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Togo: flambée de violence dans plusieurs villes après l’arrestation d’un imam proche de Tikpi Atchadam

octobre 17, 2017

 

Tikpi Atchadam au début du mois d’août, à Lomé. © Baudoin Mouanda pour JA

Un mouvement d’humeur parti de la ville de Sokodé (centre), où un imam proche de Tikpi Atchadam, leader de la contestation contre le pouvoir togolais, a été arrêté lundi, a touché plusieurs villes du pays et la banlieue nord de la capitale. Deux militaires et un jeune manifestant ont été tués.

Tout a commencé lundi peu après dix-huit heures  à Sokodé, lorsque des éléments des forces de l’ordre ont procédé à l’interpellation de l’imam Al Hassan. Ce dernier, réputé proche de Tikpi Atchadam, est le coordonnateur du Parti national panafricain (PNP) à Sokodé, deuxième ville la plus peuplée du pays. Très vite, les militants du PNP ont envahi les rues de la ville pour protester contre cette interpellation. Plusieurs édifices sont partis en feu, dont le siège de l’Union pour la République (Unir), le parti au pouvoir.

Les affrontements entre forces de sécurité et jeunes ont duré une bonne partie de la nuit selon des témoignages recueillis sur place. Plusieurs résidences de ministres et cadres du parti au pouvoir ont été pillées et saccagées, la succursale de l’Union togolaise de banque (UTB) a également été attaquée.

Trois morts dans les affrontements

Le bilan de ces affrontements est lourd. Deux militaires ont été tués alors qu’ils étaient en faction devant le domicile du ministre de l’Agriculture, le colonel Ouro-Koura Agadazi, originaire de Sokodé. Ils « ont été lynchés et exécutés et leurs armes et munitions ont été emportées », précise un communiqué du gouvernement. Un jeune manifestant a également été tué, et une vingtaine de blessés a été recensé parmi les civils et les forces de sécurité, selon le gouvernement, qui qualifie les attaques d’« actes à visée terroriste ».

Le ministre de la Sécurité, contacté par une radio locale mardi matin, a indiqué que l’imam Al Hassan, coutumier des prêches appelant à des violences, aurait récidivé lors de sa prédication du 13 octobre, et demandé à la population de s’en prendre aux forces de l’ordre. À la suite de quoi il a été interpellé sur ordre du parquet.

Contagion

Ces manifestations se sont rapidement propagées dans d’autres villes du pays et dans la banlieue nord de la capitale. Il était impossible par exemple de circuler sur la nationale numéro 1 à hauteur d’Agoè Zongo lundi dans la nuit. « De nombreux passants ont été passés à tabac par les manifestants qui ont érigé des barricades et qui semblaient vouloir en découdre avec les forces de l’ordre », témoigne un riverain.

Une source sécuritaire contactée par Jeune Afrique indique qu’il y a eu des blessés dans les rangs des manifestants et des forces de l’ordre, et même parmi les simples passants, sans toutefois donner de chiffres. Le siège du Parti national panafricain à Lomé a été saccagé dans la nuit par des éléments pour le moment non-identifiés.

Ces tensions se produisent à la veille de nouvelles marches de l’opposition sur l’Assemblée nationale (le 18 octobre) et sur le siège de la Cedeao à Lomé (le 19 octobre) alors même que le gouvernement interdit désormais ces manifestations pendant les jours ouvrables. « Il faut qu’on se ressaisisse, notre pays ne mérite pas ça », a déclaré le ministre de la Sécurité, lançant un appel au calme.

Jeuneafrique.com par Edmond dalmeida

Togo: incidents à Lomé et en région

août 19, 2017

 

Incidents à Lomé et en région Manifestants du PNP samedi 19 août 2017 à Lomé

 

Des incidents ont été signalés samedi à Lomé, Sokodé et Kara en marge de manifestations organisées par le PNP (Parti national panafricain), un petit parti d’opposition créé il y a 3 ans.

Un itinéraire avait été proposé par le ministère de la Sécurité, mais les organisateurs sont passés outre. Plusieurs interpellations ont eu lieu.

KAN

Un canon à eau de la gendarmerie en intervention

 

Le PNP exige le retour à la constitution de 1992 et le vote pour la Diaspora.

Réagissant aux incidents, son président, Tikpi Atchadam, a déploré ‘le caractère arbitraire de la gouvernance et le refus de la liberté de manifestation du régime en place’.

En ne respectant pas l’itinéraire, les responsables de cette formation ont sciemment créé les conditions propices à ces violences. Une stratégie calculée pour tenter de supplanter les autres partis de l’opposition qui peinent à mobiliser.

Photo de BrazzaNews.

Photo de BrazzaNews.Photo de BrazzaNews.

 

 

La police a dispersé samedi à coups de gaz lacrymogènes des partisans d’un parti de l’opposition qui tentaient de se rassembler pour une marche dans les rues de Lomé afin d’exiger des réformes politiques dans ce pays d’Afrique de l’Ouest dirigé depuis un demi-siècle par une dynastie familiale, a constaté l’AFP.

A l’appel du Parti national panafricain (PNP), des milliers de manifestants, vêtus pour la plupart de tee-shirts rouges, la couleur du parti, ont investi le lieu de rassemblement. Ils ont rapidement été dispersés à coup de grenades lacrymogènes.

Vendredi, les ministres de la Sécurité et de l’Administration territoriale avaient proposé un itinéraire aux organisateurs de la manifestation mais ceux-ci ont refusé et maintenu leur propre itinéraire.

Selon le ministre de la Sécurité, le colonel Yark Damehame, l’itinéraire choisi par les manifestants visait à bloquer les activités de la capitale.

Le PNP avait également prévu des marches dans certaines autres villes du Togo ce samedi, qui ont également été dispersées, ont rapporté des journalistes de médias privés dans ces localités.

« Nous sommes fatigués de ce régime. Nous voulons les réformes avant les prochaines élections. C’est tout », a déclaré à l’AFP Idrissou Hama, l’un des manifestants au milieu de la foule à Lomé.

« Nous serons dans les rues tous les samedis, si le pouvoir en place ne montre pas sa volonté de faire les réformes dans un bref délai. Nous n’avons plus peur des gaz lacrymogènes », a renchéri un autre contestataire, Gounou Aléri.

Le président Faure Gnassingbé a succédé à son père, Gnassingbé Eyadéma, – qui a dirigé le Togo d’une main de fer pendant 38 ans – à la présidentielle de 2005 avec l’appui de l’armée, avant d’être réélu en 2010 et en 2015 lors de scrutins très contestés par l’opposition.

Le 3 août, les militants et sympathisants du Combat pour l’Alternance politique (CAP), le plus important regroupement de cinq partis de l’opposition, avaient manifesté à Lomé pour les mêmes raisons.

L’opposition togolaise réclame depuis dix ans que la Constitution – modifiée en 2002 – soit révisée, notamment afin d’y réintroduire une limitation des mandats présidentiels à 10 ans au plus.

Elle exige également un mode de scrutin à deux tours, une recomposition de la Cour constitutionnelle et de la Commission électorale.

Un projet de loi prévoyant ces réformes a été déjà rejeté en juin 2014 par le Parlement, dominé par le parti au pouvoir avec 62 sièges sur 91.

De nouveaux débats autour de deux propositions de lois, introduites par l’opposition n’ont rien donné, opposition et pouvoir s’accusant réciproquement de bloquer le vote des textes.

Le 3 janvier, le président Gnassingbé a nommé les personnalités d’une commission créée en janvier 2015, chargée de proposer un texte de réformes institutionnelles et constitutionnelles. Mais aucune personnalité de l’opposition n’y figure.

Boudée par l’opposition, cette commission a entamé depuis le 31 juillet des consultations à travers le pays. Elle doit recueillir des avis et suggestions de la population pour proposer des réformes qui « tiennent compte de l’histoire du pays et répondent aux aspirations du peuple togolais ».

Les togolais montrent l’exemple aux congolais.

Pour dégager le rejeton Eyadema, le peuple togolais uni comme un seul homme a investi la rue. Toutes les villes du Togo sont aux mains du peuple et, à Lomé comme dans le reste du pays, des marées humaines envahissent les rues à tel point que l’armée est débordée.

Qui va tirer ? Sur qui ? Ils n’auront jamais assez de balles car tout le monde est dehors. Les forces du désordre sont débordées. Le rapport de force a été inversé. Les militaires sont obligés de coopérer avec les manifestants.

Voilà ce que nous devons faire rapidement au Congo. Brazzaville, Pointe-Noire, Owando, Ouesso, Nkayi, Djambala etc… Tout me monde dehors. On verra qui va tirer.

Republicoftogo.com avec Jeuneafrique.com et Brazzanews.fr