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Guerre en Ukraine : « L’Afrique doit tenir tête à la Russie »

avril 1, 2022
La sous-secrétaire d’État aux Affaires politiques, Victoria Nuland, lors d’une audition de la Commission des relations extérieures du Sénat sur l’invasion de l’Ukraine, au Capitole à Washington DC, le mardi 8 mars 2022. © Bonnie Cash/UPI/Shutterstok

Victoria Nuland est la sous-secrétaire d’État américaine en charge des Affaires politiques. La guerre en Ukraine n’est pas une nouvelle Guerre froide, insiste-t-elle, mais un combat de l’autoritarisme contre la démocratie qui n’est pas sans conséquence pour le continent.

Le message de Victoria Nuland est très clair et il s’adresse aux pays du continent africain qui se sont abstenus lors du vote de la résolution à l’ONU condamnant l’intervention en Ukraine. La sous-secrétaire d’État américaine en charge des Affaires politiques les appelle à défendre un système international dont ils ont bénéficié, notamment par l’intermédiaire de missions de maintien de la paix.

« Tout comme nous avons essayé de nous tenir aux côtés des pays africains qui ont été confrontés à l’instabilité, ou dont la souveraineté et l’intégrité territoriale ont été menacées, nous avons maintenant besoin que tous les pays du monde se tiennent aux côtés de l’Ukraine qui est attaquée, insiste-t-elle. Parce que ce sont les mêmes principes qui sont en jeu. »

Victoria Nuland appelle les pays du continent à ne pas laisser la Russie les utiliser pour échapper aux sanctions américaines et internationales. « Le plus important, c’est qu’au moment où Moscou tente d’échapper aux sanctions, l’Afrique ne devienne pas un sanctuaire pour l’argent sale russe, pour les gains mal acquis des oligarques qui voudraient y cacher leurs avions et leurs yachts. »

À plusieurs reprises, l’administration américaine a exhorté les dirigeants africains à prendre position, notamment lors de la visite à Washington du président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, début mars, puis ces derniers jours lors du voyage du secrétaire d’État, Antony Blinken, au Maroc et en Algérie.

Jeune Afrique : Quel message votre administration souhaite-t-elle faire passer ?

Victoria Nuland : Ce que je voudrais dire aux Africains, c’est que même si ce conflit est loin d’eux, il a déjà un impact mondial. On parle d’un membre permanent du Conseil de sécurité, un pays qui compte 150 millions d’habitants et qui, sans aucune provocation, attaque son voisin au mépris de tous les principes internationaux. Quand on piétine les principes des Nations unies et de l’Union africaine ; quand on viole la souveraineté et l’intégrité territoriale d’un pays ; quand on livre un combat brutal et inhumain en attaquant des écoles, des hôpitaux et en provoquant des déplacements massifs de population, le monde entier doit se soulever.

CE QUI EST VRAI POUR NOUS, L’EST AUSSI POUR LA PLUPART DES PAYS AFRICAINS

C’est pourquoi nous sommes très reconnaissants aux pays africains qui ont dit non à cette agression. L’Afrique d’ailleurs a déjà commencé à ressentir les effets de ce conflit : il y a quelques jours, Marioupol était encore le port principal pour l’exportation de blé vers l’Afrique. Aujourd’hui, la situation aggrave l’insécurité alimentaire qui pèse sur le continent et le Moyen-Orient.

Votre administration insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une nouvelle Guerre froide, comme certains l’ont dit en Afrique, mais d’un test crucial pour les règles sur lesquelles l’ordre international est fondé. Pourquoi est-il si important que l’Afrique voit les choses de cette façon et réagisse en conséquence ?

Cet ordre international, nous l’avons construit ensemble. Chaque démocratie participe à ce système où les pays puissants n’ont pas le droit d’envoyer leurs soldats chez leurs voisins pour conquérir leur territoire comme ils l’entendent. Nous devons résister au nom de ces règles que nous avons édictées ensemble pour bâtir un monde plus sûr, plus libre et plus prospère. Ce qui est vrai pour nous, l’est aussi pour la plupart des pays africains.

Si nous ne protégeons pas ce système alors la force l’emportera sur le droit, et pas seulement quand Vladimir Poutine choisit la solution militaire en Europe mais aussi quand les régimes autoritaires en feront une excuse pour piétiner le droit chez leurs voisins.

Diriez-vous qu’il y a une perception erronée de ce qui est en train de se jouer ?

Oui, quand certains pensent que nous sommes plus inquiets parce que cette guerre se déroule en Europe et pas en Afrique. Je pense que les Africains ont versé beaucoup de sang ces cinquante dernières années et nous avons essayé de les soutenir en travaillant au maintien de la paix sur tout le continent. Tout comme nous avons essayé de nous tenir aux côtés des pays africains qui ont été confrontés à l’instabilité, ou dont la souveraineté et l’intégrité territoriale ont été menacées, nous avons maintenant besoin que tous les pays du monde se tiennent aux côtés de l’Ukraine qui est attaquée.

Il ne s’agit pas d’une question de Nord ou de Sud, d’Est ou d’Ouest, de riches ou de pauvres. Il s’agit de notre système qui favorise la liberté, qui défend l’autodétermination des États, leur indépendance, leur souveraineté par opposition aux régimes autoritaires qu’ils soient en Russie, en Chine, en Iran ou en Corée du Nord.

QUAND DES HOMMES DE MOSCOU PARADENT AVEC DES ARMES EN DISANT QU’ILS SONT LÀ POUR VOUS, SURTOUT, NE LES CROYEZ PAS.

La diplomatie russe est très active au Sahel notamment. Pensez-vous que dans cette région, la guerre en Ukraine soit considérée comme une agression ?

Les populations du Sahel, et notamment du Mali, savent bien ce que ça veut dire de voir des Russes armés arriver sur leur territoire. En disant cela, je veux bien sûr parler du groupe Wagner, venu en promettant la sécurité et qui n’a apporté que plus de pauvreté et d’instabilité, comme en Centrafrique et en Libye. Alors quand des hommes de Moscou paradent avec des armes en disant qu’ils sont là pour vous, surtout, ne les croyez pas.

Dans le Sahel, les gens savent ce que c’est que de voir la Russie agir pour ses propres intérêts, et non pour les leurs. Rien de bon n’est venu en Afrique lorsque des forces et des armes russes se sont montrées.

Pourquoi est-il important que l’Afrique soutienne les sanctions imposées à la Russie ?

L’important, c’est qu’au moment où Moscou tente d’échapper à ces sanctions, l’Afrique ne devienne pas un sanctuaire pour l’argent sale russe, pour les gains mal acquis des oligarques qui voudraient y cacher leurs avions et leurs yachts. L’important, c’est de penser, et je le redis, aux conséquences de ce conflit pour le continent, avec la hausse des prix alimentaires et du carburant. De cette situation, Vladimir Poutine est le seul responsable.

Il est dans l’intérêt de l’Afrique de dire non à cette guerre ; Vladimir Poutine, lui, ne pense qu’à ses intérêts et n’hésitera pas à user, et à abuser, de la bonne volonté des gouvernements africains pour dissimuler son argent chez eux.

C’EST LE MOMENT OU JAMAIS DE DIRE À LA RUSSIE : « RESPECTEZ LES RÈGLES OU SUBISSEZ NOTRE COLÈRE À TOUS »

Vous dites aussi qu’au-delà de l’Ukraine, c’est la démocratie elle-même qui est menacée…

Le monde est confronté à une menace grandissante, qui vient des régimes autocratiques. Nous assistons à un alignement de la Russie avec la Chine, qui essaient de changer les règles du jeu en promouvant les sociétés fermées, en exerçant une forme coercitive du pouvoir, en imposant la surveillance d’État, en utilisant à leur profit des pays affaiblis. C’est ce que fait Wagner en Centrafrique et au Mali.

La Chine procède différemment, mais avec sa Belt and Road Initiative, elle va enfermer des pays africains dans des emprunts qu’ils ne pourront jamais rembourser et dans des projets qu’ils ne pourront jamais financer.

C’est le moment ou jamais, pour les démocraties d’Afrique et du monde, de se tenir debout au nom de ce système que nous défendons et qui nous a bien servi. C’est le moment ou jamais de dire à ce membre permanent du Conseil de sécurité qu’est la Russie : « Respectez les règles ou subissez notre colère à tous. »

Avec Jeune Afrique par Julian Pecquet

Des milliers et des milliers de soldats russes dans l’est de l’Ukraine

mars 4, 2015

Washington – Les Etats-Unis ont affirmé mercredi que des milliers et des milliers de soldats russes et leurs équipements militaires étaient présents dans l’est de l’Ukraine en appui aux séparatistes pro-Moscou qui se battent contre les forces de Kiev.

Je dirais que ce sont des milliers et des milliers, a répondu la secrétaire d’Etat adjointe pour l’Europe, Victoria Nuland, interrogée par une commission du Congrès américain sur le nombre de troupes russes qui seraient actuellement dans l’Est ukrainien rebelle.

Depuis décembre, la Russie a transféré des centaines de matériels militaires, y compris des chars, des véhicules blindés (…) de l’artillerie lourde. L’armée russe a sa propre structure de commandement dans l’est de l’Ukraine, qui va des officiers-généraux à des officiers moins gradés, a encore détaillé Mme Nuland.

Elle a toutefois refusé d’en dire plus sur le nombre de troupes russes qui seraient dans l’est de l’Ukraine, invoquant le fait que son audition devant la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants n’était pas à huis clos, mais classée non confidentielle.

Comme le président (américain Barack Obama) l’a dit il y a peu de temps, ils (les Russes) financent la guerre, l’alimentent, la commandent et la contrôlent, a encore accusé la plus haute responsable de la diplomatie américaine pour l’Europe, une diplomate très en pointe sur le conflit ukrainien et les accusations d’implication militaire de Moscou.

Mardi, Barack Obama, François Hollande et Angela Merkel avaient promis une réaction forte de l’Occident en cas de rupture majeure du cessez-le-feu dans l’est rebelle pro-russe de l’Ukraine et appelé à renforcer le rôle de l’OSCE pour surveiller cette trêve.

Romandie.com avec(©AFP / 04 mars 2015 18h46)

Washington inquiet de la vente par Paris à Moscou de navires militaires

mai 8, 2014

Washington – Les Etats-Unis ont fait part à la France de leurs inquiétudes à propos de la vente programmée à la Russie de navires militaires de type Mistral, en raison de la crise en Ukraine, a affirmé jeudi un haut responsable américain.

Nous avons de manière régulière et constante exprimé nos inquiétudes à propos de cette vente (…) et nous continuerons de le faire, a déclaré la secrétaire d’Etat adjointe pour l’Europe, Victoria Nuland, à quelques jours d’une visite officielle aux Etats-Unis du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

Mme Nuland a précisé que son gouvernement avait soulevé cette question avec Paris avant même les derniers agissements russes en Ukraine.

La livraison par la France à la Russie de deux navires de guerre de type Mistral, prévue par un contrat signé en 2011 pour 1,2 milliard d’euros, est en suspens depuis le rattachement de la péninsule de Crimée à la Russie et depuis que les Occidentaux ont adopté des sanctions contre Moscou dans la crise ukrainienne.

La livraison du premier bâtiment, le Vladivostok, est prévue en octobre par les chantiers navals français de Saint-Nazaire (ouest de la France). Le 2e bateau, le Sébastopol, destiné à la Flotte russe de la mer Noire, doit être livré fin 2015.

Fin mars, M. Fabius avait déclaré que Paris pourrait annuler ces ventes si Moscou ne changeait pas de politique à l’égard de Kiev. Son collègue à la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait ensuite reporté la décision au mois d’octobre, moment de la livraison prévue du premier bâtiment

La Russie avait alors averti la France qu’elle fera(it) valoir ses droits jusqu’au bout en cas de rupture du contrat de livraison.

Les navires Mistral sont des bâtiments de projection et de commandement (BPC), des navires de guerre polyvalents pouvant transporter des hélicoptères et des chars.

Longs de 199m pour 32m de large, les BPC de classe Mistral déplacent 21.600 tonnes. Leur pont de 5.200 m2 permet le stationnement et l’envol simultanés de six hélicoptères.

Romandie.com avec(©AFP / 08 mai 2014 19h10)

RDC : recherché par la CPI, le général Bosco Ntaganda « s’est rendu à l’ambassade des États-Unis » à Kigali

mars 18, 2013

Le général congolais Bosco Ntaganda, recherché par la Cour pénale internationale (CPI), s’est rendu à l’ambassade des États-Unis à Kigali ce lundi, selon le gouvernement rwandais. Washington a confirmé l’information.

« Nous avons appris aujourd’hui que Bosco Ntaganda s’est présenté à l’ambassade des États-Unis [à Kigali] tôt ce matin », a affirmé Louise Mushikiwabo, la ministre rwandaise des Affaires étrangères dans un communiqué, lundi 18 mars.

Le département d’État américain a confirmé en fin d’après-midi que Bosco Ntaganda s’était rendu à leur ambassade à Kigali. D’après sa porte-parole Victoria Nuland, Ntaganda a demandé à être transféré à la Cour pénale internationale (CPI). Washington serait en train d’examiner sa demande.

Sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI depuis août 2006, ce chef rebelle congolais, surnommé « Terminator », était obsédé par le risque d’une arrestation. Ancien numéro deux de la rébellion majoritairement rwandophone du Congrès national de la défense du peuple (CNDP), Bosco Ntaganda avait succédé en janvier 2009 à Laurent Nkunda à la tête du mouvement, après l’arrestation de ce dernier par le Rwanda. Le gouvernement américain a confirmé que Ntaganda était à l’intérieur de l’ambassade américaine de Kigali et a même précisé que celui-ci avait demandé à être transféré à la CPI, aux Pays-Bas.

Influence

Réintégré dans les Forces armées de RDC (FARDC) à la faveur des accords du 23 mars 2009 avec Kinshasa et promu général dans la foulée, il a vécu trois ans durant à visage découvert, dans l’est du pays. Mais en mai 2012, craignant une arrestation, il avait pris le maquis dans le Nord-Kivu.

D’autres officiers congolais, principalement rwandophones, avaient déserté quasi-simultanément pour former une nouvelle rébellion, le Mouvement du 23 mars (M23), réclamant la pleine application des accords de 2009. Dirigé militairement par Sultani Makenga, le M23 a toujours nié que Bosco Ntaganda en faisait partie. Mais celui-ci exerçait, au minimum, une influence au sein du mouvement par l’intermédiaire d’officiers qui lui étaient proches ainsi que du président du M23 lui-même, Jean Marie-Runiga.

En novembre 2012, la rébellion avait pris la ville de Goma, la capitale de la région du Nord-Kivu, pourtant défendue par la Mission des Nations-Unies en RDC (Monusco), avant de se retirer au bout de quelques semaines. Malgré ce succès, les tensions entre pro-Makenga et pro-Ntaganda au sein du M23 étaient devenues de plus en plus insoutenables ces dernières semaines, Bosco Ntaganda craignant notamment d’être arrêté par la faction de Makenga.

Incertitudes

Le mouvement avait finalement éclaté le 28 février, avec la défection de Jean-Marie Runiga et des officiers proche de Bosco Ntaganda. Après deux semaines d’affrontements entre les deux factions du M23, le dernier carré de fidèles de Bosco Ntaganda avait été défait le 15 mars. Jean-Marie Runiga et quelque 600 soldats s’étaient réfugiés au Rwanda le lendemain. Les détails du chemin emprunté par Bosco Ntaganda pour arriver jusqu’à à l’ambassade des États-Unis à Kigali est pour l’instant inconnu. Tout comme son avenir proche.

Les États-Unis avaient récemment inclus Bosco Ntaganda dans leur programme « Rewards for justice », qui promet une récompense pour toute information permettant la capture de criminels de guerre en fuite. Le Rwanda, qui n’est pas signataire du Traité instituant la CPI, s’était toutefois engagé, dans l’Accord cadre sur les Grands Lacs signé à Addis-Abeba, le 24 février, à « ne pas héberger, ni fournir une protection de quelque nature que ce soit aux personnes accusées de crimes de guerre ».

Jeuneafrique.com par Pierre Boisselet

Sénégal : les États-Unis incitent Wade à « céder la place », manifestation de l’opposition interdite

janvier 31, 2012

http://platform.twitter.com/widgets/hub.1326407570.htmlAprès l’annonce de la validité de la candidature d’Abdoulaye  Wade par  le Conseil constitutionnel et les violences qui se sont produites dans  le pays, les États-Unis appellent clairement le président sénégalais à renoncer  à un troisième mandat.  L’opposition et la société civile prévoyaient, elles,  une nouvelle manifestation mardi 31 janvier, mais les autorités ont interdit ce  rassemblement dans la capitale.

« Nous respectons le processus politique et légal et le fait qu'(Abdoulaye  Wade) soit autorisé à briguer un nouveau mandat mais le message que nous lui  adressons reste le même : l’attitude digne d’un chef d’État serait de céder la  place à la prochaine génération ».

C’est en ces termes que la porte-parole du département d’État américain,  Victoria Nuland, a réagi à l’annonce de la validité de la candidature du  président sortant sénégalais, annoncée par le Conseil constitutionnel le 27  janvier.

« Nous sommes préoccupés par le fait que la décision du président Wade de  solliciter un troisième mandat (…) pourrait mettre en péril la démocratie, le  développement démocratique et la stabilité politique que le Sénégal a bâtis sur  le continent au cours des décennies », a averti pour sa part William Burns, le  secrétaire d’État adjoint américain, lundi 30 novembre.

« Cest trop tard, Wade est candidat »

Mais le ministre d’État et chargé de la communication du directoire de  campagne du président, El Hadj Amadou Sall, ne l’entend pas de cette oreille. « Je réponds à nos amis américains que nous comprenons leur préoccupation, mais  c’est trop tard, Abdoulaye Wade est candidat », a-t-il rétorqué lors d’une  interview dans une émission de la chaîne privée sénégalaise Télévision Futurs  médias (TFM, du groupe de presse de Youssou Ndour). « Il appartient au peuple  sénégalais de se prononcer » a-t-il ajouté, précisant que « la candidature (du  président actuel) a été déclarée propre et recevable par une institution  constitutionnelle qui en a la compétence ».

La France a, de son côté, appelé au calme, et regretté que « toutes les  sensibilités politiques ne puissent être représentées » à la présidentielle. Le  nom de Youssou Ndour, star internationale dont la candidature a été  rejetée par le Conseil constitutionnel, n’a pas été explicitement cité par  Paris.

Alioune Tine libéré

Lors de la présidentielle du 26 février, face à Abdoulaye Wade,  les candidats seront donc au nombre de treize, suite à la décision des  juges, qui ont définitivement confirmé la validité de la candidature du chef de  l’État sortant, le 29 janvier.

Les partis d’opposition et des ONG de la société civile regroupés au sein du  Mouvement du 23 juin (M23), dénoncent depuis le 27 janvier un « coup d’État  constitutionnel, prélude à un coup d’État électoral ». Le M23 a donc appelé à  une nouvelle manifestation dans la capitale, place de l’Obélisque,  ce mardi. Ce « sera un rassemblement pacifique pour continuer à protester contre  l’inqualifiable et l’inacceptable validation de la candidature du président Wade  par le Conseil constitutionnel », a affirmé Alioune Tine, coordonateur du M23,  qui a été libéré lundi soir après avoir passé deux jours en détention, sans  motif. « Tous les citoyens » sont appelés à y participer, précise-t-il.

Mais le gouvernement a réagi immédiatement, interdisant la manifestation  prévue ce mardi. Le motif ?  « Ses organisateurs n’ont pas fait de  déclaration préalable comme l’exige la loi », a expliqué le porte-parole du  ministère de l’Intérieur, Abdoulaye Thiam.
Si la manifestation venait à  avoir lieu, les forces de sécurité seraient donc autorisées à disperser les  manifestants dès qu’ils commenceront à se rassembler.

De quoi faire craindre de nouvelles violences, notamment suite à la mort de deux personnes à Podor (dans le nord du Sénégal)  lundi 30 janvier, lors de manifestations hostiles au président, et d’un  policier le 27 janvier à Dakar.

Jeuneafrique.com avec AFP