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Affaire Vincent Lambert : sa mère réclame le «secours» de l’ONU

juillet 1, 2019

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La mère de Vincent Lambert lors d’une table ronde organisée en marge de la 41e session du Conseil des droits de l’homme à Genève. FABRICE COFFRINI / AFP

 

La mère de Vincent Lambert, en état végétatif depuis onze ans, a affirmé que son fils n’est «pas en fin de vie, n’est pas un légume».

La mère du Français Vincent Lambert, en état végétatif depuis 2008, a réclamé ce lundi le «secours» de l’ONU, affirmant que l’on veut «assassiner» son fils, alors que la Cour de cassation française a ouvert la voie à un nouvel arrêt de son maintien en vie. Viviane Lambert s’exprimait lors d’une table ronde organisée en marge de la 41e session du Conseil des droits de l’homme à Genève, par une ONG basée à Strasbourg, le Centre européen pour le droit et la justice.

«Je crie tout haut que Vincent, on veut l’assassiner. C’est le vrai mot», a-t-elle dit avec des sanglots dans la voix, devant une quinzaine de personnes dont une poignée de journalistes. «Vincent n’est pas en fin de vie, Vincent n’est pas un légume», a-t-elle martelé, indiquant être venu à l’ONU pour y réclamer un «secours».

Au sein d’une famille déchirée par des années d’une tragique bataille judiciaire, l’épouse et six frères et sœurs de Vincent Lambert, tétraplégique depuis un accident de la route, demandent l’arrêt de son alimentation et de son hydratation. Les parents, soutenus par un frère et une sœur, s’y opposent. Dans cette affaire, qui ne cesse de rebondir devant la justice française, le comité de l’ONU sur les droits des personnes handicapées, saisi par les parents, a demandé le 4 mai à la France de suspendre toute décision d’arrêt des soins, le temps qu’il puisse examiner le dossier sur le fond.

«La France nous a dit trois jours plus tard « nous n’appliquerons pas ces mesures provisoires ». Et bien, il y a là quelque chose d’absolument scandaleux qui justifie notre présence aujourd’hui», a affirmé l’un des avocats des parents, Jean Paillot, présent à la table ronde. Ce comité de l’ONU n’a toutefois aucun pouvoir de contrainte sur les Etats membres. Selon la ministre française de la Santé Agnès Buzyn, la France n’est «pas tenue» de respecter cette demande.

Le 11 mai, le médecin traitant de Vincent Lambert avait annoncé à la famille l’interruption de son alimentation, qui avait débuté le 20 mai. Toutefois, le même jour, la cour d’appel de Paris avait ordonné le rétablissement de son traitement, jusqu’à ce que le comité de l’ONU se prononce sur le fond. Saisie, la Cour de cassation a cassé ce jugement le 28 juin et ouvert la voie à un nouvel arrêt de l’alimentation et de l’hydratation du patient âgé de 42 ans.

Les avocats des parents ont annoncé qu’ils porteraient plainte pour «meurtre avec préméditation» contre le médecin qui ordonnerait un arrêt du traitement. «Nous serions favorable à une médiation par l’intermédiaire d’une institution internationale pour discuter avec le gouvernement français pour qu’en l’état actuel les mesures provisoires soient effectives», a indiqué Me Paillot.

«Vincent n’est ni malade, ni en fin de vie. Son état est celui d’une personne handicapée», a-t-il insisté. Pour Jérôme Triomphe, autre avocat des parents, «nous sommes ici devant une situation gravissime de violation de ses engagements internationaux par la France et cela au détriment d’un homme handicapé».

Par Le Figaro.fr avec AFP

France: La justice ordonne la reprise des soins de Vincent Lambert

mai 20, 2019

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Le père de Vincent Lambert devant l’hôpital Sébastopol de Reims, lundi. FRANCOIS NASCIMBENI/AFP

 

La cour d’appel de Paris, saisie par les parents du patient, tétraplégique en état de conscience minimale depuis dix ans, a tranché lundi soir.

À Reims

Coup de théâtre hier soir dans l’affaire Vincent Lambert! Contre toute attente, le recours des parents de ce tétraplégique en état de conscience minimale depuis dix ans a été entendu par la cour d’appel de Paris. La cour a ordonné la reprise des soins, c’est à dire de l’alimentation et de l’hydratation du patient. «Nous avons gagné!», exultent les avocats des parents, Mes Jean Paillot et Jérôme Triomphe. Cette décision étant suspensive, les soins devaient reprendre dès cette nuit.

Face aux juges de la 1re chambre de la cour d’appel de Paris, Me Triomphe avait montré une vidéo de Vincent Lambert «apprenant qu’il va mourir». «On en parle comme d’un garçon qui n’a aucune conscience. Quand il a vu ses parents et son frère hier, Vincent pleurait, a avancé l’avocat. Voilà l’homme qu’aujourd’hui on est en train de tuer.» Cette vidéo «a été diffusée sur les réseaux sociaux en violation des droits à l’image», s’était pour sa part ému l’avocat du CHU de Reims. Sur place, Me Gérard Chemla, avocat du neveu de Vincent Lambert, François, partisan de l’arrêt des soins, soupirait: «On associe l’acharnement judiciaire à l’acharnement thérapeutique. Ces recours relèvent de la gesticulation.» Et pourtant, la cour d’appel de Paris a bien ordonné lundi soir«à l’État français (…) de prendre toutes mesures aux fins de faire respecter les mesures provisoires demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées le 3 mai 2019 tendant au maintien de l’alimentation et l’hydratation» de Vincent Lambert.

Lundi matin, alors que leurs avocats se démenaient, entre Paris et Strasbourg, pour lancer d’ultimes recours, pour les parents de Vincent Lambert commençait ce lundi le temps des adieux. À 8 h 30, un courriel du CHU diffusé à tous les membres de la famille du patient, leur annonçait que «l’arrêt des traitements» et «la sédation profonde et continue» avaient été «initiés ce matin». «Ce sont des monstres! Des nazis!, enrageait Viviane Lambert, sa mère, en sortant du centre hospitalier. Vincent est en train de s’éteindre doucement. Tout ça pour faire passer l’euthanasie en France!» À ses côtés, son mari, 90 ans, chancelait et s’agrippait aux grilles: «C’est Hippocrate qu’on assassine!»

Le Dr Vincent Sanchez, médecin traitant de Vincent Lambert, «en violation de tous ses devoirs et de ce qu’il avait laissé croire, vient d’annoncer à la famille qu’il avait initié le processus de mort sans préavis, sans tenir compte des recours (ni) des mesures provisoires»(demandées par le Comité des droits des personnes handicapées, CDPH, de l’ONU), s’offusquaient dans un communiqué Mes Jean Paillot et Jérôme Triomphe, conseils des parents. S’appuyant sur la demande du CDPH, qui demande à la France de suspendre toute décision en attendant l’examen du dossier par ce comité, les deux avocats avaient saisi lundi la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), ainsi que le Conseil d’État. La CEDH a aussitôt rejeté la requête, faute d’«élément nouveau».

Dans son courriel, le chef de service des soins palliatifs avait dit espérer «pour M. Vincent Lambert que chacun saura ouvrir une parenthèse et se rassembler, auprès de lui, afin que ces moments soient le plus paisibles, intimes et personnels possible». Parallèlement, de nouveaux horaires de visite avaient été mis en place pour les membres de la famille, qui se déchire depuis six ans. «Il y a le groupe A (celui des parents, d’un frère et d’une sœur) et le B (celui de l’épouse, du neveu, et de certains frères et sœurs, NDLR),avait détaillé François Lambert. Désormais nous avons deux heures pour chaque groupe le matin, puis deux heures l’après-midi. Et aussi une nuit sur deux, de 22 heures à 7 heures. Un lit a été rajouté dans sa chambre.»

L’appel du Pape

Assise devant les grilles cadenassées du CHU, Hélène, une cousine de Vincent Lambert, «venue cette nuit de Nîmes», disait avoir entamé une «grève de la faim». «Si on accepte que Vincent soit assassiné, s’alarmait-elle, les yeux rougis, ça veut dire qu’on peut tuer tous les handicapés qui ne peuvent pas se nourrir!»

À l’hôpital Sébastopol, selon plusieurs indiscrétions, plusieurs membres du personnel médical avaient pris des congés durant cette semaine fatidique, ne souhaitant pas «être associés à cette décision». Plusieurs médecins rémois, employés du CHU ou libéraux, avaient tenu à «faire appel à la conscience» du Dr Sanchez. «Ce qui se passe n’est pas médical: on va vers une mort provoquée», affirmait l’un d’eux. Des tensions que le CHU n’avait pas souhaité commenter, pas plus que la radiation et les poursuites réclamées par les avocats des parents à l’encontre du Dr Sanchez.

Le Pape avait appelé lundi à protéger la vie «du début à la fin naturelle», un message que son porte-parole avait partagé en appelant explicitement à prier pour Vincent Lambert. Le chef de l’État, lui, avait déclaré lundi qu’il ne lui «appartenait pas de suspendre une décision qui relève de l’appréciation de ses médecins et qui est en conformité avec nos lois».

Par Stéphane Kovacs et Agnès Leclair avec Le Figaro.fr

Vatican/Vincent Lambert: le Pape appelle à protéger la vie

mai 20, 2019

 

Le Pape a appelé lundi dans un tweet à protéger la vie «du début à la fin naturelle», un message que son porte-parole a partagé en appelant explicitement à prier pour le Français Vincent Lambert.

«Prions pour ceux qui vivent dans un état de grave handicap. Protégeons toujours la vie, don de Dieu, du début à la fin naturelle. Ne cédons pas à la culture du déchet», a écrit le pape François dans un message publié sur tous ses comptes Twitter de différentes langues. Et le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, Alessandro Gisotti, a été plus explicite en retweetant le message avec la mention en français: «Prions pour Vincent Lambert».

Vincent Lambert, 42 ans, est un tétraplégique en état végétatif depuis plus de dix ans. L’interruption des traitements visant à le maintenir en vie a débuté lundi matin, provoquant la colère de ses parents, fervents catholiques, qui espèrent encore que de nouveaux recours judiciaires stoppent «cette folie».

Par Le Figaro.fr avec AFP

France/Vincent Lambert : sa mère appelle à un rassemblement dimanche contre l’arrêt des traitements

mai 14, 2019

 

La mère de Vincent Lambert appelle à un rassemblement dimanche devant l’hôpital de Reims où se trouve son fils, tétraplégique en état végétatif depuis 10 ans, afin de tenter d’empêcher l’arrêt programmé des traitements annoncé par le médecin à la famille.

«Ce dimanche 19 mai, je serai dès 15h00 devant l’hôpital de Reims pour les supplier de continuer à hydrater et nourrir Vincent. En France, en 2019, personne ne devrait mourir de faim et de soif. Si vous le souhaitez, vous pouvez m’accompagner», écrit Viviane Lambert sur le site «Je soutiens Vincent».

«Il faut garder espoir jusqu’au bout et expliquer à tout le monde que Vincent n’est pas en fin de vie, il est handicapé ! Rien n’est perdu, le comité des personnes handicapées de l’ONU a demandé à la France de continuer à hydrater et alimenter Vincent», ajoute-t-elle. «Il faut que la France respecte la convention qu’elle a signée, elle doit le faire pour Vincent mais aussi pour tous les autres handicapés».

Le médecin traitant de Vincent Lambert a annoncé vendredi à la famille l’interruption des traitements, à partir du 20 mai, de cet ancien infirmier psychiatrique en état végétatif au CHU de Reims. Le 24 avril, le Conseil d’Etat avait jugé conforme à la loi la décision collégiale d’arrêt des soins, prise le 9 avril 2018 par le CHU de Reims pour faire cesser un «acharnement thérapeutique» mais contestée par une partie de la famille.

Suite à cette décision, les parents de Vincent Lambert, catholiques farouchement opposés à l’euthanasie passive, ont déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) et le Comité international de protection des droits des personnes handicapées de l’ONU (CIDPH). La CEDH a rejeté cette requête, mais le CIDPH a demandé à la France de suspendre toute décision d’arrêt des soins, dans l’attente d’une instruction sur le fond.

Par Le Figaro.fr avec AFP