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Le virus Usutu détecté en France : faut-il s’inquiéter ?

novembre 22, 2022

Ce virus, connu depuis 2001, se transmet par les moustiques. Il a déjà été détecté à deux reprises de façon autochtone en France. Ce qu’il faut savoir.

Le 10 novembre 2022, un cas d’infection par le virus Usutu a été confirmé dans le département des Landes, en Nouvelle-Aquitaine. Il s’agit du premier cas d’arbovirose (virus transmis par des insectes hématophages – autrement dit, se nourrissant de sang – tels que les moustiques) identifié dans cette région. C’est aussi seulement le second cas d’infection au virus Usutu répertorié en France. Après avoir développé des symptômes pseudogrippaux (fièvre, maux de tête, courbatures), la patiente a totalement récupéré de l’infection.

Avec le virus du chikungunya, celui de la dengue, le virus Zika et celui du Nil occidental, Usutu fait désormais partie des virus transmis par les moustiques ayant provoqué au moins un cas autochtone en France – c’est-à-dire chez une personne n’ayant pas voyagé dans un pays étranger.

Si Usutu n’est pas le plus redoutable de ces virus que les Français doivent apprendre à côtoyer, il mérite cependant l’attention des scientifiques et des autorités sanitaires.

Un virus déjà à l’origine d’une infection en 2016

Un premier cas d’infection au virus Usutu en France avait déjà été identifié en 2016, mais les études ne l’ont mis en évidence que deux ans plus tard. Le 10 novembre 2016, un homme de 39 ans avait été hospitalisé trois jours en neurologie au CHU de Montpellier en raison d’une paralysie soudaine de la moitié de son visage. Le patient a récupéré toutes ses facultés en quelques semaines, sans séquelle. Des analyses menées par la suite ont montré qu’il avait été infecté par ce Usutu.

Ce sont les travaux réalisés par notre équipe de biologistes de l’université de Montpellier, de l’Inserm et du CHU de Montpellier qui avaient permis de comprendre l’origine des troubles présentés par ce patient. Nous avions alors analysé 666 prélèvements de liquide céphalo-rachidien réalisés (puis congelés) chez des patients hospitalisés en 2016 à Montpellier et à Nîmes. Un seul a révélé la présence du virus Usutu : le sien.

Le scénario le plus probable est que cet homme, comme la patiente identifiée dans les Landes, a été infecté par un moustique, après que celui-ci a piqué un oiseau, réservoir de ce virus. Transmis à l’humain principalement par le moustique Culex, commun en France, ce virus circule activement dans notre pays depuis au moins 2015, selon une étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).

Du Swaziland à la France métropolitaine

Le virus Usutu était un illustre inconnu jusqu’à peu, mais il a récemment retenu l’attention de la communauté scientifique en raison de sa propagation importante en Europe. Cet arbovirus appartient à la famille des Flaviviridae et au genre flavivirus, composé de plus de 70 membres. Parmi ceux-ci, on retrouve quelques-uns des arbovirus les plus dangereux pour l’être humain, comme le virus Zika, ou celui de la dengue, de la fièvre jaune, ou de la fièvre du Nil occidental (West Nile virus).

Usutu a été baptisé d’après la rivière du même nom, située dans le Swaziland (désormais connu sous le nom d’Eswatino), petit pays d’Afrique ayant une frontière commune avec l’Afrique du Sud. Il y a été́ identifié pour la première fois en 1959. Peu de choses sont connues concernant les cellules cibles d’Usutu. Néanmoins, notre équipe a décrit récemment sa capacité, comme d’autres flavivirus, à infecter in vitro (dans des cultures en laboratoire) non seulement des cellules du système nerveux, mais aussi le système nerveux de rongeurs.

Le virus Usutu a été repéré dès 2001.© Clé et coll. Médecine et Sciences.

Des oiseaux pour hôtes, des moustiques pour vecteurs

Le cycle naturel de transmission d’Usutu est un cycle enzootique, c’est-à-dire localisé dans une zone donnée. Il implique principalement les oiseaux passériformes (par exemple les merles ou les pies) et strigiformes (par exemple les chouettes laponnes) comme hôtes « amplificateurs », c’est-à-dire permettant la multiplication active du virus. Ce sont les moustiques ornithophiles (piquant les oiseaux) qui lui servent de vecteurs lors de la transmission à l’humain. Différents travaux ont démontré l’implication de plusieurs espèces de moustiques dans l’entretien du cycle d’Usutu au sein de l’avifaune, c’est-à-dire les oiseaux occupant un même lieu.

Le virus a ainsi été isolé chez les moustiques Aedes albopictus (plus connu sous le nom de moustique tigre), Aedes caspiuisAnopheles maculipennisCulex quinquefasciatusCulex perexiguusCulex perfuscusCoquillettidia auritesMansonia Africana et Culex pipiens. Ces différentes espèces sont ornithophiles, mais piquent aussi l’humain.

Les zones neuronales en vert sur ce schéma sont touchées par le virus Usutu.© Salinas et coll., PLoS Negl Trop Dis., 2017 sep 5 ;11(9) :e0005913

Les moustiques transmettent également le virus aux chevaux. Mais cet animal, comme l’être humain, est considéré comme un hôte accidentel : ces espèces sont sensibles à Usutu, mais considérées comme des « impasses » épidémiologiques – c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas transmettre le virus à un congénère.

Une mortalité importante chez les oiseaux

Usutu a été mis en évidence chez de nombreuses espèces d’oiseaux, et plusieurs espèces migratrices seraient responsables de l’introduction de ce virus en Europe. D’autres seraient plutôt responsables de sa propagation. Au nombre des espèces sensibles à l’infection par Usutu figure le merle noir (Turdus merula), qui présente le taux de mortalité le plus élevé connu.

Chez les oiseaux contaminés par Usutu, l’infection se traduit par des troubles nerveux centraux. Ils se manifestent par une prostration, une désorientation, une incoordination motrice et une perte de poids. L’autopsie révèle fréquemment une inflammation du foie (hépatomégalie) et de la rate (splénomégalie).

Le virus circule principalement entre les oiseaux et les moustiques, l’homme était un « hôte accidentel ».© Clé et coll. Médecine et Sciences.

Des lésions ont également été signalées dans le cœur, le foie, les reins, la rate et le cerveau des oiseaux infectés. La virulence d’Usutu le rend hautement pathogène pour l’avifaune, en raison notamment de sa réplication dans un grand nombre de tissus et d’organes. Usutu est à l’origine d’une mortalité aviaire importante dans différentes régions d’Europe.

Un virus découvert pour la première fois en Europe en 2001

Le virus Usutu a été repéré pour la première fois en Europe en 2001, en Autriche, sur des cadavres d’oiseaux. Ensuite, il a été signalé dans de nombreux pays européens, dans des moustiques ou des oiseaux.

L’augmentation, en 2015, de la mortalité des merles noirs communs dans les départements du Haut-Rhin et du Rhône avait alerté les autorités. Les investigations de l’Anses et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) ont alors permis d’identifier le virus Usutu.

Durant l’été 2016, une grande épizootie d’Usutu touchant les oiseaux a été enregistrée en Europe, avec une large activité du virus en Belgique, Allemagne, France et pour la première fois aux Pays-Bas. Ce phénomène révèle non seulement une propagation géographique continue d’Usutu, mais aussi l’apparition de nouvelles niches écologiques.

Par ailleurs, il a été depuis établi que le virus Usutu circule chez les moustiques Culex pipiens de Camargue depuis au moins 2015.

La récurrence de l’infection à Usutu dans différents pays européens suggère un cycle de transmission persistant dans les zones affectées. Ce constat peut s’expliquer soit par l’existence de moustiques hivernants infectés (le froid ralenti leur organisme et ils ne bougent plus jusqu’au printemps), soit par une réintroduction multiple du virus, par le biais d’oiseaux migrateurs en provenance d’Afrique.

Des symptômes à mieux caractériser

Le risque de transmission du virus Usutu de l’animal à l’être humain a initialement été décrit en Afrique. Le premier cas humain fut rapporté en République centrafricaine dans les années 1980, le second au Burkina Faso en 2004. Pour ces deux cas, les symptômes étaient modérés, avec notamment une éruption cutanée et une légère atteinte du foie.

En Europe, on dénombre à ce jour un peu moins de 80 cas d’infection humaine aiguë par Usutu, principalement en Italie. Par ailleurs, plus de 100 personnes présentant des anticorps contre ce virus ont été répertoriées, démontrant que ces individus ont été exposés au pathogène.

L’infection humaine est probablement le plus souvent sans symptôme, ou présentant une expression clinique bénigne. Toutefois, des complications neurologiques de type encéphalites (inflammation de l’encéphale, partie du cerveau logée dans la boîte crânienne) ou méningo-encéphalites (inflammation de l’encéphale et des méninges, les membranes qui l’enveloppent) ont été décrites, totalisant une trentaine de cas en Europe.

À noter que la plupart de ces atteintes neurologiques sont liées à une seule lignée d’Usutu, appelée Europe 2 (sur les 8 lignées existantes). Une attention toute particulière devant être apportée au risque spécifique que pourrait provoquer cette lignée qui, pour le moment, n’a pas encore été identifiée en France.

Tableau récapitulant le nombre de cas d’infection aiguë d’Usutu identifiés chez l’être humain (LCR : liquide céphalorachidien ; Encéphalite : Inflammation de l’encéphale ; Méningo-encéphalite : inflammation de l’encéphale et des méninges ; Ictère fébrile : jaunisse (atteinte du foie) associé à une fièvre). Paralysie a frigore : paralysie faciale périphérique. DR, fourni par l’auteur.

La description par notre équipe de la présence atypique d’une paralysie faciale, apparue chez le premier cas français, suggère que l’étendue des symptômes des infections dues au virus Usutu n’est pas complètement connue.

Un virus dont l’aire de répartition s’étend

L’histoire récente de flambées épidémiques impliquant d’autres arbovirus invite la communauté scientifique à la plus grande vigilance concernant le virus Usutu. Son aire de répartition s’étend désormais en effet à un grand nombre de pays européens. Les épizooties de mortalité aviaire dues à ce virus sont fréquentes, et des souches très différentes sur le plan génétique circulent au même moment. Autant de signes qui doivent alerter.

Bien que trop rares, quelques études de séroprévalence (présence dans le sang d’anticorps dirigés contre le virus) viennent étayer l’hypothèse que l’être humain est davantage exposé au risque d’infection par Usutu qu’on ne l’imagine.

Les connaissances concernant la physiopathologie de ce virus émergent sont pour l’heure très sommaires. Les travaux en cours visent notamment à mieux appréhender sa biologie et les mécanismes associés aux atteintes neurologiques. Dans ce contexte, des travaux de recherche accompagnés de mesures de surveillance et de prévention devraient être mises en place en France, en particulier dans les zones les plus à risque.

Avec Le Point par Yannick Simonin, pour The Conversation France

Yannick Simonin, virologiste, maître de conférences en surveillance et étude des maladies émergentes, Université de Montpellier

Canada-Québec: Après la COVID-19, la grippe contribue à engorger les urgences

mai 7, 2022

Un faible taux d’efficacité du vaccin contre la grippe contribue à l’achalandage des urgences.

L’entrée de l'urgence de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont.

Le taux d’occupation des civières a frôlé 200 % à l’urgence de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Photo : Radio-Canada/Ivanoh Demers

Depuis mercredi, le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal invite la population à éviter les urgences des hôpitaux de ce secteur de la métropole, en particulier à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, où le taux d’occupation des civières a frôlé 200 %.

Diverses raisons expliquent le niveau élevé d’occupation des civières de l’urgence de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, notamment la recrudescence de l’activité virale, des maladies respiratoires, incluant la grippe, nous a dit le porte-parole de l’établissement.

Or, les premières données disponibles sur l’efficacité du vaccin contre la grippe administré depuis l’automne tendent à expliquer en partie la fréquentation des urgences.

Les données américaines suggèrent une efficacité très faible [16 %] pour protéger contre les infections des voies respiratoires, explique le Dr Pierre-Marc Gervais, directeur principal – services pharmaceutiques à l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires.

En début de semaine, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) confirmait une tendance à la hausse de l’activité grippale au Québec. Une saison de la grippe tardive, exceptionnelle à cette période-ci de l’année, a commencé au début du mois d’avril. Le virus de l’influenza A(H3N2) circule.

Les experts estiment que les bénéfices escomptés d’une vaccination contre la grippe qui serait effectuée en ce moment seraient faibles considérant le temps requis pour développer une immunité à la suite de la vaccination, explique par courriel la porte-parole du MSSSMinistère de la Santé et des Services sociaux, Marie-Claude Lacasse.

Selon le Dr Pierre-Marc Gervais, avec un vaccin plus efficace, une réflexion différente aurait eu lieu, c’est certain.

Un taux d’efficacité de 60 % aurait été considéré comme élevé. En 2019-2020, par exemple, l’efficacité vaccinale globale au Canada contre tout type d’influenza causant une consultation ambulatoire avait été de 58 %.

Plusieurs régions affichent un achalandage élevé des urgences.

1,5 million de doses

Selon les données du MSSSMinistère de la Santé et des Services sociaux, 1,5 million de doses du vaccin contre la grippe ont été administrées depuis le mois d’octobre 2021.

Plus de 500 000 doses seront vraisemblablement à nouveau jetées cette année, compte tenu des 2 millions commandées. En 2020-2021, un peu plus de 1 622 000 doses avaient été administrées et près de 20 % des doses, jetées.

Du côté des pharmaciens, plus de 580 000 doses ont été administrées (…) et au moins 120 000 doses supplémentaires auraient été administrées à des gens qui ne sont pas inclus dans le Programme de vaccination (donc gratuité) , souligne le Dr Pierre-Marc Gervais de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires. Ces chiffres sont légèrement supérieurs à ceux de l’année dernière.

Les couvertures vaccinales contre la grippe saisonnière pour la saison 2021-2022 sont de 77,7 % chez les résidents des CHSLDCentre d’hébergement et de soins de longue durée publics et privés, de 75,4 % chez les résidents des RPArésidence privée pour aînés, de 11,6 % chez les femmes enceintes et de 23 % chez les travailleurs de la santé, révèlent les données les plus récentes du Ministère.

Avec Radio-Canada par Daniel Boily et Davide Gentile

Côte d’Ivoire : un cas de virus Ebola détecté

août 16, 2021
Un virion de la fièvre hémorragique Ebola.

Un cas de virus Ebola a été détecté à Abidjan, a annoncé samedi soir le ministre ivoirien de la Santé, Pierre N’Gou Dimba.

Les autorités sanitaires ivoiriennes « ont été informées ce jour (samedi) par l’Institut Pasteur d’un cas de maladie à virus Ebola après examen des échantillons prélevés » vendredi « sur une jeune fille âgée de 18 ans de nationalité guinéenne », a déclaré à la télévision nationale le ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Pierre N’Gou Dimba. Il a précisé que cette jeune fille avait quitté la ville de Labé en Guinée par la route et « est arrivée en Côte d’Ivoire le 11 août ». « Il s’agit d’un cas isolé et importé », a-t-il assuré, ajoutant que la patiente était « actuellement en isolement et prise en charge au centre de traitement des maladies hautement épidémique du CHU de Treichville », à Abidjan.

RÉACTIVATION DU SYSTÈME DE SURVEILLANCE

Selon le ministre, la Côte d’Ivoire dispose de vaccins contre Ebola et « procèdera à la vaccination des groupes cibles, le personnel soignant qui a été en contact immédiatement avec la patiente et les forces de sécurité qui sont à nos frontières ». « Une réunion interministérielle d’urgence » s’est tenue samedi en fin d’après-midi sous la présidence du Premier ministre ivoirien Patrick Achi, a-t-il indiqué. Parmi les mesures prises figurent la réactivation du système de surveillance et de riposte au virus Ebola mis en place pendant la dernière épidémie en Guinée, « l’identification et la surveillance de tous les cas contacts identifiés » et la « collaboration frontalière intense avec la Guinée ».

« Le gouvernement rassure les populations et les invite à la sérénité », a déclaré Pierre N’Gou Dimba. « Toutes les dispositions sont prises pour faire face à cette situation ». Selon l’OMS, c’est le premier cas confirmé d’Ebola depuis 1994 en Côte d’Ivoire. « Il est extrêmement préoccupant que cette épidémie ait été déclarée à Abidjan, une métropole de plus de quatre millions d’habitants », a déclaré Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, dans un communiqué. « Cependant, l’essentiel de l’expertise mondiale en matière de lutte contre la maladie à virus Ebola se trouve ici, sur le continent, et la Côte d’Ivoire peut tirer parti de cette expérience pour accélérer la riposte », a-telle ajouté.

La Guinée et l’OMS ont officiellement annoncé le 19 juin la fin de la deuxième épidémie d’Ebola dans ce pays, quelques mois après la réapparition de cette maladie rapidement vaincue grâce à l’expérience accumulée en 2013-2016 où elle avait fait des milliers de morts.

Par Jeune Afrique avec AFP

Virus : gravité sans précédent en Inde, prudent relâchement en Europe

avril 26, 2021
Virus : gravite sans precedent en Inde, prudent relachement en Europe
Virus : gravité sans précédent en Inde, prudent relâchement en Europe© AFP/Jewel SAMAD

La pandémie atteint une gravité sans précédent en Inde, où les patients continuent de mourir par manque d’oxygène dans des hôpitaux saturés, tandis que l’Europe relâche prudemment ses restrictions avec la réouverture lundi de terrasses de cafés et de restaurants en Italie et le retour des écoliers en France.

Partout dans le monde, les campagnes de vaccination tentent de dompter le Covid-19 mais le processus se heurte à la propagation express du virus et à l’émergence de variants responsables de virulentes poussées épidémiques.

Avec ses 1,3 milliard d’habitants, l’Inde, qui a enregistré dimanche un record mondial de près de 350.000 personnes contaminées en une seule journée, a été plongée dans le chaos en quelques jours par le variant « indien ».

A New Delhi, des témoins décrivent des couloirs d’hôpitaux encombrés de lits et de brancards et des familles suppliant en vain qu’on leur fournisse de l’oxygène ou une place pour leurs proches. Certains meurent au seuil de l’hôpital.

« Les ravages du coronavirus se poursuivent et il n’y a pas de répit », a déploré le chef du gouvernement de la capitale Arvind Kejriwal. New Delhi, l’agglomération indienne la plus touchée, est confinée pour une semaine supplémentaire.

Avec plus de 192.000 morts, l’Inde figure au quatrième rang des pays les plus endeuillés par le Covid-19.

Les Etats-Unis ont annoncé dimanche qu’ils allaient « immédiatement » lui envoyer des composants pour la production de vaccins et des équipements médicaux.

L’Union européenne, où la détection du variant « indien » en Belgique, en Suisse et en Grèce inquiète, a promis une « assistance » à l’Inde. Même le Pakistan, son rival de toujours, lui a proposé des équipements médicaux.

L’UE poursuit AstraZeneca

Sur le front des vaccins, la clé de voute d’une potentielle sortie de crise, l’UE a annoncé lundi qu’elle attaquait en justice AstraZeneca pour ses retards de livraisons. Une procédure que le laboratoire suédo-britannique a aussitôt jugée « sans fondement ».

AstraZeneca n’a livré au premier trimestre aux pays de l’Union européenne que 30 millions de doses sur les 120 millions contractuellement prévues. Au deuxième trimestre, ce groupe ne compte en fournir que 70 millions sur les 180 millions initialement programmées.

Le cap du milliard de doses de vaccins contre le Covid, administrées dans 207 pays ou territoires, a été franchi ce week-end, selon un comptage de l’AFP à partir de sources officielles.

Et le laboratoire français Sanofi va produire aux Etats-Unis jusqu’à 200 millions de doses du vaccin américain Moderna « pour satisfaire à la demande mondiale ».

L’heure reste néanmoins à l’inquiétude dans de nombreux pays.

La Thaïlande recense désormais au total 57.500 cas de coronavirus contre seulement 29.000 début avril. Tandis que de nouvelles restrictions ont été mises en place lundi, le Premier ministre s’est vu infliger une amende pour non-port du masque.

L’Iran, le pays du Moyen-Orient le plus frappé par la pandémie, a dépassé les 70.000 morts, selon les chiffres officiels lundi, avec un record national de mortalité quotidienne (496).

« Un peu d’air frais » en Italie

Face à des opinions publiques de plus en plus rétives aux mesures réduisant leur liberté de circulation et leurs activités, certains gouvernements choisissent de desserrer l’étau avec prudence, lorsque la situation sanitaire montre quelque embellie.

En Italie, où le Premier ministre Mario Draghi a subi les pressions des dirigeants des régions et de manifestants réclamant un assouplissement des dispositifs, bars et restaurants peuvent depuis lundi servir en terrasse ; ainsi que le soir pour la première fois en six mois, même si le couvre-feu reste en vigueur à partir de 22 heures. Les salles de spectacle ont aussi rouvert.

Daniele Vespa, 26 ans, chef de salle au restaurant Baccano à Rome, ne cache pas sa joie : « C’est un début de retour à la normalité qui apporte un peu d’air frais ».

Fermé depuis six mois, le cinéma Beltrade à Milan (nord) a été le premier à ouvrir ses portes dès six heures (04H00 GMT), accueillant 82 clients qui ont commencé à faire la queue dès 5H20 pour voir « Journal intime » de Nanni Moretti.

M. Draghi a reconnu qu’il prenait un « risque calculé », l’Italie continuant d’enregistrer en moyenne plus de 300 morts du Covid-19 chaque jour, même si les contagions et le nombre des admissions en réanimation diminuent.

Le chef du gouvernement présentait en outre lundi au parlement les détails de son plan de relance grâce aux prêts et aux subventions de l’UE.

En France, où le virus continue de circuler activement avec un nombre de personnes en réanimation supérieur à celui enregistré pendant la deuxième vague épidémique, les enfants des plus petites classes ont repris le chemin de l’école lundi après trois semaines de fermeture de tous les établissements scolaires.

Collégiens et lycéens devraient retourner à l’école le 3 mai, souvent en demi-jauge.

Mais cette réouverture décidée par le président Emmanuel Macron suscite les critiques d’une partie du corps médical et les craintes d’enseignants.

En Espagne, les fêtes de San Fermin à Pampelune, qui attirent en juillet des touristes du monde entier, ont été annulées pour la deuxième année consécutive.

Le virus a fait au moins 3.109.991 millions de morts dans le monde depuis que le bureau de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Chine a fait état de son apparition fin décembre 2019, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles lundi.

Par Le Point avec AFP

Coronavirus: la mission de l’OMS en Chine a achevé le travail préparatoire pour son enquête sur l’origine du virus

août 3, 2020

 

La mission en Chine de l’Organisation mondiale de la Santé a achevé le travail préparatoire pour son enquête sur les origines de la pandémie de Covid-19, a annoncé lundi 3 août l’agence de santé des Nations unies.

«L’équipe avancée de l’OMS qui s’est rendue en Chine a maintenant achevé sa mission consistant à jeter les bases d’efforts conjoints pour identifier les origines du virus», a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une conférence de presse en ligne, en précisant que «des études épidémiologiques commenceront à Wuhan pour identifier la source potentielle d’infection des premiers cas».

La grande majorité des chercheurs s’accorde à dire que le nouveau coronavirus SARS-CoV-2 – à l’origine de la pandémie – est sans doute né chez la chauve-souris, mais les scientifiques pensent qu’il est passé par une autre espèce avant de se transmettre à l’homme. C’est cette pièce du puzzle que la communauté scientifique internationale et l’OMS espèrent découvrir afin de mieux comprendre ce qui s’est passé, pour mieux cibler les pratiques à risques et éviter une nouvelle pandémie.

Par Le Figaro avec AFP

Indonésie: un responsable impose le voile au lieu du masque contre le virus

juillet 10, 2020

 

Un responsable indonésien a demandé aux femmes fonctionnaires de sa région de porter un voile sur le visage au lieu d’un masque pour se protéger du coronavirus, déclenchant une controverse dans l’archipel.

Des défenseurs des droits des femmes ont souligné qu’un voile cachant le nez et le bas du visage, appelé aussi niqab, n’offrait pas de protection suffisante et apparaissait comme une nouvelle tentative d’imposer un code vestimentaire conservateur aux femmes dans le pays qui compte la plus grande population musulmane au monde.

«Pour être sûr que les fonctionnaires couvrent leur bouche et leur nez»

«C’est uniquement pour la prévention du Covid-19. Ce n’est pas fondé sur les enseignements religieux radicaux ou le fanatisme», s’est défendu Mohammad Suhaili Fadhil Thohir, régent du district central de Lombok, île indonésienne voisine de Bali. Il a souligné à l’AFP que la règle n’était imposée que le vendredi, aux seules musulmanes et qu’aucune sanction n’était prévue pour celles qui ne s’y plieraient pas.

Cette décision a été prise le mois dernier après que des fonctionnaires se sont plaintes de devoir porter un masque lors des exercices sportifs organisés chaque vendredi, a-t-il noté. «Pour être sûr que les fonctionnaires couvrent leur bouche et leur nez, nous leur avons demandé de porter un voile».

Ce type de voile sur le visage est courant dans certains pays du Golfe mais pas en Indonésie où la majorité des musulmanes portent un hidjab, un voile qui couvre les cheveux. Même si la règle n’est obligatoire que le vendredi, de nombreuses employées de l’administration locale ont commencé à porter un voile sur le visage les autres jours de la semaine, a constaté un journaliste de l’AFP.

90% des femmes employées par Lombok centre sont musulmanes

Environ 90% des quelque 4000 femmes employées par l’administration de Lombok centre sont musulmanes. Yayuh, une fonctionnaire interrogée par l’AFP, a indiqué s’attendre à ce que la mesure devienne de rigueur tout au long de la semaine. «Mais ça ne me dérange pas, c’est une façon d’apprendre quels sont les vêtements recommandés par les enseignements de l’islam», a-t-elle observé. Les défenseurs des droits ont protesté contre cette mesure.

«Un masque doit remplir certains critères pour éviter la contamination», a relevé Andy Yentriyani, membre de la Commission contre les violences faites aux femmes. «Cette politique doit être révoquée parce qu’elle menace le droit des femmes à protéger leur santé».

Andreas Harsono, collaborateur de l’ONG Human Rights Watch en Indonésie a observé que cette mesure était «de toute évidence une extension» de la politique qui a rendu le hidjab obligatoire pour les filles musulmanes dans les quelque 300.000 écoles publiques de l’archipel. Certaines régions parmi les plus conservatrices, comme Aceh sur l’île de Sumatra ont imposé le hidjab à toutes les femmes, tandis qu’à Lombok il est obligatoire pour les fonctionnaires.

Dans un communiqué, HRW a appelé le gouvernement indonésien à réagir pour préserver la liberté des femmes, faute de quoi cette mesure «pourrait déboucher sur une nouvelle régulation locale demandant à toutes les femmes de porter le niqab» à Lombok. L’Indonésie, qui a eu longtemps la réputation de pratiquer un islam très tolérant, a vu les courants musulmans conservateurs gagner du terrain ces dernières décennies.

Par Le Figaro avec AFP

Virus: les Palestiniens appellent Israël à fermer les accès à la Cisjordanie

juillet 6, 2020

Le gouvernement palestinien a appelé lundi Israël à fermer tous les points de passage avec la Cisjordanie occupée pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus, après une recrudescence du nombre de cas de chaque côté.

L’Autorité palestinienne avait déjà décidé la semaine dernière de boucler pendant cinq jours, à partir du 3 juillet, les zones qu’elle gouverne en Cisjordanie, mais sa décision n’a pas d’effet sur les parties de ce territoire qui sont sous contrôle israélien. L’Etat hébreu occupe depuis 1967 la Cisjordanie, territoire palestinien dont il contrôle toutes les entrées.

«Les taux de contamination ont atteint des niveaux sans précédent en Palestine pour plusieurs raisons, notamment le fait que nous ne contrôlions pas nos points de passages et nos frontières», a affirmé le premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, avant la réunion hebdomadaire du gouvernement. «Nous demandons à Israël de fermer tous les points de passages et aux Palestiniens travaillant en Israël de rester sur leurs lieux de travail et de ne pas revenir dans les territoires palestiniens», a-t-il ajouté.

16 morts en Cisjordanie

Selon le dernier bilan du ministère de la Santé palestinien, plus de 4200 personnes ont été contaminées par la pandémie de Covid-19 en Cisjordanie, dont 16 en sont décédées. Il y a une semaine, le nombre de cas s’y élevait à 2015. La plupart des personnes contaminées l’ont été après avoir assisté à des mariages et des enterrements, et les autres sont des Palestiniens qui se sont déplacés en Israël, a précisé Mohammed Shtayyeh.

A la mi-juin, la ministre de la Santé palestinienne, Mai al-Kaila, avait fait état d’une deuxième vague de contaminations, «plus dangereuse que la première». Côté israélien, les autorités ont officiellement recensé plus de 30.000 cas de coronavirus, dont plus de 330 sont décédés.

Constatant une hausse importante du nombre des malades consécutive au déconfinement, Israël a annoncé lundi de nouvelles restrictions: les bars, boîtes de nuit et salles de sport vont refermer, tandis que les restaurants ne pourront accueillir que 20 personnes contre 30 précédemment.

Par Le Figaro avec AFP

Virus: la Chine annonce 38 décès supplémentaires, nombre de cas en repli

mars 4, 2020

La Chine a fait état mercredi d’une baisse du nombre de nouveaux cas de coronavirus pour le troisième jour consécutif et de 38 décès supplémentaires. Le bilan au niveau national est désormais de 2981 morts, a indiqué la Commission nationale de la Santé, avec plus de 80.200 personnes infectées au total. 115 nouveaux cas ont été recensés dans la province centrale du Hubei, épicentre de l’épidémie où le virus est apparu pour la première fois en décembre, et seulement quatre ailleurs dans le pays.

Depuis plusieurs jours, le nombre de nouveaux cas est en baisse en Chine, où des mesures de quarantaine draconiennes visant plus de 50 millions de personnes semblent porter leurs fruits. Mais le pays s’inquiète de nouvelles contaminations sur des individus dépistés à leur retour de l’étranger.

Au moins 13 cas de contamination de Chinois rentrés de l’étranger ont été recensés ces derniers jours, dont huit de retour d’Italie, mardi dans la province du Zhejiang (est). L’Italie est le pays européen le plus touché par le coronavirus. Ces huit personnes travaillaient dans le même restaurant à Bergame, à une quarantaine de kilomètres de Milan.

La Chine a mis en oeuvre des mesures pour tenter d’empêcher que ses efforts d’endiguement ne soient réduits à néant par des contagions introduites dans le pays. Les voyageurs qui arrivent à Pékin en provenance de pays touchés par le virus – dont la Corée du Sud, l’Italie, l’Iran et le Japon – doivent se mettre en quarantaine pendant 14 jours.

Par Le Figaro avec AFP

Le virus électronique Wannacry a bloqué la production du géant TSMC

août 6, 2018

TSMC est un fournisseur important du géant Apple / © AFP/Archives / SAM YEH

Le géant des puces électroniques TSMC, Taïwan Semiconductor Manufacturing, a affirmé lundi que le virus électronique qui avait bloqué sa production pendant deux jours était une variante du logiciel malveillant WannaCry qui a frappé les utilisateurs du monde entier.

L’année dernière WannaCry a affecté plus de 200.000 utilisateurs dans plus de 150 pays, en cryptant les fichiers des utilisateurs et exigeant des rançons à leurs propriétaires pour les récupérer.

TSMC, fournisseur important du géant Apple, a indiqué que certains de ses systèmes et équipements électroniques dans ses usines de Taïwan avaient été infectés le 3 août lors de l’installation de logiciels, ce qui devrait entraîner des retards de livraison et une baisse de 2% du chiffre d’affaires au troisième trimestre.

Cet événement intervient alors que Apple s’apprête à sortir de nouveaux modèles Iphone cette année.

TSMC a refusé de dévoiler les identités des clients touchés, mais il a souligné qu’aucune information confidentielle n’avait été dévoilée.

Le directeur général de TSMC Wei a indiqué lundi aux journalistes et analystes que le virus avait été éradiqué et que toute la production était de nouveau normale.

M. Wei a écarté l’hypothèse d’un piratage informatique, et assuré que l’incident résultait d’une erreur des employés de l’entreprise.

« C’est purement une négligence de notre part, c’est pourquoi je ne pense pas que ce soit un piratage », a-t-il dit.

Il a ajouté que TSMC allait développer une procédure d’anti-virus plus automatisée.

L’entreprise a déclaré être en contact étroit avec ses clients pour minimiser l’impact de cet incident, et qu’elle maintenait ses prévisions de croissance de sa production pour cette année.

Romandie.com avec(©AFP / (06 août 2018 19h05)

GB: un jeune chercheur raconte comment il a freiné la cyberattaque mondiale

mai 13, 2017

Londres – Un jeune chercheur en cybersécurité basé au Royaume-Uni a expliqué samedi comment il a réussi à freiner la propagation du virus Wannacry, responsable d’une cyberattaque « sans précédent » à l’échelle mondiale.

Sur son blog http://www.malwaretech.com, ce résident britannique de 22 ans, attaché à son anonymat, raconte comment il a « sauté dans tous les sens » d’excitation après avoir trouvé « par accident » un moyen de ralentir l’attaque qui a touché une centaine de pays et perturbé le bon fonctionnement de dizaines d’entreprises et organisations.

La presse britannique l’a aussitôt désigné comme un « héros par accident » même s’il a fait preuve d’une grande expertise informatique et qu’il a travaillé toute la nuit de vendredi à samedi pour freiner le virus.

Tweetant à partir de @Malwaretechblog, le chercheur en cybersécurité a expliqué à l’AFP avoir trouvé la parade en trouvant et achetant un nom de domaine pour quelques dollars.

« Généralement un logiciel malveillant est relié à un nom de domaine qui n’est pas enregistré. En simplement enregistrant ce nom de domaine, on arrive à stopper sa propagation », a-t-il dit.

Sur Twitter, il a avoué qu’il ne savait pas, au moment d’enregistrer le domaine, que la manoeuvre suffisait à arrêter le virus et que son action était donc « accidentelle au départ ».

Mais il a été chaudement félicité sur les forums spécialisés et son blog a été publié sur le site internet du National Cyber Security Centre (NCSC), le centre britannique de cyber-sécurité.

Le NCSC a affirmé à l’AFP que « MalwareTech » était une « organisation privée » et que le « héros » du jour n’était pas l’un de leurs employés mais qu’ils pouvaient avoir recours à son expertise.

« Il a clairement réussi à enrayer la propagation », a assuré à l’AFP Marco Cova, spécialiste en cybersécurité chez Lastline. De là à l’arrêter complètement? Laurent Maréchal, expert en cybersécurité chez McAfee, a préféré rester prudent. « Le nom de domaine en question est-il le seul nom de domaine concerné? Il est trop tôt pour le dire. Il se pourrait très bien que le logiciel vienne à se décliner sous d’autres formes », a-t-il dit à l’AFP.

Romandie.com avec (©AFP / 13 mai 2017 17h47)