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Congo-Décès de Joséphine Moutou-Bayonne : des témoignages sur une grande militante

octobre 26, 2022

Décédée le 24 octobre à Paris, en France, à l’âge de 93 ans, la sénatrice Joséphine Moutou-Bayonne, co-fondatrice du Parti congolais du travail (PCT), est, d’après de nombreux témoignages recueillis tant au plan national qu’au plan international, « une véritable défenseuse de la cause des femmes ».  

Joséphine Moutou-Bayonne, une icône de la politique nationale/DR

Le Sénat a annoncé officiellement, le 25 octobre, au cours d’une plénière spéciale présidée par son premier secrétaire, Julien Epola, la disparition de la sénatrice Joséphine Moutou-Bayonne.  Présidente de l’Union révolutionnaire des femmes du Congo (URFC) dans les années 1970, l’illustre disparue était sénatrice depuis 2002 et membre de la Commission économie et finances.

Selon des témoignages, Joséphine Moutou-Bayonne a gagné le combat de l’égalité homme/femme lors de son passage à la tête de l’URFC entre 1974 et 1979. A cette époque, les filles enceintes étaient suspendues des cours jusqu’à l’accouchement, mais en sa qualité de présidente de l’URFC, elle avait fait sauter cette pratique discriminatoire.

« Joséphine Moutou-Bayonne encourageait la femme à aller de l’avant, elle avait très tôt compris qu’il fallait que la femme soit présente aux côtés de l’homme… Dans les églises catholiques, les sœurs ne montaient pas sur l’autel, c’est elle qui a fait sauter ce verrou. Joséphine Moutou-Bayonne a milité pour le respect des femmes qui subissaient des mauvais traitements après le décès de leur mari et l’intégration des femmes dans les instances de prise de décisions, administrations », a témoigné la présidente de la Commission santé, affaires sociales, famille, genre et développement durable du Sénat, Odette Massoussa Matéo, précisant que le combat de Moutou-Bayonne a fait d’elle présidente de l’URFC.

Sénatrice et ancienne ministre, Jeanne Françoise Leckomba Loumeto Pombo, de son côté, a connu Joséphine Moutou-Bayonne depuis la création de l’URFC en 1965. « Elle nous a encadrées, formées politiquement. Elle nous a accompagnées dans tout ce que nous faisions comme actions au niveau des femmes, des jeunes filles… Je me rappelle une fois, elle nous disait mes filles, il faut aller loin dans les études. Même si vous travaillez déjà, il ne faut pas vous arrêter, il ne faut pas laisser les hommes vous dominer, il faut travailler, prouver à tout le monde que vous êtes capables de faire quelque chose de bien dans ce pays », s’est-elle souvenue.

Selon elle, l’ancienne présidente de l’URFC est une icône difficile à oublier au regard des actions qu’elle a menées pour la promotion du statut de la femme surtout et de la jeune fille en particulier. « Elle encourageait la jeunesse, surtout les jeunes filles à aller de l’avant. Elle aimait le travail bien fait, c’était son dada. Quand elle nous donnait un discours à écrire, elle était toujours derrière pour regarder s’il y avait des fautes d’orthographe, de grammaire, de tournures…Nous restons vraiment accrocher à ses œuvres. En tant que sénatrice, je dis que j’ai beaucoup appris auprès d’elle, c’est elle qui m’a pratiquement façonnée parce que j’étais au Conseil central de l’URFC qui est maintenant l’OFC», a conclu Jeanne Françoise Leckomba Loumeto Pombo.

Premier questeur du Sénat, Edouard Roger Okoula a lui aussi salué la mémoire de l’icône de la politique congolaise.  « Je l’ai connue comme grande militante du PCT. Nous avions été presque de toutes les grandes réunions : congrès, assemblées du parti. Depuis un certain temps, elle a été terrassée par la maladie et elle vient de nous quitter, nous perdons là notre doyenne du Sénat. Elle était très affectueuse, très aimante dans les relations humaines. Je n’ai jamais constaté qu’elle avait des relations d’antipathie particulière avec d’autres personnes. Pour moi, c’est une grande dame que nous venons de perdre », a-t-il déclaré.

De Paris, Françoise Kythouca, actuelle membre du bureau fédéral du PCT France-Europe, militante de premières heures de l’URFC, témoigne : « Joséphine Moutou-Bayonne était une femme admirable tant personnellement que politiquement. Son combat qu’elle a mené pour le genre en ne lâchant jamais son objectif et en ne cédant pas un millimètre de terrain a permis d’obtenir des avancées telles que la parité dans nos instances congolaises. A la suite de son décès, nous perdons une icône de la lutte pour les femmes. »

Avec Adiac-Congo par Parfait Wilfried Douniama

France: Le témoignage accablant d’un des enfants maltraités de Noyelles-sous-Lens

septembre 6, 2022

La police a découvert dans cette commune du Pas-de-Calais des enfants en bas âge dans des conditions d’hygiène déplorables. Un des aînés a témoigné sur TF1.

A Noyelles-sous-Lens, la police est intervenue pour arreter le couple accuse de maltraitance sur ses enfants.
À Noyelles-sous-Lens, la police est intervenue pour arrêter le couple accusé de maltraitance sur ses enfants.© COURBE / MAXPPP / PHOTOPQR/VOIX DU NORD/MAXPPP

Un couple de Noyelles-sous-Lens sera jugé en janvier, soupçonné de violences et carences éducatives après la découverte, le 30 août dernier, par la police de deux de leurs dix enfants attachés à des chaises hautes, dans une situation d’hygiène « déplorable ». La situation familiale a été dénoncée par l’un des aînés de la fratrie, Bryan. « Porter plainte contre ses parents, c’est très difficile », a-t-il confié à TF1.

Lorsque les policiers sont intervenus, ils ont « constaté que deux enfants de 2 et 5 ans » se trouvaient « attachés à des chaises hautes pour qu’ils ne bougent pas » et dans un « état d’hygiène déplorable », a déclaré le procureur de la République de Béthune, Thierry Dran. « Toutefois, on ne peut pas dire qu’ils étaient couverts d’excréments, comme l’ont rapporté certains médias », a-t-il précisé.

Un système rodé

Bryan, un des aînés de la fratrie, a expliqué au micro de l’un des journalistes de la chaîne de télévision le mécanisme financier établi par ses parents. « On leur servait de salaire. À chaque enfant parti, un nouveau-né arrivait », a-t-il indiqué, précisant que son père n’a travaillé que six mois dans sa vie grâce à l’argent des aides sociales et que sa mère ne travaillait pas. « C’était leur seul revenu, s’il n’y avait pas d’enfant à la suite, ils perdaient de l’argent », a-t-il ajouté.

Les parents, un homme de 44 ans et une femme de 40 ans, sont soupçonnés de « soustraction par ascendant aux obligations légales » et de « violences sur mineur de 15 ans par ascendant », sans ITT (incapacité totale de travail). « Ce qui est reproché, c’est surtout le manque d’hygiène total et des carences éducatives graves », soit « le fait de ne pas s’être occupé de façon normale de ses enfants », a précisé le procureur. Les enfants ne présentent toutefois « pas de traces de sévices graves qui auraient provoqué des cicatrices », a-t-il ajouté.

La famille compte au total dix enfants âgés de 4 mois à 24 ans, dont sept mineurs. Placés en garde à vue le 31 août, les parents ont été présentés devant un juge et placés sous contrôle judiciaire, avec interdiction d’entrer en contact avec leurs enfants. Ils seront jugés le 24 janvier. « Ce n’est qu’un bout de chemin, je ne veux pas que mes petits frères et sœurs retournent dans cette maison avec eux », a affirmé Bryan. « Ils qualifient ça de délit, mais, pour moi, c’est un crime », a-t-il lâché, estimant que ses parents doivent être jugés « à la hauteur de ce qu’ils ont fait ».

Par Le Point

France: Un dirigeant de Havas mis à pied après une accusation d’« agression sexuelle »

mai 17, 2022

Christophe Coffre était visé depuis plusieurs semaines par une série de témoignages anonymes publiés sur le compte Instagram « Balance ton Agency ».

Havas est une filiale du groupe Vivendi.
Havas est une filiale du groupe Vivendi.© PATRICK HERTZOG, PATRICK HERTZOG / AFP

Selon un e-mail interne consulté par l’Agence France-Presse, le directeur de la création de l’agence de communication Havas Paris, a été mis à pied mardi après la publication d’une accusation évoquant une agression sexuelle. Christophe Coffre était visé depuis plusieurs semaines par une série de témoignages anonymes publiés sur le compte Instagram « Balance ton Agency » (BTA) qui dénoncent des faits de harcèlement. Il s’était mis début mai « en retrait », ainsi que le PDG de l’agence Julien Carette, le temps d’un audit par un cabinet extérieur.

Dans ce message adressé mardi après-midi aux collaborateurs de l’agence, la direction du groupe Havas indique avoir « décidé sa mise à pied conservatoire, avec effet immédiat », après avoir pris connaissance « d’une allégation d’agression sexuelle » le concernant. « Le groupe précise n’avoir jamais eu connaissance, à quelque moment que ce soit, de faits d’une telle nature » auparavant, et les avoir « immédiatement signalés au cabinet ASW mandaté le 4 mai dernier », selon ce document.

Selon ce nouveau témoignage publié lundi, une ancienne « créative » raconte « avoir repoussé pendant plusieurs années le harcèlement sexuel, moral et les assauts violents » du dirigeant, « au point que nous nous sommes battus physiquement » dans son bureau. « Il m’a menacé de détruire ma carrière naissante et que je ne pourrais jamais plus travailler dans ce milieu si je ne cédais pas », poursuit-elle.

Vague MeToo

Rattrapée par la vague MeToo, la célèbre agence Havas Paris avait confirmé début mai la mise « en retrait » de leurs fonctions de ses deux coprésidents, qui continuaient toutefois de travailler pour leurs clients. La mise à pied de Christophe Coffre signifie cette fois la suspension du contrat de travail et de la rémunération. Contactés, l’agence Havas Paris et le groupe Havas n’ont fait aucun commentaire.

Par Le Point avec AFP

Incendie meurtrier en Russie: des témoignages glaçants

mars 28, 2018

Cérémonie funèbre à Kemerovo, en Sibérie, pour les victimes de l’incendie meurtrier dans un centre commercial, le 28 mars 2018 / © AFP / Dmitry Serebryakov

Des enfants enfermés à clef dans une salle de cinéma, une alarme incendie qui ne se déclenche pas: des témoins de l’incendie dimanche d’un centre commercial à Kemerovo, en Sibérie, dénonçaient mercredi les coulisses d’un drame qui a bouleversé la Russie.

– une salle de cinéma fermée à clé –

Parmi les victimes, 41 étaient des enfants et adolescents, dont beaucoup s’étaient rendus au cinéma du centre commercial pour voir un dessin animé.

Lorsque l’incendie s’est déclaré, ils se sont retrouvés au piège dans la salle de cinéma dont les portes avaient été fermées à clé, selon de nombreux témoignages.

Alexandre Ananiev venait de déposer ses trois filles au cinéma quand une de ses filles l’a appelé: « Papa, on dirait qu’il y a un incendie! On ne peut pas sortir! », a-t-elle crié.

Il a alors couru vers la salle, mais des vigiles l’ont empêché de passer, a-t-il raconté au quotidien Moskovski Komsomolets. « Mes filles sont là », a hurlé le père, mais les vigiles n’ont pas fléchi.

« Toute la salle est restée assise, on attendait de l’aide. Pendant 15 minutes on a attendu. Ensuite nous avons compris qu’il ne servait à rien d’attendre, il fallait tenter de fuir », a expliqué à l’agence RIA Novosti Mikhaïl Troussov, dont les deux filles sont mortes dans l’incendie.

« Les enfants ont été piégés dans la salle enfumée », a dénoncé Irina Ivantchik, dont le fils Artem, 10 ans, a été tué.

Avant de mourir, certains enfants ont eu le temps de parler avec leurs parents, relatent les médias russes. « Cette voix d’enfant au téléphone: +Je n’arrive plus à respirer, j’étouffe+ (…) je ne souhaite à personne de le vivre », a raconté au site Lenta.ru Alexandre Kalatchev.

– pas d’alarme incendie –

« Il n’y a eu aucune alarme. J’ai compris que c’était un incendie quand une fumée a commencé à se répandre », a confié une employée d’un salon de manucure à la chaîne de télévision LifeNews!.

« Il n’y a eu aucune alarme incendie, les gens ont commencé à courir en criant +au feu+ », a renchéri Denis Sokolov, tandis que Nika, 12 ans, a dit à LifeNews! « avoir cru que c’était une fausse alarme ».

Témoignant devant un juge, un vigile du centre commercial a affirmé « avoir constamment signalé à la direction qu’il y avait des violations en termes de règles de sécurité ».

« Certaines alarmes ne fonctionnaient pas, d’autres fonctionnaient. Les issues de secours étaient toujours encombrées. Nous le disions sans cesse mais personne ne nous écoutait », a-t-il accusé, selon LifeNews!.

– panique et cris –

Quand il a été clair qu’un incendie se propageait, « il y a eu une grande cohue, les gens se bousculaient », a raconté Denis Sokolov sur le réseau social Vkontakte.

« On entendait clairement les hurlements des enfants, ils appelaient leurs mamans, c’était des cris qui vous fendaient le coeur », a-t-il décrit. « La fumée était très épaisse, les enfants pleuraient, toussaient et leurs parents criaient. »

Après avoir sauvé deux enfants, Denis Sokolov a voulu entrer à nouveau dans le centre commercial pour aider, mais « un homme, peut-être un vigile, nous a interdit de passer. »

Des photos postées sur le réseau social russe Vkontakte ont montré un adolescent sautant par une fenêtre du 3e étage. Selon plusieurs médias russes, des parents ont jeté leurs enfants par les fenêtres du centre commercial pour qu’ils échappent aux flammes. Plusieurs sont actuellement hospitalisés, dans un état grave.

Dans la rue, « des parents sanglotaient et appelaient leurs enfants, et en haut, les enfants appelaient leurs parents », se souvient-il. « L’horreur, ce n’était pas l’incendie ni la peur, mais ces cris d’enfants en train de mourir et les hurlements d’impuissance de leurs parents… »

Romandie.com avec(©AFP / 28 mars 2018 13h35)                

Nana-Jo N’Dow: « Il faut un maximum de témoignages de victimes de Yahya Jammeh »

octobre 30, 2017

Yahya Jammeh saluant ses derniers supporteurs avant de prendre l’avion pour Malabo en Guinée, le 21 janvier 2017. © Jerome Delay/AP/SIPA

Nana-Jo N’Dow, fille d’un opposant gambien disparu sous le régime de Yahya Jammeh, est une des figures de la campagne récemment lancée en Gambie pour juger l’ancien président, exilé en Guinée équatoriale depuis son départ du pouvoir, en janvier dernier. Interview.

Du 19 au 21 octobre, plusieurs ONG gambiennes et internationales de défense des droits humains se sont réunies à Banjul avec un objectif : parvenir à juger Yahya Jammeh pour les nombreux crimes présumés commis par son régime, de 1994 à 2017.

Nana-Jo N’Dow est la fille d’un ex-opposant à Jammeh, disparu en 2013. Avec d’autres victimes, elle se bat pour obtenir justice et pour que l’ex-président finisse devant un tribunal, comme le Tchadien Hissène Habré.

Jeune Afrique : Qu’est-il arrivé à votre père, Saul Ndow, en 2013 ?

Nana-Jo N’Dow : Mon père était un homme d’affaires, notamment actif dans le domaine de l’import-export. Il était aussi un opposant à Yahya Jammeh. En avril 2013, il est allé à un rendez-vous d’affaires à Dakar avec Mahawa Cham, un ancien député. Nous avons ensuite perdu leur trace. Dans leurs auditions par les enquêteurs, Bubacarr Jarju et Suwandi Camara, deux anciens mercenaires à la solde de Jammeh, ont déclaré qu’ils avaient retrouvé Cham et mon père à Ziguinchor et qu’ils les avaient ensuite livré à des Jungulers [des « escadrons de la mort » à la solde de l’ex-président gambien] quelque part en Casamance. Pour le reste, nous ne savons pas ce qu’il s’est passé.

Pensez-vous qu’il puisse être toujours en vie ?

Non, je suis sûre qu’il a été tué. Mon père était voulu mort ou vif par Jammeh, qui le recherchait depuis des années. Parmi les Jungulers auxquels il a été livré, deux se trouvent aujourd’hui en Guinée équatoriale avec Jammeh. Et un troisième, le colonel Bojang, est recherché pour meurtres et tortures. Cela m’étonnerait que ces hommes aient gardé mon père en vie.

Quels ont été les principaux crimes commis par le régime de Yahya Jammeh ?

Il y a eu de nombreux cas de disparitions forcées, de meurtres, de tortures… Environ 400 victimes se sont inscrites auprès du Centre gambien pour les victimes de violation des droits humains. Mais de nombreuses autres victimes ne se sont pas encore fait connaitre, en particulier dans les villages gambiens. Convaincre ces personnes de se mettre en relation avec l’association était un des objectifs de la conférence de presse que nous avons organisée le 21 octobre à Banjul. Nous avons aussi l’intention d’organiser des tournées dans les différentes régions de Gambie pour inciter les gens à nous rejoindre. Cela n’est pas facile, car nous partons de loin : certaines personnes ont toujours peur – ou honte – de dire qu’elles ont été victimes de Jammeh. La parole va mettre du temps à se libérer.

Les autorités gambiennes semblent se concentrer d’abord sur les questions de réconciliation nationale

Comment comptez-vous procéder pour juger Yahya Jammeh ?

Il faut d’abord rassembler toutes les preuves contre lui. Il nous faut donc un maximum de témoignages de victimes. Nous allons mettre en place une base de données qui permettra aux victimes de s’inscrire facilement et de recenser les différents crimes qu’elles ont subis. Nous voulons aussi préserver leur anonymat quand elles le souhaitent, car certaines ne veulent pas que leur identité soit rendue publique.

La justice gambienne a-t-elle ouvert une enquête sur ces crimes commis par le régime Jammeh ?

Non. Les autorités gambiennes semblent se concentrer d’abord sur les questions de réconciliation nationale. Pour l’instant, poursuivre Jammeh en justice ne fait pas partie de leurs priorités.

Teodoro Obiang Nguema n’a rien à gagner à protéger Yahya Jammeh

N’est-il pas utopiste d’envisager un procès contre Yahya Jammeh tant qu’il bénéficie de la protection des autorités de Guinée équatoriale ?

Non, je ne pense pas. Je suis parfaitement consciente que cela va prendre des années, mais je pense que Teodoro Obiang Nguema n’a rien à gagner à protéger Yahya Jammeh. Sans oublier qu’il a aussi ses propres problèmes à gérer, comme la récente condamnation de son fils dans l’affaire des biens mal acquis en France.

Comment faire plier les autorités équato-guinéennes ?

Nous comptons solliciter l’Union africaine (UA) et tous les pays qui ont de l’influence sur Obiang. Nous allons essayer de lui imposer une pression judiciaire et financière de l’extérieur. Il finira par plier, car Jammeh ne lui apporte rien.

Espérez-vous organiser ce procès de Yahya Jammeh en Gambie ?

La majorité des victimes veulent que justice soit rendue dans leur pays. Elles souhaitent que ce procès se tienne en Gambie, autant pour y assister que pour le symbole que cela représente. Actuellement, la Gambie n’est pas encore prête à organiser un tel procès, mais elle le sera peut-être dans quelques années.

Jeuneafrique.com par

Attentat de Londres : des Français figurent parmi les victimes

juin 4, 2017

Samedi soir dans les rues de Londres

Samedi soir dans les rues de Londres Crédits photo : Yui Mok/AP

TÉMOIGNAGES – Les Français vivant à Londres sont très nombreux. Au lendemain de l’attentat qui a fait 7 morts et 48 blessés, nous avons recueilli quelques témoignages.

Le terrorisme n’a laissé que quelques jours de répit à la Grande Bretagne. Deux semaines après l’attentat de Manchester, deux attaques ont frappé le cœur de Londres samedi soir. Bilan: au moins sept morts, et plusieurs dizaines de blessés, dont sept Français. Quatre d’entre eux sont dans un «état grave», et un Français a été tué pendant l’attaque, a annoncé dimanche à Tunis le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. «Un compatriote est toujours porté disparu», a-t-il ajouté.

La section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête. Les investigations ont été confiées à la Sous-direction antiterroriste (Sdat) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Dimanche midi, France 2 a indiqué que ces 4 personnes étaient 3 femmes et 1 homme, tous habitant la capitale britannique. Une femme a été poignardée et opérée toute la nuit.

D’après l’Élysée, Emmanuel Macron a été tenu informé heure par heure la nuit dernière de la situation y compris celle des ressortissants français. Le président de la République était dimanche après-midi en train de s’entretenir avec les familles des quatre victimes françaises blessées dans l’attentat. Il a déjà eu «un certain nombre d’entre elles», a-t-on encore indiqué, précisant qu’il leur avait «exprimé la pleine solidarité du pays dans cette épreuve, ainsi qu’à leurs proches, et (avait) témoigné de son affection». Le chef de l’État a également profité de ces conversations téléphoniques pour «faire le point sur leurs besoins et sur la situation de leur famille». Il a également «rappelé que la France était à leurs côtés dans cette épreuve».

Par ailleurs, une cellule de crise a été ouverte au Quai d’Orsay à Paris. Une ligne téléphonique a été activée pour obtenir des informations: le 01 43 17 51 00. Le premier ministre Edouard Philippe y a fait une visite ce dimanche midi.

Très présente dans la capitale britannique, la communauté française s’est massivement manifestée sur les réseaux sociaux depuis les faits. Hommages aux victimes, propos rassurants pour leurs proches, description de l’atmosphère règnant à Londres ce dimanche…

• Alexis est un expatrié français qui habite dans le quartier de London Bridge. «En sortant du travail hier [samedi], j’ai failli aller dans l’un des bars qui a été visé. Mais la pluie et le monde, notamment pour regarder la finale de la Ligue des champions, m’en ont dissuadé. C’est un quartier très piéton, avec beaucoup d’animation, beaucoup de bars… J’habite juste à côté, et j’ai entendu les sirènes et les hélicos toutes la nuit. C’est la première fois que je vois cela d’aussi près. Londres est une ville beaucoup plus grande que Paris. Si l’on y ajoute «l’habitude» d’être confronté aux attentats, on a quand même le sentiment d’être en sécurité.»

• Caroline, 25 ans, étudiante, était à Shoreditch (quartier festif au nord de la capitale) au moment des attaques. «Honnêtement, je pensais qu’en venant à Londres après mon année passée à Paris, j’allais être en sécurité. Mais c’est loin d’être le cas… Les lieux qui sont touchés sont des lieux où je vais régulièrement avec mes ami(e)s, et à chaque fois je me dis que cela aurait pû être moi. Ma famille est inquiète et me demande depuis plusieurs mois de rentrer en France, mais je dois finir mes études. En attendant, j’essaye d’éviter les lieux très touristiques, mais comme on l’a vu, on peut être touché n’importe où, n’importe quand, et c’est ça le plus effrayant.»

• Stanislas, un expatrié habite dans la banlieue de Londres et a appris les attentats ce dimanche matin dans la presse. Comme de nombreux autres expatriés français, il a été voter ce dimanche matin à Londres dans le cadre des élections législatives. «Quand on est Francais à Londres, on se sent a la fois concerné et affecté par la vague d’attentats qui a frappé la France et maintenant l’Angleterre. Cela se sentait aussi au bureau de vote au consulat ce matin, avec une forte présence policière et un dispositif de sécurité renforcé.»

• Aline travaille à Londres depuis un an. Elle raconte que malgré les attentats, les Londoniens ont une confiance totale en leur police, et qu’elle se sent «en sécurité». «La police est vraiment très très efficace, les événements sont toujours gérés en une dizaine de minutes. Les Londoniens eux-mêmes sont super sereins, même durant les attentats… Je pense notamment à Westminster. Nous étions au boulot et l’attentat a été mentionné mais davantage pour prévenir que le métro allait être plein. Ils n’étaient pas du tout stressés.»

Lefigaro.fr par Quentin Périnel , Merwane Mehadji

Nelson Mandela muséifié de son vivant en Afrique du Sud

août 17, 2011

A la plus grande joie de touristes avides de témoignages sur l’apartheid, l’Afrique du Sud transforme en musées tous les lieux qui ont marqué la vie de son héros Nelson Mandela. Quitte à verser dans le culte de la personnalité.

On peut désormais passer plusieurs jours, rien qu’à Johannesburg, à suivre les traces du grand homme, dirigeant de la lutte anti-apartheid, puis président de la République de 1994 à 99, aujourd’hui âgé de 93 ans.

« Les attractions les plus populaires sont liées à Mandela. La principale demande, c’est un tour à Soweto, pour goûter l’ambiance d’une township et visiter sa maison », confirme Laura Vercueil, porte-parole de l’office du tourisme de la métropole sud-africaine.

La petite maison de Soweto où Nelson Mandela a habité de 1946 à 1962, puis de nouveau pendant onze jours après sa libération en 1990, avait été transformée en musée par son ex-femme Winnie dès 1997.

Une rénovation radicale en 2009 en a fait une coquille vide et aseptisée. Mais il y a foule.

Non loin de là, l’incontournable Musée de l’apartheid consacre une exposition très documentée à celui qu’une visiteuse a qualifié de « grand leader » sur le tableau noir de la cour.

« Au début, c’était une exposition temporaire, que nous avons montée pour ses 90 ans (en 2008, ndlr). Mais elle ne devrait pas s’arrêter avant longtemps, car elle a beaucoup de succès », sourit la commissaire Amelia Potenza. « C’est magnétique, les gens sont attirés vers la figure de Mandela.  »

Ses visiteurs? A 20% des touristes étrangers, et à 60% des enfants des écoles.

« Mandela est celui qui nous a tous aidés à être là où nous sommes. Ici, les enfants peuvent apprendre d’où ils viennent, et qui leur a apporté la liberté », explique Mamokete Anna Kibane, une enseignante venue d’une township des environs avec ses élèves.

Toujours à Johannesburg, on peut aussi visiter la chambre qu’il a louée dans la township d’Alexandra, l’endroit où il se cachait avant son arrestation en 1962, la cellule du fort où il a été ensuite incarcéré. . . Sans parler de l’immeuble où il eut son cabinet d’avocat dans les années 1950 et qui, fraîchement restauré, attend sa muséification.

Et bien sûr, certains guides font un crochet pour passer devant sa résidence actuelle, dans un quartier résidentiel du nord de la ville.

« C’est comme avant en URSS, avec tous les musées Lénine », s’amuse John Brown, un touriste américain parti dans l’aventure.

Ailleurs dans le pays, l’important musée Mandela de Mthatha (sud) va fermer pour travaux, mais une exposition doit permettre aux visiteurs de patienter à Qunu, le village voisin où Nelson Mandela a grandi.

Après sa petite maison, c’est maintenant son ancienne école qui va y être restaurée. Six poteaux doivent y être plantés, chacun portant une lettre formant le mot Nelson. . .

Au Cap, le pénitencier de Robben Island, où Mandela à passé dix-huit de ses vingt-sept années de prison, tient bien sûr la vedette. Il a été classé au patrimoine de l’Unesco comme « symbole du triomphe de l?esprit humain, de la liberté et de la démocratie sur l?oppression.  » Avant de prendre le bateau qui y mène, une exposition permet de tuer le temps utilement au « Nelson Mandela Gateway ».

Non loin de là, on est accueilli par une statue de 3,20 m de haut du héros à la prison de Groot Drakenstein où il a terminé sa détention. . . En attendant que sa résidence capetonienne soit un jour transformée en « musée vivant ».

Un autre musée va être construit là où il fut arrêté le 5 août 1962, non loin de Durban (est).

« Il y a un emballement sur Mandela, parce qu’il est une icône mondiale. Il y en a très peu dans le monde, des icônes qui représentent le triomphe de la bonté sur le mal », explique Amelia Potenza, qui cite aussi Gandhi. « Nous en avons besoin! »

« Bien sûr c’est un culte de la personnalité. Mais c’est compréhensible: Mandela est synonyme de la lutte contre l’apartheid, et il ne nous a pas déçus. Il aurait pu! », ajoute-t-elle, reconnaissant tout de même qu' »il a fait des erreurs ».

Quant à Nelson Mandela lui-même, il a un jour déclaré qu' »il n’est pas du tout correct d’élever un être humain à la position d’un dieu ».

Mais il ne semble pas souffrir outre mesure de cette muséification de son vivant. Sa fondation insiste cependant pour que soient reconnues « d’autres voix qui ont contribué à la lutte » contre l’apartheid.

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