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Bangui: les habitants affrontent une nouvelle nuit la peur au ventre

mars 24, 2013
Bangui: les habitants affrontent une nouvelle nuit la peur au ventre Bangui: les habitants affrontent une nouvelle nuit la peur au ventre © AFP

Après une journée historique marquée par l’entrée des rebelles du Séléka dans Bangui, la peur grandissait dimanche au sein de la population de la capitale centrafricaine livrée à l’anarchie et aux pillages.

A la tombée de la nuit, l’électricité n’était toujours pas rétablie dans la ville, et la multiplication des scènes de vols et pillages qui ont rythmé la journée faisait craindre aux habitants des attaques au sein de leurs foyers une fois la ville plongée dans l’obscurité totale.

Et les tirs entendus aux premières heures de la matinée ont confronté certains habitants à la vision de la mort, comme cette habitante qui assistait dimanche matin à la messe de la cathédrale, à quelques centaines de mètres du palais présidentiel, déserté par le chef de l’Etat François Bozizé.

Elle a raconté avoir vu un mort lors de l’arrivée chaotique des rebelles dans la capitale: « On a entendu des tirs partout dans le centre-ville, et c’était la débandade. Tout le monde s’est mis à courir dans tous les sens ». « On vient d’abattre quelqu’un, dit-elle. Je ne sais pas si c’était un militaire ou un civil, mais il essayait de fuir sur sa moto quand il a été tué ».

Pillages de magasins, restaurants, maisons ou voitures: les mêmes scènes ont été rapportées à travers toute la ville tout au long de la journée.

« Il y a beaucoup de pillages avec des gens armés. Ils cassent les portes, pillent et après la population vient, se sert aussi », témoigne un habitant dans le centre, joint par téléphone. « Nous avons peur. Je ne sors plus, je reste dans ma maison », a-t-il ajouté.

« Il y a, selon une source diplomatique, des pillages à travers toute la ville ».

Dans le centre de Bangui, les sociétés de téléphonie Orange et Télécel ont été saccagées, a constaté un journaliste de l’AFP. Les pillards ont presque tout emporté, repartant avec des ordinateurs, mais aussi des bureaux et même des chaises. Des jeunes des quartiers environnants ont profité de l’anarchie ambiante pour récupérer des téléphones portables qu’ils revendaient entre 2. 000 et 10. 000 Francs CFA dans la rue.

Les bâtiments institutionnels n’ont pas non plus été épargnés. Les rebelles ont attaqué le bureau de l’Unicef, et certains ont commencé à circuler au volant de véhicules estampillés Nations unies.

« On ne peut rien faire »

Pourtant, un des porte-parole du Séléka, Eric Massi, avait promis samedi « une tolérance zéro du Séléka contre toute exaction, pillage ou réglement de comptes ».

Mais les habitants de Bangui, comme Jean-Artur, n’ont pu que constater les débordements.  » Nous sommes là, on les regarde seulement, on ne peut rien faire », se désole un réparateur de frigos qui a assisté à plusieurs scènes de saccages.

Pour Eddy, chauffeur de camions, « la situation est grave. Ils ont mis le pays à sac, et il va encore nous falloir 30 à 50 ans pour redécoller ».

La population banguissoise avait pourtant réservé un accueil chaleureux aux rebelles.

« Maintenant, on peut enfin respirer! Séléka est arrivé et les +Tu nous connais+ (surnom que se donnaient les proches de Bozizé, régulièrement accusés d’arrestations arbitraires et de violences envers la population) ont disparu! », s’était même écrié un jeune d’une vingtaine d’années au passage des rebelles.

Et après l’annonce de la prise du palais présidentiel, les habitants sont sortis dans les rues en poussant des cris de joie et en brandissant des feuilles de rameaux pour saluer les rebelles, qui répondaient en tirant en l’air.

Après 10 ans au pouvoir, Bozizé laisse un pays miné par l’insécurité et la corruption qui a surtout profité à son clan, compromettant les perspectives de développement malgré les richesses en uranium, or, pétrole et diamants.

Jeuneafrique.com avec AFP

Centrafrique : Bangui a peur, surtout la nuit

décembre 30, 2012

Bangui, où un couvre-feu a été instauré de 19H à 5H, vit désormais dans la peur, surtout à la tombée de la nuit, avec des rues désertes et silencieuses où évoluent des hommes armés de machettes et de flèches, alors que les rebelles se rapprochent de la capitale.

Bangui, où un couvre-feu a été instauré de 19H à 5H, vit désormais dans la peur, surtout à la tombée de la nuit, avec des rues désertes et silencieuses où évoluent des hommes armés de machettes et de flèches, alors que les rebelles se rapprochent de la capitale.

Avec la prise de la ville symbolique de Sibut, à 160 km au nord par l’alliance Séléka qui veut renverser le président François Bozizé, la situation s’est brusquement tendue dans la capitale de près d’un million d’habitants dont la majorité vit dans la pauvreté, sous un océan de toits de tôles au bord de routes de terre poussiéreuses en cette saison sèche.
Si la journée, Bangui « la coquette » comme elle est surnommée, paraît calme, la nuit elle se transfigure.

Samedi soir, à l’annonce du couvre-feu, magasins, restaurants et bars ont fermé en toute hâte tandis que toute circulation de voiture cessait. « Le couvre-feu m’a presque empêchée de dormir tellement c’était silencieux », a déclaré une habitante, évoquant « un calme angoissant ». A ce silence s’ajoute l’obscurité dans une ville faiblement électrifiée et où les coupures de courant durent plusieurs heures de la nuit.

Dans le centre-ville, la nuit, les bruits des groupes électrogènes couvrent les conversations des dizaines de gardiens équipés de machettes, embauchés pour éviter les pillages. Parfois , l’un d’eux racle son couteau sur le trottoir, créant un bruit inquiétant, même si ces gardes improvisés et impassibles, prenant le thé, n’ont aucune attitude agressive.

« L’insécurité est partout »

La situation est différente dans les quartiers périphériques où, à l’appel du pouvoir, des groupes « d’autodéfense » formés de jeunes ont mis en place des barrages pour contrôler les routes et, officiellement, éviter les infiltrations de rebelles. « On a distribué des paquets de machettes à des désoeuvrés. Ils contrôlent tout le monde et demandent de l’argent pour le café. Parfois, ils prennent tout l’argent », affirme un habitant d’un quartier nord, sous le couvert de l’anonymat .

Ces quartiers, fiefs du président Bozizé, sont situés sur la route du nord qui mène vers l’insaisissable ligne de front qui ne cesse de reculer avec la retraite continuelle des Forces armées centrafricaines, sous-équipées, démotivées et mal payées. « J’ai très peur. Je suis musulman. J’hésite à sortir », affirme cet habitant. Les groupes « d’autodéfense » « ne font pas la différence entre les rebelles musulmans et les musulmans tout court. C’est du n’importe quoi », dit-il.

La situation est similaire à Kassai, un quartier de la périphérie est. « Ils m’ont contrôlé alors qu’ils me connaissent. On est inquiet. Ils sont armés de machettes et de Kokora » (flèches en sango, langue nationale), rapporte un chauffeur de taxi. « Les jeunes ont cru bon de prendre des initiatives qu’ils appellent de la +vigilance+. Si la personne paraît suspecte, ils la remettent à la police », a expliqué à l’AFP le ministre de l’Administration territoriale José Binoua, précisant que le président Bozizé a donné des instructions pour que tout racket ou agression soit « sanctionné ».

Néanmoins, des témoignages concordants parlent d’arrestations abusives et de disparitions. Selon un proche du pouvoir, « il y a une opération +Hibou+ des forces de l’ordre qui arrêtent de nombreux musulmans ». Le principal opposant, l’ancien Premier ministre Martin Ziguelé, a « dénoncé » dimanche ces pratiques et la « recherche de boucs émissaires ». « On n’a pas besoin de forces supplétives ou d’organisations spéciales pour assurer la sécurité en lieu et place de la police ou la gendarmerie », a-t-il déclaré à l’AFP.

Infiltration

Le porte-parole de la coalition Séléka, Eric Massi, qui n’a pas exclu d’attaquer la capitale, s’est dit « inquiet de la situation sécuritaire à Bangui » pour les familles et proches du Séléka « qui sont harcelés, intimidés et même enlevés ». L’éventualité d’une attaque rebelle fait trembler de nombreux habitants. « J’ai peur. Si les rebelles viennent, comment on va faire pour manger? », affirme Marie une vendeuse ambulante, enceinte, qui réside dans l’est de la ville.

Gabin, un habitant des quartiers nord, soutient le régime et l’instauration du couvre-feu: « L’insécurité est partout. Les rebelles sont à 160 km. Le gouvernement a raison. Le couvre-feu va permettre de contrôler les intrus ». Une des peurs du régime est en effet l’infiltration d’éléments de la rébellion. « Pour prendre d’autres villes, ils arrivent par groupes de trois, quatre discrètement, et après ils sont dans la place », affirme une source au ministère de l’Intérieur.

« On prie Dieu. Dieu est le seul à pouvoir nous sauver », affirmait un serveur dimanche alors que Bangui s’apprêtait à vivre sa deuxième nuit sous couvre-feu et sous la menace rebelle.

Jeuneafrique.com vec AFP

Maroc/naufrage: 4 Français tués

novembre 14, 2012
Quatre Français sont morts et un cinquième est porté disparu à la suite du naufrage de leur catamaran, aujourd’hui au large de Saïdia, sur la côte septentrionale du Maroc, en raison des mauvaises conditions météorologiques, selon une source diplomatique française à Rabat. Selon la même source, le naufrage a eu lieu en matinée et les quatre corps ont été retrouvés dans la journée, à proximité de cette ville frontalière avec l’Algérie. Pour la cinquième personne, les recherches ont été interrompues à la tombée de la nuit et en raison des conditions sur le site, a-t-on précisé.

Le voilier était parti de Marseille (sud de la France) et devait effectuer un long périple, avec escales, jusqu’au Brésil et aux Caraïbes. Le skippeur était expérimenté mais les conditions météo étaient « très mauvaises » en ce début de semaine dans le nord-est du Maroc, a-t-on souligné de même source. D’après le programme de ce périple de neuf mois, présenté sur une page internet, l’équipage, originaire de différentes régions de France (Alpes-Maritimes, Ardèche, Jura), avait quitté Marseille le 15 octobre dernier. Il devait terminer son parcours aux Caraïbes, autour du 10 juillet. Le voilier y est présenté comme un catamaran de 13 m de long et 7 m de large, photos à l’appui.

Lefigaro.fr avec AFP

Sénégal : un mort à Dakar pendant la manifestation de l’opposition

février 1, 2012

http://platform.twitter.com/widgets/hub.1326407570.htmlUn étudiant a trouvé la mort mardi 31 janvier dans une  manifestation contre la candidature du président sénégalais Abdoulaye Wade à la  présidentielle de février. Le jeune homme a été renversé par un véhicule lors de  la dispersion du rassemblement, qui s’était déroulé dans le calme jusqu’à la  tombée de la nuit.

Une personne a péri hier lors d’une nouvelle manifestation organisée mardi 31  janvier à Dakar, à l’appel du collectif M23, contre la candidature du président sénégalais Abdoulaye Wade à la présidentielle de février.  Ils étaient plusieurs milliers à avoir répondu présent, le mouvement « Y en a  marre » ayant réussi son pari de mobiliser plus de monde que vendredi  dernier.

C’est d’abord dans une atmosphère calme que la foule a afflué sur la place de  l’Obélisque à partir de 15 heures après avoir obtenu à la dernière minute une autorisation. En  milieu d’après midi, le chanteur Youssou Ndour, dont la candidature a été invalidée  par le Conseil constitutionnel, avait tenu une conférence de presse,  répétant « qu’il n’y aura pas d’élection avec Wade. Je ferais tout pour qu’il ne  se présente pas ». Même discours du côté des autres candidats de l’opposition – Idrissa Seck, Macky  Sall, Ibrahima Fall, et Moustapha Niasse – présents sur la place de l’Obélisque  en fin d’après-midi.

Alioune Tine, coordinateur du M23 et président de la Rencontre africaine des  droits de l’Homme (Raddho), relâché lundi par la direction des investigations  criminelles (DIC), ainsi que Amath Dansokho, secrétaire général du Parti de  l’indépendance et du travail (PIT) ont également pris la parole. Vers 19 heures,  après plusieurs jets de pierre et des pneus incendiés, la centaine de policiers  antiémeute a dispersé la foule à l’aide de bombes lacrymogènes. Les  affrontements se sont ensuite poursuivis dans les rues adjacentes.

Véhicule de police en cause

Selon des témoins rencontrés par Jeune Afrique à l’hôpital général  de Grand Yoff, un étudiant de 32 ans aurait péri lorsqu’un véhicule de police a  chargé des manifestants. Plusieurs blessés ont également été recensés dans les  hôpitaux de la ville.

Des leaders de l’opposition, dont Macky Sall et Ousmane Tanor Dieng, leur ont rendu visite dans la soirée.  Dans une dépêche de l’Agence de presse sénégalaise (APS), le commissaire central  de Dakar, Arona Sy, a confirmé la mort d’un jeune, rejetant toute implication  des forces de l’ordre. Une vidéo postée sur les réseaux sociaux montrait  cependant clairement un camion surmonté d’une lance à incendie foncer sur la  foule. Depuis vendredi, le bilan se porte à 4 morts (deux à Podor dans le nord  du pays, et deux à Dakar dont un policier vendredi dernier).

Jeuneafrique.com  par Michael Pauron