Face à l’explosion du nombre de cas de Covid-19 en Chine, plusieurs pays ont annoncé imposer des tests aux visiteurs provenant de Chine.
Un rebond épidémique qui inquiète le monde entier. Le gouvernement français, qui assure « suivre très attentivement l’évolution de la situation en Chine », confrontée à une explosion des cas de Covid-19, se dit « prêt » mercredi 28 décembre « à étudier toutes les mesures utiles ». De son côté, l’Italie a décidé d’imposer des tests obligatoires à tous les voyageurs venant de Chine, a annoncé mercredi le ministre italien de la Santé.
La fin brutale ce mois-ci de la politique du « zéro Covid » en Chine a suscité l’inquiétude de plusieurs pays, dont les États-Unis, qui envisagent aussi des restrictions d’entrée pour les voyageurs chinois, alors que la Chine fait face à la plus importante vague de contaminations au monde, amplifiée par l’apparition de nouveaux variants.
Le Japon va d’ailleurs rétablir à partir de vendredi les tests PCR obligatoires pour les voyageurs provenant de Chine continentale. En France, « le ministère de la Santé et de la Prévention suit très attentivement l’évolution de la situation en Chine », a-t-il indiqué à l’Agence France-Presse. « Il est prêt à étudier toutes les mesures utiles qui pourraient être mises en œuvre en conséquence, en lien avec les partenaires européens de la France, et dans le cadre juridique qui existe aujourd’hui », a-t-il ajouté.
Des règles assouplies en France depuis le 1er août
Depuis le 1er août 2022 et l’adoption de la loi mettant fin aux régimes d’exception créés pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, les voyageurs n’ont plus aucune formalité à accomplir avant leur arrivée en France, peu importe le pays ou la zone de provenance.
Ce texte laisse cependant la possibilité au gouvernement d’imposer, jusqu’au 31 janvier, la présentation d’un test négatif avant l’entrée sur le territoire pour les personnes de plus de 12 ans « en cas d’apparition et de circulation d’un nouveau variant de Covid-19 susceptible de constituer une menace sanitaire grave ».
Le tribunal avait refusé d’entendre leur recours constitutionnel, parce qu’il est devenu obsolète et aurait été « un gaspillage ».
Une voyageuse dans un aéroport vérifie son passeport vaccinal sur son téléphone, tout en tenant un masque et une carte d’embarquement. Photo : Getty Images/Istockphoto/Ridofranz
Le Centre juridique pour les libertés constitutionnelles confirme mardi qu’il interjette l’appel de la décision de la Cour fédérale qui a donné raison au gouvernement Trudeau en annulant son recours judiciaire sur la constitutionnalité des anciennes mesures vaccinales obligatoires contre la COVID-19 au départ du Canada ou à l’entrée au pays.
Le gouvernement fédéral prétendait lors des audiences en septembre 2022 que la cause était devenue obsolète, puisque toutes les mesures entourant l’obligation vaccinale dans les transports ont été abandonnées au début de l’été.
La Cour fédérale était du même avis, si bien qu’elle eût accepté la requête en radiation du gouvernement pour faire annuler le recours judiciaire du Centre juridique pour les libertés constitutionnelles.
Outre des voyageurs au pays, l’ex-premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Brian Peckford et le chef du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier, étaient au nombre des plaignants.
Le recours constitutionnel devait être entendu durant la semaine du 31 octobre 2022.
Le ministre fédéral des Transports, Omar Alghabra, au moment où il avait présenté à l’été 2021 sur le tarmac de l’aéroport Pearson la politique de vaccination obligatoire dans les transports aérien et ferroviaire. Photo : Radio-Canada
La Cour fédérale avait notamment précisé que les arguments des plaignants n’étaient pas suffisants pour consacrer davantage de ressources à cette cause, qui était devenue caduque lorsque toutes les mesures entourant l’obligation vaccinale dans les transports ont été abandonnées au début de l’été 2022.
Dans ses raisons, la juge Jocelyne Gagné avait précisé que l’utilisation des ressources judiciaires pour une audience de 5 jours était plus importante que l’intérêt public que revêtait l’audition de l’affaire sur le fond.
Dans un communiqué, le Centre juridique explique qu’il a déposé une requête d’appel devant la Cour d’appel fédérale pour lui demander de casser le jugement du tribunal inférieur.
Il y est écrit que des millions de Canadiens ont subi une grave injustice de se voir refuser un jugement sur la légalité de l’interdiction du gouvernement fédéral de voyager au pays par train ou par avion.
Il n’est plus nécessaire de se faire vacciner au Canada depuis le début de l’été pour prendre un vol intérieur. Photo: CBC/Laura Pedersen
Le Centre estime que la juge a omis de manière déraisonnable d’exercer son pouvoir discrétionnaire d’entendre la cause et de trancher la contestation constitutionnelle sur l’obligation vaccinale dans les transports.
La magistrate a en outre commis une erreur, selon lui, en concluant que les considérations d’économie judiciaire l’emportaient sur l’important intérêt public et l’incertitude entourant la loi fédérale.
L’obligation vaccinale dans les transports représente l’une des violations les plus flagrantes des droits et de la liberté de mouvement des Canadiens dans l’histoire du Canada, conclut l’avocate Allison Pejovic.
Le ministre de la Santé, Jean-Yves Duclos, a souligné que les Canadiens sont « en bien meilleure position » maintenant. Photo : La Presse Canadienne/Adrian Wyld
Le gouvernement fédéral annonce la fin des mesures frontalières liées à la COVID-19 à compter du 1er octobre, y compris les vaccinations obligatoires, les tests de dépistage et la mise en quarantaine des voyageurs internationaux.
Nous sommes dans une bien meilleure position aujourd’hui qu’en 2020, a annoncé en point de presse lundi le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, ajoutant toutefois que la COVID-19 est toujours là.
Le ministre a néanmoins affirmé que le gouvernement pourra rétablir des mesures en cas de nouveaux variants ou d’autres menaces pour la santé publique.
À compter de samedi, les voyageurs n’auront plus à :
utiliser l’application ArriveCan (qui devient facultative);
fournir une preuve de vaccination;
subir un test de dépistage avant ou à l’arrivée au Canada;
s’isoler ou se mettre en quarantaine;
surveiller ou signaler les signes ou les symptômes de COVID-19 à leur arrivée au Canada.
De plus, les personnes voyageant par avion ou par train n’auront plus besoin de porter de masques ou de subir de contrôles à partir du 1er octobre.
Le décret ministériel maintenant les mesures frontalières liées à la COVID-19 ne sera donc pas renouvelé lorsqu’il expirera le 30 septembre.
Les personnes de plus de 12 ans devaient jusqu’ici être vaccinés pour entrer au pays ou bien se soumettre à un test de dépistage avant l’entrée, à l’arrivée et se placer en quarantaine pendant 14 jours.
Également présent au point de presse, Marco Mendicino, ministre canadien de la Sécurité publique, a souligné que les touristes étaient revenus en grand nombre au Canada , avec plus de 38 millions d’entrées en 2022. Nous voulons maintenir cet élan, a-t-il ajouté.
Le ministre Duclos estime que les progrès sur le plan sanitaire ont été réalisés grâce aux vaccins contre la COVID-19. L’accent doit être mis sur la vaccination, a-t-il souligné, invitant les Canadiens à obtenir leurs doses de rappel.
Radio-Canada avec les informations de La Presse canadienne et Agence France-Presse
Les tests ne seront plus effectués à l’aéroport, mais auprès d’un fournisseur externe dans les jours suivant l’arrivée du voyageur. Photo : Radio-Canada/Evan Mitsui
Les tests aléatoires de dépistage de la COVID-19 reprendront à compter de mardi pour les voyageurs considérés comme entièrement vaccinés qui arriveront au Canada par avion dans les quatre principaux aéroports canadiens.
Les aéroports touchés sont ceux de Montréal, Toronto, Vancouver et Calgary.
Pour être considérés comme entièrement vaccinés, les voyageurs doivent avoir reçu une série primaire d’un vaccin anti-COVID accepté pour les voyages par le gouvernement du Canada, au moins 14 jours avant l’entrée au Canada.
Les voyageurs qui ne sont pas considérés comme entièrement vaccinés, à moins qu’ils n’en soient exemptés, doivent continuer à effectuer un test de dépistage au jour 1 et au jour 8 de leur quarantaine obligatoire de 14 jours.
Tous les tests de dépistage de la COVID-19 pour les voyageurs par voie aérienne seront effectués à l’extérieur des aéroports, soit en personne dans certains emplacements comme des magasins ou pharmacies, soit lors d’un rendez-vous virtuel pour un test d’autodépistage.
Les voyageurs par voie aérienne sélectionnés pour un test aléatoire obligatoire recevront un avis par courriel dans les 15 minutes suivant la présentation de leur déclaration relative aux douanes, qui comprend des renseignements qui les aideront à prendre des dispositions pour effectuer leur test auprès d’un fournisseur dans leur région.
Si le résultat du test est positif, le voyageur devra s’isoler pendant 10 jours à partir de la date de réception du résultat, conformément aux exigences fédérales.
Les voyageurs doivent continuer d’utiliser l’application ou le site Internet ArriveCAN pour fournir des renseignements obligatoires concernant leur voyage dans les 72 heures précédant leur arrivée au Canada ou avant de monter à bord d’un navire de croisière à destination du Canada.
Nous devons maintenir les mesures liées au dépistage aux frontières, puisque c’est ainsi que nous suivons l’importation du virus responsable de la COVID-19 et des variants préoccupants, a expliqué le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, par communiqué.
La Maison-Blanche a annoncé, ce vendredi, la levée de l’obligation de test de dépistage du Covid-19 pour les voyageurs arrivant dans le pays par avion. En décembre 2021, alors que le pays était confronté à l’arrivée du variant Omicron, les autorités sanitaires avaient durci les procédures de test pour entrer aux États-Unis. Tous les voyageurs âgés de plus de 2 ans, embarquant dans un vol depuis l’étranger à destination des États-Unis, devaient présenter un test négatif de moins d’un jour avant le décollage, et ce, quel que soit leur statut vaccinal.
Selon un porte-parole de la présidence, Kevin Munoz, qui a annoncé sur Twitter la levée de cette exigence, les autorités sanitaires vont continuer « à évaluer les besoins en fonction de la science et du contexte de la circulation des variants ». La fin de l’obligation entrera en vigueur dimanche, selon des médias américains.
Plusieurs autres pays, notamment en Europe, avaient déjà cessé d’exiger un test pré-embarquement de la part des voyageurs internationaux. À la suite d’une décision de justice, le port obligatoire du masque a aussi été levé aux États-Unis en avril dans les transports publics, et notamment dans les avions.
100 000 nouveaux cas quotidiens
Les États-Unis enregistrent actuellement plus de 100 000 nouveaux cas de Covid-19 par jour, un chiffre par ailleurs largement sous-estimé selon les experts. La hausse récente a été liée aux sous-variants d’Omicron.
Environ 300 personnes meurent toujours de la maladie dans le pays quotidiennement, mais les autorités sanitaires soulignent désormais les nombreux remèdes disponibles, dont les vaccins, mais aussi l’antiviral Paxlovid en cas d’infection.
Même adéquatement vaccinées, les personnes de retour au pays doivent parfois patienter près d’une semaine avant de recevoir le résultat de leur test de dépistage à l’aéroport.
Les voyageurs doivent, aléatoirement, subir un test de dépistage à leur arrivée au Canada. Photo: Radio-Canada/Ivanoh Demers
Les jours passent, l’attente s’éternise et l’impatience augmente.
Dans son appartement montréalais, Loïc Layssac tourne en rond. Doublement vacciné, il est pourtant en isolement depuis maintenant six jours. La faute au résultat d’un test de dépistage qui tarde à lui être envoyé.
Après avoir passé les fêtes de Noël en France, afin de revoir sa famille après plusieurs mois loin des siens, ce travailleur temporaire de 25 ans a obtenu un test PCR négatif pour embarquer à nouveau vers le Canada.
De retour dans la métropole québécoise, il a été contraint, à l’instar de milliers d’autres voyageurs, de faire un nouveau test de dépistage dans les locaux de l’aéroport.
On m’a annoncé que le résultat serait accessible en environ trois jours. Me retrouver confiné après six jours, je ne m’y attendais pas du tout, regrette-t-il.
« C’est ultra frustrant. C’est même aberrant qu’un laboratoire payé par le gouvernement prenne autant de temps pour envoyer un résultat de test. »— Une citation de Loïc Layssac
Loïc Layssac est loin d’être le seul voyageur dans cette situation. Au cours des derniers jours, Radio-Canada a obtenu de nombreux témoignages similaires. Des messages identiques pullulent également sur les réseaux sociaux.
Le comble du ridicule, c’est que je suis un travailleur de la santé. Dès que j’aurai mon résultat négatif, je pourrai aller aider à l’effort collectif pour lutter contre la pandémie. Au lieu de ça, je suis emprisonné à la maison, nous a confié un autre voyageur, qui patiente depuis cinq jours.
D’autres attendent depuis une semaine et parlent d’une galère, d’une catastrophe ou d’abus de pouvoir.
Un personnel débordé, selon Ottawa
Le laboratoire Dynacare a refusé de répondre aux questions de Radio-Canada, nous invitant à contacter le gouvernement fédéral.
Ce dernier, qui assure sur son site Internet que le résultat est normalement communiqué dans les 72 heures, dit être au fait du problème.
[On] sait que des voyageurs ne reçoivent pas le résultat de leur test de dépistage à l’arrivée dans un délai raisonnable, souligne André Gagnon, porte-parole de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC).
« Le personnel des laboratoires qui analyse ces tests continue d’être débordé compte tenu du nombre croissant de personnes qui subissent des tests dans les collectivités et de la hausse du nombre de voyageurs. »— Une citation de André Gagnon, porte-parole de l’ASPC
Les voyageurs n’ayant eu aucun résultat après 14 jours de quarantaine […] peuvent mettre fin à leur quarantaine à condition qu’ils ne présentent pas de symptômes liés à la COVID‑19, précise-t-il.
Différents fournisseurs dans le pays
Le gouvernement fédéral a conclu plusieurs ententes avec différents fournisseurs pour réaliser ces tests de dépistage dans les aéroports. Dynacare est présent à Montréal et à Winnipeg. L’entreprise Switch Health, qui avait connu des problèmes similaires l’an passé, est présente notamment à Calgary, Edmonton, Ottawa et Toronto. Le groupe Biron est quant à lui responsable des tests à l’aéroport de Québec et pourrait bientôt venir à Montréal. Nous sommes en voie d’amorcer nos démarches pour effectuer le mandat qui nous a été confié à l’aéroport Montréal-Trudeau, confie une porte-parole.
Des tests de dépistageobligatoires ont été annoncés pour tous les voyageurs aériens arrivant au Canada, qu’importe leur statut vaccinal, à l’exception de ceux en provenance des États-Unis.
En réalité, ces tests ne sont pas systématiques et sont réalisés de manière aléatoire. Cependant, le volume a considérablement augmenté au fil des semaines.
Plus de 111 200 tests ont été menés dans l’ensemble des aéroports canadiens entre le 19 et le 25 décembre, contre environ 72 000 entre le 5 et le 11 décembre.
Depuis la mise en en place de cette mesure, près de 1 % des tests réalisés dans les aéroports canadiens auprès de voyageurs entièrement vaccinés se sont révélés positifs. Ce chiffre est en augmentation. Début décembre, il oscillait autour de 0,2 %. Il a ensuite grimpé à plus de 2 % durant la semaine de Noël.
Malgré ces données, la chercheuse Roxane Borgès Da Silva n’est pas convaincue de l’utilité de tels tests.
En présentant un test négatif [avant l’embarquement], on a déjà une baisse du niveau de risque, souligne la professeure de l’École de santé publique de l’Université de Montréal.
« Dans un contexte où on a déjà une forte circulation du virus, c’est une mesure qu’on peut mettre en question. »— Une citation de Roxane Borgès Da Silva, professeure à l’École de santé publique
Selon cette experte, l’utilisation de tests rapides antigéniques à l’arrivée au Canada serait plus utile. On pourrait ensuite investir [les sommes versées aux laboratoires pour les tests PCR] dans nos centres de dépistage, lance-t-elle.
Un avis partagé par l’épidémiologiste Nimâ Machouf. Ce serait une bonne idée, affirme-t-elle.
La prudence est cependant nécessaire, ajoute-t-elle. Ces voyageurs, s’ils ont vu de la famille, sont susceptibles d’avoir eu plusieurs contacts entre leur test PCR [pour avoir le droit d’embarquer vers le Canada] et leur arrivée dans l’avion.
Cependant, clame Mme Machouf en évoquant le contexte épidémiologique au sud de la frontière, ne pas tester les voyageurs provenant des États-Unis est épouvantable.
Des non-vaccinés peuvent toujours venir au Canada
De nouvelles exigences vont également entrer en vigueur à partir du 15 janvier. Celles-ci visent notamment les étudiants étrangers, qui devront être adéquatement vaccinés pour venir au Canada.
De telles dispositions concernaient déjà les touristes depuis cet été.
Cependant, contrairement à plusieurs annonces gouvernementales, la vaccination obligatoire n’est pas exigée pour toutes les personnes arrivant au pays.
Par exemple, les nouveaux résidents permanents, les travailleurs des secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire, les réfugiés ou encore les membres d’équipage étrangers peuvent toujours entrer au Canada sans être vaccinés.
Radio-Canada par
Romain Schué avec la collaboration d’Aude Garachon et de Marie Isabelle Rochon
Les voyageurs aériens étrangers qui voudront se rendre aux États-Unis devront subir un test de dépistage dans les 24 heures précédant leur départ. Photo : Reuters / Lindsey Wasson
À compter du début de la semaine prochaine, les voyageurs étrangers, y compris les Canadiens, qui voudront se rendre aux États-Unis par avion devront avoir subi un test de dépistage pas plus de 24 heures avant leur embarquement.
L’actuel délai imposé aux personnes adéquatement vaccinées est de 72 heures, mais le président Joe Biden le réduit à 24 heures, dans le cadre d’un train de mesures de santé publique visant à ralentir la propagation du préoccupant variant Omicron.
Des sources ont indiqué à l’agence Reuters et à CNN que la mesure entrerait en vigueur lundi, dès minuit une, heure normale de l’Est. L’heure fixée correspond à l’heure du décollage des avions, précise CNN.
Nous mettons tout en œuvre pour assurer aux gens une protection maximale contre cette pandémie, a expliqué jeudi la porte-parole de la Maison-Blanche Jen Psaki, lors d’un point de presse avant l’annonce du président Biden en après-midi. Nous mettons en œuvre un plan solide qui s’appuie sur toutes les mesures que nous avons prises à ce jour – nous ne partons pas de zéro.
Une note explicative de la Maison-Blanche ne fait aucune mention toutefois des frontières terrestres, ni si les Canadiens entièrement vaccinés qui roulent vers le sud seraient tenus de montrer un résultat de test négatif. Aucun test de ce type n’est requis actuellement pour entrer aux États-Unis par voie terrestre.
Certains voyageurs canadiens soulignent que de tels tests abordables sont difficiles à trouver en pharmacie, surtout si l’on veut avoir un résultat en moins de 24 heures. Au privé, un test rapide peut coûter jusqu’à 350 $, plaident des voyageurs.
Interpellée là-dessus jeudi, Mme Psaki a déclaré que la Maison-Blanche prenait la question en considération, mais ne pouvait pas dire immédiatement s’il y aurait des exceptions.
Elle a par ailleurs souligné qu’il y avait encore plus de questions que de réponses sur les dangers du variant Omicron, ce qui rend difficile de prévoir des changements futurs des restrictions de voyage pour les étrangers. Je ne m’attendrais pas à une levée des restrictions avant d’en savoir plus sur ce variant, a déclaré Mme Psaki.
L’apparition du nouveau variant préoccupant ne constitue que le plus récent tournant du long chemin vers un semblant de normalité pour les personnes qui voyagent régulièrement entre les deux pays.
Cela fait moins d’un mois seulement que les États-Unis ont levé leurs restrictions sur les voyageurs non essentiels entièrement vaccinés qui arrivent par voie terrestre depuis le Canada et le Mexique.
Ottawa n’a pas encore décidé si cette exemption accordée aux voyageurs américains allait rester en place la semaine prochaine. Le ministre de la Santé, Jean-Yves Duclos, entend consulter les provinces et les territoires à cet effet, mais son collègue des Transports, Omar Alghabra, a refusé mercredi d’indiquer si une décision était imminente.
Le Canada, qui a commencé à autoriser les citoyens américains entièrement vaccinés à entrer au pays en septembre, continue d’exiger que toute personne pleinement vaccinée, y compris les Canadiens, fournisse également la preuve d’un récent test négatif.
Voici quelques autres éléments de la stratégie américaine en 9 points, décrits mercredi par la Maison-Blanche avant l’annonce de M. Biden :
un plan pour étendre l’admissibilité à la troisième dose, avec un vaste effort de sensibilisation pour convaincre près de 100 millions d’Américains;
de nouvelles cliniques de vaccination familiale, offrant un guichet unique pour toute la maisonnée;
des efforts accrus pour vacciner en toute sécurité les enfants de moins de cinq ans;
une plus grande disponibilité des trousses de dépistage à domicile;
des équipes d’intervention rapide pour faire face aux éclosions du variant Omicron;
200 millions de nouvelles doses de vaccin données à l’échelle internationale dans les 100 prochains jours.
Première destination touristique mondiale en terme de visiteurs, la France veut « mettre l’accent sur les recettes » financières pour lesquelles elle est moins bien classée, a expliqué vendredi le secrétaire d’Etat au Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne, au lendemain du « sommet destination France ».
Le pays a reçu 90 millions de voyageurs étrangers en 2019 avant la pandémie de Covid-19, confirmant sa place de leader en terme d’arrivées.
« On vise le 50 millions cette année. Retrouver les niveaux d’avant crise va prendre un peu de temps », a déclaré Jean-Baptiste Lemoyne lors d’une conférence téléphonique avec la presse. « Aujourd’hui on veut mettre l’accent sur les recettes où on est moins bons dans les classements internationaux », a-t-il dit.
Les voyageurs étrangers ont rapporté 63,5 milliards de dollars en 2019, plaçant la France sur la troisième marche du podium derrière les Etats-Unis (193 milliards de dollars) et l’Espagne (80 milliards de dollars), selon des chiffres de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT).
« On est passé deuxième au niveau des recettes pendant la crise », a souligné le secrétaire d’Etat au tourisme. « En 2019 on était à 170 milliards d’euros de recettes dont 60 milliards au niveau international. L’objectif est d’augmenter les recettes et notamment les recettes internationales », a-t-il précisé.
Jeudi, une cinquantaine de patrons français et internationaux du secteur du tourisme ont été accueillis par Emmanuel Macron avant une après-midi de tables rondes et rencontres, alors qu’un « plan de relance du tourisme » doit être annoncé par le Premier ministre Jean Castex mi-novembre.
M. Lemoyne réfléchit à annualiser le rendez-vous qu’il a qualifié d' »évènement très réussi ». Quelques annonces ont notamment été faites par les participants de ce premier sommet.
La plateforme de voyage Tripadvisor a annoncé avoir signé avec Atout France, agence de développement touristique de la France dépendant de l’Etat, un accord comprenant un investissement de deux millions d’euros de « publicités ciblées » visant à attirer les voyageurs internationaux dans l’Hexagone.
Atout France a aussi signé un partenariat avec Expedia, agence de voyage en ligne, pour « développer un tourisme plus durable et accélérer la visibilité de la destination France et de ses régions » via une campagne de publicité.
Le groupe hôtelier Accor avait déjà annoncé jeudi devenir partenaire officiel des Jeux Olympiques 2024 alors que Airbnb a communiqué sur une donation de 5,6 millions d’euros au programme « Patrimoine et Tourisme local » de la Fondation du patrimoine.
L’étau se desserre un peu plus aux frontières canadiennes. Dès mardi 7 septembre, tous les voyageurs internationaux entièrement vaccinés pourront se rendre au Canada pour des raisons non essentielles comme le tourisme, y compris ceux provenant de pays où le virus se propage plus rapidement.
Cette levée des restrictions est fondée sur les dernières données disponibles, les preuves scientifiques et la situation épidémiologique tant au Canada qu’à l’étranger,» justifie le gouvernement du Canada dans un communiqué.
Il précise aussi que même s’il y a actuellement une hausse des cas au Canada, la gravité de la maladie et les taux d’hospitalisation restent gérables, car les taux de vaccination au Canada continuent d’augmenter».
Des chercheurs et des experts remettent toutefois en question ce nouvel assouplissement fédéral qui ne tient pas compte du niveau de circulation du virus à l’étranger sauf avec l’Inde et le Maroc, pays dont les vols directs ont été temporairement suspendus par Ottawa.
À la différence de l’Europe, par exemple, où une classification des pays a été instaurée sur la base d’indicateurs sanitaires pour voyager, le Canada deviendra donc accessible sans contrôle géographique.
L’approche européenne du principe de précaution aurait dû mieux inspirer le Canada, avance la professeure Marie-Pascale Pomey, professeure titulaire à l’École de santé publique, département de gestion, d’évaluation et de politique de santé à l’Université de Montréal.
Je pense que c’est quelque chose d’excessivement important à prendre en considération», a-t-elle défendu au micro de l’émission Tout un matin, a fortiori quand le variant Delta fait repartir les contaminations à la hausse.
Mme Pomey préconise une évaluation de risque qui permettrait de mieux cerner la possibilité, pour un voyageur, d’être porteur du virus à son arrivée au Canada. Savoir quel est le parcours des personnes qui entrent au Canada, ça aurait été intéressant de prendre ça en considération, surtout en période d’ajustement où l’on doit constamment évaluer les risques,» a-t-elle suggéré.
Justification sanitaire
Ottawa fait valoir l’efficacité de ses politiques sanitaires pour justifier l’assouplissement des restrictions en citant notamment, comme preuve, le taux de positivité très bas des tests aléatoires effectués aux frontières.
Entre le 9 et le 26 août, par exemple, le taux de positivité des voyageurs entièrement vaccinés sélectionnés au hasard pour un test de dépistage à la frontière s’élevait à 0,19 % (soit 112 tests positifs sur 58 878 tests effectués).
Immunologiste à l’Institut de recherches cliniques de Montréal, André Veillette nuance toutefois l’efficacité de ces tests requis pour voyager : Même si les gens ont un test PCR négatif de trois jours avant de venir, qu’ils sont vaccinés, ils peuvent quand même attraper le virus dans cette période-là et donc ils pourraient l’amener avec eux au Canada», a-t-il expliqué en entrevue à RDI, conseillant plutôt des tests de moins de 48 h.
Le Dr Veillette évalue aussi qu’il y a potentiellement un problème» quand les voyageurs internationaux admis au Canada ont obtenu leur deuxième dose il y a six mois, faisant référence à la baisse de l’immunité avec le temps.
Ce qu’il faut savoir pour voyager
Dans les faits, ces nouvelles mesures signifient qu’il ne sera plus nécessaire de justifier d’un motif essentiel son voyage pour être admis au pays, à l’instar des Américains pour qui les restrictions ont été levées depuis le 9 août.
Les ressortissants étrangers devront fournir une preuve officielle de vaccination à la frontière. Les vaccins homologués au Canada demeurent les seuls autorisés par les agents des douanes, soit Johnson & Johnson, AstraZeneca, Moderna et Pfizer-BioNTech.
Les voyageurs devront également présenter un résultat négatif d’un test de dépistage de la COVID-19 effectué au plus tard 72 heures avant le vol prévu ou l’arrivée au poste frontalier terrestre, ou un résultat positif à un test effectué entre 14 et 180 jours avant leur départ pour le Canada.
Tous devront soumettre leurs preuves de vaccination au moyen de l’application ou du portail web ArriveCAN. La seconde preuve de vaccination devra être datée d’au moins 14 jours avant l’arrivée au Canada. Enfin, les passagers devront confirmer qu’ils ne souffrent pas de symptômes de la COVID-19.
Presque totalement fermé aux voyageurs internationaux depuis mars 2020, l’Etat confetti de l’océan Indien permet, sous conditions, aux vacanciers de revenir.
L’île Maurice, Etat confetti de l’océan Indien, rouvre ce jeudi 15 juillet ses frontières, presque totalement fermées depuis le début de la pandémie en mars 2020, aux voyageurs internationaux. Mais le bain de soleil a un prix. Non seulement les vacanciers doivent être vaccinés et porteurs d’un test PCR négatif, mais il leur faudra en plus se soumettre à une quarantaine de quatorze jours, dans une « bulle hôtelière ».about:
George Lepoigner, chauffeur de taxi dans la capitale mauricienne Port-Louis, a hâte de voir les touristes revenir vers les plages paradisiaques et les eaux turquoise de son île. « Sans les touristes dans le pays, nous n’avons pas de devises étrangères qui rentrent. Nous n’avons pas les fonds pour continuer à vivre », affirme M. Lepoigner, 55 ans et père de deux enfants.
La pandémie a durement touché l’île Maurice, dont une part importante de l’économie repose sur les revenus générés par le secteur du tourisme. Avant l’irruption de l’épidémie sur l’île en mars 2020, le tourisme et l’hôtellerie totalisaient environ 24 % du PIB et près d’un quart des emplois. Mais au cours de la dernière année fiscale, l’économie tout entière s’est contractée de 15 %. Et le pays s’impatiente de voir revenir ses précieux touristes.
En juin, le ministre des finances Renganaden Padayachy annonçait l’objectif « d’atteindre 650 000 touristes dans les douze prochains mois », précisant que le rétablissement serait « progressif et continu ». Il ajoutait que l’autorité en charge du tourisme allait être dotée de quelque 420 millions de roupies mauriciennes (8,3 millions d’euros) pour promouvoir le pays dans ses marchés clés, comme la Chine, l’Europe et l’Afrique du Sud.
« Un choc brutal et immense »
Mais les professionnels du tourisme devront cependant attendre avant de ressentir un rebond : la réouverture complète des frontières, sans les restrictions, n’est en effet prévue que le 1er octobre. En attendant, les touristes pourront jouir de leur complexe hôtelier et de la plage, mais ne pourront pas profiter du reste de l’île pendant leur quarantaine, pas plus que de certains services, comme les spas.
Selon Le Mauricien, l’un des principaux journaux locaux, 600 touristes étaient attendus jeudi, en provenance d’Europe et de Dubaï. Gilbert Espitalier-Noel, directeur général des hôtels New Mauritius, un acteur important du secteur, note avec morosité ne pas s’attendre à une reprise avant le dernier trimestre 2021.
Les revenus de ses hôtels ont plongé à 940 millions de roupies (18,6 millions d’euros) sur la période allant de juin 2020 à mars 2021, contre 7,6 milliards de roupies (150 millions d’euros) pour la période de juin 2019 à mars 2020. « Bien que nous ayons pris des mesures pour réduire les dépenses, à travers des réductions de salaire, des départs en retraite volontaires et en maintenant les dépenses opérationnelles à leur minimum, l’entretien des hôtels reste significatif », précise-t-il.
Les effets de la crise ne se sont pas limités au tourisme, mais se sont fait sentir dans les transports, l’agriculture ou encore la vente. Evoquant les effets d’entraînement au-delà du secteur touristique, l’économiste Rama Sithanen souligne que « Maurice n’est pas sorti de ce choc brutal et immense ».
Comme d’autres pays dans le monde, l’île, qui a enregistré quelque 2 190 cas d’infections et 20 décès pour une population totale de 1,2 million d’habitants, se bat désormais contre des variants plus virulents du virus, dont le Delta.
Mais pour M. Lepoigner, le retour des touristes ne peut plus attendre. « Même s’il y a un risque de contamination avec le nouveau variant, soit nous mourons de faim, soit nous mourons du Covid. Je choisirai le Covid puisque 99,9 % des Mauriciens ont survécu au virus depuis l’année dernière », lâche-t-il.