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Centrafrique: tension à Bangui à l’occasion d’une journée « ville morte »

mai 5, 2018

 

Casques bleus dans le quartier PK5 de Bangui, en février 2016. © Jerome Delay/AP/SIPA

La tension a été vive tout au long de la journée de vendredi à l’occasion d’une journée « ville morte » décrétée par la société civile à Bangui, où la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) a été prise à partie, a constaté un journaliste de l’AFP.

Plusieurs barricades ont été érigées à divers endroits de la capitale centrafricaine, dont le quartier musulman du PK5 isolé du reste de la ville. Des habitants en colère ont également bloqué des véhicules et des membres de la Minusca, avec une attitude hostile à leur égard.

Face à la crainte de subir la vindicte populaire, au moins 12 personnes blessées en début de semaine au PK5 ont refusé de sortir du centre de soins de la Croix rouge centrafricaine situé dans ce quartier.

Cette tension est survenue après des violences qui ont fait 24 morts et plus de 170 blessés mardi et qui font craindre une résurgence d’affrontements intercommunautaires à grande échelle.

Au nord de Bangui, des hommes appartenant au groupe armé du Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC) ont été arrêtés à Dekoa, localité située sur la route menant de Kaga Bandoro à la capitale, a annoncé vendredi le Premier ministre Simplice Sarandji devant l’Assemblée nationale.

Menace d’une offensive sur Bangui

Mi-avril, deux des principaux groupes rebelles armés issus de l’ex-Séléka prétendant défendre les musulmans, dont le FPRC, avaient menacé de lancer une offensive sur Bangui depuis Kaga Bandoro.

Selon une source onusienne, plusieurs véhicules chargés d’éléments du FPRC ont été repérés vendredi matin dans un village non loin de Dekoa.

« On les a vu entrer, ça a semé la panique chez la population », a témoigné un habitant.

Plusieurs postes renforcés constitués de sacs de sable ont récemment été installés sur la route de Bangui à Damara, ville située à 70 km au nord de Bangui, axe menant jusqu’à Kaga Bandoro en passant par Dekoa, à constater l’AFP.

Le spectre d’affrontements entre musulmans et chrétiens ou animistes a resurgi depuis les violences perpétrées à Bangui mardi.

L’élément déclencheur a été l’interpellation par des forces de défense et de sécurité centrafricaines de « Moussa Empereur », un élément d’une milice du PK5.

Attaque d’une Église

Une église a dans la foulée été attaquée par des hommes armés venus du quartier musulman, causant la mort de plusieurs civils et d’un prêtre, l’abbé Albert Tougoumalé-Baba.

Une enquête a été ouverte et une cellule d’investigation mise en place par la justice centrafricaine.

Selon la Minusca, l’attaque de l’église était une « réaction à l’interpellation » de « Moussa Empereur », mais selon le gouvernement, elle était « une action planifiée » depuis plusieurs jours.

Selon plusieurs témoignages recueillis par l’AFP, les miliciens du PK5 n’ont pas ciblé l’église en tant que telle, mais des forces de l’ordre qui s’étaient réfugiées à l’intérieur.

Planifiée ou non, l’attaque de l’église a déclenché une vague de colère à Bangui, et a fait resurgir le spectre des violences communautaires dans le pays, rappelant les années 2013-2014.

Des violences avaient éclaté après la descente sur Bangui de la rébellion de la Séléka, composée de nombreux musulmans, qui avait renversé le président François Bozizé. Des milices « antibalakas », essentiellement chrétiennes et animistes, s’étaient ensuite constituées pour combattre la Séléka qui menait une politique de terreur dans la capitale centrafricaine.

Une intervention internationale, onusienne et française (Sangaris) dans Bangui et en province avait ensuite considérablement réduit le niveau des violences. Lesquelles ont peu à peu repris depuis le départ des soldats français, en octobre 2016.

Jeuneafrique.com

Guinée: journée ville morte à Conakry à l’appel de l’opposition

février 26, 2018

 

Des policiers lors d’affrontements avec des partisans de l’opposition, le 12 février 2018 à Conakry. © Reuters

Ce lundi a été décrété « journée ville morte » à Conakry et dans ses environs par l’opposition guinéenne, qui conteste les résultats des élections communales donnant la victoire au RPG, le parti au pouvoir, et exige un nouveau scrutin. Des manifestations ont démarré dans plusieurs quartiers.

Des manifestants ont pris la rue, dans plusieurs quartiers de Conakry, ce lundi matin, répondant ainsi à l’appel à une « journée ville morte » lancé vendredi par une partie de l’opposition, qui remet en cause les résultats des élections communales du 4 février dernier, donnant la victoire au RPG-Arc-en-Ciel, le parti au pouvoir.

L’appel a notamment été suivi à Ratoma, fief de l’opposition dans la banlieue de Conakry. La circulation est complètement coupée au niveau des rond-points Cosa et Bambeto, sur l’autoroute Le Prince sur l’axe Hamdalaye-Bambéto-Cosa-Cimenterie. Un important dispositif sécuritaire a été déployé, comptant policiers et gendarmes, selon des témoins présents sur place. Les manifestants ont érigé des barrières sur les voies.

D’autres sources font état de barricades et de pneus brûlés sur la voie également à Kipé, un quartier habituellement calme de la banlieue nord de Conakry. Au contraire, le calme règne sur l’autoroute Fidel Castro, dans le sud de Conakry.

L’UFDG et le Bloc libéral affichent leur « unité retrouvée »

Cellou Dallein Diallo, leader de l’opposition guinéenne, le 8 février au milieu de ses partisans, dont un blessé lors de l’attaque de son domicile par un groupe non-identifié. © DR / Capture d’écran Facebook / UFDG

La décision de lancer l’appel à la « journée ville morte » a été annoncée par une partie de l’opposition rassemblée vendredi 23 février, au QG de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) du chef de file Cellou Dalein Diallo. « La paix sociale coûte plus chère que la reprise des élections », a martelé ) cette occasion Faya François Bourouno, porte-parole du Parti de l’espoir pour le développement national (PEDN) de l’ancien Premier ministre Lansana Kouyaté.

L’opposition accuse le gouvernement d’avoir utilisé les moyens financiers et matériels de l’État pour influencer le scrutin. La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et ses démembrements sont accusés, quant eux, d’avoir été « complices » de « l’utilisation abusive de procurations pendant les opérations de vote ».

Toutes les institutions ont échoué : en commençant par le gouvernement, la Ceni et ses démembrements

« Apparemment, partout où l’opposition était en avance, consigne a été donnée d’annuler les résultats des bureaux de vote concernés. La Ceni attend la fin des travaux des CACV [Commission administrative de centralisation des votes, NDLR] pour envoyer un communiqué, comme pour se dédouaner, pour que cette élection ne soit pas annulée », s’est insurgé le leader du Bloc libéral, Faya Millimouno, porte-parole de l’opposition.

Pour lui, « toutes les institutions ont échoué : en commençant par le gouvernement, la Ceni et ses démembrements. Mais là où la déception est la plus grande, c’est lorsque ceux qui devaient dire le droit ont échoué. Lorsqu’un magistrat dénie la justice à un justiciable, c’est qu’il est un criminel en puissance, parce qu’il pousse ainsi les gens à l’affrontement ».

Faya Millimouno affirme que l’opposition est « en train d’établir une liste exhaustive de tous les magistrats qui ont fait échouer la République » : « Ce sont des messieurs qui ne doivent pas porter la robe, nous exigerons leur destitution. » Autre départ réclamé par l’opposition, celui « de la Ceni, elle doit s’en aller ».

L’opposition exige par ailleurs la publication des « vrais résultats partout sur le territoire national ».

C’est pour obtenir satisfaction sur ces revendications qu’il a été décidé de lancer « une série de manifestations commençant par une journée ville morte à Conakry et ses environs, ce lundi 26 février », a annoncé Faya Millimouno, qui assure que la démarche se fait « dans une unité retrouvée » de l’opposition.

Son parti, le Bloc libéral, avait pris ses distances suite à la signature de l’accord politique du 12 octobre 2016 entre le pouvoir et l’opposition. Il précise également s’être éloigné de l’opposition républicaine, un collectif dirigé par l’UFDG, mais assure avoir dans le même temps « entamé des démarches pour reconquérir l’unité de l’opposition guinéenne ».

Hormis le retour du Bloc libéral, arrivé quatrième à la présidentielle de 2015 et qui a glané quelques sièges lors des élections communales du 4 février, la conférence commune du vendredi 23 février, a vu l’arrivée autour de l’UFDG, principal parti d’opposition, de plusieurs autres partis moins influents sur l’échiquier politique national, parmi lesquels Génération pour la réconciliation, l’unité et la prospérité (GRUP), de l’ancien ministre Papa Koly Kourouma, ou encore l’Union démocratique de Guinée (UDG), de l’homme d’affaires Mamadou Sylla.

L’UFR prend ses distances

Sidya Touré, leader de l’UFR, à Conakry en 2013. © Emilie Régnier pour JA

Nous n’avons pas été associés à la tenue de la réunion et nous avons une démarche différente

Absence notable, cependant, lors de cette prise de parole commune : l’Union des forces républicaines (UFR) de Sidya Touré. Ce dernier, Haut représentant d’Alpha Condé, a également un membre de son parti qui siège au gouvernement – au ministère de l’Élevage – et le secrétaire exécutif de l’UFR, Baïdy Aribot, est deuxième vice-gouverneur de la Banque centrale de guinée depuis novembre 2017.

L’UFR continue cependant de se réclamer de l’opposition, et Sidya Touré n’a pas été tendre, en dénonçant les « irrégularités du scrutin » communal, dont il souhaite également la reprise. Son parti n’est toutefois « pas solidaire » de la déclaration de l’opposition et de l’appel à la « journée ville morte ». « Nous n’avons pas été associés à la tenue de la réunion [de vendredi, NDLR] et nous avons une démarche différente », a confié à Jeune Afrique un membre du parti.

Le Parti de l’espoir pour le développement national (PEDN) de Lansana Kouyaté étaient également absent lors de la réunion de l’opposition et n’est « pas un parti qui assume les décisions des autres », a précisé son porte-parole, Faya François Bourouno. Et pour cause : son parti n’a été informé « qu’à une demi-heure de la rencontre »… Néanmoins, Faya François Bourouno « condamne la manière dont les fraudes ont émaillé les élections », avant de conclure que « la paix sociale coûte plus chère que la reprise des élections ».

Les Nouvelles forces démocratiques (NFD) de Mouctar Diallo et l’Union des forces du changement (UFC) de l’ancien porte-parole de l’opposition, Aboubacar Sylla, manquaient également à l’appel. Ces deux formations sont en froid avec l’UFDG, leur ancien allié.

La Ceni se défend, le RPG accuse l’opposition de vouloir « le désordre »

La Ceni a débuté vendredi 9 février la proclamation officielle des résultats des élections communales tenues le 4 février. © Diawo Barry pour Jeune Afrique

Si c’est le départ de la Ceni qui peut garantir la paix dans le pays, tant mieux

Le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Amadou Salif Kébé, n’a pas souhaité « apporter de commentaire politique » à la sortie médiatique de l’opposition. « On nous a dit au début, que ces élections étaient les meilleures organisées en Guinée. Techniquement, elles ont été inclusives », pose-t-il d’emblée. Mais l’implication de son institution « prend fin le jour du scrutin », tient-il à préciser : « La suite échappe à la Ceni. Ce sont les magistrats qui gèrent le processus de centralisation »

Quant aux demandes de l’opposition d’obtenir le départ de la Ceni, Amadou Salif Kébé répond : « Si c’est le départ de la Ceni qui peut garantir la paix dans le pays, tant mieux. »

Mohamed Fofana, de la Cellule de communication du RPG Arc-en-ciel, dit ne pas être surpris des demande de l’opposition. « Le projet de l’opposition, c’est d’entretenir le désordre dans le pays. Il y a des voies de recours pour contester les résultats. C’est la justice qui est habilitée à juger et à trancher les contentieux ». Et pour lui, « le fair-play politique implique l’acceptation de la défaite ».

« À Mamou, le recours du RPG a été rejeté par la justice. Cellou Dalein Diallo qui est le chef de file de l’opposition s’en est félicité. S’il perd ailleurs, il doit l’accepter. C’est cela être républicain », insiste Mohammed Fofana, avant de préciser que « la Ceni n’est ni la propriété du président Alpha Condé, ni celle du RPG. Elle émane de la classe politique et de la société civile. Si elle a échoué, c’est l’échec de tout le monde, y compris celui des représentants de l’opposition au sein de l’institution. Je demande à l’opposition de se ressaisir ».

Jeuneafrique.com par – à Conakry

30 novembre 2017: journée sous tension en RDC

novembre 30, 2017

 

A Kinshasa, deux leaders du Rassemblement et quelques militants de l’opposition ont été brièvement  interpellés à la mi-journée par la police alors qu’ils se rendaient à une manifestation.

« La manifestation s’est finalement  transformée en une ville partiellement morte »

Les personnes brièvement interpellées se préparaient à rejoindre la « marche de la colère » contre le maintien au pouvoir du président Kabila et le nouveau projet de loi électorale, examiné actuellement au parlement. La résidence de Felix Tshisekedi, président du RASSOP, était également encerclée par la police. A Kinshasa, la manifestation s’est finalement  transformée en une ville partiellement morte.

Jean Marc-Kabund, secrétaire général de l’UDPS, et Martin Fayulu, président de l’ECIDE, tous deux membres du Rassemblement, ont été interpellés à quelques mètres du siège de l’UDPS dans le quartier de Limite alors qu’ils  se préparaient à rejoindre la « marche de la colère » à laquelle l’opposition avait appelé, mais interdite par le maire de la ville. Ils ont été conduits à un poste de police avant d’être relâchés  en fin d’après – midi.La police a interpellé aussi certains militants de l’opposition à Goma, Beni, Mbujimayi, Kananga, Matadi , Kalemie et Lubumbashi.

La résidence de Felix Tshisekedi, président du RASSOP a été encerclée par la police

Journée ville morte à l’Est

La circulation a été timide dans plusieurs points de la ville de Kinshasa. La marche s’est transformée en journée ville morte, presque tous les magasins, écoles et boutiques étaient fermés. Contrairement à l’accoutumée, la place victoire Matonge  était très peu fréquentée. Sur le boulevard Lumumba, principale artère de la ville, la circulation était très fluidee.  A Limete, fief de l’UDPS, comme dans d’autres points chauds de la ville, on a remarqué une forte présence de la police. Le centre-ville et le quartier d’affaires ressemblaient à un dimanche. A l’appel du président du Rassemblement, la population était invitée à marcher ce jeudi contre le calendrier électoral et pour le départ du président Kabila. Le maire de la ville de Kinshasa, informé de cette manifestation avait déclaré ne pas en prendre acte. Mercredi soir déjà, les forces de l’ordre ont été déployées pour empêcher toute tentative de rassemblement avec plus de cinq personnes.

Goma a tourné au rythme d’une journée «ville morte»

La manifestation de l’opposition prévue jeudi 30 novembre n’a pas eu lieu à Goma au Nord-Kivu. Le dispositif policier déployé dans presque tous les quartiers chauds de la ville aurait dissuadé les organisateurs de cette manifestation. Tout l’avant midi la ville a ressemblé à une journée «ville morte».   Des mouvements spontanés des jeunes ont été observés dans certains coins, notamment sur la route ULGL et devant l’Université « Campus du Lac » dit Kinyumba. Des jeunes barricadaient la route avec des pierres ou des pneus brulés. Quelques coups de feu ont été entendus dans ces endroits. Un jeune étudiant a été arrêté par la police congolaise et il a été amené au cachot PP près de la prison Munzenze.   Les parents n’ont pas laissé leurs enfants se rendre à l’école. Les activités ont tourné au ralenti dans certains quartiers de Goma. Le marché central de Virunga par exemple a été quasi désert. A Birere, au centre commercial de Goma, seuls quelques vendeurs se trouvaient devant leurs magasins et boutiques fermés.   Certaines organisations internationales voire les banques n’ont pas ouvert leurs portes. Le porte-parole du Rassemblement au Nord-Kivu, Jean Baptiste Kasekwa, indique qu’il reste difficile à leurs militants de manifester selon l’itinéraire arrêté.   «Le peuple manifeste dans les quartiers et dans les rues. Nous continuons à organiser la résistance jusqu’à ce qu’un moment donné nous allons vous dire quelle est la stratégie ultime choisie, parce que nous avons annoncé que nous avons un message à livrer au peuple à travers le meeting. Mais si vous arrivez à la tribune de l’ONC, elle est occupée par les militaires qui pourtant devraient nous encadrer», a déploré Jean Baptiste Kasekwa.   Aucun incident majeur n’a été signalé sur toute l’étendue de la ville.

Dw.com avec radiookapi.net et congoactuel.com

Journées ville morte et manifestations: l’opposition togolaise s’organise

août 24, 2017

Lomé – Un regroupement de partis de l’opposition togolaise demande aux Togolais de rester chez eux vendredi, en hommage aux victimes des manifestations de la semaine dernière et a appelé à marcher à Lomé les 30 et 31 août pour exiger des réformes politiques.

Le Combat pour l’alternance politique (Cap 2015), un regroupement de cinq partis, le Parti national panafricain (PNP) et un groupe de six partis, ont décidé d’unir leurs forces contre le gouvernement du président Faure Gnassingbé, héritier d’une dynastie familiale qui dirige le Togo depuis un demi-siècle.

« D’ores et déjà, Cap 2015, le Groupe des 6 et le PNP ont pris des dispositions pour entrer en contact avec d’autres partis politiques de l’opposition, des organisations de la société civile, de la diaspora et tous les patriotes », ajoutent les partis qui ont prévu dans un communiqué des manifestations dans la capitale mercredi et jeudi prochains.

Ils exigent également la libération des personnes arrêtées le 19 août lors de manifestations du PNP, ainsi qu’une « enquête indépendante pour situer les responsabilités et traduire en justice les auteurs et les commanditaires des violences ».

Ces manifestations ont fait deux morts (dont un par balle) à Sokodé, à 300 km au nord de Lomé. Au total 66 personnes ont été arrêtées, a indiqué mercredi le ministre de la Justice, Pius Agbetomey. « En ce qui concerne les deux décès de manifestants, une enquête judiciaire a été mise en place pour en déterminer les causes exactes et les responsabilités ».

Par ailleurs Cap 2015 et le PNP ont appelé à cesser toute activité professionnelle et économique vendredi pour une journée de « recueillement et de prières » en hommage aux victimes. « C’est une manière pour nous de poursuivre le combat et de montrer notre mécontentement », a déclaré à l’AFP Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson, coordonnatrice de Cap 2015.

Jeudi, le gouvernement a de son côté demandé à la population à travailler normalement et ne pas céder aux « intimidations » des organisateurs de la « journée dite +Togo Mort+ ».

« Le gouvernement tient à rappeler que le vendredi 25 août reste une journée ordinaire et ouvrée », ajoutant que « les dispositions appropriées sont prises pour garantir la sécurité de la population et pour assurer la libre circulation des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire national ».

Faure Gnassingbé a remporté la présidentielle de 2005 avec l’appui de l’armée, avant d’être réélu en 2010 et en 2015 lors de scrutins très contestés.

Il a succédé à son père Gnassingbé Eyadéma qui avait dirigé le Togo d’une main de fer pendant 38 ans.

L’opposition togolaise réclame depuis dix ans que la Constitution – modifiée en 2002 – soit révisée, afin d’y réintroduire une limitation des mandats présidentiels à 10 ans.

Les partis exigent un mode de scrutin à deux tours, une recomposition de la Cour constitutionnelle et de la Commission électorale.

Un projet de loi prévoyant ces réformes avait été rejeté en juin 2014 par le Parlement où le parti au pouvoir dispose de 62 sièges sur 91.

Le 3 janvier, le président Gnassingbé a nommé une Commission chargée de proposer un texte de réformes institutionnelles et constitutionnelles sans y nommer aucun membre de l’opposition. La Commission a entamé le 31 juillet des consultations à travers le pays.

Romandie.com avec(©AFP / 24 août 2017 18h15)                   

« Ville morte » en RDC: pas d’incident signalé, l’ONU « regrette » les restrictions

août 9, 2017

Kinshasa – Aucun incident majeur n’a été signalé mardi et mercredi en République démocratique du Congo pendant les journées « ville morte » organisées par l’opposition au président Joseph Kabila, une mobilisation diversement suivie et marquée par un accès restreint aux réseaux sociaux.

L’opposition a qualifié de « réussite totale » cette première d’une série d’actions prévue jusqu’en octobre, tandis que la majorité pro-Kabila a stigmatisé un « coup dur à notre fragile économie ».

Avant ces deux journées, les cinq opérateurs de téléphonie mobile avaient été priés lundi de prendre des « mesures techniques préventives susceptibles de réduire au strict minimum la capacité de transmission des images » par l’Autorité de régulation des postes et télécommunications du Congo (ARPTC).

A Kinshasa, la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) a « regretté » cette décision: « La limitation de l’accès à l’information est toujours un signe négatif pour les libertés publiques et individuelles », a déclaré sa porte-parole Fabienne Pompey dans son point-presse hebdomadaire.

L’activité a timidement repris mercredi à Kinshasa où, contrairement à la veille, magasins et banques avaient quasiment tous ouvert dans la mégapole aux 10 millions d’habitants.

« Il n’y a pas d’acheteurs », a cependant déclaré Christophe Kinzozi du marché de la Libération (est).

D’habitude dense, la circulation restait comme la veille très fluide. Les passagers « sont très rares », regrettait un chauffeur de taxi-moto Gilbert Kangudia, fustigeant « ces mots d’ordre qui ignorent ce que les Congolais vivent au jour le jour ».

A Goma, dans le sud-Kivu (est) sous tensions depuis plus de 20 ans, les transport en commun, magasins, marchés et administrations ont fonctionné normalement dès le matin. A Beni, les activités n’ont repris normalement que dans l’après-midi, après avoir tourné au ralenti.

La vie était normale à Lubumbashi (sud-est), capitale économique du pays.

« Ces deux journées ville morte sont une réussite totale », a déclaré à l’AFP Augustin Kabuya, porte-parole du parti d’opposition l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), à l’origine du mouvement avec sept autres formations d’opposition.

Ces actions « n’ont apporté que de la douleur à la population et porté un coup dur à notre fragile économie », a réagi auprès de l’AFP Me Tunda Wa Kasende, l’un des responsables de la Majorité présidentielle (MP).

L’opposition prévoit des réunions publiques le 20 août puis un appel à la désobéissance civile à partir du 1er octobre pour obtenir la publication d’un calendrier électoral, des élections et le départ du président Kabila.

Le chef de l’Etat est toujours au pouvoir bien que son deuxième mandat a pris fin le 20 décembre 2016. Il ne peut pas se représenter d’après l’actuelle Constitution.

Des élections devaient avoir lieu d’ici fin 2017, d’après un accord pouvoir-opposition. Les autorités avancent que le scrutin sera sans doute retardé en raison des violences dans la région du Kasaï (centre), où le recensement des électeurs n’a pas encore commencé.

Romandie.com avec(©AFP / 09 août 2017 21h08

RDC: appel à la grève générale suivi dans plusieurs villes

avril 3, 2017

Kinshasa – La vie tournait au ralenti lundi à Kinshasa et dans quatre des principales villes de la République démocratique du Congo, après un appel à la grève générale lancé par l’opposition, a constaté l’AFP.

Le Rassemblement de l’opposition a appelé les Congolais à observer lundi une « journée ville morte » pour exiger du président Joseph Kabila – dont le mandat a échu le 20 décembre 2016 – l’application de l’accord de cogestion du pays signé le 31 décembre entre le pouvoir et l’opposition.

Cet appel a été largement suivi dans la capitale Kinshasa et dans les villes de Lubumbashi, Goma (est), Mbuji-Mayi, Kananga (centre) alors qu’il était ignoré à Kisangani (nord-est) et à Mbandaka (nord-ouest), selon des correspondants de l’AFP.

« Nous avons respecté le mot d’ordre de ville morte parce que nous souffrons beaucoup. Qu’il (le président Kabila) quitte le pouvoir, il a fini son mandat, nous ne voulons plus de lui », a assuré à l’AFP Mamie Biamba, une habitante de Kingasani, bouillant quartier populaire de l’est de Kinshasa.

A 8h00 (07h00 GMT), commerces et stations service étaient encore fermés, les moyens de transports en commun étaient rares, alors que des habitants déferlaient à pied des quartiers populaires de l’est de la capitale congolaise vers le centre des affaires pour rejoindre leurs lieux de travail ou de débrouille.

La place Victoire, au coeur de Kinshasa, mégalopole de plus de 10 millions d’habitants, qui grouille généralement de monde dès les premières heures du matin, était quasiment vide.

Des policiers, moins nombreux que lors des manifestations d’opposition de septembre et décembre, étaient postés à des points stratégiques de la capitale.

Même ambiance à Lubumbashi, dans le sud-est du pays, où des témoins assuraient à l’AFP que les activités étaient quasiment à l’arrêt. « La banque tourne au ralenti », a déclaré un directeur d’une banque qui a ajouté avoir enregistré quelques absents parmi ses agents. « Un magasin sur cinq a ouvert », a témoigné un habitant.

– Vie intenable –

« J’ai réalisé une très bonne affaire en ayant la géniale idée de travailler tôt le matin contrairement à l’immense majorité de mes collègues. J’étais quasiment seul sur la route et j’ai fait payer au prix fort mes courses », a déclaré à l’AFP Nyembo Muyumba, chauffeur de taxi à Lubumbashi.

A Goma, capitale du Nord-Kivu dans l’est de la RDC, des activités tournaient « très timidement », a constaté le correspondant de l’AFP. Des jeunes du quartier Majengo au nord ont tenté de barricader la route du même nom, mais ont été aussitôt dispersés par la police.

A Kananga, capitale du Kasaï central en proie depuis septembre à une rébellion qui a fait plus de 400 morts en six mois, « toutes les banques, les marchés, les magasins et les sociétés de télécommunication sont fermés. Tous les bureaux de l’administration publique n’ont pas ouvert, sauf celui du gouverneur de province », a témoigné à l’AFP un journaliste local.

Vers 6h30, des vendeuses de patates douces et autres produits agricoles étalaient leurs marchandises dans un marché de Kingasani. Au marché Gambela au centre de Kinshasa, des « chailleurs » (vendeurs à la criée) se déployaient à la recherche des rares clients.

« Nous n’avons rien à faire avec des mots d’ordre des politiciens de tous les bords. Notre problème c’est de trouver quoi nourrir nos enfants, les envoyer à l’école. La vie est devenue intenable pour nous le petit peuple tandis que eux (politiciens) vivent aisément », s’enflammait Albertine Bulanga, vendeuse de maïs dans un marché de Kingasani.

L’accord du 31 décembre prévoit le maintien au pouvoir de M. Kabila et la mise en place d’un gouvernement de transition dirigé par un Premier ministre issu de l’opposition. Trois mois après, ce nouveau gouvernement n’est pas encore constitué, alors que le climat politique se tend de jour en jour.

Romandie.com avec(©AFP / 03 avril 2017 13h18)

RDC : le Rassemblement appelle à une journée ville morte le lundi 3 avril

mars 30, 2017

Félix Tshisekedi lors de la signature de l’accord politique conclu le 31 décembre à Kinshasa, en République démocratique du Congo. © John Bompengo/AP/SIPA

Le Rassemblement, principale plate-forme de l’opposition, a appelé ce mercredi les citoyens congolais à participer à une journée ville morte lundi prochain. Une opération décidée après l’annonce de la fin du dialogue entre le pouvoir et l’opposition, sous l’égide des évêques.

Dans un communiqué, lu publiquement à Kinshasa mercredi 29 mars, le président du Rassemblement, Félix Tshisekedi, a appelé le peuple congolais à se mobiliser à travers une journée « ville morte », lundi 3 avril, sur l’ensemble du territoire.

Il a également appelé les Congolais à soutenir la grève générale décrétée par les syndicats mercredi 5 avril, et à participer à la marche pacifique du 10 avril annoncée par l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) pour « revendiquer l’application de l’accord de la Saint-Sylvestre « .

La rupture est « consommée » 

Selon ce compromis politique, le président Kabila − dont le mandat est arrivé à son terme le 20 décembre 2016 − peut rester au pouvoir, mais il doit nommer un Premier ministre issu du Rassemblement. Or depuis trois mois, les discussions entre le pouvoir et l’opposition buttent sur les modalités d’application de l’accord.

Kabila ne peut s’ériger en arbitre d’une crise qu’il a intentionnellement créée.

Prenant acte de l’impasse des négociations, la Conférence épiscopale des évêques (Cenco) qui arbitrait le dialogue politique entre l’opposition et le camp pro-Kabila a déclaré mardi 28 mars qu’elle mettait fin à sa médiation.

Les évêques congolais ont à cette occasion appelé le chef de l’État à « prendre ses responsabilités » et à s’impliquer personnellement dans la mise en oeuvre de l’accord signé à Kinshasa le 31 décembre. Une option que rejette catégoriquement le Rassemblement.

Le président Joseph Kabila « est dépourvu de toute légitimité. Il ne peut par conséquent s’ériger en arbitre d’une crise qu’il a intentionnellement créée », souligne le communiqué du Rassemblement. La principale plate-forme de l’opposition congolaise accuse le chef de l’État de vouloir se maintenir au pouvoir et de « sabote[r] toute initiative tendant à organiser des élections crédibles pour une alternance démocratique ».

« Entre le Rassemblement et Joseph Kabila, la rupture est consommée! », a réagi Olivier Kaminatu, vice-président du G7 − regroupement de sept partis frondeurs de la coalition au pouvoir, désormais passés dans l’opposition − et cadre du Rassemblement.

Centrafrique: 4 civils tués, 14 blessés à Bangui à la suite de la journée ville morte

octobre 24, 2016

Des Casques bleus de la Minusca à Bangui, le 12 février 2016. © Jerome Delay/AP/SIPA

La situation était particulièrement tendue lundi matin à Bangui où une journée ville morte était organisée pour réclamer le départ de la Minusca. Explications.

Les premières tensions ont été signalées vers 5h30 du matin. Des patrouilles de l’ONU ont été prises pour cibles – caillassages et tirs – alors qu’elles tentaient d’enlever les barricades. La Minusca aurait répliqué à balles réelles.

Aucun bilan officiel n’était disponible en début d’après midi mais plusieurs sources évoquent la mort de quatre à six personnes et plusieurs blessés.

La société civile avait lancé une pétition depuis six jours pour réclamer le retrait des forces onusiennes, accusées de passivité face aux violences dans le pays. Si l’appel se voulait pacifique, il semble que certaines personnalités politico-militaires aient profité de la situation.

Provocations

« Des jeunes armés placés en retrait derrière les barricades ont provoqué la Minusca pour la forcer à riposter », explique une source sécuritaire.

Depuis le début du mois d’octobre, la Centrafrique est frappée par un regain de violences, à Bangui comme en province. Celles-ci ont entraîné la mort de plusieurs dizaines de civils.

 

Lefigaro.fr avec AFP et Vincent Duhem

RDC: L’appel à la Journée « Ville Morte » bien suivi à Kinshasa

octobre 19, 2016

L’opération « carton jaune » au chef de l’Etat lancé par le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement a été très, largement, suivi dans la capitale (notre photo) : les rues sont restées, pratiquement, désertes et l’activité économique quasi-nulle.

La grève générale a, aussi, été, largement, observée, à Mbuji-Mayi, bastion d’opposition dans le centre et troisième ville du pays.
Elle a été ignorée, en revanche, à Lubumbashi (Sud-Est), deuxième ville du pays, et à Kisangani (Nord-Est). A Kananga (Centre), autre ville majeure, l’activité a tourné au ralenti toute la matinée, mais, est revenue à la normale à la mi-journée.

A Matadi, l’activité du seul port en eau profonde du pays a été normale, selon des témoins tandis qu’à Mbandaka (Nord-Ouest), la ville a pris une coloration jaune, les gens allant travailler, mais, majoritairement, vêtus de cette couleur en signe de contestation, selon des habitants.

Dans la capitale, la quasi-totalité des boutiques sont restées fermées, la circulation a été très faible tandis que les transports en commun publics tournaient à vide. La mégapole de quelque dix millions d’habitants, normalement, grouillante et bruyante est apparue comme frappée de torpeur.

« Ce n’est qu’un avertissement ; le 19 décembre, tout est fini pour Kabila », a déclaré Mike Mukendi, chômeur de 30 ans.
Le mandat du chef de l’Etat, au pouvoir, depuis 2001, expire le 20 décembre et la Constitution lui interdit de se représenter.

La police et l’armée ont été déployées, en force, autour du Palais du peuple (Parlement) et dans plusieurs quartiers chauds de Kinshasa, mais, la matinée s’est déroulée sans incident majeur bien que la police ait dû tirer en l’air, à Mombele (Centre), pour disperser un groupe de 200 jeunes, dont certains étaient armés de machettes.

Lors de la dernière mobilisation du Rassemblement contre le pouvoir, 49 civils et 4 policiers avaient été tués, selon l’ONU, les 19 et 20 septembre, à Kinshasa, dans des violences dont les autorités et la coalition d’opposition se renvoient, mutuellement, la responsabilité.

A Lubumbashi, fief de l’opposant en exil Moïse Katumbi – une des têtes du Rassemblement – dans le Sud-Est du pays, l’activité est apparue normale.
« Nous vivons au jour le jour », a déclaré Kyungu Kabulo, cambiste indépendant dans le centre de l’agglomération, en rappelant le lot quotidien d’une population, largement, sans ressources, dans un des pays les moins développés de la planète.

« Je suis d’accord avec les opposants », mais, « j’ai une famille nombreuse à nourrir », a-t-il ajouté, « les dirigeants du Rassemblement qui nous demandent de rester à la maison, eux, ils ont de l’argent, de quoi manger et leurs enfants sont en Europe ».

Large coalition politique, le Rassemblement s’est constitué, en juin, autour de l’opposant historique Etienne Tshisekedi, président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).
Mardi, la majorité et une frange minoritaire de l’opposition ont signé un accord renvoyant l’élection présidentielle à avril 2018 et assurant le maintien de Joseph Kabila à son poste jusqu’à la prise de fonctions de son successeur.

L’UDPS a rejeté cet accord et a appelé à des pourparlers élargis pour sortir le pays de la crise politique qu’il traverse depuis la réélection contestée de Joseph Kabila, en 2011, lors d’un scrutin marqué par des fraudes massives.

Dans l’Est du pays, la ville de Bukavu, sur la rive sud du Lac Kivu, a, totalement, ignoré l’appel du Rassemblement.
A Goma, ville jumelle de Bukavu sur la rive Nord du lac, l’appel de l’opposition a été, diversement, suivi. La circulation a été normale, mais, la majorité des boutiques est restée fermée.

En fin de matinée, 200 personnes ont manifesté sans incident majeur, carton jaune à la main, aux cris de « Le mandat est terminé ! Tu dois partir ! »

Afriqueeducation.com avec AFP

RDC: Autres images de la Journée ville morte de l’opposition

octobre 19, 2016

 

 

 
  • Bus Transco vides.
  • Roulage au niveau de station Macampagne observant effets carte jaune
     
  • À Goma la ville ressemble à une journée morte. Les partisans des partis de l’opp distribue des cartons jaune sur moto
  • Par LoeilduZ
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