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Merkel prête à laisser la Grèce sortir de la zone euro

janvier 3, 2015

Berlin – La chancelière allemande Angela Merkel est prête à laisser la Grèce sortir de la zone euro, au cas où la Gauche radicale remettrait en cause la politique de rigueur budgétaire dans ce pays, affirme samedi l’édition en ligne du magazine Spiegel.

Le gouvernement allemand juge quasiment inévitable une sortie (de la Grèce) de la zone euro, si le chef de l’opposition Alexis Tsipras (Gauche radicale Syriza) dirige le gouvernement après les élections (législatives), abandonne la ligne de rigueur budgétaire et ne rembourse plus les dettes du pays, affirme le site web de l’hebdomadaire, en s’appuyant sur des sources proches du gouvernement allemand.

Angela Merkel et son ministre des Finances Wolfgang Schäuble (tous deux conservateurs) ont changé d’avis et désormais ils jugent supportable une sortie du pays de la monnaie unique en raison des progrès accomplis par la zone euro depuis le sommet de la crise en 2012, assure le Spiegel Online, toujours sur la base de ces sources.

Le risque de contagion pour d’autres pays est limité car le Portugal et l’Irlande sont considérés comme assainis. Par ailleurs, le MES (mécanisme européen de stabilité) fournit un mécanisme de sauvetage puissant et l’Union bancaire assure la sécurité des instituts de crédit, auraient encore confié ces sources.

Au sein du gouvernement, la première réaction à l’article du Spiegel est venue du secrétaire d’Etat social-démocrate aux Affaires européennes, Michael Roth. La Grèce est membre de la zone euro. Et doit le rester. Il faut éviter de provoquer, par la parole, des conséquences politiques et économiques qui seraient malvenues, a-t-il déclaré sur son compte Twitter.

Le parlement grec a annoncé mercredi sa dissolution et a confirmé l’organisation le 25 janvier d’élections législatives anticipées pour lesquelles la gauche radicale, Syriza, est donnée favorite dans les sondages.

Le leader de Syriza, Alexis Tsipras, veut en finir avec la politique d’austérité imposée au pays par ses créanciers internationaux (la troïka UE, BCE et FMI) en échange de quelque 240 milliards d’euros de prêts. Il souhaite aussi négocier une nouvelle restructuration de la dette publique qui plombe l’économie grecque.

Lundi, Wolfgang Schäuble avait jugé que la Grèce était tenue de continuer sur la voie des réformes déjà engagées, sans aucune alternative, quel que soit le résultat du futur scrutin.

Deux jours plus tard, un responsable du parti conservateur CDU de Mme Merkel estimait dans une interview qu’aider financièrement Athènes n’était plus une nécessité aujourd’hui, évoquant une possible sortie du pays de la zone euro.

Il n’y a plus de potentiel de chantage. La Grèce ne représente pas un risque systémique pour l’euro, avait ajouté ce responsable, Michael Fuchs, vice-président du groupe parlementaire CDU au Bundestag.

Romandie.com avec(©AFP / 03 janvier 2015 21h38)

Le Portugal passe avec succès l’examen final de la troïka

mai 2, 2014

Lisbonne – Le Portugal a conclu avec succès le dernier examen de ses comptes par la troïka de ses créanciers (UE-BCE-FMI) et est en passe de devenir le deuxième pays sous assistance de la zone euro à s’affranchir de son plan d’aide international, a annoncé le gouvernement vendredi.

La douzième évaluation a été surmontée, ce qui ouvre la voie à la conclusion du programme, s’est félicité le vice-Premier ministre Paulo Portas en présentant les conclusions de la mission à la presse.

Le Portugal a fait le chemin lui permettant de reconquérir son autonomie financière, ce qui donne un sens et une utilité aux sacrifices consentis par la société portugaise, a-t-il souligné.

Le satisfecit de la troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) ouvre la voie au déboursement d’un dernier chèque de 2,6 milliards d’euros, sur un total de 78 milliards prévus par le plan de sauvetage accordé au Portugal en mai 2011 en échange d’un programme de rigueur et de réformes.

Le pays est à présent en mesure de franchir l’ultime étape vers une sortie en douceur de son programme de redressement financier, prévue officiellement le 17 mai prochain.

Le Portugal choisira sa stratégie de sortie du plan d’aide lors d’un conseil des ministres extraordinaire prévu dimanche à partir de 17H00 GMT, soit la veille de la prochaine réunion des ministres des Finances de la zone euro.

A l’issue de ce conseil des ministres, le Premier ministre Pedro Passos Coelho dira si le pays demandera à ses partenaires européens une ligne de crédit de précaution ou s’il retournera sur les marchés sans filet de sécurité, comme l’a fait l’Irlande en décembre dernier.

Nous sommes en mesure de montrer aux Portugais que le chemin parcouru jusque-là nous permet d’avancer par nos propres moyens à partir de maintenant, avait déclaré jeudi M. Passos Coelho, laissant entendre que le pays s’apprête à suivre l’exemple de Dublin.

La ministre des Finances Maria Luis Albuquerque a toutefois refusé de confirmer l’hypothèse privilégiée par les analystes.

Au long de ces trois dernières années, nous avons reconquis crédibilité et confiance. Nous avons retrouvé notre capacité à nous financer sur les marchés, condition indispensable à la conclusion du programme, quelle que soit la stratégie de sortie que choisira le gouvernement, a-t-elle dit vendredi en conférence de presse.

Romandie.com avec(©AFP / 02 mai 2014 15h25)

Slovénie: un conseiller du FMI pressenti pour diriger la Banque centrale

mars 28, 2013

LJUBLJANA – Un conseiller du Fonds monétaire international (FMI), Bostjan Jazbec, est pressenti par les autorités slovènes pour prendre la tête de la Banque centrale, alors que le secteur bancaire est au bord de l’implosion faisant ainsi de la Slovénie un pays candidat à une aide d’urgence de l’Union européenne.

Le mandat du Gouverneur de la Banque centrale, Marko Kranjec, expire à la mi-juillet et il a annoncé renoncer à une reconduction.

La candidature de Bostjan Jazbec, conseiller du FMI pour le Kosovo et professeur associé d’économie à l’Université de Ljubljana, est proposée par le chef de l’Etat, le social-démocrate Borut Pahor. Elle a reçu le soutien de la majorité des partis parlementaires, à commencer par le parti de centre-gauche Slovénie positive, dont est issu le nouveau Premier ministre, Alenka Bratusek.

La commission des investitures du Parlement examinera jeudi cette candidature et les parlementaires devraient passer au vote la semaine prochaine.

Si Alenka Bratusek a encore souligné mercredi que la Slovénie n’avait pas besoin d’une aide internationale après Chypre, Ljubljana doit cependant rapidement trouver des solutions pour sortir le système bancaire d’une crise sans précédent.

Parmi les anciens pays communistes, la Slovénie, ex-élève modèle de l’Union européenne et de la zone euro qu’elle a intégrée en 2007, est tombée en récession en 2012 et devrait y rester en 2013. Son système bancaire est confronté à une montagne de créances pourries (7 milliards d’euros, selon un rapport du FMI).

Le nouveau gouvernement de centre-gauche, investi par les députés slovènes le 20 mars, a annoncé la poursuite des mesures du précédent cabinet de centre-droit dirigé par le conservateur Janez Jansa, mais renversé par le Parlement, pour restructurer le système bancaire.

La loi créant une bad bank, structure de défaisance devant rassembler les actifs toxiques du secteur bancaire, et celle sur la gestion des entreprises publiques, seront amendées selon des recommandations d’experts, notamment pour renforcer le rôle de la Banque centrale.

Le FMI avait estimé le 18 mars à environ un milliard d’euros les besoins de recapitalisation des trois principales banques slovènes en 2013, un chiffre qui pourrait augmenter si les conditions économiques venaient à se détériorer.

Les taux d’intérêt des emprunts slovènes à dix ans ont continué à augmenter mercredi, face aux craintes d’une demande d’aide européenne du pays. Ils ont frôlé la barre symbolique de 7%, jugée intenable à long terme pour un pays, contre un peu plus de 6% mardi et seulement 5% la semaine dernière.

Romandie avec (©AFP / 28 mars 2013 00h36)

L’euro au plus bas avant l’Eurogroupe

juillet 9, 2012
 

 

Europe Financial Crisis ECB

La monnaie unique se traite 1,2251 dollar, son plus niveau en 2 ans. Crédit Photo : Michael Probst/ASSOCIATED PRESS

La monnaie unique est tombée à son niveau de juillet 2010 alors que les marchés craignent que la réunion des ministres des Finances ne débouche sur aucune nouvelle avancée.

L’euro est au plus bas avant une nouvelle rencontre des ministres des Finances. La monnaie unique se traite ainsi contre 1,2251 dollar, son plus bas niveau depuis juillet 2010 alors qu’une nouvelle réunion de l’Eurogroupe est prévue aujourd’hui à Bruxelles.

Les grands argentiers de la zone euro doivent discuter de la mise en place des mesures adoptées à l’occasion du dernier sommet européen le mois dernier. La France et l’Italie ont pressé hier la zone euro de traduire «vite» en actes les avancées décidées fin juin. Pierre Moscovici, ministre de l’Économie et des Finances, a ainsi affirmé qu’il «est très important que nous donnions des signaux tangibles que ce que nous avons dit au Conseil européen sera vraiment traduit en actes. Je n’ai pas de doutes là-dessus». De son côté, le président du Conseil italien, Mario Monti a souhaité que l’arsenal de mesures destiné à aider à sortir la zone euro de la crise chronique dans laquelle elle est plongée depuis près de trois ans soient «traduites en termes opérationnels par l’Eurogroupe rapidement».

Les ministres de la zone euro doivent notamment passer au crible les finances de la Grèce, préciser les contours de leur aide à Chypre et surtout s’entendre «au niveau politique» sur le plan de sauvetage des banques espagnoles décidé fin juin. La réunion devrait également porter sur les nominations et notamment celle de Jean-Claude Juncker qui pourrait être reconduit à la tête de l’Eurogroupe.

Mais les marchés craignent que le sommet ne parvienne pas à concrétiser les mesures décidées fin juin. «Le risque est que la rencontre laisse apparaître plus de divisions entre dirigeants de la zone euro et peut être des reports dans l’application des mesures de l’accord européen. Des craintes qui pèsent sur la monnaie unique ce matin», confie à l’agence Bloomberg Mike Jones, analyste à la Bank of New Zealand.

Lefigaro.fr par Mathilde Golla

Les pays émergents aideront la zone euro, sous conditions

juin 19, 2012
Le premier ministre japonais yoshihiko Noda, la présidente du Brésil Dilma Rousseff, le président du Conseil européen Herman Van Rompuy et le président russe Vladimir Poutine (de gauche à droite) au sommet du G20 à Los Cabos.
Le premier ministre japonais yoshihiko Noda, la présidente du Brésil Dilma Rousseff, le président du Conseil européen Herman Van Rompuy et le président russe Vladimir Poutine (de gauche à droite) au sommet du G20 à Los Cabos.
 
La dotation du FMI va être portée à 456 milliards de dollars, la Chine versant 43 milliards de dollars, et le Brésil, l’Inde, le Mexique et la Russie 10 milliards chacun. Un geste conditionné à la révision des droits de vote.
De notre envoyée spéciale à Los Cabos (Mexique)

Après de multiples discussions, et lors d’un sommet restreint, les grands pays émergents ont dévoilé les montants qu’ils verseront au FMI. L’objectif est de renforcer un «pare-feu» mondial pour voler au secours des pays en difficulté. Une aide ciblée sur la zone euro, la grande malade de la planète, dont les risques de contagion inquiètent les émergents. La Chine contribuera à hauteur de 43 milliards de dollars, tandis que le Brésil, l’Inde, le Mexique et la Russie ont annoncé chacun 10 milliards. L’Arabie saoudite financera 15 milliards de dollars, l’Afrique du Sud 2 milliards, la Colombie 1,5 milliard et la Nouvelle-Zélande un milliard. Depuis décembre, le FMI avait réussi à amasser un pactole de 430 milliards de dollars, dont 150 milliards de la zone euro. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a rappelé que «l’Union européenne contribuait à hauteur de 56%». Avec les nouvelles contributions précisées à Los Cabos, les ressources du FMI totaliseront 456 milliards de dollars.

Très gros contributeur avec 60 milliards de dollars, le Japon a poussé les émergents à mettre la main au pot. Ils ont posé deux préalables à leur accord: que le FMI soit à court d’argent et qu’il ait mis en œuvre une réforme de 2010 accordant des droits de vote supplémentaires aux pays émergents. L’engagement est pris «étant entendu qu’il ne sera fait appel à ces ressources qu’une fois que les ressources déjà existantes, y compris les nouveaux accords d’emprunt, auront été substantiellement employées», précise le communiqué des émergents.

Plus de droits de vote

Deuxième condition, les Brics ont décidé de financer le FMI «en prévision que les réformes convenues en 2010 seront mises en œuvre dans les délais, y compris une réforme complète des droits de vote et quotes-parts». La finalité de cette réforme, dont l’objectif initial est une entrée en vigueur en octobre, est de donner plus de poids aux économies à plus forte croissance. Certains émergents militent pour une prise en compte du PIB comme critère.

Mais les émergents n’entendent pas signer un chèque en blanc aux dirigeants européens. À l’instar du Brésil qui presse l’Europe d’agir. «L’antidote à la crise va bien au-delà des mesures prises par les pays européens», prévient le ministre des Finances Guido Mantega. Il faut «des mesures pour stimuler la croissance en misant sur les investissements». En séance plénière sur l’économie mondiale, la présidente brésilienne Dilma Roussef a plaidé pour que les pays disposant d’excédent budgétaire les utilisent comme moteur de croissance.

Lefigaro.fr par Anne Cheyvialle

Les milliards que la Grèce doit à la France

mai 15, 2012
 
La sortie de la Grèce coûterait directement 302 milliards d'euros aux États et institutions de la zone euro, selon Fitch.
La sortie de la Grèce coûterait directement 302 milliards d’euros aux États et institutions de la zone euro, selon Fitch. Crédits photo : Kostas Tsironis/AP

Si Athènes sortait de la zone euro à la mi-juin et décidait de ne pas rembourser ses dettes, l’État français y perdrait jusqu’à 58,5 milliards d’euros, soit 895 euros par Français. La facture s’allonge au fil du temps.

Si la Grèce sortait de la zone euro, le pays entrerait dans un chaos inextricable. Elle ne serait pas la seule à souffrir: les pays de la zone euro y perdraient les milliards qu’ils lui ont prêtés depuis 2010 pour la tirer de l’ornière. En effet, Athènes ne rembourserait probablement pas ce qu’elle leur doit. Dans cette hypothèse, les deux plus grandes économies de la zone, l’Allemagne et la France y perdraient le plus.Si la Grèce faisait faillite à la mi-juin, l’État français devrait faire une croix sur 50 milliards d’euros «nets», a déclaré le ministre sortant de l’Économie François Baroin. Selon les calculs du figaro.fr, cette somme pourrait s’élever jusqu’à 58,5 milliards d’euros. Cela représente 895 euros par Français, ou encore presque 3% de ce que le pays produit en un an. L’Allemagne y perdrait directement, selon les calculs du magazine Wirtschaft Woche, 76,6 milliards d’euros et l’ensemble des institutions européennes, près de 302 milliards d’euros, d’après les chiffres publiés par l’agence de notation Fitch.

Concernant la France, le montant comprend les prêts bilatéraux accordés dans le cadre du premier plan de secours européen (11,4 milliards entre 2010 et 2011). Ce à quoi il faut ajouter la participation de la France au second programme, lancé début 2012, soit 15 milliards d’euros accordés via le pare-feu européen, c’est-à-dire le Fonds européen de stabilité financière (FESF). Le tout représente 26,4 milliards d’euros d’exposition directe de la France à la Grèce.

Outre ces fonds, la France devrait combler, au moins en partie, les pertes essuyées par la Banque centrale européenne (BCE) au regard de son importance au sein de la zone euro. Au plus fort de la crise, la gardienne de la monnaie unique a en effet racheté sur les marchés pour 40 milliards d’euros de dette grecque, selon Fitch. Si Athènes faisait faillite, la BCE devrait dire adieu à cette somme. La France devrait alors la renflouer de 8,9 milliards d’euros. Selon le même mécanisme, elle pourrait avoir à recapitaliser le Fonds monétaire international (1,6 milliard d’euros).

La facture s’alourdit au fil du temps

Plus indirectement, la France pourrait avoir à refinancer le réseau des banques centrales de la zone euro, ici encore en fonction de son importance économique, soit à hauteur de 22,2 milliards d’euros (chiffre calculé par Fitch). En effet, la Banque centrale grecque a accumulé 106 milliards d’euros de contreparties financières envers ses consœurs européennes, selon l’agence de notation.

L’ardoise de l’État grec vis-à-vis de la France s’allonge au fil des mois, alors que les versements d’aide s’enchaînent. Du coup, fait remarquer un observateur, «plus une faillite grecque surviendrait tard, plus elle coûterait cher à ses partenaires». Le FESF doit encore débourser 75,9 milliards d’euros d’ici à 2014, le Fonds monétaire 28,2 milliards d’euros, selon les calculs des analystes de la banque Credit Suisse. Si la Grèce reste dans la zone euro, elle commencera à rembourser les emprunts contractés auprès de la France et de ses autres partenaires à partir de 2020… et sur une période comprise entre vingt et trente ans.

Lefigaro.fr par Guillaume Guichard

Alerte/Info: L’Europe met Athènes sous pression ce soir

mai 14, 2012
  • Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble. Ce week-end, les deux dirigeants ont évoqué une possible sortie de la Grèce de la zone euro.
    Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble. Ce week-end, les deux dirigeants ont évoqué une possible sortie de la Grèce de la zone euro. Crédits photo : Georges Boulougouris/EU/Georges Boulougouris

    À l’approche de la réunion de l’Eurogroupe, ce lundi soir, les dirigeants européens multiplient les déclarations sur le thème: la monnaie unique peut très bien se passer de la Grèce si celle-ci ne respecte pas ses engagements.

    Les pays de l’euro, déchirés sur les voies de la croissance et le coût de l’austérité, trouvent une quasi-unanimité sur la Grèce. Toutes institutions et capitales confondues, la pression monte sur Athènes et sur un gouvernement peut-être introuvable, mais déjà sommé de choisir entre le respect de ses engagements et l’abandon de l’euro.

    L’hypothèse d’une rupture entre la Grèce et la monnaie commune avait déjà trouvé des adeptes à la fin de l’été 2011, au plus fort des tractations entre l’ex-gouvernement Papandréou et ses créanciers. Après deux ans de renflouements et de promesses rompues, le scénario n’est plus tabou. Mais jamais jusqu’ici des responsables européens n’avaient clamé aussi fort que le «Grexit», comme on dit sur les marchés, pourrait être, après tout, la moins mauvaise ­solution.

    D’habitude consensuel, le président de la Commission, José Manuel Barroso, a ouvert le feu en assurant qu’il «vaudrait mieux» que la Grèce quitte le club monétaire si elle ne veut pas en respecter la loi. Olli Rehn, son bras droit, enfonce le clou en expliquant que la zone euro est aujourd’hui en meilleure posture pour encaisser le choc. En clair, Athènes n’aurait plus les moyens d’un chantage avec ses créanciers. Pour la zone euro, insiste le commissaire, «il n’est pas question» d’assouplir le second plan de redressement, accepté en mars.

    Du côté des capitales, l’Allemand Wolfgang Schäuble a voulu donner le «la». La zone euro, dit-il, «peut supporter une sortie de la Grèce». Et à la BCE, deux gouverneurs abondent. Si Athènes ne tient pas parole, «il n’y a plus de raison de la soutenir financièrement», avance Jens Weidmann, également patron de la Bundesbank. Depuis l’Irlande, pays lui-même sous perfusion, son collègue Patrick Honohan affirme que la Grèce «se retrouverait ipso facto hors du bloc monétaire» si elle renonçait à la parole donnée. Un tir groupé qui précède le rendez-vous de l’Eurogroupe, ce lundi soir à Bruxelles.

    Unité de façade

    Le message est plus politique que financier: il s’agit d’amener les Grecs – majoritairement attachés à la monnaie unique, d’après les sondages – à refuser leur soutien aux extrémistes et à ouvrir les yeux sur les chimères qui rendent le laxisme budgétaire compatible avec l’euro. Rien ne dit que cette manœuvre aboutira au résultat escompté. Rien ne garantit non plus qu’une sortie de la Grèce serait bénéfique pour ses partenaires, au-delà de l’échec politique qu’elle consacrerait pour la monnaie commune et l’UE tout entière. Le président du Conseil, Herman Van Rompuy, plus nuancé, note que «la solution à la crise sera toujours plus d’Europe».

    Le casse-tête grec permet au moins une unité de façade aux chefs de file de la monnaie commune. À l’Eurogroupe, deux autres dossiers risquent de les montrer sinon divisés, du moins indécis: d’abord, la conduite à tenir à l’égard de l’Espagne, visiblement incapable de tenir l’objectif d’un déficit budgétaire réduit à 3% en 2013, ensuite une partie de chaises musicales sans cesse repoussée à la tête d’institutions financières de l’UE. Sont concernés au moins quatre postes sensibles: la présidence de l’Eurogroupe (pour lequel l’Allemand Wolfgang Schäuble est candidat), la direction générale du nouveau fonds de secours permanent MES, un poste au directoire de la BCE et, pour finir, la présidence de la Banque européenne de reconstruction et de développement (Berd). Sur ce siège, Paris et Berlin divergent, au désespoir de beaucoup d’Européens. Côté français, l’absence ce lundi soir à l’Eurogroupe d’un ministre des Finances – François Baroin, titulaire sortant du portefeuille, ne s’y rendra pas – viendra ajouter à l’inertie.

  • Lefigaro.fr Jean-Jacques Mevel

Le G20 aidera l’Europe mais pas à n’importe quel prix

novembre 5, 2011

La présidence française a obtenu des avancées sur la régulation de l’économie à long terme, mais la zone euro n’a pas réussi à rassurer ses partenaires.

Chine, États-Unis, Brésil, Japon… Pendant deux jours, à Cannes, le discours a été unanime: «Il faut sauver l’euro pour nous sauver nous-mêmes.» Sur les moyens d’y parvenir, en revanche, et sur les sommes à mettre en jeu, il y a loin encore de la coupe aux lèvres.

Sourire crispé du représentant japonais expliquant poliment «attendre des éclaircissements techniques sur la situation politique européenne», déclaration tranchante de la présidente brésilienne, Dilma Rousseff, qui «n’a pas l’intention de contribuer directement au Fonds européen de stabilité financière alors que les Européens s’abstiennent»… Comme l’a résumé brutalement la chancelière allemande Angela Merkel, «il n’y a quasiment personne au sein du G20 pour investir dans le Fonds européen de stabilité financière» -le FESF, qui doit servir à éviter une propagation de la crise de la dette à d’autres pays, après la Grèce .

Au terme d’un G20 parasité par cette crise de la dette souveraine européenne, la présidence française a pourtant sauvegardé l’essentiel. Les vingt pays les plus riches sont d’accord pour «dynamiser la croissance, créer des emplois et assurer la stabilité financière». Une phrase importante dans un contexte de ralentissement économique global où la tentation du protectionnisme et du repli sur soi est très forte. Mais contrairement aux sommets de Londres ou de Pittsburg, en 2008 et 2009, aucun chiffre spectaculaire pour installer la confiance et relancer la machine. Les déséquilibres budgétaires des grands pays développés l’empêchent.

«Un succès mais encore beaucoup de travail»

Paris n’en a pas moins obtenu des avancées importantes en convainquant chaque pays de prendre des mesures à son niveau pour stimuler son économie. «Cet esprit de coopération est essentiel car les uns se nourriront des actions des autres», décrypte un proche du chef de l’État.

La France peut se féliciter, plus précisément, d’avoir arraché des gestes importants de la Chine. Pékin a accepté que figure noir sur blanc dans le communiqué final sa promesse de faire avancer «rapidement» les marchés de change vers plus de flexibilité. «Plus important encore, les Chinois sont d’accord pour ralentir le rythme d’accumulation de leurs réserves de change», poursuit-on dans l’entourage de Nicolas Sarkozy. Cela signifie, concrètement, accepter de stimuler leur demande intérieure, donc procéder à une appréciation de leur devise tout en contribuant à la croissance mondiale. Le G20, sous présidence française, a aussi démontré sa capacité à trouver un consensus sur des sujets techniques, mais fondamentaux, de régulation des marchés bancaires, financiers ou de matière première.

Autant d’avancées à long terme qui ne résolvent rien des difficultés à court terme. Signe de la méfiance qu’inspire désormais l’Europe à ses partenaires, le FESF n’est pas considéré comme suffisamment fiable par les investisseurs émergents. C’est donc au FMI qu’il reviendra de jouer l’éventuel rôle de pompier. «Tous les pays sont d’accord pour renforcer les montants à la disposition du FMI», s’est félicité Nicolas Sarkozy.

Mais là encore, aucun chiffre précis n’a pu être mis sur la table. «Nous devons travailler sur les modalités techniques de renforcement du Fonds», précise-t-on côté français, où l’on évoque une hypothèse de travail de 250 milliards de dollars pour l’accroissement des ressources. Les ministres des Finances du G20 devront définir les modalités techniques de ce renforcement, lors d’une rencontre en février. Une éternité aux yeux des marchés, qui ont terminé en net repli vendredi.

C’est finalement le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, qui a le mieux résumé ces deux jours de sommet: «Un succès mais il reste encore beaucoup, beaucoup de travail à accomplir. Pour l’Europe mais aussi pour le reste du monde.»

Lefigaro.fr par Cyrille Lachèvre

Les pays émergents pourraient venir au secours de l’Europe

septembre 14, 2011

Les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) pourraient augmenter leurs avoirs en obligations libellées en euros. Une décision devrait être prise la semaine prochaine lors d’une réunion à Washington.

Les principaux pays émergents pourraient venir au chevet de la zone euro. C’est ce que déclare ce mardi une source du gouvernement brésilien selon qui les Brics -acronyme qui désigne le Brésil, la Russie, Inde, la Chine et l’Afrique du Sud – pourraient accroître leurs avoirs en obligations libellées en euros.

Ces discussions n’en seraient encore qu’à un «stade préliminaire», explique cette source, qui ajoute que cette démarche n’impliquerait pas «la majorité» des réserves de ces pays. Le journal brésilien Valor Economico croit savoir que ces achats pourraient être limités à la dette des pays européens les plus solides.

«Aider l’Union européenne à sortir de cette situation»
Une décision finale pourrait être prise lors de la réunion le 22 septembre des ministres des Finances et des banquiers centraux des Brics à Washington. Le ministre brésilien des Finances, Guido Mantega, a déjà confirmé que les Brics discuteront de la crise de la dette dans la zone euro, sans donner plus de détails. «Nous allons parler de ce qu’il faut faire pour aider l’Union européenne à sortir de cette situation», a-t-il simplement déclaré.

En attendant, l’Italie, dont les taux se sont envolés lors d’émissions obligataires, a démenti les informations de presse selon lesquelles elle aurait demandé à la Chine d’investir dans sa dette. Mais les marchés veulent croire à cette solution. Les Bourses europénnes ont ainsi clôturé sur de fortes hausses. Et Wall Street s’affiche également dans le vert en fin de séance.

Lefigaro.fr par Hayat Gazzane

Dette: 8 Français sur 10 sont inquiets

août 14, 2011

Dans le contexte de la crise de la dette de la zone euro, 82% des Français disent se sentir « inquiets » à l’égard du déficit public et de la dette, dont un quart « très inquiets ».

D’autre part, un Français sur deux estime que la réduction de la dette publique devra figurer dans l’agenda politique de la rentrée, selon un sondage réalisé par l’Ifop et publié samedi par Sudouest.fr. Le gouvernement doit annoncer de nouvelles mesures le 24 août pour lutter contre le déficit.

Concernant les solutions avancées pour enrayer l’augmentation du déficit public, une majorité de Français préconise de revenir sur la baisse de la TVA accordée aux restaurateurs (62%) et de supprimer la défiscalisation des heures supplémentaires (57%), deux mesures phares du mandat de Nicolas Sarkozy.

Les Français se montrent plus partagés sur la poursuite et l’accélération de la politique de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite (53%) ou la diminution de certaines prestations sociales (50%). Mais, moins du quart des personnes interrogées sont prêtes à accepter une augmentation des impôts pour résorber le déficit (24%).

En effet, si la lutte contre le chômage (59%), la santé (59%) et l’éducation (55%) sont placées en tête des priorités en matière d’action publique pour les mois à venir, l’étude indique que 50% des Français inscrivent la réduction de la dette publique dans l’agenda politique de la rentrée. Cette préoccupation est au coude à coude avec la lutte contre la délinquance (50%) et le relèvement des salaires et du pouvoir d’achat (51%).

Selon l’Ifop, seuls 36% des personnes interrogées considéraient la réduction de la dette publique comme prioritaire au début de l’année 2010.

Le sondage a été réalisé en ligne du 9 au 11 août 2011 auprès de 1.003 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus.

Lefigaro.fr avec AFP