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Les Tunisiens s’interrogent sur la « disparition » de Kaïs Saïed

avril 3, 2023

Mis à jour le 3 avril 2023 à 13:56Habituellement omniprésent sur la scène publique, le président tunisien n’a plus fait aucune apparition depuis le 23 mars. Une absence qui alimente rumeurs et spéculations.

Le président tunisien Kaïs Saïed rencontre le secrétaire d’État américain Antony Blinken lors du sommet États-Unis – Afrique à Washington, le 14 décembre 2022. © KEVIN DIETSCH/Getty Images via AFP

Le 22 mars, veille de ramadan, le président Kaïs Saïed s’est déplacé à la mosquée de la Zitouna, espace cultuel phare de Tunis. C’est la dernière fois qu’il a été vu en public. Depuis, la page Facebook de la présidence, qui à l’accoutumée fait part de l’essentiel de l’activité présidentielle, semble figée au 23 mars. On sait pourtant que le chef de l’État tunisien a reçu Paolo Gentiloni, le 27 mars. Une information confirmée par deux communiqués émis par le  commissaire européen à l’Économie, à l’occasion de son déplacement à Tunis. La délégation qui a accompagné le responsable européen au palais, sans être reçue, a attendu dans un salon la fin de la rencontre, et l’un de ses membres rapporte avoir entendu Kaïs Saïed, dont la voix est particulière. C’est l’ultime témoignage crédible concernant l’activité du président.

Depuis le 31 mars, les Tunisiens s’interrogent publiquement sur ce qu’il est advenu de leur président. À défaut d’informations données par les autorités, on spécule. En trois jours, la rumeur a enflé et s’est infiltrée sur tous les réseaux sociaux. Elle a démarré avec des « vœux de bon rétablissement » sibyllins pour devenir encore plus hermétique dans la soirée du 31 mars, avec des messages évoquant une « tachycardie ventriculaire polymorphe avec torsades de pointes ». Depuis, la formule sature les réseaux sans être très explicite. Renseignements pris, ce type de pathologie touche, notamment, des personnes suivant certains traitements médicaux.

Le précédent Essebsi

Aucun médecin, bien sûr, ne se hasarde à formuler le moindre avis. C’est donc la rumeur, toujours elle, qui remplit les cases manquantes. À en croire certaines sources, le président aurait eu un malaise après le départ de Gentiloni, ce qui aurait nécessité son admission à l’hôpital militaire de Tunis. Depuis, son état se serait amélioré et il serait actuellement de retour à Carthage, sous contrôle médical.

Interpellé sur le sujet par des journalistes, le ministre de la Santé, Ali Mrabet, a refusé d’évoquer l’état de santé du président. Il n’a sans doute pas voulu se substituer au général Mustapha Ferjani, ministre conseiller du président Saïed, qui a conservé son poste de chef de service de la réanimation à l’hôpital militaire de Tunis et qui, de par sa position, est sans doute celui dont la parole est la plus crédible. Comme cela avait été le cas lors des hospitalisations de Béji Caïd Essebsi.À LIRETunisie : disparition de Béji Caïd Essebsi, héritier de Bourguiba à la présidence contrastée

Cette situation préoccupe et trouble d’autant plus les Tunisiens que, comme le fait remarquer un internaute sur les réseaux sociaux, « le président de la République disparaît des radars à un moment critique où la Tunisie est en pleine négociation internationale pour sa survie économique ». Difficile, là encore, de ne pas faire le parallèle avec les incertitudes dues aux difficultés constitutionnelles apparues au décès du président en exercice Béji Caïd Essebsi, en juillet 2019.

À l ‘époque déjà, il aurait théoriquement fallu qu’une Cour constitutionnelle constate la vacance de pouvoir et désigne un président par intérim, mais cette instance n’avait pas été créée en raison des embûches posées par Ennahdha. Malgré les pressions – en particulier la tentation d’un passage en force de l’ancien chef du gouvernement Youssef Chahed – , Mohamed Ennacer, président de l’Assemblée des représentants du peuple, avait finalement tranché et imposé, avec le soutien de l’hémicycle, une feuille de route pour aller à des élections présidentielles anticipées. Lesquelles ont été remportées par Kaïs Saïed.

Vide constitutionnel

Aujourd’hui, la question de la vacance de pouvoir revient, quoi que d’une autre manière, et révèle la faiblesse de la Constitution de 2022 sur ce point. Le texte voulu par Kaïs Saïed prévoit, dans ses articles 107 et 108, qu’en cas d’empêchement provisoire le président délègue ses pouvoirs au chef du gouvernement (lequel ne peut toutefois pas procéder à la dissolution des deux chambres du Parlement). L’article 109 quant à lui, énonce qu’ « en cas de vacance de la présidence de la République pour cause de décès, de démission, d’empêchement absolu ou pour toute autre cause, le président de la Cour constitutionnelle est alors immédiatement investi provisoirement des fonctions de président de l’État pour une période allant de quarante-cinq jours au moins à quatre-vingt-dix jours au plus. »

Mais comme en 2019, le problème est que la Cour constitutionnelle évoquée dans le texte n’a toujours pas été mise en place. Et pour tout compliquer, certains estiment que puisque le président Saïed a été élu et a prêté serment conformément à la Constitution de 2014, ce sont les règles de celle-ci – et non de celle adoptée en 2022 – qui doivent s’appliquer. Une interprétation qui, dans les faits, n’apporte rien de plus puisque même dans ce cas, il faudrait une Cour constitutionnelle.

Dans l’attente d’éclaircissement (ou d’une réapparition du président), l’heure est donc au vide constitutionnel. Une situation d’impasse qui commence à angoisser l’opinion. « Nous sommes conscients que ce qui se joue est grave et nous sommes en droit de savoir puisque, selon la Constitution, le peuple est souverain », assène, à titre personnel, un proche du Parti destourien libre (PDL). Il est l’un des rares à donner un avis alors que les partis politiques encore opérationnels, tout comme la société civile, ne se prononcent pas.

Confusion

Certains pages et comptes animés par des mouvements acquis à Kaïs Saïed en sont réduits à démentir les rumeurs via la diffusion d’anciennes photos, ce qui ne fait qu’alimenter une confusion qui ajoute à l’anxiété. D’autres rappellent que les demandes de diffusion d’un bulletin de santé du président n’ont jamais été suivies d’effet tandis que les plus optimistes, pour dédramatiser, rappellent qu’avant de prendre en main tous les pouvoirs, Kaïs Saïed avait l’habitude de se mettre en retrait à certaines périodes. D’autres enfin estiment que cette absence de la scène publique pourrait également être une réaction à la pression internationale qui enjoint le président à signer l’accord pour un prêt du Fonds monétaire international, dont l’octroi est conditionné à des réformes que le président perçoit comme une ingérence.

Les spéculations vont bon train mais jusqu’à présent, les Tunisiens continuent d’attendre une parole officielle. Qui aurait le courage de la prendre ? L’heure est pour l’instant au silence et à la Kasbah, siège de la primature, on continue à traiter les affaires courantes. Une attitude qui, avec le temps, risque de devenir de plus en plus surréaliste.

Avec Jeune Afrique par Frida Dahmani

Des ressortissants de pays arabes parmi les victimes de l’attentat d’Istanbul

janvier 1, 2017

Istanbul – Au moins trois Jordaniens et deux Tunisiens font partie des 39 tués dans une attaque dans une boîte de nuit d’Istanbul dans la nuit de samedi à dimanche, lors de laquelle de nombreux ressortissants de pays arabes ont également été blessés, selon les autorités.

Citée par l’agence progouvernementale Anadolu, la ministre turque de la Famille, Fatma Betül Sayan Kaya, a affirmé que des ressortissants de l’Arabie saoudite, du Maroc, du Liban et de Libye, figuraient parmi les victimes, sans donner de précision sur leur nombre.

A Amman le ministère jordanien des Affaires étrangères, cité par l’agence officielle Petra, a indiqué que trois Jordaniens avaient été tués et quatre blessés dans l’attentat d’Istanbul.

Le ministère tunisien des Affaires étrangères a lui rapporté que deux de ses ressortissants avaient trouvé la mort dans l’attaque.

Par ailleurs, un Libanais est porté disparu et trois ont été blessés dans l’attaque, a indiqué à l’AFP le consul du Liban à Istanbul, Hani Chmaitili.

L’ambassade du Maroc à Ankara a pour sa part indiqué que trois de ses ressortissants ont été légèrement blessés.

Trente-neuf personnes, dont au moins 15 étrangers, ont été tuées et 65 blessées lors de cette attaque qui s’est produite dans la boîte de nuit Reina, l’une des plus huppées d’Istanbul.

Les autorités n’ont pas précisé les nationalités des étrangers qui ont trouvé la mort dans l’attentat.

Parmi les victimes, il y a des étrangers et des Turcs, mais la plupart sont des étrangers, a dit la ministre turque de la Famille. Il y a des Saoudiens, des Marocains, des Libanais, des Libyens, a-t-elle ajouté, citée par Anadolu.

L’agence a par la suite précisé que la ministre évoquait une majorité de ressortissants arabes parmi les blessés.

Côté européen, le ministère belge des Affaires étrangères a confirmé qu’une personne possédant la double nationalité belge et turque avait été tuée. Et Paris a indiqué que trois Français avaient été blessés dans l’attaque.

Par ailleurs, le ministère israélien des Affaires étrangères a fait état d’une ressortissante tuée et d’une autre personne blessée.

Romandie.com avec(©AFP / 01 janvier 2017 14h03)

172 Tunisiens détenus par une milice de Fajr Libya en Libye

mai 18, 2015

Tunis – La Tunisie tente de négocier la libération de 172 Tunisiens détenus en Libye par un groupe de la coalition de milices islamistes Fajr Libya en représailles à l’arrestation à Tunis de l’un de ses chefs, a annoncé lundi la diplomatie tunisienne.

On va tenter et faire les efforts pour résoudre ce problème au niveau politique. Je suis optimiste. Au ministère des Affaires étrangères, il y a un suivi de près matin et soir. Je serai chargé de ce dossier, a déclaré à la radio Shems-Fm le secrétaire d’Etat tunisien chargé des Affaires arabes et africaines, Touhami Abdouli après l’arrestation d’au moins 172 Tunisiens.

Le consul tunisien à Tripoli, Ibrahim Rezgui a indiqué dimanche soir sur une autre radio, Jawahra FM, que des ressortissants tunisiens avaient été arrêtés.

Samedi, nous avons reçu des plaintes de ressortissants tunisiens nous informant des arrestations et de la détention d’un nombre important de citoyens tunisiens par une phalange alliée aux forces de Fajr Libya et aux forces de Misrata qui s’appelle Katibat el-Madfayia wel sawarikh, a-t-il dit.

Ils sont environ 172, ce nombre pourrait être revu à la hausse. Ils sont retenus dans le local de la katibat à Salaheddine (dans la région de Tripoli). Nous sommes en contact continu avec les autorités libyennes, a ajouté le consul.

Selon lui, les Tunisiens ont été pris par la milice en représailles à l’arrestation à Tunis jeudi d’un de leurs chefs (Walid el-Klibi). Les autorités tunisiennes mènent une enquête sur ce Monsieur, la justice va dire son mot et si elle voit qu’il n’a rien à se reprocher elle va ordonner sa libération.

Contactés par l’AFP, Le porte-parole du parquet tunisien et le cabinet du Premier ministre Habib Essid n’ont pas souhaité s’exprimer sur ce sujet.

Depuis la chute du régime de Kadhafi, en 2011, la Libye est déchirée par la lutte entre différents groupes armés, dont des milices jihadistes. Sur le plan politique, deux gouvernements se disputent le contrôle du pays, l’un, reconnu par la communauté internationale dans l’est du pays, l’autre à Tripoli sous contrôle de Fajr Libya.

Depuis l’été 2014, à mesure que la Libye basculait dans le chaos, la Tunisie a appelé à plusieurs reprises ses dizaines de milliers de ressortissants à quitter ce pays.

Un diplomate et un employé de l’ambassade tunisienne à Tripoli avaient déjà été détenus en 2014 pendant plusieurs mois par une milice libyenne avant d’être libérés.

Par ailleurs, un groupe se réclamant de l’Etat islamique en Libye a lui revendiqué l’assassinat de deux journalistes tunisiens en janvier dernier.

Romandie.com avec(©AFP / 18 mai 2015 12h47)

La branche libyenne de l’État islamique annonce l’exécution de deux journalistes tunisiens

janvier 8, 2015

L'est de la Libye abriterait des camps d'entraînement de l'EI.
L’est de la Libye abriterait des camps d’entraînement de l’EI. © AFP

La branche libyenne de l’organisation État islamique, implantée dans l’est du pays, a annoncé jeudi l’exécution de deux journalistes tunisiens portés disparus depuis le 8 septembre dernier.

Les deux journalistes tunisiens, Sofiène Chourabi et Nadhir Ktari, enlevés le 8 septembre 2014 en Libye, ont été exécutés par la branche libyenne de l’État islamique. Dans un communiqué comportant des images des deux hommes, publié sur des forums jihadistes, le groupe terroriste affirme avoir « appliqué la loi d’Allah » à leur encontre.

L’authenticité des images n’a pas pu être vérifiée de source indépendante et les autorités tunisiennes n’étaient pas joignables dans l’immédiat. Dans ce communiqué signé du service de communication de la province de Barqa, le groupe accuse les deux Tunisiens de « travailler pour une chaîne satellitaire qui combat la religion ».

Arrêtés deux fois

Outre le texte, une image montre les deux jeunes hommes au moment de leur arrestation aux côtés d’un homme armé en treillis, le visage encagoulé. La quatrième et dernière photo, légendée « Application de la loi de Dieu à l’encontre de Chourabi et Ktari », n’est pas nette. Mais on peut y deviner un tir partant en direction d’une personne qui semble être agenouillée, ainsi que l’emblème « Il n’y a de dieu que Dieu et Mahomet est son prophète ».

Sofiène Chourabi, un blogueur très actif durant la révolution tunisienne de 2011, et Nadhir Ktari, un photographe, ont disparu dans la région d’Ajdabiya (est de la Libye) le 8 septembre dernier. Cette disparition est intervenue quelques jours après une première arrestation des deux hommes, qui travaillaient sans autorisation, par un groupe armé.

Jeuneafrique.com avec AFP