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L’eau de notre planète serait plus vieille que le Soleil

mars 13, 2023

Selon une étude parue dans « Nature », l’eau terrestre était déjà présente dans le nuage de gaz où notre étoile devait encore se former.

Vue d'artiste montrant le disque de formation de planetes autour de la protoetoile V883 Orionis. Dans la partie la plus externe du disque, l'eau est gelee sous forme de glace et ne peut donc pas etre facilement detectee. Une explosion d'energie en provenance de l'etoile naissante chauffe le disque interne a une temperature ou l'eau est a l'etat gazeux, ce qui permet aux astronomes de la detecter.
Vue d’artiste montrant le disque de formation de planètes autour de la protoétoile V883 Orionis. Dans la partie la plus externe du disque, l’eau est gelée sous forme de glace et ne peut donc pas être facilement détectée. Une explosion d’énergie en provenance de l’étoile naissante chauffe le disque interne à une température où l’eau est à l’état gazeux, ce qui permet aux astronomes de la détecter. © European Southern Observatory / ESO/ L. Calçada

S’il n’y avait pas eu d’eau sur Terre, la vie n’y serait très probablement jamais apparue. Il faut dire que ses propriétés facilitent les réactions chimiques comme aucun autre liquide. La question de l’origine de ce précieux fluide, particulièrement abondant sur notre planète, est donc fondamentale pour mieux comprendre d’où nous venons.

Pour tenter de remonter la piste de l’eau terrestre, les scientifiques utilisent sa signature isotopique. En clair, si un élément chimique, comme l’hydrogène de l’eau, correspond à un unique atome, il en existe toutefois plusieurs variétés. Ces variantes, que l’on appelle des isotopes, possèdent des propriétés chimiques quasi identiques, le même nombre de protons et d’électrons, mais un nombre différent de neutrons. De fait, il existe donc deux types d’eau : l’eau ordinaire (H²O), à base d’hydrogène (H) dépourvu de neutron, et l’eau lourde (D²O), faite d’un isotope de l’hydrogène doté d’un neutron, le deutérium (D), bien plus rare.

La signature de l’eau

Dans la nature, les deux sont mélangés, de sorte qu’en mesurant l’abondance respective du deutérium et de l’hydrogène (rapport D/H) on obtient une sorte de signature de l’eau étudiée. C’est ainsi que les scientifiques se sont, par exemple, aperçus que des météorites, les chondrites carbonées, véritables fossiles de la formation du système solaire, incorporent des minéraux hydratés dont l’eau présente un rapport D/H – autrement dit une signature isotopique – très proche de celui de l’eau de nos océans.

Mais en quoi ce rapport D/H est-il particulièrement significatif pour retracer l’origine de l’eau terrestre ? « Pour le comprendre, il faut savoir que tout l’hydrogène et tout le deutérium qui existent dans le cosmos se sont formés au début de l’Univers et qu’on n’en a pas fabriqué depuis. Il s’agit des premiers atomes à partir desquels tous les autres éléments chimiques ont été produits, par fusion nucléaire, dans le cœur des générations successives d’étoiles », nous explique l’astronome et chimiste Cecilia Ceccarelli, chercheuse à l’Institut de planétologie et d’astrophysique de Grenoble. Or on estime qu’il y avait, au début de l’Univers, environ 1 atome de deutérium pour 100 000 atomes d’hydrogène.

Qu’en est-il du rapport D/H de l’eau terrestre ? On y trouve environ 1 atome de deutérium pour 10 000 atomes d’hydrogène, soit dix fois plus : voilà qui n’est pas anodin ! L’eau terrestre a donc subi une transformation qui fait qu’elle contient plus d’eau lourde qu’attendu. Autrement dit, un ou plusieurs processus l’ont enrichie en deutérium. Mais alors, où et quand ?

Un embryon de système solaire

Ces images du disque autour de la protoétoile V883 Orionis, prises par le radiotélescope Alma, montrent la distribution spatiale de l’eau (à gauche, orange), de la poussière (au milieu, vert) et du monoxyde de carbone (bleu, à droite). Comme l’eau gèle à des températures plus élevées que le monoxyde de carbone, elle ne peut être détectée sous forme gazeuse que plus près de l’étoile. L’écart apparent entre les images de l’eau et du monoxyde de carbone est en fait dû à l’émission brillante de la poussière, qui atténue l’émission du gaz.© European Southern Observatory/Ama (ESO/NAOJ/NRAO)/J. Tobin, B. Saxton (NRAO/AUI/NSF)

Une nouvelle étude publiée cette semaine dans la revue Nature vient nettement confirmer ce que les spécialistes de la question, comme l’Italienne Cecilia Ceccarelli, subodorent depuis déjà quelque temps : l’eau que nous buvons, et que les dinosaures ont bue avant nous, s’est formée avant notre propre étoile, dans le nuage de gaz où le Soleil n’était encore qu’en gestation. Elle est donc plus vieille que le Soleil lui-même ! C’est du moins ce que suggèrent des observations réalisées grâce au radiotélescope Alma de l’Observatoire européen austral (ESO), qui ont permis de trouver, en quelque sorte, le chaînon manquant de l’histoire.

En effet, les astronomes ont pu détecter de l’eau à l’état gazeux dans un disque où l’on pense que vont se former des planètes autour de l’étoile naissante (ou protoétoile) V883 Orionis, située à environ 1 300 années-lumière de la Terre. Un objet qui est considéré comme un analogue des premiers instants de la formation de notre propre système solaire. Or non seulement les chercheurs sont parvenus à détecter de l’eau autour de la protoétoile mais ils ont également pu « lire » sa signature isotopique.

Résultat : son rapport deutérium/hydrogène est là aussi étonnamment élevé, encore plus que celui de l’eau terrestre. C’est donc bien dans les nuages de gaz où se forment les étoiles que l’eau des systèmes planétaires est enrichie en deutérium. Elle qui aura peut-être quelque part, comme sur Terre, fait le lit de la vie.

Avec Le Point par Chloé Durand-Parenti

L’eau de pluie est impropre à la consommation partout sur Terre, selon une étude

août 10, 2022
Un verre d'eau.

Les produits chimiques toxiques qui se trouvent dans l’eau de pluie dépassent les seuils recommandés, estiment des scientifiques de l’Université de Stockholm. Photo : Radio-Canada

L’eau de pluie sur Terre est impropre à la consommation à cause de la présence de produits chimiques toxiques dépassant les seuils recommandés, selon une récente étude menée par des scientifiques de l’Université de Stockholm.

Il n’y a nulle part sur Terre où l’eau de pluie serait propre à la consommation, d’après les données que nous avons utilisées, déclare à l’AFP Ian Cousins, professeur à l’Université de Stockholm et principal auteur de l’étude, publiée dans la revue Environmental Science and Technology. Son équipe a étudié des données compilées depuis 2010.

« Même en Antarctique ou sur le plateau tibétain, les niveaux présents dans l’eau de pluie sont au-dessus des recommandations proposées de l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis (EPA). »

Normalement considérées comme intactes, les deux régions ont des niveaux de PFAS (per et polyfluoroalkylées) 14 fois supérieurs aux recommandations américaines pour l’eau potable.

Plus communément appelés les produits chimiques éternels parce qu’ils se désintègrent de façon extrêmement lente, les PFAS, initialement présents dans les emballages, les shampoings ou encore le maquillage, se sont répandus dans notre environnement, y compris l’eau et l’air.

Une fois ingérés, les PFAS s’accumulent dans le corps.

Selon certaines études, l’exposition aux PFAS peut avoir des effets sur la fertilité et le développement du fœtus. Elle peut aussi mener à des risques accrus d’obésité ou de certains cancers (prostate, reins et testicules) et une augmentation des niveaux de cholestérol.

Un baril de récupération d'eau de pluie est placé sur des blocs de ciment prêt à déverser son contenu par le biais d'un robinet rouge.

Un baril de récupération d’eau de pluie. Photo : Radio-Canada/Rudy Desjardins

L’EPA a récemment baissé le seuil de PFAS recommandé, après avoir découvert que ces produits chimiques pourraient avoir un impact sur la réponse immunitaire à des vaccins chez les enfants, note Ian Cousins.

Selon Ian Cousins, les PFAS sont maintenant si persistants et omniprésents qu’ils ne disparaîtront jamais de la Terre.

« On a rendu la planète inhospitalière à la vie humaine en la contaminant de manière irréversible, ce qui fait que plus rien n’est propre. Et au point que ce n’est pas assez propre pour être sûr. »

Nous avons dépassé une limite planétaire, déclare Ian Cousins, en référence à un modèle permettant d’évaluer la capacité de la Terre à absorber l’impact de l’activité humaine.

Le scientifique note cependant que les niveaux de PFAS dans l’organisme des êtres humains ont diminué de façon assez significative ces 20 dernières années et que le niveau ambiant [des PFAS dans l’environnement] est resté le même ces 20 dernières années.

Ce sont les recommandations qui ont changé, précise le chercheur, en expliquant que l’on a baissé le niveau de PFAS recommandé des millions de fois depuis le début des années 2000, parce qu’on en sait plus sur la toxicité de ces substances.

Malgré les découvertes de l’étude, Ian Cousins considère qu’il faut apprendre à vivre avec.

Je ne suis pas très inquiet de l’exposition quotidienne dans les montagnes, les cours d’eau ou la nourriture. On ne peut pas y échapper…on va juste devoir vivre avec.

Mais ce n’est pas une situation idéale, où l’on a contaminé l’environnement au point que l’exposition naturelle n’est pas vraiment sûre.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

Des débris de fusées peuvent nous tomber sur la tête, dit une étude

juillet 19, 2022
Des déchets en orbite autour de la Terre.

Représentation par ordinateur des débris dans l’orbite terrestre, réalisée par l’Agence spatiale européenne. Photo : La Presse Canadienne

Dans la prochaine décennie, des débris de fusées en orbite ont environ 10 % de risque de tuer ou de blesser sérieusement au moins une personne en retombant sur Terre, d’après une nouvelle étude. Des chercheurs demandent à la communauté internationale de s’attaquer à ce problème avant qu’il n’ait des conséquences dramatiques.

Lorsqu’elles sont envoyées dans l’espace, les fusées se divisent en plusieurs étages et certains de ces morceaux sont redirigés de façon contrôlée sur Terre, explique Aaron Boley, le titulaire de la chaire de recherche du Canada en astronomie planétaire à l’Université de la Colombie-Britannique (UBC).

D’autres restent toutefois en orbite et peuvent retomber dans l’atmosphère, ajoute le professeur au département de physique et d’astronomie de l’UBC et codirecteur de l’Outer Space Institute, un réseau d’experts sur le développement durable de l’espace.

On a été chanceux jusqu’à présent, personne n’a été blessé, affirme Aaron Boley, qui a participé à l’étude, publiée la semaine dernière dans la revue Nature Astronomy.

L’an dernier, le retour incontrôlé dans l’atmosphère d’un morceau de fusée chinoise a créé de vives spéculations, avant qu’il se désintègre au-dessus de l’océan Indien.

Des lumières dans le ciel au-dessus de Vancouver.

Aaron Mackee a filmé une vidéo des lumières tombant au-dessus de Vancouver. Photo : Aaron Mackee

Quelques semaines plus tôt, des restes de ces engins spatiaux se sont écrasés dans un champ de l’État de Washington. Des résidents d’un peu partout dans le sud de la Colombie-Britannique et de l’autre côté de la frontière ont pu apercevoir le faisceau lumineux causé par leur retour dans l’atmosphère.

La règle habituelle, c’est que le lancement d’une fusée et de ses composantes doit avoir moins d’une chance sur 10 000 de tuer ou de blesser quelqu’un. Mais c’est juste le risque d’une fusée individuelle, dit Aaron Boley.

« En tant qu’individu, c’est peu probable que vous soyez directement touché. Mais le risque qu’une famille le soit quelque part dans le monde est non négligeable.  »— Une citation de  Aaron Aaron Boley, coauteur de l’étude, titulaire de la chaire de recherche du Canada en astronomie planétaire à l’UBC

10 % de risque et pas 1 %

Pour évaluer les risques de ces retours imprévus pour la population, le groupe de chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique s’est basé sur les taux de réentrée d’objets en orbite de ces 30 dernières années et des données sur la population mondiale.

À partir de deux méthodes de calcul différentes, ils ont déterminé que ces retours incontrôlés sur Terre ont entre 6 % et 10 % de risque de causer au moins une blessure ou un décès dans la décennie. Ce qu’on doit garder en tête, c’est que c’est de l’ordre de 10 %, et pas de 1 % ou moins, souligne Aaron Boley.

Ces estimations sont pourtant prudentes, car les chercheurs ont utilisé un taux stable de retour de fusées dans l’atmosphère sur la prochaine décennie. Or, ce taux devrait augmenter à mesure que d’autres fusées sont envoyées, dit Aaron Boley.

L’étude ne tient pas non plus compte du fait que ces débris puissent heurter des avions lors de leur retour dans l’atmosphère, ce qui pourrait accroître les risques, d’après Aaron Boley.

La ligne équatoriale plus touchée

Le groupe de chercheurs appelle les autorités mondiales à prendre conscience de ce risque et à imposer le retour contrôlé des étages des fusées vers la Terre, malgré la hausse des coûts que cela engendrera.

D’après l’étude, certains pays du sud de l’hémisphère nord et du nord de l’hémisphère sud ont plus de risques d’être touchés par ces débris, en raison de leur population plus importante, de leur positionnement par rapport à l’équateur et de la distribution des satellites en orbite.

Des régions comme Jakarta, en Indonésie, Mexico, au Mexique, ou encore Bogotá, en Colombie, ont ainsi au moins trois fois plus de risques de voir atterrir des morceaux de fusées dans leurs régions que des villes qui se trouvent aux mêmes latitudes que Washington, aux États-Unis, Pékin, en Chine, ou Moscou, en Russie, peut-on lire dans le document.

En 2020, des débris de fusée ont atterri sur un village de Côte d’Ivoire, causant des dommages à certains bâtiments, souligne d’ailleurs l’étude.

La plupart de ces fusées sont envoyées par les pays développés. Ça devient aussi un enjeu Nord/Sud. C’est fascinant et très sérieux, affirme Ram Jakhu, professeur et chercheur en droit spatial à l’Université McGill, qui appelle lui aussi les autorités à prendre conscience de l’ampleur du problème.

Pollution astronomique

Ram Jakhu confirme que les États et les entreprises privées doivent être tenus responsables de ce qu’ils envoient dans l’espace, bien que le trafic d’objets en orbite a déjà atteint un point de bascule, selon lui.

Plus de 27 000 morceaux de débris spatiaux orbitent déjà autour de la Terre, selon des données de la NASA(Nouvelle fenêtre).

Même si on arrête d’envoyer des fusées dans l’espace, le problème des débris ne sera pas réglé. Ils vont continuer d’entrer en collision les uns avec les autres et créer d’autres débris. Certains de ces morceaux vont retomber sur terre, indique-t-il.

Un satellite est en orbite autour de la Terre.

Des satellites peuvent être endommagés par des débris spatiaux. Photo : Getty Images/Istockphoto/Tifoimages

Certains satellites essentiels à certains services ont déjà été endommagés après avoir été percutés par ces objets, dit-il. Ce n’est pas de la science-fiction.

Ram Jakhu soutient qu’il n’existe aucune règle internationale spécifique sur la gestion du trafic en orbite. Les réglementations nationales que certains pays ont mises en place ne sont, elles, pas attentivement respectées, selon lui.

Les gouvernements ne prennent pas la menace au sérieux, car le public n’est pas vraiment informé des risques, et les États se reposent trop sur les compagnies privées, reconnaît-il.

« Si ma voiture tombe en panne pendant que je la conduis, devrais-je la laisser au bord de la route? C’est ma responsabilité de ne pas la laisser là pour éviter qu’elle cause des problèmes aux autres. »— Une citation de  Ram Jakhu, professeur et chercheur en droit spatial à l’Université McGill

Le gouvernement doit me faire payer, m’en tenir responsable, ces règles sont impératives, affirme-t-il.

Nous ne voulons pas d’accident. S’il y a un accident, la réponse sera sans doute très rapide. Mais j’espère qu’on va s’en charger avant que cela se produise, renchérit Aaron Boley

Avec Radio-Canada par Chloé Dioré de Périgny

Retour sur Terre réussi pour Thomas Pesquet

novembre 9, 2021

L’astronaute français a terminé sa deuxième mission à bord de l’ISS. La capsule Dragon, à bord de laquelle il a voyagé, a amerri dans la nuit de lundi à mardi au large de la Floride.

La deuxième tentative aura été la bonne. Après un premier report du voyage de retour vers la Terre à cause de mauvaises conditions météorologiques, l’astronaute français Thomas Pesquet et trois de ses coéquipiers ont quitté, lundi, la Station spatiale internationale (ISS) à bord d’un vaisseau qui a, comme prévu, amerri au large de la Floride dans la nuit, mardi 9 novembre à 4 h 33, heure de Paris.

La capsule Dragon de la firme spatiale SpaceX a été freinée dans sa vertigineuse descente par l’atmosphère terrestre puis par d’immenses parachutes. Elle a amerri dans le Golfe du Mexique. Roussie par les températures extrêmes expérimentées durant sa chute, elle a été hissée à l’aide d’une grue sur un navire qui avait été posté en mer à proximité.

L’écoutille de Dragon a été ouverte, et les premières images de Thomas Pesquet l’ont montré, encore assis à bord dans sa combinaison spatiale, brandir un pouce en l’air. Les astronautes en ont ensuite été extraits un par un, Thomas Pesquet en dernier. Comme les autres, il a d’abord été placé sur un brancard par mesure de précaution.

Deux cent jours en orbite

« Une fierté d’avoir représenté la France une nouvelle fois dans l’espace ! », a tweeté quelques heures avant le départ celui qui, par ses abondantes publications sur les réseaux sociaux, a offert à des millions de personnes un goût de la vie en orbite. « La prochaine fois, la Lune ? », avait-il lancé.

L’astronaute de 43 ans, arrivé à la fin d’avril à bord de l’ISS, a passé quelque deux cents jours – soit plus de six mois – en orbite pour sa deuxième mission dans l’espace. « Sentiment doux-amer à l’idée de quitter l’ISS. Quand on y pense, c’est vraiment un lieu magique, presque impossible à atteindre et qui vous donne des superpouvoirs comme voler, ou faire le tour du monde en 1 h 30… Ça ressemble quand même un peu à un rêve éveillé… »avait-il confié sur Twitter.

Trois semaines de tests médicaux

Le Français et les autres membres de la mission Crew-2, – le Japonais Akihiko Hoshide et les Américains Shane Kimbrough et Megan McArthur –, rapportent avec eux 240 kg de matériel et d’expériences scientifiques.

Leur voyage de retour vers la Terre s’est fait en plusieurs étapes. Le désamarrage de la capsule a d’abord eu lieu à 20 h 05. Puis Dragon a fait le tour de la Station spatiale durant environ une heure et demie afin d’en photographier l’extérieur. Sur la retransmission vidéo en direct de la NASA, on pouvait alors apercevoir Thomas Pesquet ayant retiré sa combinaison, en train de prendre ces photos à travers un hublot.

La descente vers la Terre à proprement parler a ensuite commencé, le voyage ayant duré environ huit heures et demie au total. L’amerrissage est une première pour l’astronaute français. Lors de sa précédente mission, en 2016-2017, il avait atterri dans les steppes kazakhes à bord d’un Soyouz russe.

Une fois la capsule récupérée et les astronautes sortis, un hélicoptère les a ramenés sur la terre ferme d’où ils ont pris un avion pour le centre spatial de la NASA situé à Houston, au Texas. Après de rapides tests médicaux, Thomas Pesquet s’est envolé pour Cologne, en Allemagne, où se trouve le Centre européen des astronautes.

Durant trois semaines, il y suivra « un programme intense de remise en forme », et sera soumis aux mêmes tests qu’avant et durant son séjour en apesanteur, afin de contribuer à la collecte de données scientifiques sur les effets sur le corps humain d’un séjour prolongé en orbite. Ses proches pourront cependant le voir. « Et ensuite j’espère, première semaine de vacances depuis de nombreux mois », a-t-il dit vendredi. « J’ai même l’impression que ça fait des années. » Retraçant les six derniers mois, il a qualifié la mission de « très, très intense ».

SpaceX choisie par la NASA

Crew-2 est la deuxième mission régulière assurée par SpaceX, l’entreprise d’Elon Musk, pour le compte de la NASA – un partenariat récurrent, puisque l’agence spatiale américaine a également choisi SpaceX pour le prochain voyage sur la Lune. L’entreprise a permis à la NASA de reprendre les vols depuis le sol américain, après l’arrêt des navettes spatiales en 2011.h

Les remplaçants de Thomas Pesquet et de ses collègues – les Américains Raja Chari, Kayla Barron et Tom Marshburn, ainsi que l’Allemand Matthias Maurer, appelés Crew-3 – devraient partir de la Terre mercredi, à 21 h 03 heure de Floride (03 h 03 heure de Paris, jeudi) depuis le centre spatial Kennedy. Leur départ a déjà été plusieurs fois retardé, notamment à cause de la météo.

Dans l’intervalle, la Station spatiale ne sera pas inhabitée : deux Russes et un Américain restent en effet à bord.

Par Le Monde avec AFP

Retour sur Terre du Soyouz avec le premier cosmonaute émirati

octobre 3, 2019

 

Le premier Emirati dans l’espace est revenu sur Terre jeudi 3 octobre à bord d’un vaisseau Soyouz en compagnie d’un cosmonaute russe et d’un astronaute américain, selon les images de l’agence spatiale russe Roskosmos.

Le vaisseau Soyouz MS-12 emportant Hazzaa Al Mansouri, premier citoyen d’un pays arabe à séjourner dans la Station spatiale internationale (ISS), le Russe Alexeï Ovtchinine et l’Américain Nick Hague, a atterri comme prévu à 10H59 GMT dans les steppes kazakhes.

Par Le Figaro.fr avec AFP

La Terre a perdu 60% de ses animaux sauvages en 44 ans

octobre 29, 2018

Un éléphant traverse une route à Baragoan, dans l’État indien du Guwahati, le 9 août 2018 / © AFP/Archives / Biju BORO

Mammifères, oiseaux, poissons… sous la pression de l’homme, la Terre a vu ses populations de vertébrés sauvages décliner de 60% entre 1970 et 2014, annonce le Fonds mondial pour la nature (WWF) dans un bilan plus alarmant à chaque édition.

« Préserver la nature ce n’est pas juste protéger les tigres, pandas, baleines, que nous chérissons », souligne le directeur du WWF, Marco Lambertini. « C’est bien plus vaste: il ne peut y avoir de futur sain et prospère pour les hommes sur une planète au climat déstabilisé, aux océans épuisés, au sol dégradé et aux forêts vidées, une planète dépouillée de sa biodiversité ».

Le déclin de la faune concerne tout le globe, avec des régions particulièrement affectées, comme les Tropiques, selon le 12e rapport « Planète vivante », publié mardi avec la Société zoologique de Londres et basé sur le suivi de 16.700 populations (4.000 espèces).

Le 10e rapport faisait état de -52% entre 1970 et 2010. Rien ne semble freiner l’effondrement des effectifs, à -60% désormais.

La zone Caraïbe/Amérique du sud affiche un bilan « effrayant »: -89% en 44 ans. Amérique du nord + Groënland s’en sortent un peu mieux, avec une faune à -23%. La vaste zone Europe, Afrique du nord et Moyen-Orient est à -31%.

Explication première, la perte des habitats, avec l’agriculture intensive, l’extraction minière, l’urbanisation… qui poussent à la déforestation, à l’épuisement ou à l’artificialisation des sols.

Au Brésil, qui vient d’élire un président dont le programme n’évoque ni la déforestation ni le réchauffement, la forêt amazonienne rétrécit toujours plus, comme la savane du Cerrado, au profit du soja et de l’élevage bovin.

Mondialement, seuls 25% des sols sont exempts de l’empreinte de l’homme; en 2050 ce ne sera plus que 10%, selon les scientifiques de l’IPBES (le « Giec de la biodiversité »).

S’ajoutent à cela surpêche, braconnage, pollutions, espèces invasives, maladies, dérèglement climatique…

– « notre chance » –

« La disparition du capital naturel est un problème éthique, elle a aussi des conséquences sur notre développement, nos emplois, et on commence à le voir », souligne le DG du WWF France Pascal Canfin.

Effondrement des populations de vertébrés / © AFP / Sophie RAMIS

« On pêche moins qu’il y a 20 ans car le stock diminue. Le rendement de certaines cultures commence à baisser; en France celui du blé stagne depuis les années 2000, » dit-il: « Nous scions la branche sur laquelle nous sommes assis ».

Les « services rendus par la nature » (eau, pollinisation, stabilité des sols, etc) ont été estimés par des économistes à 125.000 milliards de dollars annuels, soit une fois et demi le PIB mondial.

Chaque année, le « jour du dépassement » avance, ce jour à partir duquel le monde a consommé toutes les ressources que la planète peut renouveler en un an. En 2018 c’était le 1er août.

Et pourtant « l’avenir des espèces semble ne pas retenir suffisamment l’attention des dirigeants », s’alarme le WWF pour qui il faut « relever le niveau d’alerte », provoquer un vaste mouvement comme ce fut le cas pour le climat. « Que tout le monde comprenne que le statu quo n’est pas une option ».

Un combat d’autant plus gratifiant que les efforts peuvent payer vite, comme l’a montré le retour du tigre au Népal, du thon rouge de l’Atlantique ou du saumon de la Loire…

« Nous sommes la première génération à avoir une vision claire de la valeur de la nature et de notre impact sur elle. Nous pourrions aussi être la dernière à pouvoir inverser la tendance », prévient le WWF, qui appelle à agir d’ici 2020, « un moment décisif dans l’histoire », « une fenêtre sans précédent qui se refermera vite ».

Cette année-là, les Etats seront appelés à renforcer leurs engagements pour réduire les gaz à effet de serre, et aussi à s’accorder pour protéger la nature lors d’une conférence spéciale à Pékin — avec pour objectif « zéro perte nette de biodiversité en 2030 », souhaite le WWF.

« Nous devons passer urgemment à une société neutre en CO2, renverser la perte de nature – via la finance verte, les énergies propres, une autre production agroalimentaire – restaurer suffisamment de sols et d’océan », liste Marco Lambertini. « Peu de personnes ont eu la chance de participer à de vraies transformations historiques. C’est notre chance ».

Romandie.com avec(©AFP / (30 octobre 2018 02h36)

Retour sur Terre de trois astronautes avec un ballon pour le Mondial

juin 3, 2018

L’atterrissage de la capsule Soyouz MS-07 le 3 juin 2018 dans la steppe kazakhe / © POOL/AFP / Dmitry LOVETSKY

Un Russe, un Japonais et un Américain ont quitté l’ISS et sont revenus sur Terre dimanche accompagnés d’un ballon de foot qui pourrait être utilisé lors du match d’ouverture de la Coupe du monde mi-juin à Moscou, selon les autorités spatiales russes.

Anton Chkaplerov, Scott Tingle et Norishige Kanai ont touché Terre à 12H39 GMT dans une capsule Soyouz MS-07 près de la ville de Jezkazgan, dans la steppe du Kazakhstan, après avoir passé 168 jours en orbite à bord de la Station spatiale internationale (ISS).

Dans une vidéo diffusée en direct par Roscosmos, l’on aperçoit la capsule toucher terre et le cosmonaute Anton Chkaplerov s’en extirper le premier avant d’être pris en charge par les équipes au sol.

« Nous sommes un peu fatigués mais heureux de ce que nous avons accompli et heureux d’être de retour sur Terre », le voit-on déclarer dans cette vidéo.

Scott Tingle et Norishige Kanai doivent à présent se rendre à Houston, aux Etats-Unis – en passant par la ville kazakhe de Karaganda – pour effectuer des tests médicaux.

Dans une vidéo publiée jeudi par Roscosmos, on voyait Anton Chkaplerov et son collègue Oleg Artemiev s’entraîner à bord de l’ISS avec un ballon de foot Adidas Telstar 18.

Selon l’agence russe TASS, ce ballon devrait être utilisé lors du match d’ouverture de la Coupe du monde le 14 juin à Moscou, bien que cette information n’ait pas été confirmée par la Fifa.

Les trois hommes ont passé plus de cinq mois dans l’espace pour mener de nombreuses expériences scientifiques.

Scott Tingle, qui effectuait son premier vol, a même pu sortir dans l’espace pour remplacer la « main » d’un bras robotique de la station.

L’astronaute Norishige Kanai a documenté son voyage en japonais sur Twitter, où il avait notamment déclaré en janvier avoir grandi de neuf centimètres quelques semaines après être arrivé à bord de la station.

Il avait ensuite corrigé ses propos, indiquant n’avoir gagné que deux centimètres.

Selon l’agence spatiale américaine Nasa, les astronautes peuvent gagner jusqu’à 3% de leur taille dans l’espace, mais retrouvent leur taille normale lorsqu’ils reviennent sur Terre.

Le laboratoire de la station spatiale internationale, un rare exemple de la coopération entre la Russie et les États-Unis, est en orbite depuis 1998, à la vitesse de 28.000 km/heure.

Seize pays participent à l’ISS, qui a coûté au total 100 milliards de dollars, en majeure partie financés par les États-Unis et la Russie.

Romandie.com avec (©AFP / 03 juin 2018 16h24)                  

Loin de la terre des ancêtres

octobre 7, 2017

 

Loin de la terre accueillante des ancêtres,

Tu as fait le choix de ne plus paraître,

Au petit matin rythmé du chant de coq,

Et au vieux soir des premiers moustiques.

 

Maman, tu nous as pris ouvertement dans tes bras,

Et nous a fait coucher doucement dans de beaux draps.

Quand la génératrice était absente pour le travail,

Tu étais notre sûre nourrice et véritable éventail.

 

Chacun de nous est passé paisiblement sur ton dos,

Goûtant au parfum de ta sueur et de ta peau,

Quand pleurant, tu nous berçais de tes mains

Chantonnant des mélodies aimées des bambins.

 

Bernard NKOUNKOU

La news la plus lue hier : Un astéroïde va frôler la terre mercredi

avril 15, 2017

 

Image fournie par la Nasa montrant un astéroïde géant (Vesta) photographié le 9 juillet 2011 / © NASA/AFP/Archives / –

Un astéroïde d’environ 600 mètres de large va passer mercredi à proximité de la Terre, mais sans présenter le moindre danger, selon la Nasa.

« Bien qu’il n’y ait aucune possibilité que l’astéroïde entre en collision avec notre planète, il sera très près pour un objet spatial de cette taille », a précisé l’agence spatiale américaine, dans un communiqué.

Baptisé 2014-JO25, l’astéroïde mesure à peu près 650 mètres de large et passera à 1,8 million de kilomètres de la Terre, c’est à dire un peu moins de cinq fois la distance qui nous sépare de la lune.

La dernière fois que 2014-JO25 nous a rendu visite remonte à 400 ans et on ne le reverra pas avant 2.600 ans.

Le gros objet spatial passera près de notre planète après avoir contourné le Soleil puis il continuera sa route vers Jupiter avant de retourner vers le centre du système solaire.

En 2004, Toutatis, un astéroïde bien plus gros – 4,6 km de long sur 2,4 km de large en forme de cacahouète – était passé à 1.549.719 km, c’est à dire quatre fois la distance de la Terre à la Lune.

La Nasa avait également estimé qu’il ne présentait aucun risque pour notre planète, tout au moins pendant 558 ans, époque à laquelle il repassera à proximité de la Terre, mais cette fois plus près.

La prochaine visite d’un gros objet volant n’est pas prévu avant 2027, lorsque l’astéroïde 199-AN10, de 800 mètres de largeur, s’approchera à 380.000 km (la distance Terre/Lune).

La visite du 19 avril est une « opportunité exceptionnelle » pour les astronomes et les amoureux du ciel, a souligné la NASA. Sa surface étant deux fois plus réfléchissante que celle de la Lune, il devrait être visible avec un petit télescope pendant une ou deux nuits.

Romandie.com avec(©AFP / 14 avril 2017 21h35)

Sept planètes rocheuses découvertes autour d’une étoile naine

février 23, 2017

L’étoile Trappist-1 est située à 39 années-lumière de la Terre. Trois de ses planètes se trouvent dans la zone dite d’habitabilité, où l’eau peut exister sous forme liquide.

C’est un peu, dans une version astronomique, l’histoire d’une femme enceinte qui croit attendre des triplés et apprend, lors de l’échographie, que sept bébés grandissent dans son ventre… La maman, c’est l’étoile Trappist-1 ; les enfants, sept planètes rocheuses plus ou moins semblables à la Terre, dont une équipe internationale emmenée par des chercheurs belges de l’université de Liège ont annoncé la découverte, mercredi 22 février, dans la revue Nature.

« Ce n’est pas la première fois que l’on trouve un système planétaire avec sept planètes, mais c’est la première fois que les sept planètes en question sont toutes rocheuses », précise Franck Selsis, chercheur au Laboratoire d’astrophysique de Bordeaux et cosignataire de l’article.

Trappist-1 est située à 39 années-lumière de nous, dans la constellation du Verseau. Dans le jargon des spécialistes, il s’agit d’une « naine ultra-froide », c’est-à-dire d’une toute petite étoile, dont la masse représente 8 % de celle du Soleil et dont le rayon est à peine supérieur à celui de Jupiter, la plus grosse planète du Système solaire.

Et elle est dite « ultra-froide » non pas parce qu’on y gèle – cela reste une étoile… – mais parce que sa température de surface, d’environ 2 200 °C, est très inférieure à celle que l’on mesure pour d’autres astres – par exemple 5 500 °C pour le Soleil.

C’est précisément ce nanisme stellaire qui a intéressé l’équipe liégeoise lorsque, sous la direction de Michaël Gillon, elle a conçu le petit télescope Trappist (pour « Transiting Planets and PlanetesImals Small Telescope »), installé en 2010 au Chili.

Comme son nom complet l’indique, cet instrument exploite le phénomène appelé « transit » : lorsque, pour les observateurs lointains que nous sommes, une planète extrasolaire passe devant son étoile, la luminosité de cette dernière est légèrement amoindrie, une baisse d’éclat dont on peut déduire la présence d’une planète, et son rayon.

Un imbroglio à démêler

Plus l’étoile est petite, plus la détection est aisée. Et si elle est minuscule, il devient même envisageable d’obtenir des informations sur l’atmosphère de l’exoplanète qui transite. D’où le choix fait par les concepteurs du projet Trappist de se concentrer sur les compagnons des naines ultra-froides, car c’est peut-être d’eux que viendra la réponse à l’une des plus grandes questions de l’astronomie et de l’humanité : la vie existe-t-elle ailleurs que sur Terre ?

En 2016, l’équipe de Michaël Gillon annonçait avoir découvert trois planètes plus ou moins analogues à la nôtre autour de Trappist-1. Mais, après cette fournée déjà spectaculaire, l’analyse plus approfondie des données a intrigué les chercheurs, qui se sont demandé s’ils avaient bien tout vu…

Vue d’artiste du système TRAPPIST-1.

Vue d’artiste du système TRAPPIST-1. NASA / JPL-CALTECH /AP

Cette interrogation a entraîné un suivi minutieux de l’étoile et la mobilisation de nombreux télescopes dans le monde entier : en plus du Trappist chilien, son double marocain a été sollicité, ainsi que quatre autres instruments aux Canaries, à Hawaï et en Afrique du Sud.

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Cependant, comme l’explique Valérie Van Grootel, chercheuse à l’université de Liège et cosignataire de l’étude, le pari scientifique n’en était pas gagné pour autant : « On a accumulé énormément de transits d’origine inconnue mais sans trop savoir quoi était dû à qui… »

En ignorant combien de planètes passaient devant Trappist-1, en travaillant sur des observations discontinues – la Terre tourne et l’étoile disparaît du champ des télescopes – ou sur des événements lors desquels deux voire trois exoplanètes transitaient en même temps, la modélisation du système tournait au casse-tête. Il y avait trop d’inconnues et certains transits demeuraient inexpliqués.

L’imbroglio a pu se démêler, ajoute l’astronome belge, quand l’équipe a « obtenu vingt jours d’observation, quasiment en continu, de Trappist-1 par le télescope spatial Spitzer de la NASA : contrairement à ce qui se passe au sol, dans l’espace on peut suivre l’étoile en permanence. Plusieurs groupes ont analysé les données et beaucoup d’ordinateurs ont tourné pendant des jours afin de trouver une solution où il n’y avait plus de transit orphelin ».

Les exoplanètes évoluant autour de Trappist-1 sont donc passées de trois à sept, baptisées, selon la nomenclature en vigueur dans le monde astronomique, Trappist-1b, c, d, e, f, g et h. Cinq sont à peu près de la taille de la Terre, et deux autres un peu plus petites – environ trois quarts du rayon terrestre.

Zone d’habitabilité

Dans ce système où l’étoile centrale est minuscule, tout est plus resserré, à commencer par les orbites. La planète la plus intérieure fait le tour de son soleil en seulement un jour et demi, tandis que la plus extérieure met une vingtaine de jours pour effectuer sa révolution.

Qu’on ne croie pas pour autant que, situés à proximité immédiate de leur étoile, les membres de ce cortège s’apparentent tous à des astres calcinés par le feu stellaire. Certes, les trois plus proches de Trappist-1 connaissent probablement des situations à la Vénus, qu’un effet de serre galopant a transformée en enfer. La plus éloignée doit quant à elle ressembler à un monde gelé.

Mais entre ces deux extrêmes, c’est-à-dire pour les planètes e, f et g, le cadre s’annonce plus sympathique : la naine ultra-froide envoyant dans l’espace assez peu d’énergie – par rapport à ce qu’émet le Soleil –, des planètes même proches d’elle ne reçoivent qu’une chaleur modérée, ce qui les place dans la zone dite d’« habitabilité », celle où l’eau se trouve sous forme liquide, condition favorable à l’apparition de la vie. « Parmi les données qui restent à préciser, explique Franck Selsis, celle qui m’excite le plus c’est la densité de ces planètes, car on pourra en déduire si l’eau est toujours là. »

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Il y a néanmoins un risque, poursuit le chercheur français : que les exoplanètes situées dans la zone d’habitabilité… ne soient pas habitables. « Dans leur jeunesse, les étoiles naines sont très actives et émettent des rayonnements UV extrêmes, des rayons X, beaucoup de vent stellaire », décrit-il. « Cela n’est pas du tout propice à l’apparition de la vie, reconnaît Valérie Van Grootel. Cela peut éroder l’atmosphère voire la souffler complètement. »

Quoi qu’il en soit, en l’état actuel des technologies, les compagnons d’étoiles naines restent les meilleurs candidats pour étudier les atmosphères d’exoplanètes de taille terrestre.

Identifier les molécules présentes dans ces atmosphères sera l’une des tâches du successeur du télescope spatial Hubble, le James Webb Telescope, qui devrait être lancé en 2018. Ce qui permet à la chercheuse belge d’émettre, posément, un pronostic : « D’ici à dix ans, on saura s’il y a de la vie sur les planètes que nous venons de découvrir. »

Les aventures de Trappist-1 ne sont donc pas terminées, d’autant moins que les chasseurs d’exoplanètes n’en ont pas fini avec elle : peut-être d’autres planètes, plus éloignées, leur ont-elles échappé. « En mars vont arriver quatre-vingts jours de données recueillies par le télescope spatial Kepler de la NASA. On n’exclut pas du tout de voir d’autres planètes. On aimerait savoir s’il y a des planètes plus massives : une grosse planète rocheuse – une super-Terre – ou une petite planète gazeuse – une Neptune… » Et si, en fait, Trappist-1 avait des octuplés ?

Lemonde.fr PAR  Pierre Barthélémy