Après un premier contrat avorté avec le Royaume-Uni, le laboratoire franco-autrichien vient de conclure un accord avec la Commission européenne. Les premières livraisons pourraient débuter en avril 2022.
C’est sans nul doute un soulagement pour Valneva. La Commission européenne a annoncé mercredi 10 novembre avoir conclu un accord avec le laboratoire franco-autrichien pour l’achat de son vaccin contre le Covid-19. Selon les termes du contrat, la biotech, installée à Saint-Herblain près de Nantes, fournira aux pays membres de l’Union européenne jusqu’à 60 millions de doses de VLA2001 – le nom de son candidat-vaccin à virus inactivé –, au cours des deux prochaines années, dont environ 27 millions de flacons en 2022.
Après le camouflet infligé par le Royaume-Uni, qui avait brutalement rompu son contrat avec l’entreprise pharmaceutique il y a deux mois, et qui prévoyait la fourniture de 100 millions de doses à Londres, la commande de la Commission européenne arrive à point nommé pour Valneva. La société, qui travaille sur l’élaboration de son vaccin contre le Covid-19 depuis le printemps 2020, avait dévoilé mi-octobre des résultats « initiaux positifs » de ses essais cliniques de phase 3 – dernière étape avant la mise sur le marché – pour son produit.
Ce nouveau vaccin viendra compléter l’arsenal mis à disposition par l’Union européenne pour répondre à la crise sanitaire. « Le vaccin Valneva ajoute une autre option à notre vaste portefeuille, une fois que son innocuité et son efficacité auront été prouvées par l’Agence européenne des médicaments », a commenté la commissaire européenne à la santé, Stella Kyriakides.
L’annonce du contrat européen a redonné des couleurs à la société
L’arrivée de ce vaccin à virus inactivé, une technologie plus « traditionnelle » que celle de l’ARN messager utilisée par les vaccins de Pfizer-BioNTech et Moderna – les deux solutions les plus administrées aujourd’hui en Europe –, pourrait notamment convaincre certains adultes aujourd’hui réticents à se faire vacciner. Les Etats-membres pourraient également décider de faire don d’une partie de ces vaccins aux pays à revenu faible et intermédiaire, où les taux de vaccination sont encore faibles.
Il reste désormais au laboratoire franco-autrichien à obtenir une approbation des autorités réglementaires européennes afin de débuter la commercialisation de son produit. L’agence européenne des médicaments devrait bientôt dans ce cadre, commencer la revue progressive des données du VLA2001. Sous réserve d’une autorisation, les premières livraisons de vaccins, dont Valneva a déjà entamé la production depuis plusieurs mois, arriveront en avril 2022.
En attendant, l’annonce du contrat européen a redonné des couleurs à la société, qui avait chuté en Bourse après la résiliation du contrat avec Londres. Le titre progressait de plus de 20 % en milieu d’après-midi mercredi.
Avec Le Monde par Zeliha Chaffin