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Présidentielle en Gambie : six candidatures validées

novembre 7, 2021
Adama Barrow lors du forum économique Russie-Afrique, à Sotchi, en octobre 2019 © Valery Sharifulin/TASS/Sipa USA/SIPA

Quinze dossiers de candidature à l’élection présidentielle prévue le 4 décembre ont été rejetés et six autres validés, dont celui du président sortant, Adama Barrow.

« La plupart des dossiers (rejetés) ne remplissent pas les exigences constitutionnelles », a déclaré Makan Khan, porte-parole de la Commission électorale indépendante (CEI), interrogé par l’AFP. Il a cité parmi les manquements le non-respect du parrainage par des électeurs.

L’article 47 du code électoral stipule que chaque candidat doit soumettre une liste de parrainage d’au moins 200 électeurs inscrits dans chaque circonscription. Parmi les dossiers qui n’ont pas été acceptés, huit ont été présentés par des candidats indépendants, selon le porte-parole de la CEI.

L’ombre de Yahya Jammeh

Six dossiers ont été validés, dont ceux du président sortant Adama Barrow du National People’s Party (NPP) et d’Ousainou Darboe du Parti démocratique unifié (UDP). Les autres sont Mama Kandeh du Congrès démocratique de la Gambie, Halifa Sallah de l’Organisation démocratique du peuple pour l’indépendance et le socialisme (PDOIS), ainsi que les indépendants Essa Mbaye Faal et Abdoulie Ebrima Jammeh.

Le président Barrow, 56 ans, a déclaré officiellement sa candidature à sa propre succession jeudi, à quelques jours du démarrage officiel de la campagne électorale, le 9 novembre. L’élection du 4 décembre, la première depuis le départ de Yahya Jammeh, est considérée comme un test de la transition démocratique du pays.

Yahya Jammeh, défait en décembre 2016 par Adama Barrow, a conservé un soutien considérable qui pose la question du maintien de son influence. Le NPP de Barrow a ainsi formé une alliance électorale avec l’APRC de Jammeh en septembre, une décision considérée comme un stratagème électoral par certains et dénoncée par les militants des droits humains. Jammeh a par la suite rejeté cette décision – qui, selon lui, avait été prise à son insu – et ses partisans ont créé un parti rival.

Par Jeune Afrique avec AFP

Législatives en Gambie : majorité absolue pour l’ancien parti d’Adama Barrow

avril 7, 2017

Des Gambiens faisant la queue devant un bureau de vote à Banjul, le 6 avril 2017, pour élire leurs députés. © AP/SIPA

Le principal parti de la coalition de l’ex-opposition qui a soutenu la candidature d’Adama Barrow contre Yahya Jammeh à l’élection présidentielle a remporté la majorité absolue aux élections législatives, a indiqué vendredi la Commission électorale (IEC).

Le Parti démocratique unifié (UDP), auquel appartenait Adama Barrow avant d’en démissionner une fois investi à la tête de la coalition d’opposition en novembre 2016, a obtenu 31 des 53 sièges à pourvoir, a déclaré le président de l’IEC Alieu Momar Njie, ce vendredi 7 avril, au lendemain des élections législatives organisées en Gambie.

Marge de manœuvre pour le nouveau gouvernement

Le parti de Yahya Jammeh, l’Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC), qui détenait une majorité écrasante dans l’Assemblée sortante, avait présenté des candidats dans 29 circonscriptions. Mais celui-ci ne conserve aujourd’hui que cinq sièges.

Le chef de l’État Adama Barrow, candidat victorieux à l’élection présidentielle du 1er décembre face à Yahya Jammeh, doit encore désigner cinq des 58 députés. Mais cette nette victoire aux élections législatives devrait déjà lui permettre de bénéficier d’une important marge de manœuvre pour appliquer son programme de réformes.

Record de candidatures et faible participation

Au total, près de 886 000 électeurs, sur les deux millions d’habitants, étaient appelés à choisir leurs parlementaires parmi 238 candidats issus de neuf partis politiques ou de listes indépendantes.

Un record de candidatures selon la commission électorale, même si son président Alieu Momar Njie a déploré la faible participation : 42% de votants.

La première alternance depuis 22 ans

Le chef de l’État sortant Yahya Jammeh s’est exilé en Guinée équatoriale en janvier, à la suite d’une intervention militaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et d’une ultime médiation guinéo-mauritanienne pour le forcer à céder le pouvoir.

Déclaré battu de peu par Adama Barrow, après plus de 22 ans de pouvoir sans partage sur cette ex-colonie britannique, il avait d’abord contesté, pendant six semaines, sa défaite.

Jeuneafrique.com avec AFP

Gambie: un membre de l’opposition décédé en détention, la communauté internationale proteste

août 23, 2016

Banjul (Gambie) – Un membre de l’opposition gambienne arrêté en mai est mort au cours du week-end, a-t-on appris de sources concordantes, un deuxième décès d’opposant en détention cette année qui suscite l’inquiétude de la communauté internationale à quatre mois de l’élection présidentielle.

Après le département d’Etat américain lundi soir, la diplomatie française a réclamé mardi une enquête indépendante sur la mort d’un cadre du Parti démocratique uni (UDP), Ebrima Solo Kurumah, ainsi que sur celle en avril d’un autre dirigeant du parti, Solo Sandeng.

Paris demande aussi la libération de l’ensemble des prisonniers politiques en Gambie et juge particulièrement inquiétantes (..) les allégations de recours à la torture dans ce pays, a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Romain Nadal, dans un communiqué.

Le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme a également déploré ce décès, soulignant que, selon ses informations, l’opposant était mort après avoir été hospitalisé pour une opération chirurgicale. Il se serait vu refuser une assistance médicale à plusieurs reprises pendant sa détention.

Le Haut Commissariat exhorte les autorités gambiennes à enquêter sur la mort en détention de MM. Sandeng et Kurumah ainsi que sur les allégations de refus d’assistance médicale aux détenus, selon sa porte-parole, Cécile Pouilly.

Dans un communiqué, le département d’Etat américain s’est déclaré profondément inquiet par ce décès qui serait intervenu le 20 août.

La diplomatie américaine dit rester troublée par les informations faisant état de mauvais traitements continuels par le gouvernement gambien des personnalités de l’opposition détenues, comme en attestent les récents décès et allégations de tortures.

Washington appelle à une enquête indépendante sur toutes les allégations crédibles de torture, à un traitement humain pour tous les prisonniers et à la libération immédiate de tous les prisonniers politiques, y compris ceux condamnés en juillet ou arrêtés lors des manifestations d’avril-mai.

– Vingt-deux ans de pouvoir –

Nous sommes allés cet après-midi (lundi) à la morgue de l’hôpital Edward Francis Small pour confirmer la mort d’Ebrima Solo Kurumah, décédé pendant le week-end, a déclaré à l’AFP Dembo Bojang, un dirigeant du parti.

L’UDP veut s’assurer qu’une autopsie sera réalisée avant que le corps ne soit rendu à la famille pour l’enterrement, a précisé M. Bojang.

Dans un communiqué, le parti annonce la mort en détention de Solo Kurumah, arrêté le 9 mai 2016.

Jusqu’à présent, ni le parti ni les membres de sa famille n’ont reçu de notification officielle de sa mort, selon l’UDP, qui dit avoir appris par des sources officieuses que le détenu avait été hospitalisé le 8 août avant d’être opéré le 19 et de décéder le 20 au matin.

Selon les organisations de défense des droits de l’Homme, une trentaine de personnes ont été arrêtées le 9 mai près de la Haute Cour de Banjul où elles protestaient contre la comparution d’une cinquantaine d’opposants, arrêtés puis inculpés en lien avec des manifestations en avril.

Un dirigeant de l’UDP, Solo Sandeng, arrêté le 14 avril avec plusieurs autres personnes après un rassemblement pour réclamer des réformes politiques, est décédé en détention. Une manifestation le 16 avril dénonçant sa mort a été réprimée et s’est soldée par de nouvelles arrestations, incluant le chef du parti, Ousainou Darboe.

M. Darboe et une trentaine de co-accusés ont été condamnés en juillet à trois ans de prison ferme.

Parvenu au pouvoir par un coup d’Etat sans effusion de sang en 1994, élu en 1996, puis constamment réélu depuis, le président Yahya Jammeh dirige d’une main de fer la Gambie, petit Etat anglophone d’Afrique de l’Ouest qui, hormis sa façade atlantique, est enclavé dans le territoire du Sénégal.

Son régime est accusé par des ONG et le département d’Etat américain de disparitions forcées et de harcèlement de la presse et des défenseurs des droits humains, accusations qu’il rejette régulièrement.

Il est candidat à sa réélection en décembre.

Romandie.com avec(©AFP / 23 août 2016 17h02)

Gambie : l’ONU demande l’ouverture d’une enquête après le décès de trois opposants

avril 18, 2016

Manifestation, samedi 16 avril, à Serrekunda, à 7 km de la capitale Banjul pour réclamer une enquête sur la mort de l'opposant Solo Sandeng et l'abandon de la réforme électorale.

Manifestation, samedi 16 avril, à Serrekunda, à 7 km de la capitale Banjul pour réclamer une enquête sur la mort de l’opposant Solo Sandeng et l’abandon de la réforme électorale. Crédits : AFP
Le décès de trois opposants arrêtés jeudi 14 avril lors d’une manifestation pacifique a été confirmé dimanche par les Nations unies dont le secrétaire général, Ban Ki-moon a réclamé « l’ouverture d’une enquête approfondie et indépendante sur les circonstances qui ont conduit à leur mort alors qu’ils étaient en détention ».

Le patron de l’ONU demande également au pouvoir de relâcher « immédiatement et sans condition » les dizaines de personnes qui ont été arrêtées samedi lors d’une seconde manifestation organisée à Serrekunda, à 7 km de Banjul la capitale, pour que la lumière soit faite sur la mort de Solo Sandeng, l’un des leaders du parti d’opposition Parti démocratique uni (UDP) et l’arrestation d’une quarantaine de personnes. Le décès des deux autres militants n’était alors pas connu. Il s’agirait de deux autres membres du parti, selon l’ONU. Samedi, la mort du journaliste Alagie Ceesay détenu depuis juillet 2015, et dont l’état de santé s’était dégradé au cours des dernières semaines, a par ailleurs été rendue publique.

Lire aussi : En Gambie, la « République islamique » dont personne ne veut

Secrétaire national à l’organisation de UDP, Ebrima Solo Sandeng avait initié la marche de protestation du jeudi 14 avril contre les nouvelles réformes électorales. Après une journée de détention, il a trouvé la mort vendredi 15 avril. Son corps a été remis à sa famille samedi et il a été enterré le même jour, a indiqué un membre de sa famille au Monde Afrique.

Samedi, la foule des manifestants a de nouveau été réprimée dans la violence. Les opposants ont été dispersés à coup de gaz lacrymogène et de tirs de balles sur l’avenue Kaïraba assombrie par de grosses fumées. Le chef de l’UDP, Oussainou Darboe et plusieurs membres du parti ont été arrêtés. Ils sont toujours détenus dans un lieu secret.

« Yahya Jammeh fait ce qu’il veut, il ne respecte personne et déroule son projet cynique de règne sans partage en introduisant des réformes pour éliminer le maximum de candidat à l’élection présidentielle prévue en décembre 2016. Il est impératif aujourd’hui de mettre sur pied une coalition nationale des 7 partis d’opposition que compte le pays », a réagi Umar Amadou Jallow, le leader du Parti progressiste du peuple (PPP).

Lire aussi : En Gambie, les tribulations d’un fonctionnaire chargé de coordonner l’aide au développement

Les manifestants protestent contre des réformes introduites récemment pour durcir les conditions de participation à l’élection présidentielle. Parmi les mesures, le versement d’une caution de 500 000 dalasis (environ 11 700 euros) pour tout candidat. Pour former un parti politique, il faudra désormais donner 1 million de dalasis (environ 23 400 euros). Les candidats ne devront pas être âgés de plus de 65 ans et chaque parti devra recueillir au moins 10 000 signatures de soutiens citoyens et avoir un représentant dans toutes les circonscriptions électorales du pays. Le renouvellement des cartes électorales est également soumis au versement d’une somme de 100 dalasis (environ 3 euros).

Ces événements sont intervenus alors que le président Yahya Jammeh se trouvait en voyage officiel en Turquie. Il a regagné la Gambie dimanche soir. Parvenu au pouvoir après un coup d’Etat en 1994 puis élu en 1996 et réélu depuis tous les cinq ans, il a de nouveau été investi en février pour représenter son parti, l’Alliance pour la réorientation et la construction patriotique (APRC) lors des élections de décembre prochain.

Lire aussi : La Gambie retourne dans le giron de Pékin

La Gambie, un territoire d’environ 11 000 km2, entouré par le Sénégal, s’est bunkerisée depuis jeudi soir. Les forces armées sont déployées sur tous les grands axes. La connexion à internet est presque inexistante et le réseau téléphonique brouillé dans plusieurs parties du pays. Le régime de Yayah Jammeh est régulièrement dénoncé par les organisations des droits de l’homme pour ses atteintes à la liberté d’expression et la repression violente de l’opposition.

Ce nouvel épisode de tensions se déroule alors que la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples tient sa 58e session jusqu’ au 20 avril à Banjul.

 

Lemonde.fr par Amadou Ndiaye (contributeur Le Monde Afrique, envoyé spécial à Banjul)

Gambie: arrestation du chef du principal parti d’opposition

avril 16, 2016

Banjul (Gambie) – Le chef du principal parti d’opposition gambien a été arrêté samedi lors d’une manifestation – évènement rare en Gambie – demandant des explications sur la mort en détention d’un haut responsable du parti.

Le chef du parti d’opposition United Democratic Party (Parti démocratique uni, UDP), l’avocat des droits de l’Homme Ousainou Darboe, a été arrêté et emmené par la police avec trois autres responsables du parti juste après le début d’une marche de protestation partie de son domicile, en périphérie de la capitale Banjul.

Les forces de sécurité gambiennes, armées de fusils d’assaut, ont aspergé les manifestants de gaz lacrymogène, selon des témoins.

Quelque 150 manifestants s’étaient rassemblés après l’annonce du décès en détention de Solo Sandeng, haut responsable de l’UDP, arrêté jeudi par la police anti-émeute pour avoir pris la tête d’une manifestation contre le président Yahya Jammeh.

Nous avons reçu des informations selon lesquelles Solo Sandeng serait mort en détention (…) peu de temps après son arrestation pour avoir participé à ce qui, selon des témoins, était une manifestation pacifique, a déclaré Sabrina Mahtani, chercheuse pour l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.

L’UDP a confirmé la mort de son responsable à l’AFP samedi. Ousainou Darboe avait déclaré, avant d’être arrêté, que deux manifestantes arrêtées et écrouées jeudi étaient dans le coma.

Les circonstances de la mort de M. Sandeng sont encore inconnues selon la représentante d’Amnesty, qui a appelé les autorités à mener immédiatement une enquête et à libérer tous les autres membres de l’UDP encore détenus.

Le ministre de l’Information gambien n’a pas commenté ces informations dans l’immédiat.

Les forces de sécurité gambiennes ont frappé plusieurs dizaines de militants de l’UDP rassemblés jeudi après-midi à la périphérie de la capitale, Banjul, pour réclamer une réforme électorale, avant de les arrêter et de les emmener vers une destination inconnue.

M. Sandeng a été emmené séparément. Il avait déjà été détenu par les autorités en 2013, selon Amnesty.

Au moment des manifestations, le chef de l’Etat Yahya Jammeh se trouvait en Turquie pour le sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).

Parvenu au pouvoir par un coup d’Etat sans effusion de sang en 1994 puis élu en 1996, et réélu tous les cinq ans depuis, M. Jammeh dirige d’une main de fer la Gambie, petit Etat anglophone d’Afrique de l’Ouest enclavé dans le territoire du Sénégal, hormis sa façade atlantique.

Il été investi en février candidat de son parti, l’Alliance pour la réorientation et la construction patriotique (APRC) pour briguer un cinquième mandat lors de la présidentielle de décembre.

Le régime de Yahya Jammeh est accusé par des ONG, et cette semaine par le département d’Etat américain dans un rapport sur les droits de l’Homme, de disparitions forcées, harcèlement de la presse et des défenseurs des droits de l’Homme, accusations qu’il a régulièrement rejetées.

Romandie.com avec(©AFP / 16 avril 2016 17h47)