Il s’agissait de la première rencontre entre les leaders du mouvement, lancé le 21 novembre, et le chef de l’Etat de droite, très impopulaire après moins de seize mois au pouvoir. Mais aucun accord n’a été trouvé. Au nom du comité national de grève, le leader syndical a annoncé «manifestations (…) veillées et ‘cacerolazos’» pour le jour même, «grève pour la journée de demain» mercredi et «d’autres actions» à venir.
La mort lundi d’un étudiant de 18 ans, blessé à la tête au cours du week-end par la police anti-émeute, a amplifié le mécontentement, notamment des jeunes qui réclament la dissolution de l’Escadron mobile anti-troubles (Esmad). Des centaines de personnes se sont regroupées mardi devant l’hôpital où est décédé Dilan Cruz. Un rassemblement silencieux a aussi été organisé ailleurs dans Bogota.
«Nous voulons le démantèlement de l’Esmad. C’est une entité qui réprime la protestation sociale et nous assassine», a déclaré à l’AFP Juan Guerra, un étudiant de 19 ans. A Medellin, deux grosses manifestations ont eu lieu mardi, mais l’Esmad ne s’est pas montré. Le gouvernement a réaffirmé son soutien à l’escadron mobile qui «continuera à garantir la sécurité des Colombiens», a déclaré le ministre de la Défense Carlos Holmes Trujillo.
Sous la pression de la rue, qui conteste ses politiques économiques, sociales et sécuritaires, Ivan Duque, en fonction depuis août 2018, a lancé dimanche un «dialogue social» pour répondre à ce mouvement, inédit depuis les années 70, et assorti de concerts de casseroles, forme de protestation peu habituelle en Colombie. Des milliers de manifestants occupent chaque jour les rues de Bogota et d’autres villes du pays, où une répression policière parfois brutale a suscité l’indignation.
En majorité pacifique, le mouvement se solde à ce jour par quatre morts, environ 500 civils et forces de l’ordre blessés, tandis que 172 personnes sont détenues et que 60 Vénézuéliens ont été expulsés pour «actes de vandalisme». Mardi, un policier a été grièvement touché par «un engin explosif non conventionnel», à Neiva, au sud-ouest de Bogota.
Par Le Figaro avec AFP
Étiquettes : Colombie, grève, Manifestation
novembre 27, 2019 à 10:05 |
La Colombie ne décolère pas !