Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d’une campagne de vaccination gratuite « généralisée » dans les collèges afin d’éradiquer le papillomavirus.
Emmanuel Macron choisit la manière forte. Le président de la République a annoncé mardi 28 février la mise en place d’une campagne de vaccination gratuite « généralisée » dans les collèges pour les élèves de 5e afin d’éradiquer le papillomavirus, responsable chaque année de plus de 6 000 nouveaux cas de cancers.
« On va généraliser à partir de la rentrée prochaine pour les 5e », a indiqué le chef de l’État lors d’une rencontre avec des élèves dans un collège de Jarnac (Charente). « Cela permet d’éviter beaucoup de cancers », a ajouté Emmanuel Macron. Ces annonces interviennent quatre jours avant la Journée mondiale de sensibilisation autour des maladies induites par le papillomavirus humain (HPV).
Extrêmement fréquentes, ces infections sont la plupart du temps bénignes, mais elles peuvent persister et aboutir à un cancer : les HPV sont responsables de 2 900 cancers du col de l’utérus provoquant plus de 1 000 décès par an, 1 500 cancers de la sphère ORL, 1 500 cancers de l’anus, 200 cancers de la vulve ou du vagin et une centaine de cancers du pénis.
Des cancers « totalement éliminables »
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ces cancers seraient totalement éliminables grâce au dépistage et à la vaccination. Fin 2021, 45,8 % des jeunes filles de 15 ans avaient reçu une dose de vaccin, et seulement 6 % des garçons du même âge, alors que la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 vise un objectif de 80 % d’ici à sept ans.
La vaccination est aujourd’hui recommandée pour les filles et les garçons entre 11 ans et 14 ans. Elle peut également être proposée en rattrapage jusqu’à l’âge de 19 ans et reste possible jusqu’à 26 ans pour les hommes qui ont des relations sexuelles avec les hommes.
En Australie, grâce à la vaccination, le taux de personnes infectées par les HPV est passé de 22,7 % en 2005-2007 à 1,5 % en 2015 chez les jeunes femmes de 18-24 ans. Et les prévisions envisagent une éradication du cancer du col de l’utérus d’ici à 15 ans.
Quelle est la couverture vaccinale en France ?
Fin 2021, 45,8 % des jeunes filles âgées de 15 ans avaient reçu une dose, et 37,4 % des jeunes filles de 16 ans un schéma complet à deux doses, selon les chiffres de Santé publique France qui font référence. Chez les garçons, 6 % avaient reçu une dose à 15 ans.
« La couverture vaccinale a progressé, car en 2018, 29 % des jeunes filles de 15 ans avaient reçu une dose de vaccin, 40,7 % en 2020 », souligne Sophie Vaux, coordinatrice de programme sur la surveillance de la couverture vaccinale à Santé publique France. « Elle reste néanmoins bien en dessous des objectifs du plan cancer 2014-2019 qui fixait l’objectif de couverture à 60 % ou du dernier plan cancer (2021-2030) qui vise une couverture de 80 % en 2030. » « La France a par ailleurs une couverture vaccinale parmi les plus faibles d’Europe », poursuit-elle.
Plus de 70 % des adolescentes sont en effet vaccinées en Finlande, Suède, Hongrie, Norvège, Espagne ou encore au Royaume-Uni.
Quels sont les freins ?
« Plusieurs raisons expliquent la faible couverture vaccinale française », souligne Sophie Vaux. L’une des premières est le coût du vaccin, compris entre 95 et 116 euros. S’il est remboursé à 65 % par l’Assurance maladie et la part restante prise en charge par une mutuelle complémentaire, l’avance des frais ou l’absence de mutuelle peuvent freiner.
Une récente étude de Santé publique France a notamment montré que la vaccination était plus faible dans les populations les plus pauvres. En France, contrairement à d’autres pays, la vaccination contre les infections à HPV est dite « opportuniste » dans le sens où c’est l’adolescent ou ses parents qui prennent rendez-vous avec le médecin pour la vaccination.
« Une prise en charge par la médecine scolaire pourrait permettre d’augmenter les couvertures vaccinales comme cela a été observé en Australie, au Canada, en Finlande, en Norvège ou en Écosse », estime Sophie Vaux. Une expérimentation en milieu scolaire menée dans le Grand Est pendant deux ans a montré de bons résultats chez les jeunes scolarisés en 5e : le taux de vaccination est passé de 9 % à 27 % la première année et de 14 % à 31 % la seconde.
« Tout ça met une pression très forte sur notre système de santé, sur nos établissements de santé, sur tous les professionnels de santé qui, une fois de plus, se retrouvent en première ligne face à un afflux nettement plus important que d’habitude de personnes aux urgences et sur les appels au Samu », qui sont en hausse de 20 à 30 %, a souligné Mme Borne, en exprimant le « soutien » et la « solidarité » du gouvernement envers le personnel soignant.
Toujours pas de masque obligatoire
En « responsabilité », « pour aider le personnel soignant, on a tous un rôle à jouer » avec les gestes barrières, a-t-elle poursuivi, en invitant à porter le masque « dès qu’on est dans un espace clos où on est nombreux », et à se faire vacciner contre la grippe et le Covid, alors qu’« on doit se retrouver en famille » pour les fêtes. À ses côtés, le ministre de la Santé, François Braun, s’est « réjoui, en ce qui concerne la médecine de ville, que les principaux syndicats de médecins n’aient pas appelé à la grève entre Noël et le Nouvel An ».
Interrogée sur la possibilité de déclencher des « plans blancs » pour rappeler du personnel dans les hôpitaux, la Première ministre a précisé qu’au cours de cette réunion à l’ARS, tout le monde était « conscient […] du fait que les soignants avaient aussi besoin de se reposer » et que « c’est vraiment au sein de chaque établissement que la situation doit être évaluée ».
Un homme reçoit une dose de vaccin inhalable contre la COVID-19 à Haikou, dans la province chinoise de Hainan. Photo : Getty Images
La Chine a décidé mardi d’accélérer la vaccination des personnes âgées contre la COVID-19, deux jours après des manifestations historiques contre les restrictions sanitaires et pour plus de libertés, la présence policière dans les rues empêchant pour l’instant tout nouveau rassemblement.
La Commission nationale de la santé, qui fait office de ministère, s’est engagée à accélérer la hausse du taux de vaccination des personnes âgées de plus de 80 ans et à continuer d’augmenter le taux de vaccination des personnes âgées de 60 à 79 ans.
Seuls 65,8 % des habitants de plus de 80 ans sont pleinement vaccinés, ont indiqué des responsables de cette Commission lors d’une conférence de presse, alors que Pékin n’a toujours pas approuvé les vaccins à ARN, réputés plus efficaces.
Le taux insuffisant de vaccination en Chine, particulièrement chez les plus âgés, est l’un des arguments mis en avant par le gouvernement pour justifier sa stricte politique sanitaire, avec confinements à répétition, quarantaines à l’arrivée de l’étranger et tests quasi quotidiens pour la population.
Y remédier pourrait justement offrir à la Chine une porte de sortie au zéro COVID.
Un homme est arrêté à Shanghai lors d’un rassemblement. Photo : Getty Images/Hector Retamal
En vigueur depuis bientôt trois ans, cette politique a été la cible des manifestations survenues ce week-end dans plusieurs villes, le mouvement de contestation le plus étendu depuis les mobilisations pro-démocratie de 1989.
En toile de fond également, de profondes frustrations vis-à-vis du système politique chinois, comme l’ont montré les slogans scandés par la foule, certains exigeant la démission du président Xi Jinping et le départ du Parti communiste au pouvoir.
Londres convoque l’ambassadeur de Chine
L’ambassadeur de Chine au Royaume-Uni a été convoqué au ministère des Affaires étrangères après l’arrestation d’un journaliste de la BBC qui couvrait les manifestations contre la politique zéro COVID à Shanghai, a annoncé le chef de la diplomatie britannique. Selon la BBC, son journaliste Edward Lawrence a été battu et frappé à coups de pied par la police à Shanghai avant d’être libéré.
L’élément déclencheur : un incendie mortel la semaine dernière à Urumqi, capitale de la région du Xinjiang (Nord-Ouest). Les restrictions sanitaires sont accusées d’avoir empêché le travail des secours, des arguments balayés lundi par le gouvernement.
Après un week-end agité dans de nombreuses villes du pays, plusieurs manifestations étaient prévues lundi soir, mais elles n’ont pas eu lieu, des journalistes de l’AFP à Pékin et Shanghai observant une forte présence policière.
Des manifestants tiennent des feuilles de papier blanc pour protester contre les restrictions sanitaires imposées par les autorités chinoises. Photo: Reuters/Thomas Peter
À Shanghai, près de l’endroit où la foule s’était réunie dimanche, les employés de bars du quartier ont confié à l’AFP avoir reçu l’ordre de fermer à 22 h en raison d’un contrôle de l’épidémie. Des groupes d’agents se tenaient aux abords de chaque sortie de métro.
Lundi, pendant la journée, des journalistes de l’AFP ont vu l’arrestation de quatre personnes, dont une a été relâchée ensuite.
La politique (zéro COVID), c’est vraiment trop strict, a confié à l’AFP un jeune homme de 17 ans, qui n’a pas souhaité donner son nom. Elle tue plus de gens que la COVID, a-t-il ajouté, reflétant la lassitude d’une grande partie de la population.
Importante présence policière
Lundi à Pékin, le déploiement de policiers en voiture et à pied, avec l’aide d’un réseau de caméras de surveillance, mais aussi du froid ambiant, a également découragé tout nouveau rassemblement.
Certains ont toutefois réussi à se réunir, notamment à Hong Kong – secoué en 2019 par des manifestations pro-démocratie – où des dizaines de personnes ont rendu hommage, à l’Université chinoise, aux victimes de l’incendie d’Urumqi, a constaté l’AFP.
Ne détournez pas le regard, n’oubliez pas! ont-elles scandé.
Et à Hangzhou, ville située à 170 kilomètres au sud-ouest de Shanghai, les forces de sécurité étaient également visibles, tandis que de petites manifestations ont éclaté, selon des images circulant sur les réseaux sociaux et dont certaines ont été géolocalisées par l’AFP.
C’était vraiment le désordre, a témoigné à l’AFP une participante, qui a assuré que 10 personnes avaient été arrêtées. Il y avait beaucoup de présence policière, c’était le chaos.
Des policiers bloquent la rue Wulumuqi, qui porte le nom d’Urumqi en mandarin, à Shanghai, le 27 novembre 2022, dans le quartier où se sont déroulées la veille des manifestations contre la politique chinoise du « zéro COVID », après un incendie meurtrier à Urumqi, la capitale de la région du Xinjiang. Photo : Getty Images/Hector Retamal
Le contrôle strict des autorités sur l’information et les restrictions sanitaires sur les voyages à l’intérieur du pays compliquent la vérification du nombre total de manifestants durant le week-end.
Mais un soulèvement aussi étendu est rarissime en Chine, compte tenu de la répression contre toute forme d’opposition au gouvernement. Il a immédiatement suscité l’attention de la communauté internationale.
Le président américain Joe Biden a dit se tenir informé de ce qui se passe de près.
Aux États-Unis, les communautés chinoise et ouïghoure (de la région du Xinjiang) ont tenu des veillées en hommage aux victimes des excès de la politique zéro COVID.
Les autorités utilisent le prétexte de la COVID, mais se servent des confinements stricts pour contrôler la population chinoise, a commenté à l’AFP une participante chinoise de 21 ans, qui a seulement donné son nom de famille, Chen.
Si Pékin maintient pour l’instant sa stricte politique anti-COVID, quelques gestes d’assouplissement sont apparus ces derniers jours.
À Urumqi, dès mardi, les habitants pouvaient à nouveau se déplacer en bus pour faire leurs courses, après des semaines de confinement dans cette ville de 4 millions d’habitants.
La ville de Pékin a interdit la pratique consistant à bloquer les portes des bâtiments dans les complexes résidentiels fermés, a indiqué l’agence Chine Nouvelle, un procédé qui a alimenté la colère populaire.
Un commentateur influent d’un média d’État a lui laissé entendre que les contrôles pourraient être bientôt allégés à la suite des manifestations.
La Chine pourrait sortir de l’ombre de la COVID-19 plus tôt que prévu, a assuré Hu Xijin, chroniqueur et ex-rédacteur en chef du tabloïd nationaliste Global Times, via Twitter, une plateforme interdite en Chine.
L’engouement pour la vaccination contre la COVID-19 a baissé dans les dernières semaines (Archives). Photo : Radio-Canada/Jean-François Fortier
Le centre de vaccination contre la COVID-19 à la Bâtisse industrielle de Trois-Rivières fermera ses portes à la fin du mois. Les Trifluviens qui souhaitent se faire vacciner devront maintenant se rendre dans les locaux de l’ancien concessionnaire KIA, au 3790, boulevard Gene H.-Kruger à partir du 1er juillet prochain.
L’engouement a un peu baissé pour la vaccination. Nous, on s’ajuste aux besoins de la population, explique Philippe Lehoux, agent d’information au CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec.
Le déménagement vise aussi à faire de la place à l’Exposition agricole de Trois-Rivières. Lors de sa prochaine édition en juillet, l’Expo pourra réintégrer les locaux qu’elle avait l’habitude d’utiliser.
Le CIUSSS assure que l’offre vaccinale dans la région ne changera pas. À Trois-Rivières, la vaccination restera offerte les vendredis et les samedis avec et sans rendez-vous. Il n’y a rien qui change, c’est seulement le local, maintient M. Lehoux.
Le CIUSSS ne prévoit pas de réintégrer la Bâtisse industrielle pour le moment.
Le centre de vaccination à la Bâtisse industrielle a accueilli de nombreuses personnes. Photo : Radio-Canada/Jean-François Fortier
Signe que l’engouement diminue, 4617 doses ont été administrées dans la semaine du 9 mai 2022, alors que 1452 l’ont été dans la semaine du 30 mai.
Au plus fort de la pandémie, seulement à Trois-Rivières, 14 889 doses avaient été distribuées dans la semaine du 9 janvier.
La clinique de Saint-Tite déménage aussi
De son côté, la clinique de vaccination de Saint-Tite, actuellement située au 375, rue Adrien-Bélisle, déménagera temporairement pour la saison estivale.
À partir du 16 juin et jusqu’au 29 septembre inclusivement, la vaccination sera offerte sans rendez-vous, tous les jeudis de 11 h à 17 h au CLSC de Saint-Tite, situé au 750, rue du Couvent.
Le déménagement libérera le local actuel pour permettre notamment la tenue des camps de jour de la Ville.
Le centre de vaccination sera de retour au Centre communautaire Armand-Marchand au début du mois d’octobre.
Toujours temps de se faire vacciner
Le CIUSSS continue d’encourager la population à se faire vacciner. Les derniers chiffres pour la Mauricie et le Centre-du-Québec indiquent que 64 % de la population a reçu sa 3e dose de vaccin alors que 17 % a obtenu sa 4e dose.
La barre des 2000 cas de COVID-19 testés par PCR a été dépassée, hier, pour la première fois depuis mi-février.
Le Dr Luc Boileau, directeur national par intérim de santé publique du Québec, tiendra un point de presse à 14 h. Photo : Radio-Canada/Sylvain Roy Roussel
Le directeur national de la santé publique a demandé, mardi, aux établissements de santé de se préparer « très rapidement » à la probabilité d’une 6e vague de COVID-19 au Québec et à l’administration d’une 4e dose de vaccin pour les aînés, a appris Radio-Canada. Les cas testés en laboratoire sont en hausse.
Même si la 6e vague n’est pas officiellement commencée au Québec, son éventualité préoccupe de plus en plus les autorités à mesure que les cas augmentent dans la province.
Québec annoncera aujourd’hui que la barre des 2000 cas positifs testés par PCR a été dépassée, hier, pour la première fois depuis mi-février, avec 2111 cas.
Le taux de positivité est lui aussi en hausse, à 13,3 %. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande que le taux de positivité soit inférieur à 5 % pendant au moins deux semaines avant de relâcher les restrictions.
En Europe, la 6e vague est officiellement commencée depuis le 14 mars.
Une 4e dose dès la semaine prochaine?
Un courriel envoyé aux PDG de Centre intégré de santé et de services sociauxCISSS et de Centre intégré universitaire de santé et de services sociauxCIUSSS, hier, indique qu’ils doivent être prêts très rapidement en envisageant une vaccination dès le début de la semaine prochaine.
Il a été question dans les communications au réseau de la santé de la préparation à une 4e dose de vaccin pour les aînés. Certains Québécois vulnérables ou âgés de plus de 80 ans ont déjà reçu une 4e dose.
Le responsable de la campagne de vaccination, Daniel Paré, doit s’adresser aux directeurs de vaccination à 11 h pour leur demander de se préparer à vacciner dans les milieux de vie pour aînés.
Le directeur national de la santé publique du Québec, Luc Boileau, tiendra un point de presse à 14 h.
Après l’appel aux retraités, c’était le dernier recours : demander l’assistance de l’Armée canadienne. Dans un système de santé qui manque cruellement de main d’œuvre, les militaires, tels les jokers d’un jeu de cartes, peuvent jouer n’importe quel rôle qu’on a besoin de leur attribuer.
La présence de soldats réservistes permet aux membres du personnel de la santé de se concentrer sur leurs tâches médicales. Photo: Radio-Canada/Myriam Fimbry
Depuis le début de janvier, des soldats réservistes de l’armée canadienne travaillent dans plusieurs sites de vaccination au Québec. Ils ont quitté leurs études ou leur emploi au civil, sur une base volontaire, pour « prêter main-forte », une expression souvent entendue depuis deux ans de pandémie.
Ils permettent aux infirmières ou aux médecins de se concentrer sur leurs fonctions. Leur présence est fort appréciée pour soulager le personnel, même si elle signifie, aussi, que notre système de santé souffre en ce moment d’un terrible manque de ressources.
Ils ne font pas de piqûres, mais ils contribuent à maintenir la cadence. Leurs tâches sont logistiques et administratives, très répétitives, comme c’est souvent le cas dans un centre de vaccination. Il faut entrer 20 fois, 30 fois par heure le même type d’information dans la base de données de Clic Santé, poser les mêmes questions. Il faut désinfecter 20 fois la même chaise. Tendre un nouveau masque à l’entrée, dire c’est par ici, suivez cette ligne-là.
Mais pour eux, c’est une mission comme une autre, même s’il n’y a pas de chars blindés à conduire, de sacs de sable à soulever ou d’enfants à sortir d’une maison inondée.
Ils ont déjà retroussé leurs manches pour le déluge du Saguenay de 1996, la crise du verglas de 1998, les inondations de 2017 et de 2019, la crise dans les Centre d’hébergement et de soins de longue duréeCHSLD de 2020, au début de la pandémie… Ils rappellent que c’est leur mandat premier : protéger la population civile canadienne.
Écoutez le reportage de Myriam Fimbry à ce sujet à l’émission Désautels le dimanche du 23janvier2022, à 10h.
Cavalier Ève Gauvreau, étudiante en techniques policières
Le cavalier Ève Gauvreau est âgée de 21 ans. Photo: Radio-Canada/Myriam Fimbry
C’est sa toute première opération sur le terrain. En tenue de camouflage kaki, avec un petit drapeau canadien sur le bras, Ève Gauvreau est une nouvelle réserviste de la division blindée de Trois-Rivières.
Cavalier, c’est son grade, qui n’a d’ailleurs rien à voir avec un cheval. Elle conduit plutôt des véhicules blindés lors de ses entraînements. Originaire de Joliette, elle étudie à Nicolet en techniques policières. Quand les Forces armées canadiennes ont cherché des volontaires pour aider les équipes de vaccination, elle a levé la main : Tout de suite, j’ai donné mon nom. J’espérais être choisie.
Tout le monde y donne du cœur et travaille vraiment fort, insiste-t-elle. Je trouvais ça poche un peu de ne pas pouvoir participer. De pouvoir enfin aider, je suis contente.
Assise à une table d’inscription, elle demande la carte d’assurance maladie et vérifie les données dans Clic Santé. Elle règle l’aspect administratif du rendez-vous, pendant que l’infirmière à ses côtés pose les questions d’ordre médical. En deux ou trois minutes, elles passent au suivant. Les gens défilent sans arrêt.
Les militaires et les travailleurs de la santé travaillent en étroite collaboration. Photo : Radio-Canada/Myriam Fimbry
Comme tous ses collègues de l’armée ici présents, elle peut aussi désinfecter des tables et des chaises. Ce n’est pas comme conduire un char blindé, mais la volonté de se dévouer à une tâche l’emporte. Tout le monde ici a le même objectif : c’est de faire une différence, souligne Ève Gauvreau. Peu importe le travail. Tsé, tout le monde est ici volontiers et arrive à avoir du fun. L’ambiance est vraiment bonne.
Le cavalier Gauvreau (les grades de l’Armée canadienne sont encore toujours masculins) est là depuis une semaine. Elle reconnaît que ce travail administratif répétitif peut sembler bien éloigné de l’esprit d’aventure et de bravoure qui incite parfois les jeunes à revêtir l’uniforme de soldat.
Non, c’est pas comme conduire un véhicule blindé, convient-elle, mais on va être là. Si tout le monde se tannait après une semaine, il n’y aurait plus personne. Puis ça prend du monde tout le temps pour faire ce travail-là.
Arrivée depuis une semaine au site de vaccination de Trois-Rivières, elle est déjà chargée de former une collègue : Marie-Andrée Robitaille, une réserviste de Québec.
Caporal Marie-Andrée Robitaille, musicienne
Le caporal Marie-Andrée Robitaille est dans l’Armée canadienne près de 20 ans. Photo: Radio-Canada/Myriam Fimbry
Diplômée du conservatoire de musique de Québec, Marie-Andrée Robitaille joue de la clarinette. Je suis rentrée dans les Forces armées par la musique. Une audition nationale à Ottawa pour un travail d’été, puis un cours de recrue.
Alors qu’elle ne pensait pas rester dans l’armée très longtemps, elle s’y trouve depuis maintenant près de 20 ans, au sein des Voltigeurs de Québec. Les valeurs militaires de travail d’équipe, d’entraide, d’engagement et de loyauté l’ont séduite. J’ai vraiment développé un grand sentiment d’appartenance avec mon unité, qui est le premier régiment canadien-français.
Elle a participé à des parades, à des concerts, à des tattoos, ces grands rassemblements de musiciens militaires venus de partout au Canada.
La voici en formation une journée à Trois-Rivières dans un cubicule de vérification des rendez-vous, en jumelage avec Ève Gauvreau. Beaucoup de choses à apprendre, mais ça se fait très bien.
Partie de Québec à 6 h du matin, la femme de 40 ans rentrera ce soir chez elle, avant de connaître son affectation des prochains jours.
« C’est un travail très répétitif. Je suis vraiment en admiration devant les gens qui font ça depuis des mois. On est vraiment contents de pouvoir libérer un peu ces gens-là. »— Une citation de Caporal Marie-Andrée Robitaille
L’armée est arrivée en renfort à Trois-Rivières au début du mois. Photo : Radio-Canada/François Genest
Elle voit défiler beaucoup de monde en une journée, sans arrêt. Je me sens très utile, affirme-t-elle. Je suis vraiment contente d’être là, à voir tous les gens qui sont vaccinés ici.
Sa vie civile est bien remplie, notamment en tant que mère d’un garçon de deux ans et demi. Elle s’est proposé de venir en renfort, parce que la vaccination est une cause qui lui tient particulièrement à cœur. En tant que musicienne et en tant que mère. Idéalement, on espère un retour à la vie normale, que les activités culturelles puissent recommencer.
À cause de la pandémie, elle envoie très peu son garçon à la garderie, pour ne pas risquer d’attraper la COVID, mais ça le coupe de la vie sociale, importante à son âge pour son développement. J’ai hâte de pouvoir socialiser mon jeune garçon davantage.
L’opération VECTOR
Quelque 250 militaires contribuent présentement à l’effort de vaccination au Québec;
Ils sont répartis dans les régions de Montréal, Mauricie–Centre-du-Québec, Estrie, Chaudière-Appalaches et Côte-Nord, dans un total de 14 centres de vaccination;
L’opération a été lancée le 3 janvier pour une durée de 30 jours, mais les besoins sont réévalués constamment.
Caporal-chef Pierrick Rouat, avocat en droit international
C’est le caporal-chef Pierrick Rouat qui a comparé le rôle variable des militaires à celui des jokers d’un jeu de cartes. Photo: Radio-Canada/Myriam Fimbry
Pierrick Rouat a un nom breton; son père est originaire de Brest. Il est réserviste à Trois-Rivières au sein du 12e Régiment blindé du Canada.
D’habitude, dans la vie civile, il est avocat en droit international. Il a longtemps travaillé pour une organisation non gouvernementale, Avocats sans frontières Canada. C’est ainsi qu’il a passé un an au Mali (en 2018-2019) comme conseiller juridique volontaire au sein de la Commission vérité, justice et réconciliation, pour appuyer des enquêtes sur les crimes de guerre et la défense des droits de la personne.
Comme réserviste, l’homme de 28 ans travaille une fin de semaine par mois minimum pour les Forces armées. Il participe à des entraînements pour se maintenir à niveau et à des cours à temps plein pour élargir ses compétences et passer au prochain grade. Même quand on pense qu’on sait, on a encore des choses à apprendre. C’est des défis en continu.
Tous les jeunes militaires rêvent d’être un jour déployés outre-mer. Pierrick Rouat revient justement d’une mission de six mois en Lettonie, dans le cadre de l’opération Réassurance de l’Organisation du traité de l’Atlantique nordOTAN en Europe centrale et en Europe de l’Est. Il était chargé de la coopération civilomilitaire. Un peu comme ici, sur le site de vaccination de Trois-Rivières.
« Je fais de la coordination entre les autorités civiles et l’armée. La mission qu’on a, d’accélérer la campagne de vaccination pour mieux protéger la population, je vais m’y dévouer totalement. »— Une citation de Caporal-chef Pierrick Rouat
Des centaines de militaires avaient déjà été déployés dans des CHSLD de la région de Montréal au printemps 2020. Photo: Radio-Canada/Ivanoh Demers
C’est la première fois qu’il travaille pour le système de santé du Québec et il ne s’ennuie pas depuis son arrivée, il y a une semaine.
J’ai appris à gérer une équipe sur le plancher de 10 personnes, préparer des horaires, des congés, note-t-il. C’est de la résolution de problèmes personnels et professionnels. J’ai appris à faire la liaison avec les autorités civiles, pour déplacer les membres de mon équipe en fonction des priorités. J’ai appris à utiliser les logiciels d’enregistrement de Clic Santé. J’apprends tous les jours!
Selon lui, l’atout des militaires, c’est d’être capables de faire n’importe quelle tâche, avec le sourire, tout simplement parce que c’est ce qu’on leur demande de faire. Les gestionnaires de la santé apprécient cette flexibilité.
« Dans un jeu de cartes, on est comme les jokers : on peut faire toutes les tâches! Évidemment, toutes les tâches dans le cadre de notre mandat. »— Une citation de Caporal-chef Pierrick Rouat
L’accueil de la population est excellent, assure Pierrick Rouat. Les gens sont reconnaissants. Ils nous remercient régulièrement. Quand ils ont le temps, ils nous posent des questions.
Par exemple, certains demandent des explications sur les divers symboles cousus sur l’uniforme, sur les grades… Ça fait drôle de voir l’armée, admet un monsieur. On n’est pas habitués. Mais ils sont là pour nous aider.
Caporal-chef Samuel Plamondon, réserviste à temps plein
Âgé de 22 ans, le caporal-chef Samuel Plamondon rêve d’être envoyé en mission à l’étranger. Photo: Radio-Canada/Myriam Fimbry
Samuel Plamondon ajuste son béret. C’est comme une famille. Je veux montrer à quelle famille j’appartiens, quel régiment. Je suis fier de le montrer. On peut lire sur son béret que cette famille, c’est le 12e Régiment blindé du Canada.
Basé à Trois-Rivières, où il est réserviste à temps plein, il a participé à l’intervention de l’armée lors des inondations de l’été 2019. Il emmenait en char blindé léger les premiers répondants vers des zones difficiles d’accès, ce qui permettait aux pompiers, ambulanciers et policiers d’apporter de la nourriture et des soins. Les populations civiles étaient très heureuses de nous accueillir, se souvient-il avec fierté.
Après ces deux missions en sol canadien, il aimerait bien un jour participer à un déploiement avec les Forces canadiennes à l’étranger : C’est comme un petit rêve d’enfant!
Depuis minuit samedi, les camionneurs qui franchissent la frontière canadienne doivent être entièrement vaccinés s’ils veulent éviter une quarantaine de deux semaines. Photo: AFP Via Getty Images/Geoff Robins
Depuis minuit samedi, les camionneurs qui franchissent la frontière canadienne doivent être entièrement vaccinés. Les camionneurs transfrontaliers canadiens qui ne le sont pas devront être placés en quarantaine, et les camionneurs américains pourront être refoulés avec leur cargaison.
L’industrie du camionnage estime que cette mesure mettra à l’écart environ 26 000 camionneurs, soit 15 % des effectifs – alors qu’il y a une pénurie de main-d’œuvre dans ce secteur.
L’impact le plus important devrait se faire sentir dans le panier d’épicerie, prévoient certains analystes. Le secteur agroalimentaire sera le plus touché par les retards de livraison dans de nombreuses épiceries.
C’est un poids de plus sur les chaînes d’approvisionnement qui sont déjà largement éprouvées, indique le professeur émérite à HEC Montréal, Jacques Nantel.
« C’est surtout dans le secteur alimentaire, notamment dans les produits frais [que] cela va avoir un impact [comme] sur les fruits et les légumes. »— Une citation de Jacques Nantel, professeur émérite à HEC Montréal
Les consommateurs doivent s’attendre à ce que les tablettes des supermarchés soient moins remplies, et que plusieurs produits coûtent plus cher.
Cette mesure crée un fardeau supplémentaire à toute la chaîne d’approvisionnement, mentionne Mélanie Parent, directrice générale de Transports Harold Carruthers inc. et Transport Lau-Ann. Il va y avoir des délais, le transport va en subir, et donc, les entreprises et par la suite, le consommateur, poursuit-elle.
Le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, persiste et signe, et croit que la décision d’exiger des camionneurs transfrontaliers d’être entièrement vaccinés est nécessaire pour protéger la santé des Canadiens et des camionneurs eux-mêmes.
Mesure exagérée
Mais les camionneurs trouvent la mesure exagérée, parce qu’ils ne sont pas en contact étroit avec beaucoup de gens lorsqu’ils sont aux États-Unis, plaident-ils.
« Pourquoi est-ce que [durant] la première vague, les camionneurs étaient considérés comme des héros, et que là, avec la réalité qu’ils ont, isolés dans un habitacle, ils ne représentent pas de risque de contamination? »— Une citation de André Durocher, responsable de la sécurité au groupe Trans-West
Alors pourquoi à ce moment-là faire une mesure qui vient pénaliser non seulement l’industrie du camionnage, mais aussi les consommateurs et la population? se demande encore M. Durocher, qui rappelle que les camionneurs ne sont pas moins nombreux que la population générale à être vaccinés contre la COVID-19.
Plus tôt cette semaine, le Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ) avait indiqué que cette nouvelle exigence aura des répercussions dans la province, puisque ce refus d’entrée au pays représentera entre 12 000 et 16 000 camionneurs de moins sur la route, alors que l’industrie est déjà aux prises avec une grave pénurie de camionneurs.
Environ 26 000 des 160 000 conducteurs qui effectuent régulièrement des trajets transfrontaliers seront mis à l’écart en raison de l’obligation vaccinale, a prévenu l’Alliance canadienne du camionnage et l’American Trucking Association, qui croit aussi que cela entraînera des hausses de prix des marchandises, comme la nourriture ou les appareils médicaux.
Restrictions imposées par les États-Unis le 22 janvier
Les États-Unis se préparent à imposer des restrictions similaires aux camionneurs canadiens dès le 22 janvier.
Soulignons qu’il y a eu une certaine confusion cette semaine entourant la vaccination obligatoire des camionneurs qui entrent au Canada, pour éviter la quarantaine, lorsque l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a annoncé mercredi le report de la mesure.
Photo: Christopher Black / Who / Agence France-Presse Le Dr Kobinger (sur la photo) juge que le projet du gouvernement Legault d’imposer une taxe santé aux personnes non vaccinées est guidé davantage «par la panique».
« Courir derrière un train en marche », c’est la stratégie peu efficace par laquelle l’humanité s’efforce, dose après dose, à lutter contre la COVID-19 après 22 mois de pandémie, plutôt que d’investir dans la mise au point de vaccins universels.
C’est l’image choisie par le Dr Gary Kobinger, expert mondial des vaccins contre les agents pathogènes infectieux émergents et nouveau directeur du laboratoire national de biodéfense (niveau de sécurité 4) de Galveston, au Texas, pour décrire l’assaut plus ou moins efficace mené actuellement contre le variant Omicron par les différents États.
« Là, on court après un train en marche qui va plus vite que nous, qu’on ne peut ni rattraper ni arrêter. Après plus de deux ans, il est temps de s’asseoir et de dire : “OK, en même temps qu’on court derrière ce train, ajoutons d’autres stratégies pour l’arrêter.” On ignore si le virus va évoluer vers une forme plus sévère ou plus contagieuse. C’est pour ça qu’on doit se préparer au pire et modifier nos stratégies vaccinales », souligne-t-il.
Le co-inventeur du vaccin contre l’Ebola et conseiller de l’Organisation mondiale de la santé sur les agents pathogènes prioritaires estime que la communauté scientifique doit, plutôt que bonifier sans arrêt les vaccins ciblés actuels, poursuivre la recherche fondamentale et collaborer pour créer des plateformes vaccinales universelles contre le SRAS-CoV-2 qui protégeraient l’humanité contre plusieurs coronavirus et divers variants.
Une grande part des fonds qui avaient été alloués à la recherche vaccinale sur la COVID-19 par les États est maintenant massivement détournée vers l’achat de milliards de millions de doses, déplore-t-il.
« Les gouvernements se disent : “À quoi bon financer d’autres avenues, puisqu’on a déjà des vaccins ?” » dit-il. Il existe des vaccins universels et polyvalents notamment contre l’influenza, qui protègent contre les souches les plus courantes des 20 dernières années.
« Développer un vaccin plus universel et plus efficace contre le coronavirus, ça veut dire retourner à la table à dessin et s’éloigner de l’approche actuelle. Ça veut dire rajouter du temps, facilement une année de travail, pour y arriver. Mais en ce moment, les décisions des gouvernements sont plus souvent basées sur la peur que sur la science. »
Une réaction de panique
Le Dr Kobinger juge que le projet du gouvernement Legault d’imposer une taxe santé aux personnes non vaccinées est guidé davantage « par la panique ». « Je ne fais pas de politique, mais je trouve que c’est une réaction précipitée à un processus tout à fait naturel qui va continuer de se produire, soit l’émergence d’un agent pathogène qui s’étend à l’échelle de la planète », affirme-t-il.
Somme toute, il est trop tard pour empêcher la réplication du SRAS-CoV-2 avec les armes actuelles. « C’est une illusion de penser que la vaccination va nous sortir de la pandémie. Elle réussit à diminuer la maladie et à sauver des vies, c’est le but. Mais cet agent pathogène s’est établi dans la population humaine et va désormais faire partie de notre environnement de maladies infectieuses », explique le Dr Kobinger.
En ce moment, les décisions des gouvernements sont plus souvent basées sur la peur que sur la science— Le Dr Gary Kobinger
L’objectif ne doit pas être de faire disparaître le virus — un but inaccessible, selon lui —, mais plutôt de s’adapter à sa présence et de limiter sa réplication d’ampleur « nucléaire », qui, elle, permet l’émergence de souches encore plus néfastes pour l’humanité.
« On a été trop optimistes dès le départ. Il faut toujours se préparer au pire. Le virus se réplique maintenant à des niveaux stratosphériques dans des communautés où il y a de 20 à 25 % de gens immunosupprimés en raison d’une infection au VIH non traitée, où les gens vivent les uns par-dessus les autres, ou parmi des groupes de personnes déplacées à cause de conflits politiques et des changements climatiques. Voir que les doses de vaccin ne sont pas attribuées en priorité à ces sous-groupes et penser qu’on va sortir de la pandémie, ça ne tient pas sur le plan scientifique », déplore-t-il.
Cela dit, l’ex-directeur du Centre de recherche en infectiologie de l’Université Laval croit que l’humanité doit apprendre de l’histoire des coronavirus. Ceux-ci ont toujours côtoyé l’humain, et la plupart demeurent assez inoffensifs. Mais c’est la première fois, dans l’histoire connue, qu’un coronavirus se propage aussi rapidement à travers le globe, convient-il.
C’est une illusion de penser que la vaccination va nous sortir de la pandémie— Le Dr Gary Kobinger
« Ça fait partie de l’apprentissage qu’il reste à faire, de comprendre que les maladies infectieuses ne disparaissent pas. Elles peuvent disparaître quand l’épidémie est freinée très tôt, comme ça a été le cas pour le SRAS, mais elles peuvent réémerger. On doit continuer de se préoccuper d’autres virus émergents qui continuent d’être présents, notamment du coronavirus causant le SRMO [syndrome respiratoire du Moyen-Orient], qui possède un potentiel de mortalité beaucoup plus élevé que le SRAS-CoV-2. Ça reste important d’endiguer cet autre agent pathogène, pendant qu’on a encore le temps, avant qu’il évolue vers une capacité de transmission aussi grande que le SRAS-CoV-2. »
L’infectiologue demeure relativement confiant face aux prochains mois et croit une éclaircie possible. « Le virus continuera-t-il à causer des perturbations sociales aussi grandes ? Personne ne peut l’assurer. Il évolue vers les voies respiratoires supérieures, où il cause moins de dommages, et non vers les poumons. C’est ce qui caractérise les coronavirus qui causent le rhume. Donc la propagation est accrue, mais la maladie est moins grave. Je pense qu’à l’été, on va se sortir la tête de l’eau, et que c’est probablement une des plus importantes vagues [la cinquième] qu’on aura. Mais personne ne peut l’affirmer [avec certitude]. »
Sous le coup d’une demande d’expulsion, la star mondiale du tennis a demandé à quitter l’hôtel de Melbourne où il est retenu afin de pouvoir s’entraîner avant l’Open d’Australie.
Des supporteurs de Novak Djokovic devant l’hôtel où le joueur de tennis serbe est retenu, à Melbourne, le 7 janvier 2022. HAMISH BLAIR / AP
Le flou entourant la situation vaccinale de Novak Djokovic commencerait-elle à se dissiper ? Selon un document déposé, samedi 8 janvier, au tribunal par ses avocats, le numéro un mondial du tennis bénéficie d’une exemption de vaccination contre le Covid-19 car il a contracté la maladie en décembre.
« La date du premier test Covid PCR positif a été enregistrée le 16 décembre 2021 », ont-ils déclaré dans un document déposé auprès du tribunal fédéral, qui cherche à faire annuler le rejet de son visa d’entrée en Australie. Djokovic avait atterri à Melbourne, mercredi, dans l’espoir de défendre son titre à l’Open d’Australie (17-30 janvier) et de remporter un 21e titre en Grand Chelem, ce qui constituerait un record. Le Serbe a été placé en rétention au Park Hotel de la capitale de l’Etat de Victoria après l’annulation de son visa, dans la nuit de mercredi à jeudi, car il ne remplissait pas les restrictions d’entrée sur le territoire imposées dans le cadre de la lutte contre le Covid-19.
Activités publiques sans masque après son test positif ?
Selon une publication de la Fédération de tennis de Serbie sur sa page Facebook, consultée samedi par l’Agence France-Presse (AFP), Novak Djokovic a toutefois assisté le 17 décembre, sans masque, à une cérémonie en l’honneur de jeunes joueurs serbes à Belgrade. Dans un communiqué, la Fédération annonçait que « le meilleur joueur de tennis sur la planète », « détenteur de 20 titres en Grand Chelem », avait remis coupes et diplômes à de jeunes joueurs.
« Seuls les enfants récompensés ont assisté à la remise des coupes, qui s’est déroulée dans le Novak Tennis Center » de Belgrade « en raison des mesures sanitaires liées à la pandémie », y lit-on. La publication contient plusieurs photos de « Nole », qui y pose avec des responsables de la fédération et une vingtaine d’adolescents, tous dépourvus de masque. Le joueur a par ailleurs assisté, le jour même où il a été diagnostiqué positif au SARS-CoV-2, à un autre événement public : la présentation d’un timbre à son effigie par la poste serbe. Il a lui-même publié une photo de la cérémonie sur Instagram.
Selon ses avocats, la star mondiale du tennis a demandé à quitter l’hôtel où il est retenu avec d’autres personnes en situation irrégulière afin de pouvoir s’entraîner avant l’Open d’Australie. Il ne sera en tout cas pas expulsé avant lundi, date d’une nouvelle audience devant un juge de Melbourne.
Dans une note envoyée aux joueurs et publiée par plusieurs médias australiens, la Fédération australienne de tennis assurait qu’une personne ayant récemment contracté le Covid-19 pouvait bénéficier d’une exemption à l’obligation d’être entièrement vaccinée. Le gouvernement australien a toutefois précisé que cette disposition n’était valable que pour les résidents australiens, non pour les citoyens étrangers voulant entrer dans le pays. Il a ajouté que le ministère de la santé en avait alerté la fédération dès novembre.
Le patron du tennis australien a vanté un « travail incroyable »
Dans une vidéo interne dévoilée samedi par le quotidien Herald Sun, le patron de la Fédération australienne de tennis, Craig Tiley, a pourtant vanté le « travail incroyable » de son équipe dans le cadre des problèmes de visa rencontrés par Novak Djokovic. La fédération, organisatrice de l’Open d’Australie, a été accusée d’avoir induit les joueurs en erreur lorsqu’elle leur a fait part des obligations en matière de vaccination contre le Covid-19 pour entrer dans le pays.
La veille, jour du Noël orthodoxe, Novak Djokovic s’est exprimé pour la première fois depuis son arrivée en Australie, remerciant ses soutiens « à travers le monde ». « Merci à ma famille, à mes proches, à la Serbie, et à tous les gens bons à travers le monde qui m’envoient leur soutien. Merci à Dieu pour la santé », a-t-il écrit sur Instagram dans un message en serbe.
Il a également souhaité un joyeux Noël aux orthodoxes, alors qu’une cinquantaine de personnes étaient réunies sous les fenêtres du centre de rétention où il est supposé se trouver, sa présence n’ayant pas été officiellement confirmée. « Nous venons le soutenir parce que c’est notre Noël et qu’il traverse une période difficile », a commenté Sash Aleksic, dans la foule mêlant militants défendant les droits des migrants, antivaxet fans du joueur.
Le président serbe, Aleksandar Vucic, a dénoncé une « cabale politique » et le chef de l’Eglise orthodoxe serbe a assuré à Djokovic dans un message que des millions de fidèles priaient pour lui à travers le monde.
La Tchèque Renata Voracova a dû quitter l’Australie
Deux autres personnes venues participer à l’Open d’Australie font l’objet d’une enquête, a par ailleurs confirmé la ministre de l’intérieur, Karen Andrews. La Tchèque Renata Voracova, qui se trouvait dans le même hôtel que Novak Djokovic, a quitté l’Australie après avoir elle aussi vu son visa annulé, a annoncé samedi le gouvernement.
L’imbroglio australien pose déjà des questions quant à la suite de la saison du numéro un mondial. S’il ne se vaccine pas, il pourrait devoir renoncer à d’autres compétitions, notamment aux Etats-Unis, où le vaccin est également obligatoire pour passer la frontière.
Côté Grand Chelem, le prochain tournoi est Roland-Garros, au printemps. La ministre française des sports, Roxana Maracineanu, a assuré vendredi que « des protocoles sanitaires imposés pour les grands événements par les fédérations » permettent « à quelqu’un comme Novak Djokovic de pouvoir entrer sur le territoire [français] ».
Les personnes âgées de 55 à 59 ans peuvent prendre rendez-vous dès aujourd’hui. Photo: Radio-Canada/Ivanoh Demers
Les Québécois âgés de 18 à 59 ans auront graduellement accès à la troisième dose de vaccin contre la COVID-19 dès mardi, à commencer par les plus âgés. Les plus jeunes devront quant à eux attendre au 21 janvier pour prendre rendez-vous.
Ce sont donc les personnes âgées de 55 à 59 ans qui peuvent prendre rendez-vous mardi. Celles qui ont entre 50 et 54 ans pourront en faire autant deux jours plus tard, dès jeudi.
Celles qui ont 18 ans et plus appartenant aux autres catégories d’âge pourront s’inscrire lors de six dates différentes, comprises entre les 10 et 21 janvier.
Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, veut qu’entre deux et trois millions de personnes par mois reçoivent le vaccin afin qu’en mars, toute la population québécoise soit protégée.
En début de semaine, moins de 20 % des Québécois âgés de 5 ans et plus avaient reçu leur troisième dose.
Le ministère de la Défense nationale a précisé que les équipes de reconnaissances effectuent d’abord une évaluation de la situation actuelle afin d’identifier les besoins précis et que, par la suite, le déploiement du nombre approprié de militaires aux endroits ciblés par la province sera effectué.
Durant la première vague de la pandémie de COVID-19, plus d’un millier de membres des Forces armées avaient été déployés dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) de la province, devenus des hécatombes à cause de la propagation du virus et du manque de personnel alors que de nombreux travailleurs de la santé tombaient malades.