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RDC : 13 morts dans l’attaque d’un convoi transportant la solde de fonctionnaires

septembre 28, 2015

Kinshasa – Treize personnes ont été tuées dans l’est de la République démocratique du Congo dans l’attaque d’un convoi transportant environ 40.000 dollars destinés à régler la solde de fonctionnaires, a déclaré lundi le ministre l’Économie congolais Modeste Bahati.

L’attaque a eu lieu dimanche après-midi dans le district d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu. Selon la Trust Merchant Bank (TMB), chargée de convoyer les fonds, et une source militaire, 11 soldats escortant le convoi et deux civils ont été tués.

Le convoi a été attaqué vers la fin de sa tournée, alors qu’il montait vers Lemera, sur les Moyens Plateaux, après être passé par Uvira, au bord du lac Tanganyika et Sange, dans la plaine de la Ruzizi, zone instable livrée périodiquement à la violence de groupes armés de bandes criminelles organisées ou de troubles intercommunautaires.

Deux militaires et quatre civils ont été grièvement blessés, a déclaré à l’AFP un officier des Forces armées de la RDC (FARDC) sous couvert d’anonymat.

Dans un communiqué publié lundi après-midi, la TMB indique que ses quatre collaborateurs à bord du convoi ont survécu, ce qu’a confirmé l’officier, soulignant que tous étaient sortis indemnes.

La RDC, pays-continent au coeur de l’Afrique, est une des nations les moins développées au monde. Moins de 5% de la population dispose d’un compte en banque.

Le transfert de fonds via les téléphones portables commence à se développer mais il est généralement de coutume de se déplacer avec de fortes sommes d’argent pour effectuer des transactions, payer des factures ou régler des salaires.

Pour éviter les détournements qui privaient les fonctionnaires d’une bonne partie de leur paie, le gouvernement congolais a lancé en 2011 une opération de bancarisation de la paie de ses agents (près de 900.000 personnes) en coopération avec les principales banques et les opérateurs téléphoniques.

Les banques ont été chargées d’ouvrir des comptes pour les fonctionnaires, mais l’opération n’est pas encore terminée à l’échelle du pays. Commencée à Kinshasa, elle s’est étendue aux chefs-lieux de province et de districts, mais au-delà, faute d’infrastructures, il est souvent difficile de trouver une banque.

Ainsi, s’il existe bien une agence TMB à Uvira, il n’y en a ni à Sange, ni à Lemera, où la TMB doit acheminer elle-même les fonds jusqu’à leurs destinataires. Dans bien d’autres coins reculés du pays, c’est l’ONG catholique Caritas Congo qui est chargée, par contrat avec l’Etat, de la distribution de la paie des fonctionnaires.

Selon M. Bahati, qui s’exprimait sur la télévision publique, le convoi de la TMB transportait environ 36 millions de francs congolais, soit quelque 40.000 dollars, destinés à payer des enseignants. Après l’attaque, près de 6 millions de francs congolais ont été retrouvés et remis à la TMB, a précisé l’officier des FARDC.

La TMB a qualifié l’attaque du convoi d’acte de barbarie et d’événement tragique et sans précédent de cette ampleur dans le secteur bancaire en général et particulièrement dans le contexte de la paie des fonctionnaires.

Romandie.com avec(©AFP / 28 septembre 2015 19h12)

RDC: arrivée de milliers de réfugiés burundais apeurés par les Imbonerakure

mai 6, 2015
La jeunesse du CNDD-FDD a été pointée plusieurs fois pour des violences au Burundi.AFP PHOTO/JOSE CENDON

La jeunesse du CNDD-FDD a été pointée plusieurs fois pour des violences au Burundi.AFP PHOTO/JOSE CENDON

 

Les Burundais qui fuient les manifestations et la répression des derniers jours affluent dans l’est de la RDC, près de la ville d’Uvira. En un peu plus d’un mois, 7 000 Burundais sont venus se réfugier au Congo voisin. Mardi 5 mai, le chef de la mission de l’ONU au Congo, Martin Kobler, a rendu visite à ces réfugiés.

« Je suis venu ici pour vous écouter », affirme le chef de la mission de l’ONU au Congo, Martin Kobler, un mégaphone à la main. Il s’adresse à une petite foule. Quatre cents personnes sont assises sur des bancs sous un grand arbre. Beaucoup de jeunes, des femmes, des hommes et des dizaines d’enfants…

Tous ont fui le Burundi ces dernières semaines, comme Godé parti de Rugombo dans la province de Cibitoke : « J’ai fui les jeunes du parti CNDD-FDD qui s’appellent Imbonerakure. Ils sont arrivés chez nous pour nous menacer vers minuit. On nous a dit que si nous ne votons pas pour le président Nkurunziza, on va nous tuer. »

Des récits comme celui-là, il y en a des dizaines. A chaque fois, les Imbonerakure, la jeunesse du parti au pouvoir est pointée du doigt. Hakima est partie sans rien juste après l’école : « Ils sont arrivés dans mon lycée et ils ont dit qu’ils allaient prendre les filles et les hommes forts pour les envoyer dans des camps d’entraînement Imbonerakure. J’ai eu trop peur, je suis partie. »

Chaque jour, ils sont 200 à 300, à franchir la frontière. En un mois, 7 000 sont venus se réfugier en RDC trop nombreux pour être pris en charge par les familles d’accueil estime le HCR. Les Congolais s’inquiètent d’une contagion sécuritaire, mais pour le chef de la Monusco Martin Kobler la priorité est d’accueillir ces réfugiés : « La priorité maintenant ce sont les questions humanitaires, de recevoir ceux qui sont venus. Les réfugiés doivent manger, ils doivent être logés… »

Pour le moment, accueilli dans des familles souvent d’ex-réfugiés burundais de 1994, le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) songe à construire un camp de réfugiés pour faire face à cet afflux. Des discussions avec les autorités sont en cours pour ouvrir un camp de réfugiés comme le réclament ces Burundais qui disent craindre pour leur sécurité. De plus en plus de sources font état d’Imbonerakure qui vont et viennent entre le Burundi et la RDC.

Rfi.fr