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Le Rwanda accuse un nouveau Sukhoi-25 congolais d’avoir violé son espace aérien

décembre 29, 2022

C’est la seconde fois que le gouvernement rwandais se plaint d’une telle intrusion alors que les tensions restent particulièrement vives entre les deux voisins depuis la nouvelle offensive du M23 dans l’est de la RDC.

Le président congolais Félix Tshisekedi accuse le Rwanda de Paul Kagame de soutenir la rebellion du M23, dans l’est de la RDC. © Tchandrou Nitanga / AFP.

Dans un communiqué diffusé dans la soirée du 28 décembre, le bureau du porte-parole du gouvernement rwandais assure qu’un « avion de chasse de type Sukhoi-25 de la République démocratique du Congo a violé l’espace aérien rwandais le long du lac Kivu [ouest du Rwanda] aujourd’hui [mercredi 28 décembre] vers 12 h 00 ».

« L’avion est immédiatement revenu en RDC », selon le communiqué. « Les autorités rwandaises ont une nouvelle fois protesté auprès du gouvernement congolais contre les violations de l’espace aérien par les avions de chasse congolais », a ajouté le gouvernement de Kigali. Le gouvernement rwandais avait déjà affirmé au début de novembre qu’un avion de chasse congolais avait violé son espace aérien.

Un précédent en novembre

Il s’agit du dernier épisode en date des vives tensions entre Kigali et Kinshasa, nées après que les rebelles du M23 ont lancé une nouvelle offensive dans l’est de la RDC en novembre 2021. Le gouvernement congolais accuse en effet son voisin rwandais de soutenir cette rébellion. Kigali a toujours contesté ces affirmations et affirme en retour que la RDC collabore avec les hommes des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

Les accusations de Kinshasa ont été confortées par un nouveau rapport des Nations unies, non encore publié mais consulté par Jeune Afrique, qui accuse Kigali d’avoir mené des opérations militaires dans l’est de la RDC, et d’avoir fourni « des armes, des munitions et des uniformes » à la rébellion du M23.

Retrait du M23

L’armée congolaise a en outre qualifié le 24 décembre de « leurre » le retrait des rebelles du M23 de la ville stratégique de Kibumba, affirmant que la rébellion renforçait ses positions ailleurs. Les rebelles ont conquis au cours des derniers mois de vastes pans du territoire du Nord-Kivu, progressant jusqu’à quelques dizaines de kilomètres de Goma.

Sous la pression internationale, ils avaient pris part la veille à une cérémonie en vue de remettre la ville de Kibumba à une force militaire régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC, ou East African Community en anglais).

Par Jeune Afrique (avec AFP)

Cedeao : il faut punir les chefs d’État qui enfreignent les règles

juillet 10, 2022

Si la Cedeao a levé ses sanctions contre le Mali, elle reste confrontée à deux problèmes de fond : son incapacité à appliquer des sanctions dissuasives et, surtout, la persistance de risques de conflits liés aux « troisièmes mandats ».

Manifestations de l’opposition togolaise, le 6 février 2017. © PIUS UTOMI EKPEI/AFP

L’inefficacité des mesures économiques coercitives et l’inopportunité d’user de la solution militaire face à des peuples déterminés devraient amener les dirigeants ouest-africains à réfléchir à des alternatives crédibles. Deux constats préalables : d’abord, l’être humain est naturellement accro au pouvoir. Il doit être encadré pour que son appétit de domination ne vienne pas troubler l’ordre public.

Ensuite, tout peuple aspire à l’alternance, les dirigeants étant, au fil du temps, en proie à l’usure naturelle du pouvoir et à un contexte mondial de plus en plus difficile. Au regard de ces facteurs, quoi de plus normal et logique que le peuple veuille, dans le cadre de la recherche de son bien-être, expérimenter d’autres solutions avec de nouvelles équipes.

Aspirations populaires

Il en ressort que les recherches frénétiques de troisième mandat et les situations mécaniques de non alternance observées notamment au Togo constituent des anomalies. La Cedeao, telle qu’organisée en ce moment, est peu démocratique et loin des aspirations populaires. Les décisions de la cour de justice de l’organisation ne sont pas souvent appliquées lorsqu’elles vont à l’encontre des pouvoirs en place. Oui, il faut réorganiser et réformer.

Le schéma organisationnel de la Cedeao devrait être renforcé, tant dans sa structuration que dans ses  règles de fonctionnement et dans ses méthodes. Il existe aujourd’hui un conflit d’intérêt manifeste dans les problématiques concernant les chefs d’État, principaux concernés qui, en fin de compte, prennent parfois à huis clos des décisions qui doivent ne s’appliquer qu’à eux.

La solution majeure est politique. Elle a trait à la capacité de l’organisation d’imposer à ses dirigeants des règles claires et contraignantes sur l’impossibilité pour tout chef d’État en exercice de faire plus de deux mandats. C’est une pratique de bonne gouvernance expérimentée avec satisfaction dans les pays développés.

Au sujet des réformes, il convient de modifier les règles de consensus actuellement en vigueur pour aller vers un vote majoritaire, quitte à voir un certain nombre de pays quitter le navire. Mieux vaut bâtir un projet d’intégration avec des pays partageant un idéal de démocratie et de paix, même s’ils sont en petit nombre, plutôt que d’avoir des incohérences politiques qui empêchent de progresser qualitativement.

Complaisance coupable

Il faut aussi trouver de nouveaux types de sanctions exemplaires, dissuasives et ciblées à l’encontre des chefs d’État peu disposés à respecter les règles communes. La Cedeao devrait éviter d’être complaisante à l’égard de ceux-ci. Par ailleurs, l’organisation devrait trouver des solutions pertinentes à la problématique de la reconversion des chefs d’État sortis par la grande porte, en leur offrant des garanties de protection et de statut honorable.

Sur le plan du renforcement du dispositif institutionnel, un chaînon devrait être ajouté à l’organisation actuelle : une haute autorité indépendante de contrôle de la gouvernance dotée de pouvoirs renforcés à l’image de la BCEAO dans le domaine monétaire. On pourrait imaginer dans ce cas, des membres nommés à vie pour éviter toute possibilité de pression mais aussi triés sur le volet en fonction de leur intégrité et de leur compétence.

Le statut des juges de la Cour de justice de la Cedeao gagnerait aussi à recevoir ce caractère inamovible, pour des raisons d’efficacité et d’autonomie, à l’instar de celui de leurs homologues de la cour suprême des États Unis. Les missions de l’Ecomog pourraient être élargies en y intégrant des mandats de dissuasion et d’intervention militaire dans toute situation de non-respect des protocoles relatifs aux troisièmes mandats. La Cedeao devrait aussi renforcer ses actions de formation envers les forces armées sous-régionales pour éviter que celles-ci ne s’érigent en uniques dépositrices des intérêts supérieurs des nations, rompant ainsi les équilibres institutionnels. Cette action de renforcement de capacité devrait aussi être orientée vers la société civile, la vraie.

Le leadership du Nigeria

L’organisation a aussi le devoir de renforcer ses politiques économiques et d’intégration afin de contrer au plus vite la pauvreté qui exacerbe les rancœurs et fragilise la paix. Cela passe par l’acceptation du leadership naturel du Nigeria, la finalisation urgente du processus d’instauration de la monnaie unique. Aussi,  tôt ou tard,  la Cedeao devra évaluer la question du degré d’implication des pays francophones eu égard aux objectifs de la communauté. Ces derniers semblent parfois nager à contre-courant des intérêts supérieurs de l’intégration sous régionale.

Il y a lieu de rappeler que le processus conduisant à la monnaie unique a été mis en difficulté suite à la décision inattendue des pays de l’Uemoa d’annoncer le changement du nom du Fcfa en Éco. Tout récemment aussi,  trois chefs d’État francophones du Togo, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal ont exprimé des réserves sur les propositions de la Cedeao visant à limiter le nombre des mandats. Le processus démocratique dans la quasi-totalité des pays anglophones et lusophones est plus en avance avec des alternances normales.

« Ficelle mystérieuse »

Les pays francophones devraient engager en interne les réformes constitutionnelles nécessaires afin de mieux contrôler les pouvoirs exorbitants dévolus à la fonction présidentielle, véritable clef de voûte des institutions. Dans l’intérêt supérieur de la Cedeao, une réflexion approfondie pourrait être engagée afin de voir comment couper cette « ficelle mystérieuse » entre ces pays et l’ancienne puissance coloniale, laquelle explique, on l’a vu avec l’exemple malien, que derrière tout problème on devine « la main » de la France.

Au plan international, la question des troisièmes mandats étant l’un des facteurs majeurs de tension et de conflit dans le monde, des solutions devraient être envisagées au niveau de l’organisation onusienne et des partenaires au développement, en vue de définir des règles intangibles en la matière. Il y va de la paix et de la sécurité dans le monde.

Magaye Gaye

Avec Jeune Afrique par Magaye Gaye

Magaye Gaye est président du parti sénégalais La troisième voie et ancien de la BOAD et du Fagace.

Mariah Carey accusée de violation des droits d’auteur

juin 4, 2022

Le plaignant, Andy Stone, affirme avoir co-écrit et enregistré une chanson du même nom en 1989, sans avoir jamais donné la permission de l’utiliser.

Maria Carey est dans la tourmente apres des accusations de plagiat sur un de ses titres phares.
Maria Carey est dans la tourmente après des accusations de plagiat sur un de ses titres phares. © ANGELA WEISS / AFP

C’est le tube incontournable des fêtes de fin d’année: la chanteuse américaine Mariah Carey est accusée de violation des droits d’auteur pour son entêtant « All I Want for Christmas Is You », par un artiste qui lui réclame 20 millions de dollars. Le plaignant, Andy Stone, affirme avoir co-écrit et enregistré une chanson du même nom en 1989, sans avoir jamais donné la permission de l’utiliser, selon le texte d’une plainte déposée vendredi en Louisiane. Il réclame 20 millions de dollars de dommages et intérêts à Mariah Carey, dont le titre est quant à lui sorti en 1994.

Andy Stone accuse la chanteuse et Walter Afanasieff, qui a co-écrit la ritournelle de Noël, d’avoir « engagé consciemment, volontairement et intentionnellement une démarche visant à violer » son droit d’auteur. « All I Want for Christmas Is You » est l’un des titres les plus diffusés de tous les temps: il a dominé les ventes dans plus d’une vingtaine de pays, et il est abondamment diffusé chaque fin d’année.

Le tube s’est vendu à 16 millions d’exemplaires et il aurait à lui seul rapporté quelque 60 millions de dollars à Mariah Carey en trois décennies. La chanson d’Andy Stone, enregistrée avec son groupe « Vince Vance and the Valiants », a elle connu un succès modéré auprès des amateurs de musique country. Si les deux chansons portent le même titre, les musiques et les paroles diffèrent.

Andy Stone n’en reproche pas moins à la chanteuse, une trentaine d’années après, d’avoir cherché à « exploiter la popularité et le style unique » de son titre, créant par là de la « confusion ». Le document déposé auprès de la justice de Louisiane indique que les avocats du plaignant ont contacté Mariah Carey et son co-auteur l’an dernier, mais n’ont « pas réussi à trouver un accord ». Les représentants de la chanteuse n’étaient pas immédiatement disponibles pour un commentaire. Au total, quelque 177 chansons portant le titre « All I Want for Christmas Is You » sont enregistrées sur le site internet du Bureau américain des droits d’auteur (United States Copyright Office).

Par Le Point avec AFP

Mali : un avion militaire français a-t-il violé l’interdiction de survol du territoire ?

janvier 13, 2022
Un Airbus A-400 embarquant des forces françaises, sur la base de Tombouctou, le 5 décembre 2021. © Thomas Coex/AFP

Un avion militaire français a fait la liaison Abidjan-Gao, le 11 janvier, suscitant la colère des autorités maliennes, qui avaient annoncé la fermeture de leurs frontières. Une affaire qui a aussi pour enjeu l’approvisionnement de la force Barkhane.

L’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) a signalé à Bamako qu’un avion militaire français avait violé l’espace aérien du Mali, ont indiqué, le 12 janvier, les autorités aériennes de ce pays. Cet événement survient en plein bras de fer entre la junte, dirigée par Assimi Goïta, et une partie de la communauté internationale, Cedeao et France en tête.

La junte ayant déclaré qu’elle souhaitait prolonger la période de la transition, les dirigeants ouest-africains ont décidé, le 9 janvier à Accra, de sanctionner fermement le Mali. Ils ont notamment décrété la fermeture de leurs frontières aériennes et terrestres avec ce pays. Les autorités maliennes ont riposté en déclarant qu’elles appliqueraient la réciprocité en ce domaine.

Contact coupé

C’est dans ce contexte que, le 12 janvier, l’Asecna a informé l’aviation civile malienne qu’un Airbus A400 de transport avait, la veille, enfreint la décision du Mali, indiquent des documents publiés sur les réseaux sociaux. Le colonel Lassina Togola, PDG des aéroports du Mali, a confirmé à l’AFP que ces documents étaient authentiques.

Selon ces derniers, l’appareil effectuait l’aller-retour entre Abidjan (Côte d’Ivoire) et Gao (nord du Mali), où l’armée française possède une base importante. L’Asecna, qui gère les espaces aériens d’une grande partie du continent, dit ne pas avoir été informée préalablement de l’existence de ce vol. L’Airbus est entré en contact avec les centres de contrôle de Ouagadougou (Burkina) et de Niamey (Niger), qui lui ont rappelé qu’il lui était interdit d’entrer dans l’espace aérien malien, est-il écrit.

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Coupant le contact avec les centres de contrôle, l’avion a poursuivi sa route, rapportent les fiches de l’Asecna.

Interrogé sur le point de savoir si l’interdiction malienne s’appliquait aux vols militaires français et à ceux de la Minusma en provenance de pays de la Cedeao, le PDG des aéroports du Mali a répondu que les frontières étaient « fermées aux pays de la Cedeao » et que, par conséquent, « les aéronefs en provenance de ces États ne [pouvaient] venir au Mali ». « Toutefois par dérogation, une autorisation pourra être accordée à la demande du transporteur », a-t-il ajouté, sans préciser si les appareils de la force française ou ceux de la Minusma bénéficiaient d’une telle dérogation.

Approvisionnement de Barkhane

Dans un communiqué, le gouvernement malien assure avoir « dénoncé cette violation de l’espace aérien du Mali » et protesté auprès des autorités françaises « qui ont, au demeurant, décidé de soutenir les sanctions de la Cedeao, parmi lesquelles figure la fermeture des frontières terrestres et aériennes de ses pays membres avec le Mali ».

« Nous déclinons toute responsabilité relative aux risques auxquels les auteurs de ces pratiques pourraient s’exposer, en cas de nouvelle violation de notre espace aérien », ajoutent les autorités maliennes dans leur communiqué.

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La France, avec la force Barkhane, ainsi que la Minusma, la force des Nations unies, effectuent constamment des vols entre la sous-région et le Mali, afin d’approvisionner leurs troupes et de conduire leurs opérations.

« Pour l’heure, nous n’avons reçu aucune notification officielle s’agissant d’éventuelles restrictions dans le domaine aérien », a déclaré une source militaire française, qui poursuit : « Nous sommes liés par des accords de défense. Toutes les procédures ont été respectées. L’avion a déposé un plan de vol, qui a été approuvé par les autorités maliennes. Et comme le veut la procédure suivie à chaque fois, à l’entrée de l’espace aérien malien, on bascule le transpondeur en mode de fonctionnement militaire. Pour nous, il n’y a pas de sujet ». La Minusma a, quant à elle, précisé que, jusqu’à présent, ses opérations n’étaient pas affectées par la décision des autorités de Bamako.

Par Jeune Afrique avec AFP

Coronavirus: 74 jeunes arrêtés à Dakar pour violation du couvre-feu

avril 21, 2020

La police sénégalaise a annoncé mardi 21 avril l’interpellation dans la nuit de lundi à mardi de 74 jeunes d’un quartier populaire de Dakar pour violation du couvre-feu instauré contre le Covid-19.

«Ils sont 74 jeunes de la Médina à avoir été interpellés entre 20H00 et 06H00 pour non respect du couvre-feu. Ils traînaient dans la rue», a déclaré à l’AFP un responsable de la police. Des jeunes de la Médina, quartier jouxtant le centre de Dakar, bravent depuis plusieurs jours le couvre-feu annoncé le 23 mars par le président Macky Sall pour tout le pays. Des images circulant sur les réseaux sociaux les montrent défiant la police ou jubilant en groupe au retour de proches sortis de quarantaine.

Inquiétude autour d’une transmission «communautaire»

Le ministre sénégalais de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye avait prévenu que ces actes allaient cesser. Le Sénégal a déclaré officiellement 412 cas de contamination par le Covid-19, et cinq décès. Plusieurs cas ont été rapportés à la Médina. La pandémie est restée jusqu’alors relativement contenue au Sénégal, mais les autorités observent avec préoccupation la progression des transmissions dites «communautaires», c’est-à-dire que l’on ne peut relier à des cas connus.

Les autorités sénégalaises ont fermé les frontières et les écoles et interdit les rassemblements et les prières collectives ainsi que la circulation entre les villes. Elles ont imposé dimanche le port obligatoire du masque dans les services publics et privés, les commerces et les transports. Elles se sont gardées jusqu’alors d’imposer le confinement. Il représenterait un défi considérable dans ce pays pauvre dont une bonne partie de la population vit au jour le jour.

Par Le Figaro avec AFP

Chili: l’Onu dénonce les «violations des droits humains» par la police

décembre 13, 2019

 

L’Onu a dénoncé vendredi dans un rapport les «multiples violations des droits humains» commises par la police lors des manifestations au Chili, des dérapages que «regrette» le gouvernement chilien tout en soulignant le «contexte» de violence dans lequel ils ont été commis. Ce rapport a été élaboré par des experts du Haut-Commissariat de l’Onu aux droits de l’Homme, qui se sont rendus au Chili du 30 octobre au 22 novembre.

«La majorité» des protestataires ont manifesté de «manière pacifique» mais «la gestion des manifestations par les policiers s’est déroulée d’une manière fondamentalement répressive», a déclaré la chef de la mission, Imma Guerras-Delgado, lors de la présentation à Genève du rapport. Celui-ci pointe le «nombre élevé de violations graves des droits humains» et contient des exemples précis de torture, mauvais traitements, viols perpétrés par des carabiniers contre des détenus, dont beaucoup auraient été détenus de manière arbitraire.

Pendant sa mission, l’équipe du Haut-Commissariat a pu documenter 113 cas de torture et mauvais traitements, et 24 cas de violences sexuelles sur des femmes, des hommes et des jeunes filles, commis par des membres de la police et des militaires. Les experts de l’Onu dénoncent aussi le «nombre alarmant de personnes» – environ 350 – souffrant de blessures aux yeux ou au visage, la majorité étant liées à des tirs de plombs.

Le rapport indique que, sur la base des informations recueillies auprès d’une grande variété de sources, «les policiers n’ont, à plusieurs reprises, fait aucune distinction entre manifestants pacifiques et manifestants violents». «Les fusils anti-émeutes ont été utilisés de manière indiscriminée et inappropriée, et c’est pour cela qu’il y a autant de blessés», a expliqué Mme Guerras-Delgado, soulignant que les policiers ont tiré en étant trop près des manifestants. «La police a une responsabilité dans la commission de violations des droits humains. En ce qui concerne les responsabilités individuelles au sein de la police, nous ne pouvons pas tirer de conclusion. Elles devront être établies au niveau national», a-t-elle relevé.

Selon les informations officielles citées dans le rapport, plus de 28.000 personnes ont été détenues entre le 18 octobre et le 6 décembre, et la plupart d’entre elles ont été libérées. En présentant le rapport, Mme Guerras-Delgado a indiqué qu’environ 1.600 sont encore détenues selon les autorités.

«Nous regrettons profondément les plaintes reçues par l’équipe de la Haut-Commissaire (…) Chacune d’entre elles fait l’objet d’une enquête et sera (le cas échéant) sanctionnée», a réagi la sous-secrétaire d’Etat chilienne en charge des droits de l’homme, Lorena Recabarren. «A partir du 18 octobre, le Chili a vécu une situation imprévue et inédite de violence (…) C’est cette situation de violence et non les manifestations pacifiques (…) qui nous a décidés à décréter l’état d’urgence. Cette décision n’a pas été prise à la légère et sans (prendre en compte) le contexte», a-t-elle ajouté, parlant au nom du gouvernement chilien.

Le mouvement de contestation sociale qui secoue le Chili depuis le 18 octobre est le plus grave depuis le retour de la démocratie en 1990. Le Haut-Commissariat a pu vérifier les informations concernant 11 de ces 26 décès sur lesquels les autorités enquêtent. Quatre de ces cas constituent «une privation arbitraire de la vie et des décès illégaux impliquant des agents de l’Etat». Le rapport signale que les autorités ont eu connaissance de la gravité des blessures dès le 22 octobre, mais n’ont pas pris de mesures efficaces pour mettre fin à l’usage des armes anti-émeutes.

Dans un communiqué, la Haut-Commissaire de l’Onu aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, appelle à «regarder l’avenir de manière constructive» et demande l’établissement d’un «mécanisme de suivi», en coopération avec son bureau pour l’Amérique du Sud, chargé d’évaluer la situation dans trois mois. Une hausse du prix du ticket de métro dans la capitale a été le détonateur de cette fronde sociale inédite. Malgré la suspension de la mesure, le mouvement s’est amplifié, nourri par le ressentiment face aux inégalités sociales.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Violation des droits de l’Homme en Chine: travail des enfants, plainte contre Samsung

janvier 11, 2018

 

Les ONG Sherpa et Peuples solidaires ont déposer plainte contre Samsung, reprochant « des violations des droits humains » dans ses usines chinoises / © GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives / Drew Angerer

Travail d’enfants, logements indignes, intoxications au benzène: deux ONG relancent leurs accusations contre Samsung pour violations des droits de l’Homme en Chine en déposant à Paris une nouvelle plainte pour pratiques commerciales trompeuses contre le géant sud-coréen.

S’appuyant sur de nouveaux rapports de militants infiltrés entre 2012 et 2016 dans les usines du groupe électronique, les ONG Peuples solidaires et Sherpa dénoncent « l’emploi d’enfants de moins de seize ans, des horaires de travail abusifs, l’absence d’équipements appropriés aux risques encourus, des conditions de travail et d’hébergement incompatibles avec la dignité humaine », selon leur communiqué.

Les associations mettent aussi en avant « l’utilisation de benzène et de méthanol dans les usines », qui « aurait causé des maladies incurables chez plusieurs employés ».

Sherpa et Peuples solidaires annoncent donc qu’elles déposeront ce jeudi ces nouveaux éléments au parquet de Paris, à l’appui d’une plainte pour pratiques commerciales trompeuses qui vise Samsung Monde, la maison mère, et sa filiale Samsung Electronics France (SEF).

Dans un communiqué, le géant coréen a assuré respecter « scrupuleusement les normes et réglementations locales et internationales en matière de travail » et appliquer « une politique de tolérance zéro » vis-à-vis du travail des enfants.

Une première plainte, visant uniquement SEF, avait été classée sans suite en 2014 à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Sherpa avait du coup choisi de citer l’entreprise directement devant ce tribunal correctionnel, mais y a finalement renoncé en 2017 pour des raisons de procédure, selon un porte-parole.

Dans leur plainte de 40 pages, consultée par l’AFP, Sherpa et Peuples solidaires accusent Samsung de contredire ses engagements éthiques et son propre code de conduite, alors que le groupe sud-coréen présente sur ses sites internet son ambition de « devenir l’une des entreprises les plus éthiques au monde ».

Des contradictions qui constituent, selon les associations, des « pratiques commerciales trompeuses » pour les consommateurs français du leader de la téléphonie mobile, et qui légitimeraient donc une procédure pénale en France.

« Nous demandons à la justice de sanctionner cet écart inacceptable entre ces engagements éthiques et la réalité dans les usines telle que décrite par les ONG de terrain », écrivent les associations.

– 72 heures par semaine –

« Alors que les multinationales utilisent notamment ces engagements éthiques pour maintenir leur compétitivité, les ouvriers et consommateurs sont démunis face au non-respect de ces engagements. La reconnaissance du délit de pratiques commerciales trompeuses permettrait de rétablir ce rapport de force déséquilibré », selon elles.

Les éléments nouveaux justifiant cette plainte sont tirés « de nouveaux rapports d’enquêtes très documentés de l’ONG China Labor Watch (CLW) qui s’est infiltrée dans les usines » de filiales du groupe et de ses fournisseurs, principalement dans la région de Tianjin, près de Pékin, affirment les associations.

Les accusations s’appuient sur des témoignages, des photos et des vidéos réunis par CLW entre 2012 et 2016. L’ONG affirme ainsi que dans ces usines « les employés travaillent en moyenne 72 heures par semaine », parfois plus en période de forte activité. Au mépris de la loi chinoise limitant à 44 heures le temps de travail hebdomadaire.

« Dix enfants de moins de 16 ans, dont trois jeunes filles, travaillaient dans les usines » de certains fournisseurs de Samsung en 2012, selon CLW. Entre cinq et dix enfants en dessous de l’âge légal étaient encore identifiés lors de plusieurs visites des enquêteurs en 2014 dans une autre usine.

Les enquêteurs documentent encore la présence de benzène, un produit toxique à l’origine de cancers et de leucémie, dans les modes de production. Dans les usines, le benzène est utilisé comme agent nettoyant et comme enduit pour des composants électroniques.

« Cette procédure s’inscrit dans notre lutte de longue date contre l’impunité des multinationales », ont expliqué Sherpa et Peuples solidaires.

Les deux associations plaident pour « que les négociations onusiennes aboutissent à un traité contraignant les multinationales au respect des droits humains sur toute leur chaîne de production » et réclament l’appui de la France à ce processus.

Romandie.com avec(©AFP / 11 janvier 2018 18h33)                

Forces Armées Congolaises : 50 ans de Violation de l’Article 171

juillet 3, 2011

Que les Militaires et les Gendarmes Regagnent les Casernes pour Éviter leur Politisation Excessive !

A la faveur de la célébration des 50 ans de la force publique congolaise, il y a lieu d’affirmer qu’à l’instar des toutes les armées africaines, la force publique congolaise n’a malheureusement pas échappé à l’emprise du pouvoir dont elle est devenue, comme au temps du monopartisme, l’instrument de domination pour sa conservation au profit de l’ethnie dominante, des élites politico militaires au pouvoir et de leurs excroissances.

Si, l’armée congolaise pouvait tranquillement regagner les casernes, les postes avancés et toutes les frontières du pays, l’environnement politique national serait sans doute plus calme, plus policé et plus apaisé. L’armée, la gendarmerie et la police seraient alors les grands gendarmes de l’État, donc de la République.

C’est en confondant ses rôles et son statut que la force publique congolaise souffre d’un manque criard d’efficacité, d’éthique, de responsabilité et d’impartialité dans l’appréciation des faits politiques.

Pour preuve, la violation éhontée de l’article 171 de la Constitution du 20 janvier 2002 qui stipule : « La force publique est apolitique. Elle est soumise aux lois et règlements de la République. Elle est instituée dans l’intérêt général. Nul ne doit l’utiliser à des fins personnelles.

La force publique est subordonnée à l’autorité civile. Elle n’agit que dans le cadre des lois et règlements. Les conditions de sa mise en œuvre sont fixées par la loi ».

Or, il n’est un secret pour personne, lors du conflit politique opposant au sein du PCT, le courant des conservateurs, incarné par LEKOUNDZOU ITIHI OSSÉTOUMBA d’Okouéssé à celui des refondateurs, le chef d’État-Major des Forces Armées Congolaises est intervenu sans honte et sans gêne aucun, sommant les conservateurs de ne plus poursuivre les travaux du Congrès qu’ils avaient convoqué et dont la clôture était attendue par tous.

En outre, plus d’une fois, les éléments de la force publique ont empêché la tenue des meetings pourtant autorisés par les autorités compétentes.

En clair, l’immixtion de l’armée, de la police et de la gendarmerie dans des querelles politiques ou politiciennes traduit une confusion anticonstitutionnelle avérée et prouve suffisamment que la force publique congolaise n’a pas coupé son cordon ombilical avec la politique.

– Qui ne voit pas le directeur général de la police nationale jouer le rôle de médiateur, casseur de grèves, de prudhomme ou de juge du travail ?

– Qui n’a pas vu des hommes en armes, officiers, sous officiers et soldats, battre campagne, armes au poing, au profit de tel ou tel autre candidat ?

En outre, même si l’intérêt des dépenses militaires est en vérité d’ordre politique, l’immersion visible et très manifeste des militaires et policiers dans le jardin politique ne s’explique guère. Sauf à décrédibiliser un corps de métier républicain, apolitique, respecté et respectable, sous d’autres cieux.

Pour tout dire, la politisation de l’armée au Congo Brazzaville a fini par vider la démocratie de toute sa sève et sa saveur.

Cette politisation de l’armée, née sous le règne implacable du Parti Congolais de Travail (PCT) de l’ère monopartite, a faussé le jeu politique tout en déjouant tous les pronostics car, en un laps de temps, nombre de cadres politico militaires sont devenus incontournables au motif qu’ils se sont arrogé tous les droits, les avantages et les pouvoirs de décision.

Le nombre de jeunes de leur tribu qu’ils ont fait recruter vaille que vaille au sein des FAC et la Police leur permet aujourd’hui de se constituer une sorte de milice privée qui ne dit pas son nom.

Il s’en suit une disqualification ou un émiettement de la société civile, favorisant ainsi l’entrée en scène des milliers de jeunes officiers politisés et militants, à l’image des fameux « cadres rouges et experts » de triste mémoire.

Finalement, le problème majeur de l’armée congolaise est fondamentalement politique : c’est celui de sa politisation à outrance, héritée du monopartisme et sans doute aussi celui de son caractère républicain qui reste à démontrer, à la faveur de la célébration de ses 50 ans de sa création.
Cette question de fond ramène en surface le fossé qui sépare le peuple congolais de son armée, de sa gendarmerie et de sa police.

Plus d’une fois, le DGPN a joué le rôle de médiateur, de casseur de grèves ou de juge du travail…

Au vu des comportements des élites militaires, ce fossé ne peut pas être comblé à court terme. Ensuite, si le jardin politique est pris en otage par des cadres militaires, seuls et intimidés, les cadres civils et le reste du peuple ne pourront rien faire.

Toutes les expériences de développement ont montré que sans l’impartialité de la force publique, la démocratie est vouée à l’échec et au chaos qui débouche sur la volonté affichée de confisquer le pouvoir en se servant de la baïonnette et du canon.

Il est donc nécessaire que les cadres militaires se démarquent du jeu politicien en vogue dans notre pays et qu’ils s’assument en tant que garants du caractère républicain et laïc de l’État.

Les officiers qui ont si souvent contribué à l’installation au pouvoir des dirigeants politiques à leurs ordres, voués à ne servir que les « intérêts des hommes en armes », devraient se raviser et surtout intérioriser les missions cardinales dévolues à notre armée.

A la vérité, après 50 ans d’existence, la pratique de l’armée congolaise est très éloignée de la théorie. C’est la pratique de tous les Chefs d’État qui ont accédé au pouvoir de manière illégale et contraire à la constitution (coups d’État, guerres civiles, etc.).

Par déformation, en raison de la personnalisation du pouvoir et de l’autorité des chefs politiques et militaires, l’armée devient rapidement la protection du régime politique, qu’il soit civil ou militaire.

D’ailleurs, face à une armée républicaine, les nouvelles autorités dirigeantes qui accèdent au pouvoir, essaient de la neutraliser par la valorisation des forces paramilitaires et la création de milices.

Il naît alors un conflit entre civils et militaires qui explique les multiples tensions et coups d’Etat au Congo et en Afrique où, malgré la pédagogie de la démocratie, le pouvoir demeure encore très souvent au bout du canon.

Malgré la pédagogie de la démocratie, le pouvoir demeure encore, très souvent, au bout du canon des PMAK

Quand certaines milices privées sont bien payées, les militaires ne reçoivent plus leurs soldes. Incroyable ! Les dépenses militaires contribuent à perpétuer cet état de choses en opposant les militaires contre leurs rivaux civils, politiciens et bureaucrates.

Au regard de ce qui précède, la dépolitisation de l’armée n’est pour l’heure qu’un leurre car, nombre d’officiers supérieurs et subalternes sont très actifs au sein des partis politiques congolais où ils jouent un rôle très actif, en bien ou en mal !

Si l’armée congolaise pouvait réaliser et réussir sa mutation, elle serait de plus en plus respectée et crédible aux yeux de l’opinion.

Si la force publique avait coupé ses liens avec la politique politicienne après la conférence nationale souveraine, notre jeune démocratie serait aujourd’hui plus apaisée, plus civilisée et sans doute plus flamboyante.

Vu sous cet angle, l’armée encadrerait la marche de la démocratie sans oublier les pratiques de toutes les élites politiques et intellectuelles du pays. Car, l’expérience a montré que le canon ou les godasses sont très loin de la démocratie et de la liberté d’expression.

Comme quoi, la démocratie ressemble bien à un grand magasin de porcelaine qui ne devrait pas être gardée ou gérée par ceux qui sont habitués à manipuler les armes, à obéir aux ordres sans attendre, à « neutraliser » les adversaires vrais ou supposés.

Et, depuis la fin de la guerre du 5 juin 1997, l’armée congolaise bénéficie encore d’un halo de terreur, de violence aveugle et de banditisme avéré.

A la faveur des festivités de ses 50 ans, que la force publique congolaise rectifie son tir avant de regagner les casernes, les lignes de front et les foyers militaires !
Que l’armée, la gendarmerie et la police se mettent définitivement au service du peuple, donc de la République au lieu d’être le bras armé d’un parti politique et de son chef, bien connu de tous !

Après 50 ans, que la force publique ne soit plus le bras armé de ceux qui sont aux affaires !

Cette mutation de notre force publique est jusqu’ici attendue et souhaitée par tous les Congolais au moment où les vents du changement soufflent à vive allure sur le continent africain secoué, plus que d’habitude, par des convulsions internes de tout ordre, notamment sur les bords de la Méditerranée.

Enfin, les expériences vécues, il y a quelques mois, par les forces armées de la Tunisie et d’Egypte devraient interpeller nos hommes en armes qui, très souvent, se laissent manipuler abusivement par les acteurs politiques et certains illuminés de la 25ième heure !

Au-delà de tout : Bonne fête ! Classe !

Par Ghys Fortune DOMBE BEMBA (Talassa)avec Éric Mampouya