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France: un homme fonce en voiture sur des militaires postés devant une mosquée

janvier 1, 2016

Lyon – Un homme a foncé vendredi au volant de sa voiture sur quatre soldats en faction devant une mosquée de Valence, dans le sud-est de la France, qui ont alors ouvert le feu, le blessant ainsi qu’un passant, a-t-on appris de sources officielles.

En début d’après-midi, l’homme, dont les motivations ne sont pas connues et qui a agi seul, a dirigé délibéremment à deux reprises son véhicule vers les militaires.

Les soldats ont riposté par des tirs de défense, selon un communiqué commun des ministres de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et de la Défense Bernard Cazeneuve.

Le conducteur a été grièvement blessé sans que son pronostic vital ne soit à l’heure actuelle engagé, ont précisé les ministres. Il a été touché à un bras et à une jambe et transféré à l’hôpital, selon la préfecture de la Drôme.

Une balle perdue a également blessé un passant au mollet, a précisé la préfecture.

Un des militaires a été touché par le véhicule et blessé au genou et au tibia.

J’apporte mon soutien aux militaires attaqués à Valence. Reconnaissance entière à toutes nos forces mobilisées pour la sécurité de la France, a twitté le Premier ministre Manuel Valls.

Suite aux attentats de janvier à Paris (17 morts), la France a déployé des militaires en renfort de la police pour assurer la sécurité de sites sensibles sur le territoire national.

Après les attaques jihadistes de novembre (130 morts), les effectifs de cette opération Sentinelle ont été portés à 10.000 hommes et femmes.

Quatre d’entre eux étaient en faction vendredi aux abords de la mosquée de Valence, un lieu très calme, où le culte se passe de manière apaisée, selon la préfecture.

Selon son recteur Abdallah Dliouah, l’agression des soldats est intervenue vers 14H30 (13H30 GMT) sur le parking de la mosquée, où il y avait foule entre deux offices en ce jour de prière pour les musulmans.

Romandie.com avec(©AFP / 01 janvier 2016 19h28)

Première greffe mondiale des deux jambes

juillet 13, 2011

Une équipe espagnole a transplanté un patient amputé pour lequel les prothèses n’étaient pas adaptées.

Dans la concurrence acharnée que se livrent les équipes de chirurgiens orthopédistes dans le monde, l’Espagne vient de marquer un point. Pour la première fois, des médecins ont greffé deux jambes à un patient d’une vingtaine d’années prénommé ­Hakim. Il avait été amputé à mi-cuisse suite à un accident et ne pouvait se déplacer qu’en fauteuil roulant. L’intervention qui s’est déroulée à l’hôpital universi­taire La Fe, à Valence, a commencé dimanche et s’est achevée lundi matin. Elle a nécessité la présence de plus de 35 médecins, infirmières et assistants.

Pedro Cavadas, le chirurgien qui a réalisé la greffe, est très connu dans le microcosme chirurgical. Aujourd’hui âgé de 46 ans, il avait, en 2008, réalisé la première double greffe de bras. C’est donc un pionnier de ce type d’interventions. Dans le monde, des médecins avaient déjà tenté de greffer des membres inférieurs, sans succès. Il s’agissait notamment d’une enfant née avec une sœur siamoise au Canada.

«Quand on est amputé des cuisses des deux côtés, il est très difficile de vivre avec des prothèses, explique le Dr Noël Martinet, spécialiste de médecine physique et de réadaptation à Nancy. Car on consomme beaucoup d’énergie à marcher de la sorte. Ces patients ont peu d’endurance et ne sont pas capables de franchir un trottoir sans canne anglaise.» Le Pr Jean-Michel Dubernard, qui avait, en 2000, réalisé la première double greffe bilatérale des mains et des avant-bras à Lyon se montre très enthousiaste. La question dans le cas de ce patient espagnol est de savoir s’il va réussir à s’approprier des jambes qui ne sont pas les siennes et faire en sorte qu’il ne boite pas. Si le Pr Dubernard estime que ce type de greffe «mérite d’être essayé» et qu’il s’agit d’une «innovation intéressante», ses confrères sont beaucoup plus réservés. «Certes, la prouesse technique est belle, estime le Dr Thomas ­Bauer, chirurgien orthopédiste à l’hôpital Ambroise-Paré (Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine). Mais il est plus compliqué de greffer un visage que des jambes! Le vrai problème est de voir si le patient va pouvoir s’en servir. D’accord, il a maintenant des jambes mais reste à savoir s’il ne va pas les utiliser comme des prothèses.»

«Étape critique»

À la différence de la greffe du membre en dessous du genou, la transplantation de la cuisse signifie notamment le raccordement du nerf sciatique qui donne la sensibilité à la jambe. En d’autres termes, pour pouvoir remarcher, le patient ne devra pas avoir de séquelles motrices. «S’il ne commande pas bien son pied, le patient restera en fauteuil roulant, ajoute le Dr Bauer. Rendez-vous dans un an ou un an et demi pour étudier les premiers résultats.» Le Pr Laurent Lantiéri qui avait réalisé à l’hôpital Henri-Mondor (Créteil, Val-de-Marne) la première greffe du visage et des deux mains sur un même patient grièvement brûlé, en 2009, est encore plus réservé. «Je suis très circonspect, confie-t-il. C’est très différent de transplanter un membre supérieur ou un membre inférieur. Avec les jambes, la consolidation est beaucoup plus longue. Et puis surtout, on ne s’appuie pas sur une main!» Pour lui, cette opération se résume à rebrancher un gros nerf, une grosse artère, une grosse veine. «Techniquement, ce n’est pas un problème. La question est que va-t-il se passer après? Aujourd’hui, il est trop tôt pour le savoir même si on commence à rentrer dans une zone de turbulences. Il faudra voir dans quinze jours si l’étape critique est passée, puis attendre six mois pour la consolidation et un an avant de se prononcer sur le succès de l’opération.» Dans tous les cas, le patient ne devrait pas remarcher avant une bonne année.

En France, on a dénombré 8000 amputations des membres inférieurs en 2010. Cette greffe relance le débat sur les transplantations «innovantes». Le Pr Dubernard déplore les freins que connaît la France dans ce type d’intervention. «On n’est pas aidé! On est même freiné. Nous vivons dans un système qui n’aime pas l’innovation, que ce soit l’administration ou les médecins qui ne voient pas l’intérêt de la greffe par rapport aux prothèses. Du coup, nous nous faisons doubler par les Espagnols et les Polonais qui ont les meilleures équipes de chirurgie de la greffe. Aux États-Unis, on fabrique des cornées, des vagins artificiels. Ici rien», regrette-t-il.

Lefigaro.fr par Anne Jouan