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Des milliers de manifestants à Tunis contre le président Saied et la crise économique

octobre 15, 2022
Des milliers de manifestants a Tunis contre le president Saied et la crise economique
Des milliers de manifestants à Tunis contre le président Saied et la crise économique© AFP/FETHI BELAID

Des milliers de Tunisiens ont manifesté samedi à Tunis pour dénoncer les politiques du président Kais Saeid qu’ils accusent d’être responsable de la grave crise économique dans le pays, marquée par des pénuries récurrentes de denrées de base et une forte inflation.

Menés par le Front de salut national, une coalition de partis d’opposition dont fait partie la formation d’inspiration islamiste Ennahdha, les manifestants ont traversé les rues principales de la capitale tunisienne, appelant au départ du président.

« Va-t-en, va-t-en », « Révolte contre Kais le dictateur », « le peuple veut limoger le président », ont scandé les protestataires.

La Tunisie, étranglée par une dette supérieure à 100 % de son PIB et incapable d’emprunter sur les marchés internationaux, est en négociation avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un prêt d’environ deux milliards de dollars.

Cette crise financière s’est traduite ces derniers mois par des pénuries récurrentes de produits de base (farine, sucre, café..) dans un contexte d’inflation galopante (près de 9 % en août sur un an).

Les difficultés de la Tunisie, en dégringolade économique depuis 10 ans, ont été amplifiées par la crise du Covid-19 et la guerre en Ukraine qui renchérit les importations de céréales et hydrocarbures dont elle est très dépendante.

Le pays est également englué dans une grave crise politique depuis le coup de force du président Saied qui s’est emparé des pleins pouvoirs en juillet 2021.

« Cette manifestation reflète la colère face la situation en Tunisie sous Kais Saied et appelle à son départ », a dit à l’AFP l’ancien Premier ministre Ali Laarayedh, vice-président d’Ennahdha.

« Si le pouvoir politique actuel persiste, il n’y a pas d’avenir pour la Tunisie. La pauvreté, le chômage et le désespoir sont en hausse », a-t-il ajouté.

Parallèlement, une autre manifestation contre la dégradation des conditions de vie a également eu lieu samedi à Tunis, organisée par le Parti destourien libre (PDL), une formation d’opposition anti-islamiste.

Les participants à cette manifestation ont brandi des paniers vides en référence à la forte baisse du pouvoir d’achat. Souad, une retraitée, accuse le président Saied de « n’avoir rien fait ». Selon elle, la situation n’a fait qu’empirer » depuis son arrivée au pouvoir en 2019.

Environ 1.500 personnes ont pris part à la manifestation organisée par le Front de salut national, alors que celle menée par le PDL a rassemblé près de 1.000, a indiqué à l’AFP le ministère de l’Intérieur.

Par Le Point avec AFP

Tunis : l’ambassade des États-Unis visée par un attentat-suicide

mars 6, 2020

Les experts de la police scientifique et les forces de sécurité tunisiennes sur le lieu de l'attaque qui a visé l'ambassade américaine le 6 mars 2020.

Les experts de la police scientifique et les forces de sécurité tunisiennes sur le lieu de l’attaque qui a visé l’ambassade américaine le 6 mars 2020. © REUTERS/Zoubeir Souissi

 

Deux hommes à moto se sont fait exploser devant le check-point protégeant l’ambassade des États-Unis à Tunis. L’attaque, qui n’a pas encore été revendiquée, a fait un mort (un policier) et cinq blessés. Les deux kamikazes sont morts.

A 11h20, ce vendredi 6 mars, une déflagration secoue le quartier du Lac2 à Tunis. Deux jeunes gens à bord d’une vespa ont activé leurs ceintures explosives à proximité de l’ambassade des États-Unis à Tunis. Ils visaient une patrouille des forces de l’ordre tunisienne, l’une des composantes du cordon sécuritaire autour de l’ambassade. L’attaque, qui n’a pas encore été revendiquée, a fait quatre blessés parmi les sécuritaires (dont l’un gravement) et une passante atteinte au visage. Le président de la République, Kais Saïed et le Chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh sont attendus à l’hôpital des forces de l’ordre de la Marsa où ont été admis les blessés.

Peur sur la ville

Le ministère de l’Intérieur confirme dans un communiqué le décès des deux terroristes dont l’identité n’a pas encore été révélée. « Nous avons cru à un énorme accident sur la voie rapide qui conduit de Tunis à La Marsa et qui jouxte l’ambassade », précise l’employé d’un des nombreux cafés du quartier. « Les secours sont arrivés très vite mais la panique des riverains était perceptible », assure Hichem Ajbouni, expert-comptable et dirigeant d’Attayar, dont les bureaux donnent sur les lieux de l’attentat.

Le quartier, siège de représentations diplomatiques mais également d’entreprises et d’institutions internationales et nationales comme la Bourse de Tunis, a aussitôt été bouclé, des marines ont été déployés sur les toits de l’ambassade et la police scientifique est immédiatement intervenue pour les prélèvements. La charge explosive était telle qu’on en relève les traces trois rues plus loin selon des témoins oculaires.  Après avoir vérifié que le périmètre était sécurisé, l’ambassade américaine a permis à son personnel de sortir, mais a aussitôt appelé ses ressortissants à éviter les déplacements. Les autres représentations diplomatiques sont aussi en état d’alerte.

L’offensive, qui intervient alors que l’état d‘urgence n’a pas été levé depuis l’attentat d’El Kantaoui en juin 2015, a eu lieu quatre ans après l’infiltration, depuis la Libye, de combattants de Daech sur le territoire tunisien, le 7 mars 2016, et leur tentative, avec des complicités locales, d’instaurer un califat à Ben Guerdane (sud).

Contexte politique tendu

L’attaque, isolée comme celles qui l’ont précédées depuis 2015, intervient au moment où le gouvernement d’Elyes Fakhfakh débute son mandat, avec des tensions politiques notables entre groupes parlementaires. « Sur la plupart des opérations terroristes, se sont essentiellement les représentants de l’ordre qui sont visés. Les salafistes les considèrent comme des mécréants au service du pouvoir et non à celui d’Allah », analyse Tarak Chagraoui, militant de la société civile. Cet attentat intervient également au moment où les marges de manœuvres des forces de l’ordre devaient être discutées à l’Assemblée.

Pour rappel, l’ambassade américaine a été l’objet d’une attaque en septembre 2012.

Avec Jeuneafrique par Frida Dahmani – à Tunis

 

Tunis: l’EI revendique l’action kamikaze en banlieue de mardi

juillet 4, 2019

 

Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a assuré que l’homme ayant déclenché sa charge explosive durant une opération de police mardi soir à Tunis était un membre de son organisation, selon un communiqué de son agence de propagande Amaq. L’EI avait déjà revendiqué le double attentat suicide de jeudi dernier à Tunis, qui a fait deux morts, un policier mais aussi un civil, qui a succombé à ses blessures. Sept autres personnes ont été blessées.

Un troisième djihadiste, présenté par les autorités tunisiennes comme le «cerveau» de la double attaque, a déclenché sa charge explosive dans la nuit de mardi à mercredi durant une opération sécuritaire dans la cité populaire Intilaka, près de Tunis, a indiqué le ministère de l’Intérieur. Selon le porte-parole du ministère, Sofiène Zaag, le suspect était suivi par la police, car il «planifiait une opération terroriste ciblant des sécuritaires», et il a activé une ceinture d’explosifs au moment où il a été atteint par des tirs des forces de sécurité. Aucune autre perte humaine ou dégât matériel n’a été enregistré.

Dans un bref texte en arabe publié ce jeudi, Amaq assure qu’il s’agit d’un «combattant» de l’EI. Un civil a succombé à ses blessures, a annoncé jeudi le ministère de l’Intérieur, portant à deux le nombre de personnes tuées dans le double attentat suicide du 27 juin. La victime avait été grièvement blessée lorsqu’un kamikaze a déclenché sa charge à proximité d’une voiture de police en plein centre de Tunis. Un policier était décédé le jour même.

Sur les sept autres personnes blessées, six «ont quitté l’hôpital et un policier reste sous surveillance», a indiqué à l’AFP Sofiène Zaag. Le double attentat a visé une voiture de police sur la principale avenue de Tunis, l’avenue Habib Bourguiba, et un important complexe des forces de sécurité en périphérie de la capitale. Après la révolution de 2011, la Tunisie a été confrontée à un essor de la mouvance djihadiste, responsable de la mort de dizaines de soldats et de policiers, mais aussi de nombreux civils et touristes étrangers.

Même si la sécurité s’est sensiblement améliorée ces dernières années, l’état d’urgence, instauré en novembre 2015 et sans cesse renouvelé depuis, devrait l’être à nouveau jeudi.

Par Le Lefigaro.fr avec AFP

Vingt blessés dans le premier attentat à Tunis depuis 2015

octobre 29, 2018

Un attentat suicide commis par une femme kamikaze a visé des véhicules de police dans le centre de Tunis, le 29 octobre 2018 / © AFP / FETHI BELAID

Au moins vingt personnes, dont quinze policiers et deux adolescents, ont été blessées lundi dans un attentat perpétré par une femme kamikaze à Tunis, le premier à secouer la capitale tunisienne depuis 2015.

Aucun des blessés n’est grièvement atteint, a précisé lundi soir à l’AFP le porte-parole de la Sûreté nationale Walid Ben Hkima, soulignant que beaucoup n’avaient été que brièvement hospitalisés.

« C’est une tragédie », a déclaré le président tunisien Béji Caïd Essebsi depuis Berlin. « Nous avons cru que nous avions éradiqué le terrorisme », a-t-il poursuivi mais « le terrorisme est toujours présent au cœur de la capitale ».

La kamikaze a déclenché sa charge en milieu de journée « à proximité de voitures de police », sur l’avenue Habib Bourguiba, la principale artère du centre de la capitale, a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Sofiène Zaag.

Cette femme, âgée de 30 ans, n’était pas considérée comme « extrémiste » par les services de sécurité, a indiqué le ministère dans un communiqué, sans autre précision sur son identité.

Sur place, une journaliste de l’AFP a pu voir le corps sans vie de la kamikaze, allongée sur le dos, voilée et lunettes noires sur le front. Selon le ministère de l’Intérieur, elle est décédée sur le coup. Son cadavre portait essentiellement la marque de l’explosion sur son flanc gauche.

D’après des sources policières, la kamikaze ne portait vraisemblablement pas de « ceinture d’explosifs » mais « plutôt une bombe artisanale ».

Attentat suicide à Tunis / © AFP / S.Ramis/S.Malfatto

Rapidement, d’importants renforts de police sont arrivés sur les lieux et le secteur a été bouclé. Au moins deux personnes ont été interpellées, dont une dans des conditions mouvementées, a constaté la journaliste de l’AFP.

Dans une atmosphère chaotique, de nombreux cafés et boutiques de cette avenue emblématique de la capitale ont rapidement baissé leurs rideaux, selon la même source.

Lundi soir, le centre ville était désert.

– « Lâche attaque » –

Le groupe parlementaire du parti islamiste Ennahdha a appelé « tous les Tunisiens à s’unir pour faire face au terrorisme ».

L’attentat intervient alors que la scène politique tunisienne est déstabilisée par des luttes de pouvoir notamment au sein du parti présidentiel Nidaa Tounès à l’approche d’élections présidentielle et législatives.

Une kamikaze s’est fait exploser près de véhicules de police dans le centre de Tunis, le 29 octobre 2018 / © AFP / STRINGER

« Cet évènement nous rappelle que nous avons d’autres problèmes en Tunisie », a souligné le président Essebsi, déplorant ce climat politique délétère.

L’avenue Bourguiba est l’une des artères les plus fréquentées de la capitale et, peu avant l’explosion, un groupe de personnes y manifestait pour protester contre la mort d’un jeune homme de 19 ans dans des échauffourées avec des agents de la douane, la semaine dernière.

Si aucun décès n’est à déplorer, cet attentat a replongé la capitale tunisienne plusieurs années en arrière.

Il s’agit en effet du premier à secouer Tunis depuis le 24 novembre 2015, quand une attaque suicide, commise là aussi en plein centre, avait visé un bus de la garde présidentielle, tuant 12 agents. Elle avait été revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Cette même année, 60 personnes dont 59 touristes, avaient été tuées dans d’autres attentats contre le musée du Bardo à Tunis, le 18 mars, puis contre une plage et un hôtel près de Sousse, le 26 juin. Ces deux attaques avaient aussi été revendiquées par l’EI.

En mars 2016, des dizaines de jihadistes venus de Libye avaient en outre tenté, sans succès, de s’emparer de postes des forces de sécurité dans la région de Ben Guerdane (sud), près de la frontière libyenne, faisant 20 morts.

Tunis: périmètre de sécurité près du site d’une explosion (3) / © AFP / Ezer Mnasri

– Mouvance jihadiste –

Cette vague d’attentats, consécutive à l’émergence d’une mouvance jihadiste comprenant l’EI mais aussi Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), avait gravement nui au tourisme, un secteur vital de l’économie tunisienne.

Elle avait contribué à fragiliser le processus démocratique né de la révolution de 2011 contre le régime de Zine el Abidine Ben Ali.

Depuis le printemps 2016, les autorités tunisiennes se sont félicitées d’un retour au calme, même si des incidents meurtriers persistent, notamment dans les régions montagneuses du nord-ouest, repaire des jihadistes: en juillet, six membres des forces de l’ordre ont été tués dans une attaque revendiquée par Aqmi.

A la faveur de l’accalmie, l’industrie touristique a connu une embellie lors des saisons 2017 et 2018, et la croissance tunisienne s’est raffermie.

Mais l’état d’urgence qui octroie des pouvoirs d’exception aux forces de l’ordre, reste en vigueur sur l’ensemble du territoire depuis l’attentat de novembre 2015. Il a été prolongé d’un mois le 5 octobre dernier.

Romandie.com avec(©AFP / (29 octobre 2018 23h16)

Une candidate d’Ennahdha élue première maire de Tunis

juillet 3, 2018

La nouvelle maire de Tunis, Souad Abderrahim, lors de son intronisation, le 3 juillet 2018 / © AFP / FETHI BELAID

Souad Abderrahim, tête de liste du parti islamiste Ennahdha lors des récentes municipales, a été élue mardi maire de Tunis, une première pour une femme.

« J’offre cette victoire à toutes les femmes de mon pays, à toute la jeunesse et à la Tunisie », a lancé, visiblement émue, la nouvelle édile de 53 ans, jusque-là gérante d’une entreprise pharmaceutique.

Mme Abderrahim, membre du bureau politique d’Ennahdha mais qui se définit comme indépendante, a été élue par les nouveaux conseillers municipaux, avec 26 voix contre 22 pour son principal adversaire, Kamel Idir. M. Idir, ancien responsable local sous le régime de Zine el Abidine Ben Ali, était la tête de liste du parti Nidaa Tounès, fondé par l’actuel président Béji Caïd Essebsi.

Souad Abderrahim a été élue lors d’un deuxième tour boycotté par certains élus de gauche et du centre, se refusant de voter pour l’un ou l’autre des deux partis hégémoniques, Ennahdha et Nidaa.

Parti d’inspiration islamiste et actuel allié de Nidaa Tounès au niveau national, Ennahdha était arrivé en tête dans nombre de localités lors des municipales du 6 mai, les premières depuis la révolution de 2011.

A Sfax, deuxième ville du pays et grand centre économique, un proche d’Ennahdha a également été élu maire fin juin.

Dans la capitale, Ennahdha était arrivé en tête mais sans majorité absolue, avec 21 sièges sur 60, lors d’un scrutin marqué par une forte abstention alimentée par les difficultés économiques persistantes et la défiance vis-à-vis des élites.

A l’échelle du pays, ce sont les listes indépendantes qui ont remporté le plus grand nombre de sièges, avec 2.367 élus dans les 350 municipalités, soit 32,9%.

– « Cheikh de la médina » –

Appréciée de la base d’Ennahdha, Mme Abderrahim est une compagne de route de longue date du parti, mais le mouvement a été accusé durant la campagne de l’utiliser afin de moderniser son image.

Militante durant ses années universitaires, elle avait siégé au sein du bloc Ennahdha à l’Assemblée Constituante de 2011 à 2014, où elle s’était taillée une réputation de moralisatrice, avant de disparaître quasiment du paysage politique, jusqu’aux municipales.

La nouvelle maire de Tunis rejette l’étiquette « d’islamiste », à l’image du parti lui-même, qui reste soucieux de ne pas braquer ses opposants et s’est transformé mi-2016 en parti « civil à référent islamique », actant une séparation entre politique et religieux. Il se définit désormais comme « musulman démocrate ».

La nouvelle maire de Tunis, lors des élections municipales du 6 mai 2018 / © AFP / FETHI BELAID

« Le premier dossier, ça sera l’amélioration de l’esthétique de Tunis », a déclaré Mme Abderrahim à l’AFP.

La capitale tunisienne est notamment confrontée à un problème de gestion des déchets, qui s’est empiré après 2011.

Ces élections marquent en outre le début de la décentralisation, un projet crucial dans un pays où les municipalités étaient jusque-là peu autonomes, dépendantes d’une administration centrale souvent clientéliste.

Depuis la révolution ayant chassé Ben Ali en 2011, elles étaient administrées par des délégations spéciales, à la gestion souvent défaillante.

Mme Abderrahim, qui devra quitter son entreprise en vertu de la loi, devient la première « cheikh de la médina », le titre masculin traditionnel donné au maire de la capitale car il occupe une fonction particulière lors de certaines fêtes religieuses.

Comme elle, de nombreuses femmes viennent d’accéder au pouvoir local à la faveur d’une loi très stricte sur la parité.

Selon l’Instance indépendante électorale (Isie), 47% des élus sont des femmes, dont 573 sont têtes de listes (29,5% du total).

Les conseils municipaux sont encore en train de se constituer, mais la proportion du nombre de femmes maires en Tunisie pourrait être relativement élevée, ont souligné des observateurs.

Le journal arabophone Al-Maghreb faisait état mardi matin de 52 femmes élues maires sur un total de 269 communes où l’élection a déjà eu lieu.

Romandie.com avec(©AFP / 03 juillet 2018 15h36)

Tunisie: deux policiers poignardés devant le Parlement par une « extrémiste »

novembre 1, 2017

Photo d’un membre de la police scientifique tunisienne sur le lieu de l’attaque au couteau contre deux policiers, le 1er novembre 2017 à Tunis / © AFP / FETHI BELAID

 

Un jeune Tunisien « adepte de la pensée extrémiste » selon les autorités a poignardé mercredi deux policiers devant le Parlement à Tunis, blessant grièvement l’un d’eux avant d’être arrêté.

L’homme armé d’un couteau a attaqué les membres des forces de l’ordre vers 08H00 (07H00 GMT), atteignant « le premier à la nuque, le deuxième au niveau des yeux », a déclaré à l’AFP le porte-parole du Parquet, Sofiène Sliti.

L’un d’eux, un commandant, a été gravement blessé. Il a été opéré et était en réanimation dans l’après-midi, a affirmé à l’AFP une source médicale.

Selon le parquet, l’assaillant est né en 1992 et a obtenu en 2016 une maîtrise en informatique. Cet habitant du quartier populaire de Cité Ettadhamen, dans la banlieue de Tunis, est actuellement « chômeur et n’a pas d’antécédents judiciaires ».

Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur a précisé que l’assaillant avait dit « avoir adopté la pensée takfiriste (extrémiste, ndlr) il y a trois ans ».

L’homme « considère les membres des forces de l’ordre comme des +tawaghit+ selon ses propres termes. Les tuer, croit-il, est une forme de jihad », a affirmé le ministère.

« Tawaghit » est le pluriel de « taghout », terme signifiant « tyran » en arabe et utilisé par la mouvance extrémiste pour qualifier les policiers et militaires.

– ‘Aucun regret’ –

L’un des responsables du poste de police où l’assaillant a été emmené après son arrestation a indiqué à l’AFP qu’il semblait « très conscient de ce qu’il a fait ».

« Il a parlé calmement et n’a manifesté aucun regret », a dit ce responsable sous le couvert de l’anonymat.

« Il nous a dit +ce matin, j’ai fait la prière et j’ai décidé de faire quelque chose pour le jihad. J’ai vu le policier devant moi, pour moi c’est un +taghout+. Et j’ai fait ce que j’ai fait+ », a ajouté la même source, disant rapporter les propos de l’auteur de l’attaque.

Devant l’Assemblée des représentants du peuple (ARP, Parlement), dans le quartier du Bardo, des traces de sang étaient visibles, selon une journaliste de l’AFP sur place. Le lieu de l’attaque a été bouclé par la police.

Depuis la révolution qui a renversé la dictature en 2011, la Tunisie a fait face à un essor de la mouvance jihadiste qui a fait plusieurs dizaines de morts, notamment des policiers, des militaires et des touristes étrangers.

Les autorités affirment avoir fait « des pas très importants dans la guerre contre le terrorisme », mais elles appellent toujours à la vigilance et des démantèlements de cellules jihadistes sont régulièrement annoncés.

Le pays est sous état d’urgence depuis le 24 novembre 2015, date à laquelle 12 agents de la garde présidentielle avaient été tués en plein Tunis dans un attentat revendiqué par le groupe extrémiste Etat islamique (EI).

Deux autres attaques majeures revendiquées par l’EI avaient eu lieu en mars et juin 2015, respectivement au musée du Bardo à Tunis ainsi que sur une plage et dans un hôtel de Sousse (est). Soixante personnes, dont 59 touristes étrangers, avaient été tuées.

Le musée du Bardo se situe dans le même complexe que le Parlement, dans l’ouest de la capitale.

Le président du Parlement, Mohamed Ennaceur, a appelé devant la presse les Tunisiens « à davantage de solidarité parce que le danger menace la société et le pays entier ».

Interrogé sur l’évolution de l’examen d’un projet de loi visant à « protéger » les forces de sécurité –réclamé par les syndicats policiers mais jugé « dangereux » pour la transition démocratique par la société civile–, M. Ennaceur a indiqué qu’il était « actuellement en commission » et avait « fait l’objet de plusieurs réunions ».

Une rencontre sur le sujet se tiendra avec la société civile, qui a « des propositions concernant cette loi », a-t-il ajouté. « D’un côté nous devons protéger les forces de sécurité (…), mais d’un autre il y a les droits de l’Homme qu’il faut considérer, respecter et appliquer », a-t-il souligné.

Romandie.com avec(©AFP / 01 novembre 2017 16h05)                

 

Journée de colère d’étudiants tunisiens contre les « violences policières »

avril 14, 2017

Tunis – Une « journée de colère », marquée par un appel à une grève générale, a été observée vendredi par des étudiants tunisiens qui entendaient dénoncer des « violences policières » survenues trois jours plus tôt lors d’une manifestation à Tunis, a-t-on indiqué de source syndicale.

A cette occasion, 200 à 300 manifestants ont participé à partir de la mi-journée à un rassemblement sur l’avenue Habib Bourguiba, sous un important dispositif sécuritaire -une trentaine de cars de police au total y étaient stationnés-, a constaté un journaliste de l’AFP.

Après avoir scandé des slogans devant le théâtre municipal, ils ont tenté de rejoindre le ministère de l’Intérieur, situé à proximité, mais ont été bloqués par les forces de l’ordre, entraînant quelques bousculades, d’après la même source.

En milieu d’après-midi, manifestants et policiers se faisaient toujours face sur l’avenue en partie fermée à la circulation.

Un dirigeant de l’Union générale des étudiants de Tunisie (UGET), Nidhal Khadraoui, avait auparavant indiqué à l’AFP que la « journée de colère » décrétée par le syndicat visait à dénoncer les « violences policières » ayant émaillé un sit-in mardi devant la présidence du gouvernement.

Ce jour-là, « 42 étudiants » en droit ont été blessés, « dont cinq grièvement », a-t-il affirmé, soulignant disposer de « photos et vidéos » montrant ces blessures.

Ce sit-in étudiant était intervenu en réaction à un décret ministériel modifiant les conditions d’accès au concours d’entrée à l’Institut supérieur de la magistrature (ISM).

Dans une déclaration à la radio privée Mosaïque FM, le ministre de l’Intérieur Hédi Majdoub a démenti toute violence de la part des forces de l’ordre, affirmant que les heurts de mardi avaient opposé deux groupes d’étudiants.

« Aucune enquête n’a été ouverte sur ce sujet parce qu’il n’y a eu aucune agression sur les étudiants en droit de la part de l’institution sécuritaire », a-t-il dit.

Romandie.com avec(©AFP / 14 avril 2017 17h02)

Tunisie-Congo: Hommage à Hénoc Kani par Sinclair Geanty

décembre 10, 2016

Rapatriement du corps de l’étudiant Henoc KANI ce samedi 10 décembre 2016 au Congo.
Rappel : Henoc avait été sauvagement assassiné par son colocataire, le 21 Novembre 2016 à Tunis.

Henoc était le correspondant de Brazzanews.fr à Tunis.

Que son âme repose en paix!

 

Photo de BrazzaNews.

Par Sinclair Geanty

Prix Goncourt: les quatre finalistes dévoilés au musée du Bardo à Tunis

octobre 27, 2015

Tunis – L’Académie Goncourt a dévoilé mardi depuis le musée du Bardo les quatre finalistes en lice pour le plus prestigieux des prix littéraires français, qui sera décerné mardi 3 novembre, parmi lesquels le Franco-tunisien Hédi Kaddour pour son roman Les prépondérants.

Les trois autres écrivains retenus dans cette sélection finale sont Nathalie Azoulai (Titus n’aimait pas Bérénice), Mathias Enard (Boussole) et Tobie Nathan (Ce pays qui te ressemble).

Seul auteur sélectionné dans toutes les premières listes des prix littéraires, l’Algérien Boualem Sansal (2084), disparaît en revanche de celle du Goncourt, au même titre que Alain Mabanckou (Petit piment).

L’annonce a été faite par Didier Decoin, un des sept membres du jury Goncourt ayant effectué le déplacement au musée du Bardo à Tunis, un acte symbolique, ce site culturel ayant été la cible en mars dernier d’un attentat jihadiste (22 morts).

Dans ce musée où la tyrannie la plus cruelle et la plus idiote a dit son mépris de liberté, nous, Académie Goncourt, sommes venus pour faire un acte qui relève de la démocratie. (…) Nous avons voté et ce vote était un symbole très fort, a déclaré le président du jury Bernard Pivot après le dépôt d’une gerbe sur la stèle rendant hommage aux 22 victimes de l’attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI).

Sur le processus de sélection, M. Pivot a par ailleurs indiqué que cela s’était passé comme d’habitude, c’est-à-dire avec une conversation assez nerveuse mais bien nourrie, avec beaucoup d’arguments.

L’annonce du lauréat de l’édition 2015 du Goncourt aura lieu le 3 novembre à Paris. Ca va être dur, parce que nous avons chacun des passions parmi les poids-lourds et la petite outsider. Ce n’est pas évident!, a prévenu Didier Decoin.

Parmi les quatre finalistes figure Hédi Kaddour, né à Tunis il y a 70 ans. Déjà lauréat lundi du prix Jean-Freustié, il est l’un des favoris des prix littéraires d’automne pour son dernier ouvrage, Les prépondérants, qui fait voyager le lecteur dans le Maghreb, l’Europe et la Californie des années 1920.

L’an dernier, le Goncourt, le plus convoité des prix littéraires francophones, a été remporté par La Française Lydie Salvayre, pour un roman sur la guerre d’Espagne (Pas pleurer).

Voici la sélection par ordre alphabétique des quatre finalistes de cette année:

– Nathalie Azoulai Titus n’aimait pas Bérénice (P.O.L.)

– Mathias Enard Boussole (Actes Sud)

– Hédi Kaddour Les Prépondérants (Gallimard)

– Tobie Nathan Ce pays qui te ressemble (Stock)

Romandie.com avec(©AFP / 27 octobre 2015 14h32)

Tunisie : fusillade dans la caserne de Bouchoucha à Tunis, sept militaires tués

mai 25, 2015

Des soldats tunisiens devant la caserne de Bouchoucha.
Des soldats tunisiens devant la caserne de Bouchoucha. © Fethi Belaid/AFP

Un soldat tunisien a ouvert le feu lundi matin sur d’autres soldats, dans la caserne de Bouchoucha, à Tunis. Au moins sept militaires ont été tués et d’autres blessés, selon le ministère de la Défense. Les autorités ont exclu la piste terroriste.

À l’entrée du Bardo, la caserne de Bouchoucha est le centre névralgique des forces sécuritaires à Tunis où sont regroupées, entre autres, la brigade anti-terroriste, ainsi que les forces spéciales de l’armée. Il s’agit aussi du centre de détention préventive le plus important de la capitale.

Lundi matin vers 8 heures des coups de feu ont été entendus, laissant craindre l’éventualité d’un acte terroriste. Mais selon le porte-parole du ministère de la défense nationale, Belhassen Oueslati, il s’agirait d’un caporal n’ayant pas le droit port d’armes qui en aurait dérobée une à un soldat, tuant sept de ses camarades et en blessant dix autres, l’un étant dans un état grave. Il a été abattu dans la riposte qui a suivi.

École évacuée

Après l’attentat du musée du Bardo le 18 mars qui a fait 22 morts, dont les deux terroristes, et 48 blessés, cet incident met Tunis sur le qui-vive et les rumeurs foisonnent. Certains évoquent des tirs également à la mosquée du 20-Mars, voisine de la caserne, tandis que des témoins « oculaires » affirment qu’il s’agit d’une attaque terroriste à laquelle seraient mêlées des femmes.

Ces allégations sont à prendre avec prudence, le quartier a toujours été sous haute sécurité, et la caserne possède une puissance de feu pouvant dissuader les projets terroristes les plus fous. L’école primaire du quartier a cependant été évacuée, « par mesure de précaution », précise son directeur.

Jeuneafrique.com par Frida Dahmani, à Tunis