Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron au sommet du G7, à Hiroshima Photo: Reuters/Ukrainian Presidential Press Service
Dans la ville japonaise d’Hiroshima, détruite par une bombe atomique américaine en 1945, le président ukrainien a enchaîné samedi les rencontres non seulement avec ses principaux alliés mais aussi avec les dirigeants de grandes puissances émergentes non alignées comme l’Inde.
La visite surprise de Volodymyr Zelensky au Japon est le plus lointain déplacement du président ukrainien depuis l’invasion russe de son pays, il y a 15 mois.
Dès son arrivée à Hiroshima à bord d’un avion de la République française, il a multiplié les réunions bilatérales : avec le premier ministre britannique Rishi Sunak, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, le premier ministre indien Narendra Modi, le chancelier allemand Olaf Scholz…
La rencontre avec le premier ministre indien Narendra Modi est la première entre ces deux dirigeants depuis l’invasion russe de l’Ukraine, que l’Inde a toujours refusé de condamner.
M. Modi a assuré à M. Zelensky que son pays ferait tout son possible
pour régler le conflit russo-ukrainien et qu’il comprenait parfaitement
sa souffrance
et celle de son peuple.
Le premier ministre indien Narendra Modi a serré la main du président ukrainien Volodymyr Zelensky à l’occasion de la réunion du G7 à Hiroshima, au Japon. Photo: Reuters/Ukrainian Presidential Press Service
Rencontre attendue avec Joe Biden
Un haut responsable de la présidence américaine a précisé samedi que la réunion bilatérale avec Joe Biden était prévue dimanche un peu après 14 h.
Le président américain va continuer à rappeler le soutien ferme et déterminé des États-Unis envers l’Ukraine
, selon ce responsable qui s’est exprimé sous le couvert de l’anonymat.
M. Biden est impatient
d’avoir l’occasion de reparler avec M. Zelensky en tête-à-tête, avait déclaré samedi son conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan.
Le conseiller a également assuré que la doctrine américaine n’avait pas changé
. Notre approche sur la livraison d’armes, de matériel et d’entraînement aux Ukrainiens a suivi les exigences du conflit
, a-t-il expliqué.

Le premier ministre du Royaume-Uni, Rishi Sunak, s’est dit prêt à travailler avec ses alliés pour « apporter à l’Ukraine la capacité aérienne de combat dont elle a besoin ». Photo : Getty Images/AFP/Stefan Rousseau
Volodymyr Zelensky est arrivé au G7 en partant de l’Arabie saoudite, où il a plaidé vendredi la cause de l’Ukraine au sommet de la Ligue arabe devant certains
pays qui, selon lui, ferment les yeux
sur ce conflit.
Peu après son arrivée à Hiroshima, samedi après-midi, Zelensky avait écrit sur Twitter que le G7 allait permettre d’importantes discussions avec les partenaires et les amis de l’Ukraine
et qu’on se rapprochera[it] de la paix aujourd’hui
.
La veille, il avait décroché le feu vert du président américain Joe Biden à une formation future des soldats ukrainiens pour les avions de combat américains F-16 qu’il réclame de longue date.
Et depuis vendredi, les dirigeants des pays membres du G7 – le Canada, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie et le Japon – discutent des meilleurs moyens pour accentuer la pression sur la Russie, enlisée dans une guerre contre l’Ukraine depuis février 2022.
Appel du pied à la Chine
Les membres du G7 ont publié en parallèle un communiqué qui définit une stratégie commune dans leurs relations futures avec Pékin.
Nous appelons la Chine à faire pression sur la Russie pour qu’elle mette fin à son agression militaire et retire immédiatement, complètement et inconditionnellement ses troupes d’Ukraine
, indique ce document.
Nous encourageons la Chine à soutenir une paix complète, juste et durable basée sur l’intégrité territoriale ainsi que sur les principes et objectifs de la Charte des Nations unies, y compris dans le cadre de discussions directes avec l’Ukraine
, y lit-on encore.
Mise en garde de la Russie
Pendant ce temps, la Russie a mis en garde les pays occidentaux. Ceux-ci courent des risques colossaux
s’ils fournissent des avions de combat F-16 à l’Ukraine, a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexandre Grouchko, cité samedi par l’agence de presse TASS.
Nous constatons que les pays occidentaux continuent d’adhérer au scénario de l’escalade. Cela implique des risques colossaux pour eux-mêmes
, a déclaré Alexandre Grouchko.
Quoi qu’il en soit, nous en tiendrons compte dans tous nos plans et nous disposons de tous les moyens nécessaires pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés
, a-t-il ajouté.
Par Radio-Canada avec les informations de Agence France-Presse, CBC et Reuters