Un chiffre sans appel. Selon un sondage réalisé par l’institut Ipsos pour le Conseil représentatif des associations noires (Cran) et relayé ce mardi 14 février par Le Parisien, plus de neuf Français noirs ou métisses sur dix (91 %) disent avoir été, au moins une fois, victimes d’une discrimination à caractère racial. Dans le détail, une personne interrogée sur quatre (25 %) dit en être victime « souvent », quand près d’une personne sondée sur deux (44 %) dit en être victime « de temps en temps ». En 2007, dans une autre étude commandée par le Cran en 2007, 56 % des personnes noires disaient avoir été touchées, au moins une fois au cours de leur vie, par des actes racistes.
Selon ce nouveau sondage, les faits de discrimination ont principalement lieu dans l’espace public (41 %), devant le lieu de travail (31 % des personnes noires ou métisses se disent concernées) et dans les magasins (21 % des sondés concernés). « Il y a aujourd’hui une libération de la parole raciste et une augmentation des idées extrémistes. Nous avons voulu, avec cette étude, essayer de mesurer le phénomène. Résultat : il est massif », estime le président et fondateur du Cran, Patrick Lozès, auprès de nos confrères. Force est de constater que cette « libération de la parole raciste » touche également des lieux censés être des sanctuaires. Ainsi, 14 % des Noirs et métisses expliquent avoir été victimes d’une discrimination à caractère racial à l’école et à l’université. Par ailleurs, 12 % des sondés indiquent en avoir été victimes dans le cadre de leurs loisirs.
Comment se manifestent ces discriminations raciales dans la vie quotidienne ? Pour près de six personnes noires sur dix interrogées (58 %), cela s’illustre par des « attitudes dédaigneuses, méprisantes ou irrespectueuses ». Souvent, ce racisme intervient lors de la recherche d’un emploi, rapporte l’étude : 53 % des sondés ont des « difficultés à décrocher un entretien », 49 % essuient des « refus d’embauche » ou « de promotion ». Indicateur encore plus inquiétant, 33 % des personnes sondées estiment faire face à des « difficultés d’accès aux soins ».
Le représentant des associations noires ne veut, néanmoins, pas céder à la fatalité. « Il y a une bonne nouvelle. Une grande majorité considère la question prioritaire et appelle les pouvoirs publics à agir, ce qui signifie que si on ne se contente pas de ne rien faire, les choses peuvent changer. Rien n’est ancré, en réalité », assure-t-il à nos confrères. En janvier dernier, le gouvernement a mis sur la table un plan antiracisme. S’il salue l’initiative, Patrick Lozès estime qu’il y a eu un manque de concertation avec les acteurs.
Un enfant syrien dans un refuge temporaire de la ville de Maarat Misrin, dans la province rebelle d’Idleb, en Syrie, après le tremblement de terre du 6 février 2023. Photo : Getty Images/Abdulaziz Ketaz/ AFP
Deux séismes majeurs ont secoué en quelques heures lundi le sud-ouest de la Turquie et le nord-ouest de la Syrie, détruisant des milliers de bâtiments.
Des dizaines de milliers de personnes sont par ailleurs sans abri, en plein hiver, et ont du mal à obtenir de la nourriture, de l’eau et un toit.
Le ministre Fraser a indiqué cette semaine que son ministère tentait de déterminer l’effet que pourrait avoir une mesure accélérée d’immigration sur les demandeurs de résidence permanente qui sont déjà dans le système canadien.
« C’est une réflexion que nous avons présentement. Nous essayons de comprendre quel serait l’impact sur les demandeurs qui sont dans le système. »— Une citation de Sean Fraser, ministre fédéral de l’Immigration
Le ministre fédéral de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Sean Fraser Photo : La Presse Canadienne/Adrian Wyld
Aide sur le terrain
Le Canada a par ailleurs envoyé mercredi dans la région une équipe d’évaluation des catastrophes, afin de déterminer quelle aide supplémentaire serait nécessaire pour contribuer aux efforts de secours.
Une équipe d’experts en recherche et sauvetage de la Colombie-Britannique, qui a offert son aide de manière indépendante, devait commencer le travail sur le terrain dès l’aube jeudi, heure locale.
Alors que le temps presse pour retirer vivantes le plus grand nombre de victimes possibles des décombres, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, presse la communauté internationale de fournir de l’argent à la Turquie et à la Syrie, et de travailler sur l’accès physique de l’aide aux régions syriennes frappées par le tremblement de terre.
Certains groupes, dont la Fédération des associations canado-turques, ont exhorté Ottawa à faire beaucoup plus. Mais jeudi, plus de trois jours après les séismes, l’espoir de retrouver beaucoup plus de survivants dans les décombres commençait à s’estomper.
Le bilan des morts signalés jusqu’ici dépasse celui du tremblement de terre de 2011 au large de Fukushima, au Japon, qui avait déclenché un tsunami, tuant plus de 18 400 personnes.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié une estimation, toujours incomplète, lundi à l’occasion de la COP27 sur le climat. Celle-ci affirme qu’au moins 15 000 décès en Europe sont directement liés aux graves vagues de chaleur ayant affecté le continent durant l’été 2022. Ce bilan, qui inclut 4 500 morts en Allemagne, près de 4 000 en Espagne, plus de 3 200 au Royaume-Uni et un millier au Portugal, « devrait augmenter, plusieurs pays ayant rapporté des surmortalités liées à la chaleur », indique la directeur de la branche européenne de l’OMS, Hans Kluge, dans un communiqué.
L’OMS souligne ainsi que l’Institut français de la statistique, l’Insee, a enregistré une surmortalité de 11 000 personnes durant l’été 2022 par rapport à l’été 2019 précédant la pandémie de Covid, « probablement » expliquée par les très fortes chaleurs enregistrées en juin et en juillet, notamment. Selon les données de l’OMS, les températures extrêmes sont responsables de 148 000 décès en Europe depuis 50 ans. Avec 15 000 morts et sans doute plus en une seule année, 2022 représenterait à elle seule plus de 10 % de ce total.
« Le changement climatique nous tue déjà, mais une action forte aujourd’hui peut éviter davantage de morts », souligne l’organisation onusienne de la santé, au moment où se tient la COP27 en Égypte. Selon un rapport de l’ONU publié la semaine dernière, le continent européen est celui qui se réchauffe le plus rapidement, enregistrant une hausse des températures plus de deux fois supérieure à la moyenne planétaire au cours des trente dernières années.
De nombreux enfants autochtones ont été victimes de violences dans les pensionnats gérés par l’Église. Photo : Radio-Canada/Olivia Laperrière-Roy
Le pape François a confié mercredi avoir reçu comme une « gifle » les témoignages d’Autochtones victimes de violences dans des pensionnats gérés par l’Église, lors de son voyage au Canada la semaine dernière.
Le souverain pontife est revenu samedi d’un voyage de six jours où il a rencontré des représentants des Premières Nations, des Métis et des Inuit, auxquels il a demandé pardon pour ce qu’il a appelé le mal commis dans ces pensionnats, mis en place par les gouvernements de l’époque, mais administrés en majorité par l’Église catholique.
Je vous assure que lors de ces réunions, en particulier la dernière, j’ai reçu comme une gifle la douleur de ces gens, a déclaré le pape François lors de l’audience générale hebdomadaire au Vatican.
Entendre des personnes âgées qui ont perdu des enfants, qui ne savent pas où ils sont a été un moment douloureux, a-t-il souligné.
Dans son discours, le pape n’a pas fait référence à la doctrine de la découverte, en vertu de laquelle les peuples qui n’étaient pas chrétiens – comme les Autochtones– pouvaient, selon l’Église, lui être assujettis.
Cette doctrine a permis de justifier, juridiquement et moralement, la dépossession coloniale des Premières Nations, Inuit et Métis, selon l’Assemblée des Premières Nations (APN).
Dans son discours, mercredi, le pape François a néanmoins évoqué la mentalité de colonisation […] encore présente aujourd’hui, qui se manifeste sous différentes formes.
Elle menace les traditions, l’histoire et les liens religieux des gens en gommant les différences, en se concentrant seulement sur le présent et en négligeant les plus faibles et les plus fragiles, a-t-il déclaré.
Le pape a conclu son voyage canadien vendredi à Iqaluit, capitale du vaste territoire du Nunavut dans l’archipel arctique, où il a de nouveau demandé pardon pour les violences dans les 139 pensionnats où environ 150 000 enfants autochtones ont été envoyés de la fin du 19e siècle aux années 1990.
De nombreux enfants y ont été victimes de violences et au moins 6000 y sont morts de maladie, de malnutrition ou de négligence dans ce que le souverain pontife a qualifié de « génocide » après son voyage.
Par Radio-Canada avec les informations de Agence France-Presse
Le président de la Conférence des évêques catholiques du Canada, Mgr Raymond Poisson (à gauche), a accueilli le pape avec des mots de bienvenue à l’intérieur de la basilique-cathédrale de Notre-Dame-de-Québec. Photo : Radio-Canada
Le pape François a demandé pardon jeudi à toutes les victimes d’abus sexuels commis par des membres de l’Église catholique au Canada. Il a également invité le clergé canadien à se montrer humble et crédible dans le processus de réconciliation avec les Autochtones en rejetant notamment tout sentiment de supériorité ou de malveillance à leur égard.
Devant des membres du clergé canadien et des agents pastoraux laïcs réunis à la basilique-cathédrale de Notre-Dame-de-Québec, le souverain pontife a mentionné que l’Église au Canada avait commencé un nouveau parcours après avoir été blessée et choquée par le mal perpétré par certains de ses enfants.
Je pense en particulier aux abus sexuels commis contre des mineurs et des personnes vulnérables, des scandales qui appellent des actions fortes et un combat irréversible, a déclaré le pape, avant de demander pardon aux victimes.
« Je voudrais, avec vous, demander à nouveau pardon à toutes les victimes. La douleur et la honte que nous ressentons doivent devenir une occasion de conversion : plus jamais ça! »— Une citation de Extrait de l’homélie du pape François
Le pape a invité le clergé canadien à s’inspirer de saint François de Laval dans ses relations avec les Autochtones. Photo : Radio-Canada/Olivia Laperrière-Roy
Le chef du Saint-Siège a immédiatement enchaîné en fustigeant l’exclusion de toute culture au nom d’une prétendue supériorité, une référence directe à la participation de l’Église aux politiques d’assimilation des Autochtones, dont le système des pensionnats.
En pensant au parcours de guérison et de réconciliation avec nos frères et sœurs autochtones, que la communauté chrétienne ne se laisse plus jamais contaminer par l’idée qu’il existe une supériorité d’une culture par rapport à une autre et qu’il soit légitime d’utiliser des moyens de coercition contre les autres, a insisté le pape.
S’inspirer de François de Laval
Il a enjoint aux responsables de l’Église catholique au Canada de s’inspirer de son premier évêque, saint François de Laval, qui fulminait contre ceux qui exploitent les Autochtones en les incitant à consommer des boissons pour les arnaquer.
« Ne permettons à aucune idéologie d’aliéner et de confondre les styles et les modes de vie de nos peuples pour tenter de les soumettre et de les dominer. »— Une citation de Extrait de l’homélie du pape François
Pour mettre fin à cette culture de l’exclusion, il faut commencer par nous, a poursuivi le pape, qui a exhorté les pasteurs et les agents pastoraux à ne pas se sentir supérieurs et à ne pas voir leur service comme un pouvoir.
Le pape François et le cardinal archevêque de Québec, Gérald Cyprien Lacroix, se sont recueillis près du tombeau de saint François de Laval. Photo : Radio-Canada
Comme il le fait lors de la plupart de ses visites à l’étranger, le pape tenait à rencontrer des représentants locaux de l’Église catholique à l’occasion de la prière du soir, également appelée vêpres.
Il s’agissait de la dernière action liturgique à être célébrée par le pape durant son voyage apostolique au Canada.
Le président de la Conférence des évêques catholiques du Canada, Raymond Poisson, et le cardinal archevêque de Québec, Gérald Cyprien Lacroix, étaient sur place.
Message attendu
Comme prévu, le chef du Saint-Siège a donc profité de son homélie pour faire part de ses observations, préoccupations et attentes à l’égard des évêques canadiens et de leurs collaborateurs.
En matinée, le pape a célébré une messe à la basilique de Sainte-Anne-de-Beaupré. Photo : Radio-Canada/Olivia Laperriere-Roy
Selon Alain Bouchard, chargé de cours à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval, en évoquant les abus sexuels commis par des membres de l’Église, le pape a lancé un message clair au clergé canadien.
Il y a un mot d’ordre. Il termine en disant : plus jamais, mais ça prend un combat irréversible, ça prend des actions fortes. Alors ça, c’est un message qu’il passe au clergé, c’est-à-dire qu’à partir de maintenant, le clergé canadien a comme mandat, face à cette question-là, d’agir et de poser des gestes, a analysé M. Bouchard en entrevue au Téléjournal Québec.
Des abus nommés
La sénatrice Michèle Audette, membre de la communauté innue, était émue après avoir entendu le pape évoquer enfin les abus sexuels de l’Église devant des membres du clergé.
Celle qui a été commissaire à l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées de 2016 à 2019 avait une pensée particulière pour les victimes qui ont assisté à la messe du pape François à Sainte-Anne-de-Beaupré, jeudi matin, au cours de laquelle les abus sexuels n’ont pas été mentionnés.
Michèle Audette s’est réjouie de ce que le pape évoque les abus sexuels commis par des membres de l’Église (archives). Photo : The Canadian Press/David Lipnowski
C’est notre vie, c’est mes amis, c’est tout le monde qui est dehors, que vous ne voyez pas, qui ont été touchés, qui ont été affectés et qui ne l’ont pas entendu aujourd’hui, mais qui ont accepté pareil cette messe-là. Ils l’ont trouvée belle, a indiqué Mme Audette à l’animateur Bruno Savard lors d’une émission spéciale sur les ondes de RDI.
Alors, comprenez-vous que, quand je vais vous dire bye-bye tout à l’heure, bien, je vais leur dire : vous pouvez lire ce que le pape a dit ce soir à d’autres Autochtones, à d’autres leaders puis à la planète au complet, a ajouté la sénatrice.
Le pape François partira de Québec vendredi pour se rendre à Iqaluit, dernière étape de son pèlerinage au Canada.
Le pape François s’est vu remettre une coiffe traditionnelle autochtone à la fin de son discours, lundi, à Maskwacis, en Alberta. Photo : Reuters/Guglielmo Mangiapane
Le pape François a de nouveau demandé pardon aux peuples autochtones « pour les crimes commis par de nombreux chrétiens envers eux » et a reconnu que ces excuses constituaient la première étape d’un long processus de réconciliation.
Il s’agissait de ses premières paroles publiques au Canada, adressées aux milliers de personnes, surtout des survivants des pensionnats et leurs familles, rassemblées à Maskwacis, une communauté crie de l’Alberta.
« Je voudrais le répéter avec honte et clarté : je demande humblement pardon pour le mal commis par de nombreux chrétiens contre les peuples autochtones. »— Une citation de Le pape François
Je demande pardon pour la manière dont, malheureusement, de nombreux chrétiens ont soutenu la mentalité colonisatrice des puissances qui ont opprimé les peuples autochtones, a affirmé le pape, suivi d’applaudissements de la foule.
Je suis affligé, a-t-il continué. Je demande pardon, en particulier, pour la manière dont de nombreux membres de l’Église et des communautés religieuses ont coopéré, même à travers l’indifférence, à ces projets de destruction culturelle et d’assimilation forcée des gouvernements de l’époque, qui ont abouti au système des pensionnats.
Il a également parlé des nombreux cas exemplaires de dévouement envers les enfants et de la présence de la charité chrétienne dans les pensionnats.
Néanmoins, les conséquences générales des politiques liées aux pensionnats ont été catastrophiques, a-t-il admis.
Dans l’assistance, de nombreux survivants étaient en pleurs et en profondes réflexions.
Certains d’entre vous sont certainement en difficulté pendant que je vous parle, a reconnu le souverain pontife. Il est cependant important de faire preuve de mémoire pour éviter l’oubli, parce que l’oubli mène à l’indifférence.
Et le contraire de l’amour, ce n’est pas la haine, c’est l’indifférence, a-t-il ajouté.
Ces excuses étaient similaires à celles prononcées au Vatican plus tôt cette année. Le pape a en effet demandé pardon pour les crimes commis par des membres de l’Église sans toutefois reconnaître le rôle de l’institution en soi.
« Je vous demande pardon »
Au premier jour de sa visite au Canada, dans la région d’Edmonton, en Alberta, le pape François a demandé pardon aux Autochtones qui ont été arrachés à leurs familles et envoyés dans les pensionnats. Plus de 60 % de ces écoles étaient gérées par l’Église catholique. Environ 150 000 enfants ont été forcés de les fréquenter. Reportage de Mathieu Gohier.
Une première étape
Le pape François a par ailleurs reconnu que davantage doit être fait, outre la demande de pardon.
Considérant l’avenir, rien ne doit être négligé pour promouvoir une culture capable non seulement de faire en sorte que de telles situations ne se reproduisent pas, mais encore que celles-ci ne puissent trouver de terrain propice à la dissimulation et la perpétuation, a-t-il soutenu.
« Une partie importante de ce processus consiste à mener une sérieuse recherche sur la vérité du passé et à aider les survivants des pensionnats à entreprendre des chemins de guérison pour les traumatismes subis. »— Une citation de Le pape François
Le pape a notamment appelé à ce que les chrétiens et la société civile puissent respecter l’identité et l’expérience des peuples autochtones.
J’espère que des moyens concrets seront trouvés pour les connaître et les apprécier, en apprenant à avancer tous ensemble, a-t-il dit.
Avant cette allocution du pape, un discours de bienvenue a été énoncé par Wilton Littlechild, un survivant du pensionnat Ermineskin et ancien commissaire de la Commission de vérité et réconciliation.
Le discours officiel du pape s’est tenu sur le site réservé au pow-wow de Maskwacis. Des danses et des chants traditionnels l’ont d’ailleurs accueilli sur les lieux.
Je me suis revu enfant
Evelyn Korkmaz, survivante du pensionnat de Sainte-Anne, en Ontario, dit avoir attendu 50 ans pour enfin entendre des excuses du pape.
Je suis reconnaissante d’avoir vécu assez longtemps pour vivre ce jour, a-t-elle affirmé en conférence de presse.
Malheureusement, bon nombre de mes amis et camarades du pensionnat ne sont plus parmi nous et n’ont pas pu entendre ces excuses, a-t-elle dit. Les traumatismes qu’ils ont vécus ont eu raison d’eux par le suicide ou la consommation.
J’aurais aimé voir un plan précis du Vatican sur ce qu’il compte faire pour la réconciliation, a-t-elle ajouté.
Mon cœur s’est brisé pour tous les survivants présents. C’était beaucoup d’émotions au même moment, a confié l’un des chefs de Maskwacis, Randy Ermineskin. Je suis allé au pensionnat ici et quand j’attendais le pape, je me suis revu enfant.
Après aujourd’hui, a-t-il poursuivi, je veux qu’on se concentre sur l’espoir. Nous avons la chance de prendre la parole et de continuer de faire avancer la vérité.
La militante et professeure Cindy Blackstock a pour sa part partagé une réaction vidéo sur les réseaux sociaux. Pour elle, ce sont les actions qui suivront qui comptent le plus.
Ces excuses ne doivent pas être jugées sur la base des mots ‘’je suis désolé’’, mais plutôt sur les actions qui seront par la suite engendrées, a-t-elle dit.
Est-ce que le Vatican donnera un accès complet à ses documents? Est-ce qu’il y aura une réforme interne pour assurer que les abus d’enfants seront éliminés de l’Église? Est-ce que le Vatican prendra la responsabilité des sévices vécus par les enfants?, s’est-elle interrogée.
Le pape demande pardon aux Autochtones
Le pape François est visite au Canada. Il reconnaît les torts de l’église et présente ses excuses aux Autochtones. Entrevue avec Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador.
Le ministre fédéral des Relations Couronne-Autochtones était présent à Maskwacis.
Je ne peux pas parler au nom des survivants, mais aujourd’hui j’ai vu beaucoup de pleurs, les gens étaient définitivement touchés; par contre, il est certain qu’il y aura aussi de la déception, a-t-il déclaré aux médias.
Il est clair que ces excuses ne doivent pas être une finalité, a-t-il ajouté. Il y a encore beaucoup de travail à faire, notamment l’accès aux documents, et on espère pouvoir compter sur la collaboration et le soutien de l’Église catholique pour la suite.
Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a quant à lui émis une déclaration écrite.
« L’événement qui nous a rassemblés aujourd’hui à Maskwacis est le fruit du courage, des efforts de sensibilisation et de la persévérance des Survivants des Premières Nations, inuits et métis qui ont relaté leurs souvenirs douloureux et raconté leurs expériences », a-t-il écrit.
« Aujourd’hui, nous pensons aux enfants qui ont été arrachés à leur famille et privés de leur enfance. »— Une citation de Justin Trudeau, premier ministre du Canada
« La réconciliation est l’affaire de tous les Canadiens. […] Personne ne doit oublier ce qui s’est passé dans les pensionnats du Canada, et nous devons tous veiller à ce que cela ne se reproduise jamais. »
La gouverneure générale du Canada, Mary Simon, était aussi présente et a réagit par écrit plus tard en soirée. « Certains faits sont indéniables. Il est difficile d’être confronté à notre véritable histoire. […] Plusieurs enfants et familles ne s’en sont jamais remis. Plusieurs enfants ne sont jamais rentrés chez eux. »
« Pour les peuples autochtones, ce moment n’est ni le début ni la fin du parcours de guérison. En tant que pays, nous devons nous interroger : Quelle est notre prochaine étape? Quelle est la société à laquelle nous aspirons? »— Une citation de Mary Simon, gouverneure générale du Canada
La gouverneure générale Mary Simon a rencontré le pape François à son arrivée sur le tarmac. Photo : La Presse Canadienne/Nathan Denette
Une arrivée dans l’humilité
C’est un pape d’une humilité et d’une simplicité étonnantes, malgré l’important cortège de sécurité l’entourant, qui est arrivé à Maskwacis autour de 10 h, heure locale.
Après une visite privée à l’église locale Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, il s’est rendu en fauteuil roulant jusqu’au cimetière d’Ermineskin au son du tambour de l’aîné Jerry Saddleback. Le pape y a pris quelques instants pour prier en silence.
Le pape François a prié en silence devant les tombes du cimetière de Maskwacis, en Alberta, à l’occasion de sa rencontre avec la communauté autochtone, et il a visité le site de l’ancien pensionnat Ermineskin. Photo : Reuters/Guglielmo Mangiapane
Ensuite, le chef de l’Église catholique s’est dirigé vers le site de l’ancien pensionnat, où il a été accueilli par les quatre chefs de Maskwacis, Desmond Bull, Randy Ermineskin, Wilton Littlechild et Vernon Saddleback.
Avant l’arrivée du souverain pontife, l’ambiance était déjà ponctuée d’émotions fortes parmi les gens présents.
Mon cœur bat très fort, a confié, ému, André Carrier, un survivant des pensionnats qui est le vice-président de la Fédération métisse du Manitoba.
J’ai subi les abus sexuels d’un prêtre, alors écouter les excuses du pape, c’est la première étape vers la réconciliation, a-t-il ajouté.
Le pape en compagnie des chefs de Maskwacis. Photo : (Nathan Denette/The Canadian Press)
Plusieurs dignitaires présents
Plusieurs leaders autochtones et représentants de l’État canadien étaient présents lors de ce premier événement de la visite papale.
La cheffe de l’Assemblée des Premières Nations, RoseAnne Archibald, était accompagnée des trois leaders de délégations s’étant rendues à Rome rencontrer le pape ce printemps : Gerald Antoine (Premières Nations), Cassidy Caron (Métis) et Natan Obed (Inuit).
L’ancien chef de l’APN, Phil Fontaine, qui est lui aussi allé à Rome, faisait partie de l’assistance.
En plus de certains sénateurs et députés fédéraux, le premier ministre Justin Trudeau, la gouverneure générale Mary Simon, les ministres Marc Miller et Patty Hajdu ainsi que le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) Jagmeet Singh étaient sur place.
En fin de journée, le pape François s’est aussi rendu à l’église Sacré-Cœur des Premières Nations d’Edmonton, pour y rencontrer une délégation autochtone et des paroissiens.
Mardi, il officiera une messe au stade du Commonwealth, où plus de 60 000 personnes sont attendues.
REPORTAGE. La répression des cortèges de ce 30 juin, date historique du calendrier révolutionnaire, a été d’une violence quasiment inédite depuis le coup d’État.
Son sanglot transperce la foule massée devant l’hôpital Ajwada de Khartoum. Un jeune homme d’une vingtaine d’années s’effondre, la tête entre les genoux, incapable d’accepter le décès de son ami. Il est l’un des neuf « martyrs » abattus par les balles, les bombes lacrymogènes, les coups de couteau et autres actes de torture perpétrés par les forces de l’ordre soudanaises ce 30 juin.
Cette date était déjà historique pour avoir marqué le début de la dictature d’Omar el-Béchir en 1989. Puis, pour avoir accueilli, trente ans plus tard, des manifestations monstres forçant les généraux ayant succédé au dictateur déchu à reprendre le dialogue avec les civils. Ce 30 juin 2022 restera, lui, gravé dans la mémoire des Soudanais comme l’une des journées les plus meurtrières depuis le putsch du 25 octobre. Le bilan tenu depuis par le Comité des médecins soudanais atteint désormais 113 morts.
Des appels à la communauté internationale
Vers 16 heures, ce jeudi, les dizaines de milliers de Soudanais rassemblés en direction du palais présidentiel – l’un des nombreux cortèges organisés à travers le pays – commencent à rebrousser chemin. L’avalanche de gaz lacrymogènes rend l’air irrespirable, brouille la vue et brûle la peau. Beaucoup de manifestants aguerris sont pourtant parés de masques leur couvrant intégralement le visage.
« Je suis déçue. Je m’attendais à un vrai changement aujourd’hui mais c’est toujours la même chose. Quelques-uns vont mourir et on va rentrer chez nous. La communauté internationale doit comprendre que les militaires ne partiront pas d’eux-mêmes », prédit Amna Yasir. Les télécommunications étant coupées depuis le matin, non sans rappeler les 24 jours sans Internet après le coup d’État, cette étudiante en médecine ignore encore que certains révolutionnaires se sont déjà éteints.
Large chapeau de paille et appareil photo réflex à la main, Lamees Hassan incite directement l’ONU et les États-Unis à « forcer les généraux à quitter le pouvoir en imposant des sanctions individuelles au chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhane et à Hemeti [surnom du numéro du Conseil de souveraineté, NDLR]. Car ces derniers ont besoin d’agent pour financer tout cela, pour payer les balles des policiers… Il faut geler leurs comptes à l’étranger de toute urgence. »
Un combat pour la génération future
À quelques mètres de là, abritée sous un margousier, une équipe d’infirmières soigne les blessés revenant du front. L’une d’elles bande le thorax ensanglanté d’un manifestant heurté par une cartouche de gaz lacrymogène. Tandis que le flot de motos, transportant les cas les plus sévères à l’hôpital, s’intensifie.
« Le tueur de mon fils ne gouvernera pas mon pays », peut-on lire sur la pancarte de Sakina Mohieldin, venue défiler avec ses deux filles, qui continuent à croire en la portée de la désobéissance civile. « Plus il y aura de monde dans la rue et plus vite les militaires comprendront qu’ils doivent partir », espère l’aînée, Layla Hamza, 21 ans. Les artères des grandes villes du pays ont beau être noires de monde, la jeune femme aux longues tresses, drapée dans un drapeau aux couleurs nationales, reconnaît néanmoins une baisse de la mobilisation, comparée à l’apogée de la révolution de décembre 2018.
« Les Soudanais ont essayé d’obtenir leurs droits mais, à chaque fois, ils se font tuer. Ils sont désespérés. Cependant, certains, comme moi, ne peuvent pas perdre espoir. Le Soudan est en ruines et il faudra beaucoup de temps pour bâtir un pays prospère. Mais nous ne pouvons pas abandonner notre nation. Nous voulons un meilleur avenir pour nous, et surtout pour nos enfants et petits-enfants », détaille Layla Hamza.
Des centaines d’arrestations et un possible cas de viol
Le corps abîmé par huit mois d’affrontements hebdomadaires, une frange de la jeunesse conserve donc une détermination intacte. Et fustige, par conséquent, les revirements des partis politiques de la coalition des Forces pour la liberté et le changement. « Ils soutenaient officiellement les trois “non” : ni négociations, ni partenariat, ni compromis avec l’armée. Mais ils nous ont trahis en allant parler aux militaires », dénonce Reem (1).
Cette membre d’un comité de résistance, antennes pro-démocratie fer de lance du mouvement pro-démocratie, fait référence aux discussions entamées le 11 juin sous l’égide de l’Arabie saoudite et des États-Unis. Une sorte de solution de la dernière chance alors que le dialogue chapeauté par l’ONU, l’Autorité intergouvernementale pour le développement et l’Union africaine demeure gelé, faute de participation de la branche civile.
Ce 30 juin, des témoins évoquent un nouveau cas de viol. Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU dénombre déjà treize allégations de viols et de viols collectifs de femmes et de filles intervenues lors de précédentes manifestations. Haitham Abusham, un représentant de l’Association des avocates d’urgence, recense en outre plus de 300 arrestations arbitraires, dont une cinquantaine dans les jours précédant cette « marche du million ». « Une fois interpellées, ces personnes sont soumises à un traitement inhumain, alerte le magistrat, depuis un poste de police du nord de la capitale. Tous ont été torturés, la majorité d’entre eux sont blessés. »
avec Jeune Afrique par notre correspondante à Khartoum, Augustine Passilly
Les flammes ont détruit un immeuble dans la ville de Saint-Denis, dans la nuit de dimanche à lundi. L’identité des victimes n’a pas encore été déterminée.
Drame dans un immeuble de Saint-Denis de La Réunion. Un incendie ravageur a coûté la vie à au moins cinq personnes, dans la nuit de dimanche à lundi, selon les informations fournies par la préfecture de La Réunion. Le préfet de l’île, Jacques Billant, ainsi que la procureure de Saint-Denis, Véronique Denizot, ont précisé quand un communiqué, qu’« à ce stade, l’identité de ces personnes n’est pas déterminée ». La préfecture indique par ailleurs que deux autres victimes sont en état d’urgence absolue, et que 19 autres individus sont en urgence relative.
Plus de 300 locataires ont été évacués et une centaine d’appartements ont été détruits. « 13 personnes directement menacées par les flammes ont été secourues par les pompiers », a indiqué le colonel Frédéric Léguiller, commandant le Service d’incendie et de secours (Sdis). Une personne décédée et les deux victimes en état grave ont été découvertes dans les décombres lundi en milieu de matinée. Le bilan humain est encore provisoire.
Le brasier visible depuis plusieurs points dans la ville
« Nous investiguons maintenant appartement par appartement afin de lever le doute (sur la présence éventuelle de victimes, NDLR) », a précisé le colonel Léguiller. Pour une raison indéterminée à ce stade, le feu a pris vers 1 h 15 (21 h 15 GMT dimanche) dans l’un des appartements de l’immeuble appartenant à la société immobilière du département de La Réunion (SIDR), un bailleur social.
« Les flammes se sont rapidement propagées à tout l’immeuble par les coursives en bois », a souligné le colonel Léguiller. Le brasier était visible de plusieurs points de la ville. Venant de toutes les casernes de l’île, une centaine de pompiers sont intervenus. Leur tâche a été compliquée « par un vent fort qui attisait le feu ». « J’ai été réveillé par des craquements, je n’ai pas compris tout de suite et puis j’ai vu les lueurs. J’ai crié pour réveiller ma famille », raconte Jeysone, un jeune homme d’une vingtaine d’années qui vivait dans un logement au 4e étage.
« Nous, on a pu sortir, mais je ne sais pas ce qui s’est passé pour des voisins. Tout est allé si vite, à peine deux minutes », ajoute-t-il sous le choc. Prises en charge par les services communaux et la Croix-Rouge, environ 200 personnes ont été accueillies dans un gymnase de la ville. « Ce que ces familles ont subi est violent, il faut maintenant qu’elles se reposent, qu’elles reprennent leurs esprits, qu’elles soient soutenues », a commenté Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis. « Une cellule psychologique va être activée et un numéro spécial dédié aux victimes et à leurs proches va être mis en place », a-t-elle ajouté. Un incendie d’une telle ampleur ne s’était pas produit à La Réunion depuis plusieurs décennies.
La jeunesse nigériane a rendu hommage, un an après, aux victimes de la sanglante répression du mouvement #EndSARS contre les violences policières, à Lagos et Abuja avant d’être dispersée par la police.
A Lagos, la bouillonnante capitale économique, une petite centaine de voitures ont traversé dans la matinée le péage de Lekki, lieu emblématique de la contestation, où l’armée et la police avaient ouvert le feu le 20 octobre 2020, causant la mort d’au moins 10 personnes et mettant ainsi fin au mouvement.
A bord de 4X4 de luxe ou de simples danfo, les taxis collectifs de Lagos, les manifestants scandaient à travers les fenêtres « Qui a ordonné la tuerie ? », « Nous voulons la justice » ou encore « Justice pour un meilleur Nigeria« .
Plusieurs dizaines de manifestants sont ensuite sortis de leur voiture, et ont bloqué une partie du péage en manifestant pacifiquement. Aux alentours de 10H00 GMT, ils ont été dispersés par la police qui a tiré des gaz lacrymogènes.
Les dizaines de policiers déployés très tôt dans la matinée sur le péage ont aussi arrêté au moins six personnes, dont l’un affirme être un journaliste, ont constaté des journalistes de l’AFP.
« Je suis là pour manifester pacifiquement, regardez ce qu’ils nous font », avait lancé l’une d’entre elles derrière les barreaux d’un fourgon de police.
Les grandes figures du mouvement, dont le chanteur nigérian Falz ou l’activiste Rinu Oduala, avaient appelé les Lagossiens à défiler en voiture pour limiter le risque d’arrestation.
Depuis plusieurs semaines, les autorités avaient mis en garde contre de nouvelles manifestations organisées au nom de #EndSARS, affirmant que celles de 2020 avaient dégénéré en émeutes et pillages.
A Abuja, la capitale fédérale, entre 50 et 100 personnes se sont rassemblées dans le parc de la Fontaine de l’Unité, scandant « le peuple uni ne sera jamais vaincu », avant de se diriger vers le ministère de la Justice, où un camion de police leur a barré la route. La manifestation s’est terminée en fin de matinée dans le calme.
« Un de mes voisins est mort durant les manifestations l’année dernière », a expliqué à l’AFP Happiness Essien, une manifestante âgée de 19 ans.
« Massacre fantôme »
Au même moment, le gouvernement a réaffirmé que les militaires n’avaient pas tiré sur les manifestants réunis le 20 octobre 2020 au péage de Lekki, parlant « d’un massacre fantôme ».
« Un an après, et en dépit de multiples opportunités pour les familles des présumées victimes (…) de présenter des preuves, il n’y en a pas eu: pas de corps, pas de famille, aucune preuve tangible, rien », a déclaré le ministre de l’Information Lai Mohammed.
Dans la nuit de mardi à mercredi, l’organisation de défense des droits humains Amnesty International a réaffirmé qu’au moins 12 manifestants pacifiques avaient été tués le 20 octobre au péage de Lekki et à Alaussa, un autre quartier de Lagos
« Il est inacceptable qu’en dépit de preuves accablantes, le gouvernement continue de nier l’utilisation de balles réelles sur les manifestants au péage de Lekki », a estimé Amnesty, faisant état d’un bilan d’au moins 56 morts dans tout le pays durant ces semaines de contestation, dont « des dizaines de jeunes ».
A quelques kilomètres seulement du rassemblement à Abuja, le chef de l’Etat Muhammadu Buhari a reçu au palais présidentiel son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, en visite officielle dans le pays le plus peuplé d’Afrique.
Dans d’autres villes du Sud, comme Port Harcourt ou Nsukka, des marches en hommage aux victimes sont prévues en fin de soirée.
Le mouvement #EndSARS (« en finir avec la SARS ») avait initialement débuté la première semaine d’octobre 2020 pour dénoncer les brutalités de la SARS, une unité spéciale de la police accusée depuis des années de racket, d’arrestations illégales, de torture et même de meurtre.
Face à la pression populaire, les autorités avaient démantelé l’unité, et promis de réformer la police, mais la jeunesse, peu convaincue par les promesses du gouvernement, avait continué sa contestation.
La répression des manifestations avait ensuite été suivie par une semaine de pillages et de violences.
Une commission de justice spéciale avait ensuite été mise en place par l’Etat de Lagos pour enquêter sur les accusations de brutalités policières et sur la répression des manifestations.
Devant cette commission, l’armée avait affirmé n’avoir eu recours qu’à des balles à blanc, puis avait admis que ses soldats disposaient également de balles réelles.
La commission, qui a achevé ses consultations publiques lundi, doit prochainement communiquer au gouvernement les résultats de son enquête et des recommandations.
KABOUL — Une centaine de personnes auraient été tuées ou blessées vendredi par une explosion dans une mosquée chiite du nord de l’Afghanistan, a indiqué un dirigeant taliban.
L’attentat n’a pas été immédiatement revendiqué. L’explosion est survenue à Kunduz, la capitale de la province du même nom, mais les militants de Daech (le groupe armé État islamique) s’en prennent de longue date à la minorité chiite en Afghanistan.
Le chef adjoint de la police de la province de Kunduz, Dost Mohammad Obaida, a dit que la majorité des victimes ont été tuées. L’attentat pourrait avoir été perpétré par un kamikaze qui s’était mêlé aux fidèles.
Il pourrait s’agir de l’attentat le plus meurtrier depuis que les forces de l’OTAN et des États-Unis sont parties d’Afghanistan à la fin du mois d’août et que les talibans ont pris le contrôle du pays. Daech a lancé plusieurs attaques meurtrières contre les talibans.
L’explosion s’est produite pendant les prières du vendredi à la mosquée Gozar-e-Sayed Abad. La prière du vendredi midi est le fait saillant de la semaine religieuse musulmane, et les mosquées sont typiquement bondées.
Des photos et des vidéos de l’attentat montrent des secouristes transportant un corps enveloppé dans une couverture de la mosquée vers une ambulance. L’escalier devant la mosquée était couvert de sang.
Avec Samya Kullab et Tameem Akhgar, The Associated Press