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Un migrant rescapé: « J’ai vu des gars découper des morts pour les manger »

novembre 28, 2017

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Des migrants vendus comme des esclaves en Libye, l’affaire scandalise le monde depuis la diffusion d’une vidéo choc de CNN. Franceinfo a retrouvé un Camerounais victime de cette barbarie qui vit aujourd’hui en France. Un récit qui fait froid dans le dos.

« Il a jeté les trois enfants comme des pommes avant de les abattre »
Le migrant a réussi à acheter sa liberté pour gagner la France, où il vit depuis près d’un an. Il a accepté de témoigner pour France Télévisions et a dévoilé les dessous de ces pratiques insoutenables.

C’est en janvier 2015 que le jeune homme de 32 ans choisit de quitter le Cameroun pour aller en France avec sa soeur. Il passe par le Nigeria et le Niger, avant d’être stoppé à Debdeb, à la frontière entre l’Algérie et la Libye. Pour aller plus loin, sa soeur et lui sont obligés de payer un passeur 500 euros, ce qui leur permet de traverser le désert en pleine nuit.

Là, ils seront capturés par une milice libyenne. « Les messieurs sont arrivés. C’étaient des arabes et tout le monde était armé avec des Kalachnikov », explique l’homme qui souhaite rester anonyme.

Très vite, ils se rendent compte qu’ils ne sont pas seuls et qu’ils vont faire partie d’un gigantesque marché. « Il y avait des enfants avec nous qui pleuraient. Le chauffeur s’est garé, il est venu à l’arrière, il a sorti les trois enfants en les jetant au sol comme des pommes. Il a tiré dessus, il a abattu les trois enfants. »

Après une très longue route qui a duré toute une journée, le migrant et sa soeur seront mis dans un enclos. « On s’est retrouvés avec plus de 1.500 Noirs, hommes et femmes mélangés, avec des enfants et des femmes enceintes, dans un enclos. »

« Comme s’ils étaient là depuis des années »
Certains sont d’ailleurs très marqués par ce qu’ils subissent. « On voit des gens abandonnés comme s’ils étaient là depuis des mois ou des années. Ils nous ont fait descendre avec une brutalité extrême, tout en nous battant et en nous mettant le front contre le sol. Ils ont commencé à violer les femmes. » Après ce viol collectif, il n’a jamais revu sa soeur. Aujourd’hui, il ne sait toujours pas si elle est vivante.

Les miliciens vont alors décider de son sort, presque de semaine en semaine. « On peut passer peut-être une semaine ou deux dans un endroit. Il y en a un autre qui viendra nous prendre. »

Le camp où tous les migrants sont regroupés est un lieu où l’horreur est partout. Beaucoup sont tués. Et les plus chanceux restent sans nourriture pendant plusieurs jours. « On était affamés depuis trois jours et j’ai vu des gars, dont je ne vais pas citer la nationalité, qui ont découpé les cuisses de l’un des morts. Ils l’ont mangé devant mes yeux. »

Un passeur camerounais va finalement racheter sa liberté, ce qui va lui permettre de rejoindre Tripoli pour passer la Méditerranée en zodiac. C’est la vidéo de CNN qui l’a poussé à témoigner.

Abidjantv.net by Leking

Procès Gbagbo – Firmin Detoh Letoh: Mangou  » a donné des instructions sans passer par moi »

novembre 8, 2017
Le général Firmin Detoh Letoh, le mercredi 8 novembre 2017, lors de son audition devant la CPI. © DR / Capture d’écran CPI

Au premier jour de son témoignage au procès de Laurent Gbagbo et de son bras droit Charles Blé Goudé, à la Cour pénale internationale (CPI), ce mardi 7 novembre 2017, le général Firmin Detoh Letoh est revenu sur son rôle lors de la crise postélectorale, sur les instructions données par l’ex-chef d’État et sur ses relations avec le général Philippe Mangou, ex-chef d’état-major des armées.

Le général Firmin Detoh Letoh est le cinquième militaire ivoirien de ce grade à témoigner à la barre de la CPI dans le procès Gbagbo. Le général Philippe Mangou, ex-chef d’état-major de Laurent Gbagbo, dit de lui qu’il avait « l’entière responsabilité » des troupes déployées dans le quartier Abobo, à Abidjan, où plusieurs épisodes violents de la crise postélectorale se sont joués.

Son témoignage est donc attendu avec d’autant plus d’impatience. Voici le verbatim des principaux points qu’il a abordé ce mardi 7 novembre à La Haye :

• Son rôle pendant la crise postélectorale

Des soldats ivoiriens fidèles à Laurent Gbagbo, aux abords du quartier Abobo en mars 2011. © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

« En tant que commandant des Forces terrestres, je recevais mes ordres du chef d’état-major des armées, en l’occurrence, le général de corps d’armée Philippe Mangou, chef d’état-major général des armées. »

En tant que commandant des Forces terrestres, j’avais un état-major

« Je vais décrire mes tâches dans mes fonctions de commandant des Forces terrestres, en deux étapes, parce qu’il y a mon rôle en temps de paix et mon rôle en temps de crise. En temps de paix, comme dans toutes les armées, j’étais chargé d’entraîner mes éléments, de maintenir en état tout le matériel, d’organiser toutes les troupes, pour qu’elles soient opérationnelles au cas où une quelconque crise éclaterait. En temps de crise, sur instructions du chef d’état-major général, je mets mes troupes à sa disposition pour emploi. Si une crise éclate, c’est le chef d’état-major des armées qui prend tout le commandement en compte ».

« En tant que commandant des Forces terrestres, j’avais un état-major. Mon état-major était composé essentiellement de mon adjoint, d’un officier adjoint, d’un secrétariat. En plus, je commandais tous les bataillons de l’armée de terre. A savoir, le 1er Bataillon d’infanterie, le 2ème Bataillon d’infanterie, le 3ème Bataillon d’infanterie, le 1er Bataillon de commandos et de parachutistes (BCP), le 1er Bataillon du génie, le Bataillon d’artillerie sol-air (basa), l’Unité de commandement et du soutien (UCS). J’avais plus de huit bataillons à commander sur le terrain ».

• L’utilisation de mortiers à Abobo

Une foule observe une victime de tirs, en janvier 2011 dans le quartier d’Abobo, à Abidjan. © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

Je n’ai jamais été informé de ce que ces mortiers ont été tirés à Abidjan

« Je n’étais pas au courant de la quantité d’armes dont disposait le lieutenant-colonel Dadi Rigobert, commandant du Bataillon d’artillerie sal-air et sol-sol (Basa-Bass). Je le dis, parce qu’après le 11 avril, j’ai été maintenu comme Comterre, nous avons fait une visite terrain où j’ai découvert des mortiers B2 en quantité énorme. Et cela, je ne le savais pas avant. Parce que sur le terrain, nous en avions besoin, mais on n’en trouvait pas. Je ne maîtrisais pas en totalité le matériel que Dadi avait »

« Il y a eu une demande de mortier, mais c’était à l’ouest pour compléter les munitions et les servants qui s’y trouvaient. En dehors de cela, je n’ai jamais demandé l’autorisation d’utiliser de mortier, encore moins à Abobo. Je n’ai jamais été informé de ce que ces mortiers ont été tirés à Abidjan ».

• Ses relations avec Mangou

Philippe Mangou s’adressant à ses troupes à Abidjan, le 19 novembre 2004. © SCHALK VAN ZUYDAM/AP/SIPA

« Il est arrivé des moments où le général Philippe Mangou a conversé directement avec le chef qui était sur le terrain. J’ai reçu un ou deux rapports. Une fois, il s’est adressé à Niamkey Basile (commandant de la zone d’Abobo, NDLR), sans que je ne le sache. Il s’agit de la marche des femmes d’Abobo, le 03 mars. Il m’a appelé pour me demander si j’étais au courant d’une certaine marche des femmes. »

[Le général Mangou] a donné des instructions directement aux éléments sans passer par moi

« Je lui ai dit que je n’étais pas au courant. D’une part, parce qu’on n’en a pas parlé à la réunion de la veille et d’autre part, il n’y a jamais eu de message concernant cette marche. Donc, moi, je n’étais pas au courant d’une quelconque marche. Or bien avant, il avait déjà appelé Niamkey Basile. Je n’étais pas du tout content ce jour-là. J’ai remonté les bretelles au commandant Niamkey Basile pour lui dire qu’il a franchi la hiérarchie et que je ne voulais pas que cela se répète. »

« La deuxième fois, nos éléments étaient au camp d’Abobo et le commandant Williams Toualy m’a fait part de ses difficultés parce qu’ils étaient très menacés, que cela faisait une semaine que les soldats n’avaient pas à manger, enfin que c’était difficile de faire le ravitaillement. Il m’a présenté la situation. Avant de lui proposer de quitter les lieux, j’avais rendu compte au chef d’état-major des armées. Le général Philippe Mangou m’a recommandé de voir avec le commandant Toualy qui était sur le terrain. Quand je suis reparti vers Toualy, il m’a dit que le général (Mangou) lui avait donné l’ordre de rester sur place. Ce sont les deux cas que j’ai vécu. Où il a donné des instructions directement aux éléments sans passer par moi. »

• Instructions de Gbagbo

Laurent Gbagbo attend l’énonciation des charges pesant contre lui (Février 2013) © Michael Kooren/AP/SIPA

« Il y a eu deux ou trois réunions avec le président Gbagbo. Celle dont je me souviens, c’était le 22, 23 février. Ça s’est passé au palais présidentiel du Plateau. Et chaque fois que le besoin se faisait sentir, nous accompagnions le chef d’état-major à des comptes rendus qu’il faisait souvent au président. »

A chaque fois que nous rendions compte au président Gbagbo, il nous exhortait à reprendre le combat

« C’était pour faire le point au président parce que bien avant, nous avions une mission sur Abobo. Cette mission s’est mal passée. Ce jour-là, nous avions perdu deux policiers, deux véhicules endommagés et les éléments étaient obligés de faire demi-tour sur leur base. Donc, le lendemain, nous avons été convoqués par le président de la République pour qu’il sache ce qui s’est passé réellement. »

« La parole a été donnée au chef d’état-major qui a fait le point et à ce niveau, il y a eu des interventions du général Edouard Tiapé Kassaraté (commandant supérieur de la gendarmerie), du général Guiai Bi Poin (commandant du Centre de commandement des opérations de sécurité – Cecos) et moi-même. J’avais fait état de l’insuffisance de nos éléments, notamment à Anyama. »

« J’ai fait le point au président de la République. Il s’en est étonné parce que lui ne pensait pas que dans les bataillons, il n’y avait plus personne. Il faut dire que pendant la crise, il y avait eu beaucoup de défections. On n’avait pas assez d’hommes dans les bataillons. C’était rare d’atteindre des sections de 25 personnes quand on demandait des renforts. »

« Le 3ème bataillon venu de Bouaké était démuni, était en position très difficile. Or Anyama constituait une zone très dangereuse pour nos éléments. Donc, j’ai pris la parole et j’en ai fait cas. Le général Kassaraté a décidé de nous envoyer un peloton et ce peloton est venu de Dimbokro. 25 personnes sont venues de Dimbokro, elles avaient des armes qui dataient de 1949. Comme le général Mangou finissait de parler, il a proposé au président de la République de faire d’Abobo une zone de guerre. Ce que le président n’a pas accepté. Il ne l’a pas accepté ce jour-là, il n’a pas pris le décret. »

« Je suis intervenu pour dire que ce ne serait pas bien qu’on déclare la zone d’Abobo comme zone de guerre. On avait des difficultés certes à Abobo, mais l’armée n’est pas là pour tuer les populations. Notre rôle principal, c’est de défendre les populations, c’est de les protéger et si on déclarait Abobo comme zone de guerre, il allait y avoir des dégâts collatéraux. Surtout que ceux qui étaient en face de nous, c’était le Commando invisible (milice proche de l’ex-rébellion des Forces nouvelles, NDLR) qui combattait en tenue civile. »

« Vous voyez qu’un couvre-feu a été instauré pour que la population ne soit pas dehors la nuit. On avait même demandé à la population de sortir d’Abobo. Mais elles sont restées. On avait des difficultés pour manœuvrer comme il se doit. »

« A chaque fois que nous rendions compte au président Gbagbo, il nous exhortait à reprendre le combat, parce que notre mission était de sécuriser la population d’Abobo et d’Anyama, et à un degré moindre, Koumassi (commune d’Abidjan) qui était pris en otage par le Commando invisible. Notre rôle était donc de préserver les populations des attaques du Commando invisible. Des éléments des Forces de défense et de sécurité ont été tués aussi dans ces zones. Donc, nous sommes allés chez le président pour lui faire le compte rendu ».

Jeuneafrique.com par

CPI – Procès Gbagbo: les reproches du général Mangou envers l’Onuci pendant la crise postélectorale

septembre 28, 2017
Le général Philippe Mangou lors de l’audition du 27 septembre 2017. © Capture d’écran Youtube / DR

Au troisième jour de son témoignage devant la CPI, mercredi 27 septembre, dans le procès Laurent Gbagbo et de son bras droit Charles Blé Goudé, le général Philippe Mangou, ex-chef d’état-major des armées, est revenu sur l’attitude jugée par moments « inamicale » de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) et sur les décrets signés par Laurent Gbagbo instaurant des couvre-feux sur l’étendue du territoire ivoirien.

La « provocation » de l’Onuci

« J’ai été très amer avec les forces onusiennes (Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire, Onuci) parce que j’estime que quand vous êtes en crise et qu’une force vient vous aider à aller à la paix, elle se doit d’avoir un certain comportement. Je ne vais pas jeter le discrédit sur l’ensemble des forces impartiales qui, il faut le reconnaître, ont fait un travail satisfaisant pour la Côte d’Ivoire, ont aidé la Côte d’Ivoire à aller à la paix. Je suis miliaire et je sais, quand on quitte sa famille, son pays pour aller se mettre au service d’un autre pays, ce n’est pas facile. Ils ont fait l’essentiel. Mais comme dans tout groupement, dans toute association de personnes, il y a des personnes qui, de par leur comportement, jettent le discrédit sur le travail satisfaisant fait par l’ensemble ».

« J’ai été très amer parce que dans la nuit du 11 au 12 janvier 2011, nos policiers qui étaient partis pour la sécurisation d’Abobo [commune d’Abidjan, fief du Rassemblement des républicains – RDR, parti d’Alassane Ouattara, NDLR] précisément au rond-point, ont été encerclés, puis tués, des véhicules ont été calcinés. Au même moment, est arrivé un convoi de dix véhicules des forces impartiales. Il y en avait qui agonisaient encore, qui n’étaient pas encore morts, couchés dans leur sang et qui cherchaient secours. Ils ont tourné les talons, ils se sont embarqués dans leurs véhicules et ils sont partis. Nous sommes ici dans une justice internationale. C’est une faute très grave, le refus de porter assistance à personne en danger. Entre miliaires, il y a une certaine solidarité au point que nous nous appelons frères d’armes. Et l’appellation ne se fait pas seulement du bout des lèvres, cela doit se ressentir également dans nos faits et gestes »

J’ai trouvé que c’était de la provocation et que c’était inamical de leur part

« Quand des forces agissent ainsi, vis-à-vis de nos forces, il y a de quoi être révolté. Cela m’a révolté. Et je n’ai pas été tendre avec eux. La deuxième raison pour laquelle je suis intervenu, c’est en rapport avec l’organisation des patrouilles. Même quand ce sont les éléments d’une même patrouille, nous évitons que ces éléments se retrouvent sur le même terrain parce que la nuit, tous les chats sont gris. Et en patrouille, vous prenez toutes les dispositions pour qu’au cas où vous tombez sur le camp ennemi, vous puissiez intervenir. En effet, il pouvait y avoir des méprises. Ma position était que si l’Onuci voulait participer à nos patrouilles, qu’elle nous le dise, on ne l’interdisait pas. Dans ce cas, nous nous serions répartis les secteurs pour faire les patrouilles. Mais on arrive à Abobo, on fait nos patrouilles et on les voit venir. Je précise que quand vous voyez les phares allumées, il est difficile de savoir qui vient en face. Je me suis plaint de ces deux faits. J’ai trouvé que c’était de la provocation et que c’était inamical de leur part ».

Les couvre-feux de Gbagbo

« Le 27 novembre 2010, veille du deuxième tour de l’élection présidentielle, a posé problème. Ce jour-là, le président Blaise Compaoré, facilitateur des Accords de Ouagadougou, est arrivé à Abidjan. Le président Laurent Gbagbo, le président Blaise Compaoré, le président Alassane Ouattara se sont retrouvés à la présidence de la République. Pour discuter de ce décret (portant instauration d’un couvre-feu sur l’étendue du territoire), le président Laurent Gbagbo nous a appelés, nous, différents chefs des différents commandements. Il y avait le chef d’état-major des armées, le général Kassaraté, le général Brédou M’Bia et le général Guai Bi Poin. Il voulait nous demander s’il était opportun de maintenir ou d’annuler le décret. Compte tenu de la présence de ces éminentes personnalités, nous étions gênés, on ne pouvait pas se prononcer, j’ai proposé que le président se prononce. Le président Gbagbo, en présence du président Blaise Compaoré, a dit qu’il n’allait pas décréter le couvre-feu ce jour-là. Mais au départ du président Blaise Compaoré, le président a signé d’autorité le décret pour qu’il y ait un couvre-feu. L’opposition a donc manifesté son mécontentement. Au niveau d’Abobo, il y a eu des manifestations qui ont dégénéré et occasionné trois morts. Voici concernant le décret du 27 novembre ».

Selon mon évaluation et les renseignements que je recevais, il y avait nécessité d’instaurer un couvre-feu parce qu’on était très proche du vote

« Concernant le décret du 28 novembre qui devrait intervenir tout juste à la fin du scrutin, personnellement, j’ai proposé au président qu’on le prenne. Avant de signer le décret, le président de la République nous a convoqués à sa résidence à Cocody. Mais, cette fois-ci, avec le premier ministre Guillaume Soro. Et quand il a posé la question de savoir s’il fallait signer ce décret ou pas, le premier à prendre la parole était le Premier ministre Soro qui a dit que les élections viennent d’avoir lieu et que c’est le moment de collecter les résultats, ce qui implique ramassage des urnes et collecte des résultats. De ce fait, les gens ne verraient pas d’un bon œil ce décret et pourraient penser que nous sommes en train d’opérer un bourrage d’urnes. Il a donc proposé au président de renoncer à ce décret. À la suite du Premier ministre, j’ai pris la parole pour dire : ‘Monsieur le président, c’est vrai que je vous ai proposé de prendre un décret pour des raisons sécuritaires. Mais compte tenu de ce que vient de dire monsieur le Premier ministre, je suis d’avis avec lui, cela pourrait prêter à interprétation. Donc, il sera souhaitable que le décret ne soit pas pris’. Mais le décret a été signé d’autorité par le président Laurent Gbagbo ».

« De fait, selon mon évaluation et les renseignements que je recevais, il y avait nécessité d’instaurer un couvre-feu parce qu’on était très proche du vote. Et si jamais les gens saccageaient le matériel du vote et les différents bureaux de vote, comprenez que le 28 novembre, la Commission électorale indépendante allait avoir beaucoup de problèmes, mais les arguments du Premier ministre Soro étaient convaincants ».

« Quant au couvre-feu du 26 novembre, nous l’avons proposé parce qu’il y avait eu un fait antérieur qui a occasionné pas mal de blessés. En effet, le 19 novembre 2011, un groupe de jeunes proches du FPI [Front populaire ivoirien, parti de Laurent Gbagbo, NDLR] s’est rendu au QG du RHDP [Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, coalition de partis politiques ayant soutenu la candidature d’Alassane Ouattara au second tour de la présidentielle du 28 novembre 2010, NDLR] et a saccagé ce QG. Il s’en est suivi une bagarre de rue qui a fait près de vingt blessés. Les préparatifs de la période électorale s’approchant, nous avons donc proposé au président de la République qu’il prenne un décret, en vue de permettre à ceux qui sont en train d’installer le matériel électoral, de travailler. De sorte qu’une fois le matériel disposé de nuit, on n’aille pas le saboter. C’est donc au vu du premier incident que nous avons proposé au président qu’il prenne un décret, le 26 novembre (2010) ».

Jeuneafrique.com par

« J’étais parmi les cadavres »: après un massacre en Centrafrique, un survivant témoigne

août 16, 2017

Jonas Ngobo, membre de la Croix-Rouge centrafricaine et survivant d’un massacre à Gambo, dans le sud-est de la Centrafrique, photographié dans la chapelle Saint-André de Loungougba, le 14 août 2017 / © AFP / Alexis HUGUET

« J’étais parmi les cadavres et les blessés »: Jonas Ngobo, de la Croix-Rouge centrafricaine, a survécu à un massacre dans le sud-est de la Centrafrique, région isolée qui subit une flambée de violences depuis début mai, avec pour conséquence des milliers de réfugiés en RDC voisine.

Jonas Ngobo, 54 ans, a vu mourir plusieurs de ses collègues humanitaires dans la tuerie du 5 août à Gambo à environ 450 km à l’est de la capitale Bangui. Six au total, selon le bilan du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) publié le 9 août.

A un correspondant de l’AFP, il raconte cet épisode de violences envers les civils, emblématique du conflit entre groupes armés de l’ex-Séléka, prétendant défendre les musulmans, et anti-balaka, majoritairement chrétiens. La guerre porte aussi sur le contrôle des ressources naturelles, explique un récent rapport du think tank américain Enough Project.

A Gambo, la tuerie a commencé vers midi quand des ex-Séléka ont voulu reprendre la ville à des anti-balaka, après l’arrivée d’un contingent marocain de la Mission des Nations unies (Minusca), se souvient M. Ngobo qui travaillait au dispensaire.

« Tout le monde pensait que l’hôpital était le refuge. Les gens se sont agglutinés en pensant qu’ils étaient sous protection de la Croix-Rouge », raconte cet homme aux traits tirés rencontré lundi dans le village de Loungougba où il s’est réfugié après les combats, à 50 km vers l’est en direction de Bangassou.

« En arrivant, un des Séléka a pris son couteau pour déchirer le drapeau de la Croix-Rouge. Avec des armes, avec des machettes, ils ont égorgé des gens. Ils ont attaqué à l’intérieur, à l’extérieur, dans tous les bureaux. Ils ont cassé toutes les portes », poursuit l’ancien « major » (responsable d’un pavillon du dispensaire).

« Ils ont continué jusqu’à 16h00 avant se replier. On a retrouvé des morts et des blessés en ville. Le soir, la ville était déserte. Tout le monde a fui en brousse », selon M. Ngobo.

Il ajoute avoir été « pris en otage (par les assaillants) dans leur base pour soigner leurs blessés durant cinq heures ». « Après, ils m’ont ramené à l’hôpital et m’ont dit de ne pas bouger. J’étais parmi les cadavres et les blessés ».

« Vers 23h00, le samedi 5, je me suis enfui en brousse. J’aidais des blessés à partir vers Bangassou (à 75 km vers l’est). Certains ont mis une semaine pour arriver jusqu’ici, d’autres sont arrivés aujourd’hui même » (lundi dernier), confie M. Ngobo.

« Le bilan provisoire que j’avais fait samedi soir, c’était 32 morts dans les pavillons et dans la cour », dit-il.

– ‘Pourquoi nous haïssent-ils?’ –

En mai, ce sont des anti-balaka -d’après la Minusca- qui avaient attaqué Bangassou et sa région, tuant six Casques bleus. Ils contrôlent toujours la ville depuis, a constaté le correspondant de l’AFP, même si des contingents marocains, gabonais et bangladeshi de la Minusca y sont visibles.

A Bangassou, plusieurs centaines de musulmans sont toujours réfugiés à l’intérieur du petit séminaire Saint Louis à côté de la cathédrale. Ils craignent pour leur vie s’ils en sortent.

« Pourquoi ils nous haïssent, pourquoi ils nous font ça? Les femmes ont été attaquées, les enfants égorgés », se lamente l’un d’eux, Djamal Mahamat Salet, fils du grand imam de Bangassou. Il affirme que son père est mort le dimanche 14 mai lors de l’attaque des anti-balaka.

Contrôlé par les groupes d’auto-défense en civil, Bangassou est quasiment déserte, surtout le quartier administratif. L’activité au marché reprend peu à peu, selon l’évêque espagnol de Bangassou, Juan José Aguirre.

Dimanche dernier, ce dernier a traversé en pirogue la Mbomou pour aller dire la messe aux milliers de réfugiés centrafricains qui ont fui les violences de l’autre côté de la frontière, en République démocratique du Congo, dans le village reculé de Ndu.

Une fois passé le poste de douane, il a délivré son homélie en sango, la langue nationale de la Centrafrique, et donné aux réfugiés des nouvelles, en français cette fois, des derniers événements qui ravagent leur pays, de l’autre côté de la rivière, à Bangassou et Gambo.

Ils sont des « milliers dans des zones reculées de la RDC où très peu d’acteurs humanitaires sont présents », s’est inquiété mercredi le Haut commissariat de l’ONU aux réfugiés dans un communiqué.

« Le dernier grand mouvement a été signalé par les autorités dans la ville (congolaise) de Yakoma, où plus de 10.000 individus sont arrivés depuis la semaine dernière. Ils ont fui l’insécurité à Bema, situé en face de la ville congolaise de Yakoma », détaille le HCR.

Romandie.com avec(©AFP / 16 août 2017 13h38)                

Etats-Unis: témoignage accablant de l’ex-chef du FBI contre Trump

juin 7, 2017

James Comey (g), ex-directeur du FBI limogé par Donald Trump (d), a livré mercredi un témoignage explosif sur les interventions du président américain dans l’enquête sur la Russie, risquant d’exposer le dirigeant à des accusations d’entrave à la justice. / © AFP/Archives / Drew Angerer, Jim WATSON

James Comey, ex-directeur du FBI limogé par Donald Trump, a livré mercredi un témoignage explosif sur les interventions du président américain dans l’enquête sur la Russie, risquant d’exposer le dirigeant à des accusations d’entrave à la justice.

A la veille de son audition publique et très attendue au Sénat, M. Comey a dans une déclaration écrite de sept pages confirmé que le milliardaire lui avait demandé d’abandonner toute enquête sur Michael Flynn, son ancien conseiller à la sécurité nationale mêlé à l’affaire de l’ingérence russe dans l’élection présidentielle et évincé en février.

« J’espère que vous pourrez trouver une façon d’abandonner cela, de lâcher Flynn. C’est un homme bien », lui aurait dit le président lors d’une rencontre en tête à tête le 14 février dernier dans le Bureau ovale.

Selon M. Comey, cette requête concernait toute investigation relative aux « fausses déclarations de M. Flynn concernant ses conversations avec l’ambassadeur russe en décembre », et non l’enquête plus large sur l’éventuelle collusion entre la Russie et la campagne du républicain.

« Cela m’a beaucoup inquiété, étant donné le rôle du FBI comme service d’investigations indépendant », écrit M. Comey.

Michael Flynn est accusé d’avoir menti au vice-président en ne révélant pas qu’il avait évoqué les sanctions américaines contre Moscou dans ces échanges.

L’ancien chef du FBI raconte aussi en détails un dîner à la Maison Blanche du 27 janvier, lors duquel Donald Trump lui aurait dit: « J’ai besoin de loyauté, je m’attends à de la loyauté ».

« Je n’ai pas bougé, parlé ou changé l’expression de mon visage », écrit l’ancien grand policier, décrivant « un silence gênant ».

Et quand le président, en fin de repas, l’a relancé sur la question de la loyauté, M. Comey a répondu qu’il « aurait toujours de l’honnêteté de sa part ».

« C’est ce que je veux, de la loyauté honnête », a dit M. Trump. « J’ai fait une pause et dit: +cela, vous l’aurez+ ».

– Trump pas visé par l’enquête –

Cette déclaration a été publiée par la commission du Renseignement du Sénat, où l’ancien chef du FBI témoignera lors d’une audition publique jeudi matin à 14H00 GMT, devant les caméras du monde entier.

Il y confirme également qu’il a consigné à l’époque dans des notes le contenu de ses conversations avec le président américain, comme l’avaient rapporté plusieurs médias.

Deux autres coups de fil ont également eu lieu entre les deux hommes, le 30 mars et le 11 avril. Dans ces conversations, le locataire de la Maison Blanche a demandé au patron du FBI ce qui pouvait être fait pour « lever le nuage » de l’enquête russe, dont l’ombre l’empêcherait d’agir efficacement au nom du pays, selon ce récit.

L’ex-policier a alors confirmé que le président lui-même n’était pas visé par l’enquête. « Il m’a dit à de nombreuses reprises: +nous devons révéler ce fait+ », écrit M. Comey.

« Le président a ajouté que si certains de ses proches +satellites+ avaient fait quelque chose de mal, ce serait bien de le découvrir, mais qu’il n’avait rien fait de mal et qu’il espérait que je trouve une façon de dire que nous n’enquêtions pas sur lui », poursuit-il. « Je lui ai dit que je verrais ce que nous pourrions faire ».

Dans le coup de téléphone d’avril, le président l’a relancé.

Le récit de M. Comey est frappant par la description sans équivoque du malaise suscité par les requêtes à répétition du président.

Après son tête-à-tête du Bureau ovale, que le président avait préalablement vidé de tous ses conseillers, James Comey a « imploré » le ministre de la Justice Jeff Sessions « d’empêcher toute future communication directe entre le président et moi ».

Ces faits minutieusement détaillés confirment des informations de presse publiées depuis le limogeage soudain du 9 mai, et qui avaient conduit plusieurs élus du Congrès à soupçonner une tentative d’entrave à la justice et, pour quelques uns, à réclamer l’ouverture d’une procédure de destitution.

Afin de protéger l’indépendance de l’enquête du FBI sur la Russie et une éventuelle collusion avec les équipes de campagne Trump, la Justice a nommé un procureur spécial, Robert Mueller, le 17 mai.

Les réactions ont commencé à tomber mercredi quelques minutes après la publication du document.

« Toute cette histoire est folle », a tweeté la sénatrice Elizabeth Warren.

A l’inverse, le parti républicain a fait valoir que trois fois, en janvier et en mars, James Comey avait confirmé à Donald Trump ce que celui-ci clame haut et fort depuis des mois: à savoir qu’il n’est pas lui-même visé par les investigations russes.

Romandie.com avec(©AFP / 07 juin 2017 21h25)                

Papa Wemba savait comment il partirait…

avril 24, 2016

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Papa Wemba, en grand initié africain, savait dans quelles circonstances il mourrait. Il savait qu’il allait…

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Niger/présidentielle: controverse sur le vote par témoignage

février 17, 2016

 

Niamey – L’autorisation mercredi au Niger du vote par témoignage (vote sans pièce d’identité mais avec deux personnes attestant de l’identité du votant) a suscité la colère de l’opposition et de la société civile, à quatre jours de la présidentielle de dimanche.

La télévision nationale a annoncé que le Conseil d’Etat avait donné un avis favorable au vote par témoignage des inscrits ne disposant pas de pièces d’identité.

Le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Boubé Ibrahim, a pris un arrêté pour autoriser ce type de vote, selon la télévision.

Sa décision ne fait pas l’unanimité des représentants de l’opposition et de la société civile qui siègent à la Céni, a confié à l’AFP une source proche de la Commission.

Le vote par témoignage concerne environ 1,5 million d’électeurs dans le pays sur près de 7,5 millions d’inscrits. Ce chiffre a été mis au jour lors de l’audit du ficher électoral nigérien par l’Organisation internationale de la francophonie en janvier.

Le vote par témoignage pose problème parce que ça permet des fraudes, a affirmé à l’AFP Moussa Tchangari, figure de la société civile et opposant notoire.

Quelqu’un vient avec une carte d’électeur qui peut ne pas être la sienne, il trouve deux personnes qui peuvent témoigner et il peut voter. Dans un contexte très partisan, ce n’est pas difficile de trouver quelques témoins, ajoute M. Tchangari.

Ce type de vote avait certes été accepté en 2011 mais c’était une disposition transitoire en attendant d’établir les fichiers biométrique qui n’ont pas été faits, rappelle-t-il.

Au sein de l’opposition, on dénonce le fait que des milliers de cartes d’électeurs, fausses ou non distribuées, circulent et pourraient être utilisées lors du vote. Les cartes correspondent aux noms inscrits sur les listes mais ne comportent pas de photo ou d’empreinte digitale.

S’exprimant au nom de la Coalition pour l’Alternance (COPA 2016, opposition), Tahirou Kalilou rappelle que Le vote par témoignage n’est pas inscrit dans la loi. En réalité, l’action du Premier Ministre (qui a saisi le Conseil d’Etat) cache mal l’intention du pouvoir sortant de troubler la sincérité, la fiabilité et la crédibilité des élections.

La COPA 2016 prend à témoin l’opinion relativement à la fraude massive planifiée par le pouvoir. Le vote par témoignage participe de cette tromperie à grande échelle, a-t-il conclu.

Des sources de l’opposition critiquent également le manque de préparation de la Céni, notamment en province dans un pays où les déplacements sont longs.

Ces accusations ont été réfutées par le vice président de la Céni Kadri Oumarou Sanda. C’est trop tôt pour le dire qu’on n’est pas prêt! On est en train de travailler, on fait des formations en cascades (par niveau national, régional, local). On essaie de tenir le timing, c’est toujours comme cela qu’on procède, a-t-il confié à l’AFP.

Quelque 15 candidats s’affronteront dimanche lors du scrutin présidentiel qui sera couplé à des législatives au terme d’une campagne sous tension.

Le président Mahamadou Issoufou, 63 ans, qui brigue un second mandat, a prédit une victoire par un coup KO dès le premier tour alors que l’opposition, divisée, a promis de s’unifier au second.

Romandie.com avec(©AFP / 17 février 2016 20h25)

Kate del Castillo prête à témoigner sur El Chapo, mais aux Etats-Unis

février 4, 2016

Los Angeles – L’actrice Kate del Castillo est tout à fait disposée à témoigner auprès des autorités mexicaines sur ses liens avec El Chapo mais à condition que la rencontre ait lieu aux Etats-Unis, a affirmé jeudi son avocat à l’AFP.

Selon Harland Braun, avocat de la comédienne à Los Angeles, où elle vit, les autorités mexicaines n’ont pas ordonné à l’actrice de 43 ans d’aller témoigner sur ses liens avec le baron de la drogue Joaquin El Chapo Guzman.

Ce n’est pas vrai, c’est juste de la publicité pour le gouvernement mexicain, a-t-il commenté, ajoutant qu’elle était en revanche tout à fait disposée à leur parler si les représentants de Mexico se rendent aux Etats-Unis pour la rencontrer.

Une source proche des autorités avait indiqué jeudi à l’AFP que l’organisme judiciaire en charge de la lutte contre le crime organisé (Seido) avait émis un ordre de localisation et de présentation à l’encontre de Kate del Castillo afin qu’elle comparaisse en qualité de témoin dans l’enquête sur le narcotrafiquant.

D’après lui, les autorités américaines peuvent organiser une rencontre dans le cadre d’accords de coopération bilatéraux, mais rien n’a été fait pour le moment.

Del Castillo se retrouve au centre d’un scandale médiatique après avoir servi d’intermédiaire pour l’interview réalisée par la star américaine Sean Penn du chef du cartel de Sinaloa, alors en cavale.

Kate del Castillo avait entamé vendredi dernier une démarche judiciaire pour la prémunir d’une possible arrestation au Mexique.

Les autorités mexicaines lui avaient déjà demandé de témoigner, mais l’actrice, qui possède aussi la nationalité américaine, ne s’était pas présentée.

La comédienne qui a incarné une chef de cartel de drogue dans la série à succès une La reina del Sur (La reine du sud) coopère avec les autorités mexicaines avec lesquelles elle est en contact par l’intermédiaire de ses avocats à Mexico, a précisé M. Braun.

La justice mexicaine tente notamment de déterminer si El Chapo a investi de l’argent dans la marque de tequila que possède l’actrice, baptisée Honor Del Castillo.

El Chapo n’a jamais investi dans quoi que ce soit pour elle, il n’y a pas d’histoire d’argent et le gouvernement mexicain le sait, a assuré M. Braun lors d’un entretien téléphonique.

Ils ont juste honte qu’il se soit échappé deux fois, poursuit-il.

Elle voulait juste faire un film sur sa vie, un genre de +Parrain+ à la mexicaine et lui ne voulait pas faire de l’argent, il voulait juste qu’il y ait un film sur lui, a argumenté l’avocat.

Il a par ailleurs répété qu’elle se sentait trahie par Sean Penn.

Elle n’était pas au courant que le comédien avait arrangé un article pour le magazine Rolling Stone sur la rencontre qu’elle a contribué à organiser entre Penn et El Chapo.

Elle était allée au Mexique pour parler du projet de film biographique sur Guzman, a-t-il encore déclaré.

Kate Del Castillo avait assuré sur Twitter mi-janvier qu’elle donnerait dans un avenir proche sa version des faits, mais elle ne s’est pas encore exprimée sur cette affaire.

Joaquin El Chapo Guzman a été arrêté le 8 janvier à Los Mochis, dans l’Etat de Sinaloa (nord-ouest), six mois après sa spectaculaire évasion d’une prison de haute-sécurité près de Mexico.

L’évasion de ce puissant narcotrafiquant avait constitué un sérieux camouflet pour le gouvernement du président Enrique Peña Nieto.

Romandie.com avec(©AFP / 05 février 2016 02h34)

Congo: le régime de Sassou Nguesso sous protection française traque et persécute

novembre 2, 2015

Nous remercions vivement celui ou celle qui apportera ou remettra en mains propres les témoignages ci-après au Président François Hollande et son ministre des Affaires étrangères pour qu’ils prennent conscience du « QUITUS » accordé à M. Sassou Nguesso et du « PERMIS DE TUER » qu’ils lui ont délivré.

Témoignage rapporté par Marie-Louise Abia

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Le témoignage bouleversant du professeur Marion Michel Madzimba Ehouango
« Le 21 octobre, alors qu’on nous conduisait à la DGPN , dans le bus , nous étions accompagnés par des  » policiers » surexcités qui nous ont assénés de chants folkloriques mbochis… » Sassou nzambe a tsengué… » . insultant les autres ethnies, molestant certains d’entre nous…


C’est en ce moment que j’ai vraiment pris la mesure de la césure ethnique dans laquelle ce gars a plongé notre pays… Quant à la mise en scène d’un procureur de la République qui a cherché séance tenante à fabriquer un  » flagrant délit » pour nous inculper de  » terrorisme »…, je vous laisse imaginer l’atmosphère.

En fait nous nous sommes fait arrêter parce que nous étions intervenus face aux supplétifs de la police qui effectuaient des rafles dans les parcelles à Diata. Arrêtant tout jeune âgés de 15 ans et plus…

Au moins cet incident a fait cesser ce ramassage de jeunes de ce quartier.
Oui…Faisons l’effort de nous affranchir de ce piège. Même au cours des réunions de l’opposition je frémis en écoutant certains propos de gens avec lesquels je crois, pourtant, partager certains idéaux de la démocratie.

Le fait que la police ait encadré (voir même accompagné) des cortèges de carnaval de militants emmaillotés de la mouvance présidentielle dans la partie nord, au moment même où des jeunes opposants étaient tués dans la partie sud de Brazzaville, devrait choquer y compris les propres parents du Chef de l’État.

Je vois bien certains hypocrites me faire le reproche de relater ces faits, mais il vaut mieux que ce soit moi qui le fasse plutôt qu’un homme du sud. (….) Ayons le courage de dénoncer l’animalité qui semble prendre le contrôle de certains d’entre nous. Si non, ce Congo restera déchiré même après le départ de Sassou.

Ils ne m’ont pas frappé …mais ils ont frappé Bongouandza, Mierassa et Kinfousia….j’aurais aimé qu’ils me frappent aussi. Tellement j’avais honte… »

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2ème Témoignage (réaction) : Marie-Louise Abia, une femme traquée, parce qu’elle ose… briser l’omerta…

Chers amis, cherchez l’erreur: j’ai juste dit tout haut ce que Sassou Nguesso – seul – fait subir aux populations du sud qu’il juge « têtues » d’après ses propres proches. Je n’ai accusé personne d’autre et vous venez impliquer tous les frères et soeurs du Nord-Congo dans ces crimes que commet Sassou Nguesso. Cherchez vraiment l’erreur! ai-je dit que tous les congolais du nord tuent les congolais du sud? Les crimes de Sassou Nguesso seraient-ils endossables par tous les congolais du nord? quand les mercenaires et miliciens de Sassou Nguesso doivent massacrer les congolais, dans quelle partie du Congo commettent-ils ces massacres?

Si nous n’avons même pas l’honnêteté de voir un problème que peut voir un aveugle, c’est que nous faisons bien preuve de naïveté ou d’hypocrisie! Je répète, je persiste et je signe : parce que la plupart des richesses du Congo se trouvent dans la partie sud du Congo, et que les Congolais du sud ont le courage de dire « NON » quand leur souffrance a atteint le comble du paroxysme.

Denis Sassou Ngesso – seul – a planifié l’extermination pure et simple des congolais du sud, c’est une information qui vient de son propre milieu. Tous ceux qui viennent exposer leur naïveté en m’accusant de tous les noms d’oiseaux sont complices de ce génocide. Ne perdez pas votre temps à m’insulter, si vous vous sentez si concernés que cela, allez plutôt vous renseigner pour que vous ne mouriez pas bête!

Marie-Louise ABIA

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Le boule­ver­sant témoi­gnage de Céline Dion sur la santé de son mari : il veut mourir dans ses bras

août 24, 2015
Céline Dion et René Ange­lil

Céline Dion et René Ange­lil

« Il a peur quand je ne suis pas avec lui à la maison »

Céline Dion remon­tera sur scène à Las Vegas cette semaine, jeudi 27 août. Il s’agira du grand retour de la chan­teuse après de longs mois loin de la scène. Elle avait voulu faire une pause pour prendre soin de son époux, René Ange­lil, atteint d’un cancer de la gorge. Mais il a lui-même insisté pour qu’elle retourne sous les projec­teurs démon­trer l’éten­due de son talent au monde entier. Lors de ce come-back très attendu, lui-même sera peut-être absent tant son état de santé est fragile. Le concert lui sera retrans­mis en direct s’il ne peut se dépla­cer jusqu’au Caesar’s Palace. Dans une inter­view accor­dée à USA Today, Céline Dion s’est livrée sur les discus­sions qu’elle a eues avec les méde­cins de Boston qui suivent son époux pour son cancer de la gorge et son inquié­tude pour la survie de René est de plus en plus visible. « Nous leur avons demandé plusieurs fois combien de temps nous avons, trois semaines, trois mois ? René veut savoir. Mais ils nous répondent qu’ils ne savent pas. »

C’est avec cette épée de Damo­clès qui pour­rait s’abattre à n’im­porte quel moment qu’elle doit compo­ser au quoti­dien. Pour leur fils aîné âgé de 14 ans, voir son père dans un tel état de faiblesse est éprou­vant. Les jumeaux Eddy et Nelson n’ont que 4 ans et voient les choses diffé­rem­ment : « Ils ne l’ont pas connu autre­ment que malade, alors je leur dis : “Venez, allons donner à manger à papa” et ils m’ac­com­pagnent », a révélé Céline Dion. La chan­teuse partage aussi des moments de partage déchi­rants avec son époux. Un jour où elle l’in­ter­ro­geait sur son état de santé et sur son ressenti, il lui a dit : « Je veux mourir dans tes bras ». Et l’in­ter­prète de My Heart Will Go On de répondre avec bravoure : « D’ac­cord, très bien, je serai là, tu mour­ras dans mes bras ». Il lui a d’ailleurs trans­mis des indi­ca­tions sur la façon dont doivent se dérou­ler ses funé­railles.

Pour Céline Dion, les choses sont désor­mais très simples : « Quand on voit quelqu’un se battre aussi fort, l’im­pact est impor­tant sur soi, a-t-elle expliqué. Vous avez deux choix : soit vous regar­dez votre mari très malade et que vous ne pouvez pas aider et ça vous tue. Soit vous regar­dez votre mari malade et vous lui dites : “Je suis avec toi. Je suis là. Tout ira bien.” » C’est pour lui qu’elle compte aller de l’avant sans fléchir. « Vous pouvez avoir les genoux qui tremblent à la fin, mais quand quelqu’un que vous aimez tombe et a besoin d’aide, ce n’est pas le moment de pleu­rer. Après, bien sûr. Mais pas pour le moment. » La situa­tion est aussi pénible pour elle que pour lui, qui a toujours géré la carrière de la chan­teuse. « Ça lui fait mal de ne pas me voir de toute la jour­née et que je sois là-bas à travailler, a-t-elle révélé. Mais il vaut que je le fasse, que je fasse ce spec­tacle et ces inter­views. Même s’il a peur quand je ne suis pas avec lui à la maison. »

C’est avec réso­lu­tion et bien déter­mi­née à donner le meilleur d’elle-même que Céline Dion montera sur scène. Elle veut lais­ser derrière elle la souf­france. « Toutes mes larmes, c’était l’an dernier, a-t-elle confié. Je crois que c’est bon. Pour l’ins­tant. Le moment vien­dra où ça me frap­pera, et ça me frap­pera. Mais mon boulot, c’est de dire à mon mari : “Nous allons bien. Je pren­drai soin de nos enfants. Tu veille­ras sur nous depuis un autre endroit.” »

Voici.fr par La Rédaction