Posts Tagged ‘Vote’

Le Parlement européen vote une résolution sévère sur la Tunisie

mars 16, 2023

Quelques semaines après le Maroc, c’est la Tunisie qui est aujourd’hui dans le viseur des députés européens. Ils ont adopté ce matin à une large majorité une résolution condamnant les dérives du pays en matière de libertés publiques et de répression contre la presse et les syndicats.

Le Parlement européen, à Strasbourg. © Facebook Parlement Européen

Le Parlement européen s’est rarement prononcé sur la situation en Tunisie ; mais cette fois, il expose ses préoccupations quant aux atteintes des droits et libertés qui transparaissent à travers les arrestations récentes, visant notamment des journalistes. Portée par un groupe d’eurodéputés, une résolution sur « les récentes atteintes à la liberté d’expression et d’association et attaques contre les syndicats en Tunisie, en particulier le cas du journaliste Noureddine Boutar » a été soumise au Parlement et adoptée, ce 16 mars, par 496 voix sur 537. Un score conséquent qui est aussi un rappel s’adressant aux autres instances européennes, les invitant à adopter une position cohérente sur la Tunisie.

Le texte de la résolution énonce une série d’incidents et de faits qui, mis bout à bout, dressent un bilan accablant de la dérive liberticide du régime tunisien, qui tend vers une autocratie. La liste est édifiante : elle débute par les pleins pouvoirs détenus par un seul homme, relève le démantèlement des instances constitutionnelles, se réfère à l’arrestation, le 11 février 2023, de Noureddine Boutar, patron de la radio indépendante Mosaïque FM ainsi que de personnalités politiques, revient sur la traduction de journalistes devant le tribunal militaire et leur qualification de « terroristes » et « traîtres » lors des arrestations. La résolution cite aussi les décrets portant atteinte aux libertés, dont le fameux décret-loi 54 traitant de la cybercriminalité, mais aussi le projet de loi sur les ONG, qui prévoit une approbation préalable du gouvernement.

Parmi les entraves aux libertés, celle de la pratique syndicale est illustrée par les arrestations depuis fin janvier 2023, suite à une grève, de syndicalistes, dont Anis Kaabi, mais aussi l’expulsion, le 23 février 2023, d’Esther Lynch, secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats (CES) et l’interdiction d’entrée en Tunisie de syndicats de six pays de l’Union. Le projet de résolution pointe enfin les fausses accusations portées à l’encontre des migrants subsahariens qui chercheraient « à remplacer démographiquement les Tunisiens » et qui ont été cibles d’agressions.

Appel à agir

La résolution votée par les eurodéputés demande la libération des journalistes, des syndicalistes et de toute personne arrêtée arbitrairement, que cessent les atteintes à la société civile. Elle enjoint de rétablir les juges révoqués arbitrairement, d’annuler toutes les mesures qui portent atteinte à l’indépendance de la justice et de mettre fin aux poursuites des civils par des tribunaux militaires. Le texte traduit une préoccupation à l’égard des ONG et de leurs marges de manœuvres, soutient une approche inclusive par le biais d’un dialogue national, se référant d’ailleurs au succès de celui tenu en 2013 sous la houlette du principal syndicat tunisien : l’Union générale tunisienne du travail.

« Les autorités tunisiennes n’ont pas pris la mesure de ce que représente Esther Lynch, qu’elles ont considérée comme persona non grata », commente un observateur tunisien, revenant sur l’affaire de l’expulsion de la dirigeante syndicale. Il prévoit que l’adoption de la résolution va être accueillie en Tunisie par un tollé avec, encore une fois, un discours sur l’ingérence étrangère dans les affaires du pays. Ces propos ont cependant de moins en moins de portée et peinent à réveiller un sentiment national, bien que Kaïs Saïed estime que la Tunisie est dans une « lutte nationale » face à ses ennemis, réels ou imaginaires, endogènes comme exogènes.

Le Parlement européen, à Strasbourg. © Facebook Parlement Européen
Le Parlement européen, à Strasbourg. © Facebook Parlement Européen

À Strasbourg, le groupe de députés à l’initiative de la proposition justifie sa démarche par la volonté d’interpeller « une Commission européenne et un Conseil européen qui n’ont pas été aussi fermes que l’auraient souhaité les groupes parlementaires sur le respect des fondamentaux démocratiques par la Tunisie ». Une sorte de rappel à la vigilance aux instances européennes.

« Le parlement, contrairement à la Commission, n’a pas pouvoir d’arrêter la coopération, mais nous demandons que les aides au ministère de la Justice et au ministère de l’Intérieur soient suspendues », indique l’eurodéputé Jan-Christoph Oetjen, rapporteur du groupe porteur de ce dossier Tunisie au sein du parlement européen. Anticipant les reproches qui pourraient être formulés, il tient à spécifier que la démarche n’est pas dirigée « contre la Tunisie mais pour la population, car il existe des droits fondamentaux non négociables » et qu’il « ne saurait être question de priver la Tunisie de l’aide dont elle a besoin ». Le montant total des financements européens au pays a été  de 553 millions d’euros en 2022.

La migration laissée hors du débat

En Tunisie, certains s’attendaient à ce que la question migratoire soit également abordée par les eurodéputés, d’autant que la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, exerce toute une série de pressions à ce propos sur le gouvernement tunisien et laisse entendre que l’Italie pèsera auprès des instances internationales, notamment le Fond monétaire international, pour que la Tunisie accède à des financements. « La question migratoire n’était pas dans le focus de la résolution, qui ne portait que sur les libertés », précise Jan-Christoph Oetjen, qui ajoute qu’au sein du parlement, l’Italie ne représente pas une majorité et conclut : « Si j’étais tunisien, je me méfierais de Meloni. »

Ce vote du Parlement devrait maintenant avoir une influence sur le débat des ministres des Affaires étrangères européens, qui se déroulera le 20 mars. Hasard du calendrier ? Ce jour-là, la Tunisie commémore son accession à l’indépendance, en 1956, mais fera également le constat de sa dépendance à l’aide internationale pour avoir négligé la question économique, pourtant centrale et prioritaire.

Avec Jeune Afrique par Frida Dahmani

L’Église d’Angleterre vote pour la bénédiction des couples homosexuels

février 9, 2023

Une majorité du synode général s’est prononcée favorablement à une bénédiction des couples de même sexe, tout en restant opposée au mariage religieux.

Vue sur le choeur de la cathedrale de Canterbury, en Angleterre.
Vue sur le chœur de la cathédrale de Canterbury, en Angleterre.© Leemage via AFP

Malgré les divisions, l’Église d’Angleterre, réunie en synode général jeudi 9 février, a voté en faveur d’une bénédiction des couples homosexuels. Après huit heures de débats tendus répartis sur deux jours, 250 membres du synode, organe élu chargé de trancher sur les questions de doctrine, se sont prononcés pour permettre aux personnes homosexuelles de recevoir une bénédiction à l’église. 181 se sont prononcés contre, tandis que 10 se sont abstenus. L’organe a cependant répété son opposition aux mariages religieux des couples de même sexe.

Cette décision est le résultat de six années de consultations, qui ont révélé au grand jour les divisions profondes qui traversent l’Église anglicane et ses 85 millions de croyants, sur cette question. Si l’Église d’Angleterre apparaît globalement plus libérale sur l’attitude à adopter vis-à-vis de la communauté LGBT+, ce n’est pas le cas d’autres Églises anglicanes, notamment dans certains pays d’Afrique subsaharienne où l’homosexualité reste considérée comme un crime. Même en Angleterre, la proposition soumise au synode avait suscité de vives critiques.

La motion reconnaît « l’échec de l’Église à accueillir les personnes LGBT+ »

« Le synode est maintenant parvenu à un résultat. Je reconnais que certains en seront profondément reconnaissants, et que d’autres vont en être blessés », a déclaré l’évêque de Londres Sarah Mullally, après l’annonce du résultat. « Les archevêques et moi-même espérons que ce débat profond et recueilli marque un nouveau départ pour l’Église, dans notre volonté d’avancer en s’écoutant les uns les autres, et par-dessus tout Dieu », a-t-elle ajouté.

La motion adoptée jeudi reconnaît aussi « l’échec de l’Église à accueillir les personnes LGBT+ et le mal que les personnes LGBT+ ont subi et subissent encore dans la vie de l’Église ».

Avec Le Point avec AFP

France-Violences conjugales : l’Assemblée vote à l’unanimité une aide d’urgence

janvier 16, 2023

L’hémicycle a voté la proposition de loi visant à créer une aide financière universelle d’urgence à destination des victimes de violences conjugales.

L'Assemblee nationale a vote a l'unanimite une proposition de loi visant a creer une aide financiere d'urgence pour les victimes de violences conjugales.
L’Assemblée nationale a voté à l’unanimité une proposition de loi visant à créer une aide financière d’urgence pour les victimes de violences conjugales.© Fred Dugit / MAXPPP / PHOTOPQR/LE PARISIEN/MAXPPP

Pour ce texte, les députés présents étaient unanimes : lundi 16 janvier, l’Assemblée nationale a voté sans difficultés une proposition de loi visant à créer une aide financière universelle d’urgence pour les victimes de violences conjugales. Reste encore à préciser le barème de l’aide, modulée selon les besoins : cela sera fait par décret. L’objectif du texte étant de permettre aux victimes de se mettre le plus rapidement possible à l’abri, sans soucis de dépendance financière.

Les députés ont repris en la modifiant une proposition de la sénatrice centriste Valérie Létard, votée également à l’unanimité par la chambre haute en octobre en première lecture. Députés et sénateurs devraient s’accorder sans difficulté sur un texte final en vue d’une adoption définitive dans les semaines qui viennent, puis d’une promulgation dans un délai maximal de neuf mois.

L’amendement de Sandrine Rousseau adopté contre l’avis du gouvernement

Avec cette aide, « le premier départ » du foyer ne doit plus être « un faux départ », a souligné la ministre Isabelle Rome, chargée de l’égalité femmes-hommes. Car actuellement, des victimes sous « emprise ou dépendantes financièrement n’ont parfois pas d’autres choix que de revenir à la case départ, dans ce huis clos avec leurs agresseurs », a-t-elle déploré.

Les députés ont soutenu un amendement du gouvernement pour pouvoir verser cette aide sous forme de don et pas seulement d’un prêt sans intérêt comme l’avait voté le Sénat. Ce soutien financier sera conditionné à une ordonnance de protection, un dépôt de plainte ou un signalement adressé au procureur de la République. Au moins une partie devra être versée dans un délai de trois jours. Lorsque l’aide sera attribuée sous forme de prêt, son remboursement sera à la charge de la personne reconnue coupable de violence le cas échéant, avec une peine complémentaire « d’obligation de remboursement ».

Contre l’avis du gouvernement, l’Assemblée a adopté un amendement de l’écologiste Sandrine Rousseau pour créer une loi pluriannuelle des financements destinés à la lutte contre les violences faites aux femmes. Son sort est toutefois incertain durant la suite de la navette parlementaire.

122 femmes tuées par leur conjoint en 2021

Inspirée d’une expérimentation dans le département du Nord, la proposition de loi a reçu un soutien unanime. Les députés du Rassemblement national avaient au départ tenté de la reprendre dans leur niche parlementaire, une journée dédiée à leurs textes le 12 janvier.

Mais la conférence des présidents de l’Assemblée, qui réunit présidente de l’Assemblée, chefs de file des groupes politiques et des commissions notamment, a décidé d’inscrire ce sujet transpartisan lors d’une « semaine de l’Assemblée », débutée ce lundi. Le RN ne s’y est pas opposé. Un député RN, Emmanuel Taché de la Pagerie en était co-rapporteur, avec l’élue du groupe indépendant Liot Béatrice Descamps.

Le ministère de l’Intérieur a recensé 207 743 victimes de violences conjugales en France en 2021, essentiellement des femmes. 122 ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint cette même année, selon le ministère.

Par Le Point avec AFP

Canada-Québec/« Comme des votes à la poubelle » : le mode de scrutin rattrape déjà François Legault

octobre 5, 2022
Francois Legault en point de presse.

Au lendemain de sa réélection, François Legault a fermé la porte à double tour à une réforme du mode de scrutin. Photo: La Presse Canadienne/Jacques Boissinot

À peine réélu, François Legault est rattrapé par sa promesse rompue de réformer le mode de scrutin. Avec l’appui de 41 % des électeurs, il a décroché « 72 % des sièges » et « 100 % des pouvoirs », une « injustice » qui doit être corrigée, plaide le Mouvement démocratie nouvelle (MDN).

Dans une campagne publicitaire dévoilée mercredi et intitulée C’est juste pas juste, le MDN demande aux Québécois de se mobiliser pour réclamer une réforme du mode de scrutin.

Le résultat des élections provinciales, lors desquelles les quatre partis d’opposition ont conjointement récolté 59 % des votes mais seulement 28 % des sièges, constitue une aberration aux yeux du président du MDN et ex-ministre péquiste, Jean-Pierre Charbonneau.

Le Parlement devient la voix d’une minorité de la population qui gouverne comme si elle était la majorité, ce qui laisse place à des débats teintés par l’arrogance, l’intransigeance et le populisme, dénonce le MDN sur un nouveau site web lancé dans le cadre de sa campagne.

« C’est comme si à chaque élection on jetait des votes à la poubelle pour avantager le vainqueur. »— Une citation de  Extrait du site web cestjustepasjuste.com

Legault dit non

Néanmoins, le premier ministre réélu François Legault ferme la porte à ressusciter la promesse d’une réforme du mode de scrutin, qu’il avait pourtant lui-même faite en 2018 avant de l’abandonner en cours de mandat.

Je ne pense pas qu’il soit mauvais, le mode de scrutin qu’on a. Pendant la campagne électorale, je me suis engagé à ne pas ouvrir ce débat-là et je vais respecter tous mes engagements, a-t-il dit mardi, au lendemain de sa victoire.

Au cours des dernières semaines, M. Legault a laissé entendre que ce sujet n’intéressait que quelques intellectuels et a répété que ce n’était pas une priorité des Québécois, après deux années de pandémie.

Mardi, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) a aussi tenu à rappeler que le résultat obtenu par son parti est de loin le meilleur de ceux de tous ses adversaires.

« On a eu 41 % du vote et notre plus proche adversaire a eu 15 % du vote. Il faut quand même garder ça en tête. »— Une citation de  François Legault, premier ministre du Québec

Sur son nouveau site web, le MDN explique comment fonctionnerait un nouveau mode de scrutin proportionnel mixte avec liste régionale.

Comment ça marche?

Avec un tel système, les électeurs seraient appelés à voter deux fois. Le premier vote serait pour le député qu’ils veulent faire élire dans leur circonscription. Le deuxième serait pour le parti qu’ils souhaitent voir former le gouvernement.

C’est à partir de ce deuxième vote, comptabilisé dans chaque région du Québec, que des députés seraient élus pour représenter leur région, explique le site web, ce qui permettrait de rétablir une juste représentation de chaque parti.

« Les résultats de l’élection et les sièges obtenus à l’Assemblée nationale représenteraient ainsi fidèlement les convictions exprimées dans la population. »— Une citation de  Extrait du site web cestjustepasjuste.com

Le Parti québécois (PQ) et Québec solidaire (QS) réclament tous deux cette réforme, tandis que la cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ) se dit simplement ouverte à ce qu’il y ait des discussions.

Une différence majeure

Mardi, Radio-Canada diffusait un reportage avec une simulation à ce sujet. Si la réforme du mode de scrutin envisagée contenue dans le défunt projet de loi 39 avait été en vigueur le soir de l’élection, la CAQ aurait vraisemblablement récolté 75 sièges plutôt que 90.

Le PLQ en aurait obtenu 16 plutôt que 21, contrairement à QS qui aurait décroché 3 sièges de plus, pour un total de 14. Pour sa part, le PQ aurait fait élire 10 députés, alors qu’il n’en a que 3 à l’heure actuelle.

Même le Parti conservateur du Québec (PCQ) aurait pu faire son entrée à l’Assemblée nationale avec un mode de scrutin proportionnel mixte avec liste régionale : ses 13 % de votes se seraient traduits par 10 sièges au Salon bleu.

Le MDN promet qu’une pétition sera bientôt lancée afin que les Québécois puissent publiquement réclamer cette réforme auprès du gouvernement Legault.

Avec Radio-Canada par Alexandre Duval

En Amazonie, des indigènes votent Lula, en bateau

octobre 2, 2022
En Amazonie, des indigenes votent Lula, en bateau
En Amazonie, des indigènes votent Lula, en bateau© AFP/Michael DANTAS

Sur le Rio Negro, affluent de l’Amazone, des indigènes brésiliens à bord d’une barque à moteur font le « L » de Lula avec les doigts: ils s’apprêtent à voter ce dimanche pour l’ex-président de gauche.

Comme beaucoup de Brésiliens, ces autochtones du peuple Kambeba votent dans une école. Mais pour y arriver, ils doivent naviguer jusqu’au village voisin.

« Pour nous, les indigènes, c’est important de se battre pour la démocratie, de voter et de choisir des représentants qui nous respectent », dit à l’AFP Raimundo Cruz da Silva, 42 ans, vice-Tuxaua (équivalent d’un cacique) des Kambeba.

Vêtu d’une chemise blanche avec des bandes verticales de motifs tribaux verts, il ne cache pas qu’il votera pour Lula, l’adversaire du président d’extrême droite Jair Bolsonaro.

Ce dernier est très critiqué par de nombreux leaders indigènes, dont le cacique emblématique Raoni Metuktire, qui a porté plainte contre lui pour « génocide » au Tribunal pénal international de La Haye.

Três Unidos, le village de Raimundo Cruz da Silva, où vivent quelque 115 autochtones, est situé sur une réserve à environ 60 km de Manaus, capitale de l’Etat d’Amazonas (nord).

Une quarantaine de personnes partent voter en même temps, à bord de quatre embarcations.

Le long des eaux sombres du Rio Negro, ils voient la végétation luxuriante vert émeraude à perte de vue, avant d’arriver à Sao Sebastiao, village situé en dehors de la réserve indigène.

« Le regard tourné vers l’Amazonie »

C’est une journée spéciale pour Taynara da Costa Cruz, 18 ans, qui va voter pour la toute première fois.

« Pour nous, les jeunes, c’est très important de voter. Nous votons, le regard tourné vers l’Amazonie, les peuples indigènes », dit cette jeune artisane aux yeux marron clair pétillants, qui arbore un collier et un serre-tête faits de graines d’Amazonie.

Toutes les femmes du peuple Kambeba sont vêtues de longues robes blanches.

Leurilene Cruz da Silva, sœur de Raimundo, porte aussi sur les cheveux deux rangées de graines qui ressemblent à des colliers de perles.

À son arrivée à Sao Sebastiao, cette infirmière de 38 ans sort fièrement son titre d’électeur.

« Il faut qu’on ait de bons représentants, c’est une journée importante. Nous, les indigènes, nous devons montrer que nous sommes capables de résister », lance-t-elle.

Peu après son élection, fin 2018, Jair Bolsonaro a promis qu’il ne cèderait « pas un centimètre de plus » aux terres indigènes.

Il s’est aussi montré favorable à l’exploitation minière ou agricole dans ces territoires censés être réservés aux activités traditionnelles des autochtones.

Sous son mandat, débuté en janvier 2019, la déforestation annuelle moyenne a augmenté de 75 % par rapport à la dernière décennie.

Le bilan environnemental de Lula est loin d’être irréprochable, mais l’ex-président (2003-2010) a promis durant sa campagne qu’il allait créer un ministère des peuples autochtones, avec une personnalité indigène à sa tête

Par Le Point avec AFP

L’Angola vote pour choisir un président, le scrutin s’annonce serré

août 24, 2022
L'Angola vote pour choisir un president, le scrutin s'annonce serre
L’Angola vote pour choisir un président, le scrutin s’annonce serré© AFP/JOHN WESSELS

Les Angolais sont aux urnes mercredi pour des élections législatives qui décideront du prochain président, un scrutin annoncé comme le plus serré de l’histoire du pays, entre le parti au pouvoir depuis l’indépendance et une opposition qui promet d’enrayer pauvreté et corruption.

Ancien parti unique tout-puissant, à la tête du pays depuis 1975, le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA) est en perte de vitesse mais reste favori pour ce scrutin, selon les pronostics. Le président sortant Joao Lourenço, 68 ans, brigue un second mandat.

Mais la domination du parti devrait être sérieusement entamée par une opposition revigorée ces dernières années par un leader, Adalberto Costa Junior, 60 ans. Surnommé « ACJ », il est à la tête de l’ancien mouvement nationaliste rebelle devenu parti, l’Unita.

Réputé bon orateur, il incarne pour certains cet espoir de « changement » réclamé par la rue, dans un pays riche en ressources naturelles mais plongé dans de grandes difficultés économiques. Inflation galopante, sécheresse sévère, chômage et vie chère nourrissent un ras-le-bol grandissant.

« Nous avons du pétrole, des diamants, mais les gens n’ont pas de travail », lance à l’AFP Manuel Antonio Teca, 27 ans, sans emploi. L’Angola est le 2e producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne.

Il faisait partie de la foule d’électeurs aux urnes tôt le matin, des files de femmes vêtus de tissus africains et d’hommes tenant religieusement un petit bulletin plié entre leurs mains. Mais le flot s’est tari dès le milieu de journée.

« C’est un jour historique », a déclaré l’opposant après avoir déposé son bulletin dans un quartier populaire de Luanda. L’outsider a mené sa campagne sur des promesses de réformes, de lutte contre la pauvreté et contre la corruption.

Charismatique, il séduit notamment une jeunesse urbaine moins attachée au MPLA et qui hérite d’un pays miné par des décennies de corruption sous la présidence de José Eduardo dos Santos (1979-2017). Les 10 à 24 ans représentent un tiers de la population, selon des données des Nations unies.

Mort le mois dernier en Espagne, l’ancien chef d’Etat est accusé d’avoir détourné des milliards au profit de sa famille et de ses proches. Il doit être enterré dimanche.

« Le résultat semble devoir être plus serré que jamais », prédit Justin Pearce, spécialiste de histoire angolaise à l’Université Stellenbosch en Afrique du Sud.

« Vraie démocratie »

Les 13.200 bureaux de vote sont ouverts jusqu’à 18H00 (17H00 GMT) pour les 14,7 millions d’inscrits. Le candidat du parti vainqueur aux législatives sera investi chef d’Etat. Aucun incident n’a été signalé à ce stade.

Avec un parti au pouvoir qui a la main sur le processus électoral et les médias publics, l’opposition et une partie de l’opinion publique s’interrogent sur des possibilités de fraudes.

« Nous ne sommes pas un pays démocratique », regrette Alberto Bernardo Muxibo, qui se présente à l’AFP comme un militant. « Le gouvernement opprime le peuple ».

Dans la matinée, M. Lourenço a déposé son bulletin dans une université de Luanda. Habituellement discret et peu à l’aise sur les estrades, l’ancien général a sobrement promis « la victoire ».

En 2017, sous l’étiquette de dauphin de dos Santos, il l’avait emporté après une confortable victoire du MPLA à 61 % des voix. Pur produit du parti nourri au marxisme-léninisme, il s’est affranchi du système en lançant, à la surprise générale, une vaste campagne anti-corruption, écartant des postes clefs les proches de son ancien mentor.

Il a mené des réformes ambitieuses, saluées à l’étranger, pour sortir de la dépendance au pétrole et privatiser les entreprises publiques. Et sa gestion de la dette du pays « a été remarquable », juge Marisa Lourenco, analyste indépendante basée à Johannesburg.

Mais pour une grande partie des 33 millions d’Angolais, rien n’a vraiment changé. « Vingt ans que le pays est en paix et nous sommes toujours pauvres », lâche Lindo, un électricien de 27 ans qui habite Luanda.

Malgré dix ans de croissance après la fin de la guerre civile en 2002, l’Angola reste un des pays les plus pauvres du continent.

Par Le Point avec AFP

France-Présidentielle: dans la plus grande prison d’Europe, des détenus pour la première fois à l’isoloir

avril 7, 2022
Présidentielle: dans la plus grande prison d’Europe, des détenus pour la première fois à l’isoloir© AFP/Archives/Christophe ARCHAMBAULT

Des bulletins, deux isoloirs, une urne: à Fleury-Mérogis, la plus grande maison d’arrêt d’Europe, des détenus ont commencé mercredi à voter pour l’élection présidentielle, une première pour ce type de scrutin au sein même de la prison et pour nombre d’entre eux.

Au bâtiment D3, occupé par 650 détenus, une centaine d’inscrits volontaires sur les listes électorales sont amenés depuis leur cellule dans la salle polycultuelle, transformée en bureau de vote.

Comme beaucoup, Sofiane, 28 ans, vote pour la première fois (les prénoms des détenus ont été modifiés, ndlr).

« Je vous explique comment on fait ? Vous prenez le bulletin de la personne pour qui vous votez et aussi d’autres bulletins, pour ne pas que je sache qui c’est », lui indique une directrice pénitentiaire.

Sofiane, survêtement gris clair et grands yeux verts, entre dans l’isoloir. « Il faut tirer le rideau, Monsieur, qu’on ne vous voie pas. »

Le détenu, incarcéré depuis un mois, admet voter surtout pour « sortir de sa cellule » où il est « enfermé 22 heures sur 24 ». « Avant, je ne votais pas car je n’avais pas que ça à penser : j’étais libre », rit-il jaune.

Si Ibrahim, maillot blanc et rouge sur le dos, apprécie également de « prendre l’air », le détenu de 23 ans voit surtout « une chance à saisir » en cette matinée électorale.

En organisant ce vote, « l’Etat ne nous oublie pas, il pense à nous », estime celui qui vit depuis sept mois à l’ombre du mur de trois kilomètres de Fleury-Mérogis, au sud de Paris.

« Si ça s’trouve dehors, je n’aurais même pas eu le temps de venir voter », poursuit Ibrahim, s’estimant « plus informé en prison »: « vu qu’on regarde H24 la télé, on sait ce qui se passe et ça donne plus envie d’aller voter ».

« Un charme »

Youssef, 26 ans, avait participé à la dernière présidentielle. Il était libre alors. Retrouver un bureau de vote en prison lui plaît.

Oui, « il y a des policiers » et « on est sous les ordres », mais « il y a un charme », assure l’écroué à la voix posée: avec ce bureau, « ils nous font nous sentir comme à l’extérieur ».

« L’objectif n’est pas de faire oublier la détention, mais de rappeler aux détenus qu’ils sont citoyens, même en prison », souligne de son côté Franck Linares, directeur de Fleury-Mérogis.

Voter constitue une étape de réinsertion et « permettra aux personnes détenues d’avoir déjà une première approche du bureau de vote » à leur sortie, abonde Léa Fory, référente élections.

Cette modalité de vote dite « par correspondance », au sein même des établissements pénitentiaires, existe depuis 2019. Et c’est la première fois qu’elle est proposée pour la présidentielle.

Elle complète deux autres modalités, le vote par permission de sortie et par procuration, plus compliquées dans leur application: lors de la présidentielle en 2017, sur 70.000 détenus environ, 809 avaient fait une procuration et 200 s’étaient vus accorder une permission de sortie.

En 2022, ils sont 768 à avoir demandé à voter par procuration et 1.314 par permission. Pour le vote par correspondance, sous pli fermé au sein de la prison, les chiffres grimpent: le ministère de la Justice enregistre 13.672 inscrits.

Ces votes par correspondance sont acheminés au ministère de la Justice, où ils seront dépouillés le jour du scrutin national, le 10 avril. Pour le deuxième tour de la présidentielle, même programme.

A Fleury-Mérogis, occupée par 3.600 hommes et femmes détenus et où il y a « énormément de mouvements » entre « la promenade, l’infirmerie, le parloir… », l’enjeu de ce vote en détention est de « tenir compte des activités » des votants, détaille Etienne Lebrun, directeur du D3.

« Ce matin, certains sont partis en extraction judiciaire. On a dû les faire voter avant qu’ils ne partent au tribunal », illustre-t-il.

Avant le scrutin, dans toute la France, les établissements ont mené des campagnes de sensibilisation à l’inscription aux listes électorales.

A Fleury-Mérogis, « les surveillants ont fait le premier pas », raconte Karim, qui vote pour la première fois à 38 ans. « Avant, j’étais un mauvais garçon, anti-société », dit-il, sérieux.

Qu’espérer pour sa sortie, prévue en novembre ? Un président qui donne « du travail pour les jeunes », répond l’homme aux cheveux grisonnants. « Sans travail, c’est ce qui fait la délinquance », juge le détenu. « J’ai eu mon BTS cuisine mais j’avais pas de travail, c’est comme ça que j’ai dérivé ».

Par Le Point avec AFP

Vote de la résolution de l’ONU sur l’Ukraine : une abstention des pays africains remarquée

mars 3, 2022

<p>Résultat du vote de la résolution de l'ONU "exigeant que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine" à l'Assemblée générale des Nations Unies le 2 mars 2022.</p>

Résultat du vote de la résolution de l’ONU « exigeant que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine » à l’Assemblée générale des Nations Unies le 2 mars 2022. AP/ Seth Wenig

L’Assemblée générale de l’ONU a adopté ce mercredi 2 mars par une écrasante majorité une résolution qui « exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine« . S’il y a eu un vote massif en faveur de la résolution une vingtaine de pays africains ont préféré s’abstenir, à la grande surprise de nombreux observateurs.

Le vote a été salué comme « historique » et accueilli par une salve d’applaudissements. Après plus de deux jours d’interventions à la tribune de l’ONU, la résolution réclame à Moscou qu’il « retire immédiatement, complètement et sans conditions toutes ses forces militaires » d’Ukraine et « condamne la décision de la Russie d’accentuer la mise en alerte de ses forces nucléaires« .

Piloté par l’Union européenne en coordination avec l’Ukraine, le texte « déplore » également « dans les termes les plus vifs l’agression de la Russie contre l’Ukraine » et affirme « son attachement à la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale » de ce pays. Intitulée « Agression contre l’Ukraine« , la résolution appelle par ailleurs à accorder à l’aide humanitaire un accès sans entrave et « déplore l’implication du Bélarus » dans l’attaque de l’Ukraine.

TV5MONDE

Sur les 193 membres de l’Organisation, 141 pays ont approuvé le texte « exigeant que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine.« 

Cinq s’y sont cependant opposés : la Russie, la Biélorussie, la Corée du Nord, l’Erythrée et la Syrie.

35 se sont abstenus. L’abstention de la Chine, allié supposé de Moscou, a été remarquée. Tout comme celle de 16 pays du continent africain : l’Algérie, l’Angola, le Burundi, le Congo- Brazzaville, la Guinée équatoriale, Madagascar, le Mali, le Mozambique, la Namibie, le Soudan, le Soudan du Sud, l’Afrique du Sud, le Sénégal, la Tanzanie, l’Ouganda et le Zimbabwe.

Résultat du vote de la résolution de l'ONU "exigeant que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine".

Résultat du vote de la résolution de l’ONU « exigeant que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine ».

Le doctorant en droit international au Centre de droit international de Nanterre (CEDIN, Université Paris-Nanterre) et chargé de projet à  l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) au Mali souligne toutefois la similarité des positions de certains pays entre le vote de 2014 sur le conflit avec la Crimée et celui actuel de l’Ukraine. 

Par ailleurs, 12 pays n’ont pas pris part au vote dont 8 africains : le Burkina Faso, la Guinée, la Guinée-Bissau, Eswatini, l’Ethiopie, le Cameroun, le Maroc et le Togo. 

Au total, 22 pays du continent n’ont pas exprimé d’opinion sur l’actuel conflit en Ukraine. Comment expliquer cela ? TV5MONDE a demandé des précisions à Michel Galy, politologue spécialiste de l’Afrique de l’Ouest.

TV5 MONDE : Comment expliquer ces 16 abstentions de la part de ces pays d’Afrique ? 

Michel Galy : À la zone d’influence française (celles des anciennes colonies), correspond habituellement un vote automatique qui suit la ligne occidentale lors des assemblées de l’ONU. On peut d’ailleurs le voir avec la Côte d’Ivoire ou le Niger avec ce vote. On s’étonne donc de l’abstention du Sénégal qui n’est pourtant pas connu pour être un régime hostile à l’influence française. C’est à se demander s’il n’y a pas eu un raté diplomatique.

Cependant, pour d’autres pays comme le Mali et la Centrafrique, c’est beaucoup plus compréhensible. Ces pays sont à la fois sous l’influence française traditionnelle et sous nouvelle influence russe avec l’appel aux mercenaires de Wagner. L’importance que prend Wagner dans la situation politico-militaire va plus loin qu’on ne le pense et se rapproche d’un retournement d’alliance.

Pour d’autres pays, il ne faut pas omettre les traditions historiques. Si l’Afrique du Sud est unanimement considérée par le monde occidental comme un modèle des droits de l’homme, on oublie l’alliance forte qu’avait Nelson Mandela avec l’URSS et la Libye à son époque. 
 

On s’étonne donc de l’abstention du Sénégal qui n’est pourtant pas connu pour être un régime hostile à l’influence française. C’est à se demander s’il n’y a pas eu un raté diplomatique.Michel Galy politologue, spécialiste de l’Afrique de l’Ouest

TV5MONDE : Toutes les abstentions se valent-elles ? 

Michel Galy : Le résultat de ces votes montre que l’Afrique est divisée. Il y a une catégorie qu’il faut mettre en évidence, ce sont ceux qui considèrent que ces conflits leur sont lointains et qu’il faut, d’une certaine manière, ménager la chèvre et le chou dans leurs différentes coopérations. À Madagascar par exemple, il y a une forte coopération russe, même si elle n’est pas militaire comme au Mali ou en Centrafrique.

Ces pays ne souhaitent plus rester face à face avec le monde occidental et prennent le parti de se garder des possibilités de tractation, voire de chantage d’un bloc à l’autre.

Concernant, le Congo-Brazzaville, le régime de Sassou-Nguesso doit beaucoup à l’influence française, avec des élections régulièrement contestées. C’est un vote surprenant, comme celui du Sénégal. Je pense que c’est par prudence que des pays comme ceux-ci ne veulent pas s’immiscer d’un côté comme de l’autre.

TV5 MONDE : Quel symbole politique ce vote renvoie-t-il ? 

Michel Galy :  Le vote révèle un malaise et la division d’une Afrique qui ne sait pas s’il est préférable de suivre le pays référence ou prudemment s’abstenir tant qu’on n’a pas encore le dernier mot du conflit.

Ce vote est divisé en trois parties avec les pays niches de l’Occident qui sont des alliés automatiques, les anciens alliés de l’URSS et de la Russie comme l’Algérie et l’Afrique du Sud ainsi qu’un groupe un peu erratique qui démontre une incapacité de décision commune. 

Avec TV5Monde

Liban : par le vote, la diaspora peut inverser le cours de l’histoire

novembre 17, 2021
« Le peuple a décidé, le changement est en marche », peut-on lire sur un affichage électorale à Beyrouth, en octobre 2021 © JOSEPH EID/AFP

Moins de 140 000 Libanais de l’étranger sur 1 million de votants potentiels sont inscrits sur les listes électorales. La mobilisation pour les législatives de mars 2022 est pourtant cruciale pour l’avenir du Liban.

L’indépendance du Liban, dont nous devrions célébrer les 78 ans ce 22 novembre, n’est qu’une indépendance de façade. L’enjeu, désormais, c’est sa survie pure et simple en tant que Nation et en tant qu’État. Les élections législatives de mars 2022 marqueront soit l’expression de la volonté du peuple, soit celle d’une classe politique discréditée accaparant le pouvoir. Tentons d’inverser par le vote le cours de l’Histoire. Ne nous laissons pas décourager par une éventuelle révision de la loi électorale qui viendrait affaiblir le vote de la diaspora. Soyons un soutien des forces de l’opposition qui tentent d’émerger malgré une très forte adversité. Le temps presse.

Les Libanais de la diaspora doivent être inscrits sur les listes électorales avant le 20 novembre. Au soir de cette date, le nombre total d’inscrits reflètera la capacité de la mobilisation diasporique. Or à ce jour, sur un 1 million de votants potentiels dans le monde, seuls près de 140 000 d’entre nous se sont inscrits. De fait, la mobilisation n’est pas à la hauteur de l’enjeu. Le doute, la lassitude, l’indifférence ou l’éloignement sont-ils en train d’entraver la volonté de voter ? La probabilité est forte. Mais le prix a été trop élevé pour que nous renoncions …

Frustrations et attachement

Inscrivons-nous par frustration de n’avoir jusque-là que subi le cours des choses. Inscrivons-nous par solidarité avec nos proches vivant au Liban : enfants sans écoles, diplômés sans emplois qualifiés, malades sans soins, travailleurs sans salaires, jeunesse sans avenir… Inscrivons-nous pour que le volontarisme et l’intelligence l’emportent sur la médiocrité et la corruption.

CE VOTE MONTRERA À LA MÉDIOCRATIE EN PLACE ET AU MONDE ENTIER NOTRE MOBILISATION À TOUTE ÉPREUVE

Inscrivons-nous par devoir de mémoire pour tous ceux qui ont payé cher la construction du pays. Inscrivons-nous pour ne pas avoir un jour à répondre, la mort dans l’âme, à cette question de nos enfants : « Mais qu’as-tu fait pour essayer de changer la situation » ? Et surtout …. Inscrivons-nous par conviction que ce pays est bien le nôtre, y compris et surtout dans le malheur, que nous y sommes indéfectiblement attachés et qu’il a besoin de nous.

C’est en nous mobilisant de façon massive et démocratique que nous pourrons retrouver un Liban indépendant, en reprenant en main notre destinée sans plus la déléguer à d’autres. Inscrivons-nous avant le 20 novembre sur les listes et votons massivement en mars 2022. Participons activement à ce geste démocratique. Tournons délibérément le dos à toute résignation ou défaitisme. Ce vote n’est qu’une étape. Mais c’est une étape fondamentale qui montrera à la médiocratie en place et au monde entier notre mobilisation à toute épreuve dans la reconquête de notre indépendance.

Liste des cosignataires : Karim Daher (Aldic), Albert Kostanian (Kulluna Irada), Dania Khalil (Lebanon Talks). Ferris Wehbe (Our New Lebanon), Chibli Mallat (TMT), Hana Jaber (TMT), Nawal Meouchy (TMT), Isabelle Edde (TMT),  Nancy Stephan (The Lebanese Diaspora Network), Marc Tueni (Meghterbin Mejtemiin), Kamal Tarabey (Collectif franco-libanais), Georges Stephan (AADL), Rabih El Amin (Lebanese Executive Council), Nehme Lebbos (Union pour un Liban solidaire), Nadine Garabedian (Machrou Watan), Joumana Timery (La nouvelle République), Sergio Jalil (Celibal).

Collectif Change Lebanon

Avec Jeune Afrique par Collectif Change Lebanon

Association de droit français composée d’experts de la société civile libanais et franco-libanais

Les Allemands votent pour élire le successeur d’Angela Merkel

septembre 26, 2021

LES ALLEMANDS VOTENT POUR ÉLIRE LE SUCCESSEUR D'ANGELA MERKEL

© Reuters/WOLFGANG RATTAY 

BERLIN (Reuters) – Les Allemands se sont rendus aux urnes dimanche pour désigner le successeur de la chancelière Angela Merkel et peut-être mettre fin à seize années de pouvoir conservateur.

L’électorat allemand est divisé et les principaux partis devront sûrement s’engager dans des négociations pour former une coalition, ce qui pourrait prendre plusieurs mois, laissant Angela Merkel, qui a 67 ans, assurer l’intérim à la tête du pays.

« Nous réalisons tous que ce sont des élections fédérales importantes (…) Chaque voix compte », a déclaré Armin Laschet, candidat du bloc conservateur constitué par l’Union chrétienne-démocrate (CDU) avec ses alliés bavarois de la CSU, après avoir voté à Aix-la-Chapelle.

Selon la commission électorale, le taux de participation s’élevait à 36,5% à 14h00 (12h00 GMT), en baisse par rapport à 2017 (41,1%). Mais ce chiffre ne prend pas en compte le vote par correspondance, attendu à un niveau élevé cette année en raison de la pandémie de COVID-19.

Face à Armin Laschet, que trois Allemands sur quatre disent ne pas vouloir voir à la chancellerie, l’actuel ministre des Finances Olaf Scholz, âgé de 63 ans, a remporté les trois débats télévisés entre les principaux candidats.

Le dirigeant du SPD a déjà dit sa préférence pour une alliance avec les Verts plutôt qu’une reconduction de la « grande coalition » avec la CDU/CSU.

Olaf Scholz n’a pas exclu non plus de s’allier avec la gauche radicale de Die Linke mais a déclaré qu’une sortie de l’Otan, brandie comme un épouvantail par les conservateurs en cas de constitution d’une coalition de gauche, était une ligne rouge pour son parti.

Après une campagne électorale axée sur les questions intérieures, les partenaires de Berlin devront peut-être attendre des mois avant de voir si le nouveau gouvernement allemand est prêt à s’engager sur les grandes problématiques de politique étrangère.

Dans un Bundestag qui s’annonce une nouvelle fois très fragmenté, une coalition à trois est probable. Les derniers sondages d’opinion donnaient une avance étroite aux sociaux-démocrates, mais les conservateurs ont réduit l’écart ces derniers jours et de nombreux électeurs, près d’un sur trois, étaient encore indécis.

Selon les scénarios de coalition les plus probables, le SPD ou le bloc conservateur CDU/CSU devrait former une alliance avec les Verts et les libéraux du FDP pour disposer d’une majorité de gouvernement.

Une alliance entre le SPD, les Verts et le FDP serait particulièrement délicate à mettre en place, les libéraux divergeant avec les deux autres partis sur de nombreux points clés, comme le financement d’une accélération de la transition écologique par l’émission de dette, la hausse de l’imposition des riches ou celle du salaire minimum.

Avec Reuters par Joseph Nasr et Paul Carrel (Version française Camille Raynaud et Tangi Salaün)