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Turquie : Erdogan propose un référendum sur le port du voile

octobre 22, 2022

Le débat sur le port du voile s’est récemment enflammé en Turquie à l’approche des élections présidentielle et législatives prévues en 2023.

Le president turc Recep Tayyip Erdogan a propose samedi de lancer un referendum sur le port du voile dans son pays.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a proposé samedi de lancer un référendum sur le port du voile dans son pays.© LUKAS KABON / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a proposé samedi 22 octobre un référendum sur un changement constitutionnel pour garantir le droit de porter un voile dans la fonction publique, les écoles et les universités lors d’une intervention télévisée.

« Si tu as le courage, viens, soumettons ceci au référendum (…) Que la nation prenne la décision », a lancé le chef de l’État turc en s’adressant au chef du principal parti de l’opposition Kemal Kilicdaroglu qui avait initialement proposé une loi pour garantir le droit de porter le voile. Le débat sur le port du voile s’est récemment enflammé en Turquie à l’approche des élections présidentielle et législatives prévues en 2023.

À majorité musulmane, mais ayant inscrit la laïcité dans sa Constitution, la Turquie a été longtemps un pays où le port du voile était interdit dans la fonction publique, les écoles et les universités, ainsi que dans certains lieux, comme le Parlement ou les locaux de l’armée. Les restrictions concernant le port du voile ont été levées en 2013 par le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan.

Un vif débat sur la scène politique

À la différence des années 1990, où le sujet provoquait de vifs débats, aucun mouvement politique ne propose aujourd’hui son interdiction en Turquie. « Nous avons eu des erreurs dans le passé à propos du voile. (…) Il est temps de laisser derrière nous cette question et qu’elle cesse d’être suspendue aux lèvres des politiciens », a même lancé début octobre le chef du principal parti de l’opposition, CHP (Parti républicain du peuple), Kemal Kilicdaroglu.

Selon des observateurs, Kemal Kilicdaroglu aurait ainsi voulu montrer aux électeurs conservateurs – traditionnellement votant pour l’AKP, le parti de Recep Tayyip Erdogan – qu’ils n’avaient rien à craindre en cas de changement de pouvoir.

Face à cette tentative de récupérer les votes des conservateurs, Recep Tayyip Erdogan a riposté début octobre en appelant son adversaire à effectuer un changement constitutionnel à ce sujet. « Est-ce qu’il y a une discrimination envers les voilées ou pas voilées aujourd’hui dans la fonction publique ? Dans les écoles ? Non. (…) Nous avons réussi ceci », a affirmé le président turc samedi. « Nous allons prochainement envoyer au Parlement la modification de la Constitution. (…) Mais si cela ne peut être résolu au Parlement, soumettons-la au peuple », a-t-il ajouté.

Une mesure anti-LFBT soumise au référendum

Dans le texte que le chef de l’Etat turc propose désormais de soumettre au référendum, il y aura aussi une disposition anti-LGBT, visant à « renforcer la protection de la famille », a-t-il annoncé sans donner plus de détails. « Une famille forte veut dire une nation forte. (…) Est-ce qu’il peut y avoir des LGBT dans une famille forte ? Non » , a-t-il martelé. « En tant que représentant de la volonté du peuple, protégeons notre nation des attaques des courants déviants et pervers » , a-t-il ajouté.

Par Le Point avec AFP

Une journaliste star de CNN refuse de porter le voile pour interroger le président iranien, l’interview annulée

septembre 23, 2022

Le conseiller du président iranien a expliqué que dans ces conditions, l’entretien prévu à New York en marge de l’assemblée de l’ONU n’aurait pas lieu.

La journaliste vedette de CNN Christiane Amanpour a affirmé ce jeudi 22 septembre avoir refusé de porter un voile pour une interview la veille à New York du président iranien Ebrahim Raïssi, ce qui a provoqué selon elle l’annulation du face-à-face en plein mouvement de protestations dans le pays.

Selon les tweets de la cheffe de l’antenne internationale de CNN, un conseiller du président iranien est venu la voir «40 minutes après l’heure à laquelle l’interview aurait dû débuter», pour lui dire qu’Ebrahim Raïssi «suggérait» qu’elle porte un voile, «parce que ce sont les mois sacrés de Mouharram et Safar».

Le président iranien accuse l’Occident d’avoir «deux poids deux mesures» sur les droits des femmes

«J’ai poliment refusé. Nous sommes à New York, où il n’existe aucune loi ou tradition concernant le port du foulard. J’ai fait remarquer qu’aucun président iranien précédent ne l’avait exigé lorsque je l’avais interviewé en dehors de l’Iran», a expliqué la journaliste née en Grande-Bretagne d’un père iranien. D’après cette figure internationale de CNN, le conseiller lui a expliqué que dans ces conditions l’entretien, qui devait se dérouler en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, n’aurait pas lieu.

«Alors nous avons laissé tomber. L’interview n’a pas eu lieu. Alors que les manifestations se poursuivent en Iran et que des personnes sont tuées, cela aurait été important de parler avec le président Raïssi», a conclu Christiane Amanpour, qui a posté une photo d’elle en face d’un fauteuil vide.

Des manifestations, au cours desquelles au moins 17 personnes sont mortes selon le bilan d’un média d’État, ont éclaté en Iran depuis que les autorités ont annoncé le 16 septembre le décès de Mahsa Amini, 22 ans. Elle avait été arrêtée pour «port de vêtements inappropriés» par la police des mœurs, chargée de faire respecter le code vestimentaire strict dans la République islamique.

Par Le Figaro avec AFP

Indonésie: un responsable impose le voile au lieu du masque contre le virus

juillet 10, 2020

 

Un responsable indonésien a demandé aux femmes fonctionnaires de sa région de porter un voile sur le visage au lieu d’un masque pour se protéger du coronavirus, déclenchant une controverse dans l’archipel.

Des défenseurs des droits des femmes ont souligné qu’un voile cachant le nez et le bas du visage, appelé aussi niqab, n’offrait pas de protection suffisante et apparaissait comme une nouvelle tentative d’imposer un code vestimentaire conservateur aux femmes dans le pays qui compte la plus grande population musulmane au monde.

«Pour être sûr que les fonctionnaires couvrent leur bouche et leur nez»

«C’est uniquement pour la prévention du Covid-19. Ce n’est pas fondé sur les enseignements religieux radicaux ou le fanatisme», s’est défendu Mohammad Suhaili Fadhil Thohir, régent du district central de Lombok, île indonésienne voisine de Bali. Il a souligné à l’AFP que la règle n’était imposée que le vendredi, aux seules musulmanes et qu’aucune sanction n’était prévue pour celles qui ne s’y plieraient pas.

Cette décision a été prise le mois dernier après que des fonctionnaires se sont plaintes de devoir porter un masque lors des exercices sportifs organisés chaque vendredi, a-t-il noté. «Pour être sûr que les fonctionnaires couvrent leur bouche et leur nez, nous leur avons demandé de porter un voile».

Ce type de voile sur le visage est courant dans certains pays du Golfe mais pas en Indonésie où la majorité des musulmanes portent un hidjab, un voile qui couvre les cheveux. Même si la règle n’est obligatoire que le vendredi, de nombreuses employées de l’administration locale ont commencé à porter un voile sur le visage les autres jours de la semaine, a constaté un journaliste de l’AFP.

90% des femmes employées par Lombok centre sont musulmanes

Environ 90% des quelque 4000 femmes employées par l’administration de Lombok centre sont musulmanes. Yayuh, une fonctionnaire interrogée par l’AFP, a indiqué s’attendre à ce que la mesure devienne de rigueur tout au long de la semaine. «Mais ça ne me dérange pas, c’est une façon d’apprendre quels sont les vêtements recommandés par les enseignements de l’islam», a-t-elle observé. Les défenseurs des droits ont protesté contre cette mesure.

«Un masque doit remplir certains critères pour éviter la contamination», a relevé Andy Yentriyani, membre de la Commission contre les violences faites aux femmes. «Cette politique doit être révoquée parce qu’elle menace le droit des femmes à protéger leur santé».

Andreas Harsono, collaborateur de l’ONG Human Rights Watch en Indonésie a observé que cette mesure était «de toute évidence une extension» de la politique qui a rendu le hidjab obligatoire pour les filles musulmanes dans les quelque 300.000 écoles publiques de l’archipel. Certaines régions parmi les plus conservatrices, comme Aceh sur l’île de Sumatra ont imposé le hidjab à toutes les femmes, tandis qu’à Lombok il est obligatoire pour les fonctionnaires.

Dans un communiqué, HRW a appelé le gouvernement indonésien à réagir pour préserver la liberté des femmes, faute de quoi cette mesure «pourrait déboucher sur une nouvelle régulation locale demandant à toutes les femmes de porter le niqab» à Lombok. L’Indonésie, qui a eu longtemps la réputation de pratiquer un islam très tolérant, a vu les courants musulmans conservateurs gagner du terrain ces dernières décennies.

Par Le Figaro avec AFP

Macron: «Le port du voile dans l’espace public n’est pas mon affaire»

octobre 24, 2019

 

À La Réunion, le président a cependant précisé que le foulard islamique pouvait servir d’instrument au séparatisme et au communautarisme.

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Emmanuel Macron à La Réunion, le 24 octobre 2019. Capture d’écran

«Le port du voile est-il “souhaitable” dans l’espace public?» C’est en ces termes, reprenant les propos de Jean-Michel Blanquer, que «Réunion la 1ère» et «Antenne Réunion» ont interrogé Emmanuel Macron, jeudi soir. Ce à quoi le président a répondu sans détour. «Le port du voile dans l’espace public n’est pas mon affaire. C’est ça la laïcité», a-t-il balayé. Avant d’ajouter: «Le port du voile dans les services publics, à l’école, quand on éduque nos enfants, c’est mon affaire. C’est ça la laïcité».

Pressé par plusieurs de ses proches, dont Gérard Collomb, de s’exprimer sur les questions relatives à l’islam et à la laïcité, le chef de l’État a d’abord tenu à rappeler la loi. «Quand on est dans un espace où le service public est rendu, il y a un devoir de neutralité des agents. Quand on éduque nos enfants – et c’est pour ça que ça vaut pour l’école maternelle, l’école, le collège, le lycée, et pas pour l’université -, on demande à ceux qui les éduquent, comme aux enfants, de ne pas avoir de signes religieux», a-t-il souligné.

Macron considère qu’on «confond» les sujets

Comme la semaine dernière, où il avait dénoncé les «amalgames » visant les musulmans, Emmanuel Macron a de nouveau fustigé «le débat qui consiste à ne stigmatiser qu’un seul signe religieux», ce qu’il «n’aime pas». «Ce qu’il se passe dans l’espace public, c’est pas l’affaire de l’État et du président de la République. La laïcité ça n’est pas cela», a-t-il répété. Et de rappeler sa conception de la loi de 1905: «La laïcité, c’est précisément de permettre de croire et de ne pas croire librement».

«Pourquoi on confond ces sujets?», s’est enfin interrogé le président, concédant qu’il lui faudrait bien affronter le sujet de l’islam de France. «Le voile, aujourd’hui, est utilisé dans certains quartiers, est utilisé dans certaines circonstances, par certains – qui ne sont pas majoritaires -, comme un élément de revendication, et comme un des instruments ou des signaux d’une forme de séparatisme dans la République, de ce qu’on appelle un communautarisme», a-t-il développé.

Le communautarisme, «cœur du problème» en France

De même, il a reconnu qu’«il y a aujourd’hui des femmes et des hommes, citoyens français, qui disent: “De par ma religion je n’adhère plus aux valeurs de la République”». Cela peut se traduire de différentes façons selon lui: «Je sors mon enfant de l’école pour le mettre peut-être à la maison ; je refuse qu’il aille se baigner avec d’autres, apprendre la musique… Et j’ai un projet de vie et de société qui n’est plus d’être ensemble dans la République mais, au nom de ma religion, de porter un autre projet politique».

«Ça, c’est un problème pour moi. Ça, c’est un communautarisme. Et dans ce cas-là, j’ai un problème avec l’utilisation, la revendication, en quelque sorte, qui devient politique, de ce séparatisme. Si on confond les sujets, à ce moment-là on se met en situation de ne pas pouvoir véritablement régler le cœur du problème qu’à la République française, qui est le communautarisme», a-t-il conclu. Selon Le Canard enchaîné, il prévoit d’ailleurs de s’exprimer mi-novembre sur le sujet

Le Figaro.fr par Arthur Berdah

 

Le Danemark interdit le voile intégral dans l’espace public

mai 31, 2018

Stockholm – Le parlement danois a adopté jeudi une loi interdisant le port du voile intégral islamique (burqa ou niqab) dans l’espace public, suivant ainsi d’autres pays européens comme la France ou la Belgique.

« Toute personne qui, dans des lieux publics, porte un vêtement qui lui cache le visage est passible d’amende », dispose le texte qui a été adopté par 75 voix contre 30.

Le projet de loi, porté par le gouvernement de centre-droit, avait aussi les faveurs des deux premières forces politiques au Parlement: les sociaux-démocrates et le Parti populaire danois (populiste, anti-immigration).

A partir du 1er août, date d’entrée en vigueur de la nouvelle législation, toute infraction à l’interdiction du port du voile intégral dans les lieux publics sera sanctionnée d’une amende de 1.000 couronnes danoises (134 euros). Si les infractions sont répétées, l’amende pourra s’élever à 10.000 couronnes.

« Si certaines restrictions spécifiques au port du voile intégral peuvent être légitimes pour des raisons de sécurité publique, cette interdiction n’est ni nécessaire ni proportionnée et viole les droits à la liberté d’expression et de religion », a réagi Amnesty International dans un communiqué.

L’interdiction vise également d’autres accessoires qui dissimulent le visage comme les cagoules ou les fausses barbes.

Aucun document officiel ne fait état du nombre de femmes portant le niqab ou la burqa au Danemark.

« Je ne pense pas qu’il y en ait beaucoup (…). Mais si c’est le cas, vous devez être puni d’une amende », avait déclaré le ministre de la Justice Søren Pape Poulsen à des journalistes, selon l’agence de presse Ritzau.

Le port du voile intégral islamique est interdit ou limité dans plusieurs pays européens.

La France a été le premier pays d’Europe à interdire le voile intégral dans l’espace public, avec une loi « interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public » promulguée en octobre 2010 et appliquée depuis avril 2011.

Validée par la Cour européenne des droits de l’Homme en 2014, elle prévoit pour les infractions jusqu’à 150 euros d’amende. En cinq ans, plus de 1.600 verbalisations ont eu lieu.

En juillet, la Cour européenne des droits de l’homme a validé son interdiction dans l’espace public en Belgique. Le port du voile islamique intégral est également banni en Autriche depuis octobre.

Les députés allemands ont eux adopté le 27 avril 2017 une loi interdisant partiellement le port du voile intégral dans certains contextes, obligeant notamment les agents publics à avoir le visage totalement découvert dans le cadre de leurs fonctions et les personnes dont le visage est dissimulé à se découvrir en cas de vérification d’identité. Le Bundesrat, la chambre haute, a approuvé à son tour le texte le 12 mai.

Romandie.com avec(©AFP / 31 mai 2018 11h51)                                                        

Liban: Marine Le Pen refuse de porter le voile pour rencontrer le mufti quittant aussitôt Beyrouth

février 21, 2017

Beyrouth – Marine Le Pen, candidate d’extrême droite à la présidentielle en France, a refusé mardi de porter le voile pour rencontrer le mufti de la République libanaise à Beyrouth.

A l’arrivée de la présidente du Front National pour rencontrer cheikh Abdellatif Deriane, dans ses bureaux d’Aïcha Bakkar mardi matin, il lui a été tendu un voile.

« La plus haute autorité sunnite du monde n’avait pas eu cette exigence, par conséquent je n’ai aucune raison de… Mais ce n’est pas grave, vous transmettrez au grand mufti ma considération mais je ne me voilerai pas », a dit Mme Le Pen, qui est repartie aussitôt.

Elle faisait référence à sa visite en mai 2015 en Egypte où elle avait rencontré Ahmed al-Tayeb, le grand imam d’Al-Azhar au Caire.

« J’ai indiqué hier que je ne me voilerai pas. Ils n’ont pas annulé le rendez-vous. J’ai donc cru qu’ils accepteraient que je ne porte pas le voile. Je ne me voilerai pas. Ils ont cherché à m’imposer cela, à me mettre devant le fait accompli, eh bien on ne met pas devant le fait accompli », a-t-elle dit aux journalistes.

Dar al-Fatwa, la plus haute autorité sunnite au Liban présidée par le mufti, a déclaré mardi dans un communiqué que « son bureau de presse avait informé la candidate à la présidentielle, par l’intermédiaire d’un de ses collaborateurs, de la nécessité de se couvrir la tête lors de sa rencontre avec son éminence (le mufti) selon le protocole de Dar al-Fatwa ».

L’institution sunnite a ajouté que « les responsables de Dar al-Fatwa ont été surpris par son refus de se conformer à cette règle bien connue ». Elle exprime ses regrets « pour ce comportement inconvenant pour des réunions pareilles ».

Mme Le Pen est en visite depuis dimanche et jusqu’à mardi après-midi au Liban. Elle doit rencontrer le patriarche maronite Bechara Raï et doit ensuite s’entretenir avec Samir Geagea, chef du parti des Forces libanaises.

Romandie.com avec(©AFP / 21 février 2017 10h20)             

Les hôtesses Air France refusent de porter le voile à l’atterrissage à Téhéran

avril 2, 2016

Une hôtesse d'Air France  lors de l'exposition «Air France, France is in the Air», à New York (Etats-Unis).

Une hôtesse d’Air France lors de l’exposition «Air France, France is in the Air», à New York (Etats-Unis). TIMOTHY A. CLARY / AFP)

Les hôtesses de l’air ne souhaitent pas porter le voile avec leur uniforme lors des escales sur la future ligne Paris-Téhéran qui va être rétablie le 17 avril.

Voilà un conflit dont Air France se serait bien passé. Le 17 avril prochain, la principale compagnie aérienne française proposera trois vols par semaine entre sa base de Paris-Charles-de-Gaulle et l’aéroport de Téhéran-Imam Khomeiny.

Cette liaison est le symbole du réchauffement des relations franco-iraniennes après la signature de l’accord sur le nucléaire en juillet dernier. Mais voilà, si la réouverture de cette ligne très importante d’un point de vue commercial réjouit la compagnie, il n’en va pas de même pour le personnel navigant, particulièrement les hôtesses de l’air, comme l’a révélé ce vendredi France TV Info. De nombreuses salariées d’Air France se sont insurgées contre l’obligation faite aux personnels féminins de porter un voile dès la sortie de la cabine.

Dans le cadre de leur dotation vestimentaire, les hôtesses de l’air peuvent d’ordinaire choisir entre un uniforme avec une jupe et un autre avec un pantalon. Dans le cas particulier du vol Paris-Téhéran, la compagnie aérienne a envoyé un memento à destination des personnels de bord où il est spécifié que les femmes seront obligées de porter un pantalon, une veste longue, et de se voiler les cheveux dès la sortie de l’avion.

Pas d’amalgame, assure le SNPNC

Depuis plusieurs mois, les syndicats agitent le chiffon rouge auprès de la direction sur cette situation délicate. « Le personnel féminin ne souhaite pas se voir imposer de contraintes vestimentaires notamment l’obligation – dès la sortie de l’avion – du port du foulard Air France recouvrant intégralement les cheveux », explique Christophe Pillet, secrétaire général adjoint du SNPNC (Syndicat National du Personnel Navigant Commercial), joint par LeParisien.fr, qui souhaiterait « établir la possibilité d’un principe de volontariat au nom du respect des libertés individuelles». « Il ne s’agit en aucun cas de remettre en cause la loi ou les coutumes en Iran. Ce volontariat éviterait le refus de mission et toutes les conséquences que cela peut avoir pour les personnels », précise le syndicaliste. « Il n’y a pas de débat sur le fait que les personnels féminins doivent porter un voile dans la rue à titre privé, c’est uniquement dans le cadre du port de leur uniforme de travail », souligne-t-il encore.

Depuis 1979 et la révolution islamique, le port du voile est obligatoire pour toutes les femmes en Iran au risque de fortes amendes. « Le climat et le contexte international n’est pas étranger non plus à la défiance vis-à-vis de ces consignes, mais on ne fait pas d’amalgame, et les syndicats l’ont rappelé, l’aéroport de Téhéran ne représentait pas de problème majeur en terme de sécurité », clarifie Christophe Pillet.

«Tolérance et respect des cultures»

Du côté de la compagnie, on ne s’explique pas vraiment cette soudaine crispation sur le sujet. «La tolérance et le respect des cultures et des coutumes des pays dans lesquels elle est présente font partie des valeurs fondamentales d’Air France et de ses employés. Comme tous les visiteurs étrangers, nos équipages sont tenus de respecter les lois des pays dans lesquels ils se rendent. La loi iranienne impose le port d’un voile couvrant les cheveux, dans les lieux publics, à toutes les femmes présentes sur son territoire. Cette obligation, qui ne s’applique donc pas durant le vol, est respectée par toutes les compagnies aériennes internationales desservant la République d’Iran» a déclaré Air France au Parisien.fr.

«Cette obligation de port d’un foulard dans certaines escales n’est pas nouvelle, elle existe depuis de nombreuses années dans d’autre pays desservis par Air France (ex : Arabie Saoudite). Elle s’applique aux hôtesses mais aussi aux autres catégories de personnel féminin (pilotes et personnel au sol). L’obligation de port de l’uniforme par les employés d’Air France est conforme aux règles en vigueur dans l’entreprise et au code du travail Celui-ci prévoit en effet (article L. 1121-1) la possibilité d’apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles ou collectives des salariés des restrictions, dès lors que celles-ci sont justifiées par la nature de la tâche à accomplir et proportionnées au but recherché» précise le communiqué de la compagnie aérienne.

La problématique du voile n’existe pas sur d’autres vols actuellement. En Arabie saoudite, il n’existe pas d’obligation de se voiler le visage pour les invitées étrangères, contrairement aux femmes saoudiennes. Toutefois lorsqu’Air France dessert Ryad, les hôtesses doivent mettre un foulard si elles souhaitent sortir de l’hôtel. Il y a huit ans quand Air France desservait Téhéran, cette obligation de port du foulard existait déjà fait on savoir du côté de la compagnie.

La direction de la compagnie aérienne apportera une réponse aux salariés au début de la semaine prochaine. Un autre syndicat, l’Unac, a porté le débat à l’étage du dessus et envoyé un courrier à Laurence Rossignol, ministre des Droits des femmes, déjà au cœur d’une polémique sur le voile cette semaine

Leparisien.fr par Ronan Tésorière (@RonTesoriere)

Les musulmans interdits de porter le voile au Congo

avril 28, 2015

Brazzaville-Congo– Le président du Conseil supérieur islamique du Congo, El Hadj Djibril Abdoulaye Bopaka, a dévoilé le 26 avril à Brazzaville, la teneur de cette décision prise récemment par le ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation.


Les musulmans interdits de porter le voile au Congo
Dans le but de lutter contre le terrorisme qui est déjà aux portes de certains pays frontaliers du Congo, les autorités congolaises viennent d’interdire le port de la burqa et les autres formes de voile islamique cachant le visage dans les rues. «Le Congo est un pays laïc, où toutes les religions sont présentes. Mais, les autorités ont constaté qu’il y a certaines personnes qui portent le voile pour commettre des actes mafieux. Le gouvernement a mené des enquêtes et arrêté certaines personnes. Il nous a dit qu’il ne veut plus voir les musulmanes porter le voile du visage jusqu’aux épaules, car dans d’autres pays, ce sont les femmes qui perpétuent les actes terroristes. Seul le port du foulard est autorisé », a expliqué El Hadj Djibril Abdoulaye Bopaka.

Le président du Conseil supérieur islamique du Congo a également annoncé aux mahométans la mesure prise par les autorités interdisant les musulmans de nationalité étrangère de passer des nuits dans les mosquées. «L’autre mesure concerne le contrôle des mosquées, parce que les musulmans centrafricains et camerounais qui ont des problèmes dans leurs pays respectifs viennent au Congo sans papiers et n’ont pas de résidence. Ils dorment dans les mosquées. C’est une mauvaise démarche parce que la mosquée est faite pour la prière et non pour dormir », a-t-il commenté.

Il a enfin informé les musulmans de la poursuite de l’opération de police «Mbata Ya Bakolo», qui vise à lutter contre la criminalité et l’immigration clandestine au Congo. Lancée depuis le 20 janvier dernier, l’opération vise toutes les communautés étrangères vivant de manière illicite dans au Congo. Plusieurs sujets de la RDC, du Mali, du Nigéria, du Sénégal, du Cameroun et du Niger ont été expulsés du territoire congolais faute de papiers.

« Si vous n’avez pas de papiers vous autorisant de vivre au Congo, vous serez reconduit dans votre pays d’origine, moyennant une amende. Nous avons demandé au ministre de l’Intérieur de nous accorder quinze jours pour sensibiliser tous les musulmans», a conclu El Hadj Djibril Abdoulaye Bopaka, qui rendait compte de la séance de travail qu’il avait eue avec le ministre de l’Intérieur, Raymond Zéphirin Mboulou, quelques jours auparavant.

Congo-site.com par Diane Ondélé