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Burkina: L’opposant Zéphirin Diabré reconnaît sa défaite face à Roch Kaboré

novembre 27, 2020

BURKINA: L'OPPOSANT ZÉPHIRIN DIABRÉ RECONNAÎT SA DÉFAITE FACE À ROCH KABORÉ© Reuters/Anne Mimault 

OUAGADOUGOU (Reuters) – Le principal candidat de l’opposition au Burkina Faso a reconnu vendredi soir sa défaite face au président Roch Kaboré, déclaré vainqueur dès le premier tour de l’élection, dimanche dernier, avec près de 58% des suffrages.

Zéphirin Diabré, ancien ministre des Finances et candidat de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), a rencontré le président sortant vendredi soir pour lui adresser ses félicitations, a rapporté ce dernier.

« Je salue sa démarche qui s’inscrit en droite ligne de l’esprit républicain de notre classe politique, et témoigne de la maturité de notre démocratie », ajoute-t-il sur son compte Twitter.

L’annonce a été confirmée par un porte-parole de Zéphirin Diabré.

Certains observateurs de la vie politique burkinabè anticipaient un scrutin plus serré, le premier mandat de Roch Kaboré ayant été marqué par la résurgence des violences ethniques et par la propagation d’insurrections islamistes qui concernent désormais une grande partie de l’Afrique de l’Ouest.

Avec Reuters par (Thiam Ndiaga; version française Nicolas Delame et Henri-Pierre André)

Burkina : l’opposant Zéphirin Diabré investi candidat à la présidentielle par son parti

juillet 26, 2020

Zephirin Diabré en 2015 à Ouagadougou.

Zephirin Diabré en 2015 à Ouagadougou. © Theo Renaut/AP/SIPA

 

Le chef de file de l’opposition burkinabè, Zéphirin Diabré, a été investi samedi 25 juillet à Ouagadougou par son parti, l’Union pour le progrès et le changement (UPC), candidat à la présidentielle de novembre.

« Les militants de l’UPC réuni en congrès extraordinaire ont procédé à la désignation du candidat Zéphirin Diabré à la présidentielle », a déclaré le vice-président du parti Denis Yaméogo, lisant le procès-verbal, après un vote par acclamation des 5 000 militants rassemblés au palais des sports de Ouagadougou.

« Je jure solennellement ici et maintenant de m’investir en votre nom, corps et âme, dans ce combat pour la renaissance du Burkina Faso », a déclaré Zéphirin Diabré, 61 ans, qui se présente pour la deuxième fois à la magistrature suprême.

À l’élection présidentielle de 2015, il était arrivé deuxième avec 29,65% des voix, battu par l’actuel président Roch Marc Christian Kaboré. Ce dernier se représente pour un deuxième mandat, alors que le Burkina Faso a progressivement sombré dans les violences jihadistes, entremêlées à des conflits intercommunautaires, qui ont fait depuis 2015 au moins 1 100 morts et contraint près d’un million de personnes à fuir leurs foyers.

« Il y a cinq ans, les Burkinabé ont commis la grave erreur de confier leur destinée au MPP (Mouvement du peuple pour le progrès, actuel parti au pouvoir) et à ses alliés (…) Comme tout Burkinabé déçu de la gestion du MPP, nous voulons le changement et le vrai changement », a déclaré Zéphirin Diabré.

« Génération Zeph »

« Ce pays a besoin plus que jamais d’un nouveau départ, d’un nouveau souffle, d’une nouvelle vision », a martelé l’opposant.

Ancien ministre de Blaise Compaoré dans les années 1990, Zéphirin Diabré était passé dans l’opposition en 2011 en fondant l’UPC. Un changement de cap trois ans avant la chute de l’ancien président, chassé par une insurrection populaire fin 2014, après 27 ans au pouvoir.

« C’est une candidature chargée d’espoir pour les militants et tous ceux qui ont soif de changement. Nous ne voulons plus laisser le pays dans le gouffre », a déclaré Abdoul Ouedraogo, responsable des jeunes du parti. La porte-parole de l’union des femmes du parti, Jacqueline Konaté, a appelé Zéphirin Diabré à « sauver le pays des affres de la désolation », l’estimant seul à même « d’unir tous les Burkinabé ».

Sa candidature est soutenue par le mouvement la « Génération Zeph 2020 », un mouvement regroupant une centaine de partis politiques et associations, ainsi que plusieurs coalitions de partis.

L’opposition part cependant divisée au scrutin présidentiel, ce qui fait le jeu du président Kaboré, selon les analystes, malgré son bilan face aux violences jihadistes.

Parmi les autres candidats pressentis à la présidentielle figurent de nombreux autres anciens du régime Compaoré : l’ex-Premier ministre Kadré Désiré Ouédraogo, Gilbert Noël Ouédraogo, dirigeant d’un parti anciennement allié à Compaoré, ou encore Eddie Komboïgo, le président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), ex-parti au pouvoir.

Les autres postulants de poids sont Tahirou Barry, un ministre démissionnaire du premier gouvernement de Kaboré, et le juriste Abdoulaye Soma.

Par Jeune Afrique avec AFP

Burkina – Zéphirin Diabré : « Le président Kaboré doit assumer le pouvoir »

février 8, 2017

Zephirin Diabré en 2015 à Ouagadougou. © Theo Renaut/AP/SIPA

Dans un mémorandum intitulé « Une année perdue pour le Burkina Faso », le chef de l’opposition burkinabè, Zéphirin Diabré, tacle le bilan du président Roch Marc Christian Kaboré, au pouvoir depuis un an.

Alors que les indicateurs macroéconomiques se sont améliorés avec une croissance du PIB de 0, 2 point supérieur aux attentes  à 5, 4% et malgré l’engouement des bailleurs de fonds et des investisseurs privés − qui ont promis quelques 28 milliards d’euros lors de la Conférence de Paris en décembre dernier pour financer le Plan national de développement économique et social, d’un coût évalué à 15 400 milliards de F CFA −, l’opposition au président Kaboré juge décevante sa gestion pendant sa première année de pouvoir.

L’économiste et président de l’Union pour le Changement, principal parti d’opposition, Zephirin Diabré s’est confié à Jeunes Afrique.

Jeune Afrique : L’opposition politique a publié ce mardi un mémorandum critiquant sévèrement le bilan de Kaboré. Comment justifiez-vous cette prise de position?

Zephirin Diabré : La rédaction de ce mémorandum est avant tout une nouveauté dans la démarche de l’opposition burkinabè. Nous l’avions fait pour les 100 premiers jours du pouvoir en 2016. Il y a une volonté de l’opposition de maintenir la pression sur le gouvernement et de montrer qu’elle suit au quotidien la gestion du pays.

Je peux affirmer que le contenu de ce mémorandum reflète ce que l’on entend ça et là dans les rues de Ouagadougou et partout au Burkina. Pour nous que 2016 a été une année perdue. Je pense aussi que l’origine politique des ténors du pouvoir actuel fait subsister envers eux une suspicion à ne pas réaliser le changement. Malheureusement, certains de leurs actes confortent cette opinion.

Pourtant sur le front économique, on note des avancées comme la hausse du volume des importations. Est-ce que l’opposition ne verse pas dans la critique facile ?

Nous relayons le sentiment de la majorité des burkinabè. L’état du pays et son évolution ne se mesurent pas uniquement avec des chiffres tirés d’analyses faites par des techniciens. Il faut tenir compte également de l’avis des citoyens sur leur vécu. La reprise ne s’est pas encore traduite dans le panier de la ménagère. Sortez, demandez aux commerçants, aux travailleurs, ils vous diront que 2016 n’a rien apporté  de significatif dans leur quotidien.

Au niveau de l’action gouvernementale, nous constatons de graves flottements, dus au fait que le Premier ministre a été choisi par défaut et qu’il manque visiblement d’autorité sur les ministres qu’il doit pourtant coordonner. Sortant d’une insurrection et connaissant les fortes attentes des populations, nous sommes surpris par ce casting : nombre de ministres brillent par leur incompétence alors que le MPP [Mouvement du peuple pour le progrès, au pouvoir] regorge de militants compétents.

Croyez-vous qu’un an au pouvoir est suffisant pour transformer un pays qui sort de deux années de crise socio-politique ?

Nous nous attendions à des avancées dans certains domaines. Hélas, ce n’est pas le cas. Le mémorandum fait le point là où ça patine.  Sur la lutte antiterroriste par exemple, nous pensons que la réaction du gouvernement a été tardive et lente. Les premières attaques ont eu lieu en janvier 2016, et la réorganisation de la chaîne de commandement de l’armée qui devait suivre immédiatement n’est intervenue qu’en fin d’année.

Il y a aussi les élections politiques organisées par ce régime, et qui ont été émaillées de violences provenant de ténors et de clans du parti au pouvoir. Enfin, nous assistons à la résurgence de certaines pratiques du régime déchu comme la politisation de l’administration, la corruption ou encore la lenteur de la justice.

Vous épinglez les rapports « tendus qui virent à l’affrontement » entre le président Kaboré et ses alliés de toujours, Simon Compaoré, actuel ministre de la Sécurité, ou Salif Diallo, le président de l’Assemblée…

Nous constatons des dissonances sur plusieurs dossiers parmi le trio dirigeant que vous évoquiez. Ce fut le cas lors des élections passées où plusieurs tendances se réclamant d’eux se sont affrontées. Nous avons senti cette divergence pendant la polémique dite de l’affaire des tablettes du groupe Huawei. Le rôle de l’opposition politique est de se saisir de ces failles, pour montrer qu’il n’y a pas de cohérence dans l’action gouvernementale.

Est-ce la raison pour laquelle vous reprochez au président Kaboré de ne pas enfiler suffisamment le costume de président du Faso ?

Absolument !  Nous devons sentir qu’il est le chef.

Comment doit-il s’y prendre selon vous ?

La manière lui incombe. En tant que président élu, il a cette légitimité. Sur certaines décisions, nous attendions qu’il fasse preuve d’autorité comme dans l’affaire de la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques (Cameg). C’est un feuilleton [où un conflit a opposé le directeur général au ministre de la Santé, ndlr] qui empoisonné la vie de la nation. En tant que chef de l’État, il aurait dû taper du poing sur la table pour mettre un terme au conflit.

S’agissant de la nouvelle Constitution, quelles sont les attentes de l’opposition politique ?

Il n’y a pas de grandes divergences entre nous et le gouvernement. Au stade actuel, le projet ne change pas fondamentalement la Constitution actuelle. Il a seulement le mérite de rééquilibrer le pouvoir entre l’exécutif et le législatif, et ouvre de nouveaux espaces de libertés. Ce projet émane surtout de la volonté de la classe politique de marquer le coup politiquement après l’insurrection d’octobre 2014 pour repartir sur un nouveau socle légal et consensuel. La limitation du mandat présidentiel y est bel et bien verrouillée.

Le plus important pour nous est d’arriver à expliquer à l’opinion publique que cette Constitution n’est pas un texte fondamental du MPP, le parti de Roch Kaboré. Nous voulons un texte consensuel, raison pour laquelle nous allons le réexaminer ensemble pour y introduire des remarques issues du terrain.

Comment avez-vous accueilli la création de la Coder, la Coalition pour le démocratie et la réconciliation, qui réunit les partis de l’ex-majorité présidentielle ?

Cela ne nous pose aucun problème. Les textes régissant l’opposition que j’ai fait adopter en tant que chef de file garantissent des droits à la coalition. Nous mêmes avions créé auparavant la Coalition des forces démocratiques pour le vrai changement, car une opposition est un assemblage de partis d’obédiences diverses. Les partis de la Coder ne s’opposent pas au pouvoir actuel pour les mêmes raisons que nous. Leur préoccupation porte en partie sur la réconciliation, d’autant que ces partis accusent la justice de partialité.

Qu’attend l’opposition aujourd’hui en matière de réconciliation ?

La Coalition que je préside dit vérité, justice et réconciliation. Mais, il revient au gouvernement d’adopter le meilleur scénario pour que le pays aille de l’avant. Il est clair que l’on ne peut se réconcilier sans vérité et justice préalables.

Quels sont vos rapports avec le président Kaboré dont on dit que vous êtes un ami ?

Je n’ai pas de rancœur à l’égard du président Kaboré. Je n’ai d’ailleurs non plus aucun problème avec le ministre Simon Compaoré, ni avec Salif Diallo. Nous avons été tous à un moment donné des collaborateurs de l’ancien président, Blaise Compaoré. Nous étions ensemble sur les mêmes barricades pour lutter contre la modification de l’article 37 par son régime. Je peux me permettre d’ajouter sans me vanter que c’est parce que l’opposition avait commencé à avoir du succès dans son combat contre Blaise Compaoré que ces derniers ont eu le courage de quitter l’ancien régime. Il n’y a donc pas de couteaux tirés entre nous. On aurait même pu travailler ensemble dans d’autres circonstances.

Jeuneafrique.com par Nadoun Coulibaly à Ouagadougou

Burkina Faso : Après seulement 100 jours, Roch Marc Christian Kaboré déjà sous le feu de sévères critiques

avril 14, 2016

Roch Marc Christian Kaboré n’a pas eu droit à l’état de grâce souhaité. Seuls les Burkinabé pourront juger s’il s’agit d’une injustice ou non à son endroit. A peine a-t-il fait montre d’habiter, réellement, la fonction que les torrents de critiques ont commencé à pleuvoir sur sa tête. En fonction depuis une centaine de jours, à peine, Roch fait, pourtant, ce qu’il peut et ce qu’il devrait faire, entend-on dans son entourage.

C’est, encore, très difficile de savoir en quoi le Burkina d’aujourd’hui est différent de celui de Blaise Compaoré, mis à part, le changement de tête au palais de Kosyam. On a l’impression que l’administration a gardé les mêmes réflexes et le même style de fonctionnement, sauf que maintenant, le système reposerait, sur trois personnalités : le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, le président de l’Assemblée nationale, Salif Diallo et le ministre d’Etat de l’Administration territoriale, Simon Compaoré. Pour le chef de l’opposition, Zéphirin Diabré, président de l’UPC, qui assène ce coup de massue, c’est « faire du nouveau avec de l’ancien », autrement dit, du « nouveau-ancien ». Beaucoup d’autres ne sont pas loin de penser différemment.

Le MPP, le parti au pouvoir et majoritaire à l’Assemblée nationale, se serait-il arrogé tous les pouvoirs qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Pour une ancienne opposition au pouvoir CDP qui a lutté et obtenu le départ de Compaoré comme on sait, le partage du pouvoir à l’arrivée, fait place à beaucoup d’aigreur.

Roch a intérêt à vite trouver des solutions à ces mécontentements afin qu’ils ne grandissent pas au moment où il a besoin de tout le monde pour re-construire un Burkina Faso nouveau. Il ne peut pas se permettre d’entretenir un front à l’intérieur avec ses camarades d’hier, mécontents de lui, et s’occuper, efficacement, d’un autre front (double) à l’extérieur, à savoir, le terrorisme et le dossier « Côte d’Ivoire » (Soro) et Compaoré du nom de l’ancien président burkinabé détenteur d’une nationalité ivoirienne, pour lui permettre de ne pas comparaître devant la justice burkinabé. Une telle posture serait difficilement gérable.

Dans tous les cas, Roch est un homme nouveau : c’est comme cela qu’il a été perçu, lors de son voyage officiel, en France (notre photo), début avril. Sa présence à la tête du Faso apporte une véritable bouffée d’air frais à ce pays que plus d’un Européen trouve sympathique. Et ce n’est pas le nouveau président qui l’est moins.

Afriqueeducation.com

Burkina Faso: l’ancien Premier ministre Kaboré en tête du vote

novembre 30, 2015

Roch Marc Kaboré est en tête de l’élection présidentielle organisée dimanche au Burkina Faso. C’est ce que montrent lundi des résultats encore provisoires comptabilisés sur 45% des 368 communes du pays.

Ces résultats partiels, communiqués par la Commission électorale nationale indépendante, accordent 55,3% des voix à l’ancien Premier ministre contre 28,7% à son principal adversaire, Zéphirin Diabré. Si cette tendance se confirme, Roch Marc Kaboré sera élu dès le premier tour de l’élection présidentielle.

Quatorze candidats briguaient la présidence du pays. Mais les observateurs estiment que seuls deux d’entre eux sont en mesure de l’emporter, Roch Marc Kaboré, du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), qui fut Premier ministre du président déchu Blaise Compaoré, et l’homme d’affaires Zéphirin Diabré, à la tête de l’Union pour le progrès et le changement (UPC).

Dans un communiqué, la secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean, a salué la tenue des élections présidentielle et législatives de sortie de crise au Burkina Faso. « Les Burkinabé ont une nouvelle fois démontré leur attachement profond à la démocratie en votant dans le calme, ce dimanche 29 novembre, pour désigner leurs députés et leur nouveau président à l’occasion d’un scrutin historique », a-t-elle déclaré.

« J’invite tous les candidats et partis politiques, mais également les populations burkinabé, à respecter et à faire respecter les résultats électoraux régulièrement proclamés par les organes compétents », a-t-elle ajouté.

Romandie.com

Burkina – Ablassé Ouédraogo : « J’ai toutes mes chances à la présidentielle d’octobre »

juin 8, 2015

Ablassé Ouédraogo, ancien chef de la diplomatie burkinabè de 1994 à 1999.
Ablassé Ouédraogo, ancien chef de la diplomatie burkinabè de 1994 à 1999. © Hippolyte Sama/Jeune Afrique

Ablassé Ouédraogo, ancien ministre burkinabè des Affaires étrangères, a été officiellement investi dimanche comme candidat de son parti Le Faso autrement à l’élection présidentielle. Sûr de ses atouts, il est convaincu qu’il peut créer la surprise face aux favoris annoncés : Roch Marc Christian Kaboré et Zéphirin Diabré.

Jeune Afrique : Pourquoi êtes-vous candidat à l’élection présidentielle burkinabè, prévue le 11 octobre prochain ?

Ablassé Ouédraogo : Je me porte candidat parce que je suis un Burkinabè avec plusieurs atouts pour mon pays. Je suis fils de paysan. Comme vous le savez, 80% de la population vit dans le monde rural. Je connais mieux que quiconque les difficultés et les réalités quotidiennes de ces personnes. Au niveau international, j’ai une expérience, des capacités et un réseau qui me permettent d’apporter un plus au processus de développement de mon pays. J’ai longtemps été fonctionnaires des Nations unies et connais toutes les facettes du financement du développement. À 62 ans, je suis considéré comme quelqu’un qui a fini sa carrière professionnelle. Le moment est venu pour moi de me consacrer à mon peuple et à mon pays.

Quelles sont vos chances d’accéder au palais de Kosyam ?

Il n’y a pas de candidat sortant et toutes les candidatures sont portées par de nouvelles personnalités qui se lancent dans la conquête du pouvoir. J’ai toutes mes chances de devancer, au soir du 11 octobre, mes concurrents à cette présidentielle. J’ai trois atouts principaux. Je suis Moagha du plateau central, et les Mossis sont une forte composante du Burkina Faso. Je suis aussi musulman, ce qui n’est pas rien dans un pays où 70% des gens le sont également. Enfin, comme je vous l’ai dit, j’ai un vaste réseau de relations utiles dans le cadre de la diplomatie de développement que nous souhaitons mettre en place.

Votre parti, Le Faso autrement, a-t-il les capacités de de faire face aux « grosses » machines partisanes de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) de Zéphirin Diabré ou du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) de Roch Marc Christian Kaboré ?

Bien qu’il soit un parti « jeune », Le Faso autrement est implanté dans les 45 provinces de notre pays, et dans plus de 300 communes sur 368. Nous sommes donc dans les mêmes dispositions que le MPP et l’UPC. Depuis 2012, nous menons une campagne de proximité pour faire connaître notre parti et le rendre accessible à tous. Nous avons encore du travail de consolidation à faire, mais Le Faso autrement est bel et bien connu et soutenu. Nous n’arrêtons pas de recevoir des demandes d’adhésion des quatre coins du Burkina Faso. Je n’ai aucune inquiétude quant à nos forces face aux partis concurrents.

Le pouvoir ne peut pas se conquérir tout seul au Burkina Faso.

Quels sont vos principaux adversaires pour la présidentielle ?

Difficile de le dire pour l’instant. Ce que nous savons, c’est qu’il y a aujourd’hui cinq candidats déclarés et investis par leurs partis. Il en manque évidemment plusieurs, comme Zéphirin Diabré de l’UPC, Roch Marc Christian Kaboré du MPP, et des candidats de l’ex-majorité qui ne sont pas encore annoncés. Il y aura aussi peut-être des candidatures à titre individuel.

En cas de second tour, avec qui seriez-vous prêt à faire alliance ?

Le pouvoir ne peut pas se conquérir tout seul au Burkina Faso. Il faut obligatoirement des alliances ou des regroupements et nous y travaillons. Les résultats du premier tour seront déterminants dans la composition des alliances pour le second tour. Mais nous sommes réalistes et savons très bien que la présidentielle aura lieu en deux tours.

Sur le plan idéologique, êtes-vous plus proches des sociaux-démocrates du MPP ou des libéraux de l’UPC ?

Je veux être l’homme de consensus qui incarne l’unanimité des Burkinabè, le rassembleur qui sait entendre et écouter pour répondre aux aspirations de tous. C’est d’ailleurs grâce à ces qualités que j’ai pu contribuer de façon positive à la gestion de la crise qu’a traversé notre pays en octobre 2014. Je ne me fais pas de soucis ni de complexes : tous les Burkinabè qui voudront travailler avec Ablassé Ouédroaogo, je les accueille à bras ouverts.

Soutenez-vous l’exclusion de certains candidats à l’élection présidentielle comme le prévoit la nouvelle loi électorale ?

Je voudrais que tout le monde comprenne que le Burkina Faso appartient à tous les Burkinabè. Il est inacceptable que quelqu’un soit ou se sente exclu. Maintenant, si vous parlez de la loi révisant le code électoral qui a été adoptée le 7 avril 2015 par le CNT, cette loi n’exclut aucun parti ni aucune personne. Elle vise des comportements ignobles [la tentative de modification constitutionnelle souhaitée par Blaise Compaoré, NDLR] qui méritent d’être sanctionnés. Chacun récolte ce qu’il sème. Certains ont pensé que Blaise Compaoré pouvait rester éternellement au pouvoir. La réaction du peuple a démontré le contraire. Que ceux qui se plaignent acceptent de se mettre un peu de côté, prennent le temps de réfléchir et attendent leur tour.

Si vous êtes élu président de la République, Blaise Compaoré pourrait-il revenir au Burkina Faso ?

Chaque chose en son temps. Laissez-moi prendre les clés du palais de Kosyam et vous me reposerez la question à ce moment. Je dis juste que tous les Burkinabè ont leur place dans leur pays. Mais naturellement, si des fautes ont été commises, la justice devra les prendre en compte.

Jeuneafrique.com par Benjamin Roger

Le parti burkinabè de l’UPC cause commune avec le MCDDI au sein du Réseau libéral africain

décembre 11, 2014

© AFP par ISSOUF SANOGO   Le chef de file de l`opposition politique, Zéphirin Diabré, lors des négociations Samedi 08 novembre 2014 à Ouagadougou

© AFP par ISSOUF SANOGO
Le chef de file de l`opposition politique, Zéphirin Diabré, lors des négociations
Samedi 08 novembre 2014 à Ouagadougou

Ouagadougou – L’Union pour le progrès et le changement (UPC), le principal parti de l’opposition politique au Burkina Faso, a été élue membre observateur du Réseau libéral africain, section Afrique de l’internationale libérale, rapporte un communiqué reçu mardi à APA.

Dans le communiqué de presse daté du 8 décembre, Zéphirin Diabré, président de l’UPC, précise que cette admission a eu lieu, lors de sa 11-ème Assemblée générale du Réseau, tenue à Marrakech (Maroc) les 26 et 29 novembre 2014.

Il souligne que conformément aux textes régissant le fonctionnement du Réseau libéral africain, l’UPC bénéficiera de ce statut de membre observateur pendant un an, avant d’être définitivement admise au sein du Réseau et à l’Internationale Libérale.

‘’L’UPC remercie les responsables du Réseau Libéral Africain pour leur marque de confiance, et s’engage à travailler à leurs côtés pour le triomphe des valeurs que nous avons en partage’’, écrit Zéphirin Diabré.

Pour lui, ‘’cette reconnaissance internationale est le fruit du travail inlassable des militants et sympathisants de l’UPC qui ont su, avec détermination et ténacité, faire de notre parti une force politique respectable’’.

Selon M. Diabré, l’ensemble des 44 partis membres du Réseau libéral africain ont félicité l’UPC pour sa contribution aux changements survenus au Burkina Faso et apporté leur soutien ferme au peuple burkinabè dans sa quête de plus de liberté et de démocratie.

Zéphirin Diabré, par ailleurs, ex Chef de file de l’opposition politique (CFOP) burkinabè, a indiqué que durant la même rencontre, deux autres partis politiques africains ont été admis au sein du réseau.

Il s’agit du Parti REWMI de Idrissa Seck (ancien Premier ministre du Sénégal) et du Mouvement congolais pour la démocratique et le développement intégral de Parfait Kolelas (Congo-Brazzaville).

ALK/cat/APA

Burkina Faso : l’UA donne 2 semaines à l’armée pour rendre le pouvoir à un gouvernement civil

novembre 3, 2014

Nkosazana Dlamini-Zuma au sommet de l'UA, à Addis Abeba, le 29 janvier 2014.
Nkosazana Dlamini-Zuma au sommet de l’UA, à Addis Abeba, le 29 janvier 2014. © AFP

Réuni à Addis-Abeba, le Conseil de paix et sécurité de l’Union africaine a appelé l’armée burkinabé à remettre le pouvoir à un gouvernement civil sous deux semaines, sous peine de sanctions.

Deux semaines. C’est le délai imposé à l’armée burkinabè par l’Union africaine (UA) pour un retour à un pouvoir civil, a annoncé lundi 3 novembre le Conseil de paix et sécurité de l’organisation continentale. En cas de non-respect, l’UA prévient qu’elle imposera des sanctions au Burkina Faso.

L’annonce de l’Union africaine intervient peu de temps après que le lieutenant-colonel Zida s’est engagé devant le corps diplomatique à ce que la transition soit dirigée par « une personnalité consensuelle » et « dans un cadre constitutionnel ».

Diabré : « Notre pays doit demeurer uni »

Après s’être entretenu avec l’actuel homme fort du pays, le chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré a tenu une conférence de presse, réitérant son souhait de voir une transition « démocratique et civile » se mettre en place. « Le lieutenant-colonel Isaac Zida dit son entière disponibilité pour des concertations avec toutes les forces vives de la nation, en vue de trouver la formule appropriée, inclusive et consensuelle, d’une transition politique », a-t-il précisé.

« Membre à part entière de la communauté nationale, garante de l’intégrité territoriale de notre pays et de la sécurité des Burkinabè, l’armée demeure une composante essentielle de la vie de la nation, dont la contribution sera toujours demandée, pour assurer la stabilité et le progrès de notre pays », a poursuivi Diabré, appellant « tous les Burkinabè à la responsabilité et à la retenue. Notre pays doit demeurer uni, car il a besoin de tous ses fils et de toutes ses filles pour se sortir de la tourmente, et construire sereinement son avenir ».

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Jeuneafrique.com par Vincent DUHEM

 

Burkina – Zephirin Diabre : « Le référendum est inopportun et dangereux pour la paix sociale »

octobre 22, 2014

Zephirin Diabre, en janvier 2014 à Ouagadougou.
Zephirin Diabre, en janvier 2014 à Ouagadougou. © Sophie Garcia, pour Jeune Afrique.

Après l’annonce du gouvernement, mardi, d’un référendum à venir pour ouvrir la voie à une nouvelle candidature de Blaise Compaoré, l’opposition annonce d’ores et déjà qu’elle a l’intention de se mobiliser. Entretien avec son chef de file, Zephirin Diabré.

Ouagadougou s’est réveillée dans le calme après une nuit agitée. L’annonce du gouvernement, mardi 21 octobre, de soumettre un projet de loi à l’Assemblée nationale visant à modifier la Constitution, accompagné par la convocation d’un référendum, a donné lieu à des manifestations spontanées et des arrestations dans la capitale bukinabè.

L’opposition, qui dénonce une manoeuvre de Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans, pour préparer sa réélection, a l’intention d’organiser une journée nationale de protestation le mardi 28 octobre. Son chef de file, Zephirin Diabré, livre à Jeune Afrique sa lecture de la situation.

Jeune Afrique : Comment l’opposition réagit à l’annonce du gouvernement d’introduire un projet de loi à l’Assemblée nationale visant à modifier la Constitution, notamment l’article 37 qui limite le mandat présidentiel ?

Zephirin Diabré : Ce n’est pas une surprise. On le voyait venir depuis deux ans, surtout depuis l’échec du dialogue politique convoqué fin septembre par le président du Faso. Je dirais que les masques sont tombés.

Initialement, le gouvernement avait pensé pouvoir se servir de l’article 49 de la Constitution pour procéder à la révision de l’article 37. Je vois qu’il s’est résolu maintenant à passer par le Parlement en demandant son autorisation pour parvenir à ses fins. Nous restons sur notre ligne politique, nous pensons que le référendum est inopportun et dangereux pour la paix sociale. Nous allons donc continuer le combat pour faire échec à cette tentative. Jusque-là, nous étions dans la phase de  dissuasion. Nous passons à la confrontation.

Jusque-là, nous étions dans la phase de dissuasion. Nous passons à la confrontation.

Que voulez-vous dire ?

On va d’abord se battre pour que le projet de loi ne soit pas voté à la majorité. Nos députés ont fait un travail de sensibilisation et nous espérons que cela va porter des fruits. Mais si nous échouons sur ce point, il nous faudra employer d’autres moyens.

Lesquels ?

Je ne peux vous les dévoiler maintenant. Mais, sachez que l’opposition fera tout pour que ce projet ne passe pas. Nous allons annoncer, en fonction de l’évolution de la situation,  d’autres formes de lutte pour faire échec au référendum.

Quelle lecture faites-vous des manifestations spontanées qui ont suivi l’annonce du gouvernement dans la nuit de mardi à mercredi ?

Nous ne sommes pas surpris par ce mouvement de colère. Nous avions déjà constaté que la rue bouillonne. La fièvre monte et, à un moment, cela peut exploser. Mais ce qui s’est passé mardi ne résulte pas d’un mot d’ordre de l’opposition. Cela découle d’une réaction spontanée de mécontentement dans les quartiers.

L’opposition annonce une journée de protestation le mardi 28 octobre.  Concrètement comment cela va se passer ?

C’est une journée nationale de protestation. Nous appelons donc tous les Burkinabè à se mobiliser, selon les modalités que nous définirons. À Ouagadougou, la manifestation débutera par un rassemblement à la place de la Nation suivi d’une marche et d’un meeting. Nous souhaitons bien montrer que nous sommes en défiance vis-à-vis des autorités du pays.

Les marches de protestation ont déjà empêché la mise en place du Sénat. Ce n’est donc pas un exercice inutile. Nous sommes une opposition républicaine qui agit dans le cadre des lois et règlements de notre pays.

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Jeuneafrique.com propos recueillis à Ouagadougou par Nadoun Coulibaly

Ouagadougou: La marche de l’opposition burkinabè autorisée

août 22, 2014

Vers une marche de l'opposition Burkinabé

Prémisses d’une marche de l’opposition Burkinabè

L’opposition politique burkinabè a obtenu de la part de la mairie de Ouagadougou l’autorisation d’effectuer sur l’itinéraire voulu sa marche-meeting contre le référendum et la modification de l’article 37 limitant les mandats présidentiels au Burkina Faso, a-t-on appris auprès du Chef de file de l’opposition politique, Zéphirin Diabré.

Dans une déclaration rendue publique et dont APA a reçu copie vendredi, le CFOP informe que ‘’suite à un accord conclu avec la mairie de Ouagadougou, la marche-meeting contre le référendum et la modification de l’article 37 aura bel et bien lieu le samedi 23 août 2014 ‘’.

Il a précisé que la seule modification, suite à la concertation avec le maire de Ouagadougou, reste le lieu de ralliement. En effet, les manifestants sont invités à se retrouver samedi matin à partir de 6 heures (GMT) au terrain vide de la SONATUR, à environ 100 mètres du Rond-point de la Patte-d’Oie (point de départ initialement prévu).

Le Chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré salue, par ailleurs, le maire de Ouagadougou, Marin Casimir Ilboudo et son équipe ‘’pour leur esprit de dialogue et de compréhension ».

Jeudi matin, au cours d’une brève rencontre avec la presse, le CFOP avait donné l’information selon laquelle la mairie de Ouagadougou lui avait refusé l’itinéraire choisi pour des raisons de sécurité.

L’opposition s’était dit surprise par cette décision au motif qu’il n’y a pas de zones rouges sur l’itinéraire proposé.

Pour Zéphirin Diabré, il s’agissait d’un ‘’déni de démocratie et une entrave à la liberté d’expression ».

Au final, tout est rentré dans l’ordre et l’opposition par la voix de son chef de file, exhorte les Ouagalais à sortir nombreux pour manifestation de samedi ‘’contre le référendum et la modification de l’article 37 ».

Apanews.net