Quelque 3000 personnes ont participé au défilé du Nouvel An lunaire à Vancouver. Photo: Radio-Canada/Geneviève Lasalle
Des milliers de personnes sont descendues dans les rues du quartier chinois historique de Vancouver pour célébrer le Nouvel An lunaire et regarder le passage d’un énorme défilé, le premier depuis la venue de la pandémie en 2020.
Des danses traditionnelles du dragon et du lion, des arts martiaux, des groupes communautaires et musicaux ont contribué à une atmosphère festive.
Un dragon a fait parti du défilé. Photo: Radio-Canada/Geneviève Lasalle
Le premier ministre Justin Trudeau, le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilièvre, et le chef du Nouveau Parti démocratique fédéral, Jagmeet Singh, ont assisté à l’événement, considéré comme le plus grand de son genre au pays.

Justin Trudeau, David Eby, et et Jagmeet Singh, au défilé. Photo: La Presse Canadienne/Darryl Dyck
Si l’ambiance manifestait de la gaieté, la nouvelle d’une fusillade en Californie a interpellé des participants. L’attaque a fait 10 morts samedi soir dans une salle de bal à Monterey Park où les gens célébraient le Nouvel An lunaire.
C’est un rappel de l’importance de rassemblements comme ceux-ci : pour combattre la haine, le racisme, se réunir et célébrer notre diversité culturelle en Colombie-Britannique
, a déclaré David Eby.
Le défilé du Nouvel An lunaire a attiré les foules dans le quartier chinois. Photo: Radio-Canada/Geneviève Lasalle
Le défilé marque le début de l’année du lapin, un bon augure, selon un organisateur de l’événement, Frank Huang :
« Le lapin symbolise la gentillesse et la paix. Nous espérons que le lapin apportera de la paix et de l’harmonie à notre communauté, et qu’il amènera les gens à fréquenter ce quartier en plus grand nombre. »— Une citation de Frank Huang, un des organisateurs du défilé
Des participants au défilé du Nouvel An lunaire de Vancouver. Photo: Radio-Canada/Geneviève Lasalle
Une participante du défilé marquant le Nouvel An chinois à Vancouver Photo: Radio-Canada/Geneviève Lasalle
Le défilé à travers les yeux de participants
Une résidente de Richmond originaire de Chine, Shelly Pan, attendait sur le trottoir pour voir ses enfants passer avec leur troupe de scouts. Elle veut que ses enfants, nés au Canada, conservent une connaissance de la culture de leurs ancêtres.
« Je suis très fière qu’à Vancouver, nous ayons la chance de maintenir notre culture. Je vois beaucoup de personnes au défilé, toutes cultures confondues. Au travail, beaucoup de mes collègues viennent me souhaiter une bonne année lunaire. J’ai donc l’impression que la culture chinoise est de plus en plus acceptée. »— Une citation de Shelly Pan, spectatrice au défilé

« Je veux que mes enfants gardent notre langue. La langue porte avec elle la culture », dit Shelly Pan, dont les enfants participent au défilé dans leur groupe de Scouts. Photo : Radio-Canada/William Burr
Un autre spectateur, Mike Thien, amenait ses enfants à leur premier défilé, ce qui lui rappelle ses propres souvenirs de son enfance à Taïwan. Selon lui, les célébrations du Nouvel An peuvent rassembler les gens dans un moment où certains pays, comme le Taïwan et la Chine, ne s’entendent pas. C’est un moment pour mettre de côté nos différences. Tout le monde vient ici pour la même raison : profiter du moment.

Anna et Mike Chien amènent leurs garçons à leur premier défilé du Nouvel An lunaire. Photo : Radio-Canada/William Burr
Je crois qu’aujourd’hui, on côtoie tellement de différentes cultures dans cette ville, et c’est bien de pouvoir vivre cette expérience au maximum et la célébrer
, déclare un autre spectateur, Phillippe White, qui est venu avec ses deux garçons observer le défilé dans le quartier chinois.

Philippe White est venu avec ses deux garçons. Photo : Radio-Canada/William Burr
Une autre spectatrice, Angela Tan, se réjouit que ses grands-parents aient finalement pu rendre visite à sa famille à Vancouver pour le Nouvel An, après de longues périodes de confinement cette année en Chine.
« Le Nouvel An signifie la tradition, l’union de notre famille, et les valeurs que nous partageons, soit les valeurs que nous avons apportées de Chine. »— Une citation de Angela Tan, spectatrice

« Le Nouvel An lunaire est une énorme partie de notre identité. On veut la préserver et la célébrer », dit Angela Tan (à gauche). Photo : Radio-Canada/William Burr
Christine Joinville est venue assister au défilé tout simplement parce qu’elle apprécie les cultures asiatiques : J’enseigne dans une école ou la moitié de ma classe est d’origine asiatique.
J’ai une petite fille qui vient d’Égypte en ce moment, dit-elle, un petit garçon qui vient d’Ukraine, une petite fille de Russie. J’en ai un qui parle allemand, et un autre qui parle italien, et puis des autres qui parlent chinois ou japonais, ou le fidjien, et tout le monde apprend le français, en plus.
Au Canada, les cultures se mélangent bien
, souligne Christine Joinville. Elles ne se mélangent pas bien partout dans le monde.

L’enseignante Christine Joinville, avec son partenaire Gordon Wark. Elle est responsable d’une classe multiculturelle, à Richmond : « Certains élèves ont même quatre langues. C’est une ouverture d’esprit extraordinaire.» Photo : Radio-Canada/William Burr
Radio-Canada par William Burr avec les informations de Susana da Silva