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Variant Delta : les personnes vaccinées pourraient autant le transmettre que les non-vaccinées

juillet 30, 2021
Variant Delta : les personnes vaccinées pourraient autant le transmettre que les non-vaccinées

CRAINTES – Dans une note du Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) américain relayée par la presse, des scientifiques s’alarment contre la transmissibilité inédite du variant Delta, révélée par de nouvelles données.

« La guerre a changé de visage. » Dans une note interne alarmiste, le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) américain avertit sur la très grande transmissibilité du variant Delta. Il serait non seulement aussi contagieux que la « varicelle », mais aussi plus « transmissible que les virus d’Ebola, du rhume et de la grippe », indique le texte relayé ce vendredi par le Washington Post et le New York Times. Et ce, indépendamment du statut vaccinal, révèlent des données récemment obtenues et encore non rendues publiques.

Selon ces données, les personnes vaccinées infectées par le variant Delta peuvent être en mesure de transmettre le virus aussi facilement que celles qui ne sont pas vaccinées. Leurs charges virales seraient en effet similaires. « Les vaccinés peuvent transmettre le virus, c’est un fait », confirmait mardi le Dr Anthony Fauci, conseiller médical de la Maison-Blanche, interrogé par le média NPR.

Pour la présidente du CDC, Rochelle Walensky, interviewée par le Washington Post mercredi, le variant Delta est « l’un des virus respiratoires les plus infectieux que nous connaissions et que j’ai vus au cours de mes 20 ans de carrière ».

35.000 cas symptomatiques par semaine chez les Américains vaccinés

Les données, qui doivent être rendues publiques ce vendredi, indiquent d’autre part qu’il y aurait 35.000 infections symptomatiques par semaine parmi les 162 millions d’Américains vaccinés. Il existerait également un risque plus élevé d’hospitalisation et de décès parmi les personnes les plus âgées, comparé aux personnes les plus jeunes, et ce, quel que soit leur statut vaccinal.

La crainte d’un abandon des vaccins par les Américains

Face à ces nouvelles données, la note du CDC expose la position délicate dans laquelle il se trouve désormais : tout en continuant à mettre l’accent sur l’efficacité prouvée du vaccin contre les formes graves, il doit désormais reconnaître que les infections plus bénignes ne sont peut-être pas si rares et que les personnes vaccinées transmettent le virus. 

Le document souligne donc l’importance, pour le CDC, d’adopter une nouvelle stratégie de communication, craignant que les Américains en viennent à penser que le vaccin n’est plus efficace ou que les rappels sont inutiles. « Nous avons fait un excellent travail pour dire au public que ce sont des vaccins miracles », a expliqué au Washington Post Matthew Seeger, expert en communication sur les risques à la Wayne State University de Detroit. « Nous sommes probablement tombés un peu dans le piège de l’excès de réassurance, qui est l’un des défis dans toute communication de crise. »

Pour inciter les personnes les plus réticentes à se faire vacciner, le gouvernement joue pour le moment sur tous les tableaux, y compris financiers. Joe Biden a appelé jeudi les autorités locales à verser 100 dollars à toute nouvelle personne se faisant vacciner en puisant pour cela dans des fonds d’urgence débloqués pour faire face à la pandémie. Inquiet des nouvelles données quant à la transmissibilité du variant, le CDC a d’autre part, dès mardi, durcit les mesures sanitaires aux États-Unis en recommandant de nouveau aux Américains vaccinés de porter le masque en intérieur. Pour l’heure, le variant Delta représente 82,2% des nouvelles infections aux États-Unis.

Par L.C.I avec C.A.

Tunisie – Covid-19 : « Nous sommes dans une phase de transmission très rapide et préoccupante »

octobre 5, 2020

La Tunisie fait face à une nouvelle vague de Covid depuis l'ouverture de ses frontières fin juin.

Le coronavirus continue de se propager sur tout le territoire tunisien avec une nouvelle vigueur. Le point avec Yves Souteyrand, représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à Tunis.

En Tunisie, la propagation du Covid-19 inquiète les professionnels du secteur de la santé. Si jusqu’au 27 juin seules 1100 contaminations avaient été recensées, le nombre de cas dépistés depuis le 3 mars est désormais de 19721. Quelques 270 décès ont par ailleurs été comptabilisés. Alors que la communication officielle fait l’objectif de critiques, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) appuie la gestion de cette crise dans le pays.À

Son représentant sur place, le professeur Yves Souteyrand, collabore avec le gouvernement pour renforcer la formation du personnel et les moyens des établissements de santé. Mais la gestion de l’épidémie y est compliquée par les difficultés structurelles et le manque de respect des gestes barrières.

Jeune Afrique : Quel bilan tirez-vous de la gestion et de l’évolution de la courbe du virus en Tunisie ?

Yves Souteyrand : La Tunisie a très bien réussi sa première phase et connu plusieurs semaines sans apparition de nouveau cas grâce à la combinaison efficace de politiques de surveillance, de suivi, d’isolement puis de confinement généralisé, à un moment où seuls 75 cas étaient recensés.

Mais lors de l’ouverture des frontières le 27 juin, les voyageurs en provenance d’un grand nombre de pays n’avaient pas de contraintes pour entrer sur le territoire tunisien. Dès juillet, des cas principalement importés sont apparus, en majorité des pays du Golfe, de l’Europe et des pays frontaliers : Algérie et Libye.

DÈS JUILLET, DES CAS PRINCIPALEMENT IMPORTÉS SONT APPARUS, EN MAJORITÉ DES PAYS DU GOLFE ET DE L’EUROPE

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Initialement, les chaînes de transmission étaient assez bien identifiées. Les contaminations se faisaient à partir de réunions familiales, de mariages ou de clusters d’entreprises. À partir d’août, les cas de contamination locale ont pris le dessus. Fin septembre, nous avons atteint 1300 cas positifs identifiés sur une journée pour 5000 tests avec un taux de positivité considérable puisqu’il avoisine les 25 %.

Les chiffres disponibles peuvent être en-deçà de la réalité. Nous sommes dans une phase de transmission communautaire très rapide et préoccupante qui peut saturer le système de santé.

La polémique enfle autour du nombre de lits en réanimation et du manque de transparence concernant les places disponibles pour les patients qui devraient être hospitalisés. Avez-vous des précisions ?

Actuellement, 347 personnes sont hospitalisées dont 99 en réanimation et 41 intubées. Il existe un risque rapide de saturation du système de santé. Nous ne disposons néanmoins pas à l’OMS de chiffres exacts mais il est estimé que le nombre de lits disponibles en réanimation pourrait être doublé ou triplé. À condition que les ressources humaines à même de faire fonctionner ces services et machines soient disponibles car le nombre de cas augmente plus vite que prévu.

84 lits ont été ouverts à El Menzah (banlieue proche de Tunis) dont 4 en réanimation et d’autres avec oxygénation. Le futur hôpital de Sfax pourrait également être consacré aux patients Covid. Le ministère de la Santé a fait un travail important mais il fait face à une situation compliquée.

Comment expliquer l’accélération de la propagation du virus ?

En mars, la Tunisie a observé l’exposition de l’épidémie dans des pays proches comme l’Italie et la France, ce qui a créé un choc. La réponse a été très forte. Or, le fait que le pays a bien réussi la première phase semble avoir considérablement diminué les inquiétudes de la population.

L’impact économique de la fermeture des frontières a été majeur. Leur réouverture a entrainé une baisse de vigilance, voire un certain scepticisme des Tunisiens par rapport à la gravité potentielle de l’épidémie.

LES MESURES BARRIÈRES N’ONT PAS ÉTÉ RESPECTÉES. ON SEMBLE LOIN D’UNE PRISE DE CONSCIENCE DU NIVEAU RÉEL DE L’ÉPIDÉMIE

Les mesures barrières n’ont pas été respectées. On semble loin d’une prise de conscience du niveau réel de l’épidémie. Or, ce virus est dangereux, il crée des pathologies différentes à différents âges et peut laisser des séquelles très importantes, même sur des populations

Les campagnes de prévention classiques ont repris mais nous pourrions nous appuyer davantage sur les leaders d’opinion pour communiquer. Les autorités ont beaucoup travaillé à l’élaboration de protocoles sanitaires pour les entreprises, les écoles, les transports, mais la grosse difficulté est de les faire appliquer. Il existe encore beaucoup trop de possibilités de ne pas respecter la distanciation physique et le port du masque.

Mais l’achat de masques représente un coût considérable pour des citoyens qui souffrent de la crise économique et se retrouvent de plus en plus confrontés à des problématiques de survie…

C’est vrai que les masques coûtent cher, tout comme les thermomètres distribués par exemple dans les établissements scolaires. Nous travaillons avec d’autres agences onusiennes comme l’Unicef ou le Programme alimentaire mondial, dans le cadre de cette épidémie, à un appui des populations les plus vulnérables grâce à des transferts d’argent censés pouvoir contribuer aux dépenses de protection.

L'épidémie de coronavirus en Tunisie, qui avait été contenue en imposant des mesures strictes, a connu un pic de cas depuis la réouverture des frontières fin juin. Ici un patient intubé à l'hôpital de Gabes.

Les changements de gouvernements ont-ils perturbé la continuité de la réaction à ce virus ?

Depuis le début de l’épidémie, quatre ministres de la Santé se sont succédé, ce qui implique la mise en place de nouvelles équipes au moment où la contamination devient importante. Mais le pays s’est doté d’instances telles que le Conseil scientifique, qui ont pu assurer une continuité.

La Tunisie dispose également de pôles d’expertise importants, dont l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes, ainsi que les autres directions générales du ministère de la Santé.

Des réponses aux disparités régionales face à l’accès aux soins sont-elles envisagées ?

Le Covid ne fait qu’exprimer des inégalités déjà connues. Des efforts pour que des laboratoires publics de dépistage soient autorisés dans des villes de l’intérieur du pays ont été faits. Un travail important a, en outre, été réalisé dans le cadre du dialogue sociétal de santé afin de renforcer le premier niveau de soins permettant à chaque citoyen d’accéder à des services au plus près de son domicile. Les réformes se feront à l’horizon 2030.

Quelles sont les actions concrètes de l’OMS en Tunisie depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19 ?

Nous avons dépensé 6 millions de dollars dans ce cadre et une augmentation de ce budget est en perspective. Jusqu’au 27 juin, nous avons appuyé la prise en charge des patients placés à l’isolement dans des hôtels à Monastir, ce qui a été relativement efficace pour éviter la diffusion du virus.

Nous nous sommes également concentrés sur l’achat d’équipements comme les kits PCR et le matériel de protection ; le renforcement de capacité de l’utilisation de ces équipements de protection et la formation ; mais aussi la mise à niveau de structures hospitalières avec des zones de triage pour éviter les contaminations comme au Kef et à Gafsa. Nous appuyons l’équipement de huit lits à pression négative de l’hôpital Farhat Hached à Sousse, à même de prendre en charge les cas Covid les plus graves.

Nous avons, enfin, contribué à la mise en œuvre d’une circulaire signée par le ministère de la Santé pour assurer la continuité des services essentiels et la prise en charge de patients pour la vaccination, les soins reproductifs ou autres pathologies chroniques. C’est actuellement un défi majeur.

Quelles sont les perspectives d’évolution du virus en Tunisie ?

Des projections ont été réalisées au niveau national ainsi que par différentes structures. Si rien ne change, le système de santé pourrait être saturé très rapidement.

SI DES MESURES FORTES NE SONT PAS PRISES EN MATIÈRE DE PRÉVENTION, LE SYSTÈME DE SANTÉ POURRAIT ÊTRE SATURÉ DANS LES PROCHAINES SEMAINES

Selon the Institute for Health Metrics and Evaluation, financé par la fondation Gates, si des mesures fortes ne sont pas prises en matière de prévention et d’adoption des gestes barrière, une saturation est envisageable dans les prochaines semaines. Mais si le lavage des mains, le port du masque et les distances sont respectées par l’ensemble de la population, on peut casser la courbe de l’épidémie et épargner le système de santé.

Peut-on évaluer les perspectives maghrébines, alors que les contaminations vont crescendo également au Maroc ?

Au Maroc, l’épidémie est plus importante rapportée à la population, tout comme le volume de dépistage. On atteint les 130 000 cas. En Libye, 35 000 cas ont été décomptés ce qui représente également une augmentation considérable pour une population moindre.

Cette zone du monde est à surveiller de près. D’autant plus qu’à l’approche de l’hiver, les gens fréquentent davantage de lieux clos et que ce virus aime bien le froid. La situation est très proche de celle de l’Europe mais avec des systèmes de santé plus fragiles.

Quant à l’Algérie, plus de 50 000 cas ont été détectés et le taux de décès est plus important que dans les autres pays de la région mais je n’ai pas d’informations sur la politique de dépistage et ce pays fait partie pour nous de la zone Afrique. Tandis que la Tunisie s’inscrit dans la zone Méditerranée orientale (EMRO), qui s’étend du Maroc au Pakistan (hors Algérie) en passant par les pays du Golfe.

On connaît des remontées fortes de l’épidémie dans des États au niveau de développement proche de celui de la Tunisie comme le Liban ou la Jordanie. Dans le Golfe, la politique de dépistage est proactive et le nombre de cas est très important.

Le professeur français Didier Raoult affirme qu’une mutation du virus en France proviendrait du Maghreb. Qu’en pensez-vous ? 

Je n’ai pas d’avis sur cette affirmation. On sait que le virus circule et passe d’un pays à l’autre dès qu’on lui en donne l’opportunité. Il est certain que le virus a circulé d’une rive à l’autre de la Méditerranée, et ce dans les deux sens.

Concernant les mutations, un groupe d’experts les étudie au sein de l’OMS mais les données scientifiques ne permettent pas de conclure de manière formelle à une mutation vers un virus plus ou moins transmissible ou plus ou moins sévère qu’auparavant. C’est tout ce qu’on peut en dire à ce stade.

Avec Jeune Afrique par Camille Lafrance

Canada-Québec/Transmission de la COVID-19 dans les épiceries : la santé publique se fait rassurante

avril 19, 2020

 

L'épicerie IGA à Paspébiac
© Bruno Lelièvre/Radio-Canada L’épicerie IGA à Paspébiac
La présence de quatre employés infectés à la COVID-19 dans les épiceries IGA de Paspébiac et de New Richmond a ramené sur la table la question des risques de transmission communautaire dans les endroits publics.

L’épicerie de Paspébiac a pu rouvrir ses portes samedi matin, après une désinfection complète. Le supermarché avait été évacué vers 14 h vendredi après-midi lors de la découverte de ces quatre cas.

«Je ne vous cacherai pas qu’il y a beaucoup d’employés qui rentrent travailler avec la peur au ventre», raconte une employée du IGA de Paspébiac assignée à la sanitarisation, à l’entrée de l’épicerie.

Le directeur régional de santé publique pour la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine, le Dr Yv Bonnier-Viger, se fait toutefois rassurant : les risques de contracter la maladie après être allé faire son épicerie dans un des deux marchés IGA sont faibles.

Le Dr Bonnier-Viger rappelle que les risques de transmission plus élevés surviennent lorsqu’une personne atteinte de la COVID-19 se tient à moins de deux mètres d’autres personnes pendant plus de quinze minutes.

Le Dr Bonnier-Viger recommande tout de même aux personnes qui ont visité les marchés IGA de Paspébiac et New Richmond de surveiller l’apparition de symptômes apparentés à la COVID-19 dans les prochains jours.

«Ce n’est pas n’importe quel symptôme qu’il faut surveiller : de la toux, de la fièvre, de la difficulté à respirer et une perte de l’odorat», souligne-t-il.

Le risque des surfaces humides

Le Dr Bonnier-Viger convient qu’il existe aussi un risque de transmission de la COVID-19 par le contact avec des objets touchés par des personnes infectées.

Plusieurs études observent en effet que le virus peut demeurer infectieux après avoir passé plusieurs jours sur une surface, notamment les surfaces humides, a rappelé cette semaine le Scientifique en chef du Québec.

Le Dr Bonnier-Viger réitère d’ailleurs l’importance de laver ses fruits et légumes à l’eau pendant 30 secondes et de se laver les mains régulièrement.

Yv Bonnier-Viger, médecin et directeur de la Santé publique, Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine

© /Radio-Canada Yv Bonnier-Viger, médecin et directeur de la Santé publique, Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine
«Si les gens ont suivi ces consignes-là aussi, il ne devrait pas y avoir de problème», affirme-t-il.

La transmission par les surfaces humides reste toutefois faible, rappelle le directeur régional de santé publique.

Le Dr Bonnier-Viger ajoute que les épiceries, comme tous les commerces jugés essentiels, doivent nettoyer régulièrement leurs surfaces et qu’il croit que les marchés IGA de Paspébiac et New Richmond ont respecté ces mesures.

CBC/Radio-Canada avec les informations de Bruno Lelièvre et d’Alexandre Courtemanche