Posts Tagged ‘Tripoli’

Libye: au moins 27 morts en trois jours de combats près de Tripoli

août 30, 2018

Tripoli – Au moins 27 personnes ont été tuées et une centaine d’autres blessées, dont la plupart des civils, en trois jours de combats entre milices rivales au sud de la capitale libyenne Tripoli, selon un nouveau bilan jeudi du ministère de la Santé.

Les combats avaient éclaté lundi dans les banlieues sud de la capitale et se sont poursuivis jusqu’à mercredi soir malgré une trêve annoncée mardi qui n’a pas été respectée.

Les affrontements marquaient une pause jeudi après un accord de cessez-le-feu annoncé par des dignitaires des villes de l’ouest du pays, mais il n’était pas clair si les deux camps rivaux allaient continuer à le respecter.

Fayez al-Sarraj, le chef du gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, a chargé des forces des régions ouest et du centre du pays de veiller au respect du cessez-le-feu.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la capitale libyenne est au coeur d’une lutte d’influence entre milices en quête d’argent et de pouvoir.

Romandie.com avec(©AFP / 30 août 2018 14h02)                                                        

Libye: le chef du gouvernement non reconnu de Tripoli refuse de partir

avril 6, 2016

Tripoli – Le chef du gouvernement non-reconnu basé à Tripoli, Khalifa Ghweil, a affirmé mercredi qu’il refusait de partir, au lendemain d’une annonce faite par son gouvernement qu’il cédait le pouvoir au cabinet d’union installé dans la capitale libyenne depuis une semaine.

Dans un communiqué qu’il a lui-même signé et publié sur le site de son gouvernement, M. Ghweil a appelé ses ministres à ne pas quitter leurs postes, menaçant de poursuites quiconque travaillerait avec le Conseil présidentiel du gouvernement d’union soutenu par l’ONU et dirigé par Fayez al-Sarraj.

Compte tenu des exigences d’intérêt public et des circonstances exceptionnelles actuelles dans le pays (…) il vous est demandé de continuer votre mission conformément aux lois en vigueur, a-t-il indiqué.

Un communiqué scellé du sceau du gouvernement de salut national, publié mardi soir sur le site du ministère de la Justice, a annoncé que le gouvernement non reconnu basé à Tripoli a cessé d’exercer les fonctions exécutives, présidentielles et ministérielles.

Et de justifier sa décision, prise au vu des développements politiques à Tripoli, par la volonté de mettre fin à l’effusion de sang et éviter la partition du pays.

Arrivé il y a une semaine à Tripoli, le gouvernement d’union soutenu par l’ONU a engrangé depuis d’importants ralliements dont celui de la Banque centrale, de la compagnie pétrolière et de plusieurs villes libyennes.

Le gouvernement d’union nationale a ordonné mercredi à toutes les institutions d’utiliser son logo et d’obtenir son feu vert pour leurs dépenses, quelques heures après la décision des autorités non reconnues de Tripoli de lui céder le pouvoir.

Ce dernier, pour renforcer son pouvoir, a ordonné mercredi à la Banque centrale de geler tous les comptes appartenant à des ministères et des institutions publiques que ce soit celles de l’Est du pays ou de Tripoli.

Ces derniers devront obtenir le feu vert du gouvernement d’union pour leurs dépenses. Les salaires des fonctionnaires continueront toutefois à être payés normalement.

Romandie.com avec(©AFP / 06 avril 2016 18h22)

En Libye, l’EI déclare la « guerre » aux milices contrôlant Tripoli

mai 31, 2015

En Libye, l'EI déclare la 'guerre' aux milices contrôlant Tripoli
En Libye, l’EI déclare la « guerre » aux milices contrôlant Tripoli © AFP

La branche libyenne du groupe Etat islamique a déclaré la « guerre » à la puissante coalition de milices qui contrôle Tripoli après avoir revendiqué dimanche un attentat suicide qui a tué cinq de ses combattants.

Un kamikaze, de nationalité tunisienne selon l’EI, « s’est fait sauter » à bord d’une voiture « près d’un point de contrôle à une entrée de Dafiniyah », localité située entre Zliten et Misrata, à l’est de Tripoli, a déclaré un porte-parole des milices de Fajr Libya (Aube de la Libye).

L’attaque, qui a eu lieu vers 03h00 GMT (05h00 locales), a tué cinq miliciens et blessé sept, selon un bilan donné par l’agence de presse libyenne LANA, proche des autorités de Tripoli, non reconnues par la communauté internationale.

L’EI a revendiqué l’attaque sur un compte Twitter et affirmé qu’elle avait été menée par un Tunisien identifié comme « Abou Wahib al-Tounsi ».

Fajr Libya est une coalition de milices, hétéroclites mais dont certaines sont composées d’islamistes, qui a pris le pouvoir l’été dernier à Tripoli. Elle y a installé de nouveaux gouvernement et Parlement, poussant les autorités reconnues par la communauté internationale à s’exiler à Beida et Tobrouk dans l’est du pays.

Une partie du territoire contrôlée par Fajr Libya est désormais contestée par l’EI, qui a pris pied l’an dernier en Libye à la faveur du chaos qui y règne depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Les jihadistes contrôlent déjà des zones dans la région côtière de Syrte, à 450 km à l’est de Tripoli, et ont revendiqué des attaques suicide contre Fajr Libya près de Misrata.

L’organisation jihadiste a prévenu dimanche les miliciens de Fajr Libya qu’ils devaient se préparer à la « guerre ».

– ‘Purger la Terre’ –

« Les apostats de Fajr Libya (. . . ) doivent savoir qu’une guerre se profile pour purger la Terre de leur crasse, à moins qu’ils se repentent et retournent à leur vraie religion », a indiqué l’EI dans un message sur Twitter.

Des jihadistes se sont emparés ces derniers jours de l’aéroport de Syrte, duquel des combattants de Fajr Libya se sont retirés. Cet aéroport, qui se trouve à 150 kilomètres de l’important « croissant pétrolier » libyen, est le premier pris par l’EI en Libye.

Le groupe ultra-radical sunnite contrôle désormais des zones entières dans cette région pétrolière. Les autorités de Tripoli accusent les jihadistes de s’être alliés à des anciens du régime de Kadhafi pour prendre pied à Syrte, la ville du défunt dictateur.

Toujours selon le gouvernement de Tripoli, l’EI disposerait en outre de « cellules dormantes » dans la capitale, où le groupe jihadiste a déjà revendiqué des attaques.

Le gouvernement reconnu par la communauté internationale s’est engagé samedi « à tout faire pour reprendre Syrte et son aéroport des mains des terroristes ». Il a réclamé des armes « pour combattre le plan de l’EI de s’emparer des champs de pétrole en vue de financer ses opérations ».

L’ONU tente depuis des mois de rapprocher les deux autorités afin de constituer un gouvernement d’unité nationale.

Samedi soir à Tunis, à l’issue d’une réunion sous l’égide des Nations unies, des élus locaux libyens ont appelé dans une déclaration à « la formation rapide » d’un tel gouvernement d’union. L’émissaire onusien Bernardino Leon travaille sur un nouveau projet d’accord, qu’il prévoit de présenter début juin.

La Tunisie est concernée au premier chef par le chaos qui règne en Libye, où certains de ses ressortissants se battent dans les rangs jihadistes.

Les derniers éléments d’un groupe de 245 travailleurs tunisiens détenus en Libye par une milice membre de Fajr Libya ont été libérés samedi, selon Tunis. Ils avaient été arrêtés en mai « pour vérification de leurs papiers », d’après un responsable de l’immigration des autorités de Tripoli.

Jeuneafrique.com

Libye: le fils de Kadhafi comparaît devant un tribunal

septembre 19, 2013

Saïf al-Islam Kadhafi, l’un des fils du dirigeant déchu libyen Mouammar Kadhafi, a comparu jeudi devant un tribunal de Zenten, dans l’ouest de la Libye, dans le cadre de son procès pour « atteinte à la sécurité nationale ». Le procès a été ajourné au 12 décembre.

Il s’agit de la troisième audience depuis l’ouverture en janvier du procès de Saïf al-Islam. Depuis son arrestation dans le sud du pays en novembre 2011, environ un mois après la capture et la mort de son père, il est détenu à Zenten par des ex-rebelles.

Le fils de l’ancien dictateur était également appelé à comparaître jeudi à Tripoli aux côtés d’une vingtaine de responsables de l’ancien régime, dont Abdallah al-Senoussi, l’ex-chef des services de renseignements. Ces derniers ont comparu devant une chambre d’accusation de la capitale dans le cadre d’une autre affaire liée à la répression de la révolte de 2011.

Assassinats, pillage et sabotage

Au moins 11 chefs d’accusation ont été retenus contre ces responsables, dont assassinats, pillage et sabotage, actes portant atteinte à l’union nationale, trafic de drogue, complicité dans l’incitation au viol, d’enlèvement et dilapidation de fonds publics.

« Tous les accusés ont rejeté en bloc les charges retenues contre eux », a déclaré un de leurs avocats sous couvert de l’anonymat. L’audience a été ajournée au 3 octobre à la demande de la défense qui souhaite prendre connaissance du dossier, a-t-il indiqué à sa sortie du tribunal.

Crimes contre l’humanité

Selon un membre de la brigade qui détient Saïf al-Islam, les conditions de sécurité n’ont pas permis son transfert à Tripoli réclamé par le procureur général.

Saïf al-Islam et l’ex-chef des services de renseignements Abdallah al-Senoussi font l’objet de mandats d’arrêt internationaux de la Cour pénale internationale (CPI) qui les soupçonne de crimes contre l’humanité lors de la répression de la révolte il y a deux ans.

Tripoli et la CPI se disputent le droit de juger le fils de Mouammar Kadhafi.

Romandie.com

Eliminatoires Mondial 2014 : La Libye élimine le Togo (2-0)

juin 14, 2013

La Libye s’est emparée de la 1ère place du groupe I des éliminatoires de la Coupe du monde 2014 grâce à sa victoire sur le Togo (2-0), en match comptant pour la 5e journée de la compétition disputée vendredi à Tripoli, éliminant dans la foulée son adversaire du jour.

Un penalty de Faisal Saleh (7e mn) et un but contre son camp de Komlan Amewou (18e mn) ont suffi au bonheur des «Chevaliers de la Méditerranéen» face à des «Eperviers» privés de certains de leurs titulaires échaudés par la précarité du climat de sécurité dans la capitale libyenne.

Avec 9 points au compteur, la Libye détrône le Cameroun (2e, 6 pts), qui rend visite, dimanche à Kinshasa, à la RD Congo (3e, 5 pts).

L’une de ses deux équipes doit s’imposer pour rester sur les basques des Libyens, à une journée de la fin du 2e tour des éliminatoires. Quant au Togo (4e, 4 pts), il est éliminé de la course à la qualification au prochain tour.

APA – Dakar (Sénégal)

Libye : des hommes armés assiègent deux ministères à Tripoli

avril 30, 2013

 

Le Premier ministre libyien Ali Zeidan au sommet de la Ligue arabe à Doha, le 26 mars 2013. Le Premier ministre libyien Ali Zeidan au sommet de la Ligue arabe à Doha, le 26 mars 2013. © AFP

Des hommes armés cernent le ministère des Affaires étrangères et celui la Justice à Tripoli, réclamant l’exclusion politique des collaborateurs de l’ancien régime. Ces sièges de bâtiments officiels illustrent une nouvelle fois l’incapacité de l’État libyen à rétablir l’ordre dans le pays, plus de 18 mois après la chute de Mouammar Kaddafi.

Le climat sécuritaire est toujours très tendu en Libye. Mardi matin, une partie des miliciens armés qui assiègent depuis dimanche le siège du ministère des Affaires étrangères, près du centre-ville de Tripoli, ont étendu leur action en encerclant également le ministère de la Justice.

« Plusieurs hommes armés à bord de véhicules équipés de canons anti-aériens ont cerné ce matin le siège du ministère de la Justice », a affirmé Walid Ben Rabha, chef du bureau de l’information au ministère. « Ils ont demandé au ministre et au personnel présent de quitter leurs bureaux et ont fermé le ministère » a-t-il précisé. Les assaillants réclament l’exclusion de la vie politique des collaborateurs de l’ancien régime de Mouammar Kaddafi.

Par ailleurs, une trentaine de pick-up et des dizaines d’hommes armés cernaient toujours le siège du ministère des Affaires étrangères mardi matin. Des pancartes portant des inscriptions exigeant l’adoption de la loi prévoyant l’exclusion des collaborateurs de l’ex-régime étaient accrochées au portail de l’édifice.

Ce ministère « est toujours cerné et fermé », a indiqué Aymen Mohamed Aboudeina, membre du collectif des protestataires, ajoutant que « des pourparlers vont être engagés dans les heures à venir avec des responsables du ministère ». Selon lui, « le siège ne sera levé que lorsque les revendications des protestataires seront satisfaites avec notamment le vote par le Congrès général national (CGN) du projet de loi sur l’exclusion politique des anciens collaborateurs de Mouammar Kaddafi ».

Actuellement examiné par le CGN, la plus haute autorité politique de Libye, ce projet de loi provoque des remous au sein de la classe politique car elle risque de mettre sur la touche plusieurs hauts responsables du pays.

« Actes de sabotage »

Dimanche, le Premier ministre Ali Zeidan avait déploré devant la presse ce siège du ministère et également dénoncé des « actes de sabotage » ayant visé le ministère de l’Intérieur et la télévision nationale à Tripoli. Un peu plus tôt dans la journée, des officiers de police en colère avaient envahi le siège du ministère pour réclamer des augmentations salariales et des promotions. Lundi, quelques dizaines d’officiers ont à nouveau pénétré dans l’édifice situé sur la route de l’aéroport, à une dizaine de kilomètres du centre de Tripoli, en tirant en l’air.

Le même jour, des affrontements ont éclaté dans l’ouest du pays entre deux tribus rivales, après une dispute entre deux hommes. « Les combats à l’arme lourde ont lieu entre les villes de Tiji et Nalout, à 200 km au sud-ouest de Tripoli », selon un témoin, Ali Bédoui. « Il y a eu au moins trois blessés. Des roquettes sont tombées sur des maisons », a-t-il ajouté.

Ces incidents illustrent une escalade de la violence depuis quelques jours à Tripoli. Le 23 avril, un attentat à la voiture piégée a visé l’ambassade de France à Tripoli, faisant deux blessés parmi les gendarmes français et d’importants dégâts matériels. Des attaques contre les services de sécurité ont par ailleurs repris dans l’est du pays, où un commissariat de police a été la cible d’un attentat samedi.

Islamistes radicaux ou partisans de l’ancien régime ?

En 2012, la ville de Benghazi a vécu au rythme d’assassinats contre des officiers de police ou de l’armée et d’attaques contre les intérêts occidentaux. Le consulat américain avait notamment été pris d’assaut en septembre, ce qui avait provoqué la mort de l’ambassadeur Chris Stevens et trois autres Américains.

Ces attaques sont souvent attribuées à des islamistes extrémistes bien implantés en Cyrénaïque, dans l’est du pays. Les autorités libyennes n’écartent toutefois pas que des partisans de l’ancien régime soient derrière ces attentats. Ces évènements meurtriers traduisent l’incapacité des autorités à rétablir l’ordre dans le pays, où sévissent des milices lourdement armées aux motivations et idéologies diverses.

Dimanche, le Premier ministre libyen a appelé la population à appuyer le gouvernement face aux groupes armés « qui veulent déstabiliser le pays ». Certains observateurs libyens estiment que l’escalade de la violence coïncide avec une campagne lancée par le gouvernement pour combattre des « milices hors la loi », qui voient leurs influence et intérêts menacés par le nouveau gouvernement d’Ali Zeidan en fonction depuis novembre 2012.

Jeuneafrique.com avec AFP

Libye : un projet de loi excluant des collaborateurs de Kaddafi suscite des tensions

avril 12, 2013
Un homme passe devant un mur couvert d'affiches politiques le 5 juillet 2012 à Tripoli. Un homme passe devant un mur couvert d’affiches politiques le 5 juillet 2012 à Tripoli. © AFP

Un projet de loi sur l’exclusion politique des collaborateurs du régime déchu de Mouammar Kaddafi pourrait bannir plusieurs hauts responsables du jeu politique libyen. Un texte qui risque de provoquer de nouveaux remous à l’Assemblée nationale et accentuer les tensions politiques en Libye.

Proposé en décembre, ce projet de loi d’exclusion politique, qui concerne 36 catégories de fonctions et couvre plus de quatre décennies de pouvoir de Kaddafi, est considéré par ses partisans comme « une revendication populaire en respect des sacrifices des martyrs ».

Le projet de loi risque, dans sa version actuelle, de mettre sur la touche un grand nombre des nouveaux dirigeants libyens. Parmi eux figurent notamment Mohamed al-Magaryef, président du Congrès général national (CGN), la plus haute autorité politique de Libye, son adjoint, Jumaa Attiga, et le Premier ministre, Ali Zeidan.

Un amendement apporté mercredi par l’Assemblée sur la Déclaration constitutionnelle provisoire, rendant impossible tout recours judiciaire contre cette loi avant même son vote, est décrit par nombre d’observateurs comme un « pas décisif » vers l’adoption de ce projet controversé. En janvier, des débats houleux provoqués par ce projet avaient déjà favorisé un climat de tension en Libye, pays en proie à une insécurité persistante en l’absence d’organes sécuritaires.

Tirs contre al-Magaryef

Cette tension a atteint son apogée début mars, lorsque la voiture de Mohamed al-Magaryef a essuyé des tirs à Tripoli, au moment où il quittait une salle de réunion assiégée par des manifestants qui réclamaient l’adoption de cette loi.

De son côté, le CGN s’est dit déterminé à faire aboutir ce projet de loi. « La loi sera approuvée à la majorité de cent voix plus une, sur les 200 membres de l’Assemblée, alors que son approbation requérait une majorité de 120 voix », a indiqué le porte-parole du CGN, Omar Hmeidan. Selon lui, l’Assemblée a surmonté un autre obstacle dans la Déclaration constitutionnelle selon laquelle « les Libyens sont égaux devant la loi dans la jouissance des droits civils et politiques », en introduisant un nouvel article « autorisant l’exclusion temporaire de certains Libyens de l’action politique ».

L’immunisation (la protection contre une éventuelle contestation en justice, NDLR) de la loi sur l’exclusion politique constitue une première étape « pour réussir une loi fondée sur des critères objectifs, équitables et impartiaux », a déclaré Sami al-Saadi, un ex-détenu politique devenu l’un des chefs du Groupe islamique combattant en Libye (GICL). « L’exclusion politique n’est pas une punition ou la preuve d’une infraction pénale, mais une mesure de précaution temporaire pour assurer la construction d’une nouvelle Libye dépourvue de la corruption et du désordre, vestige de l’ancien système », a-t-il indiqué. Sami al-Saadi a dit « être conscient que la loi pourrait concerner des patriotes honnêtes » mais il est « inévitable de l’accepter afin de ne pas ouvrir la voie à des exceptions pouvant faire avorter la loi, au motif qu’elle est taillée sur mesure contre un courant ou parti politique au détriment d’un autre ».

Soutien du mufti

Les détracteurs de la loi estiment pour leur part qu’elle a été faite « sur mesure » pour écarter Mahmoud Jibril, le chef de l’Alliance des forces nationales (de tendance libérale) qui a gagné les élections législatives de juillet 2012 devant les islamistes.

Le mufti de Libye, Cheikh Sadok Gharyani, a appelé les citoyens à manifester par milliers pour soutenir l’adoption de cette loi. Le Conseil national de transition (CNT), ex-bras politique des rebelles libyens, avait lui institué une Haute commission de l’intégrité et du patriotisme, organisme public chargé des dossiers des responsables ou candidats à des postes de responsabilité dans l’administration pour déterminer s’ils ont servi l’ex-régime. La Commission a jusqu’à présent exclu 350 personnalités dont certaines ont émis et gagné des recours devant les tribunaux administratifs.

Jeuneafrique.com avec AFP

La Libye marque le 2e anniversaire de sa révolte avec une sécurité renforcée

février 17, 2013
La Libye marque le 2e anniversaire de sa révolte avec une sécurité renforcée La Libye marque le 2e anniversaire de sa révolte avec une sécurité renforcée © AFP

La Libye marque dimanche le deuxième anniversaire du début de la révolte qui a renversé le dictateur Mouammar Kadhafi, avec des mesures de sécurité draconiennes pour prévenir toute violence dans un pays en proie à l’insécurité.

Les autorités ont prévenu contre des tentatives de partisans de l’ancien régime de profiter de l’occasion pour « semer le chaos ». Elles ont fermé les frontières terrestres alors que plusieurs vols internationaux ont été suspendus.

Plusieurs groupes et organisations de la société civile, dont des partisans du fédéralisme dans l’est du pays, ont décidé de reporter leurs mouvements de protestation, initialement prévus à partir du 15 février, de crainte de violences.

Les festivités ont commencé dès vendredi à Tripoli et à Benghazi (est), deuxième ville du pays, où des milliers de personnes ont défilé à pied ou en voiture, brandissant des drapeaux libyens et scandant des slogans à la gloire des « martyrs de la révolution ».

Cette ambiance festive spontanée n’a pas empêché des manifestants à Benghazi, berceau de la révolte, de critiquer les nouvelles autorités, en réclamant en particulier plus de décentralisation du pouvoir et l’activation de l’armée et des services de sécurité.

Aucun programme officiel n’est prévu pour ce deuxième anniversaire de la révolte, a affirmé le Premier ministre, Ali Zeidan, précisant que les « autorités préféraient laisser à la population le soin de fêter cette occasion à sa manière ».

Mais le président de l’Assemblée nationale, Mohamed al-Megaryef, est attendu dimanche à Benghazi où il doit prendre part aux festivités, selon une source à l’Assemblée.

Malgré les mesures draconiennes mises en place par les autorités qui ont mobilisé les services de sécurité ainsi que les ex-rebelles ayant combattu le régime de Mouammar Kadhafi, « la situation reste toujours imprévisible », a indiqué à l’AFP un diplomate en poste à Benghazi.

« On prend toutes nos précautions. On ne sait jamais ce que pourrait arriver », a-t-il dit sous couvert de l’anonymat.

Berceau de la révolte de 2011, Benghazi a connu une série d’attaques contre des intérêts occidentaux, des postes de police et des assassinats de responsables de la sécurité ou d’anciens rebelles et est devenue un repère pour les groupes jihadistes.

Jeuneafrique.com avec AFP

Libye: la minorité chrétienne craint la montée du fondamentalisme musulman

février 10, 2013
 

Libye: la minorité chrétienne craint la montée du fondamentalisme musulman Libye: la minorité chrétienne craint la montée du fondamentalisme musulman © AFP

« Pas un jour ne passe sans que les tombes ne soient vandalisées », se lamente Dalmasso Bruno, gardien du cimetière italien à Tripoli, illustrant les inquiétudes grandissantes de la communauté chrétienne en Libye face au fondamentalisme musulman.

« Des restes d’ossements humains ont été sortis de leur tombe et éparpillés dans le cimetière », situé au centre de Tripoli, déplore le gardien.

Selon lui, « les autorités libyennes sont venues prendre des photos et ont promis des dispositions. Mais rien n’a été fait ».

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la minorité chrétienne en Libye exprime des craintes quant à la montée de l’extrémisme musulman, en particulier après l’attentat perpétré fin décembre contre une église près de Misrata, à 200 km à l’est de Tripoli, qui a tué deux coptes égyptiens.

Mais malgré les inquiétudes, des dizaines de fidèles, philippins, indiens et africains pour la plupart, affluent chaque semaine pour assister à la messe à l’église catholique Saint François, près du centre de Tripoli, où ils prient « afin que la Libye retrouve sa sécurité et sa stabilité ».

« Regardez, il n’y a aucune disposition sécuritaire à l’extérieur de l’église et les fidèles se déplacent librement », souligne le Père Dominique Rézeau.

« Tel n’est pas le cas en Cyrénaïque (est) où des pressions sont exercées sur les chrétiens, notamment les soeurs, qui ont été contraintes de quitter leur congrégations (. . . ), dans l’est du pays », déplore-t-il.

« Sur les 100. 000 chrétiens que comptait le pays avant la révolution (de 2011 qui a renversé le régime de Kadhafi), seuls quelques milliers sont restés », regrette le prêtre.

Mgr Giovanni Innocenzo Martinelli, le vicaire apostolique de l’Eglise catholique, affirme toutefois qu’à Benghazi, berceau de la révolution en proie à l’insécurité dans l’est de la Libye, l’église « est toujours ouverte », malgré une « atmosphère très tendue » et une « situation critique » affectant les chrétiens.

Mgr Martinelli a mis en garde récemment contre un fondamentalisme musulman qui « conditionne les décisions » de manière indirecte, ce qui fragilise la présence chrétienne dans le pays.

Les chrétiens, toutes dénominations confondues, représentaient moins de 3% des 6,3 millions d’habitants de ce pays musulman. La quasi-totalité sont étrangers, dont une grande partie venus d’Egypte, où les Coptes sont la plus importante minorité religieuse.

Après la messe, les fidèles discutent et échangent des nouvelles dans un brouhaha de langues, tandis que des Nigérianes parées dans leurs habits traditionnels exposent sur des tables en bois des produits exotiques et traditionnels.

Un fidèle, Antony Amstrong, déplore « la violence et l’insécurité ». Ce Ghanéen, qui enseigne le français en Libye depuis une vingtaine d’années, regrette que « tous les sacrifices et le prix payé par les Libyens n’aient pas apporté la stabilité à ce pays ».

« Le problème de l’insécurité concerne tout le monde », affirme Ftsing Giscard, un Camerounais de 30 ans installé en Libye depuis trois ans.

Selon lui « les Africains rencontrent plus de problèmes parce qu’ils sont africains, en situation irrégulière et certains ne disposent pas de papiers d’identité ».

« Les Libyens les accusent d’être des mercenaires et d’avoir combattu aux côtés des troupes de Kadhafi. C’est pourquoi ils sont régulièrement arrêtés », affirme cet électricien.

Jeuneafrique.com avec AFP

Libye: les Occidentaux appelés à quitter Benghazi en raison d’une « menace »

janvier 25, 2013
 

Libye: les Occidentaux appelés à quitter Benghazi en raison d'une 'menace' Libye: les Occidentaux appelés à quitter Benghazi en raison d’une « menace » © AFP

Le Royaume-Uni, l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Australie ont appelé jeudi leurs ressortissants à quitter immédiatement Benghazi, théâtre de violences récurrentes dont l’attentat en septembre 2012 du consulat américain, en raison d’une « menace » visant les Occidentaux qualifiée d' »imminente » par Londres.

« Nous sommes maintenant au courant d’une menace spécifique et imminente contre les Occidentaux à Benghazi et demandons aux Britanniques qui sont là-bas en dépit de nos conseils de partir immédiatement », a annoncé jeudi à la mi-journée le ministère britannique des Affaires étrangères dans un communiqué.

« Nous ne pouvons pas faire de commentaire sur la nature de la menace », a ajouté le ministère, précisant que l’ambassade britannique à Tripoli était « en contact avec les ressortissants britanniques dont elle a les coordonnées » pour leur demander de quitter Benghazi, ville de l’est de la Libye en proie à une insécurité grandissante.

Le ministère allemand des Affaires étrangères a également appelé ses ressortissants à quitter « en urgence la ville et la région de Benghazi », dans une note d’information publiée sur son site internet.

« Des renseignements dont dispose le gouvernement fédéral établissent des risques concrets immédiats visant les citoyens occidentaux à Bengazi », selon ce document.

Aux Pays-Bas, un avis de voyage qui appelle à « ne pas voyager vers et à travers Benghazi » a été diffusé lundi et renforcé jeudi « pour déconseiller aux personnes de nationalité néerlandaise de rester sur place », selon un porte-parole du ministère néerlandais des Affaires étrangères.

A son tour l’Australie a émis vendredi un bulletin à l’usage de ses ressortissants évoquant « une menace spécifique et imminente ».

« Il existe un risque d’attentats de représailles contre des cibles occidentales en Libye » après l’intervention française au Mali, indique le ministère des Affaires étrangères.

Selon le ministère, deux Australiens sont enregistrés à Benghazi, et 22 au total en Libye.

Berceau de la révolution qui a renversé le colonel Mouammar Kadhafi en 2011, Benghazi a été le théâtre récent de plusieurs explosions et d’une vague d’assassinats.

Ces actes de violence ont notamment ciblé des diplomates étrangers avec l’attentat le 11 septembre 2012 contre le consulat américain qui avait coûté la vie à quatre Américains, dont l’ambassadeur en Libye Chris Stevens, et l’attaque le 12 janvier contre le consul d’Italie.

Furieux, le vice-ministre libyen de l’Intérieur, Abdallah Massoud, a estimé que rien ne justifiait la mise en garde de Londres.

« Nous reconnaissons qu’il y a des problèmes de sécurité à Benghazi et ceci depuis plusieurs mois. Mais il n’y a pas de nouvelles données qui puissent justifier cette réaction de Londres », a déclaré à l’AFP le responsable libyen.

« Au contraire. Maintenant, nous sommes en train d’asseoir notre autorité dans l’Est et dans toute la Libye », a-t-il ajouté, exprimant son « étonnement » vis-à-vis du ton « très musclé » utilisé par Londres.

Les attentats à Benghazi sont généralement attribués aux islamistes radicaux, sévèrement réprimés sous Mouammar Kadhafi, qui tenteraient de se venger de leurs anciens bourreaux.

En raison de ces violences meurtrières, plusieurs missions diplomatiques et des organisations internationales comme les Nations unies ont réduit ou mis fin à leurs opérations à Benghazi. Le Royaume-Uni déconseille quant à lui depuis septembre 2012 à ses ressortissants de se rendre en Libye, notamment à Benghazi, à l’exception de la capitale Tripoli et de quelques autres villes de ce pays d’Afrique du Nord.

Air Malta a pour sa part annulé ses deux vols prévus jeudi entre Malte et Benghazi en raison de la décision du ministère britannique des Affaires étrangères de demander à ses ressortissants de quitter la ville côtière libyenne.

« La décision d’Air Malta fait suite à l’avis émis par le Foreign Office déconseillant tout déplacement dans cette ville » a indiqué la compagnie dans un communiqué.

 Jeuneafrique.com avec AFP