

Il y a dix jours, Shadow a évité la mort de justesse, encore une fois. Avec son ami Wali, un tireur d’élite canadien qui s’est également porté volontaire en Ukraine, et deux soldats et amis ukrainiens, il était chargé de suivre un char russe dans la région du Donbass, dans l’est du pays.

Le quatuor croyait ne pas avoir été repéré. Les deux soldats ukrainiens sont même sortis de leur cachette pour fumer une cigarette et en ont offert aux Canadiens. Wali a refusé, mais Shadow était en train de les rejoindre quand le char russe s’est soudainement retourné et a tiré dans leur direction.

L’obus est arrivé exactement entre les deux soldats ukrainiens. L’explosion a repoussé Shadow dans la tranchée, sans blessure. Mais ses deux amis n’ont pas été aussi chanceux. L’un est mort sur le coup, l’autre quelques minutes plus tard.

« Il était à quelques pieds de moi, il respirait encore. On s’est regardés et il est mort sous mes yeux. Deux de mes amis sont morts sous mes yeux. »— Une citation de  Shadow, vétéran canadien parti combattre en UkraineShadow en entrevue avec CBC.

Shadow fait partie des milliers de volontaires d’un peu partout dans le monde qui ont répondu à l’appel à l’aide du président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Photo: Radio-Canada/CBC

Les deux Canadiens, beaucoup moins nombreux et moins équipés que les Russes devant eux, n’avaient pas d’autres choix que de tenter de fuir. Ils ont réussi à s’éclipser, malgré les tirs ennemis.

« C’était ma dernière patrouille sur le front de l’est. Je n’ai qu’un mot pour le décrire : c’est l’enfer. »— Une citation de  Shadow, vétéran canadien parti combattre en Ukraine

Tous les jours, il y a des victimes. Tous les jours, tes amis meurent. C’est jour après jour. J’ai des amis américains, des anciens marines, la plupart de leurs missions, c’était d’aller récupérer les corps morts [sic] de leurs amis tués en action. C’est ça la vie sur le front.

« C’était ma première fois »

Shadow et Wali font partie des milliers de volontaires d’un peu partout dans le monde qui ont répondu à l’appel à l’aide du président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

Depuis leur arrivée, il y a environ deux mois, ils ont été témoins plusieurs fois de la nature capricieuse de la guerre, la façon dont chaque petit moment ordinaire peut soudainement devenir mortel.

C’est même arrivé à Shadow, qui n’a pas connu la guerre lors de ses années dans les Forces armées canadiennes, lors du tout premier combat de sa vie. Déployé à Irpin, près de Kiev, il devait assister Wali et porter ses munitions.

Son équipe a rapidement été prise d’assaut par les Russes, qui ont bombardé le bâtiment dans lequel ils se trouvaient.Devant un bâtiment de quatre étages est éventré, des débris jonchent le sol et une voiture est laissée à l'abandon.

La ville d’Irpin, près de Kiev, a été en partie détruite par les bombardements russes. Photo : Getty Images/Chris McGrath

On a été frappés par un char. Il a bombardé notre bâtiment, mais nous a manqué de quelques mètres. Après, les Russes ont commencé à tirer avec des armes plus légères, nous sommes sortis de notre cachette et [il y a eu] un énorme échange de tirs!

C’était ma première fois. Les Russes étaient à environ 50 mètres de nous, il y avait des balles qui fusaient de partout, partout. On ne pouvait rien faire, ils essayaient de nous encercler.

Un soldat ukrainien a finalement lancé une grenade, ce qui a donné le temps à l’équipe de Shadow de fuir. Ce gars nous a sauvé la vie.

« J’ai fait mon temps »

Après trop d’expériences du genre, Shadow ne retournera pas sur le front. Mais il ne peut pas non plus se résoudre à quitter l’Ukraine et ses citoyens. Pour l’instant, je vais m’engager dans l’aide humanitaire. Je vais rester à Lviv et être aussi utile que possible.

Depuis le début de l’invasion russe, le gouvernement du Canada recommande à ses citoyens d’éviter tout voyage en Ukraine. Si vous êtes en Ukraine, vous devriez vous abriter dans un endroit sécurisé, à moins que vous ne puissiez quitter le pays en toute sécurité, conseillait Affaires mondiales Canada à la fin du mois de février.

Radio-Canada avec les informations de Murray Brewster et David Common, de CBC

Ukraine-Marioupol : une rescapée d’Azovstal raconte l’effroi

mai 2, 2022
Natalia Ousmanova fume une cigarette avec des soldats ukrainiens et d'autres évacués de Marioupol.

Natalia Ousmanova a du mal à retenir ses émotions en arrivant au centre d’hébergement temporaire du village de Bezimenne, dans la région du Donetsk. Photo : Reuters/Alexander Ermenchenko

Elle a cru que son cœur allait s’arrêter d’effroi. Terrée dans le labyrinthe souterrain du site sidérurgique Azovstal, à Marioupol, Natalia Ousmanova, une Ukrainienne de 37 ans, est parvenue dimanche à fuir les bombardements russes.

Elle fait partie de la centaine de civils évacués du monstre de béton et de décombres qu’est devenue Azovstal.

Des centaines de civils ukrainiens ont trouvé refuge dans les galeries souterraines et bunkers de ce vaste complexe sidérurgique construit sous l’ère stalinienne de cette ville portuaire du sud-est de l’Ukraine, sur la mer d’Azov.

J’ai eu peur que le bunker ne tienne pas, témoigne Natalia Ousmanova auprès de Reuters. C’était effroyable, souligne-t-elle, décrivant la poussière de béton qui tombait sur ses vêtements sous l’impact des bombes.Natalia Ousmanova tient son visage entre ses mains.

Natalia Ousmanova était une employée du site sidérurgique Azovstal avant d’y rester coincée pendant des semaines. Photo : Reuters/ Alexander Ermenchenko

Quand le bunker s’est mis à trembler, j’étais hystérique, mon mari peut en témoigner. J’avais terriblement peur que le bunker s’effondre, dit-elle en se tournant vers son époux.

Cela fait si longtemps que nous n’avons pas vu le soleil, ajoute-t-elle à Bezimenne, un village sous contrôle russe à une trentaine de kilomètres à l’est de Marioupol, où les évacués ont été conduits en vertu d’un accord entre Kiev, Moscou, l’ONUOrganisation des Nations unies et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).Elle le serre dans ses bras en pleurant.

Pour plusieurs, l’arrivée au centre d’hébergement temporaire de Bezimenne après l’évacuation du site sidérurgique Azovstal a été synonyme de retrouvailles avec leurs proches, comme pour Valeria, une employée qui retrouve son fils qui avait eu la chance de quitter plus tôt Marioupol. Photo : Reuters/ Alexander Ermenchenko

Elle raconte le manque d’oxygène, la lampe torche pour se guider, les gens blottis dans ces abris de fortune, le bruit des bombes.

Vous n’imaginez pas ce que nous avons traversé : la terreur. J’ai vécu et travaillé toute ma vie là-bas. Ce que nous avons vu est juste terrible.

Par Radio-Canada avec Reuters

Congo-Décès de l’abbé Sébastien Zoubakela: Témoignage de la Sr Marie Brigitte Yengo

août 28, 2021

Avec Archidiocèse de Brazzaville

Côte d’Ivoire/Affaire moto à l’effigie de GBAGBO: l’homme qui était à coté du pro-Gbagbo tabassé à Abobo, parle

juin 16, 2021

Avec Ivoir Net TV

États-Unis: Trump justifie le limogeage d’un collaborateur ayant témoigné contre lui

février 8, 2020

 

Le président américain Donald Trump a justifié ce samedi le limogeage d’un membre de son administration ayant livré un témoignage embarrassant pour lui au cours de la procédure de destitution qui le visait.

Le lieutenant-colonel Alexander Vindman, conseiller sur les affaires européennes au sein du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, a été démis vendredi de ses fonctions peu avant un diplomate ayant également témoigné lors de l’enquête parlementaire. Acquitté mercredi par le Sénat dans son procès en destitution, M. Trump se défend de vouloir mener depuis des «représailles» contre ceux n’ayant pas abondé dans son sens ces derniers mois. Il a affirmé sur Twitter ne pas connaître M. Vindman et ne lui avoir «jamais parlé».

Il avance que le militaire, né en Ukraine et arrivé aux Etats-Unis à l’âge de 3 ans, a été accusé par sa hiérarchie d’«insubordination», d’avoir des «problèmes de jugement» et d’avoir «fait fuiter des informations». Il lui reproche également d’avoir «rapporté de façon erronée» le contenu de son «appel parfait» en juillet avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, au cœur de la procédure qui a valu au milliardaire républicain une mise en accusation pour abus de pouvoir et entrave au travail du Congrès.

Donald Trump avait demandé lors de cet échange que Kiev annonce l’ouverture d’une enquête sur son adversaire démocrate Joe Biden. Une requête jugée «inappropriée» par Alexander Vindman, qui avait écouté l’appel en direct et décidé d’alerter les juristes de la présidence. Il était revenu sur cet épisode en novembre lors d’une audition au Congrès très embarrassante pour le président.

L’avocat de M. Vindman a dénoncé ce samedi dans un communiqué transmis aux médias américains les «déclarations manifestement inexactes» du président à l’encontre de son client, évoquant une «campagne d’intimidation» de la part de «l’homme le plus puissant du monde». Donald Trump a par ailleurs rappelé vendredi l’ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’Union européenne, Gordon Sondland, qui avait aussi livré devant les parlementaires un témoignage compromettant à son égard.

«L’ambassadeur Sondland et le lieutenant-colonel Alexander Vindman sont des fonctionnaires courageux, des héros et des patriotes», a réagi sur Twitter l’élu démocrate Mark DeSaulnier. «La vengeance de Trump contre eux pour avoir dit la vérité est une action digne de dictateurs et de criminels, pas du président de la plus grande démocratie du monde».

Par Le Figaro avec AFP

États-Unis/Destitution: Bolton invité à témoigner devant le Congrès

octobre 31, 2019

L’ancien conseiller à la Sécurité nationale de la Maison blanche, John Bolton, a été invité à témoigner devant les commissions de la Chambre des représentants qui enquêtent dans le cadre de la procédure de destitution («impeachment») engagée contre Donald Trump, a dit mercredi une source informée. John Bolton, limogé par le président républicain le 10 septembre dernier, pourrait être auditionné la semaine prochaine, a précisé la source.

La Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, doit voter ce jeudi sur la suite de la procédure de destitution engagée contre Donald Trump, en dépit du refus d’officiels en exercice ou passés par la Maison blanche de coopérer avec l’enquête. Trump et ses pairs républicains affirment depuis des semaines que l’enquête est illégitime parce qu’elle n’a pas été autorisée par un vote en séance plénière de la Chambre.

Les auditions devant les trois commissions impliquées dans l’enquête se sont poursuivies cette semaine avec notamment le témoignage d’un membre de haut rang du Conseil national de sécurité (NSC) qui s’est dit préoccupé par l’entretien téléphonique entre Donald Trump et son homologue ukrainien en juillet dernier – la conservation qui a provoqué le lancement de l’enquête.

Par Le Figaro avec Reuters

La vie et la mort dans les escaliers du World Center

octobre 1, 2018

Un pompier new-yorkais réclame un renfort de dix sauveteurs sur les ruines du World trade Center le 15 septembre 2001. / © US NAVY PHOTO/AFP / PRESTON KERES

Dans les escaliers de la tour en flammes, Ciara Linnane a croisé les premiers pompiers montant vers le brasier. Elle a compris qu’ils montaient vers la mort et, dans leurs yeux, a lu qu’ils le savaient aussi.

Les bureaux de cette journaliste de l’agence financière AFX, filiale de l’Agence France Presse, étaient au 52ème étage de la tour Un du World Trade Center. Mardi matin, quelques secondes après l’impact de l’avion au 90ème étage, elle se rue avec deux collègues dans l’issue de secours.

« Vers le 25ème étage, nous avons vu monter les premiers pompiers. Ces gars costauds, avec leurs grosses têtes d’Irlandais rougis par l’effort. Il nous disaient : +Tout va bien tout le monde, c’est bien. Vous allez pouvoir sortir. Quand vous arrivez en bas, suivez les flèches+. Cela nous a vraiment calmés ».

« Ils avaient l’air terrifiés, si effrayés. Jésus ! On lisait la peur dans leurs regards. Ils nous regardaient dans les yeux, disaient +OK, c’est bien+. L’un d’entre eux s’est arrêté quelques secondes, m’a fixée et a dit: +Vous vous en sortez très bien. Assurez-vous que tout le monde continue à descendre, restez sur la droite, allez aussi vite que possible. Vous parviendrez à sortir, ne vous retournez pas, descendez ! »

Des pompiers dans les décombres de l’effondrement d’une des tours du World Trade Center le 11 septembre 2001. / © AFP / STAN HONDA

Environ trois cents pompiers ont été ensevelis sous les décombres des deux tours de 110 étages, qui se sont effondrées en quelques secondes, une heure après avoir été percutées par deux avions de ligne détournés.

« Je savais depuis la première seconde que le building allait s’écrouler. Ils avaient si peur: je ne peux m’empêcher de penser qu’ils le savaient aussi. C’est ce que je lisais dans leurs yeux. Je n’arrêtais pas de leur dire +Merci ! Merci!+ et je ne pouvais m’empêcher de penser: +s’il vous plaît, ne faites pas çà ! S’il vous plaît, faites demi-tour, descendez avec nous+ Mais je n’ai rien dit, bien sûr ».

« Quand vous pensez à cette scène: nous qui marchions pour sortir du building, pour vivre, et ces gars qui montaient vers la mort. Les gens dans l’escalier les applaudissaient, les remerciaient, leur tapaient dans le dos, leur disaient: +Vous êtes nos héros+. On entendait crier: + Pompiers ! pompiers !+ et tout le monde se poussait vers la droite pour leur libérer le passage ».

Pompiers et sauveteurs à Ground zero le 14 septembre 2001. / © US NAVY PHOTO/AFP / PRESTON KERES

« J’en ai vu passer une cinquantaine. Certains partaient dans les étages, d’autres continuaient à monter. Ils étaient très chargés, en sueur, avec des haches, des tuyaux, des bouteilles d’oxygènes. Ils se criaient des ordres les uns aux autres. Ils n’étaient pas tous jeunes, il y avait des vieux aussi ».

« Ils sont au-delà de l’héroïsme. On devrait décréter un jour de deuil uniquement pour eux et un autre jour pour les autres victimes ».

Quatre jours après le drame, cette belle jeune femme brune de 38 ans sursaute à la moindre sirène dans la rue, allume ses cigarettes d’une main tremblante, interrompt son récit quand des jets de l’armée de l’air rugissent dans le ciel de New York.

Un pompier le 12 septembre 2001 sur les ruines du World Trade Center à New York. / © AFP / STAN HONDA

« J’étais arrivée au bureau à 07H00. J’étais en ligne avec Londres et soudain il y a eu un énorme bruit. Deux explosions. Ce n’était pas tellement le bruit, surtout l’impact: l’ensemble du bâtiment a tremblé. On a pensé que c’était une bombe. Des débris tombaient par les fenêtres, il y avait de la fumée. On s’est regardés, Laura a commencé à hurler et Rudy a dit: +Vite, l’escalier ! On a tout laissé ».

« Les escaliers étaient déjà pleins de monde, mais tout le monde était calme et très gentil. Il y avait des gens qui étaient là lors de l’attentat de 93, ils disaient: +Ca va, on connait la procédure, il faut juste descendre et sortir+. Laura a enlevé ses haut-talons. On marchait, il n’y avait pas moyen de courir. C’était OK, un flot calme et continu ».

Ils restent coincés, immobiles, pendant quinze interminables minutes vers le trentième étage. Soudain, un cri: « Blessés ! Blessés ! Tout le monde sur la droite. Trois femmes sont passées, brûlées. L’une d’elles avait un haut sans manches, la peau de son bras partait en lambeaux. Elle ne pleurait pas, était dans un profond état de choc ».

Marcy Borders, surnommée la « Dust Lady », recouverte de cendres et de poussières après avoir fui l’une des tours du World Trade Center où elle travaillait le 11 septembre 2001. / © AFP / STAN HONDA

« Pendant que nous descendions, nous n’avons pas entendu le deuxième avion frapper la deuxième tour, nous n’avions aucune idée. Heureusement, parce que cela nous aurait rendus fous ! Vers le trentième étage, un gars nous a dit qu’un avion avait heurté notre tour, alors bien sûr nous pensions que c’était un accident. On en parlait entre nous ».

« Les dix derniers étages étaient libres, on a pu courir. Quand on est sortis, il y avait des véhicules de secours partout: ambulances, pompiers, des gens partout, des blessés ».

Ils s’éloignent à grands pas et pour la première fois se retournent et découvrent la tour. « Par l’enfer ! Comment sommes-nous parvenus à sortir de là vivants ? Je pensais toujours qu’elles allaient tomber, nous étions trop près. Il fallait aller plus loin. Je voulais aller dans le New Jersey ! Des gens dans la rue nous ont dit que c’étaient deux avions, que le Pentagone avait été touché ».

Ils descendent la rue Fulton et, alors que ses deux collègues sont entrés dans un bar pour tenter d’appeler leurs familles, Ciara voit son cauchemar se réaliser: la première tour en huit secondes transformée en gravats.

Ils courent avec les autres pour échapper au nuage de poussière. Chinatown est au bout de la rue. Sauvés.

Romandie.com avec(©AFP / (01 octobre 2018 15h11)

Skripal: le témoignage des deux suspects moqué au Royaume-Uni

septembre 14, 2018

La cathédrale de Salisbury le 7 juillet 2018 / © AFP/Archives / NIKLAS HALLE’N

Le témoignage télévisé des deux hommes accusés par Londres d’avoir empoisonné un ex-espion russe et sa fille en Angleterre et se décrivant comme de simples touristes a suscité une vague de moqueries au Royaume-Uni, à commencer par le ministre des Affaires étrangères.

Sur la chaîne de télévision publique russe RT, Rouslan Bochirov et Alexandre Petrov ont nié être des agents des services de renseignement militaire russes (GRU), comme les en accusent les autorités britanniques qui doutent qu’il s’agisse de leur véritable identité.

Ils ont confirmé avoir visité, la veille et le jour de l’empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille, les 3 et 4 mars, la ville de Salisbury (sud-ouest), où vivait l’ex-agent double, tout en affirmant que leur présence relevait de la simple visite touristique.

« Nos amis nous avaient suggéré depuis longtemps de visiter cette ville fabuleuse », ont-ils dit. Et Rouslan Bachirov de préciser qu’ils voulaient découvrir « la célèbre cathédrale de Salisbury ».

« La dernière fois que l’armée russe a prétendu être en vacances, c’est quand elle a envahi l’Ukraine en 2014 », a raillé le ministre britannique des Affaires étrangères Jeremy Hunt sur Twitter.

La cathédrale de Salisbury a profité de l’occasion pour faire son autopromotion, publiant sur Twitter une photo de sa flèche, « la plus haute du Royaume-Uni ».

En une du Daily Telegraph vendredi, le caricaturiste Matt a dessiné trois espions sur un pont de Moscou avec ce commentaire: « Vous êtes allés à la cathédrale de Salisbury et vous ne nous avez pas ramené un porte-clés ou un marque-page? ».

Le twitto Kevin Osborne (@skinoverbone) a publié une photo de la nouvelle gamme de souvenirs proposés par la cathédrale de Salisbury: des poignées de porte, allusion à la poignée de la porte d’entrée de Sergueï Skripal qui, selon la police britannique, aurait été aspergée de Novitchok, un puissant agent innervant de conception soviétique.

Les deux « touristes » russes recherchés par le Royaume-Uni / © AFP / Laurence CHU

Richard Osman, un animateur de quiz à la télévision britannique, a publié un faux sondage sur Twitter. « Pouvez-vous aider mes deux amis? Ils se rendent au Royaume-Uni mais seulement pour deux jours (…). Quels sont les deux endroits qu’ils devraient visiter? ». Il offre le choix entre Londres et Edimbourg, Oxford et Cambridge, Manchester et Liverpool et… Salisbury et Salisbury.

Le gouvernement britannique a dénoncé jeudi les propos des deux hommes comme « une insulte à l’intelligence du public ».

Depuis le début, le Royaume-Uni accuse Moscou d’être à l’origine de l’attaque, qui a engendré une grave crise diplomatique entre le Kremlin d’une part, et Londres et ses alliés occidentaux de l’autre.

Le 5 septembre, les autorités britanniques ont annoncé avoir émis un mandat d’arrêt européen contre Rouslan Bochirov et Alexandre Petrov.

Hospitalisés pendant plusieurs semaines, les Skripal ont survécu à l’empoisonnement, ainsi que le policier contaminé en leur portant secours.

Romandie.com avec(©AFP / (14 septembre 2018 13h21)

L’ancienne cuisinière de Johnny Hallyday raconte comment Laeticia a isolé son mari

février 20, 2018

L’ancienne cuisinière de Johnny Hallyday raconte comment Laeticia a isolé son mari

capture d’écran BFMTV

Depuis que Laura Smet a publié sa lettre quant au testament de Johnny Hallyday, les réactions pleuvent. Les langues se délient et dévoilent la face cachée de Laeticia Hallyday. Face aux caméras de BFMTV, Jacqueline, l’ancienne cuisinière du rockeur livre un témoignage accablant.

Le 6 décembre dernier, lorsque Johnny Hallyday a cessé de vivre, on a bien vu combien la France était touchée. Son testament, le chaos qu’il sème au sein de sa famille, ne laisse pas non plus les Français insensibles. Lorsque Laura Smet, 34 ans, la fille du chanteur a expliqué avoir été évincée du testament de son père, nombreux ont été ceux qui, comme Dominique Besnehard, lui ont témoigné leur soutien, dévoilant au fur et à mesure un tableau familial que l’on n’imaginait pas. Laeticia Hallyday, tout de suite mise en cause, ne cesse d’être critiquée et dépeinte sous un nouveau jour.

Parmi ceux qui se sont laissés aller à quelques confidences sur la famille Hallyday, Jacqueline, l’ancienne cuisinière de l’Idole des jeunes. Chaleureuse, pleine d’une généreuse bonhomie, on devine facilement quelle place familière a pu prendre Jacqueline auprès du rockeur et de ses proches. Cela n’a pas duré pourtant. Au bout de 6 ans de bonheur, elle a été poussée vers la sortie par Laeticia Hallyday.

« Elle était particulière. Peut-être, petite enfant gâtée. Et pas si innocente que sa physionomie pouvait le laisser penser. Elle a réussi à me faire partir, comme beaucoup d’autres personnes également, qui étaient proches de Johnny(…) Tout le monde a été obligé de s’en aller. » Jacqueline n’y va pas par quatre chemins. Pour elle, les intentions de Laeticia Hallyday ont toujours été claires. « Tout ça c’était des manipulations (…) au profit de son petit bien à elle, comme le reste. C’était sa technique sans doute, de manipuler et d’arriver à ce qu’elle voulait. »

Car l’ancienne cuisinière, qui ne cache pas sa compassion pour Laura Smet, en est certaine, Johnny Hallyday n’aurait pas pû déshériter ses enfants. « Ce n’est pas possible. C’est incompréhensible. Il aimait beaucoup ses enfants. »

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