Le nouvel homme fort de Centrafrique, le chef de la rébellion Michel Djotodia, veut suspendre la Constitution et légiférer par ordonnances pendant une période de transition de trois ans. Il s’est exprimé lundi, au lendemain d’un coup de force qui a entraîné le départ du président Bozizé et une condamnation internationale.
« Pendant cette période de transition qui nous conduira à des élections libres, crédibles et transparentes, je vais légiférer par ordonnances », a déclaré M. Djotodia face à la presse.
Si M. Djotodia ne s’est pas explicitement autoproclamé président de la République, il se pose clairement en nouveau maître du pays. « En respectant l’esprit des accords de Libreville, je vais reconduire le Premier ministre (Nicolas Tiangaye), chef du gouvernement d’union nationale dans ses fonctions », a-t-il déclaré.
L’accord de paix signé le 11 janvier à Libreville mettait en place un gouvernement d’unité nationale composé du clan au pouvoir, des rebelles et de l’opposition. Mais les rebelles affirment qu’il n’a pas été respecté par le régime Bozizé.
« Nous nous engageons à conduire désormais les destinées du peuple centrafricain pendant cette période de transition consensuelle de trois ans conformément aux accords politiques de Libreville », a-t-il ajouté. Il a ensuite énuméré les principaux objectifs du prochain gouvernement, notamment « restaurer la paix ».
Couvre-feu instauré
Michel Djotodia a annoncé l’instauration d’un couvre-feu de 19h00 à 06h00 et des patrouilles pour sécuriser la capitale, toujours en proie à la violence et aux pillages.
Témoignant de la confusion qui règne dans la ville, deux Indiens ont été tués lundi par erreur par des soldats français chargés de la protection de l’aéroport de Bangui, a annoncé lundi soir le ministère français de la Défense, qui a déploré « un drame ».
Président déchu
Le président déchu François Bozizé a fui Bangui pour se réfugier au Cameroun. Le coup de force a été condamné notamment par les Etats-Unis et l’Union européenne.
Romandie.com