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© Abidjan.net par Emma
1er mai – Les travailleurs présentent leurs doléances au président Laurent Gbagbo
Samedi 1er mai 2010. Abidjan, Palais présidentiel du Plateau. Le président Gbagbo assiste au défilé des travailleurs et à la présentation de leurs doléances. M. Tia Koné, président de la Cour suprême
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Tia Koné, ancien président de la Cour suprême sous le régime Gueï et Gbagbo, vient d’exprimer son regret pour le tort causé à plusieurs personnalités et non des moindres. Avec ce fameux art 35 de la Constitution, il a signé l’arrêt politique de ces personnalités sans le savoir. Mais comme il y a un Dieu pour chacun de nous sur cette terre des hommes, il vient d’avouer sa forfaiture.
Dans une interview accordée à un confrère, Tia Koné, croyant ainsi bien arranger les choses, a confessé ce qu’il cachait au fond de sa conscience, durant treize bonnes années. « Mon regret n’est pas fait par rapport à l’article 35 ; je regrette plutôt la peine que la décision a causé à certains de mes frères. L’article 35, j’en ai fait plutôt une analyse exhaustive et scientifique en disant que c’était inique et absurde ».
Et d’ajouter « qu’en 2000, les Ivoiriens ont été manipulés au moment où ils faisaient leur Constitution. Parce que ce sont les mêmes qui allaient siéger autour du président Robert Guéi à Abidjan qui allaient être les porte-paroles des populations chez eux à l’intérieur du pays. Les mêmes qui restaient à Abidjan pour dire nous voulons le «et» sont les mêmes qui allaient à Aboisso, à Man ou ailleurs pour dire que les populations sont d’accord pour la conjonction «et» au lieu de « ou ». Tia Koné a envie de réparer son tort. Que faire ! A ce niveau, il doit se repentir en demandant publiquement pardon à toute la nation ivoirienne.
C’est à cause de son « ou » et son « et » que les deux crises (militaro-politique et post-électorale) sont survenues. La crise de 2000 a fait plusieurs victimes et comme il l’a si bien signifié « nous sommes à l’ère de la réconciliation. Il y a certaines personnes qui n’ont pas de problème particulier. Ceux qui ont un certain nombre de mises au point à faire, doivent le faire. Il n’est pas tard de dire certaines choses pour repartir sur de nouvelles bases ». Tia Koné est parfaitement lucide et n’est pas comme Yao N’dré qui, avait déclaré que « les Ivoiriens étaient sous l’emprise du diable ». Une faute avouée est à moitié pardonnée et au nom de la réconciliation, Tia Koné devrait être pardonné.
Par ailleurs, après ses aveux au sujet de l’acte rendu le 6 octobre 2000, l’ex- président de la Cour suprême, a bénéficié de la clémence de la famille du président de la République, Alassane Ouattara. En effet, en réponse à sa déclaration emprunte de regrets et d’excuses, le frère cadet du chef de l’Etat, Ibrahim Ouattara, a été on ne peut plus clément. « Une faute avouée est totalement pardonnée », a-t-il répondu à Tia Koné. Ibrahim Ouattara a même donné la position de sa famille sur le sujet. Parlant du pardon qu’il a accordé à l’ex-président de la Cour suprême, le frère cadet du Président Ouattara a rassuré son auditoire en ces thermes: « Je suis convaincu que notre famille est d’accord avec moi ». Ainsi, Tia Koné est désormais sauvé et libre de tout soupçons au sujet de la nationalité dite douteuse de président de la République à l’époque où il était à l’opposition.
Tia Koné corrige et dénonce le dangereux et fameux article 35 de la Constitution du « et » et de « ou ».
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=fmnfP2R5X_Y
Vers la révision de la Constitution
Tia Koné dans sa plaidoirie, n’a pas manqué de relever les insuffisances de la loi fondamentale. Selon lui, cette loi mérite d’être élucidée notamment en son article 35. En clair, la constitution ivoirienne doit être revue, selon Tia Koné. Ce qui suppose que l’on doit s’attendre à un référendum. On attend donc de voir. Quelle sera la réaction de Francis Wodié, le président du Conseil constitutionnel.
Le Democrate par Yann Dominique N’guessan 