
Les autorités régionales de la région de Donetsk, qui inclut Marioupol, ont publié mercredi cette photo du théâtre détruit. Photo : Reuters/ Administration Régionale de Donetsk
Au lendemain du bombardement par l’armée russe d’un théâtre de Marioupol, un député de la région a soutenu en entrevue à la BBC que l’abri antibombe a résisté à la frappe aérienne et que la plupart des personnes à l’intérieur auraient survécu.
Le député Dmytro Gurin, dont les parents sont enclavés à Marioupol, a affirmé que le théâtre a été détruit et que plus de 1000 femmes et enfants se trouvent dans l’abri antibombe.
On a eu l’information selon laquelle l’abri a résisté [à l’assaut] et que des gens ont survécu. On ne sait pas encore si des gens ont été blessés ou tués, mais il semble que la plupart des personnes ont survécu et sont en sécurité
, a indiqué le député.
Une porte-parole de l’administration militaire de la région de Donetsk, qui inclut Marioupol, a plutôt avancé que le théâtre abritait de 400 à 500 personnes. Selon elle, 1000 personnes s’y trouvaient bel et bien la semaine dernière, mais la moitié d’entre elles auraient fui depuis.
Pour le moment, les secours peuvent difficilement intervenir en raison des décombres, mais également des bombardements qui se poursuivent.
« L’abri antibombe a tenu. Maintenant, les gravats sont en train d’être déblayés. Il y a des survivants, mais nous ne connaissons pas encore le nombre de victimes. »— Une citation de Petro Andruchtchenko, conseiller du maire de Marioupol
La mairie de Marioupol a affirmé sur son compte Telegram dans la nuit de mercredi à jeudi que plus d’un millier
de personnes se trouvaient à l’intérieur du théâtre lors de l’attaque.
Le ministère de la Défense russe a démenti avoir mené cette frappe aérienne. Il a attribué l’explosion au bataillon nationaliste ukrainien Azov.
Le chef de l’administration régionale de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, a rejeté les allégations de la Russie. Il y avait seulement des civils
à l’intérieur quand le théâtre a été attaqué, a-t-il ajouté.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a indiqué dans un message mercredi soir que l’armée russe a sciemment
dirigé ce missile sur le théâtre et que le monde doit finalement admettre que la Russie est devenue un État terroriste
.
À Marioupol, l’abri antibombe du théâtre bombardé n’a pas été détruit et une opération de secours est en cours pour sortir les centaines de personnes qui se trouvaient dans l’édifice. Les précisions de Mariève Bégin.
Pour le maire de Marioupol Vadym Boïchenko, cette attaque est une effroyable tragédie
.
« Le seul mot pour décrire ce qui s’est passé aujourd’hui est génocide, le génocide de notre nation, de notre peuple ukrainien. »— Une citation de Vadym Boïchenko, maire de Marioupol
La société américaine de technologies spatiales Maxar Technologies, spécialisée notamment dans l’imagerie satellite, a publié une photo du théâtre prise lundi, selon elle. Sur la photo consultée, le mot « enfants », en russe, était écrit sur le sol, en immenses lettres blanches, devant et derrière le bâtiment. Photo : Reuters/Maxar Technologies
La société américaine de technologies spatiales Maxar Technologies, spécialisée notamment dans l’imagerie satellite, a publié une photo du théâtre prise lundi, selon elle.
Sur la photo consultée, le mot « enfants », en russe, était écrit sur le sol, en immenses lettres blanches, devant et derrière le bâtiment.
Les frappes aériennes russes ont également touché un complexe aquatique de Marioupol, où des civils, dont des femmes et des enfants, se sont réfugiés. Il y a maintenant des femmes enceintes, des mères et leurs enfants sous les décombres
, a indiqué Pavlo Kyrylenko.
Plus de 2000 personnes ont été tuées à Marioupol depuis le début de la guerre, selon les autorités ukrainiennes.
Après s’être adressé aux membres du Congrès des États-Unis, mercredi, et à ceux de la Chambre des communes mardi, le président Volodymyr Zelensky a prononcé un discours devant le Bundestag, le parlement allemand, jeudi.
Sur le terrain, l’armée russe continue de bombarder l’Ukraine.
Les débris d’un missile abattu au-dessus de Kiev ont entraîné jeudi la mort d’au moins une personne et fait trois blessés, ont indiqué les services de secours, l’armée russe ne relâchant pas la pression autour de la capitale ukrainienne.
À Kharkiv, les médecins ont de la difficulté à traiter les patients atteints de la COVID-19, alors que des bombardements surviennent à toute heure du jour. Les sirènes annonçant des bombes forcent les médecins à transférer des patients branchés à des ventilateurs vers des abris.
Les bombes peuvent frapper à tout moment
, indique le docteur Pavel Nartov.
Radio-Canada avec les informations de Agence France-Presse, BBC et Associated Press