La justice française a ordonné mardi à la société Twitter de communiquer à des associations de lutte contre les discriminations, dans un délai de deux mois, des documents détaillant ses moyens de lutte contre la haine en ligne. Six associations avaient assigné le réseau social à Paris en mai 2020, estimant que l’entreprise manquait de façon « ancienne et persistante » à ses obligations de modération. Elles ont demandé en référé (urgence) qu’une expertise soit ordonnée dans le but d’engager, par la suite, un procès sur le fond.
Dans sa décision, le tribunal a ordonné à Twitter international de transmettre, depuis mai 2020, « tout document administratif, contractuel, technique ou commercial relatif aux moyens matériels et humains mis en œuvre dans le cadre du service Twitter pour lutter contre la diffusion des infractions d’apologie de crimes contre l’humanité, l’incitation à la haine raciale, à la haine à l’égard de personnes à raison de leur sexe, de leur orientation ou identité sexuelle, l’incitation à la violence, notamment l’incitation aux violences sexuelles et sexistes, ainsi que des atteintes à la dignité humaine ».
La société devra aussi, ajoute le tribunal, détailler « le nombre, la localisation, la nationalité, la langue des personnes affectées au traitement des signalements provenant des utilisateurs de la plateforme française », « le nombre de signalements », « les critères et le nombre des retraits subséquents ». Le juge a par ailleurs ordonné à Twitter de communiquer « le nombre d’informations transmises aux autorités publiques compétentes, en particulier au parquet ». Les associations appuyaient leur demande sur la loi pour la confiance dans l’économie numérique (LCEN) de 2004.
Censuré pour n’avoir pas respecté les règles édictées par Twitter, le président n’a pas hésité à recourir à des mesures de représailles qui pénalisent les 40 millions d’usagers de son pays. Une attitude qui alimente les soupçons de déni de démocratie.
Dans les années 1980, apparaissait, dans les quartiers populaires d’Abidjan, une nouvelle race de jeunes : les ziguéhis. Le muscle ferme, les articulations souples, les coups de poings et de pieds faciles, ils imposaient leur volonté par un phrasé court, percutant, qui bien évidemment souffrait peu la contradiction. Quand on a les moyens de son verbe, les débats ne sont jamais longs. Abreuvés des codes westerns (le plus rapide), des films de kung-fu (le plus fort) et de la mythologie du guerrier africain (le plus brave), ils faisaient régner un semblant d’ordre qui, en général, ne servait que leur image et leurs intérêts.
Ziguéhi un jour, ziguéhi toujours
Justement, Muhammad Buhari a pris le pouvoir au Nigeria dans les années 1980, comme un ziguéhi. D’abord par un coup d’État, ensuite en imposant un arsenal de mesures d’austérité économique et sociale à faire pâlir les fonctionnaires les plus retors du FMI. Et bien évidemment, aucune de ces mesures ne pouvait être contestée, même pas au second degré avec la plume de Wole Soyinka ou avec un saxophone sibyllin comme celui de Fela Anikulapo Kuti. Les ziguéhis abidjanais criaient : « Tenter-regretter ! » Pour Buhari 1er, c’était « Tenter-emprisonner ». Justice expéditive et prison – dans le meilleur des cas – pour tous ceux qui osaient. Mais « c’est fer qui coupe fer » : le général s’est fait balayer par un autre général.
Et puis les années ont passé. La plupart des ziguéhis sont morts avant leurs 50 ans, phénomène naturel chez les pauvres en Afrique. Buhari lui, est toujours vivant et en activité après ses 75 ans, phénomène naturel chez les politiciens en Afrique. L’homme a fait comme beaucoup d’anciens putschistes : il a troqué le treillis contre le boubou pour devenir Buhari II, président « démocratiquement élu ». Déjà, son pote Obasanjo (ils ont renversé Gowon ensemble, en 1976) avait fait pareil. Notons au passage cette spécialité nigériane de recycler de l’ancien putschiste en président de démocratie. Fela qui s’élevait contre Buhari disait « demo-crazy » (Teacher Don’t Teach Me Nonsense, 1986). Car ziguéhi un jour, ziguéhi toujours.
Formules désastreuses et simplistes
Alors, il a gardé ses anciennes « vertus » : le sens de la formule facile, péremptoire, et les allergies graves à la contradiction. La première marche bien avec Twitter, outil moderne et incontournable de communication. Tout dire en 280 signes (exactement ce qu’il y a avant cette parenthèse, vous pouvez compter) est jouissif quand il faut mettre du complexe et du subtil dans des phrases simples. Ce qui fait de Twitter un instrument puissant aux mains d’artistes, de lettrés et d’hommes de culture. Mais l’oiseau bleu est aussi idéal pour le processus inverse, c’est-à-dire simplifier les choses complexes et subtiles, parfois jusqu’à les vider de tout sens. Ce qui en fait un instrument puissant aux mains des caricaturistes et des populistes de tous bords.
AVEC LA MÊME ARDEUR À MULTIPLIER LES TWEETS RÉDUCTEURS PATINÉS DE MENACES ET DE HAINE, ON PEUT DIRE QUE BUHARI EST DE LA MÊME… TRUMP
Ces dernières années, Trump en était l’exemple le plus abouti. Il a ventilé un nombre incalculable de formules désastreuses et simplistes. Avec la même ardeur à multiplier les tweets réducteurs patinés d’acrimonie, de menaces et de haine, on peut dire que Buhari est de la même… Trump. Conséquence pour les deux : get out ! Mais leurs chemins de désormais ex-twittos divergent à partir de la deuxième « vertu » du ziguéhi. Trump, tout aussi allergique à la contradiction, était le président d’une democracy. Buhari est le chef d’une « demo-crazy ». Là où le premier s’est contenté de bouder tout rouge dans les couloirs de la Maison-Blanche, le second a vu rouge tout court et a coupé Twitter dans un pays qui compte 40 millions d’utilisateurs. C’est le jour où Trump a dû amèrement regretté de ne pas être à la tête de ce qu’il appelait tendrement shit hole country. Je dédie cet article à la mémoire de Fela Anikulapo Kuti.
Par Gauz
Écrivain ivoirien, auteur de « Debout payé » (2014), « Camarade papa » (2018), et « Black Manoo » (2020).
MOSCOU (Reuters) – Facebook, Twitter et les autres réseaux sociaux doivent disposer d’ici le 1er juillet en Russie de bases de données sur leurs utilisateurs russes, sous peine d’amendes, a déclaré mercredi l’agence fédérale russe de surveillance des communications, Roskomnadzor, citée par l’agence Interfax.
Dans le cadre des efforts plus larges déployés par Moscou pour exercer un contrôle accru sur les grandes entreprises technologiques, la Russie envisage d’adopter une loi qui obligerait les entreprises technologiques étrangères à ouvrir des filiales en Russie sous peine de sanctions telles que des interdictions de publicité.
Google et Facebook ont reçu mardi des amendes pour ne pas avoir supprimé des contenus jugés illégaux par Moscou, tandis que Twitter est la cible depuis mars de mesures visant à ralentir l’accès à son réseau.
Facebook, Twitter et d’autres doivent localiser en Russie leurs bases de données sur les utilisateurs russes d’ici le 1er juillet ou s’exposer à une amende pouvant aller jusqu’à 18 millions de roubles (200.000 euros) pour non-respect de la législation, a déclaré mercredi Milos Wagner, directeur adjoint de Roskomnadzor.
Facebook, Twitter et Roskomnadzor n’ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.
Facebook et Twitter ont déjà été condamnés en février 2020 à une amende de 4 millions de roubles (45.000 euros) chacun pour avoir enfreint une loi russe de 2015 exigeant que toutes les données concernant les citoyens russes soient stockées dans le pays.
Avec Reuters par (Alexander Marrow etAnastasia Teterevleva, version française Laura Marchioro)
WASHINGTON — Donald Trump a été réduit au silence sur les principaux réseaux sociaux après l’assaut lancé par ses partisans contre le Capitole des États-Unis la semaine dernière. Reste maintenant à voir s’il sera capable de se procurer un nouveau mégaphone virtuel pour rejoindre ses millions de fidèles.
L’application Parler, très populaire dans les cercles de la droite, était un choix évident, du moins jusqu’à ce que Google, Apple et Amazon décident de sévir. Les deux premiers l’ont chassée de leurs boutiques numériques et le troisième l’a expulsée de ses services d’hébergement dans la nuit de dimanche à lundi.
Le PDG de Parler a indiqué que cela pourrait empêcher son application de fonctionner pendant une semaine, mais il rêve peut-être en couleurs. Même s’il déniche un nouvel hébergement pour son produit, sans moyen de l’installer sur les téléphones intelligents, on imagine difficilement Parler gagner en popularité.
Disponible depuis deux ans, Parler prétend compter 12 millions d’utilisateurs. La firme Sensor Tower évoque plutôt dix millions d’abonnés, dont huit millions aux États-Unis. En comparaison, M. Trump était suivi par 89 millions de personnes sur Twitter.
M. Trump pourrait quand même se tourner vers Parler, où ses fils Eric et Donald fils sont déjà présents. Parler a toutefois frappé un mur vendredi dernier quand Google l’a retirée de sa boutique virtuelle après la publication de messages «incitant à poursuivre la violence aux États-Unis». Apple a fait de même samedi, après avoir donné à Parler 24 heures pour répondre à des plaintes selon lesquelles elle était utilisée «planifier et organiser d’autres activités illégales et dangereuses». Ces problèmes de sécurité publique devront être résolus avant le retour de l’application, a dit Apple.
Un message demandant un commentaire et une réaction a été envoyé à Parler dimanche.
Amazon a asséné un autre coup samedi, quand il a informé Parler qu’elle devrait se trouver un nouvel hébergement en ligne à compter de minuit, dimanche. Dans une lettre tout d’abord dévoilée par Buzzfeed, Amazon rappelle à Parler 98 exemples de messages qui «incitaient clairement à la violence», ajoutant que la plateforme représentait «un risque bien réel pour la sécurité publique».
Le PDG de Parler, John Matze, a dénoncé «une campagne coordonnée pour étouffer la concurrence. Nous avons connu trop de succès trop rapidement», a-t-il prétendu dans un message transmis samedi, ajoutant que Parler ne serait pas disponible pendant une semaine, «pendant que nous reconstruisons tout».
«(Tout le monde) nous a abandonnés la même journée», a déclaré M. Matze dimanche au réseau Fox News. La compagnie essaie de revenir en ligne le plus rapidement possible, «mais si Apple n’approuve pas et si Google n’approuve pas, personne ne veut travailler avec nous», a-t-il dit.
Perdre accès aux boutiques d’Apple et de Google, dont les systèmes sont utilisés par des centaines de millions de téléphones à travers le monde, limite grandement la portée de Parler, même si le service demeure disponible en ligne. Parler devra toutefois se trouver un nouveau logis, après la décision d’Amazon Web Services.
M. Trump pourrait décider de lancer son propre service, mais cela ne se fera pas instantanément. Des experts de la liberté d’expression anticipent aussi une pression accrue sur tous les réseaux sociaux pour combattre le discours incendiaire après l’explosion de violence de mercredi dernier, quand une foule avivée par M. Trump a pris le Capitole d’assaut, faisant cinq morts.
Le professeur Ethan Zuckerman, de l’Université du Massachusetts à Amherst, s’attend à ce que la fermeture des comptes de M. Trump sur les réseaux sociaux ait un impact important, à commencer par la fracturation du secteur le long de lignes idéologiques.
«M. Trump attirera un grand public là où il ira, a-t-il dit. Cela pourrait vouloir dire davantage de plateformes s’adressant à des publics plus isolés idéologiquement.»
– Par Frank Bajak et Barbara Ortutay, The Associated Press avec La Presse Canadienne
Originaire de la République démocratique du Congo et de nationalité allemande, Emmanuel Lubanzadio est, depuis janvier 2020, responsable de la politique publique de Twitter pour l’Afrique subsaharienne. À ce poste stratégique, il travaille pour l’un des réseaux sociaux les plus influents au monde mais, explique-t-on, garde la tête froide et reste discret. Par son parcours, il souhaite notamment inspirer les jeunes africains.
Basé à Dublin, Emmanuel Lubanzadio, en tant que responsable de la politique publique de Twitter pour l’Afrique subsaharienne, fait partie de l’équipe de politique publique Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA) de Twitter à Dublin.
Le travail de « Twitter Public Policy » est axé sur les problèmes de politique posés par la propagation continue de la technologie numérique et des services de communication sur le Web à travers le monde. Ces questions vont de la liberté d’expression, de la sécurité en ligne, de la propriété intellectuelle, du droit d’auteur, de la vie privée et de la liberté sur Internet. L’équipe chargée des politiques gère et dirige également le travail de responsabilité sociale des entreprises de Twitter, en collaborant avec des ONG actives dans les domaines de l’inclusion numérique, de la liberté d’expression, de la sécurité en ligne et des services d’urgence / reprise après sinistre. Dans le contexte d’événements civiques tels que les élections, Public Policy veille à ce que les acteurs politiques trouvent une place naturelle sur Twitter.
Depuis la nomination d’Emmanuel Lubanzadio, Twitter, dans le but de prévenir le suicide et l’automutilation pendant cette période de pandémie, a déployé une nouvelle fonctionnalité au Nigeria, au Kenya et en Afrique du Sud pour inciter les personnes ayant des pensées suicidaires à demander de l’aide. Commentant cette nouvelle fonctionnalité, Emmanuel Lubanzadio a déclaré que la communauté des médias sociaux peut être une source importante de soutien en temps réel pour toute personne aux prises avec des pensées d’automutilation ou suicide.
En outre, le 25 mai 2020, Twitter avait annoncé qu’il avait introduit un nouvel emoji dédié à l’Afrique, spécialement lancé à l’occasion de la Journée de l’Afrique. L’emoji représente le drapeau de l’Union africaine.« Nous sommes heureux de nous associer à l’Union africaine pour lancer cet emoji spécial commémorant la Journée de l’Afrique. Twitter est le lieu où les communautés se rassemblent et suivent les événements mondiaux. Avec cet emoji, nous voulons aider les gens à célébrer l’héritage africain et à partager leurs points de vue sur tout ce qui se passe sur le continent, tout en rendant ces conversations colorées et engageantes », avait expliqué Emmanuel Lubanzadio.
Emmanuel Lubanzadio, indique Policy Center for The New South, a grandi en Allemagne dans une famille congolaise de cinq enfants. Pendant son enfance, ses voyages en République démocratique du Congo (RDC) étaient rares, mais il a beaucoup entendu parler de la politique africaine, un sujet récurrent chez lui. Sa première rencontre avec un pays africain autre que la RDC a eu lieu en 2014 au Ghana, où il a vécu et travaillé comme « Junior Professionnal » pour Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ), l’Agence allemande pour la coopération internationale (GIZ) sur un projet avec le Centre international de formation au maintien de la paix Kofi Annan. Au sein du GIZ, il a géré des projets concernant la construction de la démocratie, les soins de santé, la bonne gouvernance, la numérisation et le renforcement des capacités en Afrique et au Moyen-Orient. Il a également mené des stratégies de plaidoyer, assuré la gestion des parties prenantes et conseillé le personnel de projet, les responsables gouvernementaux et les donateurs multilatéraux, y compris l’Union européenne, l’ONU et la Banque mondiale.
L’expérience américaine
Avant d’être nommé directeur des relations gouvernementales de Frenesius en juin 2017, Emmanuel Lubanzadio a été assistant de recherche chez Fresenius Kabi, de 2015 à 2016, où il a soutenu le département des relations gouvernementales dans la gestion des relations avec les principaux acteurs politiques, mené des recherches sur le droit de la propriété intellectuelle, les politiques d’accès aux marchés et examiné l’impact des accords de libre-échange sur la disponibilité de médicaments abordables. Il a également contribué à la composition de documents de position et à d’autres activités de sensibilisation auprès des politiciens du monde entier. Le document de position est le document par lequel une organisation expose, de façon officielle, ses vues sur un sujet, dans un contexte donné. Par ailleurs, Emmanuel Lubanzadio a été plébiscité leader émergent du programme des leaders émergents d’’Atlantic Dialogues en 2019 et Atlantik Bruecke Young Leader (2019).
Mélange de réalisme et d’optimise
Interrogé par Policy Center For The New South, Emmanuel Lubanzadio a décrit sa personnalité comme un «mélange de réalisme et d’optimisme». Policy Center for the New South, anciennement OCP Policy Center, est un groupe de réflexion marocain basé à Rabat au Maroc, qui s’efforce de promouvoir le partage des connaissances et de contribuer à une riche réflexion sur les questions-clés des relations économiques et internationales.
Sur ses impressions personnelles de l’Afrique, Emmanuel Lubanzadio a rappelé : «Chaque pays est différent, même si parfois les personnes en dehors du continent perçoivent l’Afrique comme un seul pays simplement parce que la majorité de ses citoyens sont Noirs. L’Afrique est si riche de sa beauté et de sa diversité, de sa culture, de ses langues, de ses ethnies et de ses religions ». Ainsi, en ce qui concerne l’Afrique, dernière frontière de croissance du monde, il a déclaré : «Certaines régions d’Afrique peuvent voir des lacunes en matière d’infrastructures ou de soins de santé, par exemple. Bien que cela puisse paraître décourageant, les choses progressent absolument dans cette région en raison des personnes créatives, fortes et résilientes qui résident sur le continent. Les personnes qui font la grande Afrique sont sa jeunesse et la société civile en général».
Inspirer les jeunes
Les sujets qui touchent le plus Emmanuel Lubanzadio sont la liberté d’expression, les droits numériques, le chômage des jeunes et le manque de perspectives pour de nombreux jeunes. «Le continent africain compte 200 millions de jeunes, la plus grande population de jeunes au monde, explique-t-il. C’est là que réside mon cœur, en termes de leur implication dans le processus de prise de décision dans le domaine de la politique et l’accès aux moyens de gagner sa vie », a-t-il expliqué à Policy Center For The New South.
Par son parcours, Emmanuel Lubanzadio aimerait inspirer les jeunes, en montrant qu’ il est toujours possible de «réussir». Interrogé sur ses propres modèles, Emmanuel Lubanzadio a désigné ses parents : «J’ai le plus grand respect pour eux. Ils ont cherché une vie meilleure et ont travaillé dur pour que mes frères et sœurs et moi puissions être inspirés et avoir des opportunités ». Emmanuel Lubanzadio aime lire des biographies, comme l’Autobiographie de Malcom X, écrite par Alex Haley.
Citoyen du monde
Emmanuel Lubanzadio se considère comme un citoyen du Monde. « Je suis un Allemand avec des racines en Afrique qui a fait ses études aux États-Unis et en Europe. Des gens comme moi seront souvent aux prises avec la question de l’identité. J’ai connu de nombreux conflits culturels, mais je suis fier de mes racines. J’ai une passion pour l’Afrique et je suis également Européen, combiné à l’optimisme que j’ai appris aux États-Unis, grâce à cette idée que vous pouvez être qui vous voulez. Je trouve cela magnifique. J’ai eu ce privilège qui définit certainement qui je suis, un citoyen du monde avec des racines dans des régions où je prends le meilleur de tout », a-t-il fait savoir à Policy Center For The New South.
Le groupe de rock américain a envoyé une lettre de mise en demeure contestant l’utilisation, sans autorisation, de sa musique.
Le réseau social américain Twitter a désactivé une vidéo de campagne de Donald Trump qui avait été publiée par le responsable des réseaux sociaux de la Maison Blanche, Dan Scavino, et retweetée samedi par le président américain.
Dans cette vidéo figurait une reprise de «In the End», tube du groupe Linkin Park qui a contesté l’utilisation sans autorisation de sa musique. À la place de cette vidéo, on peut maintenant lire le message suivant : «ce média a été désactivé suite à un signalement du détenteur des droits d’auteur».
Le groupe de rock américain a dit ne pas avoir autorisé Donald Trump ou son équipe de campagne à utiliser sa musique. «Linkin Park n’a pas soutenu et ne soutient pas Trump, pas plus qu’il n’autorise son organisation à utiliser notre musique. Une lettre de mise en demeure a été envoyée», a tweeté le groupe.
Ce type de scénario n’est pas une première. Avant Linkin Park, les Rolling Stones avaient menacé Donald Trump de le poursuivre en justice s’il continuait d’utiliser une de leurs chansons, «You Can’t Always Get What You Want», lors d’événements de campagne.
De nombreux comptes ont été touchés mercredi par ce qui s’apparente à une vaste arnaque aux cryptomonnaies. Le réseau social a dit «examiner» la situation.
Les comptes Twitter de personnalités américaines, dont Bill Gates, Elon Musk ou encore Joe Biden et Barack Obama, et de grandes entreprises comme Apple et Uber ont été victimes mercredi après-midi d’un piratage massif aux cryptomonnaies. Des messages, rapidement effacés par les comptes visés, invitaient notamment les internautes à faire parvenir des bitcoins à des adresses spécifiques, prétendant renvoyer en échange le double des montants transférés. «Joyeux mercredi! J’offre des bitcoins à tous mes abonnés. Je double tous les paiements envoyés à l’adresse bitcoin ci-dessous», ont notamment pu lire les usagers de Twitter sur le compte d’Elon Musk, le fantasque patron de Tesla.
Les comptes du co-fondateur de Microsoft Bill Gates, du patron d’Amazon Jeff Bezos, du candidat démocrate à l’élection présidentielle Joe Biden ou encore de l’ancien maire de New York Mike Bloomberg, ont affiché pendant un temps des messages au contenu similaire. «Nous pouvons confirmer que ce tweet n’a pas été envoyé par Bill Gates. Cela semble faire partie d’un problème plus large auquel Twitter est confronté. Twitter est au courant et travaille à la restauration du compte», a indiqué une porte-parole de M. Gates à l’AFP.
Twitter a effet dit «examiner» la situation et a assuré qu’un communiqué serait prochainement diffusé. L’action de l’entreprise chutait de 4% à Wall Street dans les échanges électroniques après la clôture.
La police de Londres a été la cible dans la nuit de vendredi à samedi de pirates informatiques qui ont utilisé son compte Twitter et sa messagerie électronique pour diffuser des messages énigmatiques ou injurieux.
«FUCK THE POLICE», peut-on lire dans un courrier électronique envoyé dans la nuit par la messagerie du service de presse de Scotland Yard, parmi d’autres emails plus ou moins compréhensibles.
Son compte Twitter (1,22 million d’abonnés) appelait dans le même temps à la libération de «Digga D», un rappeur de 19 ans, emprisonné l’an dernier avec quatre autres personnes pour avoir voulu attaquer un gang rival avec battes de baseball et machettes, selon l’agence Press Association. Les messages pirates publiés sur Twitter ont depuis été supprimés.
Scotland Yard explique que le piratage semble n’avoir concerné qu’un service externe gérant ses outils de communication. La police de Londres «utilise un fournisseur en ligne appelé MyNewsDesk pour publier des communiqués de presse et autres contenus», indique Scotland Yard dans un communiqué.
«A ce stade, nous pensons que le seul problème de sécurité concerne l’accès à notre compte MyNewsDesk», ajoute la police londonienne, assurant que sa propre «infrastructure informatique» n’a pas été piratée.
OTTAWA — Une nouvelle enquête mondiale laisse croire que la méfiance à l’égard de l’internet est alimentée par le scepticisme croissant envers des services de médias sociaux tels que Facebook et Twitter.
Une personne sur quatre ayant participé à l’enquête a dit ne pas faire confiance à internet, cette opinion étant de plus en plus fondée sur la méfiance envers les médias sociaux, les gouvernements et les moteurs de recherche.
L’enquête d’opinion a porté sur plus de 25 000 utilisateurs d’internet de 25 pays d’Amérique du Nord, d’Amérique latine, d’Europe, du Moyen-Orient et de la région Asie-Pacifique.
Elle a été menée par le sondeur Ipsos pour le compte du Centre pour l’innovation dans la gouvernance internationale (CIGI) à Waterloo, en Ontario, en partenariat avec l’association de droit américaine Internet Society et la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement.
Le rapport d’enquête indique que la méfiance croissante à l’égard de l’internet a incité les internautes à divulguer moins d’informations dans le cyberespace, à utiliser internet de manière plus sélective et à acheter moins de choses en ligne.
Ces résultats cadrent dans une inquiétude généralisée concernant les fausses informations en ligne et l’utilisation des médias sociaux pour influencer les processus démocratiques, y compris les élections.
Trois répondants sur quatre étaient au moins quelque peu préoccupés par leur vie privée en ligne. Dans l’ensemble, plus de la moitié des personnes interrogées étaient plus préoccupées par la protection de leur vie privée qu’il y a un an.
«Ils font toujours confiance à internet, majoritairement, mais je pense qu’il y a des nuages d’orage à l’horizon», a fait valoir Eric Jardine, professeur adjoint de sciences politiques à Virginia Tech et membre du CIGI.
Le sondage a été mené du 21 décembre 2018 au 10 février de cette année. La marge d’erreur varie de plus ou moins 3,1 à 3,5 pour cent, 19 fois sur 20, selon que l’enquête a été réalisée en ligne ou en personne.
Parmi les personnes qui ne font pas confiance à internet, 81 pour cent ont cité les cybercriminels comme raison. Soixante-quinze pour cent ont mentionné les plateformes de médias sociaux, 66 pour cent, les gouvernements étrangers et le gouvernement en général, et 65 pour cent ont attribué leur méfiance aux moteurs de recherche, tels que Google.
Au Canada, les médias sociaux étaient la principale source de méfiance vis-à-vis de l’internet, cités par 89 pour cent des internautes.
Près de neuf personnes interrogées sur dix ont déclaré avoir été trompées au moins une fois par de fausses nouvelles. Facebook était la source d’informations fausses la plus souvent mentionnée, suivie par Twitter.
Le gouvernement du Canada a maintes fois fait part de ses préoccupations concernant le comportement des services de médias sociaux, en particulier leur rôle dans l’hébergement de contenus dangereux liés à l’extrémisme violent et à l’exploitation des enfants.
Le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, a discuté du problème lundi à Washington avec le secrétaire américain à la Sécurité intérieure, Kevin McAleenan.
«Les Américains et nous-mêmes sommes pleinement d’accord sur le fait que nous devons développer les technologies nécessaires pour éliminer le matériel offensant et, dans la mesure du possible, l’empêcher d’être diffusé en premier lieu», a dit M. Goodale en entrevue après la réunion.
Les entreprises de médias sociaux utilisent des algorithmes sophistiqués pour manipuler et utiliser les informations personnelles de personnes sur leurs plateformes, a-t-il noté.
«Ces algorithmes doivent être plus transparents qu’aujourd’hui», a déclaré M. Goodale. «Ce sont les modèles commerciaux par lesquels les entreprises réalisent leurs bénéfices, mais ce sont également les outils qui permettent d’attirer les gens par des voies très sombres et dangereuses.»
San Francisco – Twitter a fait appel mardi à ses utilisateurs pour définir de nouvelles restrictions d’utilisation du réseau social et en bannir les tweets « déshumanisants » et susceptibles d’exacerber la violence au-delà du monde virtuel.
Cela fait plusieurs mois que Twitter travaille à un élargissement de ses restrictions afin de stopper les messages qui « déshumanisent » les gens sur la base de leur origine, de leur religion, de leur orientation sexuelle ou toute autre appartenance à un groupe de personnes.
« Les mots qui font de quelqu’un un sous-homme peuvent avoir des répercussions au-delà du réseau, y compris la banalisation d’actes de violence graves », ont souligné Vijaya Gadde et Del Harvey, membres de l’équipe « confiance et sécurité » de Twitter dans un texte publié sur le blog de l’entreprise.
Mais étendre ainsi le périmètre des restrictions ne va pas sans risque de dérapage ou de censure trop sévère, c’est pourquoi Twitter fait appel à ses utilisateurs dans le monde entier pour en trouver une définition équilibrée.
« Nous voulons votre avis pour être sûrs que nous prenons en compte une perspective mondiale et la manière dont ces nouvelles règles s’appliquent à différentes communautés et cultures », ajoutent les deux responsables.
Cet appel à l’aide au public intervient à un moment difficile pour les réseaux sociaux en général, critiqués pour avoir laissé une armée de « trolls » (messages volontairement provocateurs et offensants) s’immiscer dans l’élection présidentielle américaine de 2016 ou encore pour censurer trop – ou pas assez – ses utilisateurs.
Début septembre, devant une commission du Sénat américain, Jack Dorsey, PDG et co-fondateur de Twitter, avait reconnu que le réseau n’était « pas préparé et mal équipé face à l’immensité des problèmes » découverts en 2016, citant « les abus, le harcèlement, les armées de +trolls+ et la propagande des bots » (comptes automatiques).
« Nous ne sommes pas fiers de la façon dont des échanges libres et ouverts ont été utilisés comme armes pour détourner l’attention de la population et la diviser », a-t-il précisé, ajoutant que Twitter faisait d’importants efforts pour faire de la plateforme « un espace public salubre ».