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Burkina Faso : Propharm s’apprête à lancer une usine de médicaments génériques

août 30, 2022

Après plusieurs mois de retard causés par le Covid-19, le site de Propharm n’attend plus que son autorisation de mise sur le marché pour pouvoir distribuer ses comprimés au sein de l’Uemoa. Une première pour le pays.

Le Premier ministre, Albert Ouedraogo, sur le site de Propharm, situé à Googho, à quelques encablures de Ouagadougou, mardi 23 août. © Primature Burkina Faso

Dernière ligne droite pour Propharm et son usine de fabrication de médicaments génériques au Burkina Faso. Lancée en 2019, sa construction s’est achevée en mars dernier. Le site doit désormais obtenir le feu vert de l’autorité de régulation pharmaceutique locale – une demande doit être faite en septembre –, pour pouvoir distribuer sa production sur le marché national. Il a reçu, ce 23 août, la visite du Premier ministre, Albert Ouedraogo. Après le Burkina Faso, Propharm compte aussi écouler ses produits dans les sept autres pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), dont la Côte d’Ivoire, le Mali ou encore le Sénégal avant la fin de cette année.

D’un coût annoncé de 15 milliards de F CFA (22 millions d’euros), Propharm est une initiative lancée par quatre pharmaciens, dont le chef d’usine : le docteur Armel Palingwindé Coefe. Le projet financé par la dette, a été soutenu par quatre acteurs de la finance, dont Coris Bank d’Idrissa Nassa. L’inauguration de l’usine était initialement prévue en 2021, mais la pandémie de Covid-19 et son lot de restrictions sanitaires ont retardé le chantier. La possibilité de faire appel à une expertise étrangère en ingénierie a été bloquée, de même que l’importation de matières premières nécessaires pour la conception de médicaments. Les travaux n’ont pu reprendre qu’en mai 2021.

L’Afrique du Sud et le Maroc en avance

L’équipement venu tout droit des États-Unis permet à l’usine d’atteindre une capacité équivalente à 150 000 comprimés et 120 000 gélules par heure, avec, pour l’instant en production, un kit anti-trouble digestif comprenant du paracétamol 500mg, du phloroglucinol 80 mg et du zinc SRO (sel de réhydratation orale). La prochaine étape pour l’usine sera de se lancer dans la production de médicament sous forme injectable.

À ce jour, l’Afrique représente seulement 3 % de la production pharmaceutique mondiale avec 375 fabricants répartis sur 37 pays, et une importante masse de produits pharmaceutiques venue de Chine et d’Inde, selon l’agence de conseil Morgan Philips. Toutefois, 60 % des médicaments consommés sur le continent sont contrefaits ou détournés des approvisionnements classiques.

L’Afrique du Sud et le Maroc sont les pays les plus indépendants avec 70 % à 80 % de leurs médicaments produits localement. Au Maroc, la première pierre de l’usine du projet Sensyo Pharmatech, crée en 2016, a été posée en janvier par le roi Mohammed VI à Benslimane. Objectif ? Faire du pays le leader africain des vaccins.

Avec Jeune Afrique par Maureen Songne

L’armée russe se lance à l’assaut de l’usine d’Azovstal

mai 3, 2022

Plus d’une centaine de civils évacués des bunkers de l’usine en fin de semaine sont arrivés mardi à Zaporijia.

Des gens marchent à côté de leur vélo sur une route menant à une usine d'où s'échappe de la fumée.

Des résidents passent sur une route menant à l’usine d’Azovstal, d’où s’échappe de la fumée, le 2 mai. Les autorités ukrainiennes ont affirmé lundi que les bombardements russes sur le complexe ont repris après l’évacuation d’un certain nombre de civils. Photo: Reuters/Alexander Ermochenko

L’armée russe relance mardi son offensive sur le gigantesque complexe industriel d’Azovstal, où sont retranchés les derniers défenseurs de la ville portuaire de Marioupol et des civils.

L’offensive a été confirmée par un porte-parole du ministère russe de la Défense, Vadim Astafiev, qui a accusé les combattants ukrainiens d’avoir profité du cessez-le-feu de la fin de semaine pour installer de nouvelles positions de tir.

Un cessez-le-feu a été déclaré, des civils devaient être évacués du territoire d’Azovstal. [Le régiment Azov] et des militaires ukrainiens postés dans l’usine en ont profité, a-t-il indiqué dans une allocution vidéo diffusée par les agences russes.

Ils sont sortis du sous-sol, ont pris des positions de tir sur le territoire et dans les bâtiments de l’usine, a-t-il ajouté. Maintenant, des unités de l’armée russe et de la République populaire de Donetsk, utilisant de l’artillerie et des avions, commencent à détruire ces positions de tir.

L’offensive russe a été confirmée par Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment Azov, au site d’informations Ukraïnska PravdaNous avons été bombardés toute la nuit […], deux femmes ont été tuées et maintenant un assaut d’Azovstal est en cours, a-t-il dit.

« Un puissant assaut sur le territoire d’Azovstal est en cours actuellement, avec le soutien de véhicules blindés, de chars, avec des tentatives de débarquement de troupes, avec l’aide de bateaux et d’un grand nombre d’éléments d’infanterie. »— Une citation de  Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment Azov, dans un message vidéo sur Telegram

Il a appelé le président ukrainien Volodymyr Zelensky à une action forte, car la situation est très difficile.Gros plan de Sviatoslav Palamar.

L’assaut russe sur Azovstal est « puissant », affirme le commandant adjoint du régiment Azov, Sviatoslav Palamar, dans une vidéo publiée sur Telegram. Photo: Reuters/Régiment Azov

Plus tôt en matinée, le maire légitime de Marioupol, Vadym Boïchenko, avait annoncé que plus de 200 civils étaient toujours terrés dans les bunkers d’Azovstal. Il n’a pas précisé combien il restait de combattants, mais la présidence ukrainienne a récemment évalué leur nombre à 2000.

Les rares témoignages livrés par les derniers résistants ukrainiens font état de conditions de vie exécrables dans l’important réseau souterrain de l’usine, avec des pénuries d’eau, de nourriture et de médicaments pour des centaines de blessés. Ces informations ne peuvent être vérifiées de source indépendante.

Le 21 avril, le président russe Vladimir Poutine avait publiquement ordonné aux troupes russes de ne pas lancer un assaut sur le complexe d’Azovstal, en disant vouloir protéger la vie des militaires russes. Il avait plutôt annoncé le siège des derniers combattants. L’usine a néanmoins été bombardée à plusieurs reprises depuis.Image satellitaire d'un complexe industriel près de la mer.

Cette image satellitaire fournie par la firme américaine Maxar Technologies montre le complexe industriel d’Azovstal, à Marioupol, en date du 9 avril. Photo: Reuters/Maxar Technologies

Selon l’Élysée, le président français Emmanuel Macron a appelé mardi le maître du Kremlin à permettre la poursuite des évacuations d’Azovstal lors d’un appel téléphonique entre les deux dirigeants. Cela doit se faire en coordination avec les acteurs humanitaires et en laissant le choix aux évacués de leur destination, conformément au droit international humanitaire, a précisé la présidence française.

Des évacués d’Azovstal arrivent à Zaporijia

Un convoi transportant plus de 100 personnesévacuées des abris antibombes d’Azovstal en fin de semaine sont arrivés sains et saufs mardi après-midi à Zaporijia, a par ailleurs confirmé sur Twitter le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Des employés de l’organisation et de l’ONUOrganisation des Nations unies escortaient ce convoi, composé de cinq autobus, selon des journalistes de l’AFPAgence France-Presse.

Des images transmises par des réseaux de télévision depuis un stationnement transformé en centre d’accueil ont montré des femmes, souvent âgées, descendre des autobus. Certaines ont été accueillies par des proches, qui les étreignaient.Un homme a la main gauche sur l'épaule d'une femme et serre de la main gauche le bras d'un bébé qu'elle tient sur son ventre.

Un homme accueille Anna Zaitseva et son fils de six mois, Svyatoslav, à leur arrivée à Zaporijia mardi après-midi. Photo: Getty Images/AFP/Dimitar Dilkoff

Dans une rencontre par Zoom avec des journalistes, le chef de la délégation du CICRComité international de la Croix-Rouge en Ukraine, Pascal Hundt, a regretté que d’autres résidents de Marioupol n’aient pu être évacués. Nous aurions espéré que beaucoup plus de personnes puissent se joindre au convoi et sortir de l’enfer, a-t-il dit, évoquant des sentiments partagés.

Selon la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk, le convoi transportait 156 personnes. Un peu plus tôt, la coordinatrice humanitaire les Nations unies pour l’Ukraine, Osnat Lubrani, avait annoncé l’évacuation de 101 personnes de l’usine d’Azovstal.

Mme Lubrani a précisé par la suite que 58 personnes se sont jointes au convoi à Mangouch, en banlieue de Marioupol, et que 127 personnes ont été accompagnées jusqu’à Zaporijia. Selon elle, des personnes évacuées ont décidé de ne pas se rendre jusqu’à Zaporijia.

« Les personnes avec qui j’ai voyagé m’ont raconté des histoires déchirantes sur l’enfer qu’elles ont vécu. Je pense aux personnes qui restent piégées. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour les aider. »— Une citation de  Osnat Lubrani, coordinatrice humanitaires les Nations unies pour l’Ukraine, sur Twitter

Le CICRComité international de la Croix-Rouge a confirmé que certaines des personnes évacuées étaient blessées.

À Zaporijia, les hôpitaux étaient prêts à accueillir ceux qui ont réussi à s’extirper de cet enfer, avait préalablement raconté la Dre Dorit Nizan, qui coordonne les efforts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Ukraine.

« Nous sommes prêts pour des brûlures, des fractures, des plaies, ainsi que pour des diarrhées et des infections respiratoires. Nous sommes aussi prêts pour des femmes enceintes, des enfants souffrant de malnutrition. Nous sommes tous ici et le système est bien préparé.  »— Une citation de  La Dre Dorit Nizan, coordonnatrice de l’Organisation mondiale de la santé en Ukraine

Selon elle, quelques résidents de Marioupol ont récemment réussi à atteindre Zaporijia par leurs propres moyens. Si certains souffraient de blessures mineures, l’enjeu majeur demeure la santé mentale, a-t-elle dit. Plusieurs ont pleuré à leur arrivée quand ils ont été accueillis par des membres de leur famille. C’était très émouvant.

Nouvelles frappes russes à Odessa et dans le Donbass

Le ministère russe de la Défense a aussi annoncé mardi que des missiles de haute précision avaient frappé un centre logistique situé sur un aérodrome militaire près d’Odessa, dans le sud de l’Ukraine.

Des hangars contenant des drones Bayraktar TB2 ainsi que des missiles, armes et munitions fournis par les États-Unis et des pays européens ont été détruits, a-t-il fait savoir dans un communiqué.

L’armée ukrainienne a soutenu lundi que ces drones, de conception turque, lui ont permis de détruire deux patrouilleurs russes de classe Raptor près de l’île aux Serpents, en mer Noire.

Le conseil municipal d’Odessa avait quant à lui rapporté lundi qu’un missile s’était abattu sur un immeuble de la ville abritant cinq personnes, tuant un adolescent.

Selon Kiev, la Russie a également frappé lundi un pont routier et ferroviaire stratégique à l’ouest d’Odessa, dont la destruction couperait une voie d’approvisionnement en armes et autres marchandises en provenance de la Roumanie.

Dans la région de Donestk, au moins 16 personnes ont été tuées par des attaques russes, selon des messages diffusés sur Telegram par le gouverneur local, Pavlo Kyrylenko.

Au moins dix morts, 15 blessés : les conséquences du bombardement de l’usine de coke d’Avdiïvka par l’occupant russe, a-t-il annoncé dans le plus récent message, en prévenant que le bilan risquait de monter.

« Les Russes savaient exactement ce qu’ils visaient. Les travailleurs venaient de finir leur quart de travail et attendaient […] un autobus pour les ramener à la maison.  »— Une citation de  Pavlo Kyrylenko, gouverneur de Donetsk

Il avait plus tôt annoncé trois morts dans un bombardement aérien à Vouhledar et trois autres après des tirs d’artillerie à Lyman.

Ces bilans ne peuvent être vérifiés de source indépendante.

Ces trois municipalités font partie des régions de Donestk, dans le Donbass, qui sont situées sur la ligne de front, et où l’arme russe tente de prendre les combattants ukrainiens en étau, sans grand succès jusqu’ici.

Radio-Canada avec les informations de Agence France-Presse et Reuters

Vaccins : bientôt une usine BioNTech au Rwanda

octobre 26, 2021
De gauche à droite : Uğur Şahin, PDG de BioNTech, Ursula von der Leyen, patronne de la Commission européenne, Paul Kagame, président du Rwanda, et Macky Sall, chef de l’État du Sénégal, le 27 août 2021 à Berlin. © Kay Nietfeld/ZUMA Press/ZUMA/REA

Évoquée en marge du G20, l’hypothèse de voir construire des usines de vaccins BioNTech en Afrique s’est confirmée ce 26 octobre avec la signature d’un accord entre la firme allemande et Kigali. Début des travaux : mi-2022.

C’est le Rwanda qui accueillera la première usine de fabrication de vaccins utilisant la technologie à ARN-messager de BioNTech sur le sol africain. Un accord a été signé en ce sens ce 26 octobre par les autorités de Kigali et la direction de la start-up de biotechnologies basée en Allemagne, devenue mondialement célèbre en produisant, avec le géant pharmaceutique américain Pfizer, le vaccin réputé le plus efficace contre le Covid-19.

Les partenaires veulent aller vite : la construction du site de production doit commencer dès le milieu de l’année 2022 et, pour permettre la production de vaccins dans les délais les plus brefs possibles, il est prévu d’assembler d’abord une première ligne de production complète, d’une capacité de 50 millions de doses par an. Le projet est d’ajouter ensuite d’autres lignes afin d’accroître progressivement la capacité de production.

Toujours dans le souci d’aller vite, c’est dans un premier temps BioNTech qui gèrera le site industriel et y enverra son propre personnel, le but étant de commencer la production sitôt l’infrastructure achevée. Mais l’accord signé entre l’entreprise, le Rwanda Development Board et l’Institut Pasteur de Dakar prévoit la formation rapide de personnel local, ainsi que le transfert du savoir-faire et de la propriété du site à des « partenaires locaux ».

Paludisme et tuberculose

Selon les signataires, le site rwandais est conçu pour être le premier d’un « réseau de production robuste et décentralisé en Afrique, offrant une capacité de production de plusieurs centaines de millions de doses de vaccins ARN-m ». L’idée n’est d’ailleurs pas de se limiter au sérum anti-Covid mais aussi de produire, à terme, des vaccins contre le paludisme et la tuberculose basés sur la même technologie.

SEUL 1 % DES VACCINS ADMINISTRÉS SUR LE CONTINENT SONT PRODUITS EN AFRIQUE

Les contours de l’accord avaient déjà été esquissés le 27 août en marge du G20 de Berlin, lors d’une rencontre entre les présidents sénégalais et rwandais, la patronne de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le cofondateur de BioNTech, Uğur Şahin. Réunis à l’initiative de la Fondation Kenup, un organisme à but non lucratif créé en 2014 dans le but de promouvoir des politiques de santé plus justes, les quatre acteurs avaient affiché leur intention de faciliter l’implantation rapide d’unités de production de vaccins sur le continent et répété que le Sénégal et le Rwanda étaient, avec l’Afrique du Sud, les pays les plus susceptibles d’accueillir ces sites industriels.

Bientôt au Sénégal

Les signataires de l’accord concernant le site rwandais ont d’ailleurs précisé que BioNTech discutait actuellement avec Biovac, son partenaire en Afrique du Sud, afin d’« étendre leur collaboration ». Pour l’heure, le site sud-africain ne fait que du « fill & finish » et ne maîtrise pas l’ensemble de la technologie de production. Aucune annonce n’a encore été faite quant à la construction d’une unité de production au Sénégal, mais ce devrait logiquement être l’étape suivante du partenariat. Le pays est régulièrement cité comme l’un des plus aptes à produire rapidement des vaccins, y compris par les spécialistes des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies Africa CDC, la branche de l’Union africaine consacrée à la lutte contre les épidémies.

À ce jour, seul 1 % des vaccins administrés sur le continent sont produits en Afrique, mais l’UA affiche des objectifs ambitieux en la matière, parlant de 60 % en 2040. Les plus optimistes citent les exemples du Brésil et surtout de l’Inde, qui sont parvenus à développer des industries pharmaceutiques nationales performantes en quelques décennies. La volonté affichée d’harmoniser les règles, notamment celles relatives à la propriété intellectuelle, à l’échelle du continent devrait permettre d’avancer même si de nombreux obstacles, au premier rang desquels les brevets détenus par les grands laboratoires, restent à lever.

Avec Jeune Afrique par Olivier Marbot

Au Bangladesh, 52 morts dans l’usine en feu, le propriétaire arrêté

juillet 10, 2021

Le propriétaire d’une usine d’alimentation au Bangladesh, dont l’incendie aura duré plus de 24 heures et tué 52 personnes, a été arrêté pour homicide, et pourrait également être poursuivi pour emploi illégal d’enfants.

Un homme montre la photo de sa fille disparue dans l'incendie d'une usine où elle travaillait, près de la morgue de Dacca le 10 juillet 2021

© Munir Uz zaman Un homme montre la photo de sa fille disparue dans l’incendie d’une usine où elle travaillait, près de la morgue de Dacca le 10 juillet 2021

Une usine alimentaire en feu à Rupganj, ville industrielle proche de Dacca, le 9 juillet 2021© Munir Uz zaman Une usine alimentaire en feu à Rupganj, ville industrielle proche de Dacca, le 9 juillet 2021

La police a annoncé avoir arrêté samedi Abul Hashem et quatre de ses fils, ainsi que trois autres responsables de cette usine de Rupganj, ville industrielle proche de Dacca, qui fabriquait notamment des bonbons, des nouilles et des jus de fruit.

Les pompiers ont mis plus de 24 heures à venir à bout du feu qui s’était déclaré jeudi dans ce bâtiment où étaient stockés notamment du plastique et des produits chimiques inflammables.

Lorsque les secours sont arrivés au troisième étage, ils ont trouvé 48 cadavres. Les travailleurs n’avaient pu s’enfuir car la porte d’accès à l’escalier principal, qui aurait pu leur permettre de se réfugier sur le toit, était fermée à clé, ont indiqué les pompiers.

Selon le chef de la police locale, Jayedul Alam, non seulement cette porte était verrouillée, mais de nombreux règlements de sécurité n’étaient pas respectés dans l’usine.

« C’est un meurtre délibéré », a-t-il déclaré à l’AFP.

Avant son arrestation, le propriétaire a suggéré que l’incendie pourrait être « le résultat d’une négligence de la part des ouvriers », estimant qu’une cigarette mal éteinte pouvait être à l’origine du feu.

Une femme passe, le 10 juillet 2021, devant la carcasse de l'usine dont l'incendie a fait 52 morts, à Rupganj, dans la banlieue de Dacca

© Munir Uz zaman Une femme passe, le 10 juillet 2021, devant la carcasse de l’usine dont l’incendie a fait 52 morts, à Rupganj, dans la banlieue de Dacca

– Enfants payés 20 cents/h –

La ministre du Travail Monnujan Sufian a par ailleurs indiqué qu’une enquête avait été lancée sur l’emploi d’enfants dans cette usine.

Elle a dit à l’AFP avoir parlé à l’hôpital à deux survivants de l’incendie âgés de 14 ans, et une femme a expliqué à l’AFP que son enfant de 11 ans, qui travaillait dans l’usine, était porté disparu.

Laizu Begum, après des heures d’attente devant l’usine en flammes, a expliqué à l’AFP être sans nouvelle de son neveu, âgé de 11 ans, qui travaillait au troisième étage.

« Nous avons entendu dire que la porte du troisième étage était verrouillée. Quand nous avons vu comme l’incendie était énorme, nous avons réalisé qu’il était probablement mort », a-t-elle raconté, en pleurs.

Devant la carcasse calcinée de l’usine, l’AFP a parlé à une trentaine de survivants et de parents des victimes, qui ont confirmé que des enfants travaillaient dans cette usine, pour 20 takas (20 centimes d’euro) de l’heure.

Une femme montre la photo de sa fille qui travaillait dans une usine qui a pris feu, le 10 juillet 2021 près de la morgue de Dacca

© Munir Uz zaman Une femme montre la photo de sa fille qui travaillait dans une usine qui a pris feu, le 10 juillet 2021 près de la morgue de Dacca

Bilal Hossain, père de Mitu Akter, une adolescente de 14 ans qui n’a toujours pas été retrouvée, allait de la police aux médecins devant la morgue, à la recherche des restes de sa fille.

« J’ai envoyé ma petite fille à la mort! Comment vais-je annoncer ça à sa mère? », s’est-il lamenté.

La ministre, parlant des enfants survivants qu’elle a vus à l’hôpital, a indiqué que le plus jeune lui avait dit avoir 14 ans.

La loi au Bangladesh permet aux mineurs de travailler à partir de 14 ans, mais dans des emplois non dangereux, ce qui n’était pas le cas de cette usine, a expliqué Mme Sufian.

« S’il est prouvé qu’il employait des enfants, nous poursuivrons non seulement le propriétaire, mais aussi les inspecteurs du travail », a-t-elle ajouté.

Les incendies et les effondrements de bâtiments sont relativement fréquents au Bangladesh, un pays pauvre d’Asie du Sud, en particulier dans son importante industrie textile, en raison d’un manque de respect des normes de sécurité. Et les réformes promises dans ce domaine par le gouvernement tardent à se concrétiser.

Une femme montre la photo de son neveu de 11 ans disparu dans l'incendie de l'usine où il travaillait, le 10 juillet 2021 à la morgue de l'hôpital de Dacca

© Munir Uz zaman Une femme montre la photo de son neveu de 11 ans disparu dans l’incendie de l’usine où il travaillait, le 10 juillet 2021 à la morgue de l’hôpital de Dacca

En 2013, l’effondrement du Rana Plaza, un complexe de neuf étages qui abritait des usines de confection à Dacca, avait fait plus de 1.100 morts.

Ce nouveau drame illustre selon les syndicats combien la législation sur le travail est peu respectée. 

Pour l’Organisation Internationale du Travail, l’incendie « illustre la nécessité urgente » que les autorités et l’industrie du bâtiment du Bangladesh s’assurent que les usines respectent les normes de sécurité.

Le gouvernement doit « régler avec plus de vigueur les manquements à la sécurité sur les lieux de travail à travers le pays », a demandé l’agence onusienne.

Avec AFP par sa/tw/leg/ia/cac/sg

Canada-Québec: Le restaurant Le Grec va construire une usine à Trois-Rivières

février 20, 2021

Le célèbre restaurant Le Grec de Trois-Rivières a su tirer son épingle du jeu pendant la pandémie grâce à la production de milliers de pizzas congelées. La demande étant très forte, l’équipe planche sur un projet d’usine de production de pizzas congelées qui verra le jour en 2021 à Trois-Rivières.

Le restaurant Le Grec de Trois-Rivières a célèbré son 60e anniversaire en 2019.

© /Facebook / Le Grec – Restaurant & Produits Le restaurant Le Grec de Trois-Rivières a célèbré son 60e anniversaire en 2019.

Le chantier est même déjà commencé dans le parc industriel Carrefour 40-55.

«C’était prévu dans quelques années», a expliqué la copropriétaire du restaurant, Ionna Yannopoulos, en entrevue à En direct.

«On voulait prendre un peu plus de temps, mais finalement, on a forcé la note et ça fait des épiciers et des clients d’épicerie heureux à travers le Québec pour le moment. On va avoir une capacité de production de beaucoup augmentée en usine tout en respectant la fameuse recette et le fameux goût de la pizza du Grec.»

Cette usine verra le jour possiblement au printemps. Les propriétaires ne s’avancent pas sur une date, mais précisent que le projet avance bien et à grands pas.

Une douzaine d’emplois seront créés à l’ouverture. «C’est une question de démarrage, puis de connaissance du mode usine alimentaire. C’est appelé à se développer selon nos capacités financières et les moyens qu’on aura pour aller de l’avant de plus belle, avec plus de volume, éventuellement», a ajouté Mme Yannopoulos.

Une forte demande

L’usine aura pour but de répondre à la demande grandissante pour ce produit à travers le Québec et même le Canada.

Ce nouveau produit, disponible dans une quarantaine d’épiceries, de la Mauricie, de Lanaudière et de Québec, fait travailler tous les cuisiniers réguliers à temps plein et les ventes qu’il engendre assurent la pérennité de l’entreprise.

«Nous, en sortant du 60e anniversaire en 2019, on voguait sur une vague de popularité et nos affaires allaient bien en service de restauration qu’on connaît depuis toujours. Le projet des pizzas congelées a été devancé dans notre développement des affaires conséquemment à la COVID», a expliqué Ionna Yannopoulos.

Elle a souligné que les cuisiniers «ont de la pizza derrière la cravate depuis la COVID». Les pizzas surgelées ont permis à la direction de garder le lien d’emploi avec presque tous les cuisiniers.

Avec Radio-Canda par Sébastien St-Onge avec les informations de Gabriel Gagnon et Francis Dubé

Dons et stratégies autour du coronavirus

avril 10, 2020

Amazon crée un laboratoire pour dépister ses employés

Le géant du commerce en ligne Amazon affirme avoir créé son propre laboratoire pour tester ses employés américains au nouveau coronavirus, sur fond d’inquiétudes croissantes sur leur santé. Le groupe, qui employait 750.000 personnes au début de l’année dans le monde entier avant de gonfler ses effectifs pour répondre à la flambée de la demande, a affirmé avoir renforcé ses moyens pour réaliser des dépistages.

«Des employés d’Amazon avec différents savoir-faire — chercheurs scientifiques, chefs de programme, spécialistes en approvisionnement, ingénieurs en informatique — ont mis en suspens leur emploi quotidien pour rejoindre une équipe consacrée à cette initiative», a indiqué le groupe dans un post de blog jeudi soir.

Les Petits Chanteurs à la Croix de bois offrent leur album aux résident des EHPAD

La célèbre chorale des Petits Chanteurs à la Croix de bois a souhaité apporter, elle aussi, sa contribution en ces temps de crise sanitaire. Un exemplaire digital de leur album Comme un chant d’espérance va ainsi être offert aux résidents de tous les EHPAD de France, qui pourront aussi demander à recevoir à titre gratuit un exemplaire physique du CD.

Malgré le virus, des milliers de saisonniers roumains en partance vers l’Allemagne

Des milliers de saisonniers roumains attendaient vendredi de monter dans des avions pour l’Allemagne en pleine pandémie de coronavirus, malgré la fermeture des frontières en Europe et après un renforcement des normes sanitaires. Début avril, l’Allemagne a décidé de permettre l’entrée sur son territoire aux étrangers désireux de participer aux récoltes, après avoir initialement interdit leur arrivée pour tenter d’endiguer la propagation du Covid-19.

«Trois charters avec près de 600 passagers (au total) à leur bord attendent le feu vert du ministère des Transports pour pouvoir décoller vers l’Allemagne», a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’aéroport international de Bucarest, Valentin Iordache.

Entré avec un casque blanc dans l’édifice toujours en travaux, Mgr Aupetit a pu se coiffer de sa calotte violette pour diriger la prière, accompagné par le recteur de la cathédrale Mgr Patrick Chauvet et de Mgr Denis Jachiet, évêque auxiliaire de Paris,

Le Portugal va prolonger l’état d’urgence jusqu’au 1er mai

Le Portugal ne doit pas «baisser la garde» face à la pandémie de coronavirus, a affirmé vendredi le président Marcelo Rebelo de Sousa en annonçant son intention de prolonger l’état d’urgence jusqu’au 1er mai. Le premier ministre Antonio Costa a lui aussi défendu le maintien des mesures de confinement car «la levée de l’état d’urgence enverrait un message erroné au pays».

«Je prendrai l’initiative de renouveler l’état d’urgence jusqu’au 1er mai», a déclaré le chef de l’État. «En ce moment décisif, nous ne pouvons pas baisser la garde», a souligné Marcelo Rebelo de Sousa. En vigueur depuis le 19 mars et jusqu’au 17 avril inclus, l’état d’urgence sera formellement prolongé en fin de semaine prochaine pour deux semaines de plus, a-t-il précisé.

Les Nord-Irlandais appelés à dénoncer les violations du confinement

La police nord-irlandaise a annoncé vendredi avoir lancé un formulaire en ligne où les citoyens peuvent dénoncer les personnes enfreignant les consignes officielles de distanciation sociale en pleine pandémie de nouveau coronavirus.

Ce formulaire permet de signaler des personnes effectuant des déplacements «non essentiels», des réunions publiques ou privées de personnes n’appartenant pas au même ménage ou des bars restant ouverts malgré les interdictions en vigueur depuis le 28 mars dans la province britannique, a précisé la police dans un communiqué.

«Nous voulons résoudre les situations où ces restrictions ont été violées sans avoir à recourir aux pouvoirs de police ou infliger des amendes», a expliqué un responsable de la police, Alan Todd. «Cependant, en cas de violation, nous voulons que les membres du public puissent nous le dire aussi facilement que possible», a-t-il ajouté.

La première usine de cercueils d’Europe augmente la cadence

La France compte ses morts et les commandes affluent. Pour répondre à la demande, l’usine haute-saônoise du groupe OGF, numéro un français des services funéraires, s’est réorganisée pour fabriquer 410 cercueils par semaine contre 370 en temps normal. Pour suivre le rythme, les 120 salariés du site sont passés de 35 à 39,5 heures de travail hebdomadaire. «Il faut faire tenir les équipes. Mais si besoin, elles sont prévenues et sont d’accord pour venir travailler aussi le samedi», abonde Didier Pidancet, chef d’équipe au pré-triage du bois.

Créée en 1910, l’usine de Jussey produisait du charbon de bois et du parquet avant de se spécialiser dans la fabrication de cercueils à l’aube de la Seconde Guerre mondiale. C’est désormais l’une des deux usines du groupe OGF qui détient un quart du marché français du secteur et fournit les professionnels PFG, Roblot et Dignité Funéraire, soit plus de 1000 points de vente dans l’hexagone.

Quelque 8000 cercueils sortent chaque année de ce site de 10 hectares où sont écorcés et tranchés les billots de chêne, séchées et découpées les plaques de bois, puis assemblés et vernis les cercueils. Le bois, du chêne essentiellement, provient des vastes forêts alentour. «On est serein, on a trois mois de stocks de bois, de colle, de clous et de vernis devant nous», note Emmanuel Garret, directeur du site. «On nous demande un peu plus de grandes tailles», note le directeur qui se refuse à y voir un effet de l’épidémie de Covid-19 qui tue d’avantage les personnes en surpoids.

Rungis : l’opérateur funéraire prendra les frais à sa charge

L’opérateur funéraire OGF, en charge de la gestion de l’accueil des cercueils à Rungis et visé par une polémique sur les tarifs pratiqués, a annoncé qu’il prendrait «à sa charge tous les frais». «Le groupe OGF ne veut pas ajouter à la douleur des familles et annonce qu’il prendra à sa charge tous les frais relatifs à ce funérarium temporaire, à compter de ce jour et jusqu’à sa fermeture», écrit-il dans un communiqué, dénonçant «une polémique tout à fait injustifiée et déplacée».

Et de préciser : «En conséquence, aucune entreprise de Pompes Funèbres ne peut facturer des frais pour l’utilisation de ce dépositoire et les services qui y sont rendus».

Amélie, médecin: «Je porte une blouse de peintre, un masque de soudeur, et des gants d’entretien»

Ils sont ceux que l’on applaudit. Le Figaro fait chaque jour le portrait des héros ordinaires de cette période extraordinaire de crise du coronavirus.
Ce vendredi, nous rencontrons Amélie, jeune médecin de 30 ans, diplômée depuis quelques semaines à peine. Elle n’imaginait pas débuter sa carrière dans ces conditions.

Avec Le Figaro par Aude Bariéty, Margaux d’Adhémar et Luc Lenoir

Soudan: 23 morts dans une explosion et l’incendie d’une usine

décembre 3, 2019

Au moins 23 personnes sont mortes et plus de 130 ont été blessées mardi dans l’incendie d’une usine du nord de Khartoum, provoqué par l’explosion d’un camion-citerne contenant du gaz, a indiqué le gouvernement soudanais.

Une épaisse fumée noire s’est élevée dans le ciel durant l’incendie, tandis que le secteur a été bouclé par la police, selon des témoins. Un réservoir de gaz était encore en flammes au moment de l’arrivée d’un photographe de l’AFP sur les lieux, où des pompiers étaient en action. L’ambassade indienne à Khartoum a indiqué sur son site que 50 ressortissants indiens étaient employés par l’usine et que certains d’entre eux figurent parmi les victimes, sans fournir de détails.

Dans un communiqué, le gouvernement a rapporté que «23 personnes ont été tuées et plus de 130 blessées dans un incendie dans une zone industrielle», provoqué par «l’explosion d’un camion-citerne contenant du gaz». Selon les premières informations recueillies sur place, il manquait du matériel de sécurité dans l’usine, a rapporté le gouvernement. «Il y avait aussi des produits inflammables mal rangés, ce qui a permis la propagation du feu», a-t-il ajouté, précisant qu’une enquête avait été ouverte.

Les blessés ont été transportés vers plusieurs hôpitaux et des docteurs qui ne travaillaient pas ont été appelés en renfort, selon un comité de médecins constitué dans le cadre du mouvement de contestation ayant secoué le Soudan de décembre 2018 à août 2019.

Par Le Figaro avec AFP

Explosion dans une usine textile au Bangladesh: 13 morts (nouveau bilan)

juillet 4, 2017

Dhaka – Le bilan de l’explosion dans une usine textile du Bangladesh s’est alourdi mardi à au moins 13 morts et de nombreux blessés, le dernier désastre en date à frapper l’industrie textile au Bangladesh qui pèse 30 milliards de dollars.

Plusieurs dizaines d’employés étaient présents lundi soir dans cette usine de six étages située dans une zone industrielle en périphérie de Dacca lorsque qu’une chaudière a explosé. La déflagration a fait s’effondrer une partie du bâtiment.

Les autorités ont mis fin aux opérations de recherche de survivants, qui ont duré près de 22 heures, après que les secouristes eurent découvert deux corps dans les toilettes près de la salle où se trouvait la chaudière détruite. Cette découverte porte à 13 le bilan des morts.

« Nos cinq pompiers ont achevé les recherches dans la totalité de la partie où se trouvent les débris », a déclaré à l’AFP un responsable local Mahmud Hasan.

L’explosion s’est produite pendant des travaux de maintenance de la chaudière au moment où la majorité des 5.000 employés de l’usine étaient en congés en raison des célébrations de l’Aïd el-Fitr.

« Si cela s’était produit aujourd’hui, il y aurait probablement eu plus de morts », a déclaré à l’AFP Mesba Faruqui, directeur des opérations de l’usine.

L’un des employés blessés soigné dans un hôpital du quartier a accusé de « négligence » les responsables de l’usine qui n’ont pas remplacé la chaudière alors que selon lui, elle « émettait sans cesse des signaux d’alerte » avertissant d’un danger.

La cause de la catastrophe n’était pas claire. Le gouvernement a annoncé la mise en place d’une commission d’enquête sur l’explosion,

L’usine située dans le quartier industriel de Gazipur est la propriété de Multifabs, qui fabrique des vêtements pour des marques comme Littlewoods et Aldi, selon son site internet.

En avril 2013, l’effondrement du Rana Plaza avait fait plus de 1.100 morts et mis en lumière la face sombre de la sous-traitance. Les grandes marques textiles se sont depuis engagées à renforcer la sécurité dans cette industrie.

Romandie.com avec(©AFP / 04 juillet 2017 19h43)                                            

Le café est un combustible pouvant faire tourner des usines

novembre 12, 2016

Traversée d’une Afrique bientôt électrique (6). Lean Energy Solutions produit 40 tonnes par jour de briquettes des déchets agricoles, qui remplacent le gaz ou le diesel. Coca-Cola ou Unilever sont preneurs.

Les briquettes sont chargées dans la chaudière pour alimenter le foyer. Ici dans l’usine de textile de Spinners & Spinners, au Kenya.

Les briquettes sont chargées dans la chaudière pour alimenter le foyer. Ici dans l’usine de textile de Spinners & Spinners, au Kenya. Crédits : Matteo Maillard
Imaginons une scène du quotidien kényan. Un homme est attablé dans un des nombreux cafés bondés et bruyants du centre de Nairobi, la capitale. Il porte un pull rouge seyant tout en sirotant son soda glacé. Il ne se doute pas un instant qu’en effectuant ces gestes simples, revêtir ce pull et boire ce soda, il participe à une petite révolution verte pour les industries : la briquette écologique. Pour comprendre son origine, reculons de quelques mètres, derrière le comptoir où un barista s’agite devant sa machine à expresso. Les grains de café qu’il moud proviennent des hauts plateaux au centre du pays, dans la région du Mont Kenya. Là, dans les cultures de caféiers, des femmes en cueillent les fruits. Puis un procédé mécanique débarrasse la graine de son enveloppe. Cet exocarpe, impropre à la consommation, est écarté et jeté.

Faire tourner une usine avec les coques des graines de café

Mais depuis 2006, Lean Energy Solutions, une entreprise kényane, récupère ces déchets pour les valoriser. Elle a fourni aux ouvrières des plantations de grandes bâches en plastique noir et, contre rémunération, leur demande de verser les coques de café sur celles-ci afin qu’elles sèchent au soleil. Elles seront ensuite transportées par camion dans l’une des usines de briquettes de la société. Dans celle de Kiambu, près de Nairobi, il n’y a même pas besoin de transport. L’usine se trouve en face d’une fabrique de café. Depuis celle-ci, un convoyeur d’une cinquantaine de mètres a été construit au-dessus des bâtiments. Il transporte les coques, rachetées à moindre coût, jusque dans une grande salle où elles s’empilent sur plusieurs mètres.

Des empoyés de Lean Energy chargent le compresseur avec la sciure de bois et les coques de café. Ici dans l’usine de Kiambu de Lean Energy, près de Nairobi.

Des empoyés de Lean Energy chargent le compresseur avec la sciure de bois et les coques de café. Ici dans l’usine de Kiambu de Lean Energy, près de Nairobi. Crédits : Matteo Maillard

Puis les déchets végétaux du café sont mélangés à d’autres débris organiques récupérés par l’entreprise : la sciure de bois, la bagasse de canne à sucre et les résidus de charbon. Encore humide, le mélange traverse un immense séchoir au bout duquel un compresseur l’agglomère en des rondins friables, plus communément appelés briquettes à cause de leur important pouvoir calorifique. Chaque jour, dans cette usine, 80 tonnes de débris servent à produire 40 tonnes de briquettes que quatre camions porteront aux entreprises qui les achètent.

Un ouvrier remplit le séchoir des débris organiques. Crédits : Matteo Maillard

Lean Energy a passé des contrats avec douze sociétés basées au Kenya et deux en Tanzanie qui ont toutes installé une chaudière industrielle à cet effet. Parmi les clients les plus importants, on compte les géants de l’agroalimentaire Unilever, Coca-Cola, Pepsi-Cola et des sociétés de textile comme Spinners & Spinners. C’est dans les bâtiments de cette dernière que nous nous rendons pour observer comment des graines de café peuvent faire tourner une usine.

Crédits : Infographie Le Monde

La chaudière est une immense fournaise en fonte. Deux opérateurs la chargent de pelletées de briquettes afin de maintenir la pression entre 7,5 et 8,5 bars, jour et nuit. L’eau froide bout rapidement et produit une vapeur à 250 degrés qui se faufile à travers les conduits de l’entreprise de textile jusqu’au département des teintures où, par imprégnation et vaporisage, le pull de notre buveur de soda prend sa jolie teinture rouge carmin.

La fabrique de textiles de Spinners & Spinners à Nairobi.

La fabrique de textiles de Spinners & Spinners à Nairobi. Crédits : Matteo Maillard

D’ailleurs, qu’en est-il de son soda ? Il faut, pour le savoir, faire 350 kilomètres en direction de l’est du Kenya, dans l’usine Coca-Cola de Kisumu. Là, une chaudière semblable a été installée à l’extérieur du bâtiment. Comme pour l’autre, deux opérateurs de Lean Energy se chargent de l’alimenter. La vapeur produite est utilisée dans l’usine pour nettoyer les bouteilles en verre vides et dans la transformation du sirop concentré en boisson gazeuse.

La sciure de bois et les coques de café sont compressées pour faire les briquettes, dans l’usine de Kiambu de Lean Energy, à Nairobi.

La sciure de bois et les coques de café sont compressées pour faire les briquettes, dans l’usine de Kiambu de Lean Energy, à Nairobi. Crédits : Matteo Maillard

« Auparavant, toutes ces usines utilisaient des chaudières au mazout ou au diesel, explique Dinesh Tembhekar, directeur de Lean Energy. Pour les convaincre, nous leur avons proposé d’installer à nos frais notre chaudière à briquettes à côté de leur usine afin de produire une vapeur écologique qu’on leur vendait 25 % moins cher que leurs dépenses en mazout. Ainsi, ils étaient doublement gagnants. »

Dinesh Tembhekar, directeur de Lean Energy dans les nouveaux locaux.

Dinesh Tembhekar, directeur de Lean Energy dans les nouveaux locaux. Crédits : Matteo Maillard

Cette stratégie verte a permis à Lean Energy de signer des contrats de huit ans avec ces compagnies et de bénéficier d’une ligne de crédit de l’Agence française de développement (AFD, partenaire du Monde Afrique). « Produire une tonne de briquettes revient à créer 12 jours de main-d’œuvre pour un Kényan et à réduire d’une tonne les émissions de C02, poursuit-il. Les industries locales n’ont plus besoin d’importer du diesel ou du mazout des pays du Golfe. Tout est fait sur place, et reste sur place ».

Lean Energy emploie 400 personnes à travers le pays, dont une majorité de femmes en travail temporaire

Lean Energy emploie 400 personnes à travers le pays, dont une majorité de femmes en travail temporaire Crédits : Matteo Maillard

Modèle de succès kényan dans les énergies renouvelables, Lean Energy emploie 400 personnes à travers le pays, dont une majorité de femmes en travail temporaire. « Chaque année nous grandissons de 40 % et doublons notre personnel », lance M. Tembhekar. Une croissance insolente qui lui a permis d’installer son entreprise dans de nouveaux locaux et d’établir des partenariats avec le groupe français Schneider Electric. Désormais, elle investit aussi le marché du solaire en proposant des éclairages publics photovoltaïques et, à l’instar de D. Light ou de M-Kopa, des kits solaires domestiques pour les foyers kényans sans électricité.

Prochaine étape ? « Le marché rwandais puis, peut être, ougandais », confie-t-il à discrétion. Musique d’avenir ambitieuse. « Le continent est vaste, regorge de solutions énergétiques vertes et de ressources inépuisables. » Il tapote sur le bureau puis se redresse sur sa chaise. « Vous voulez un café ? »

Inde: Incendie dans une usine de fabrication de vestes

novembre 11, 2016

New Delhi – Treize ouvriers indiens sont morts dans leur sommeil vendredi dans l’incendie de l’atelier de confection en périphérie de New Delhi où ils étaient employés, selon la police.

Des ouvriers dormaient dans une fabrique de vestes en faux cuir située dans un petit bâtiment résidentiel lorsque le feu a pris en pleine nuit, probablement causé par un court-circuit ou une cigarette.

L’incendie s’est déclaré vers 04H30 du matin (23H00 GMT jeudi) dans une zone résidentielle de Sahibabad, à l’est de la capitale indienne, a déclaré à l’AFP Bhagwat Singh, porte-parole de la police locale.

Treize personnes qui étaient en train de dormir sont mortes et deux ou trois autres sont soignées à l’hôpital, a-t-il ajouté.

Alertés par les cris d’horreur des personnes piégées à l’intérieur, les habitants du quartier se sont précipités aussitôt sur le lieux du sinistre.

Nous avons commencé à éteindre le feu nous-mêmes avec des seaux et des tuyaux d’arrosage, a relaté Shahabudin Ali, un riverain, affirmant que les pompiers n’étaient arrivés sur place que deux heures plus tard.

Abbas Hussain, un pompier intervenu sur les lieux, a indiqué à l’AFP que deux personnes avaient pu échapper aux flammes car elles s’étaient réveillées peu après le départ des flammes.

Deux (employés) se sont réveillés par chance et disent avoir hurlé à leurs camarades de se réveiller tout en courant vers la terrasse. Mais les autres ne se sont pas réveillés, peut-être était-ce déjà trop tard, a dit M. Hussain.

Les deux survivants ont échappé à l’incendie en sautant d’un balcon.

L’atelier semblait être installé là illégalement, sans posséder les autorisations nécessaires, selon les premières récurrente dans cette zone.

Nous sommes mal payés et devons vivre dans des conditions inhumaines pour épargner de l’argent, a confié Nawaz Alam, un travailleur migrant employé dans une fabrique illégale de jeans voisine.

Je préférerais travailler dans une vraie usine mais je n’arrive pas à avoir un travail, a-t-il ajouté.

Les incendies dans les usines sont relativement fréquents en Inde en raison du non respect des règles sur la sécurité au travail.

Huit ouvriers ont péri le mois dernier dans une explosion dans une fabrique de pétards dans l’Etat du Tamil Nadu (sud). En 2014, un gigantesque incendie dans une usine de ce type au Madhya Pradesh (centre) avait tué 15 personnes.

La catastrophe du Rana Plaza au Bangladesh en 2013, où 1.138 personnes étaient mortes dans l’effondrement du bâtiment, avait mis en lumière le coût humain des biens bon marché et relancé le débat éthique sur le choix des sous-traitants des entreprises occidentales.

Romandie.com avec(©AFP / 11 novembre 2016 13h10)