Pour lutter contre la haine de certaines femmes à leur égard, des sud-coréens ont lancé un mouvement de protestation, indique « Courrier International ».
C’est un phénomène qui prend une ampleur de plus en plus conséquente en Corée du Sud. Depuis plusieurs semaines, le Los Angeles Times, dans un article repéré par le Courrier Internationalrapporte que des groupes de défense des « droits masculins » ont lancé leur propre version du mouvement #MeToo, pour lutter contre la haine des hommes qu’entretiendraient les féministes dans le pays. Selon eux, la haine des hommes est omniprésente dans la société sud-coréenne d’aujourd’hui, où le féminisme radical est devenu hors de contrôle.
À l’origine de cette vague de contestation se trouve un emoji, « pouce et index rapprochés », qui a fait débat en 2019 au moment où de nombreux hommes estimaient qu’il s’agissait d’un émoticone servant uniquement à se moquer des sexes masculins de petite taille. Ces dernières semaines, plusieurs employés de grandes entreprises du pays ont été sanctionnés pour avoir utilisé l’émoji dans des affiches, après l’appel au boycott et les plaintes déposées par les groupes de défense des « droits masculins ».
En Corée du Sud, ce mouvement est incarné par un grand nombre de jeunes hommes qui fustigent le féminisme et jugent que le système joue en leur défaveur et non l’inverse. « Le principal problème est que les jeunes hommes ne peuvent pas faire entendre leur voix, ni dans la presse ni sur la scène politique. Et leurs doléances s’accumulent. Tout le monde rencontre des difficultés, mais on met l’accent sur celles d’un camp en particulier », a assuré de son côté l’auteur spécialisé dans la haine en ligne, Park Won-ik.
Les jeunes sud-coréens de plus en plus réfractaires aux femmes
À l’heure où la Corée du Sud est l’une des premières puissances mondiales les plus en retard concernant la question de l’égalité homme-femme, de plus en plus de jeunes hommes estiment que le féminisme « va trop loin » et se plaignent d’être injustement calomniés et accusés à tort par les femmes.
Une étude menée en 2018 par le Korean Women’s Development Institute a par ailleurs souligné que pour 65 % des hommes âgés d’une vingtaine d’années, le féminisme était un mouvement de haine des hommes. 56.5 % d’entre eux se disaient même prêts à rompre avec leur compagne si elle se disait féministe.
Avec Le Point avec AFP